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 Un ciel malade mon caporal. [Shane]

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MessageSujet: Re: Un ciel malade mon caporal. [Shane]   Un ciel malade mon caporal. [Shane] EmptyDim 12 Oct 2014 - 13:35

Il y a une cigarette dans mon champ de vision.

C'est le premier truc que je vois, là, parce que mes clopes à moi on me les a tirées. ça fait des heures que je n'ai pas fumé et le manque serait absolument atroce si je n'étais pas aussi bourrée. Cette cigarette a le mérite de me faire lever le nez. Oui, parce que j'ai vraiment besoin de fumer, ne serais-ce que pour prendre conscience de la situation. Ne serais-ce que pour me rendre compte que je suis pitoyable, risible, dégoûtante. Mais le type, là, il recule quand j'approche la main. EH. J'ai envie de fumer, te moque pas de moi, d'accord ? Ne te moque pas parce que j'ai la tête un peu dans le brouillard, je n'arrive même pas à articuler trois mots. T'es gentil, tu me la files maintenant cette cigarette, je suis pas un clébart qu'on attire avec un biscuit, m'okay ? Mais il s'écarte à nouveau et je fronce les sourcils, contrariée. Attends mec, tu vas me faire croire que tu m'as secouée comme un prunier pendant trois plombes, que tu me parles et tout, seulement dans le but de te foutre de moi quand je tends le bras pour attraper cette PUTAIN DE CLOPE ? EH BEN C'EST PAS DROLE.

DONNE.

« Tu veux une clope ? Alors lève ton cul. »

On dit tes fesses, quand on est civilisé. ça va, ça va je vais me lever mais t'as intérêt à me la donner, ensuite, si non je te jure que je t'arrache une couille et que je la machouille devant toi. Mais toi tu te redresses, la cigarette dans la main et moi je tente de me lever. Sauf que je suis perchée sur 15cm de talons aiguille, faut pas l'oublier. Mais la demande est bien trop forte pour que je tente de lutter. Je sais que c'est qu'une clope. Mais pour moi c'est un chemin de fait vers l'esprit moins en bordel. Tout simplement. Il attrape ma main, m'aide à me redresser mais je sais que je vais me re-péter la gueule dans cinq minutes. Ces pompes c'est déjà une horreur quand on est sobre, surtout si on marche dans une rue pavée. Alors bourrée ? Ahahahahah. Je vous jure que rester debout là dessus à trois grammes du matin, c'est vraiment pas une bonne idée. Mais je me fais violence pour rester de bout, tout simplement parce qu'il a cette clope dans les mains qui m'appelle. Fume-moi, fume-moiiii. Oui, oui, j'arrive, t'en fais pas. Je tente de rester stable mais c'est une aventure très compliquée, et je songe que si ce type n'était pas là pour m'aider à tenir debout, je serais déjà par terre depuis un bon moment.

« Flippe pas, je vais rien te faire. Tu devrais t’estimer heureuse de tomber sur moi, tu sais. T’es pas la plus moche que j’ai rencontré, n’importe quel mec un peu trop bourré t’aurais baisé sur ces poubelles, tu t’en rends compte ?

- Lâche moi avec tes leçons de morale à deux balles. »

J'ai la tête qui tourne et j'ai pas besoin qu'on me rappelle que je suis pitoyable, tu vois ? Il me tend la clope et me l'allume. La première bouffée me fait un bien fou. J'ai la tête qui tourne, oui, beaucoup et trop vite mais si je reste comme ça, stable à peu près, aidée par ce mec je vais redevenir à peu près normale d'ici un petit moment. Je sais que je suis imprudente, je sais que je ne fais pas assez attention, que je mets ma vie en danger en buvant autant, en étant aussi irresponsable. Mais c'est moi ça, tout simplement c'est moi, et je ne suis pas capable de faire autre chose. Je tire à nouveau sur la clope, en silence. Un silence que le jeune homme brise.

« C'est quoi ton nom ?

- Héra. Et toi ? »

Oui parce que bon, tant qu'à faire autant avoir une idée du prénom du type qui vient de me sauver la mise. Il a raison, j'en prends soudain conscience. N'importe qui aurait pu me trouver là et me faire du mal. J'ai eu de la chance, beaucoup de chance en tombant sur un jeune homme certes relativement blasé et désagréable, mais il m'a sauvée, lui, au moins, il aurait tout à fait pu me laisser crever la gueule ouverte sur ces poubelles. Parce que si on ne m'avait pas tenue en éveil, je serais sans doute dans le coma à l'heure actuelle. Il y a un moment de battement. Durant lequel je me dis que je ne suis qu'une conne. Et j'éclate de rire. Un rire de meuf bourrée, certes, mais ça me fait rire quand même, cette situation totalement idiote, débile parce que je ne fais attention à rien, parce que je suis tout juste une pauvre conne qui boit pour oublier. Oublier quoi ? Ah oui, j'ai trop bu, donc ça m'est sorti de la tête pour le moment. Mon rire il est un peu con, parce que je ne sais jamais quoi faire d'autre quand je vais mal à part rire, rire histoire de me dire que non, je vais bien, c'est que du cinéma tout ça. Et en plus, j'ai trop bu. Alors autant dire qu'en matière d'euphorie je suis championne du monde, m'voyez ? Je fixe l'inconnu. En riant toujours un peu.

"Hé. Je peux savoir pourquoi t'as décidé de me relever, hein ? Tu veux la jouer preux chevalier ce soir, t'as fait une connerie hier et tu veux te rattraper en faisant une bonne action ?"


Oui je sais, je cherche un peu le bâton pour me faire battre. Je tire sur cette clope et je souris. Oui, je souris.

"J'ai pas besoin qu'on m'aide, j'ai besoin de personne."
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MessageSujet: Re: Un ciel malade mon caporal. [Shane]   Un ciel malade mon caporal. [Shane] EmptyLun 1 Sep 2014 - 23:44

Apparemment, ma présence l’emmerde. Et ça se comprend : je n’ai cessé de la secouer comme un prunier jusqu’à ce qu’elle daigne donner un signe de vie. Et quel signe de vie ! La grande blonde se met à beugler, comme pour m’obliger à me taire, mais c’est bien mal me connaître. La voir s’exaspérer, et ce de mon propre fait, me procure un plaisir tout particulier. Comme si, à ce moment précis, sur cette poubelle-là, j’avais un peu d’emprise sur elle. Pourtant on ne se connaît pas. Et dans l’état où elle est, une petite fille de cinq ans pourrait avoir de l’emprise sur elle. Mais allez comprendre pourquoi, je ne compte pas la lâcher de si tôt, comme si je voulais remonter le niveau d’une soirée qui s’est révélée quelque peu décevante. Certes, je me suis trouvé une gonzesse à serrer, mais c’était avant qu’elle se fasse gerber dessus. Et puis cette grande blonde m’a l’air canon, bien plus que celle de la boîte de nuit.

Après de longues minutes de galère, la demoiselle en détresse daigne lever la tête vers moi et ouvre les yeux difficilement. Elle me scrute, d’un regard que je ne connais que trop bien : le regard de quelqu’un de perché. Celui-ci est vitreux, lointain, voir même absent. Elle marmonne quelques mots inaudibles – je me demande si elle-même comprend ce qu’elle dit.

« Dégages putain … fous moi la paix, je dors. »

Je lâche un soupir de désespoir, même si à ce moment-là, c’est plutôt l’amusement qui m’anime. Et l’ironie. Une partie de mon cerveau me dit d’obéir à ses ordres, de dégager le plancher et de rentrer à l’internat, histoire qu’on ait la paix tous les deux. Mais une voix dans ma tête me souffle de ne pas obéir, comme elle le fait si souvent. Mes lèvres pincées s’étirent alors dans un sourire franc et dans une position relativement inconfortable, je m’accroupis à côté d’elle et l’entends marmonner :

« Mon frère va venir me chercher de toute façon… Bon, il habite à Paris donc il va mettre un peu de temps mais voilà. »

Un peu de temps … autant dire qu’il n’est pas prêt d’arriver, si effectivement il est prévu qu’il vienne la secourir. Des secours dont elle a plus que jamais besoin, apparemment. Seulement tenue par un coude, elle en reste pas moins avachie sur des sacs poubelles dégueulasses, dans une rue plutôt fréquentée, même à cette heure tardive, et elle ne semble toujours pas encline à bouger son joli cul. Le problème, c’est que moi, j’ai envie de lui bouger, son cul. De la faire réagir, au moins. Je suis sûr que dans un meilleur état, elle est bien plus présentable. Voir même bonne. Alors je vais la secouer. C’est pas de la pitié - j’ai rarement de la pitié pour les gens - ni même une quelconque envie de la sauter qui me pousse à la réveiller, je crois que c’est juste parce qu’elle m’agace. Et parce qu’elle n’est pas la première jeune femme en perdition que je croise aujourd’hui. À la différence notable que j’ai vendu ma came à toutes celles qui l’ont précédé, accentuant, d’une certaine manière, leurs perditions. « T’aurais pas une clope ? » qu’elle me dit, et c’est à ce moment-là que je réalise que je ne souris plus du tout.

Je plonge ma main dans la poche de mon froc, et en ressors un paquet de cigarettes à moitié plein. Calmement, j’écrase mon mégot sur le sol et relève la tête vers elle, décidé.

« Tu veux une clope, c’est vrai ? » J’en sors une délicatement de mon paquet, et la mets sous son nez, histoire qu’elle puisse la remarquer malgré son état. « Tu veux une clope ? Alors lève ton cul. » D’un trait, je me redresse sur mes jambes, la clope dans ma main, et baisse les yeux vers elle. « Je te porterai pas alors debout » dis-je avant de lui prêter main forte et de la forcer à se mettre sur ses jambes. Ça n’a pas été facile, mais après de nombreuses secondes, la voilà sur ses deux jambes, tangente au possible mais que je tiens fermement de mes deux bras.

« Flippe pas, je vais rien te faire. Tu devrais t’estimer heureuse de tomber sur moi, tu sais, dis-je d’une manière on ne peut plus théâtrale, avec un air fier sur le visage. T’es pas la plus moche que j’ai rencontré, n’importe quel mec un peu trop bourré t’aurais baisé sur ces poubelles, tu t’en rends compte ? ». Bon, c’est pas les mots les plus tendres que j’ai jamais dis, mais c’est probablement le meilleur moyen de créer un électrochoc. J’essaie de capter son attention, et accessoirement, j’aimerais bien qu’elle tienne sur ses jambes pour pouvoir la lâcher. Ca commence à me gonfler de la retenir de tomber toutes les deux secondes. D’ailleurs, je la laisserais bien se casser la gueule à nouveau si je ne craignais pas qu’elle se rendorme directement. Ou qu’elle vomisse sur mes pompes. Ou les deux.

« C'est quoi ton nom ? »
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MessageSujet: Re: Un ciel malade mon caporal. [Shane]   Un ciel malade mon caporal. [Shane] EmptyMer 16 Juil 2014 - 20:23

Ça tourne vachement, en fait. Derrière mes yeux. Parce que je n’ai pas de pied dans la réalité. C’est bizarre. Et kiffant. Oui, kiffant parce que l’abandon me permet d’avoir une vision nouvelle des choses. Par exemple, les couleurs qui dansent au bout de mes yeux. Ça fait des mélanges, c’est sympa. Enfin moi j’aime bien. Parce que la réalité n’existe plus, tout simplement. Parce que j’en oublie que je suis un peu folle dans ma tête, et que tout ça n’est absolument pas normal. Mais j’ai plus mal au ventre, je ne titube plus, et je suppose que ça tourne parce que je tombe quelque part. Genre dans un terrier de lapin, ça pourrait être fendart. Ou je sais pas, autre part. Quelque part où les rêves ne sont que des miroirs. Où les déceptions ne sont plus des mensonges. Où les nuages parlent, et où les chats sont tous des chattes, ouais, voilà. J’ai le cerveau qui me dit merde, et j’adore ça, je pense que ce serait à refaire. Il y a quelque chose d’assez exceptionnel là-dedans, c’est une sacrée expérience. C’est même un truc de guedin. Enfin, presque, parce qu’il faudrait que ça tourne moins. C’est un peu désagréable en fait. Connard de lapin. Sur le coup j’ai perdu un peu le fil, en fait je crois que je l’ai laissé tomber dans le labyrinthe. Je sens encore mes jambes, pourtant. Et une odeur que je ne reconnais pas. Ça pue. Mais genre vraiment. Ça pue et ça me dérange dans mon délire il faudrait que ça sente la rose ou le thé vert, hé, faites un effort MERDE. Les couleurs s’en vont. Il ne reste plus que le noir. Un noir très perturbant, parce que ça me fait penser au néant, et le néant m’effraie, même s’il est capable de m’apporter une certaine liberté de mouvement. J’aimerais réagir mais je suis devenu un bonhomme en mousse. Incapable de bouger, flasque et immobile, avec le crâne en vrac et le ventre qui recommence à faire du yoyo. Mon corps se réveille. Dommage, c’était bien sympa. On recommence quand vous voulez. Parce que je n’ai plus peur de ça maintenant. J’aimerais seulement, chais pas dormir un peu plus longtemps. Et faire des rêves avec des vaches qui s’étirent. Parce que ça change la vie, ce genre de choses. Ça change toute ma vision du monde. Ça endort les rêves. Ça tue la grâce. Je ne sais même plus ce que je dis. Mais ça tourne encore plus fort. En fait ça bouge très, TRES vite. J’ai les yeux fermés, encore, j’ai pas envie de les ouvrir. Mais PUTAIN, FOUTEZ MOI LA PAIX. Pourquoi ça bouge autant ? EH. Ça fait mal au ventre, genre vraiment mal au ventre. Bon, je pense qu’il va falloir que j’agisse, parce que j’ai la bouche un peu pâteuse, concrètement, et j’ai encore envie de dégueuler. Alors mes paupières, pourtant très lourdes, s’ouvrent.

Il y a un type, là, genre chelou. Un type vachement moche, avec des ailes et des tentacules. Il est moche, oui. Je pense que c’est le mot. Et il m’emmerde. Parce qu’il m’a chopé les bras avec ses mains mécaniques, et il me secoue comme un prunier. J’ai pas trop la force de lui gueuler d’aller se faire foutre, pourtant l’envie ne me manque pas. Parce qu’il me fait chier, oui, voilà, c’est le mot. Son visage est flouté, on dirait qu’il y a un écran qui m’empêche de bien voir, un peu comme le flou sur Canal +. Enfin il a pas une tête de neige non plus. Oh et puis merde. Je l’entends qui fait des bruits avec sa bouche, mais je ne comprends pas tout. Ça commence à redescendre un peu, mais pas assez. Je comprends assez vite que l’odeur nauséabonde, c’est les poubelles, parce que je suis allongée sur des sacs. Mais qu’est-ce que je fous là ? Dites, c’est possible de me ramener là d’où je viens, là où il y a des couleurs ? Parce que je préfère les couleurs. Ici c’est laid. C’est une ruelle derrière un bar, je commence petit à petit à me rappeler, pendant que l’autre, il gueule. Et il me fait mal au crâne. DEBOUTDEBOUTDEBOUTDEBOUT. Oui ben ça va, ta gueule.

« …Eh…. OOOH… »


Il finit par s’arrêter quand il m’entend. Bon. On a au moins un point positif, c’est que je n’ai plus rien à vomir. Il essaie de me redresser mais échoue ; lamentablement. La peur revient, s’insinuant dans mes veines. Parce que ça n’a jamais été aussi loin, concrètement. Parce que j’arrive à rejoindre mon lit, d’habitude. Là, je sais que je ne pourrai pas, parce que mon corps ne me répond plus. La preuve, il m’a secouée comme un prunier. Et j’ai été totalement incapable de me débattre. Il dit quelque chose comme « t’habites là ? » en désignant les ordures, et ma partie rationnelle comprend et se vexe. L’autre rigole. Il se fout totalement de ma gueule mais basta. Je me contente seulement de fermer les yeux, très fort, en me disant que quand je me relèverai il ne sera plus là. Je les réouvre. Et il est là. Ma main parvient à faire un geste. Je te balaye, comme ça la main en l’air, et je grogne. J’ai une voix tellement bizarre que j’ai du mal à la reconnaitre. C’est pas moi ça. Toi le type aux tentacules, j’aurais aimé que tu me voies autrement. Quand je suis belle et quand je ris, tout simplement.

Ah, mais oui. Ça n’arrive JAMAIS.

« Dégage, putain… Fous moi la paix, je dors. »

Hon, c’est pas très convaincant. J’essaie de me redresser mais je n’y arrive toujours pas. Bordel, ça me gonfle. Ma tête plonge à nouveau au milieu des sacs poubelle, et j’en serai presque verte tellement ça me dégoute. Je tente à nouveau quelque chose. Enfin, je ne sais pas trop ce que je dis.

« Mon frère va venir me chercher de toute façon… Bon, il habite à Paris donc il va mettre un peu de temps mais voilà. »

Non, toujours pas. Là je ne sais pas trop ce que je dis. Je suis convaincue que Nicolas va venir me chercher, pourtant. Donc je ne m’en fais pas trop. Faudra juste un peu de temps, mais je peux attendre. La première chose que je sens, ormis l’odeur des ordures, c’est une odeur de tabac froid. Ce type fume. Ah, voilà qui est intéressant. Je tente de me redresser et cette fois je parviens à me tenir sur un coude. On progresse.

« T’aurais pas une clope ? »

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MessageSujet: Re: Un ciel malade mon caporal. [Shane]   Un ciel malade mon caporal. [Shane] EmptyMar 15 Juil 2014 - 19:04


Il y a des jours comme ça où j’aimerais vraiment tout arrêter. Ne plus quitter ma piaule et bon débarras. Plus de lycée, plus de responsabilités, plus de meth’. Aux diables les emmerdes, et qu’on vienne pas toquer à ma porte.

Ouais mais voilà, le problème c’est que je ne peux pas. À commencer par ces cours de soutiens imposés par le dirlo, et "gentiment" donnés par mademoiselle Molly "je-sais-tout-sur-tout" Sweetheart. Une chance que cette dernière soit plutôt charmante, sinon j’aurais déjà claqué la porte depuis longtemps. Ou comment trouver de l’intérêt pour des cours de littératures grâce à une paire de nichons, bref. Il y a aussi mon rôle dans ma nouvelle "famille" que sont les Sigma Mu, qui me pompent de l’énergie plus que je ne l’aurais imaginé, mais je regrette pas. C’est sûrement la face la plus plaisante du contrat, et puis, c’est qu’on finit par s’attacher à ces sales cons. Des sales cons qui me ressemblent d’ailleurs.

Et pour finir, ma principale activité, ce qui rythme mes journées et mes nuits, mon deal. Aussitôt sortit de mon cours avec Molly, j’ai passé la journée à valdinguer un peu partout en ville. À gauche, à droite, dans le centre, sur le campus, les appels se sont enchaînés jusqu’au moment où je me suis résigné à éteindre mon téléphone, et faire une pause. C’est pas le job le plus contraignant du monde, je vous l’accorde, mais bordel, je crois avoir vu assez d’ados pré pubères en recherche de came pour le reste de ma vie. Bien évidemment, ce ne sont pas les plus intelligents, et je dois souvent supporter leurs problèmes de gamins, du genre « je te payerai plus tard, je dois demander des sous à ma maman ». Je me laisse jamais avoir par ce genre de conneries, mais si on paye cash, alors je ferme les yeux sur les quelques scrupules qu’il me reste. Comme l’autre jour, où j’ai vendu ce qu’il me restait à un môme de treize ans. J’ai envie de dire : et alors ? J’suis pas son père. D’ailleurs, il est où son père, là, hein ?

Tout ça pour me faire remballer par Lila, ma coloc’, une fois rentré. Elle est d’humeur maussade depuis qu’elle s’est battue avec je ne sais qui. Bref, j’ai pas cherché à comprendre et j’ai très vite quitté la piaule, pour me détendre, enfin.

C’est ainsi que j’ai passé la soirée à me défoncer, et ça tombe bien, c’est ce que je sais faire de mieux. Entre deux remix d’electro, j’enquille les taz, les shots, et toutes les autres substances illicites qui me tombent sous la main ou que l’on me tend allégrement. Je dois reconnaître que le DJ est d’enfer –pour une fois ?- et alors que je suis particulièrement perché, je m’abandonne facilement au rythme de la musique, au bourdonnement incessant des platines et à la foule qui s’extasie autour de moi. C’est ça, mon monde. Je remarque rapidement une jolie brune, en plein milieu de la piste de danse, qui trémousse ostensiblement ses formes, entourée d’une bande de copines. Comme une mouche sur de la merde, ou plutôt comme un aimant, je me dirige le plus naturellement du monde dans sa direction, me frayant un passage dans la foule. Une fois à sa hauteur, je la branche tout aussi ostensiblement, et en à peine dix secondes, j’ai déjà sa langue dans ma bouche et ma main sur mon cul.

Je plane à trois mille au dessus de notre atmosphère lorsque le drame se produit et se charge automatiquement de me faire redescendre sur Terre, par le biais d’une adolescente trop ivre qui gerbe son diner sur la dite-brune, vous voyez, celle que je suis en train de serrer. Putain de bon Dieu. La voilà tapissée de gerbe, sans vous parler de l’odeur. Je grimace, purement dégoûté, et la laisse ouvertement tombé, elle et sa charmante galette. Hors de question que je supporte ça.

Je décide d’aller prendre l’air, parce que bon, j’ai toujours cet odeur de vomit dans le pif. Je me grille une clope une fois à l’extérieur, et remarque que l’endroit se vide petit à petit. Instinctivement, je relève mes manches et fixe mon poignet gauche, avant de me souvenir que je n’ai jamais porté de montres de toute ma vie. Bref, c’est tard. Mon état s’étant nettement amélioré –ou pas, ça dépend du point de vue- depuis l’épisode de la gerbe, je me tâte à prendre mes clics et clacs et foutre le camp, quand je remarque une silhouette s’effondrer un peu plus loin dans la rue. Je lève les yeux, et entends des rires moqueurs venir d’un peu partout. Impassible, je continue de fumer ma clope comme si de rien n’était, jusqu’à ce qu’un sentiment de pitié m’envahisse en assistant à cette situation consternante.

Sans trop m’en rendre compte, je fais quelques pas dans sa direction, et remarque en m’approchant qu’il s’agit d’une jeune femme, blonde, complètement affalée sur un tas de poubelles bien, bien sales. Ma première réaction, c’est de fermer les yeux de consternation devant une nouvelle scène de la sorte. J’ai l’impression d’avoir passer ma journée à voir, et à venir en aide à des jeunes en perditions. Et celle-ci semble particulièrement perdue. Puis, spontanément, j’éclate d’un rire franc et complètement moqueur. La nervosité, sûrement.

Toujours hilare, j’attrape ses bras fins et crie « EH, DEBOUT LÀ-DEDANS ! » avant de la secouer dans tous les sens pour essayer de la réveiller. Je crois que ça m'amuse, en fait, de la secouer comme un pantin tout en continuant de beugler « debout, debout, debout !». Lorsqu’elle semble sortir de son profond coma, je lui adresse un grand sourire, certes un peu moqueur, mais qu’elle ne perçoit sûrement pas vu son état.

« Ça va, ma jolie ? T’habite ici ? » finis-je en lui indiquant du doigt les poubelles malodorantes sur lesquelles elle a prise congé.
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MessageSujet: Un ciel malade mon caporal. [Shane]   Un ciel malade mon caporal. [Shane] EmptyDim 13 Juil 2014 - 2:16

Je ne sais pas où je suis, et c’est assez contrariant.

C’est flou autour de moi. Comme si on avait étendu un drap devant mon visage. Je ne vois plus rien, strictement plus rien. C’est à peine si je sens mes jambes avancer toutes seules. Tu es là, Nicolas ? Maman ? Non, il n’y a personne parce que je suis toute seule ici à présent. Dans mon esprit ça tourne et ça retourne, des images qui passent comme un kaléidoscope et ça balance, mon corps, un pas titubant après l’autre. Je ne sais pas où je suis, je sens seulement le bruit de mes talons claquer sur le bitume, clac clac clac et ça me donne mal à la tête, ça fait un bruit à s’en cogner contre les murs de contrariété, clac clac clac. De contrariété. Clac. Encore. Clac. Mon corps se balance d’un côté et d’un autre, mes yeux voient flou, et ça me donne très mal au cœur. Même le mouvement de mes cheveux qui se balancent autour de mon visage ça me fait mal au ventre. J’ai un truc dans la main. Ah, ce doit être une bouteille d’eau, j’ai pensé à tout comme d’habitude. Allez hop, un petit coup derrière la cravate. Ah non, c’est pas de l’eau c’est de la téquila, mais ça n’a pas d’importance parce que je me sens un peu rafraichie maintenant, comme désinfectée de l’intérieur. Nicolas. Tu peux venir me chercher s’il te plait ? Nan nan, j’ai pas trop bu, t’en fais pas tout va bien, c’est juste que je suis fatiguée, j’ai pas envie de prendre le noctilien. Une voix marmonne cette phrase de manière incompréhensible, une voix que je n’arrive absolument pas à reconnaitre parce qu’elle ne correspond pas à l’image mentale que je vais de mon timbre, donc c’est pas moi hein ? Parce que le son qui est sorti de ma bouche, là, c’était une voix de grosse alcoolique, grâve, râpeuse, rugueuse et pâteuse, quelque chose que je ne connais pas. Une voix qui me semble dématérialisée. Et quelle heure il est ? Quel jour on est ? Oui, d’accord, mais de quelle année ? Si j’écoute mon cerveau, nous sommes le 36 Mériador 2048. Parfait, ça va, je suis en avance alors.

En parlant d’avancer, ça devient de plus en plus compliqué. Voilà ce que je voulais, fuir la réalité. Le corps d’Héra Delacroix, titubant honteusement, se traine dans une ruelle, près d’un bar. Ses yeux, rouges et enflés portent des traces manifestes de maquillage qui ont coulé. Elle ne sait pas qu’elle a pleuré, et quand bien même elle le saurait, elle a oublié pourquoi à l’heure actuelle. Son corps se presse contre une poubelle et dans un hoquet infect, elle vomit l’ensemble de sa comsommation d’alcool de la soirée, et c’est suffisamment volumineux pour éclabousser ses escarpins Chanel flambants neufs. Elle est sortie à vingt heures, mais cela elle ne s’en rappelle pas. Elle n’avait pas d’alcool sur elle, elle n’en avait plus dans sa chambre et il lui en fallait, c’était quasiment vital. Alors elle avait marché trois bons kilomètres dans Miami avant d’atteindre le centre ville, les pieds en feu. Elle s’était dit qu’elle se poserait dans le bar, qu’elle prendrait un coktail puis qu’elle rentrerait. Mais elle en avait pris deux. Puis trois. Et puis elle avait demandé au patron de lui laisser la bouteille de téquila. Lorsqu’il lui avait demandé son âge, elle lui avait tendu 300 dollars, alors il l’avait servie. Et elle avait bu, parce qu’elle en avait besoin. Parce que ce poison qu’elle s’infiltrait dans les veines, c’était vital. Parce que ça lui redonnait une certaine consistance, la sensation d’être quelqu’un d’important, tout simplement. Alors elle avait laissé faire puis elle avait choisi de se lever, seulement pour changer d’endroit. Parce qu’elle était encore toute seule à Wynwood et qu’elle ne le supportait plus. Parce que ce lieu lui paraissait hanté d’étranges chimères, de créatures déformées américaines qui ressemblaient aux françaises, en tellement plus laides, en tellement plus déprimantes. En plus étrangères aussi, tellement que ça lui bouffait l’esprit et lui tordait le ventre de peur, tout simplement.

Mon corps tremble, ma bouche s’est ouverte mais je ne comprends pas très bien. Parce que j’ai encore un peu mal. Parce que mon ventre est toujours tendu, ma tête tourne toujours autant. Parce que j’aimerais bien qu’ils arrivent, tu vois, les requins à tête de dauphin pour me sauver. Tu penses qu’ils vont venir vite ? Parce qu’ils faut qu’ils se dépêchent, je suis fatiguée. Finalement au bout de quelques pas de plus le clac clac clac s’arrête et mes jambes se dérobent sous moi. Ma tête choit entre deux sacs poubelle, parce que mon corps ne veut plus me répondre. A cet instant, mon esprit a un sursaut, léger très léger de lucidité et j’ai peur. J’ai peur parce que cette fois il n’y a personne pour venir me chercher. Et puis cette lucidité disparait aussi vite qu’elle est arrivée. Ma tête, qui s’était légèrement redressée, se repose sur les sacs malhodorants et je ferme les yeux, la respiration quasi inaudible. Après tout, c’est peut-être mieux comme ça, non ? Il n’y a personne ici, je suis là depuis un mois et il n’y a personne pour me donner la main. Alors autant abandonner la lutte. Cela ira plus vite. Je ne veux plus avoir cette responsabilité.

J’ai décidé d’abandonner.
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