Pour beaucoup, la bibliothèque et un lieu d’étude et de silence. Pour rien au monde, la maitresse des lieux ne tolérerait un mot plus haut que l’autre ou un chahutage dans un groupe d’amis. Tout le monde veillait sur ses affaires et ses devoirs. Ses devoirs ? Pas tout à fait. La loi de la bibliothèque était simple : faites tout ce que vous voulez, du moment que cela soit silencieux. C’est ce que Siegfried avait compris en tout cas. Il avait rendez vous à 15H00 en cette après midi, mais il était là depuis bien plus tôt. Pourquoi ? Parce que c’est le seul endroit où l’on avait une paix royale. Et cette paix, il y aspirait. Depuis ce matin déjà, il avait envie de voir le deuxième film de X-men, mais à chaque fois quelqu’un l’appelait –de vive voix ou au téléphone, c’est selon – c’était juste pour lui raconter des trucs dont, pour le moment, il n’en avait strictement rien à cirer.
Déjà sa mère qui l’encourage à poursuivre ses études. Harward ? Ethon (ou Eton… ça c’écrit comment ?) non merci. Il irait – peut-être – à l’université du coin. Enfin, s’il ne décidait pas de prendre la fuite pour retrouver son cher ami à quatre pattes, Cendres. Son cheval, oui… pourquoi avait-il accepté de venir ici ? C’était un lieu pour les jeunes qui voulaient un métier propre ou encore trouver sa voie. La sienne, il l’avait déjà. C’était les chevaux. Les soigner, les toiletter, les dorloter… et leur murmurer à quel point il se sent à sa place dans sur cette terre si éloignée de la ville et de son acticité incessante, rythmée par les dernières modes et les drames sinistres. Alors université, peut-être. Mais pas celle qui coute 40 000 dollars à l’année.
Puis un compagnon de labo. Quels sont les exercices ? Je n’ai pas compris. Que fau t-il faire ? C’est quoi un atome ? Ce type… il a sufft qu’il lui adresse un sourire gentil et qu’il parle un peu avec lui pour que ce cas social devienne son meilleur pote, son frèère, mais non ! Son OMBRE ! Pas un seul jour, une seule heure sans qu’il n’ait un message de ce mec. Trent Davis… pourquoi ? POURQUOI ?
Ensuite, il y a la voisine du dessus qui fait de la danse – des claquettes, rien que ça – et qui le fait savoir. Les artistes sont de ces m’as-tu vu, c’est incroyable ! Entendre des « clap, clap, clap » pendant deux heures, ce n’était pas bon pour l’immersion totale aux côtés de Cyclope, Cyclone et Malicia… Haaa, s’il avait les griffes d’acier de Wolverine, il l’aurait découpé en pièces !
C’est ainsi que le jeune cavalier prit son mini lecteur et qu’il se rendit à la bibliothèque. En avance… bien sur, il avait sécher les cours du matin mais… il s’en fout. Aujourd’hui en tout cas. Pas le moral. Pas de motivation. Juste… l’envie de regarder un film. Et de le savourer.
Il n’avait pas oublié l’heure… mais les 15 heures approchaient. Encore dix minutes et ça serait le générique de fin. Il espérait que Joy – car c’était le nom de la nana qui l’aide dans ses maths – soit super en retard. Ou qu’elle l’oublie. Elle lui avait demandé de tenter un exercice mais rien à faire. Les maths et la chimie étaient aussi faciles et passionnants que lire des anciens textes datant de l’antiquité, trouvée dans les montagnes bouthanaises. Après deux années d’arrêt complet, difficile de se remettre dans le bain. C’était si futile de trouver une racine carré ou de faire un calcul… Il avait essayé de trouver, de comprendre mais son esprit était à mille lieues d’ici. La consigne ne faisait que trois minuscules lignes, quelques mml d’encres noirs sur un coin de papier et pourtant, cela représentait un gros, un très gros problème.
Alors autant abandonner et regarder comment les mutants se font laminé par leurs ennemis. Mais malheureusement, le dieu des maths n’était pas d’accord. C’est à cet instant qu’il décida de vider la batterie de son lecteur.
« Ho non… s’il te plait, s’il te plait… ! »
Et non. La politesse ne fonctionnait pas. Tant pis… le jeune homme soupira et rangea l’appareil avant de sortir ses livres et son cahier de maths. Restait plus qu’à attendre la jeune fille. D’ailleurs, comme à son habitude, il avait joint l’utile à l’agréable. Une jolie fille pour un cours de maths très chiant. « C’est pour les maths ou pour elle ? » lui avait-on demandé ? Il se sentait mentir en répondant « les deux. » Ce n’était pas du tout pour les maths.
D’ailleurs, la voilà qui venait. Prête pour ton cauchemard ?
« Salut… » dit-il, d’un ton moins accueillant qu’il ne l’aurait voulut.
Il n’était pas très avenant aujourd’hui. Ses yeux paraissaient plus fatigués que d’habitudes. Pourvue que ses cernes très prononcées parlent pour lui…
« J’ai passé la nuit sur ces exercices… »