[Terminé] Bad day [Elsa]

Alors que le grec partait, rejoignait le lycée, peu intéressé de savoir comment allait la fille qui était derrière lui. Cependant, elle courut et s'arrêta devant lui. Elle était à la limite de l'énervement complet et du pleur. Alecto la regardait avec perplexité. Puis son regard changea complètement face à la nouvelle qu'il venait d'apprendre. Merde ! Il avait sérieusement touché un point sensible. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait? Il s'était excusé et ne pouvait malheureusement pas revenir en arrière.

Mais il se sentait mal pour elle. Certainement qu'à présent il allait moins la dédaigner et plus la prendre en pitié, ce qui n'était pas forcément mieux, mais il ne pouvait tout de même pas devenir son meilleur ami. Il la regardait, ne sachant pas quoi dire. Il n'en aurait pas eu le temps de toute façon, vu qu'à son tour, elle partit de son côté. Il voulait la rattraper, mais ne voulait plus la toucher. Il opta pour la solution qu'elle avait choisi. Il marcha assez vite pour la rejoindre, se mettre devant elle aussi et lui dire :

- Tu crois pas que j'y ai déjà réfléchi ? Et que c'est peut-être pour cela que j'ai voulu changer ? Et bien non parce que tu t'apitoie sur ton sort, et que tu ne te rend pas compte que tu n'es pas la seule à avoir souffert ! Faut vraiment arrêter de se fier aux apparences ! En tout cas, j'espère qu'il l'a payé !

Tant pis si elle n'avait pas tout compris, mais il avait besoin d'exploser lui aussi. C'était pas la première et ce ne sera pas la dernière qui se sera fié à l'apparence que voulait donner le grec. Mais il en avait rien à foutre, même s'il avait besoin de le gueuler de temps en temps. Cependant, sa blessure le lançait de nouveau. Il était donc reparti comme elle l'avait si bien fait il y a quelques instants, pour repartir à l'internat, et trouver l'infirmière.

Alors que le grec venait juste de prendre le bras d'Elsa pour s'appuyer, et après avoir fait quelques pas, elle lui posa une question. Alecto ne comprit pas tout de suite de quoi elle voulait parlé. Mais bizarrement il comprit assez vite. Par reflex il lâcha son bras et s'arrêta. Normal qu'elle l'avait encore à travers la gorge et qu'elle le détestait toujours, mais dans ce cas-là il ne voulait pas de l'aide de la part d'une personne qui ne l'aimait pas, il trouvait trop ... pas catholique. Il lui répondit tout de même :

- Bien sûr que si, parce que je met toujours des capotes en général. Là, j'étais ... dans un état second ...

Ouais pas lui-même. Mais comment expliquer ça à quelqu'un qui ne voulait pas vous pardonner ou même comprendre. Elle avait ses propres problèmes, ses propres traumatismes et il comprenait, mais à quoi bon lui expliquer, elle ne verrait pas en lui une once de vérité ou quelque chose de compréhensible. Tant pis, il n'allait pas se fatiguer à lui faire comprendre, elle le détestait déjà assez. Et que ça reste comme ça. Au moins, elle ne l'approcherait pas pour lui faire du tord, et lui s'en foutrait d'elle comme d'habitude.

Après lui avoir répondu, il reprit sa route sans la toucher, sans la regarder. Lui montrer qu'il pouvait marcher tout seul et qu'elle pouvait rentrer en paix, avec sa haine éternelle. Il s'en accommoderait et ne perturberait pas son sommeil. Peut-être que si elle avait la force de réussir à entreprendre le pardon, certainement que lui aussi mettrait tout en œuvre et pour se faire pardonner et pour lui faire comprendre. Mais ce n'était pas le cas, alors il ne voulait pas se tuer à la tâche. Surtout que cela ne servirait à rien.

La grec blond se dirigeait doucement et en zigzagant, mais sûrement. Jusqu'à ce qu'il sente la main froide d'Elsa sur son bras pour le retenir. C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il avait un peu trop chaud. C'était le choc à la tête qui le rendait presque fiévreux ?! Certainement ! Il commença à flipper. Et s'il avait une hémorragie interne ?! Non, il fallait plus de force pour cela, et il n'avait même pas perdu connaissance. Il ne risquait donc rien. Du moins il l'espérait.

C'est ensuite que la jeune fille lui proposa de le raccompagner pour plus de sûreté. Elle avait du cran. Parce qu'il était persuadé qu'elle avait toujours peur au fond d'elle, même si elle semblait l'avoir surpassé avec le bon comportement du blond. Il imaginait bien qu'elle ne l'aimait toujours pas, il fut donc surpris qu'elle se préoccupe tant de lui. Elle lui avait même proposé ses épaules. Il n'avait pas besoin d'autant, et puis il risquait de l'écraser s'il tombait. Il allait lui proposer autre chose, quand elle y mit les conditions :

- Je vais donc juste prendre ton bras.

Il prit donc doucement le bras de la demoiselle, celui qu'elle avait déposé quelques instants plus tôt pour le retenir. Ils se rendirent donc tous les deux en direction du lycée. Alecto sentait que lorsqu'ils sortiraient du poste de secours, quelqu'un du poste allait faire son entrée. Échec. Même pas. Heureusement qu'ils n'avaient pas attendu plus longtemps.

Après avoir respiré un bon coup, ses yeux se refermèrent. C'était certain qu'il avait besoin de repos. Oui voilà, c'est tout ce dont il avait besoin. Mais ses yeux se rouvrirent brusquement. Elle lui avait pris la main. Elle lui parlait. Quoi ? Elle disait quoi ? Il entendait pas grand chose, il était bien trop occupé à se concentrer pour ne pas se sentir mal. C'était une tâche un peu compliquée.

Il réussit tout de même à se rappeler des dernières paroles de la jeune fille qui semblait s'inquiéter un temps soit peu du sort d'Alecto. C'était le comble non ? Mais le blond ne faisait carrément plus attention à cela, et lui répondit en riant, comme pour faire passer la douleur et pour faire croire que ça allait :

- Si je serres ta main le plus fort possible, j'ai bien peur de la briser. Et je voudrais éviter quand même ! Mais ça va aller t'inquiète, je vais rentrer jusqu'au bahut, je vais aller m'allonger dans ma chambre et ça ira mieux une fois que je me serais reposé ... En tout cas merci, pour ... ça !

Il montra du doigt sa plaie, se mit à sourire de nouveau à Elsa, lâcha doucement sa main et essaya de se lever. Il y a alla doucement, de peur de s'effondrer. Mais il semblait encore tenir sur ses deux jambes. Sa tête tournait légèrement, il aurait certainement du mal à rentrer et à marcher droit, mais il allait pouvoir le faire, il avait vécu pire, alors il pouvait bien se forcer un peu, ce n'était rien pour lui, il était fort. Ce n'était pas une pauvre planche qui allait le tuer.

Toujours personne. Il était en train de songer à ce qu'il allait pouvoir faire le reste de sa journée. Continuer à surfer ? Ouh pas sûr vu qu'il avait la drôle impression de s'être dopé et qu'il était dans un état second. Comme quoi les blessures à la tête pouvait être assez sérieuse et dangereuse.

Puis elle parla. Juste à côté de lui. Il eut un mini reflex de surprise, et la regarda presque ébahit. Quoi ? Elle voulait le soigner ? Waw, il était impressionné. Et surtout tellement surpris que rien ne sortit de sa bouche. Il fit ce qu'elle lui dit, simplement. Il s'est donc assis sur la première chaise la plus proche et regarda la jeune femme faire. Elle allait pas paniqué de se retrouver à quelques centimètres d'un dangereux psychopathe violeur ?! Apparemment, il avait réussi à l'apaiser, aussi faible que cela pouvait être.

En parlant de faiblesse, il sentait sa tête tourner, un peu trop d'ailleurs. Heureusement qu'il était assis. Il se contenta donc de fermer les yeux pour essayer de faire cesser les étourdissements. Il était vraiment à l'ouest, mais il se demanda tout de même pourquoi elle, elle était là. Elle ne semblait pas blesser du peu qu'il avait vu. Alors même si en temps général il s'en serait foutu, il posa la question de façon assez calme et au bord de l'endormissement :

- Et toi, pourquoi t'es là ?

C'était lui, ou il était à deux doigts de s'évanouir ?! Non, fallait juste qu'il respire un bon coup, qu'il rouvre les yeux et ça irait mieux. Oui après avoir fait cela, il allait déjà mieux et avait même presque oublié qu'il lui avait posé une question.

Toujours le papier posé contre son front pour éviter le saignement, Alecto ressentait de légers picotements. Il était certain de ne pas s'être fracassé le crâne ou même d'avoir une commtion, alors qu'est-ce qu'il foutait là sérieux ?! Sûrement parce qu'il avait la flemme d'aller s'acheter de quoi se panser la plaie. C'était tellement plus rapide d'aller voir direct un spécialiste. D'ailleurs en parlant de ça, il ne semblait toujours avoir personne. Il n'allait pas attendre des plombes. Surtout avec elle.

Il n'avait même pas entendu qu'elle l'avait traité de crevard. Il savait pertinemment qu'elle ne l'aimait pas et qu'elle allait répondre par une insulte, il était donc inutile de l'entendre. C'était tout de même assez étrange de détester une personne sans même la connaître. Elle faisait genre de le connaître et que c'était le pire des connards, mais elle ne voyait que l'image que lui-même voulait donné, tout comme à toute l'école. C'était bien pour ça qu'il s'en foutait, tout comme il se foutait des gens qui ne se fiait qu'à l'apparence et aux actes.

Il la comprenait aussi un peu, il avait été un peu brutal avec elle, mais il avait tellement changé. Encore une autre chose que les gens comme ça ne pouvait pas comprendre que les personnes pouvaient changer. Bref, il allait encore 5 minutes, et si jamais personne ne débarquait, il irait se débrouiller ailleurs. Mais pour l'instant, il mit ses coudes sur ses genoux, baissa la tête pour tenir le papier contre sa tête, et dit d'un ton beaucoup plus posé et sincère:

- Tu sais, je suis désolé de ce qui est arrivé, je sais pas ce qui m'a prit ce soir-là ... Bref tu t'en fous sûrement mais je tenais tout de même à m'excuser, au moins je ne te dois plus rien !

Il la regarda vite fait dans les yeux, puis il se leva et se dirigea vers les prospectus et les regarda tranquillement. Il regarda ensuite à travers la porte. Toujours personne. Dans deux minutes il allait se barrer c'était sûr.

Il fit quelques secondes à la demoiselle pour lui répondre, du coup, Alecto avait eu le temps de partir dans ses pensées, et n'entendit presque pas la question froide de la suicidaire. Il resta donc assis dans son fauteuil, sans rien dire, sans la regarder, plongé dans ses pensées. Il la trouvait si peu intéressante qu'il ne faisait pas vraiment attention à elle, mais il répondit tout de même, rien que pour la faire chier davantage:

- Pardon, tu disais quelque chose ?

Son côté salaud et méchant ressortait avec lui et avec ce genre de personne, c'était automatique quand il n'appréciait pas une personne pour x ou y raison, et même s'il y en avait pas. Ici, oui il en avait une. Elle était effrayé par lui. Idiot. Tout comme le fait qu'elle se laisse aller, et se laisse autant faire. Il aurait très bien pu ressentir de la pitié pour elle et même vouloir la protéger, mais elle était quand même trop faible pour qu'il s'intéresse à elle.

Bref, il s'en foutait d'elle en gros, et il n'attendait même pas sa réponse, c'était un peu une question rhétorique. Puis il remarqua que le sang de son front coulait sur son visage. Super. Il semblait saigner plus qu'il ne l'avait imaginé. En même temps, cela lui lançait à peine. Il préféra donc tout de même aller chercher de quoi s'essuyer. Mais où ? Il ne semblait pas y avoir de mouchoirs dans cette salle d'attente. Demander à la blancharde qui allait bientôt s'évanouir ? Non, elle allait l'envoyer pêtre. Il n'y avait qu'une solution, tant pis. Il allait se chercher du papier toilette aux toilettes. Pas très glamour, mais il s'en foutait. Il s'en prit un peu, le déposa sur son front et retourna s'asseoir.

Spoiler:

Comme il s'en doutait bien, celle-ci eut un regard des plus effrayés. Elle devait avoir un sacré problème celle-là ! Entre autre l'anorexie ! Au bord de la mort ! Elle faisait vraiment peur à voir. Elle aurait pu avoir les poignets en sang, il n'en aurait pas été choqué.

Il la regarda simplement avec pitié et limite avec dédain. Elle semblait tétanisée. Elle croyait quoi ? Qu'il allait lui sautait dessus et finir son travail à sa place ? Si elle voulait en finir avec la vie, il n'en serait certainement pas responsable !

Il était donc en train de songer que s'il s'amusait à lui faire un petit bouh,comme celui qu'on fait pour effrayer les gosses pour s'amuser, il était certain qu'elle allait avoir une crise cardiaque. Il en riait intérieurement tellement c'était drôle à quel point elle était effrayée par lui.

Oui il aurait pu en jouer, mais ce n'était pas son genre. Du moins pas avec les filles, le bizutage, c'était son truc certes, mais avec les pauvres petits nouveaux complètement désorientés et perdus. Remarque aujourd'hui, elle ressemblait plus à un mec qu'à une fille. Il pouvait faire une exception pour ce matin ...

Il se dirigea en direction d'un fauteuil et la regarda en rigolant, avec son sourire moqueur, et lui lança:

- Saute du haut de ta fenêtre, ça ira plus vite ! Parce que là, tu ressembles à un zombie, tu pourrais presque me faire peur !

Il rigola de plus belle et s'assit sur le fauteuil. Il secoua la tête tout en se calmant. Il souriait toujours, mais presque par dégoût et par pitié. Il se demandait bien pourquoi certaines personnes étaient aussi faible et ne savait pas profiter de la seule vie qui leur était offerte, même s'il vivait la pire chose de tous les temps.

Ce matin-là, Alecto était venu à la plage pour surfer un peu. Cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas fait. Il s'était donc levé tôt pour pouvoir bien profiter des belles vagues. Et puis c'était aussi une bonne façon d'occuper son temps pour qu'il évite de trop penser à ses petits problèmes du moment, et surtout à Caly', et au fait qu'il allait devoir choisir entre deux superbes jeunes femmes dans un peu plus d'une semaine.

Il était donc environ 8:30 a.m et il était fin prêt pour le surf. Il enfila simplement son bermuda de bain, un marcel blanc, ses tongs, prit sa planche et partit pour la plage la plus proche. Tout le monde était déjà en cours ou dormait encore, alors il traversa le lycée sans croiser une seule personne. Lui, il avait le temps, vu qu'il n'avait pas cours de la matinée, c'était d'ailleurs très pratique.

Quand il arriva enfin à la plage, il remarqua que la plage aussi était déserte. Tant mieux. Par contre les vagues, elles, étaient au rendez-vous. Il allait pouvoir s'éclater et passer une bonne matinée. Du moins c'est ce qu'il espérait et croyait. Jusqu'au moment où une énorme vague arriva, qu'il la prit comme il le fallait et qu'il perdit le contrôle de sa planche pour une raison inconnue. Du coup, il perdit l'équilibre, tomba et se cogna la tête contre sa planche.

Heureusement, il ne perdit pas conscience et arriva à la rive avec sa planche sain et sauf. Enfin sûrement pas si sain que cela, car quand il toucha sa tête pour voir s'il avait une bosse, il ne sentit rien d'anormal, mais quand il regarda sa main, il remarqua qu'elle était assez peinte de sang. Pour plus de précaution, même s'il n'avait pas mal, il préféra aller au poste de secours, histoire d'y mettre un pansement et pouvoir retourner surfer tranquillement.

Quand il rentra, il remarqua qu'il n'était pas seul. Il y avait une jeune demoiselle, qui ne lui était pas inconnu. Une jeune fille qu'il ne voyait pas souvent, mais qu'il avait rencontré par une nuit où il avait complètement perdu la tête. C'était il y a tellement longtemps, mais quand elle le voyait, il sentait bien qu'elle était effrayée. C'était ce qui énervé le plus Alecto. Elle le voyait comme un monstre, alors qu'il avait eu un simple coup de faiblesse cette nuit-là, mais la gamine ne comprenait pas ça, et puis si elle s'était mieux défendu, oui il aurait arrêté et aurait sûrement repris ses esprits !