La balle est dans ton camp. Ou dans ta gueule, aussi. [PV Charlie <3]

Spoiler:

Apparemment, il avait comprit qu’elle ne voulait pas en dire plus sur son passé puisqu’il ne la questionna pas plus. Il n’avait pas vraiment l’air à l’aise sur le sujet de sa réussite. Cela la persuada qu’ils ne pourraient jamais être amis, ils pourraient être des connaissances lointaines, à la limite, mais ils ne pourraient pas être plus que cela. Pour la simple et bonne raison qu’ils ne pouvaient parler de rien entre eux, lorsqu’ils parlaient d’elle, elle était vraiment gênée et lorsqu’ils parlaient de lui, il était mal à l’aise aussi. Et puis, elle ne trouvait aucun autre sujet de conversation avec lui ce qui était tout de même un peu ennuyeux.

Après s’être demandé pendant quelques minutes si elle le sortait de ses pensés ou non, Charlie finit par se décider et lui demanda comment il allait. Il avait eut l’air absent pendant un moment, comme perdu dans ses pensés.

«  Euh, oui ! Pardon ! Je pensais, c'est tout. J'me disais que ça faisait peut être un peu longtemps qu'on s'était absenté pour ce genre de " blessure de guerre ". On devrait peut être retourné en cours, tu ne crois pas...? »

Elle soupira, c’était vrai, elle avait pratiquement oublié le cours de sport, mais il fallait bien y retourner, qu’elle le veuille ou non. Seulement, elle n’avait vraiment pas envie de retourner faire une balle au prisonnier et encore moins de revoir son prof de sport.

« - On est vraiment obligés ? Oui, ça va, je sais, il faut y retourner. »

Elle disait cela, mais elle n’était toujours pas levée, elle chercher une once de courage au fond d’elle, c’était l’un des derniers cours de sport avant la fin de l’année, elle n’avait plus beaucoup à attendre avant d’être en vacances. Alors elle se leva et se dirigea vers la porte.

« - Tu viens ? »


Fin ?

Spoiler:

Il parût s’interroger après la réponse de Charlie, c’était mauvais signe, les interrogations menaient à des questions, et elle n’aimait pas vraiment les questions quand elle concernait son passé. Il émit une sorte de gloussement avant de poser une première question.

« - Par changer de vie... Tu entends quoi...? »

Elle mordit sa lèvre inférieur signe de gêne. Jimmy l’air d’être un garçon gentil et de premier abord, il paraissait digne de confiance mais elle n’avait aucune envie de lui annoncer pourquoi elle avait changé de vie. Raconter comment les frasques glauques et les erreurs idiotes de son passé l’avait mené à changer de vie après un nombre de morts considérable n’était pas dans ses projets de la journée. Mais il y avait peu être une chance de ne pas avoir à relater tout cela, il avait demandé ce qu’elle entendait par changer de vie, pas pourquoi elle l’avait fait.

« - J’entends par là que j’ai changé de ville, d’attitude et de fréquentation et je suis venue ici et j’aimerais enfin oublier tout ce qu’il y a eu avant. »

C’était une façon simple et discrète d’annoncer qu’elle n’avait aucune intention d’en dire plus, encore fallait-il que le garçon le comprenne comme cela. Ensuite, la conversation dévia sur la future réussite de Jimmy, Charlie lui avait dit qu’elle pensait qu’il y arriverait. Il eut d’abord l’air content de cette révélation puis il parut partir dans ses pensées.

« - ça va ? Tu as l’air ailleurs d’un coup. »

Oui bon, ce n‘était pas la meilleure tentative de tous les temps pour débuter une conversation, mais elle sentait une sorte de malaise entre elle et Jimmy et elle avait l’impression que c’était encore pire quand il y avait des silences.

Il eut l’air étonné de sa réponse ce qui était assez logique, depuis ce temps où elle avait été passionnée de sport et de piano, elle avait totalement changé de vie et à vrai dire, elle n’avait pas touché un piano depuis trois ans.

« - Du basket...? Tu es passionnée par le sport ? On ne dirait pas. Et je ne t'ai jamais vue en salle de musique pour jouer au piano. Pourquoi tu as tout arrêté ? Quand à mes photos, je n'ai pas le talent pour prétendre faire des photos de pro. »

Et bien voilà, elle avait cru dire quelque chose d’anodin sur elle, et cela se traduisait par des tas de questions et par les justifications qu’elle allait devoir donner. C’était exactement pour cela qu’elle avait horreur de parler d’elle, à chaque fois, elle se retrouvait à devoir en dire un peu plus. Elle ferma les yeux quelques secondes et inspira profondément avant de répondre.

« - C’est juste que… J’ai changé de vie entre deux, j’aime toujours le basket et je fais une partie de temps en temps, mais je ne me vois pas me réinscrire dans une équipe aujourd’hui. Quand au piano, j’en ai fait toute mon enfance, c’est ma mère qui m’a apprit, elle était vraiment doué, ma mère, elle a même été à Julliard. Bref, j’ai arrêté le piano il y a trois ans, quand elle est morte. »

À présent, il connaissait lui aussi une partie de sa vie, mais elle ne pensait pas qu’il irait le crier sur tous les toits ce n’était donc pas très grave. Elle vit ensuite s’inscrire un sourire épanoui sur le visage de Jimmy.

« - Mais oui, je compte bien devenir photographe ! Je vais faire tout ce que je peux. Je ne sais pas si ce sera suffisant, mais si je ne me donne pas à fond, je saurais jamais si j'ai l'étoffe d'un photographe. Pas vrai ? »

C’était vraiment étrange comme il paraissait être une autre personne lorsqu’il parlait de photographie. Il lui lança un regard et elle sourit.

« - Je pense que si on se donne vraiment à fond, on ne peut que réussir. Et j’ai la conviction que tu y arriveras ! »

Elle était ce genre de personne persuadé que si on croit à fond à quelque chose, on ne peut que y arriver, et de toute évidence, il espérait vraiment de devenir photographe.

« - En fait, je suis de Miami, mes parents y vivent... Mais je suis aussi dans une chambre, à Wynwood... »

Ça c’était vraiment géniale, non seulement il était dans sa classe, mais en plus, il avait une chambre au lycée, comment avait-elle réussi à oublier son nom ? Décidemment, il fallait qu’elle arrête un peu d’avoir toujours son nez dans les bouquins et qu’elle commence à s’intéresser aux autres. Mis à part tout ceux qui étaient vraiment connus ou populaires au lycée et ceux qu’elle connaissait déjà avant d’y entrer, elle ne connaissait presque personne. Jimmy, était dans sa classe et dans une chambre du lycée, elle devait le croisait plusieurs fois par jours et pourtant, elle ne connaissait même pas son nom, il y avait tout de même de quoi se poser des questions.

«  Moi, ce qui me passionne... C'est la photographie. Je photographie un peu tout... Je photographie les gens, je vois comment ils agissent, j'essaie de comprendre... »

Surprise par son ton, elle tourna la tête vers le garçon. Il la regardait aussi, il n’avait plus l’air gêné du tout. Plus il parlait et plus il parlait ave les mains, il avait l’air vraiment passionné par ce qu’il disait et Charlie l’écoutait avec attention, elle trouvait cela réellement passionnant de voir quelqu’un changer du tout au tout juste en parlant d’un sujet différent.

« - ... je photographie aussi des paysages, les couchers de soleil le soir sur la plage, les levers de soleil depuis la fenêtre de ma chambre, je... »

Il s’arrêta en riant doucement, il devait s’être rendu compte qu’il s’était emportait, cela se confirma lorsqu’il lança amusé :

« - Pardon, je m'emporte... J'aime vraiment la photographie ! »

Elle eut un sourire amusé elle aussi. Il aimait vraiment la photographie, elle voulait bien le croire, c’était le sujet sur lequel il avait parlé le plus longtemps depuis le début de la conversation, mis à part le moment où il s’était mis en colère.

« - Mais toi, il y a quelque chose qui te passionne dans la vie, ou quelqu'un ? »

Toutes ses questions se retournaient contre elle, mais c’était assez prévisible. Elle n’avait pas vraiment de passion, mais elle en avait eu, seulement, c’était rattaché à son passé et elle se demandé si elle pouvait en parler sans avoir à raconter le reste. Après quelques secondes de réflexion, elle prit la décision d’en parler, elle ne risquait rien en parlant de ses passions.

« - Hum… Il n’y a rien qui me passionne en ce moment, ni personne d’ailleurs, mais avant je faisais de piano et du basket, c’est le seul sport que j’apprécie et c’est pour ça que j’ai choisit ce groupe en sport. »

Bon voilà, elle avait confié une chose sur sa vie sans en mourir, c’était déjà un pas en avant. Et en plus, elle avait gardé le sourire en répondant.

« - Et donc, tu fait des photos professionnelles ? Tu veux devenir photographe ? »

« - Euh... Oui, à peu près, je suis dans le coin... Mais je ne sors presque jamais, donc c'est normal que tu ne m'aies pas vu... T'es de Miami, toi ? »

Il avait répondu en esquissant un sourire et en la regardant dans les yeux. Elle n’était pas très à l’aise à ce moment là, mais il ne semblait pas beaucoup mieux qu’elle. Elle se disait qu’elle n’aurait pas du lui demander son nom, après tout, elle aurait pu le tutoyer jusqu’au bout sans qu’il ne s’aperçoive de rien, décidemment, elle était trop bête. Elle réfléchit un moment à la question qui était pourtant simple, avant d’y répondre.

« - Je… euh, je vis dans une des chambres de Wynwood maintenant, mais avant, j’ai vécu un peu partout, j’étais à New York les trois dernière années. »

Elle n’aimait pas vraiment parler de New York, mais elle aimait encore moins mentir. Elle se demanda quel sujet de conversation elle pouvait lancer après ça, il y avait la gêne toujours présente, elle ne connaissait rien de Miami et elle n’aimait pas beaucoup parler de son passé. Elle n’osait pas non plus reparler des confréries vu la réaction qu’avait eu le garçon lorsqu’elle avait parlé de la sienne.

« - Tu as des activités extrascolaire ? »

La question sortit toute seule, mais elle la regretta tout de suite. S’il ne voulait déjà pas trop parler des confréries, elle se disait qu’il ne voudrait surement pas parler de sa vie. Elle se sentit donc obligée d’ajouter quelque chose, une précision, comme une excuse pour la question qu’elle avait posée. Mais sa phrase sortit précipitamment et sans qu’elle y ait réfléchit.

« - Je…Enfin…Euh… Tu n’es pas obligé de répondre… Je veux dire… Si ça t’embête… c’était juste pour faire la conversation… »

Elle reporta le regard sur ses pieds, une nouvelle fois, elle se sentait idiote à mourir. Elle se demandait comment le fait d’aider un camarade de classe avait pu l’amenait à cette situation désagréable de malaise entre eux.

« - C'est normal que tu ne connaisses pas mon prénom. »

Il regardait le plafond et avait prononcé sa phrase d’un ton de reproches. C’était exactement pour éviter ce genre de ton qua Charlie ne parlait qu’à peu de gens. Avec le jeune homme pourtant, elle avait imaginé que ça n’arriverait pas, de toute évidence, elle se trompait. Il ne devait pas lui en vouloir à elle en particulier, après tout, il ne se connaissait que depuis quelques minutes, c’était impossible de juger quelqu’un si vite, dans l’esprit de Charlie en tout cas. Elle ne savait pas quoi répondre, elle le laissa donc reprendre la parole.

« - Je n'ai pas le physique des sportifs, pas leur musculature, leur charisme, ni même leur popularité ! »

En même temps, Charlie ne connaissait pas le nom de la moitié de ses camarades qu’ils soient sportifs, charismatiques, populaires ou tout l’inverse. Elle ne savait pas si elle était plus effrayée ou plus surprise par la réaction du garçon, lui qui s’était laissé marché sur les pieds, qui avait l’ « habitude » d’être malmené, il s’en prenait à elle qui n’avait jamais fait de mal à une mouche et qui l’avait aider quelques minutes auparavant. Elle baissa les yeux, toujours muette.

« - Ne le prend pas pour toi, ce n'est pas un reproche... Moi c'est Jimmy. »

Jimmy, oui, elle s’en souvenait maintenant, et elle s’en voulait de ne pas s’en être rappelée auparavant. Le silence s’installa, elle n’osait plus parler, elle se demandait même si une fois plus, elle n’avait pas été trop naïve, peut être aurait-elle du l’ignorer comme les autres. Mais elle chassa rapidement cette idée, après tout, il venait de lui dire qu’il ne lui en voulait pas à elle en particulier et puis, elle savait qu’elle ne l’aurait pas laissé à terre, même s’il s’agissait de son pire ennemi.

« - Alors... Comme ça t'es une Khi ? Je ne savais pas. En fait, je pensais... »

Elle pencha la tête, il avait arrêté sa phrase en plein milieu comme si il avait faillit dire une bêtise ou quelque chose de gênant pour l’un ou l’autre. Elle ne demanda pas, si il avait faillit dire quelque chose mal à son sujet, elle préféré ne pas l’entendre, une fois de plus elle choisissait la facilité. Il eut un rire gêné, puis le silence se réinstalle, elle n’avait pas relevé les yeux du sol.

« - En fait, je n'aime pas les infirmières de lycée parce qu'elles pensent qu'on peut tout guérir avec un antidouleurs, comme l'aspirine. Tous les problèmes se résolvent avec de l'aspirine ! Et je trouve ça vraiment bête... Et puis il suffit de regarder comment elles s'habillent ! On dirait qu'elles regrettent leurs années de lycée et qu'elles essaient de renouer avec leur elle d'autrefois, à draguer les garçons... »

Elle releva la tête doucement et lui sourit timidement, ça n’avait rien à voir avec les causes pour lesquelles elle détestait les infirmières, mais c’était une assez bonne raison également. Elle le regarda sans savoir quoi dire, elle n’avait jamais eut de don particulier pour discuter avec des inconnus et elle ne savait pas si certain sujet n’allait pas le mettre en colère où le gêner, elle opta donc pour un sujet qu’elle pensait neutre.

« - Sinon, tu es de Miami ? »

Son ton n’avait pas vraiment celui d’un sujet anodin, on aurait plutôt dit une petite fille effrayée qui posé une question tout en ayant peur de la réponse et elle détestait être comme ça.

«- Ça va aller, Charlie, merci... J'ai l'habitude, j'ai connu pire tu sais ! Quand à l'infirmerie, je préfère pas, j'ai une cruelle horreur des infirmières de lycée...»

Elle fronça les sourcils, se demandant si effectivement il avait l’habitude d‘être dans un état pareil. Elle, elle avait en effet, à une époque, été habituée à recevoir des coups et par conséquent, elle avait apprit plus par nécessité que par envie à se protéger et à se soigner. Mais, peut être parlait-il simplement d’ « agressions » au lycée et non de mauvais traitement à la maison, bien que l’un ne soit pas forcément plus appréciable que l’autre.

Comme elle savait qu’elle n’aurait surement pas de réponses à ces questions là aujourd’hui, elle se concentra sur la deuxième partie de la phrase du garçon qui lui tira un sourire, elle n’était donc pas la seule à ne pas aimer aller à l’infirmerie. En temps normal, elle était timide lorsqu’il s’agissait de parler de sa vie ou de leurs vies aux gens, mais cette fois la curiosité l’emporta.

« - Moi aussi je déteste les infirmières, pas que celle de lycée d’ailleurs. Tu as une raison particulière pour ne pas les aimer ? »

Elle se sentait bête de le questionner sur ça alors qu’il venait de se prendre en ballon dans la tronche, mais en même temps, elle n’avait rien d’autre à demander et il lui rester une bonne heure avant la fin du cours de sport, alors elle préférait parler plutôt que de rester assise sans rien dire à côté du garçon dont elle ne connaissait toujours pas le nom.
Lorsqu’elle s’installa à côté de lui, il eut l’air mal l’aise, mais Charlie fit comme si elle n’avait rien remarqué. Cependant, il lui rendit tout de même son sourire en prenant la barre chocolatée et Charlie mordit dans la sienne. Il releva ensuite la tête et elle remarqua avec soulagement qu’il ne saignait plus, elle se rendit compte également qu’il lui lançait un regard, mais dès qu’il croisa le sien, il baissa la tête, les yeux fixaient sur le sol.

« - Merci Charlie de m'avoir aidé... Pas beaucoup l'aurait fait... Pour ne pas dire personne en fait. Le prof' va sûrement te sanctionner... Si t'as peur pour ton trimestre, vas-y, je comprendrais tout à fait... Je vous rejoindrais plus tard. »

Elle tourna à nouveau ses yeux vers lui, elle trouvait cela normal de l’avoir aidé et vrai dire, elle n’avait même pas pensé recevoir des remerciements mais il était vrai que tout le monde ne l’aurait pas fait, elle en connaissait d’ailleurs plusieurs qui se serait plutôt moqué. Elle sourit une nouvelle fois en entendant la fin de la phrase, elle n’avait aucune intention de le laisser seul et encore moins pour aller voir le prof qu’elle détestait.

« - Je vais plutôt rester là si ça ne te dérange pas… Je trouve que la balle aux prisonniers est un sport de barbare… Et franchement, je ne tiens pas à revoir le prof de sport avant un bon moment. Et puis, mon trimestre n’a rien à craindre, je suis chez les khis, je pense que je survivrais à une mauvaise note surtout si c’est en sport… »

C’était étrange tout de même, elle sui était si timide d’habitude, arrivais à parler presque sans hésitation lorsqu’elle était avec ce garçon. C’était surement à cause de sa timidité à lui, elle était si forte qu’elle faisait régresser celle de la jeune fille. Un silence s’installa pendant quelques secondes, puis, Charlie se décida à parler.

« - Je suis désolée, vraiment, j’ai pas retenu ton nom… Bon, en même temps, tu ne te fais pas non plus remarquer en cours et je me concentre un peu trop sur mes études, enfin, du coup, je n’arrive pas à me souvenir de ton prénom… »

Elle était un peu gênée et vraiment désolée, mais il était vrai que sans cette information, parler pendant une heure et demie allait être un peu plus compliqué.

De l’extérieur du gymnase, on pouvait entendre le professeur toujours en train hurler sur ses élèves comme il l’aurait fait sur son chien. Et Charlie, debout contre le mur, se disait qu’un zéro en sport ne serait pas très grave, si elle avait au moins réussi à éviter de devoir obéir sans broncher à cet être tyrannique qu’elle méprisait au plus haut point. Et puis, ce n’était pas comme si elle avait besoin du sport pour avoir une bonne moyenne, bien au contraire, la plupart du temps, le sport faisait baisser ses notes plutôt qu‘autre chose. Et puis, elle détestait qu’on s’en prenne à quelqu’un en position de faiblesse, où qu’on ne l’aide pas, et c’est exactement ce qu’avait fait tout ceux qui était encore dans le gymnase. Finalement, elle en vint à penser qu’ils méritaient, pour la plupart, le traitement haineux du prof.

Baissant les yeux, elle reporta son attention au garçon assit près d’elle, il épongeait toujours le sang sur son visage, avec le mouchoir que la blonde lui avait donné qui était déjà plein de sang. Pour répondre à la question de la fille, il bredouilla quelque chose qu’elle mit quelques secondes à percuter. Puis, comprenant enfin, elle partit en courant vers le vestiaire des filles, pour en revenir quelques minutes plus tard avec une bouteille d’eau, un nouveau paquet de mouchoir et deux barres chocolatées. Elle tendit la bouteille d’eau au jeune homme puis, entreprit de sortir un nouveau mouchoir du paquet qu’elle lui donna également.

« - Pour que ça arrête de saigner il faut que tu te mouches pour évacuer les caillots de sang et après il faudra que tu penches la tête en avant en appuyant un mouchoir contre ton nez. »

Elle savait que cette méthode était efficace, elle l’avait déjà testé plus d’une fois et elle venait d’une infirmière qu’elle avait connu à New York. Elle ne se souvenait toujours pas du nom de son camarade ce qui l’embêtait singulièrement, mais bon, il fallait dire qu’il ne se faisait pas remarquer non plus. Et elle ne se voyait pas trop lui demander maintenant alors qu’il avait le teint pâle et n’avait pas l’air d’être en état de quoi que se soit.

«  - Tu crois que ça va aller ? Je peux t’emmener à l’infirmerie si tu veux ? »

Elle ne préférait pas y aller, mais si cela s’avérait vraiment nécessaire, elle ferait un sacrifice. Elle avait toujours eu peur des infirmières, mais cette fois, ce n’était pas pour elle, il ne devrait donc pas y avoir de problème, sauf si celle-ci se rendait compte que Charlie n’était pas venue pour son vaccin le mois d’avant. Peut être fallait-il lancer un sujet de conversation pour le faire penser à quelque chose d’autre ? Oui, enfin facile à dire, mais Charlie n’avait jamais été très forte pour commencer les discutions, elle devait donc ce rendre à l’évidence, faire les présentations était une meilleure idée.

« - Sinon, moi c’est Charlie, mais tu pas m’appeler Cha’ si tu veux. »

Le garçon était toujours pâle, mais s’il restait focalisé sur la douleur ça ne pourrait pas aller mieux. Charlie finit par s’asseoir à ses côtés puis, se rappelant qu’elle avait aussi apporté deux barres chocolatées, elle lui en tendit une en souriant. Elle, elle y croyait aux pouvoir du chocolat !