[Terminé] Hello. And hum... who are you ?

Invité

Je regardai toujours devant moi. Je voyais le soleil s'évanouir sous l'horizon. Mes doigts étaient toujours entrelacés avec ceux d'Aidan. Un contact si simple. Si enfantin. Un truc auquel j'étais pas vraiment habituée. J'avais de légers picotements au bout des doigts. Mais ils n'étaient pas désagréables. Au contraire. C'était juste un peu... étrange. La peau d'Aidan était incroyablement chaude, par rapport à la mienne, glacée. Ca faisait contraste. J'entendis Aidan répliquer à ma dernière remarque, en disant qu'il ne voulait pas entrer dans ma bulle. Je souris légèrement.

Ma bulle. Elle est tellement difficile à traverser celle-là. C'est presque impossible. Je suis complètement recroquevillée sur moi-même. Et je me referme comme une huître dès le moindre faux pas. Je suis un peu comme un chat sauvage, en fait. Quand vous êtes tout près de lui et que vous avez l'impression que vous pouvez le caresser, celui-ci s'en va en courant. C'est exactement la même chose, chez moi. Et personne pourra me changer. Du moins, pour l'instant.

Les minutes s'écoulaient lentement aux côtés d'Aidan. Combien de temps sommes nous restés sur ce toit ? J'en sais rien. Et je ne voulais pas savoir. Je m'en contrefoutais. Je me sentais tellement sereine en cet instant que j'aurais voulu y rester des heures. Et Aidan pensait comme moi. J'étais légèrement interloquée. Je me tournai vers lui, et lui souris timidement, malgré la pénombre grandissante. Je regardai ma montre. L'heure était quand même vachement avancée. Je m'en voulais de laisser Aidan seul ici, mais je devais y aller. Je déliai donc nos doigts, à regrets, et me levai, sa veste toujours sur mes épaules. Je dis simplement :

« Je dois m'en aller. Hm... A plus. »

Je repris le chemin vers ma chambre. Je gardai toujours la veste d'Aidan avec moi, ayant carrément oublié de la lui rendre. Peut-être était-ce annonciateur d'une nouvelle rencontre entre Aidan et moi ...?

Fin.

Invité

Les femmes, ces êtres bien difficiles mais qui sont tout aussi mystifiant. Elsa le repoussait donc ? Ou bien se trompait-il tout bonnement ? Il en fut brièvement vexé dans un premier temps, avant de trouver la situation vaguement amusante. Voilà qui semblait pouvoir constituer un défi assez intéressant pour Aidan… Elle n’était donc pas une de ces filles qui jetait son dévolu sur le premier venu. Plus il restait, plus cette fille lui plaisait… Avoir su que sa soirée tournerait ainsi !

Soudain, il croisa le regard d’Elsa, son si beau regard et il y lut qu’elle était sincèrement désolée.

« Désolée, je... J'ai un peu de mal avec la proximité. »

Ah. C’était donc pour ça. Il répondit donc avec un sourire rapide à l’expression vaguement confuse d’Elsa.

‘‘T’inquiète, je ne veux pas rentrer dans ta bulle non plus.’’

Il se retourna, sa main tenant toujours celle d’Elsa et le silence prit place de nouveau entre eux. Combien de temps s’écoula ? Aidan n’en savait rien. Le soleil avait finalement disparu de l’horizon, cédant tranquillement sa place aux étoiles… Enfin, les quelques étoiles qui étaient perceptibles malgré les lumières de Miami. Puis Aidan exprima doucement sa pensée :

‘‘Je pourrais rester ici des heures.’’

Mauvais mauvais mauvais mauvais mauvais. Et tu me feras pas changer d'avis xD

Invité

J'avais dis ça sans réfléchir. Totalement absorbée dans mes pensées. Comme si j'avais dit tout haut ce que je pensais. Je venais de me rendre compte de la belle connerie que je venais de dire. Enfin, ça voulait pas dire que je ne pensais pas ce que j'avais dit, au contraire. Mais, bon. Ça avait l'air d'avoir fait plaisir à Aidan, puisqu'il souriait. L'expression de son visage jurait totalement avec celle qui l'arborait il y a quelques secondes. Et je dois bien avouer que je préférais ça. Tout en se rapprochant un plus de moi, il me dit que mes yeux étaient plus beaux. J'ai du rougir énormément en une demi-seconde si c'était possible.

Mon coeur tambourinait dans ma poitrine et j'avais des espèces de papillons dans le ventre au fur et à mesure que Aidan se rapprochait de moi. Seuls quelques malheurs centimètres nous séparaient. J'étais mal à l'aise. Mais je voulais pas qu'Aidan pense que je le repousse. La distance entre nous deux était quand même trop minime. Le besoin de m'éloigner se faisait cruellement ressentir. Je m'écartai doucement d'Aidan tout en gardant ma main dans la sienne. Je replongeai mon regard dans le sien et lui adressant un petit sourire confus. Je murmurai :

« Désolée, je... J'ai un peu de mal avec la proximité. »

Je soupirai confuse. Je regardai loin devant moi, mes cheveux fouettant mon visage, mes doigts toujours entremêlés à ceux d'Aidan.

Invité

Aidan observait toujours Elsa sans rien dire, profitant simplement du moment lorsque la jeune fille passa un commentaire sur ses yeux, sans trop s’en rendre compte. Cela fit sourire Aidan, qui tout en se rapprochant d’Elsa lui dit :
‘‘Les tiens sont bien plus beaux.’’
Et c’était vrai. Les yeux d’une dame sont toujours plus beaux. Enfin, généralement… Et dans le cas d’Elsa, il s’agissait là de la vérité à l’état pur.

Leurs visages étaient uniquement séparés par quelques centimètres, et Aidan ne le nierait pas : il mourait d’envie de l’embrasser. Pourtant, il n’en fit rien… Quelque chose l’en empêchait, comme un vague sentiment qu’il se devait de patienter. Il s’était bien rendu compte qu’Elsa tremblait énormément, mais Aidan n’en avait pas saisi la raison. Au fin fond de lui-même, il doutait que ce fut une bonne idée. On n’avait qu’à voir comment Fanny avait supposément finie… Et puis, Elsa semblait assez secouée par quelque chose, un quelque chose qui lui restait à découvrir. Quoique Aidan était du genre à se mêler de ses oignons et pas ceux des autres. Bref, il ne voulait aucunement brusquer Elsa, elle qui semblait si fragile. Ce n’était pas dans ces habitudes de se faire du souci pour les autres, mais pour elle, s’était différent. Comme si elle avait une importance plus grande à ces yeux. Et si c’était le cas ? Pour une fois, il voulait qu’une personne reste à ces côtés. Voilà bien un sentiment auquel il n’était pas du tout habitué !

Invité

J'attendais la réaction d'Aidan, silencieusement. Ma main tremblait toujours, telle un malade atteint de Parkinson. Les contacts physiques, c'était vraiment pas ce que je préférais, depuis cette fameuse période de ma vie. J'étais toujours très tendue. Mes mains étaient glacées. Je vis Aidan tourner son visage vers moi. Et bizarrement, lorsque nos regards se croisèrent, le sien s'adoucit.

Ma main tremblait toujours sur la sienne. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine. J'étais vraiment pas à l'aise dans ce genre de situation. Je sentis alors qu'Aidan prenait ma main dans la sienne, la serra légèrement, et entrelaça ses doigts avec les miens. Cette succession de gestes me fit louper un battement de coeur. Aidan me sourit tristement en me murmurant que ça ne faisait rien et que je ne pouvais pas savoir.

Bizarrement, mes tremblements s'estompaient un peu, au contact des doigts d'Aidan avec les miens. Je me sentais à la fois paniquée et sereine. On se regardait, les yeux dans les yeux, sans savoir quoi dire. Le lien était de nouveau là. Très étrange, comme situation... Le genre de truc auquel je suis pas habituée. Chacun de notre côté, on essayait de trouver quelque chose à dire. Mon cerveau tournait à plein régime. En fait, je me contentais d'observer les yeux d'Aidan. Bleus, comme les miens. Je m'y noyais. Je murmurai s'en m'en rendre compte :

« J'aime tes yeux, Aidan. »

Invité

Le contact de la main glacée d’Elsa sur la sienne ramena brusquement Aidan à la réalité. Il tourna lentement la tête vers Elsa et son regard s’adoucit lorsqu’il croisa celui de la demoiselle. Sentant que sa main tremblait, il l’a prit dans la sienne et la serra légèrement,, entrelaçant ses doigts avec ceux d’Elsa pour arrêter ses tremblements, tout en lui souriant tristement.

‘‘Ne le soit pas. Tu ne pouvais pas savoir.’’ Murmura-t-il.

Bien qu’il ne l’avouera jamais, il trouvait cela tout à fait stupide de continuellement penser à ça. Même si elle était décédée, que pouvait-il bien y changer ? Rien. Aidan se mit donc à chercher un sujet de conversation, yeux dans les yeux avec Elsa sans pour autant la voir, attendant une illumination. Illumination qui ne vint jamais. Il resta donc silencieux, pensant seulement à ses doigts qui établissaient un contact avec ceux d’Elsa, voulant partir mais voulant rester, seulement pour profiter encore un peu de la compagnie de cette fille qui le fascinait.

Invité

Même pas une deux secondes après ma question, je vois Aidan s'éloigner brusquement et regarder loin devant lui. J'ai tellement été surprise que j'en ai arrêté de respirer. Il répond à ma question après quelques secondes de silence me disant que je lui rappelais quelqu'un qu'il avait perdu pour toujours. Et soudain, seul le vent parvient à nos oreilles. Un espèce de malaise s'installe entre nous. Il poursuit en le disant que la personne dont il me parlait était morte. Je ne réponds pas. Me contentant de fixer la ville au loin, à mon tour. Je suis pas spécialement mal à l'aise mais... je m'en veux un peu. Je ne voulais pas qu'Aidan se braque.

Ni lui rappeler de mauvais souvenirs. Je voyais du coin de l'oeil qu'il était plongé dans ses pensées. Qu'il avait carrément oublié que j'étais là. Je regarde mes jambes blanches et frêles se balancer dans le vide. Bizarrement, j'avais aimé discuter avec Aidan. Je ne sais pas pourquoi. Comme si il y avait eu... un lien. Un truc qui nous avait lié. Et là, j'avais l'impression d'avoir coupé le lien. J'allais faire un truc dont j'avais peur. Vraiment. Je me lève et m'avance doucement pour qu'Aidan puisse me voir. Je m'assied juste à côté de lui, les mains tremblantes. Je posai ma main sur la sienne en lui soufflant :

« Je... Aidan... Je suis désolée. »

Ma main sur la sienne tremblait affreusement. De peur. Mais, je voulais pas briser le lien avec Aidan. Je savais pas pourquoi. Mais, je ne voulais pas. C'est tout.

Invité

Aidan se surprit à sourire à moitié lorsque Elsa lui demandait s’il n’allait pas avoir froid. Même si c’était le cas, pourquoi l’avouerait-il ? Un homme garde quand même un minimum de fierté.

‘‘Non non.’’

Puis Elsa, interloquée, lui demanda pourquoi il la regardait comme ça. Putain on mais c’est vrai Aidan, qu’est-ce que tu fous ?
Il se décolla brusquement d’Elsa, avant de s’installer les mains dans les paumes, regardant au loin, ses jambes minces se balançant dans le vide encore une fois.

‘‘Rien. Tu me rappelles quelqu’un que j’ai perdu pour toujours.’’

Un brusque silence s’installa, Aidan s’étant refermé comme une huître. Il ajouta donc simplement :

‘‘Enfin… ‘perdu’. Elle est morte.’’

Selon ce que les parents de Fanny avait bien voulu lui faire croire en tout cas. N’importe quoi pour qu’il ne revienne pas, car ils savaient pertinemment que s’il ne pouvait voir Fanny, il ne remettrait plus jamais les pieds dans sa ville natale, car trop de mauvais souvenirs y étaient rattachés. Reste que selon lui, c’était un paquet de mensonges. Elle tenait trop à la vie pour se laisser dépérir. Passons. Il se tut ainsi et se remit à écouter paisiblement les klaxons des voitures au loin, se sentant réellement déconnecté de cette réalité, oubliant ses soucis et ne pensant à rien. Une fois de temps en temps, il faut l’avouer, ça faisait du bien. Et depuis qu’il avait débarqué à Miami, c’était à peine s’il avait eu le temps de souffler. Enfin, il avait eu des occasions, mais il ne pouvait s’empêcher de continuer à s’inquiéter un peu, pour sa famille, son futur, sa vie… Tout ce que vous voulez. Toujours en est-il qu’il avait oublié la présence d’Elsa.

Invité

Alors que j'attendais la réponse d'Aidan, je l'entendis simplement glousser et lorsque je tournais mon regard vers lui il promenait le sien sur Miami qui commençait à s'illuminer, le ciel s'assombrissant.

Il me répondit tranquillement quelques secondes après qu'il était un admirateur des gens qui réussissaient à être heureux malgré leurs malheurs, des gens talentueux, qui ont de l'ambition, fan de bons groupes de musique et des belles villes.

Je songeai alors que je devrai à tout prix le convertir au Sex Pistols. Je souriais légèrement à l'entente des énumérations d'Aidan. C'était certainement un mec qui aimait la vie, ce genre de trucs. Un mec simple mais à la fois complexe. Alors que je frissonnai toujours à cause de vent frais de début de soirée, je vis Aidan retirer sa veste et me la donner.

Je croisai son regard qui m'électrisa. Je pris la veste et la posai sur mes épaules. J'haussai la voix :

« Tu risques pas d'avoir froid ? »

La veste d'Aidan portait son parfum. J'avais presque l'impression qu'il m'étreignait lui-même. C'était très étrange comme sensation. Puis, il continua son explication sur ses goûts, comme si je n'avais rien dit.

Il lança plus pour lui-même que pour moi, je suppose, qu'il était des situations étranges ou un peu trop troublante pour lui. Et à peine eut il fini sa phrase qu'il tourna vers moi, cherchant mon regard. J'était légèrement interloquée, et je lui fis savoir.

« Ahem... Pourquoi tu me regardes comme ça ? »

J'essayais de sourire, malgré ma petite boule au ventre. Je ne voulais pas qu'Aidan s'en aille. Bizarrement, et pour la première fois depuis pas mal de temps, je voulais qu'un homme reste en ma compagnie.

Invité

Aidan remarqua qu’Elsa se raidit légèrement, mais moins que lors de son arrivée. C’était déjà une amélioration aux yeux d’Aidan. Il fut légèrement étonné par la rapidité de sa réponse sur ses cigarettes. Visiblement, c’était un sujet qu’elle appréciait un minimum. Mais ce fut plutôt le reste de sa sentence qui le surprit. De quoi était-il fan ? C’était bien vaste comme question. À bien y réfléchir, il était fan de tout en quelque sorte. Il appréciait les petites choses de la vie, admirait la beauté de ce qui l’entourait et ainsi de suite. Bien sûr, il ne désirait pas trop montrer cette facette de sa personnalité, car il était un rebelle avant tout, et il trouvait que cela ne correspondait pas vraiment à la description qu’on pouvait se faire d’un stigma. Ne sachant pas trop quoi répondre à Elsa, il gloussa et promena son regard sur Miami, où les lumières commençaient tranquillement à s’allumer pour la nuit qui tombait.

‘‘Question aux réponses infinies. Je suis un admirateur… des gens qui réussissent à être heureux malgré leurs malheurs, de ceux qui sont talentueux, de ceux qui ont de l’ambition, fan des bons groupes de musique, des belles villes comme Miami présentement… Bref, tu vois le genre.’’

Puis il sentit Elsa être prise d’un frisson, et dans un geste qu’il n’aurait fait avec personne d’autre, il retira nonchalamment sa veste et la passa à Elsa, la dévorant du regard avant de se retourner et de continuer à parler, plutôt pour lui-même qu’autre chose.

‘‘Fan des situations étranges, ou encore un peu trop troublantes à mon goût.’’

Sur ce, il se retourna, cherchant à rencontrer le regard d’Elsa.

Invité

Je sentais le regard d'Aidan sur moi. Il m'observait. Ca me mettait assez mal à l'aise. Mes mains ne cessaient de tripoter mon paquet de cigarettes. Elles étaient glacées. Et je commençai sérieusement à fatiguer. Même si je sais pertinemment que je ne dormirais pas ce soir.

Trop angoissée pour m'endormir. Je soupirai. Le silence s'était confortablement installé entre Aidan et moi. On entendait juste la brise du soir qui tombait. C'était relaxant. La nuit tombait petit à petit. Mes jambes se balançaient toujours dans le vide. Et mon regard se limitait à mes mains sur mon paquet de cigarettes.

Je me déconnectai du monde qui m'entourait pour réfléchir. Mes pensées faisant vagabonder mon esprit. Jusqu'à ce qu'Aidan vienne s'asseoir juste à côté de moi, sans crier garde. Nos bras se frôlèrent. Mon coeur loupa un battement et je sentis mes mains se crisper légèrement sur le petite boite en carton entre mes mains.

Contrôle-toi, bordel. Je vis Aidan regarder mes clopes par-dessus mon épaule. Il me demanda si j'étais une fan incomparable des cerises. Je souris légèrement à cette remarque. Je répondis presque immédiatement :

« On peut dire ça. J'adore littéralement ces clopes. Elles ont une odeur, un goût particulier, que les autres n'ont pas. Elles sont très spéciales. Beaucoup de gens ne supportent pas son odeur. Moi, elle m'apaise... Sinon, toi t'es fan de quoi ? »

Je sentais la brise caresser mes cheveux et les faire voleter. Avec Aidan à mes côtés, je me sentais un peu plus sereine. Un peu plus vivante. La fraîcheur contre ma peau me fait frissonner. J'aurais du prendre une veste. Tant pis. Je suis déjà malade.

Invité

Aidan écoutait d’une oreille distraire les réponses d’Elsa, trop fasciné par le regard qu’il avait aperçu. C’était le même que Fanny. Fanny qui avait dû refaire sa vie à cause de lui et dont il s’ennuyait terriblement. Bon, vraiment, ce n’était pas un bon moment pour sombrer dans les souvenirs. Toujours est-il que cette observation le frappa de plein fouet, et il observa Elsa avec de nouveaux yeux. Elle lui ressemblait, au fond, et il s’aperçut que malgré sa maigreur, elle était bien jolie. Son sens de l’observation faisant défaut de temps à autre, Aidan se trouva brièvement idiot de ne l’avoir remarquer que maintenant. Son esprit se mit à s’éloigner, retournant à cette fichue soirée, se laissant ensevelir par les souvenirs lorsque la voix d’Elsa le ramena brusquement à la réalité. Elle semblait être vaguement mal à l’aise et tripotait son paquet de clopes. Aidan n’avait qu’une envie : se rapprocher d’elle. Mais il se souvint de son allure lorsqu’elle s’était assise, l’impression qu’elle donnait d’être sur les nerfs en redoutant qu’il s’approche. Il était donc là, assis bêtement à la contempler, hésitant à bouger de peur qu’elle s’en aille. Serait-il donc en train de s’attacher à quelqu’un ?

Aidan n’était pas du genre à détester le silence, au contraire, cela le relaxait. Mais Elsa semblait attendre qu’une autre parole soit prononcée et Aidan décida donc de se déplacer, se postant à côté de la demoiselle, leurs bras se frôlant. Tant pis si ça l’effrayait. Il regarda par-dessus son épaule et aperçut les cigarettes qui l’avaient tant dégoûté.

‘‘Fan incomparable des cerises ?’’

Wow. Bon, donnons lui au moins un point pour l’effort.

Invité

Je vis Aidan se tourner vers moi. Peut-être en avait-il assez de fixer le vide ? Il me sembla amusé. Il me demande si c'était un interrogatoire, une lueur légèrement moqueuse dans les yeux. Je ne relevai pas, attendant simplement qu'il me réponde. Ce qu'il ne tarda pas à faire.

Il me résuma rapidement qui il était en quelques phrases. J'appris que son nom de famille était Thomspon, qu'il était en Junior Year et avait seize ans. Il écoute tout style de musique. Bon, j'aurais bien aimé qu'il ait un genre fétiche ou un groupe qu'il affectionne mais bon...

Au pire, je le convertirai au punk. Bref, il me dit qu'il n'aimait pas les cours, que son casier judiciaire était vierge et qu'il mesurait environ un mètre soixante-dix. Enfin, il ne l'a pas dit de cette manière là. Il a utilisé les pieds et les pouces.

Un pied est égal à trente centimètre et un pouce est égale à environ trois centimètre. Aidan fait cinq pieds et dix pouces. Après un rapide calcul, on arrive à cent soixante-dix centimètres. Soit un mètre soixante-dix. Bref. Je souris rapidement à cette remarque amusante.

Puis, Aidan se retourna pour me faire face, s'asseyant en tailleur. Il m'annonça qu'il me retournait les questions. Je sentis une brise nous ébouriffer les cheveux. Je trouve Aidan très séduisant, tout de même. Ses yeux avaient vraiment quelque chose de spécial. Bref. Je tripotai mon paquet de Black Stones dans mes mains, tout en parlant :

« Elsa Beth Vicious, seize hivers, Junior Year, fan hard core des Sex Pistols, de Radiohead et de Nirvana. Fumeuse et accessoirement dénuée de sentiments. »

Je jouai avec mon paquet de clopes. L'ouvrant, le refermant. J'observe Aidan tout en lui disant :

« Voilà... »

Je ne savais plus quoi dire de plus. Les conversations n'étaient décidément pas mon point fort. Surtout avec les hommes.

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Aidan aperçut un léger sourire se dessiner sur le visage d’Elsa, ce qui le rassura. Pour une fois, il était parti de bon pied, car habituellement toutes ses conversations duraient moins de deux minutes et se terminaient par un flot d’insultes. Passons.

La demoiselle lui répondit donc Alpha Psi. Une artiste ? Ah. Il faut dire que ce n’était pas les Alpha qui manquaient à Wynwood, et Aidan n’était pas vraiment étonné d’être tombé sur un de leurs membres. Enfin, peut-être quand même un peu, car ce n’était pas tout le monde qui venait grimper sur le toit, les Stigma mis à part. Elle lui plaisait bien cette petite, vraiment.

Puis vint quelques questions de la part d’Elsa, amusant Aidan qui se retourna pour la regarder bien en face, car fixer le vide était bien vite devenu lassant.

‘‘C’est un interrogatoire ?’’ lui lança-t-il, mi-moqueur, avant de répondre tranquillement.

‘‘Aidan Thompson, 16 ans, Junior Year, écoute n’importe quel musique, tout ce qui me tombe sous la main est bon à mes yeux, n’aime pas trop les cours, n’a pas encore d’antécédent judiciaire, 5 pieds 10.’’

Bon, la dernière partie de sa phrase avait été lancée sur le ton de la plaisanterie, mais comme il a été dit un peu plutôt, l’humour, ce n’est pas le fort d’Aidan. Des fois ça passe, des fois non. Il était plus doué pour les sarcasmes et les railleries. Croisons les doigts pour qu’Elsa aille un sens de l’humour. Puis, il décida de se retourner complètement pour faire face à Elsa, ramenant ses jambes sur la bordure du toit et s’asseyant en indien, pouvant ainsi l’observer allègrement.

‘‘À moi de te retourner les questions.’’

Il plaça ses mains dans ses paumes, attendant patiemment sa réponse et laissant la légère brise lui ébouriffer les cheveux.

Invité

Aidan me dit qu'il faisait parti des Sigma mais m'expliqua qu'il ne se considérait pas totalement comme tel. Qu'il ne les aimait et que donc, il ne les fréquentait pas. Seul son caractère correspondait à sa confrérie. Aidan était un rebelle. Contre les lois, les règles. En même temps, les gens qui venaient sur le toit faisaient rarement parti des Nu Zêta ou autres...

Il me dit qu'il préférait la solitude et que ça ne l'ennuyait pas. Un point commun entre lui et moi. Il me raconta une anecdote selon laquelle il aurait adressé la parole à une fille de sa confrérie et que depuis cette dernière ne lui avais plus jamais parlé. Je l'entendis ricaner. Je souriais très légèrement.

Finalement, peut-être qu'il était bavard. Mais bizarrement, ce qu'il disait m'intéressait. J'éprouvai une certaine attention à ce qu'il disait. Ca ne me ressemblait pas vraiment. Enfin. Je toussai quelques secondes. Aidan me retourna la question posée quelques minutes auparavant. Alpha Psi était une confrérie assez répandue dans le lycée.

Elle regroupait tellement de gens différents. Des musiciens, des dessinateurs, des photographes, des peintres, des chanteurs, des écrivains... Des artistes en somme. Personnellement, je suis plutôt musicienne. Le piano étant mon instrument de prédilection, puisque j'en jouais depuis un bon nombre d'années maintenant. Je savais gratter quelques accords sur une guitare et j'aimais bien écrire. Bref. Je répondis simplement à Aidan :

« Alpha Psi. Je vais poser toutes les questions d'un coup : quel âge as-tu, t'es en quelle classe, qu'est ce que tu écoutes comme musique, ce genre de trucs... »

J'avais dis tout ça sans m'en rendre compte vraiment. Et bien, je parlais quand même un peu pour une fois. Ca devait être la fièvre. Oui, c'était certainement ça...

Invité

Bon, au moins ça ressemblait vaguement à une conversation. Bien sûr, Aidan avait connu mieux, mais on fait avec ce qu’on a. Il se contenta donc de la réponse d’Elsa sur ses mains sans plus insister, anticipant la question qui allait suivre et qui agrémentait généralement toute première conversation à Wynwood.

Après un certain délai – visiblement, Elsa non plus n’était pas du genre bavard, et ça convenait parfaitement à Aidan – vint ladite question, c’est à dire le nom de sa confrérie. Parlons-en, des Stigma ! Pas qu’il ne s’y plaisait pas, bien au contraire, mais disons qu’il se sentait un peu… à part. Il leur ressemblait, sans leur ressembler. Vous suivez ? Enfin, tout ça pour dire que cette confrérie, il y appartenait sans pour autant bien s’y sentir. Allez donc mettre ça en phrases prononçables maintenant…

‘‘Stigma. Mais pour faire simple, disons que je suis un… demi-Stigma. Enfin, je ne les aime pas trop et ne les fréquente pas, mais la confrérie correspond à mon caractère. Ça ne m’ennuie pas, j’aime mieux être seul.Du genre, la seule membre à qui j’ai osé adresser la parole… ne m’a plus jamais reparlé. Moi ça m'arrange, mais je lui ai probablement fait peur.’’

À ce triste souvenir, Aidan ricana.

C’était définitivement très rare qu’il parle autant, mais il ne pouvait s’en empêcher. Avec Elsa, il sentait qu’il avait au moins une oreille pour l’écouter un peu, même s’il n’avait jamais grand chose à raconter. Quoique, oui, quelques petites choses, mais il était loin de vouloir étaler ses secrets au premier venu. Bref, revenons au présent.

‘‘Et toi, à quelle confrérie appartiens-tu ?’’

Invité

Au bout d'un temps qui me sembla être une éternité, Aidan lâcha ma main. Je portai les deux miennes près de mes lèvres et soufflai dessus pour les réchauffer un peu. J'avais mal aux doigts. Affreusement mal aux doigts. Mais ça ne changeait pas de d'habitude. Je soupirai un grand coup, tout en me massant la nuque. J'avais un peu froid, mais bon. Mon grand tee-shirt ne cachait pas mes bras tous frêles, et les frotter avec mes mains froides ne servirait pas à grand chose. Bref.

Je laissai mes jambes se balancer dans le vide. Je voyais le bout de mes éternelles converses. Je songeai à Dante. Les rumeurs nous mettaient mal à l'aise, autant lui que moi. On a jamais voulu ça, ni l'un ni l'autre. On ne s'était pas croisé depuis un petit moment, en fait. Je m'éclipsai souvent sur le toit pour fumer. Et je ne voulais pas que Dante se fasse du souci pour moi. J'ose espérer qu'il n'a rien remarquer. Ni ma maigreur, ni mes problèmes de sommeil. Pour la crève, il était au courant. Mais ça reste une crève. Rien de plus.

J'entendis Aidan me dire que je devrais porter des mitaines, un petit sourire taquin sur le visage. Bizarrement, je le trouvais assez séduisant. Encore plus avec cette expression sur son visage. Ses cheveux sombres lui barrait ses yeux clairs. Je m'arrête de l'observer du coin de l'oeil. En lui soufflant un simple :

« Ca ne change rien, avec ou sans... »

Je l'entendis enchaîner en me demandant si mes mains étaient toujours ainsi. Ma maladie, je vis avec depuis ma naissance. C'est pas grave du tout. C'est juste à cause du stress, de l'anxiété, et plus généralement du froid. Les veines se bouchent un peu, et le sang circule moins. Donc les mains refroidissent, deviennent bleues, et perdent en sensibilité. Je regarde Aidan, tout en faisant bouger mes doigts pour tenter de les désengourdir :

« Oui. C'est une maladie héréditaire. Mais c'est pas grave. »

Bon, visiblement, Aidan n'avait pas l'air très bavard. Je sentais qu'il faisait des efforts pour mener un dialogue. Mais si je déteste parler, et plus particulièrement avec des inconnus, j'allais me faire violence et me forcer à discuter avec lui. Je sortais, de ma voix éraillée :

« T'es dans quelle confrérie ? »

Invité

Elsa. C’était donc son nom. Étrangement, pour une raison inconnue, ça lui semblait familier. Quoique faut dire qu’elle n’était probablement pas la seule Elsa de l’univers. Peu importe, pourquoi perdre son temps en divagation ? Aidan secoua donc légèrement la paume glacée d’Elsa, vaguement surpris par le contraste, sans plus. Il avait déjà vécu des choses plus surprenantes et beaucoup plus désagréables… Bon, en train de divaguer, again. Le ton qu’elle employa pour prononcer le nom qui la désignait n’étonna pas Aidan, se doutant bien que son mini-sermon sur la cigarette n’avait sûrement pas dû lui plaire.

Deux options s’offraient dorénavant à lui : continuer à passer des commentaires ou tenter une blague. À ces yeux, la première option semblait la meilleure, car il connaissait son humour pourri et il savait - trop bien - qu’une carrière d’humoriste, ce n’était vraiment pas pour lui. Mais la fille semblait déjà incroyablement sur les nerfs, et une fabuleuse idée traversa l’esprit d’Aidan. Elle consistait tout bêtement à être sympathique. Généralement, il s’attirait la haine des gens et s’en contrefoutait, mais pour Elsa, c’était différent. Pourquoi ne pas tenter de s’en faire une amie ? Tenter. Bref, tout ce raisonnement s’étant fait très rapidement et tenant toujours les doigts gelés d'Elsa, Aidan lâcha ladite main.

''Un peu plus et il faudrait que tu portes des mitaines.’’ Lui dit-il, un demi-sourire taquin lui étirant le visage.

Puis Aidan se dit qu’il pourrait toujours tenter d’entamer une conversation, même s’il était loin d’être bavard, surtout avec les personnes qu’il ne connaissait pas.

''Elles sont toujours comme ça ?’’

Invité

Je remarque que le type du toit s'est allongé sur le dos. Retirant une bouffée de ma clope, je laisse le vent caresser mes joues. Je frottai un de mes deux yeux en signe de fatigue comme l'aurait fait une gamine de cinq ans. Puis, d'un coup, le mec se lève, rapidement, comme si quelque chose l'avait piqué. Je le voix tirer une grimace de dégoût.

A tous les coups, c'était l'odeur de mes clopes. Elles sentent hyper fort la cerise. Très peu de personnes aiment ça. Mais moi, j'adore. Il commença à me sermonner en me disant d'aller fumer ailleurs car des gens qui n'aimaient pas les cigarettes, ça existait encore. Bon, ok, c'est plutôt mal poli de fumer comme ça sans demander si ça gênait ou quoi mais bon, le toit est assez vaste pour deux personnes. Et puis, il aurait très bien pu s'éloigner - même s'il était là avant moi. Bref.

Je le vois froncer les sourcils et me regarder. Je finis ma clope, en tirant dessus une dernière fois et l'écrase sur le sol. Je souffle rapidement un "pardon" au mec en espérant que ça suffirait. Puis soudain, l'expression du visage du type s'adoucit. Ne me demandez pas pourquoi, j'en sais rien. Il revient s'asseoir près de moi. Mes mains refroidissent et se crispent sur mes cuisses. Calme. Reste calme.

L'étudiant s'excuse, me sort qu'il trouve ça dégoûtant et enchaîne en se présentant. Aidan. Il me tend sa main. Je la regardai fixement. Ne pas la serrer paraîtrait trop rustre ou impoli. Je me levai donc ma main glacée et la serra dans la sienne. Le contact entre sa main brûlante et la mienne faisait contraste. Les gens étaient toujours surpris de cela. Moi, j'y étais plutôt habituée. Je lui dis mon nom, assez froidement.

« Je m'appelle Elsa. »

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La jeune demoiselle ne le salua même pas, ce fut à peine si elle lui adressa un regard. Elle prit place à ses côtés sans même lui demander si elle pouvait, et Aidan haussa les sourcils, peu habitué à ce genre de comportement - mis à part avec les autres Sigma, mais ça, c’est une autre histoire -. Il détourna son regard de l’inconnue et le fixa sur un point lointain, légèrement troublé par sa maigreur effrayante, mais il prit grand soin de n’en rien laisser paraître. Elle tentait de cacher ladite maigreur, tandis que lui cachait ses émotions. Bref. Pourquoi était-elle si maigre ? Un froncement de sourcils accompagna cette pensée, suivi d’un très léger soupir, car chacun avait ses secrets ici, et cette pauvre fille lui inspirait tellement de pitié qu’il ne voulait même pas tenter d’en savoir plus. Il décida de l’oublier en s’installant sur le dos, profitant ainsi des derniers rayons de soleil de la journée lorsqu’une odeur répugnante vint lui agresser le nez. Une clope. Ni une ni deux, Aidan était sur ses pieds, son visage affichant une magnifique grimace de dégoût.

‘’- Non mais si tu veux fumer hein tu vas ailleurs ! Ça existe encore des gens qui n’aiment pas les cigarettes.’’

Il lui lança un regard, serrant les dents pour ne pas lui dire que ce n’était pas en fumant qu’elle engraisserait, car dans un - rare - élan d’intelligence, il s’était dit que c’était probablement très délicat comme situation. Il se contenta donc de la regarder avec les yeux plissés, attendant sa réaction. Puis lentement, son regard s’adoucit et il retourna s’asseoir auprès de l’inconnue.

‘’Désolé. C’est juste que personnellement, je trouve ça dégoûtant. M’enfin.’’

Ouais bon, les excuses, ce n’était vraiment pas son fort.

‘’By the way, tu peux m’appeler Aidan.’’ fit-il en lui tendant sa main.

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Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. Clope. J'ai que ce mot à la bouche. Cinq jours que j'ai pas fumer. Cinq jours que je prends sur moi. Chase, l'hosto et ces putains de rumeurs. Ça faisait même pas une heure que j'avais refoutu les pieds ici que j'avais accouru sur le toit. Alors oui, vous allez me dire que je passe ma vie sur ce toit. Et c'est vrai. De là-haut, on peut y observer le soleil qui se lève à l'aube, les étoiles, la nuit.

Tout paraît tellement... différent. Ce monde que je déteste me paraît plus beau. Plus humain, plus naturel. Personnellement, j'y viens principalement pour fumer. Quand je fume, je m'évade. Je quitte ce monde pourri l'espace de quelques minutes. Et là, ça fait cinq jours que j'ai pas tirer sur une de mes Black Stones. Leur odeur forte de cerise n'a pas chatouiller mes narines. Je monte quatre à quatre les marches qui mène jusqu'au toit et ouvre la porte.

Bon, je sais que les médecins m'ont interdit de fumer pour les quelques jours à venir. Il faut que je mange, que je dorme. Et que je prenne du poids. Mes jambes trop maigres me supportent à peine. Je cache ma maigreur avec mon tee-shirt dix fois trop grand, à l'effigie des Sex Pistols. Je pousse donc la porte et m'aperçois qu'une personne est déjà présente. Un mec. Cheveux plutôt long. Yeux clairs. Il me dévisage. Je passe une main dans mes cheveux.

Je m'assieds sur le bord du toit, en veillant à ne peux être trop proche de l'inconnu, mes jambes tombant dans le vide. Je sors mon paquet de cigarettes et en prends une pour la porter à mes lèvres. Je l'allume et un long panache de fumée s'échappe d'entre mes lèvres. Ça fait du bien. Tellement de bien que je laisse la pression accumulée tout au long de ces jours s'échapper par une larme. Une seule. Je l'essuie rageusement. Je profite de ma clope. Je regarde mes jambes se balancer. Je me revois ce matin, la tête devant la glace. Cette glace qui me renvoyait cet affreux reflet. Ma peau terne, mes cernes violacés. Mes joues creusées.

Je retire une bouffée de ma clope nerveusement. J'en oublierai presque la présence du mec non loin de moi. Je l'observe du coin de l'oeil. Juste au cas où...

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Les jours s’étaient lentement écoulés, laissant le temps filer et la routine à Wynwood s’était tranquillement installée pour Aidan. Enfin, si ‘routine’ est le mot approprié. Disons simplement qu’il s’était créé plusieurs habitudes, dont une qui constituait à ~~aller gambader joyeusement~~ se promener sur les toits dudit lycée. Bizarre, Aidan ? Jamais. Bref, ce fut un des premiers endroits où Aidan posa ses grands pieds, et sa dernière conversation sur ledit toit remontait à un certain temps. C'était désormais un de ses lieux favoris pour perdre son temps, car la seule idée des problèmes qui l'attendait s'il se faisait prendre en un endroit interdit l'enchantait toujours.

Le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel et une légère brise de vent lui caressait le visage. Le meilleur temps de la journée selon ce rebelle, qui bien qu’il ne l’avouera jamais adore les choses simples de la vie. C’est donc en sifflotant joyeusement qu’Aidan s’installa sur le rebord du toit, les jambes balançant lentement dans le vide. Les première fois il avait détesté la sensation, l'impression que rien ne le retenait et qu'il pourrait mourir en un clin d'oeil, puis il avait finalement apprivoisé le doux picotement qu’il ressentait. Alors qu’il posait ses mains derrière son dos et qu’il profitait des derniers rayons de soleil, il entendit le gravier crisser derrière lui et se retourna brusquement, dévisageant la charmante inconnue qui le dérangeait.