Do me a favor: Smile (TessaVSEnzo)

Assis sur une chaise derrière un putain d’écran d’ordinateur, Enzo n’écoutait rien de ce que racontait le professeur. De toute façon tout était écrit dans le cours alors pourquoi diable devrait-il écouter un prof lire un truc qu’il pouvait lire lui-même un jour où il n’a vraiment rien à foutre. Genre un soir quand le soleil est couché, qu’il n’y a aucune soirée en vue, aucune nana pour lui tenir compagnie. Le genre de moment où on a vraiment l’impression de n’avoir rien à foutre ; ce serait en effet l’instant parfait pour lire ces conneries. Pourquoi déjà s’était-il inscrit en informatique ? Ah ouais. Pour rien en fait, il s’en tape. Il s’en tape complet même, lui il veut se dépenser et faire du sport, du foot plus précisément. Alors quand il a les yeux rivés vers la fenêtre qui expose un soleil radieux et que lui se retrouve enfermé dans cette salle de merde avec ces ordis en carton, ça le gonfle. Ca le rend dingue même.

L’horloge au-dessus de sa tête indique que d’ici une vingtaine de minutes, il pourrait quitter ce local, reprendre ce livre qu’il aurait juste envie de brûler et pour s’assurer avoir au moins les bonnes notes complétées, trouveraient bien une de ces geeks à peu près potable qui lui filerait les notes contre quoi ? Un sourire ? un baiser ? Un rendez-vous « on the line » sur skype ou sur un de ces trucs informatiques super cons dont elles ont le seul kiff. Ce genre de nana qui préfèrent rester derrière leur ordi plutôt que de profiter, de voir des gens, de faire des rencontres et d’avoir de VRAIS moments de plaisir. Un jour, Enzo s’est juré d’arriver à en débrancher au moins une pour lui montrer ce que c’était le vrai sexe. Pas celui à travers un écran. Peut-être serait-ce la prochaine qui lui filerait ses notes ?

La sonnerie annonçant la fin du cours, l’italien fut sans doute le premier à être en dehors du local. Il n’avait d’ailleurs pas pris la peine d’éteindre sa bécane, probablement qu’un accro des ordinateurs se procurerait un orgasme en éteignant cette machine et le sourire aux lèvres dans l’espoir de rendre cette journée meilleure, il continua son petit bonhomme de chemin. Dehors le soleil chauffait déjà, de quoi avoir envie de se dessaper, là et se faire un peu cramer des deux côtés.  D’ailleurs, s’il n’avait pas repéré une plastique qu’il connaissait, sans doute qu’il l’aurait fait. Tessa se trouvait pas loin, ou plutôt l’ex de son pote. Une jeune fille jolie, avec du caractère et qui savait ce qu’elle voulait dans la vie. C’était à peu de choses près – ou du moins pour ce qu’il savait d’elle – le genre de fille qui le faisait vibrer.

- Mademoiselle Davenport ! lança-t-il alors qu’il s’en rapprochait d’un pas déterminé à la rattraper. Ca fait longtemps non ? Quoi que longtemps, tout est relatif. Je te croise souvent, mais je sais pas. T’as l’air pressée. Ou bien t’es pressée parce que je suis dans les environs. Aurais-tu peur de moi ? ‘Faut pas, je suis un gars bien… Enfin ça aussi c’est relatif.

En effet, il était pas bien méchant, il n’avait jamais levé la main sur une fille, mais par contre c’était pas le mec le plus attentionné de l’univers. Ou alors juste à huis clos. Juste lui et Christina, dans une pièce sans porte ni fenêtre. Autrement dit, jamais.

Evidemment, lorsque Liam et Tessa avaient rompu, Enzo avait été mis au courant. Il savait aussi que son ami était dans une mauvaise période et en aucun cas il ne s'était permis de le juger. Lui-même n'étant pas un parfait petit ami, pourquoi donc devrait il tirer une quelconque conclusion pour une histoire qui, au final, ne le regarde même pas. L'italien il n'avait pas vraiment cherché à garder un quelconque contact avec l'ex petit amie de son pote, bien qu'il n'avait jamais rien eu contre la demoiselle. Sa soeur avait beau lui répéter X ou Y choses la concernant, des choses qui étaient vraies, ou pas. Qu'importe ça ne l'intéressait pas. Il savait également que Zara n'était pas objective concernant Tessa et encore moins concernant Liam. Enzo savait la place que prenait Liam dans la vie de sa soeur et respectait leur amitié, leur choix. Après tout, aussi bien Liam que lui ou encore que Tessa étaient assez grands pour faire la pare des choses. Enzo s'était simplement écarté un moment, n'avait pas vraiment cherché quelconque contact avec la demoiselle par respect pour Liam, mais depuis l'eau était passé sous les ponts et lui semblait revivre. Alors, c'est que tout allait bien, non ?

Enzo ne fit pas attention à son téléphone portable qui sonnait dans la poche de son jeans. En fait, il savait qu'il y verrait le nom de Christina, et pour le coup il n'avait pas vraiment envie de lui parler. Ni même de l'entendre parce qu'il savait qu'elle voudrait le voir, sauf que lui n'en ressentait pas l'envie. Pas maintenant, puisque devant ses yeux il y avait la jolie Tessa. Une demoiselle qu'il comptait bien récupérer dans ses connaissances, pourquoi pas plus ? Au final, il n'avait jamais trop pris le temps d'apprendre à la connaitre, pourquoi ne pas commencer maintenant ? Rien ne l'en empêchait. Alors Enzo n'attendit pas une seconde pour intercepter la demoiselle.

T'as bien raison, autant éviter de se choper la tourista. Le jeune homme releva les yeux vers ce monde qui allait et venait lorsque son portable sonna une fois de plus dans sa poche. Il le sorti, rejeta l'appel et le fourra à nouveau dans son jeans. Je t'invite ! T'as du temps là ? On pourrait se trouver un coin sympa, un restau, un snack, c'est toi qui choisis. Enzo adressa un sourire à la Rho Kappa, l'observait avec un peu plus d'attention, puis reprit Je connais un restaurant sympa en dehors de la ville. C'est pas le truc super chic, mais c'est cosy, vraiment. Je t'y emmène si tu veux, ils font les meilleures pizzas, pâtes ou mets italiens de la ville. Parole d'italien.

Il savait de quoi il parlait étant donné qu'il avait grandi dans ce pays si chaleureux et accueillant. Les pâtes, les pizzas et tout ce que proposaient ce pays n'avaient plus de secret pour lui.