Pierre qui roule n'amasse pas mousse mais pierre qui tombe écrase les pouces (pv Ty)

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Bon. J'étais chez les Khi, mon cerveau devrait être plus conçu pour m'aider à me tirer de ce mauvais pas que pour résoudre des problèmes de maths pour surdoué. Cela dit, j'avais beau réfléchir et chercher partout, je ne voyais pas tellement de solution à mon problème à part peut-être prendre des anabolisants qui me permettrait de défoncer le trottoir à coup de gros biceps. J'étais déçu d'ailleurs, je pensais mes biscotto capable de tout mais il semblerait qu'ils aient encore des progrès à faire. Ils avaient pourtant une bonne tête déjà, des années à faire rouler un fauteuil assez lourd en plus de mon poids, avec ça, ceux qui allaient en salle de musculation pouvaient se rhabiller. Je n'étais plus aussi fier d'exhiber ce genre de pensée en voyant ma situation actuelle.

Tout à coup, j'entendis des pas venir vers moi. Une main secourable ? Je le détaillais du regard tant il fut près de moi. Un jeune gaillard à la peau mate que j'avais déjà d'ailleurs. Il me semblait qu'il était à Wynwood celui là. Je l'avais vaguement aperçu dans un couloir et en général, je me souvenais très bien des visages auxquels je faisais un peu près attention. Salvateur, le jeune homme me lança :

« Pas de panique ! »

Avant de soulever mon fauteuil avec force. Lui non plus n'avait rien à envier avec des muscles pareils. Il réussit non sans mal à me défaire de l'impasse. M'écartant de la zone à risque, il me demanda :

« ça va ? »

- Ouais ça va, merci à toi ! Y'en a pas des masses qui auraient bougé le petit doigt !

Nan j'étais sérieux. Un infirme dans la merde, peu de personne bougerait pour lui venir en aide. Pareil pour les mamies qu'autrefois les gens prenaient plaisir à aider à traverser les routes, maintenant ça ne se faisait plus tout ça, plus aucun respect pour les faibles, c'était la loi de la jungle et ceux qui savaient pas se débrouiller se faisaient bouffer. Je lui faisais un sourire, reconnaissant. J'étais peut-être pas le gars le plus sociable du monde, mais je savais tout de même être redevable à ceux qui me venait en aide.

« Je ne t'ai jamais vu ici! T'es nouveau ? Welcome to Miami my friend!»

- Plus vraiment, je suis arrivé il y a...deux semaines environs. Je suis venu ici pour étudier à Wynwood. Toi aussi non ? Je sais que j'ai déjà vu ta tête dans l'école.

Mais le nom m'échappait...En fait, je pense ne l'avoir jamais entendu. Je n'avais fait que le voir de loin.

« ça doit pas être évident de vivre comme ça ! »

Il me désigna la bête. Je baissais mon regard en une fraction de seconde sur le dit engin avant de regarder de nouveau le jeune homme :

- On ne dirait pas comme ça en effet mais...Au final il fait partie de ma vie et ça serait bien pire de ne pas l'avoir.

« Que t'es t-il arrivé ? T'es né comme ça?»

- Né comme ça ? Certainement pas ! Dieu merci. Euh...Quoi que, ça aurait peut-être été mieux...Non en fait c'est à cause d'un accident à la con quand j'avais dix ans et depuis je suis comme ça.

Ce mec avait plutôt pas mal de curiosité et semblait avoir plus de sociabilité que moi. Heureusement que je n'étais pas non plus un asocial de première catégorie. Je restais ouvert, attentif et, je l'espérais, agréable à vivre pour les autres. Voyant son air inquiet, j'ajoutais :

- Et ce n'est pas nécessaire d'avoir de la peine pour moi ok ? Ce qui est fait est fait, ça sert à rien, pleurer sur mon sort ne me rendra pas ce que j'ai perdu.

J'avais dit cela avec le sourire tout de même, j'essayais de moins dramatiser les choses même si au fond, j'étais le premier à m'apitoyer sur mon sort. Mais à moi même c'était bien suffisant, je n'avais besoin de personne d'autre pour cela.

« Au fait, je ne me suis pas présenté ! Moi c'est Ty. Ty Noah Swan. Orphelin. Américano-Amérindien. Lycéen à Wynwood. Sigma Mu. CSS Club. Théâtre. E...»

Amérindien ? Sérieux ? Dans le fond, en le regardant, ce n'était pas totalement à exclure. Lycéen à Wynwood, bah j'en étais sûr !

- Ty...? Je connais ce nom ! Haha ! T'es pas celui qui a organisé une fausse mort ? Je n'ai rien contre toi hein ! Mais cette idée...Je l'ai vraiment trouvé incroyable comme audace. Il paraît que t'as changé plein de fois de confrérie aussi. En plus t'as joué dans un film, c'est plutôt génial ça. Alors non tu n'es pas si célèbre que ça mais on parle pas mal de toi dans les couloirs et j'aime laisser traîner une oreille à droite à gauche.

« Et toi, c'est comment ? Tu viens d'où comme ça d'ailleurs ? ».

- Moi c'est Kurt Booker, enchanté. Je suis dans confrérie des Khi et je viens de Londres.

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Je marchais sur la plage, capuche sur la tête, tranquille, glace à la main, collier dans la bouche et l'autre main dans la poche droite de mon jean. Je me mis à penser à mon amoureux et je souriais même en chemin. Je me demandais si il ne fallait pas s'afficher en vrai en public car tous ces RDV en catimini commençaient à devenir compliqués. Non, non, non. Sinon j'allais me faire tuer !
Je réfléchissais tout de même comment faire pour fixer un autre RDV avec celui que j'aimais. Je tirais légèrement sur mon piercing à l'oreille droite avant d'ébourrifer mes cheveux. Soudain, une fille me poussa et la glace fini sur le sable, moi avec. Mon sweat gris tout neuf était taché.
Je me relevais en grommelant puis me tournais vers la fille. « ça va pas bordel de ***** ! Tu peux pas faire attention espèce de ***** ! », lui criais-je dessus avant de la pousser et de reprendre mon chemin. Oui je sais, pas très galant. Finalement je crois bien que les filles sont de vraies casses-pieds et qu'elles ne valent plus trop la peine d'être recherchées (par moi en tout cas).

Je relevais la tête, le M dans ma bouche, quand soudain je vis quelqu'un qui avait l'air d'être coincé entre le trottoir et le sable.
Le M tomba de mes lèvres, se cognant contre le T, qui lui rebondit sur le J.
Les lettres JTM sensées êtres soudées ensembles ne l'étaient pas : je m'étais fait piégé par le bijoutier.
Je me précipitais sans réfléchir aux côtés de l'infirme. Oh Boy ! J'avais de la peine pour lui !
Tout en mordant mes lèvres,je regardais comment il s'était mis pour être coincé comme ça.

Je comptais jusqu'à trois avant de dire au jeune inconnu : « Pas de panique ! » et soulevait le fauteuil en faisant une superbe grimace comme je sais si bien en faire.
Une fois que la roue fût décoincée, je poussais un peu plus loin le fauteuil.
« ça va ? », demandais-je, inquiet, en jouant avec mes six bracelets en plastiques qui ornaient chacun de mes poignets : un rouge, un bleu, un noir, un orange, un jaune et un vert.

« Je ne t'ai jamais vu ici! T'es nouveau ? Welcome to Miami my friend!», fis-je avant de reprendre : « ça doit pas être évident de vivre comme ça ! ». Je désignais le fauteuil.
« Que t'es t-il arrivé ? T'es né comme ça?»
Je le regardais de mes yeux noisettes aux éclats dorés, les sourcils levés en mode « inquiet ».
« Au fait, je ne me suis pas présenté ! Moi c'est Ty. Ty Noah Swan. Orphelin. Américano-Amérindien. Lycéen à Wynwood. Sigma Mu. CSS Club. Théâtre. E...» Non mais c'est bon !!! Tu veux pas lui raconter toute ta vie pendant que tu y est ?

Je fermais ma bouche, pris le pendentif T et tirais dessus. « Et toi, c'est comment ? Tu viens d'où comme ça d'ailleurs ? ».
La ferme Ty ! La ferme!

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J'avais le regard rivé sur mon bouquin, mon manuel plutôt. Je le scrutais, indéfiniment, si j'avais des lasers à la place des yeux, il aurait brûlé en deux secondes. Installé à mon bureau de ma chambre, je bossais tranquillement mes devoirs pour la semaine prochaine. J'avais la chance de n'avoir aucun colocataire, ce que j'appréciais être tout pépère comme ça dans ma piaule ! Il n'y avait rien que le silence, les rayons d'un soleil radieux traversaient la vitre de ma chambre et cognait mon visage. C'était samedi. Et c'était un peu le bazar dans cette chambre, je devrais peut-être rangé un peu...Oh puis non, tant que cela ne me gênait pas ! J'avais passé un bon moment dans mes cahiers mais à la fin de ce devoir ci, mon cerveau commençait à saturer un peu, à réclamer le soleil, l'air frais.

Je décidais de satisfaire son envie et quitta ma chambre. Il n'y avait personne dans les couloirs, ce qui ne m'étonnais pas, un samedi aprèm. Une petite envie de faire un tour au parc m'interpella mais alors que je poussais mon fauteuil sur le trottoir, un flash back sur ma mésaventure de la dernière fois où j'ai voulu y aller se déroula dans mon esprit au moment où j'aperçu le passage piéton. Je revis alors la voiture me foncer dessus et le visage de la jeune Aurore qui apparu à mes côtés et me porta secours. Comment allait-elle d'ailleurs ? Je ne l'avais pas revu depuis et pourtant j'attendais impatiemment de ces nouv...Non non ! Que racontais-je là ! Je n'avais pas besoin de compagnie ! Frustré contre moi même, je poussais d'une traite les roues du fauteuil, changeant de direction.

Et si j'allais à la plage ? Elle n'était pas loin après tout et je m'étais dis d'y aller un jour ou l'autre. Ce n'était pas à Londres que j'avais pu connaître les joies d'une virée au bord de la mer alors maintenant que j'étais à Miami, je n'allais pas m'en priver. Au bout d'un moment, je finis par y arriver, au détour d'une rue, une route bordé de palmier entourait ce décor de rêve, une large plage de sable fin derrière laquelle s'étendait le vaste océan à la houle scintillante sous le soleil de printemps. La brise légère qui apportait l'odeur du sel et des algues était forte agréable, et j'étais ravi de pouvoir la connaître. Cette fois ci, je fis mon prudent en traversant la route et arrivait finalement sur le trottoir qui longeait le sable. Tout à coup, déviant un peu sur la gauche, l'une des roues de mon fauteuil se coinça en quittant le trottoir pour se réfugier dans le sable, me bloquant immédiatement. Elle était désormais calée encore le rebord du trottoir et dans le sable de façon à ce que mes efforts pour la sortir de là, à reculons ou pas, furent vain. Formidable...Encore de quoi me faire passer pour un guignol...