Kimi no Iru Machi - A Town where you live [Pv Olivia]

Manipulant mes baguettes avec précaution, je mangeais tout en me fichant complètement de ce qui venait de se produire à l'entrée. Comme j'étais un peu fatigué, la fin du monde pourrait être annoncée que je m'en ficherais royalement. Cependant une voix qui m'est familière résonna dans la pièce, faisant allusion à ma longue crinière. Je reconnaissais la voix sarcastique de ma chère et tendre cousine pour l'occasion.

« Et bien, les coiffeurs sont en voie de disparition au Japon ? »

Mes yeux se lèvent vers elle, je la regarde et lui offre un sourire, le sourire propre aux Akane, éclatant, sincère.

"J'essaye de suivre les traces de ma chère cousine mon modèle capillaire, mais faut dire que c'est peine perdue. J'avais la flemme de couper au pays. T'as une bonne adresse que j'aille enlever ça? Là on dirait que j'ai une serpillière sur la tête.."

Me levant et m'approchant d'elle je la saluais en la prenant dans mes bras. C'était une naine par rapport aux hommes de la famille mais c'est ce que je trouvais mignon chez elle. Puis si elle faisait 1m90 ça serait vraiment louche, et moche quand j'y repense. Je la dévisage puis me rasseyant je laissais un "C'est bon de te revoir." échapper de mes lèvres. Je regardais ma cousine s'asseoir face à moi, mon repas était terminé et j'allais me faire un thé. "Tu veux un thé ? Ou un chocolat ?" demandais-je pendant que je me lève pour me hâter à la tâche. Préparant ma part et attendant l'avis de la jeune Eta elle commença à entamer la discussion.

« Ca fait longtemps. T’aurais pu prévenir que tu revenais quand même. Et t’es là pour combien de temps, sinon ? C’était bien ton truc de foot ? »

On dirait ma mère... Je ne peux pas lui en vouloir, ces derniers mois je n'ai quasiment pas donné signe de vie, du moins c'était très rare. C'est donc normal qu'elle me fasse la remarque. Je ne le prends pas mal, au contraire je lui souris.

"Désolé, j'ai été vraiment occupé, je ferai attention à l'avenir à donner plus de nouvelles. Même Ryoma m'a fait la remarque."

Attrapant une tasse en terre cuite que je posais sur le meuble face à moi je faisais face à Olivia et j'enchainais sur un ton calme et décontracté.

"Je suis là pour quelque temps cette fois-ci. Je dois régler certaines choses vis à vis de mon contrat avec Miami (Soma fait allusion au club pro dont il fait parti ici) avec l'école aussi, puis les compétitions internationales sont terminées, du moins pour le Japon c'est fini donc je suis ici pour un moment oui. Tiens tu me fais penser à un truc du coup."

Je quitte alors la pièce direction l'entrée où j'ouvre ma sacoche contenant mon ordinateur, j'en tire une revue que je prends et que je dépose devant Olivia, laissant le livre claquer sur la table (CLIC). Ma voix s'élève alors, on y perçoit un brin de déception et de mélancolie.

"On a perdu en Coupe d'Asie, et on peut nourrir énormément de regrets. Donc pour te répondre oui c'était bien, c'était excellent même. J'ai réussi à intégrer l'équipe première, à faire de bons matchs, j'ai même eu de superbes offres, mais au final on a perdu et je suis déçu.. Mais c'était une bonne expérience. Et toi alors ? Comment s'est passée ta vie depuis mon départ ? Du nouveau ?"

Je me servais alors mon thé et me réinstallait devant la jeune femme tout en l'observant. Elle continuait en me posant de nouveau plusieurs questions qui je l'avoue me font réfléchir. Je plonge mes ébènes dans son regard et sirotant une gorgée brûlante de mon thé je suis songeur. Quelques secondes après je pose ma tasse en gardant mes mains dessus comme pour me réchauffer. Après tout à elle je peux peut être lui en parler, après tout c'est ma famille et elle me connaît bien.

"Tu sais si j'ai pas donné de nouvelles ces temps-ci c'était plus parce que les circonstances ont fait que, d'ordinaire j'en prends quasiment tous les jours. C'est juste que j'ai traversé une période compliquée. Cependant le foot est ma passion, et j'arrive à en vivre, du coup pour moi ce n'est jamais une corvée tu vois de partir comme ça, même plusieurs mois. La je n'ai fait que jouer au foot, j'ai pensé foot, j'ai mangé foot et j'ai dormi foot. Puis je suis en équipe nationale, du coup je suis vraiment heureux car j'ai travaillé dur pour ça. Du coup je prends toujours ces départs avec beaucoup de joie, je réalise mes rêves si je puis dire ainsi, mais..."

Marquant une courte pause j'étais légèrement hésitant car j'ai beaucoup de mal à me confier à quelqu'un, d'habitude c'est à Matt que je le fais, mais il est vrai que Olivia venait de soulever des questions dont je mourrais d'envie de trouver une réponse, du moins de la transmettre à quelqu'un. Une personne de confiance.

"Je t'avoue que ces temps-ci je suis dans un énorme dilemme. J'ai envie de me poser, pas qu'un peu même, mais à côté j'ai soif de progresser. Je sais pas si tu vas comprendre mais la par exemple, j'ai reçu une offre tout simplement prodigieuse de la part d'un des meilleurs clubs de foot d'Europe. En Angleterre précisément. Mais je sais pas. Je sais pas si j'ai le niveau, je ne sais pas si j'ai le mental pour ça. Parce que si je pars, je pars seul ... J'ai pas de copine depuis longtemps, la séparation avec Savanah je..."

J'hésite longuement, je suis silencieux même. J'ai peine à croire que je parle à ma cousine aussi ouvertement malgré le temps qui nous as séparé, comme quoi.

"Je m'en suis pas remis, et je sais même pas si j'arriverais à m'en remettre vraiment. Tu sais à quel point j'ai aimé cette fille.. Tout ça ça joue. Ici à Miami on a des souvenirs, j'aimerais bien trouver quelqu'un, mais à chaque fois je sais pas pourquoi ça foire. Je suppose que c'est à cause de moi, même si je fais beaucoup d'efforts, mais voila j'ai pas non plus l'occasion de trouver quelqu'un qui accepte mon style de vie et mon métier et qui en prime accepte de se taper un asiat -lançais-je sur un ton plaisantin- Avant y'avait Matt donc on sortait tout le temps ensemble, du coup les occaz manquaient pas mais là il est plus là et j'ai plus vraiment de potes ici, c'est pour ça que je suis dans un dilemme. Je sais pas quoi faire.."

Je marque une nouvelle pause et bois une gorgée de mon thé avant de continuer mon monologue.

"J'ai envie de rester ici et profiter de toi, mes parents, mon frère, me reposer un peu, mais de l'autre côté j'ai pas vraiment grand chose qui me retient de partir vivre mes rêves à fond, si ce n'est mes craintes de l'échec au niveau pro. Et encore ça c'est autre chose."

Je fixe la jeune femme et je fais une grimace

"Scuse, on vient à peine de se retrouver et je te parle de tout ça. Un peu moyen de ma part. Au pire si tu as pitié de ton cousin chéri que tu aimes de tout ton coeur présente lui une jolie fille.... Il doit y en avoir la blinde maintenant au campus ? D'ailleurs ça donne quoi pour toi maintenant ? Parle moi un peu de ta vie. T'as quelqu'un ? Si tu fais rien dans l'aprem on peut aller faire un tour ensemble d'ailleurs, histoire que j'enlève l'horreur que j'ai sur la tête."

Tenue de Soma après la douche

Longueur des cheveux actuels

Cela faisait maintenant de nombreux mois que je n'avais plus poussé la porte de cette demeure. Personne n'était au courant de mon retour, pas même mon propre frère. J'étais arrivé ce matin aux alentours de 8h30 à Miami, traînant derrière mois une valise et un sac de voyage. Mes yeux cachés derrière des lunettes de soleil pour masquer le manque de sommeil et la mine affreuse dû aux longues heures de vol que je venais d'effectuer. Je portais une tenue tout à fait décontracté, très sport, histoire d'être à l'aise dans l'avion. Je reviens du Japon après plusieurs mois passés la bas. J'ai oscillé entre Tokyo et l'Angleterre ces derniers temps à cause de mon "travail". Pour moi qui suis footballeur/étudiant, cela n'est en rien un travail mais plutôt une passion. Ayant demandé une disponibilité au niveau de mes études, le directeur Palmer et le directeur Cobb me l'avait accordé, connaissant mon statut d'étudiant athlète. Cependant, mon contrat avec le club de Miami prenait fin bientôt, je venais d'intégrer l'équipe première du Japon et nous venions de disputer de nombreux match, c'est la raison principale de mon absence. J'avais aussi effectué un essai avec un célèbre club anglais et maintenant la balle était dans mon camp. Je peux tout à fait intégrer une équipe de MLS (Ligue de football US) ou alors partir pour l'Europe et intégrer définitivement l'univers des professionnels. Du moins la crème de la crème. Cependant, en suis-je capable ? Je n'en sais rien. Pour l'heure beaucoup de choses me tourmente.

Dans le taxi qui me permet de rentrer chez moi je réfléchis, je divague et je regarde ce paysage qui m'avait dans le fond manqué. J'aime le Japon, ce sont mes racines la bas, mais y vivre loin de ma famille n'était pas quelque chose d'aussi aisé. Je m'en sors très bien, mais parfois manger un repas avec tout le monde était un luxe bien lointain. Pour autant j'avais bien vécu la chose, je m'étais consacré au football et cela m'avait réussi. Quand je pousse la porte de chez moi je me dirige vers l'endroit où je sais que je la trouverai. Je la vois, dans cette grande bibliothèque, assise dans son fauteuil bien ciré couleur marron. Ces longs cheveux noirs ébènes retombe contre le dossier. Derrière de fines lunettes et une tenue distinguée je retrouve le visage rayonnant de celle qui m'a donné la vie. Plus que quatre mois, presque cinq qu'elle ne m'a pas vu. Je donnais peu de nouvelle d'ailleurs, me faisant souvent remonter les bretelles. J'ai pris l'intégralité de son visage et de ses yeux, à l'exception de ma grande taille que je tiens de mon père. Je la fixe, m'approchant doucement, elle ne m'a ni vu ni entendu.

"Okaasan..."

Ma voix est douce, j'ai un sourire timide sur le bord des lèvres. Ses yeux se posent sur moi et la surprise se lit sur son visage. Elle se lève d'un bond et cours presque vers moi pour me serrer dans ses bras.

"Soma !! Mais.. Mais quand es-tu revenu ? Pourquoi ne pas avoir prévenu ? Nous serions venu te chercher à l'aéroport mon chéri. Tu es fatigué ? Tu veux manger quelque chose ? Oh mon dieu je n'ai rien préparé, Ryoma et ton père sont partis je suis toute seule pour la journée, ils ne reviennent que demain. Tu as prévenu ton frère ou Olivia-chan ?"

Je lui rend son étreinte et lui fait un sourire. Ma voix est très calme, comme pour l'apaisé. Nous parlons en japonais naturellement.

"Calme toi Maman, je vais bien. Je suis un peu fatigué mais ne t'en fais pas je me reposerai ce soir. Je suis arrivé ce matin et je n'ai prévenu personne. La compétition est terminée et on m'a autorisé à rentrer. J'ai pas mal de choses à régler maintenant mais détends toi d'accord ? On ira manger ensemble ce soir si tu veux vu que papa et Ryoma onii-chan ne sont pas là. Tu sais si Olivia-chan est dans le coin ?"

"Tu es sur ? Je peux te préparer quelque chose. Oh je suis si contente de te voir ! Tu aurais pu me donner des nouvelles plus souvent ! Pour Olivia-chan oui elle est dans le coin mais je ne sais pas si elle va passer aujourd'hui, tu devrais l'appeler."

Retournant vers l'entrée de la bibliothèque je reste dans l'ouverture de la porte puis adresse un dernier mot à ma mère.

"Oui ne t'en fais pas, je vais me préparer un petit quelque chose histoire de déjeuner un morceau, mais je vais le faire moi même tu peux continuer ta lecture. Pour Olivia je n'ai pas encore racheter de téléphone du coup je verrais pour la joindre tout à l'heure. Si tu me cherches je suis dans la cuisine."

Lui faisant un signe de main je pars vers la cuisine mais avant cela je me décide au dernier moment pour la salle de bain. Je me sentais un peu poisseux et une bonne douche me ferait du bien. Une fois cela fait, je sentais toute la fatigue me quitter, semblable à un coup de fouet je me sentais revigorer. Mon estomac me rappelant à l'ordre je remarquais qu'il était déjà 11h. J'avais un peu d'avance mais du coup j'allais me préparer un truc vite fait. Du riz avec du Kimchi, une soupe Miso et quelques Gyozas pour finir, le tout était pesé. Je m'installais sur la table avec mon plateau, j'ajustais le haut de ma tenue noire ainsi que mon collier. Plaçant mes cheveux qui étaient maintenant beaucoup plus longs que d'ordinaire derrière mon oreille, je saisissais mes baguettes et commençais à manger. Mon esprit repartit alors dans ses pensées, je revenais à la réalité quand je m'apercevais que je n'avais rien pris à boire.

Me levant mon regard croisait mon reflet dans l'un des miroirs qui se trouvait non loin du frigo. On y retrouvait toujours ce même garçon aux yeux noirs ébènes, avec juste des cheveux plus longs que d'ordinaire. Cependant des transformations physiques étaient à noter. J'étais plus tracé qu'avant, j'avais repris quelques kilos, en muscle bien sur, depuis que je suis au Japon. En arrivant au pays il y a presque 5 mois, j'avais perdu beaucoup et la séparation avec Savanah qui commence maintenant à dater avait laissé quelques séquelles. Maintenant je fais 1m88 pour 85 kilos. La comparaison n'est peut être pas énorme mais quiconque ne m'ayant pas vu depuis un moment le remarquera. Ma mère ne commentant pas trop pour le moment, je la soupçonne de me laisser tranquille, mais je suppose qu'avec mon père j'aurais droit à l'éternel sermon, ou pas. Enfin j'étais de retour à table avec mon verre d'eau. Le regard dans le vide je mangeais tranquillement. Les minutes défilaient je suppose, je repensais à tout ce qui m'attendait et ce que j'avais vécu. Ce qu'il me restait et que j'avais perdu. L'image de Matt, de Marie, de mes potes Rho Kappa, des joueurs de l'équipe de foot US. Savanah. J'avais aussi une pensée pour ma cousine, que je n'avais pas quitté dans le meilleur des états d'esprit. Nous nous étions réconciliés et le temps avait fait le reste je suppose, mais je ne lui avais pas donné plus de nouvelles que ça il faut dire, et je n'avais pas trop cherché à savoir ce qu'il s'était passé dans sa vie car quelque part nous n'avions jamais reparlé de tout ce qui s'était passé et maintenant il n'était plus nécessaire de le faire.

Elle comme moi étions passés à autre chose dans nos vie et ce n'était pas plus mal. Je me demandais cependant comment elle allait. C'était comme une soeur pour moi, et j'avais du apprendre avec le temps à la laisser vivre comme elle l'entendait. Après tout ce n'était plus une gamine. C'était ça ou le conflit, le choix est vite fait. Je songeais à l'appeler quand j'entendais la porte d'entrée s'ouvrir. Cela me faisait penser que j'avais laissé ma valise et toutes mes affaires en plein milieu du passage. J'allais me lever mais une flemme quasi palpable s'empara de moi. Je préférais dès lors rester assis, n'ayant pas assez de curiosité pour savoir qui venait d'entrer chez nous.