Drôle d'endroit pour un Rendez-Vous (Libre)

Après avoir écrit et envoyé une lettre à son cher père qui devait être...quelque part sur la surface de la Terre à l'heure actuelle, Taylor avait décidé qu'une petite promenade dans la centre de Miami ne serait pas désagréable, et avait pris un bus pour s'y rendre. L'après-midi commençait à peine, et le soleil, au zénith, écrasait la ville de ses rayons brûlants en ce mois de septembre. Elle était vêtue en tout un pour tout d'un short en jean et d'une chemise blanche quelque peu volant, le tout accompagné d'escarpins à talons qui mettaient en valeur ses jambes bien bronzées. Son sac fourre-tout était accroché à son épaule, et ses yeux bleus étaient masqués par de grandes lunettes de soleil. En fait, elle avait plus le look d'une fille qui est partie pour un tour à la plage plutôt que celui d'une fille qui arrive tout droit du lycée, mais bon.
Seule, car elle ne connaissait personne à Miami, elle flâna dans les rues de la ville. En fait, elle connaissait déjà plus ou moins Esteban, son colocataire, et elle savait que son père avait des contacts basés dans cette ville, mais elle ne les avait pas vu depuis environ 12 ans, et serait incapable de les reconnaître si elle était assise en face d'eux dans un café, alors ça ne comptait pas. Plusieurs fois, elle entra dans des boutiques pour essayer des habits, mais elle n'acheta rien. Elle était dans une cabine d'essayage ridiculement petite lorsque son portable se mit à vibrer. A moitié déshabillée, elle se mit à chercher frénétiquement dans son sac. il n'y avait que trois personnes qui avaient son nouveau numéro de téléphone. Sa mère, qui ne l'appelait jamais ou presque, son père et son ex-petit ami Aaron. C'était lui. le sourire qui était apparu sur le visage de la New-Yorkaise qui espérait que son paternel la contacterait s'évanouit lorsqu'elle vit son nom. elle ne pouvait pas lui parler. Pas tout de suite. Sans décrocher, elle jeta son portable dans son sac en le laissant sonner. Elle lui enverrait un message ce soir en lui expliquant un truc plausible, et évidemment faux. Elle savait qu'il le saurait, mais elle n'en éprouvait aucun remords. Très vite, et sans plus accorder d'attention aux vêtements qu'elle avait kidnappé dans la cabine, elle se rhabilla et sorti du magasin. Elle avait juste envie de rentrer maintenant. Pressant le pas pour rejoindre l'arrêt de bus, elle fit un arrêt au Starbuck pour se prendre un cappuccino et se remonter un peu le moral. Rapidement, elle fut agacée par la lenteur extrême de la serveuse qui mit bien deux minutes à la servir. Buvant prudemment une gorgée de ce liquide brûlant en sortant du magasin, elle faillit s'étouffer lorsque le bruit d'un coup de feu se fit entendre quelques mètres derrière elle. Apparemment, ça venait de derrière la boutique d'où elle sortait.
Contrairement aux gens qui se mettaient à... hurler ou courir un peu partout ou les deux, elle resta calme. Elle n'avait pas souvent connu cette situation mais son père lui avait bien expliqué comment réagir, et crier n'est pas la bonne solution. Et en plus avec ses chaussures, elle ne pouvait pas courir. Alors, elle respira profondément, et se mit à marcher plutôt rapidement dans la direction opposée au coup de feu. Faut que j'appelle Papa. Le bruit de panique s'estompa assez rapidement, et les badauds retournaient désormais vers l'endroit du tir, poussé par leur curiosité comme ils l'avaient été par la peur avant. Il ne restait qu'une jeune homme, qui passa auprès de Taylor, en courant comme un dératé, la bousculant à l'épaule au passage, manquant de lui faire renverser son cappuccino.

« Eh, du calme, c'est fini maintenant !.» lança-t-elle au jeune homme.