[TERMINÉ ] Episode n°3 : Parler, soigner, embrasser [ A & P ]

Invité

-Mmh.. Je ne pense pas que ce à quoi je pense serait la meilleure chose à faire pour nous, bien que j'en ai envie. Mais j'ai une envie absolument irrésistible de t'embrasser. Là, maintenant.

Invité

Elle ne comprit pas tous les mots mais par bride elle reconstituait les phrases. Paige avait certes un bon niveau mais n’était pas bilingue ! En générale elle comprit qu’il parlait d’eux deux. C’est joliment dit et le français donnait un côté romanesque. C’est fou comme cette soirée était fantastique. Elle se contenta de lui sourire tendrement pour lui montrer qu’elle appréciait le récit. Ça la faisait sourire qu’on la prenne pour une princesse, elle n’en avait pas vraiment la carrure. Mais c’était une image qui revenait assez souvent. Alors elle venait de rencontrer le Prince Charmant, il avait même fait un combat à l’épée pour la protéger. Ils auraient pu faire un dessin animé avec cette version des faits !

Sans vraiment comprendre ce qu’il voulait qu’elle fasse, la jeune fille se leva, s’éloignant à regret du corps contre lequel elle était si bien. Il la rejoint rapidement et lança une musique. Quelle musique ! Le genre de chanson lente et triste, parlant de la douleur et des erreurs. Paige sentit tout son être frissonner en écoutant les paroles. Sans un mot elle se cala contre lui et dansa. Juste un slow, tout les deux, dans sa chambre, sans personne d’autre. Un moment incroyable, merveilleux, formidable, génial, magnifique… Elle avait l’impression d’être ailleurs, complètement libre, sans aucun problème ni secret.
Paige continuait de frissonner sans vraiment savoir pourquoi. Avait-elle froid ? Ou bien était-ce cette musique ? Ou simplement l’amour qui la rendait malade ? A moins qu’elle soit vraiment malade…

Elle murmura alors faiblement presque pour elle-même :

Tu n’as pas posé de question…

Ne voulant pas interrompre ce moment si spécial, elle continua de danser lentement avec lui. Ce n’était pas des pas compliqués. Mais c’était tellement comblant. La danse était la raison de vivre de Paige. Elle avait beau avoir eu de nombreux partenaires, jamais elle n’avait ressenti ça. La mélodie ne fut malheureusement pas éternelle. Il arriva un moment où le volume sonore diminua, les paroles cessèrent et enfin tout s’arrêta. L’anglaise resta contre lui, elle rouvrit les yeux qu’elle avait, sans s’en rendre compte, fermés. Elle ne savait plus quoi dire.
Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de souffler :

Merci.

Ce n’était pas simplement pour ce slow mais pour tout. Elle le remerciait pour la sensation qui parcourait désormais son corps, le remerciait d’avoir fait naître ce sentiment d’amour en elle, de l’avoir protégée, de lui avoir livré des choses sur lui… Pour la soirée dans l’ensemble. Un samedi soir bien mieux que tout ceux qu’elle avait passés en soirée, que ceux passés avec ses amis, que ceux passés à cauchemarder dans son lit…

Vraiment, merci.

Tu penses à quoi là, maintenant, tout de suite, dans l’immédiat, sans réfléchir ?

Elle lui sourit. Elle espérait qu’il ne pensait pas quelque chose dans le genre : j’ai froid, je viens de marcher sur un paquet de chips c’était très étrange comme sensation,…
Bon vu le romantisme dont il avait fait preuve il serait capable de répondre mieux que ça. Du coup elle espérait silencieusement qu’il pensait à la même chose qu’elle…

[Chanson *.* Ça m’a fait frissonner !! Et puis elle est pas si petite que ça Paige, voyons (a) XD]

Invité

-Mais tu veux que je te dise quoi aussi?

-Alors, il y a environ une semaine de cela, je suis arrivé à Miami. Dès le premier jour, je suis tombé sur une jeune femme aux cheveux d'or. Je l'ai agacé dès la première seconde, mais on s'est revu. Par hasard, quelques jours plus tard... Je me baladais, elle avait fait des achats qu'elle ne reverra peut être plus jamais. Nous avons appris à nous connaître, nous nous sommes baladé et nous avons voulu dîner. Mais le grand méchant loup que j'étais a fait partir la belle princesse hors du chateau. Courant au travers du royaume, il est partit la reconquérir. Puis, alors qu'ils s'apprêtaient à passer un moment agréable sur la plage, deux voleurs se sont approchés, voulant alors les voler de leurs biens les plus précieux. Le grand méchant loup a ouvert la gueule et, par sa dentition fort déplorable du aux centaines d'animaux et d'hommes dévorés, les a fait fuir. Il emporta alors la princesse dans une tour d'ivoire, protégé de tous les maux, pour y passer une soirée juste tout les deux.

musique

Invité

Il avait l’air de voyager énormément. Jamais elle ne pourrait sur un coup de tête partir dans un pays sans prévenir personne. Elle s’imaginer déjà tous les problème qui pourraient s’ensuivre. Les reproches, les punitions, l’agacement, le rappel de tous les conseils… Oui, elle savait très bien ce qui se passerait et n’avait pas vraiment envie de connaître ça. Mais ça semblait tellement génial de pouvoir aller dans un pays sans avoir à suivre des règles. Au lieu de rester à Miami jusqu’à la fin de ses études, si tout ce passait bien… Quoi qu’au fond, en y réfléchissant bien elle détestait déménager. Alors partir s’en arrêt d’un pays à un autre, c’était peut être un peu trop pour elle. Paige avait besoin d’attache, de gens sur qui comptait, de lieux qu’elle reconnaissait, d’un chez-elle.
Bon, peut être qu’Alfred connaissait des gens là-bas. Il aurait donc eu des repères et n’aurait pas vadrouillé sans but précis. Sinon il était plus intriguant, plus aventurier qu’elle ne l’avait pensé. Ce n’était pas étonnant, d’abord il faisait des sports dangereux alors pourquoi ne serait-il pas du genre à prendre un sac et à partir sans but précis ?
Elle ne se posa pas vraiment de question sur le sujet, elle continua de l’écouter. Finalement il ne venait pas d’Angleterre, mais d’Ecosse. Paige sourit en l’imaginant en tenue traditionnelle. Un joli kilt sans rien en dessous, un petit bonnet, les grandes chaussettes de laine, la cornemuse, le verre de whisky sec… Magnifique ! Cette vision la faisait sourire jusqu’aux oreilles, mais elle ne dit rien. Elle garda ce commentaire pour elle.

La jeune fille aurait adoré aller en France. Les seuls voyages qu’elle y avait fait été très brefs et jamais elle n’avait eu l’occasion de découvrir ce pays. Tout le monde disait que Paris était la capitale des amoureux, qu’il y avait des châteaux splendides, que malgré leur humeur de chien les français étaient très sexy. Bon c’est vrai qu’en Angleterre on ne les aime pas vraiment. Mais les tous ces préjugés devaient être faux pour la plupart. On racontait toujours pleins de choses, c’était pour ça qu’elle adorerait vérifier de ses propres yeux. Un jour peut être... Il faudrait déjà qu’un jour elle ait l’autorisation de rentrer dans son pays. Après elle verrait. Elle voyagerait où elle en aurait envie… Plus tard, quand elle sera majeure et responsable.

Mmh... Une question pour mademoiselle... A quoi penses-tu, là tout de suite maintenant, sans réfléchir?

Question difficile ! Elle pensait à quoi déjà ?

Sans y réfléchir ? Ben en fait d’abord j’essaye de me remémorer la dernière chose à laquelle j’ai pensé. Euh... Ben je me suis dit que j’adorerais voyagé un peu partout. Mais c’est pas vraiment la question, n’est ce pas ?

C’était complètement dur de dire ce qu’elle pensait sur le moment et surtout sans y réfléchir.

En te voyant tousser je me suis rappelé que tu étais blessé un peu partout et j’ai voulu t’embrasser, mais finalement je me suis mise à chercher ce à quoi je pensais, laissant cette envie s’effacer…

Une autre question à lui dire en retour… Elle était désormais à cour d’idée, pourtant quelques minutes avant elle en avait des tas. Sur qu’elle sujet pourrait-elle le lancer ?

Parles moi en français ! Nan ce n’est pas une question… Pourrais-tu dire quelques mots en français ?

*

Comment ne pas craquer pour cet accent ? Les français avaient ça aussi pour eux. Bon Alfred n’était pas totalement français, mais il parlait la langue. Il en avait fait une démonstration au parc lors de leur première rencontre. Elle avait beau dire que leur façon de parler l’agaçait. En réalité c’était le contraire. Elle avait juste eu une mauvaise expérience avec une prof de français. Maintenant qu’elle avait des cours avec un professeur doué et qui malgré son âge avait une voix à faire fondre n’importe qui, elle avait repris goût à l’accent. De toute façon rien ne pouvait être pire que ces américains qui mâchaient la moitié des mots !

Invité

-Alors, écoutes, juste avant de débarquer à Miami, j'étais au Pérou. J'y ai passé quelques jours. Avant ça, j'étais en France, j'y ai passé quelques semaines et puis encore avant ça, j'étais chez moi, à Dundee en Ecosse ou la famille de mon père tient une propriété privée depuis.. pff.. plusieurs siècles quoi. Il sourit. Sinon pour la France, je suis allé dans le Sud voir la famille à ma mère. Car elle est française, et c'est par elle que je le suis. Puis pour le Pérou, personne n'est au courant à vrai dire. Tu es donc dans la confidence. Mes parents m'ont cru partir directement ici, mais non, j'ai voulu faire un détour, j'en avais besoin avant d'être enfermé ici.

-Mmh... Une question pour mademoiselle... A quoi penses-tu, là tout de suite maintenant, sans réfléchir?

Invité

J’aurais jamais pensé que tu étais si sportif. Ce n’est pas un reproche, non, mais t’as pas la tête du bon vieux sportif. Au fond ça ne m’étonne pas tant que ça de t’entendre dire ça. Je t’imagine mieux avec tes rollers sur un skatepark en train de faire des tas de figures… Qu'en train de courir après une balle sur un terrain ! Arrêtes moi tout de suite si tu es footballeur ! Enfin voilà... de ce que j’ai pu observer des joueurs ici, ils n’ont pas vraiment le même profil que toi…

Elle se stoppa elle-même en secouant la tête. Elle l’avouait elle détestait les footballeurs. A part leur plastique de rêve, ils n’avaient pas vraiment un QI très élevé. Bon, elle jugeait peut être un peu trop vite et se fiait aux préjugés. Mais quand elle était par erreur passer à côté du terrain et avait vu les sportif suer comme des bêtes pour impressionner les cheerleaders et leurs mini-jupes, Paige avait eu envie de vomir. C’était tellement stupide !

Sans vraiment le vouloir elle avait reculé au maximum le moment où elle devrait penser à ses parents.
Elle sentit son cœur se pincer quand il lui demanda pour sa famille. Penser à eux était tellement déchirant. En fait il fallait qu’elle ne s’embrouille pas. Il fallait qu’elle ait les mots justes, qu’elle dissimule ses sentiments. Elle en était capable. Elle savait qu’il ne ferait pas cette pointe de regret. Avec le temps Paige avait appris à cacher ça.

Mes parents… C’était le couple que j’idolâtrais étant petite. Tu vois je pouvais pas m’empêcher de répéter à mes copine de classe qu’elles pouvaient dire ce qu’elle voulait mais que de toute façon c’était « mes parents les meilleurs ». J’ai toujours habité à Londres pas vraiment en plein centre mais voilà quoi. Je me promenais un peu partout. Je passais mon temps entre des parcs du type Hyde park ou Holland park, la salle de danse et ma chambre. Enfin non j’ai pas toujours vécu là-bas. J’ai déménagé à New-York mais là je m’égare de la question ! Je commence à raconter ma vie !… Mon père, Christopher, était avocat, toujours à fond dans son travail. Et ma mère un ancien mannequin et danseuse. Elle s’appelle Heaven. Ils n’ont jamais eu d’autre enfant que moi… J’étais toute seule. Puis ils ont divorcés et tout à changer…

C’était un bon résumé non ? Bon elle s’était légèrement égarée sur sa vie à elle. Tant pis ! En y réfléchissant bien c’était souvent que ça lui arrivé. Commencer à parler de choses totalement dérisoires et continuer en s’enfonçant dans une description inutile. C’était digne d’une appréciation de son prof de lettres ça !
Elle repensait à sa mère lui offrant ses premiers chaussons de danse, lui faire son chocolat chaud les jours de neige, lui apprendre la recette de son gâteau spécial. Paige avait partagé moins de moments avec son père et elle gardait une certaine distance. On a l’habitude de dire que les filles sont proches de leur papa… C’était loin d’être le cas pour elle. C’était quand même un peu grâce à lui qu’elle avait pu être ici. Alors elle ne lui en voulait pas et si elle l’aurait vu à l’instant, elle lui aurait sauté dans les bras. Ça faisait tellement longtemps que la famille n’avait pas été réunie…

Elle aurait bien aimé lui renvoyer la question. Mais elle savait déjà qu’il avait un frère et un père avec qui il faisait de la spéléo. Une mère d’origine française. Alors que pouvait-elle lui demander de plus ?

Tu as vécu où avant d’arriver ici ?

Bon elle savait qu’il avait habité en Angleterre, mais elle aurait bien aimé savoir où précisément même si elle n’arriverait sûrement pas à le placer. Comme ça ils éviteraient de se renvoyer en permanence des questions surtout que s’ils étaient partis sur cette lancé elle aurait dû trouvé chacune des nouvelles questions !

Invité

-J'ai fait pas mal de différents sports extrêmes pour être honnête, il fallait être bon un peu partout, j'ai choisi mon domaine: la peur. J'ai fais de la spéléo, avec mon frère et mon père, on partait plusieurs fois dans l'année à différents endroits du monde. J'en ai fait en Suisse principalement, mais aussi en Italie par exemple. Sinon, j'ai aussi pratiqué le Roller agressif, le Park, c'est ce qui te permet de créer des figures par exemple. Ensuite j'ai fais de la plongée sous marine pendant quelques mois en Méditerranée. Quoi d'autre encore?

ça ne fait pas trop prétentieux d'établir toute ma liste là? On dirait vraiment un petit bourge qui se la pète. Enfin bref, j'ai sauté à l'élastique pour un pari une seule fois et je dois dire que c'était absolument génial. L'adrénaline que tu ressens quand tu pratique ce genre de sport, est une sensation que je n'éprouve nul part ailleurs, c'est indescriptible. Tu nage dans un océan de peur, d'excitation et puis après, tu ne peux rien dire, rien faire, en gros, tu te mange comme des millénaires de Vie en pleine gueule et tu n'as plus qu'à serrer les dents. Pour moi, ça résumerait assez bien la chose.. Ca te rappelle qui tu es. Ce dont tu es capable en tant qu'Homme, ce n'est pas un simple défouloir ou un simple "Tu as vu de quoi je suis capable?" Ce genre de réflexion, c'est pour ceux qui n'ont rien comprit au principe en fait.
Sinon, j'ai fais de la Capoeira et de la boxe en club durant 4 ans. Désolé pour le côté: catalogue hein.

-Je dois poser une question qui n'a rien à voir je suppose? Car un simple " et toi?" serait vraiment du foutage de gueule... Bon alors...

-Parle moi de ta famille. Que font tes parents? Tu as des frères et soeurs?

Invité

C’était tellement plus simple de se persuader que ce n’était pas réel !
Mais Alfred réussit bien vite à lui faire tourner la tête. Se tenir près de lui, sentir son souffle contre sa peau, ses mains glisser… C’était irrésistible. Quand il l’embrassait, qu’il posait ses lèvres sur sa peau… Paige frissonnait de plaisir. Il la faisait fondre. Malgré les efforts qu’elle mettait en œuvre pour ne pas trahir son attirance, son cœur s’emballait et le jeune homme lui fit remarquer.
Sa théorie venait d’être complètement fichue à l’eau. Tant pis, c’était mieux ainsi. En même temps elle aurait du le savoir, jamais elle ne rêvait de choses aussi bien que ça !

Elle le regarda ranger tout ce qu’il avait mis au sol. Debout devant la fenêtre ouverte, elle resta à ne rien faire alors qu’elle était dans sa propre chambre. Il n’aurait vraiment pas dû la paralyser avec cette monter de plaisir à cause des embrassades. En plus c’était exceptionnel de voir un homme range quelque chose ! Un bon point pour le français. Alors autant le laisser faire et observer son corps !

Paige toujours aussi maladroite faillit renverser une bougie en voulant le rejoindre. C’était le genre de chose qui lui arrivait trop souvent. Par exemple allumer une bougie, parce qu’elle adore regarder leur flamme danser sentir l’odeur de la fumée, faire ses cours et par inadvertance y mettre le feu. Pourquoi les professeurs ne vous croient pas quand vous leur dîtes cette vérité maladroite ? On ne peut pas changer nos habitudes, on ne peut pas empêcher nos mains de faire des erreurs. Elle avait parfois l’impression que ses mains ne faisaient pas partie de son corps. Comme si elles étaient commandées par autre chose que son cerveau. Pourtant elle avait travaillé son adresse en danse mais ce n’est pas vraiment le meilleur moyen pour parvenir à gommer ce défaut.

L’anglaise prit la main de son camarade et se glissa sur le lit. Un petit matelas d’une place qui les forçait à briser la certaine distance réglementaire. Blottie contre lui elle chercha une position confortable tout en cherchant la première question qu’elle pourrait poser.
En fait elle en avait plusieurs, des tas même, fichue curiosité ! Encore un de ses défauts… A croire qu’elle en avait pleins !

Elle se serra un peu plus contre lui en s’allongeant complètement sur le lit.

Ok pour le droit de refuser certaines questions, mais il fait poser une limite. Pas trop de fois et l’autre n’insistera pas sur le sujet. Bon sinon… Alors… Première question… Mmh… Ah oui ! Question que je voulais te poser tout à l’heure et je veux toujours la réponse. Quel genre de sports extrêmes ?

Elle était sportive mais trop trouillarde pour pratiquer quelque chose qui pourrait l’exposer à des blessures graves, ou même à la mort !
Elle s’était déjà fait des entorses, foulée des muscles, déboîtée l’épaule… Mais rien d’extrêmement douloureux.
Bon elle savait très bien que certains snowboardeurs arrivaient dans les limites en glissant sur des pentes abruptes, mais ce n’était pas son cas. Elle était folle sur les pistes, dévalait à toute vitesse mais jamais plus.

Alors en regardant Alfred elle essaya d’imaginer ce qu’il pouvait bien faire. Et puis elle avait un peu peur que la question qu’elle obtiendrait en retour la mette mal à l’aise. Heureusement qu’ils avaient leur droit de veto ! C’est vrai qu’elle n’y aurait pas pensé au premier abord. C’était une très bonne idée. Paige n’avait pas envie de devoir s’expliquer sur des sujet ou bien il fallait tout de suite qu’elle prépare des réponses toutes faites basées sur des mensonges.
Elle se sentait déjà coupable de lui mentir. Comment le prendrait-il si un jour il apprenait la vérité et qu’il se rendait compte qu’elle ne lui avait pas dit la vérité à chacune de ses questions. Non, elle essayerait d’être honnête, au maximum…Enfin dans la mesure du possible…

Invité

-Ce n'est qu'un rêve? Tu es sure de ça?

-Donc cette odeur enivrante n'existe pas?

-Et cette douceur n'est pas non plus réelle?

-Et ce que j'entends à travers ton corps, c'est imaginaire aussi?

-Question réponse? Ok, mais je me garde le droit, je crois que tu seras d'accord, de ne pas forcément répondre à tout.

Invité

Tu veux qu'on fasse quoi ma belle?

Question qu’elle s’était elle-même posée. Quel programme pouvaient-ils mettre en place ? Déjà Paige ne savait pas quand est-ce que sa colocataire rentrerait. Bonnie lui avait envoyé un sms quand ils étaient encore à la fête foraine. Elle était sortie en boîte. Oui, mais pour combien de temps ? L’anglaise n’avait même pas son sac à main et donc son portable pour la prévenir qu’elle risquerait de la retrouver avec de la compagnie. Et quelle compagnie ! Paige et Bonnie ne se connaissait que depuis peu de temps car cette dernière venait de changer de chambre, alors elles n’avaient pas eu le temps de mettre réellement au point quelque chose pour se prévenir qu’elles n’étaient pas seules.
La demoiselle nota dans un coin de sa tête qu’il faudrait qu’elles en parlent ! C’était nécessaire, voir important ! Heureusement qu’elles s’entendaient bien, tout passerait en douceur et avec des rires.

Elle était encore plongée dans ses pensées de logistiques et d’organisation de la chambrée quand elle fut obligée de pivoter. Le visage d’Alfred la ramena brutalement à la réalité. Il l’avait forcée à se retourner et la regardait d’un air amusée. Paige n’était pas vraiment habituée à le voir comme ça, c’était plutôt plaisant. Il lançant sur un même ton qu’elle était magique. D’abord elle ne comprit pas la réflexion et le rapport avec l’OVNI.

Puis quand elle regarda à travers la fenêtre et vit la nuit étoilée, une connexion se fit dans son cerveau. C’est vrai qu’il y avait de drôles de lumière dans le ciel. C’était sans doute des projecteurs puissants lancés vers le ciel pour montrer le lieu de rendez-vous d’une fête. Sûrement une fête très chic ou en tout cas avec des personnes importantes et riches. Ce n’est pas pour l’anniversaire de la petite fille du quartier défavorisé qu’on ferait ça ! Le genre de fête que l’on ne lui avait jamais organisée. La jeune fétarde se promit qu’un jour elle aurait le droit d’être la star d’une de ces soirées. Puis elle eut une soudaine idée, elle pourrait toujours se présenter pour les animer avec des chansons… Pour ça il aurait mieux valut qu’elle ait un groupe. Tant pis ce ne sera pas comme ça qu’elle se fera connaître. Au fond à quoi lui servirait une quelconque célébrité ?

Mais l’idée que c’était un objet volant non identifié qui venait tout droit d’une autre planète, était tout de suite plus intéressant, plus spectaculaire ! Et aurait parfaitement collé au film de leur soirée.

Elle le regarda avec un sourire tout aussi amusé et lança mielleusement :

Rectification beau brun à l’accent légèrement français, Tu t’es battu alors que tu étais seul, Tu as vu de la lumière à la fenêtre de ta chambre et Tu t’es rapproché d’un être magique et invisible. Car figures-toi tout ça n’est qu’un rêve, tu te réveilleras en sursaut dans ta chambre avec pour seule preuve que cette soirée a bien existée : une coupure sur ta lèvre causée par d’affreuse dents affamées de baisers. Alors tu te demanderas si j’ai bien existé… Quoi que ça ce trouve c’est mon rêve à moi... Mon dieu ! Tu es bien réel ?

Elle sourit encore plus en prenant un air faussement perplexe et en touchant Alfred d’un bout de l’index. Sa folie ressortait, c’était mauvais signe. Habituellement elle ne lançait ce genre d’idiotie que quand elle est fatiguée ou avec des personnes avec qui elle sait qu’elle peut entièrement se lâcher.

Ça te dis on pose chacun son tour une question sur l’autre ? On apprendra à se connaître doucement comme ça.

Invité

-Tu veux qu'on fasse quoi ma belle?

-Je t'ai déjà dit que tu avais quelque chose de magique, non? Regarde un peu par là.

-En une soirée on se sera rapproché, on se sera battu, on aura vu un OVNI, il reste quoi à faire d'exceptionnel?

Invité

Paige n’avait pas peur, elle était juste troublée. C’était justifiable non ? Elle qui n’avait jamais cru en l’amour, qui avait critiqué ouvertement toutes ces personnes, maintenant elle avait envie de dire qu’elle était amoureuse. Non, c’était complètement stupide. Elle ne pouvait pas revenir comme ça sur ses opinons !
La jeune fille ne les avait peut être pas mûrement réfléchit, elle n’avait jamais connu d’histoires assez sérieuses après tout… Tout ce qu’il lui était arrivé, c’était qu’elle s’était sentie heureuse mais que de peur de souffrir ne s’était jamais attachée. Elle n’en avait jamais eu le temps.
Si elle finirait par tout gâcher, comme d’habitude ? Et si en lui révélant une part d’elle-même elle le verrait s’enfuir en courant ou bien elle le ferait à sa place… Non, c’était stupide de vouloir s’attacher, d’être amoureuse, troublée… C’était nul !
Dorénavant elle s’en fichait, elle voulait juste être heureuse et en profiter le temps que ça durera. Oui, elle voulait simplement profiter du moment présent.

Elle était tout de même soulagée de savoir que ce n’était pas dans son habitude à lui non plus. Au moins elle n’était pas tombée sur ce genre d’homme qui enchaîne tout et tout le temps !

Que pouvaient-ils faire ? Apprendre à se connaître... Sur le bout des ongles, être en osmose, vivre de nouvelles expériences, rire, partager tous les moments les plus fous, connaître les défauts de chacun…
Ils leur restaient des tonnes de choses à faire. Une relation ne s’arrêtait pas au peu qu’ils avaient partagé. Si ça avait été aussi intense, c’était peut être un signe. Le destin qui voulait leur annoncer quelque chose d’incroyable et sans aucun répit.
C’était peut être ça... Elle n’avait pas envie de penser à l’inverse, elle ne voulait pas arrêter sur une si belle lancée ! Maintenant qu’elle avait goûté à tout ça elle en revoudrait toujours plus !

Paige le suivit sans un mot. Elle attendit d’être blottie contre lui en regardant la nuit pour lancer :

Tu es le matelot que j’ai décidé d’hypnotiser pour t’emmener dans ma chambre et te manger tout cru ! Mmh… je suis en faite une très méchante sirène !

Elle lui sourit de toutes ses dents pour lui montrer que cette rupture de situation ne l’a mettait pas mal à l’aise et aussi qu’elle avait une imagination débordante. Gros problème en soit car elle n’arrivait jamais à stopper les images folles qui lui venaient à l’esprit et la plupart du temps les gens ne comprenaient pas le charabia qu’elle tentait de dire.

Au fait, tu sais je ne suis pas si fragile que tu le penses… Enfin j’ai remarqué que tu as tendance à vouloir me protéger comme une petite fille. Ça ne me dérange pas du tout, non au contraire, mais j’ai l’impression que tu fais fausse route ! Je suis pas si douce, sage et tout ça… Si tu savais toutes les bêtises que j’ai pu faire !

Elle pivota la tête pour le regarder et fit un simple et rapide petit bisou sur sa joue barbue et lui tira la langue.
Paige pouvait faire mentalement la liste des chose qu’elle faisait sans penser aux conséquences : boire (ce qui la menait souvent à des situations cocasses), sortir, ne pas écouter les cours, mentir… Bon elle n’avait pas vraiment d’exemples en tête et malgré ce qu’elle était en train d’essayer de démontrer, la jeune fille restait une demoiselle dans les rangs.

Elle fixait les points lumineux dans le ciel pour la deuxième fois de la soirée. Il n’y avait plus le bruit des vagues ni la chaleur du sable mais au contraire celle du garçon et la musique qui… Qui venait de s’arrêter. Elle se disait bien que d’un coup c’était calme.
Un calme qui lui faisait du bien. Elle ferma les yeux et se laissa aller contre lui. S’il s’en allait maintenant elle tomberait. Elle se reposait contre lui, toute l’adrénaline accumulée commençait à redescendre. Paige ne pourrait pas dormir de la nuit, elle le savait et pourtant elle se sentait aussi fatiguée que si elle avait courut un marathon, danser pendant des heures et en plus de cela aurait finit par faire un examen de mathématiques.

Invité

-Je comprends que tu ai peur. Ca a été très vite entre nous, aujourd'hui a vraiment été LA journée. Ca me surprend aussi d'en être arrivé là aussi rapidement, je ne te le cache pas. Ce n'est pas non plus dans mes habitudes. Pour ce qui est du fait que tu ais l'impression de ne pas avoir été assez méfiante ou alors que tu te reproches quelque chose, honnêtement, non, ne te reproches rien. Je crois qu'on a des choses bien plus importantes qui nous envahissent déjà l'esprit à ce sujet. Ce que j'essaye de te dire, c'est que voilà, les choses se sont passées ainsi, c'est comme ça, maintenant c'est passé, ça ne sert à rien de se dire qu'on aurait du ralentir. Maintenant on en est là, la question qui se pose c'est: que fait-on? On continue ou on arrête ici? On ralenti, on avance? Parce qu'on ne peut pas continuer une relation dans un regret permanent et une peur du futur ou d'une relation platonique, tu comprends?

-C'est quand même la première fois que je me conduis comme ça avec une femme, je ne sais pas ce que tu m'as fait, mais va vraiment falloir que je me reprenne, de toute façon, on va dire que c'est la fatigue, hein? En tout cas pour en revenir à ce qu'on disait, ne t'en fais pas, on trouvera toujours des trucs à faire et puis, je pense qu'on aura tout notre temps pour faire connaissance, moi, je veux réussir à porter ton fardeau à ta place et toi, tu veux découvrir tout mes mystères.. Tu ne crois pas que ça va nous entretenir ça?

Invité

Toujours plus près d’elle il lui souffla qu’elle ne devrait pas le tenter. C’est vrai, elle en faisait trop, elle en voulait s’en doute trop, elle était complètement submergé de désire et elle n’aurait jamais dû rester comme ça en serviette... Elle continuait quand même à en mourir d’envie et puis sinon quoi ?
Alors sous un déluge de caresses, d’embrassades, il la fit voyager pendant cet instant. Pour tout bruit il n’y avait que cette musique affreusement romantique et lente. Paige fermait les yeux. Elle ne voulait pas réellement que ça se produise. Pas maintenant. Non c’était trop tôt. Sa tête le répéter mais son corps ne voulait pas l’entendre, répétant obstinément le contraire. Elle était entièrement de feu. Elle avait chaud malgré qu’elle n’ait pour la recouvrir que ses sous-vêtements et sa serviette. Un volcan, oui c’était ce qui se passait en elle. A chaque fois qu’il posait ses lèvres sur sa peau, qu’il glissait ses mains dans son dos, elle avait l’impression qu’une nouvelle vague de lave s’infiltrait dans ses veines.

Arrêtons nous là avant d'aller trop loin... Princesse...

Comment résister ? Elle voulait le savoir. Comment faire passer la raison avant l’envie. Elle devait réfléchir, elle devait se poser, elle devait penser à se qu’elle faisait.

Malgré le fait qu’elle semblait confuse, tout était clair. Jamais elle ne serait aller jusqu’au bout après un premier rendez-vous.

Tu as raison… A vrai dire habituellement je n’embrasse pas lors d’un premier rendez-vous, je n’invite personne dans ma chambre, personne ne voit mes sous-vêtements à cause d’une attraction qui soulève ma tunique, personne ne me voit en serviette non plus. Lors d’un premier rendez-vous je n’ai jamais le droit aux bougies et on ne se bat pas pour moi, je ne prévois jamais de dormir sur la plage, je…
Alors je me demande réellement comment seront les prochains…

C’était même plutôt inquiétant. Et si ils avaient tout vécu en ses quelques heures, et si il ne se passait plus rien et qu’ils s’ennuieraient ? S’ils se lasseraient de cette relation ? Parce que, que pouvait-il leur arrivait de plus ?
Alfred n’aimait pas parler et elle ne voulait pas l’harceler de questions qui le mettraient mal à l’aise. De plus elle n’avait pas envie de parler sans cesse d’elle…
Ils pourraient toujours faire la fameuse sortie au cinéma ou bien regarder les étoile pendant des heures, quoi que ça ils avaient déjà commencé à le faire. Paige eu la soudaine envie de passer une soirée à danser avec lui, tournoyer à son cou, juste de la danse, rien de plus. Quelques mouvements… Mais aimait-il ça, savait-il danser un tango ou même une valse ? Tant de choses qu’elle ne savait pas et pourtant elle l’aimait. L’amour… Chose terriblement trop complexe !
Elle n’arrêtait pas de se poser des questions. Alors pour les stopper elle posa ses yeux bleus sur le français en lui souriant tendrement.

L’anglaise s’éloigna alors du garçon et se releva. Elle se dirigea vers son armoire et lui demanda de ne pas regarder. Une fois qu’elle vit qu’il avait bien détourné la tête – elle était amusée par ce changement de situation – Paige laissa sa serviette tomber en boule sur le sol, enfila un jean et prit un petit débardeur blanc qu’elle s’empressa de mettre à son tour. Elle revint enfin sur ses pas, s’installa à côté de lui en lui soufflant que c’était bon.

Alors…

*

Une question silencieuse qu’elle se reteint de dire. Elle prit le dernier bonbon acidulé et balança le paquet vers la corbeille sans perdre le regard d’Alfred.

Invité

-Tu ne devrais pas me tenter...

-Arrêtons nous là avant d'aller trop loin... Princesse...

Invité

Elle refusa les chips d’un hochement de tête et bu lentement le chocolat. Ce n’était pas ce qu’elle préférait mais elle s’en contenterait. Le chocolat chaud était l’une des seules boissons qu’elle buvait l’hiver, quand il neigeait. Elle n’avait jamais aimé ça mais sa mère s’obstinait à croire que ce n’était pas le cas. Alors gentiment Paige en buvait pour lui faire plaisir ou bien le jetait dès que sa mère avait le dos tourné. Un vrai petit ange… Si seulement ils savaient ! Tous les coups qu’elle avait faits dans leur dos…

Paige resta assise les jambes repliées sur le côté, serrées contre elle. La danseuse regarda le corps allongé près d’elle. Un corps qui avait fait renaître en elle un sentiment profond, un désir qui l’envahissait. Elle avait chaud désormais, une chaleur de bien être et d’envie… Malgré tout elle stoppa les idées sulfureuses qu’elle avait dans la tête pour lui répondre :

C’est un secret et comme tout secret il se doit d’être caché…

Elle s’arrêta, elle savait que si elle continuait cette phrase elle en dirait trop. Elle le regretterait… Y penser l’avait emmené dans les fins fonds de sa mémoire. Une partie d’elle-même qu’elle cachait à tout le monde. Les personnes qui étaient au courant n’étaient pas nombreuses et c’était sans doute le mieux. Elle revoyait certaines images, comme des flashs, des cauchemars. Des images qu’elle avait toujours voulu effacer de sa mémoire. C’était donc ça, non elle ne voulait pas tout effacer, tout oublier mais ces images, ces blessures, ces failles immenses qui la brisaient, elle voulait qu’elles disparaissent. Une simple petite amnésie… Pour la libérer rien qu’un instant d’un poids.

Alors pour mettre fin à tout ça, elle ferma les yeux et inspira un grand coup. Elle reprit quelques bonbons et lui sourit. Paige ne voulait plus parler de ça, pas ce soir, pas maintenant. Jamais.

La jeune fille se laissa porter par la musique et elle se mit à genoux pour rejoindre Alfred. Elle passa un doigt le long de la bouche du jeune homme et le fit glisser dans son cou puis sur son torse. Elle y posa ensuite sa main entière. Ainsi elle pouvait sentir les mouvements qu’il faisait à chaque respiration et les battements de son cœur. Elle avait envie de se coucher à côté de lui, de poser sa tête sur son torse, de le prendre dans ses bras, de le serrer contre elle mais Paige savait qu’elle risquerait de lui faire mal, d’appuyer au mauvais endroit. Elle s'en voulait de lui avoir fait endurer ça... Cette soirée avait été réellement incroyable. Aucuns de ces évènements se produisaient ensembles dans la vie de tous les jours. A croire qu’elle était faite pour vivre des aventures hors du commun !

Elle sentait les gouttes d'eau glisser sur son dos, des petites perles froides sillonnant sa peau chaude.
Paige s’approcha doucement vers le visage de l’étudiant. Elle ne l’embrassa pas, elle se contenta de rester à quelques centimètres de sa bouche. Elle planta son regard dans le sien et murmura lentement, un petit sourire taquin envahissant son visage :

Je devrais peut être aller m’habiller… Je risque d’attraper froid comme ça…

Alors elle se redressa en serrant un peu plus la serviette mouillée.

Invité

-On a été coupé tout à l'heure, où nous en étions? Je crois que j'avais finit de parler de moi.

-Tu m'as dit au restaurant, que tu ne pouvais pas parler de ton passé, mais que tu en mourrais d'envie... Pourquoi t'obstiner à te faire souffrir alors? Si cela peut te faire du bien, tu ne crois pas que tu devrais te lancer? Après, je peux comprendre que tu ne ma fasse pas encore confiance, après tout, on se connait tout juste, mais bon... J'espère qu'un jour tu te confieras enfin à moi, pour que je prenne un peu sur mes épaules ce poids que tu as tant de mal à tenir.

Invité

Alfred la força alors à aller prendre une douche. Avant d’être mise à la porte elle réussit à attraper dans son armoire une serviette propre et son gel douche. Qui l’aiderait à sentir bon, pas qu’elle puait mais au moins elle aurait la peau légèrement parfumée.

Paige marcha tranquillement dans le couloirs jusqu’aux douches. Elle se pressa d’aller sous l’eau chaude. La jeune fille laissait avec plaisir les gouttes d’eau rouler sur son corps encore tendu. C’est vrai que ça lui faisait du bien, c’était agréable.
Elle frotta énergiquement chaque centimètre de son corps pour faire tomber les grains de sable. Elle ne savait pas combien de temps elle avait mis mais elle ne voulait pas que Alfred s’impatiente ou bien s’endorme. Alors elle se dépêcha de sortir. Elle essora ses cheveux et enroula la serviette autour d’elle en la tenant avec ses bras. Elle regretta de ne pas avoir penser à prendre des vêtements propres. Pendant un instant elle regarda sa tunique hésitant à la remettre. Finalement elle mit ses sous vêtement et garda le tissu humidifié pour cacher son corps.

Paige revint dans sa chambre sur la pointe des pieds. Elle venait de croiser une fille qui dormait à cet étage et qui allait aussi prendre sa douche. La connaissant bien elle lui fit une petite bise, prit rapidement de ses nouvelles mais ne s’éternisa pas plus. La blondinette ouvrit la porte de sa chambre…

Elle découvrit avec surprise ce qu’il avait fait. Alfred ne s’était donc pas endormit en son absence, bien au contraire. D’un pas hésitant elle entra dans la chambrée pleine de bougies, les couvertures au sol où de nombreux paquets de nourriture y étaient posés.

Excusez-moi je crois que je me suis trompée…

Alors elle fit demi tour et sortit de la pièce. Elle repassa sa tête dans l’encart de la porte en souriant et rentra rapidement en prenant soin de fermer la chambre.

Quel bazar dis donc ! J’espère que ma colocataire ne va pas rentrer tout de suite… Parce que je compte bien profiter de tout ça !

Elle s’avança et alla trouver ses lèvres pour l’embrasser avec passion. Elle se perdit alors dans un long baiser et de nombreuses caresses. Il était tout simplement incroyable.

Se perdant dans ses caresses, elle oublia bien vite sa serviette qui commençait à glisser. Alors d’un geste elle la retint sagement. Elle s’éloigna du garçon en se pinçant les lèvres. Paige détourna le regard car elle savait que sinon elle continuerait à l’embrasser complètement sous l’emprise d’un désire grandissant.
Elle posa ses yeux ses les paquet de nourriture industrielle.

Qu’avons-nous là ? Des bonbons…des chips, ouh c’est pas très bon tout ça !

En disant cela elle attrapa l’un des paquets plastique qu’elle ouvrit avec ses dents et croqua un bonbon acidulé. Elle fit une légère grimace et en reprit un sur le champs.

Invité

-Tu devrais aller prendre une douche chaude pour te réchauffer, enlever tout ce sable et te détendre, prends ton temps surtout, je t'attends ici...

Invité

Elle resta debout, la bouteille de désinfectant dans une main sans savoir quoi dire face à sa réaction. Paige voulait le prendre dans ses bras, lui dire de se calmer que tout allait bien, qu’il ne fallait pas s’en faire.
Elle commençait à remarquer certaines choses chez lui, comme le fait qu’il se reprochait beaucoup de choses, qu’il s’énervait souvent contre lui-même et qu’il la prenait pour une petite fille. Ce n’était pas en mal, pas du tout, mais elle voyait dans sa façon d’être qu’il voulait la protéger comme une petite chose précieuse. Elle aimait bien et en même temps elle avait envie de lui dire qu’il se trompait, qu’elle n’était pas fragile. Se rebeller contre cette vérité trop frappante. Paige avait connu assez d’épreuves pour mûrir rapidement et le fait de se confronter à cette image de faiblesse qu’elle tentait de cacher lui était insupportable.

Elle le laissa sans aller et eut un petit sursaut. Elle laissa tomber la bouteille ou plutôt la jeta sur son lit, retourna à son sac et sortit de la chambre en courant pour le rattraper. Il n’était pas encore au bout du couloir quand elle lui dit en tendant sa serviette :

Tiens, ça risque de t’être utile !

Elle lui sourit et ne le retint pas plus longtemps.
Une fois seule dans sa chambre et s’écroula sur son lit et regarda le plafond. C’était plutôt marrant, elle avait pensé à être dans cette position quand ils étaient au restaurant. Entre temps il s’en était passé des choses…
Paige rêvassait, elle souriant en pensant à la serviette. Des histoires de serviette l’avaient déjà menée bien plus loin… Elle rit légèrement en pensant à Dag. Le beau suédois à la serviette tombante… Elle secoua la tête pour chasser l’image qui s’y était incrustée. Elle fixait le plafond, toujours, intensément, sans s’apercevoir que les minutes s’écoulaient.

D’un coup elle entendit la porte s’ouvrir et Alfred entra dans la chambre. Elle constata que malgré qu’il se soit lavé les blessures n’étaient pas très réjouissantes. Elle se redressa sur ses coudes et lança :

Bon cette fois-ci, Monsieur est près à être soigné ? T’en fais pas ça ne me dégoûte pas, en plus tu ne vas pas pouvoir désinfecter toutes tes blessures tout seul. Viens ! Bon par contre je suis loin d’être une excellente infirmière… Et ne t’en fais pas pour moi. Si tu n’aurais pas été là j’aurais peut être fait bien pire, j’aurais été toute seule et c’est moi qui est venu vers toi. J’aurais du savoir qu’un grand méchant loup n’attire pas les bisounours !

Elle se redressa sur son lit pour finir assise, elle lui demanda de la rejoindre. Sans un mot de plus elle commença à humidifier les cotons qu’elle tamponnait délicatement sur la peau de jeune homme. Finalement elle mit quelques bandages à certains endroits, des pansements ou bien un coton qu’elle faisait tenir par un strap collant.
C’était le strict minimum, ce n’était pas non plus extrêmement bien fait mais ça tiendrait.

Invité

-Te sens pas obligé de me soigné, si ça te dégoûte et que tu ne veuilles pas le faire, je m'en chargerai. Tu ne me dois rien, c'est ma faute et uniquement ma faute.

-C'est ma faute putain! Je t'ai emmené là-bas sans imaginer tout ça, je suis vraiment inconscient! S'il t'étais arrivé quoi que ce soit par ma faute, je sais pas ce que j'aurai pu faire...

-Je vais prendre une douche pour enlever tout ce sang.

Invité

Episode n°3

Après un long et chaud baiser il lui proposa de rentrer. Elle pensait également que c’était la meilleure solution. Paige ne dit rien quand il changea de position, elle fut même amusée par ce comportement typiquement masculin.
Ils marchèrent l’un contre l’autre sur la promenade. La blondinette commençait à avoir vraiment mal à ses pieds nus. Elle n’aurait pas prit le risque de retourner chercher ses bottes et ne montrerait pas non sa douleur. Au fond ce n’était qu’une paire de chaussure à talons en cuir… Rien de plus… Rien de plus important que sa vie !
Et puis elle avait connu pire : des heures passées à faire des pointes dans des chaussons de danse loin d’être confortable. A côté de ça les petits bouts de verre et les cailloux étaient doux.

Le chemin était désert. La jeune fille ne savait pas qu’elle heure il était mais il semblait que chaque personne avait trouvé une occupation. Les boutiques étaient fermées, les restaurants pleins mais personne dans les rues. Tant mieux elle n’avait pas le courage d’affronter les regards des curieux. Les yeux pleins de reproches devant une fille avec une minuscule robe et une veste d’homme sur les épaules accompagnant un garçon amoché.
Non, elle ne l’aurait pas supporté, elle aurait finit par craqué c’était certain.

Un silence s’était installé, aucun d’entre eux ne parlait. Chacun était plongé dans ses pensées imaginant comment ça aurait pu se dérouler. Paige conclu mentalement qu’elle ne referait pas l’histoire, que c’était ainsi et qu’au fond c’est elle qui avait fait en sorte de parler à Alfred cette après-midi. C’était donc avec elle que tout avait débuté.

Oui tout ça aurait pu se passer autrement. Mais dans ce cas elle était sûre qu’elle ne se serait jamais sentie aussi proche d’Alfred quand ce moment. Pendant un instant elle eu la folle idée de lui révéler son secret, de tout lui dire, de tout lui raconter dans un élan soudain et incontrôlable. Cette soirée l’avait changée, marquée, bouleversée mais pas qu’en mal, au contraire.

Ils prirent un taxi et arrivèrent aux grilles de l’école. Toujours sans un mot il entrèrent dans l’enceinte de l’établissement. Un homme chargé de surveiller les entrées et sorties les regarda d’un air pleins de sous-entendus en ajoutant d’un ton lasse qu’ils étaient tout juste à l’heure et qu’ils devraient faire attention la prochaine fois.

Paige continua de guider Alfred jusqu’au hall, là ils prirent l’ascenseur et elle appuya sur le bouton du premier étage. Le silence était pesant, elle ne savait pas quoi dire, se parlant à elle-même dans sa tête, ne laissant aucun son sortirent de sa bouche. Elle aurait bien lancé une blague ou quelque chose dans le genre mais elle avait cette affreuse impression que ce n’était jamais le bon moment.
Arrivé devant la porte, elle regretta d’avoir laissé dans la précipitation son sac à main au restaurant. Elle n’avait pas les clés. Elle espéra que sa colocataire n’était pas sortie et en même temps elle aurait terriblement aimé être complètement seule avec le jeune étudiant.
Alors ne voulant pas laisser le suspens la ronger plus longtemps elle tourna la poignée. L’anglaise lâcha un long soupire de soulagement, c’était ouvert !

Elle pénétra dans la chambre en lançant :

Bonnie ?

Aucune réponse. Sa colocataire était donc partie et elle n’avait pas fermé ! Elle était complètement inconsciente ou quoi ? En même temps grâce à ça Paige pouvait dormir dans son lit ce soir !

Assieds-toi…

J’en ai toujours sur moi quand je danse, au cas où je me fais un claquage, si je me tord la cheville ou autre… Bon alors qu’est ce que j’ai… Des bandages, de la crème, pansements… Ah je sais !

Désinfectant et coton ! Heureusement que je prévois tout ! Mmh fais moi voir ça…

Elle s’approcha de lui en observant les blessures. Elle constata que le visage avait prit de nombreux coups mais à l’allure de son t-shirt elle était certaine que le plus gros était en dessous. Elle ne le brusqua pas et attendit qu’il lui dise ce qu’il attendait d’elle ou bien simplement qu’il fasse un geste.