Wynwood University
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 Isn't she lovely ? [Vicky]

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MessageSujet: Re: Isn't she lovely ? [Vicky]   Isn't she lovely ? [Vicky] EmptyDim 15 Juin 2014 - 18:35

Il n'y avait pas de mot assez simple pour décrire les contradictions qui la chamboulaient. Cette envie de changer, cette peur de se transformer, cette colère de son passé, cette force d'avancer, ses espoirs et ses doutes. Partir de la confrérie, de sa chambre et paradoxalement de sa nouvelle vie. Retourne en arrière et perdre tout ce qu'elle avait construit, tout ce qu'elle avait réussi à faire en quasiment un an de présence dans le lycée. Cette confrontation, tant redouté, si habilement évité depuis des années. Des années à étouffé ses sentiments, ses émotions. Des années qu'elle s'était résigné à enterrer la boite de pandore, sans se rendre compte qu'elle alimentait une rage et une colère incompréhensible pour ses géniteurs. Présent physiquement mais tellement absent dans l'évolution de sa vie. Castrateur dès l'enfance pour l'une, décors honteux pour l'autre. Elle n'avait pu tenir ce débordement soudainement si violent. C'était trop lui en demandé, même son corps ne soutenait pas l'ouragan qui l'avait traversé. Si elle se détestait, se méprisait, se sentait coupable, elle les blâmaient au moins autant qu'elle. Ce n'était pas le geste inopiné de son père, pour la première fois en sept ans, qui allait changer la donne. A fleur de peau, elle était vulnérable fragile, atteignable. Retrouvé Sebastian, découvrir l'amitié, l'amour, le soutien. Même Liam lui avait permit de revenir à la vie. C'était comme si cette vie lui avait donner la chance d'ôter son armure au profit des gens. La venue de Luke n'était pas sa récompense, mais bien une épée venue la transpercer au moment le plus imprévue. Et elle s'en était écroulé au pied de ses tableaux. Et comme venu pour l'achevé, c'est tel un géant qu'il s'agenouille finalement à ses côtés. Mais Vicky ne pouvait pas le regarder en face, c'était bien trop difficile, trop éprouvant. Elle ne voulait pas de ce regard qui lui rappellerait combien elle est dysfonctionnelle et qu'elle ne savait faire qu'une chose, rendre malheureux ses parents. Sa mère lui avait fait trop bien comprendre.

Il prononce des mots qu'elle n'a quasiment jamais entendu. Peut-être une fois dans la bouche de sa mère lors de la fusillade. C'eut le mérite d'arrêter ses sanglots et la pousser à ouvrir les yeux même si c'était pour regarder le sol. La voila tendant l'oreille, ayant perçu cet hésitation dans la voix de son père, cette seconde de silence qui précède un long discours. Non jamais elle ne le regardera, pas même en coin de l'oeil, non tout ce qu'elle fixera c'est ce plancher, tacher ici et là de peinture et de solvant. Vicky s'accrochait à ces détails débiles pour garder son attention fixé dessus. Ce qu'elle entends, c'est des excuses, des justifications, des circonstances atténuantes ou même une simple explication. Mais elle n'arrive pas à passer outre le mauvais message, qu'elle se renvoi depuis des années. Avant de naître, son père était heureux, il lui a voler son bonheur en naissant. Son cœur se serre ainsi que son estomac. Elle est complètement figée, elle est terrifié en dedans et n'ose plus bouger un cil. L'alcool comme excuse, sa mère pour défense. C'est vrai qu'elle avait une immense part de faute dans le tableau. Mais Vicky avait sa vision du père. Le même père que celui de Zack ou de Sebastian. Celui qui est fort, présent et fier. Pas un homme qui se défile parce que c'est trop dur ou parce que sa mère a une trop forte personnalité. Cette histoire de peinture et de bébé. L'alpha psi n'avait rien a en penser. Car même dans l'erreur, il avait plus été un père qu'il ne l'a jamais été en 7 ans. Vicky vit dans la certitude d'avoir grandi dans un puits si profond qu'elle n'a jamais réussie à s'en sortir, pas sans l'aide d'autre personne. Elle n'était pas assez forte à l'époque pour se construire toute seule, elle subissait. Et que dire de ces témoignages à son sujet dans cet parodie de l'enfer qui avait été son calvaire. Comment peut-il le justifier si ce n'est son envie d'être reconnu.

Comme un aveux, il reconnait qu'elle a raison. Pourquoi une infime partie d'elle souhaitait qu'il nie, qu'il se batte, lui jure qu'elle se trompait et qu'il ferait tout pour lui prouver le contraire. L'appeler "Papa" était dans ses cordes. C'est des larmes silencieuse qui dévalent les courbes de son visage pour venir s'éclater contre le sol et former peu à peu cette petite tache humide juste à côté de la peinture. Vicky était une enfant, un enfant comme les autres, qui réclamait l'affection et le soutien que tout les parents devraient donner à ses enfants. Un amour inconditionnel qu'elle n'a fait que fantasmé et pourtant dont elle est sûre de ne pouvoir le mérité. Elle n'était clairement pas prête à pardonner, à tout accepter et partir sur des bases plus saines. Une partie d'elle voulait le faire souffrir autant qu'elle a souffert. Cette même partie qui lui souffle toute ces horreurs dans sa tête. "Je veux qu'il m'aime même dans ma cruauté" c'était ses pensées les plus profondes. N'y avait-il pas de plus grande preuve d'amour d'aimer sa fille même quand elle vous fait souffrir. Encore une fois il s'enfuit. Il s'enfuit parce qu'il ne supporte pas la souffrance qu'elle lui procurait. Elle serrait ses poings qui n'avaient pas quitté ses genoux. Il lui rendait sa liberté et c'était là toute la contradiction de son être. Demander qu'on la laisse vivre pour ensuite sentir ce sentiment d'abandon le plus total. Elle ne releva la tête que lorsqu'il lui tourna le dos. Son visage se déforma aussitôt en une moue triste et dévasté. Sa tête se leva pour regarder le ciel et elle lâcha un long sanglot, vaincue. Le silence, elle s'étouffait en expirant et elle attendit qu'il s'éloigna de l'atelier pour expulser un autre cris, un autre sanglot, plus tragique, plus douloureux et maudissait le ciel et les étoiles qui avaient osé façonné sa vie. Elle se demandait pourquoi, pourquoi elle avait du vivre comme ça. Son cœur se brisait en éclat, s'émiettait virtuellement dans son esprit, son imagination lui permettait de visualiser la fragilité de ses émotions, les blessures de son âme. Comment pourra-t-elle réussir à recoller les morceaux, comment pardonner sans la rancœur des souvenirs. Comment trouver une paix qu'elle seule pouvait s'offrir. Elle était inconsolable, elle n'arrivait pas à refermer la boite de Pandores. Le faible courant d'air rafraichissait ses joues baignant dans l'eau salé. Ses bras lui semblaient trop lourds, ses jambes sans vies. Luke avait créé une brèche trop profonde, créé toute une hémorragie de douleurs à laquelle il n'y avait aucun médecin pour la soignée. Pas même Sebastian qui pourtant jouer d'une importance capitale dans sa vie. Elle était au sol et métaphoriquement elle se vidait de son sang.

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MessageSujet: Re: Isn't she lovely ? [Vicky]   Isn't she lovely ? [Vicky] EmptyDim 15 Juin 2014 - 15:23


« You are my one and only, and you can wrap your fingers round my thumb, and hold me tight, and you’ll be alright » Victory & Luke

Isn't she lovely ?

La situation était irréelle. Vue de l'extérieur, on aurait dit l'une des toiles de Luke. Un homme se tenait là, dans cette pièce qui était remplie de peintures et de création artistiques, comme dans une référence presque grotesque à sa vie, son parcours de vie, les mauvais choix qu'il avait fait. Car n'avait-il pas choisit l'art et sa vie d'artiste plutôt que sa fille ? N'était-elle pourtant pas celle qui aurait dû être son oeuvre d'art la plus réussie ? En face de lui ce trouvait bel et bien une fille, oui. Elle ressemblait fortement à sa fille. Elle avait ses yeux ainsi qu'un corps gracile et frêle comme celui de Charlotte quand elle était encore belle, quand elle n'avait pas été encore été rongée, oxydée, par la vie et ses épreuves. Pourtant, il y avait quelque chose de différent en elle. Victory avait toujours été une flamme vacillante, tremblotant dangereusement au vent et menaçant de s'éteindre pour de bon, ne laissant derrière elle qu'une fumée dérangeante. Cette flamme était évidemment toujours là mais c'est d'elle qu'émanait cette différence. Si on était sur une toile de Luke, tous les jeux de lumières feraient de cette jeune femme le centre de l'attraction. Votre regard ne pourrait s'en détacher et vous ne remarqueriez qu'à peine les multiples autres détails de la peinture. L'homme lui-même ne serait qu'une tâche, une ombre que vous auriez voulu que l'auteur ne dessine pas. Le titre de ce tableau s'imposait de lui-même : « La vie est une chienne ». Oui, une chienne parce qu'elle mettait le peintre au pied du mur. Pire que ça, elle le menait en bateau depuis des années, lui faisant croire qu'il profitait d'elle allégrement, se noyant en elle, embrassant même ses courbes voluptueuses avec indécence, alors que ce n'était qu'une illusion et qu'elle se dérobait depuis le début.

Se forçant à revenir à la réalité, Luke remarqua que le visage de Vicky était à présent déformé par une foule d'émotions. Étant avant tout un homme sensible et plus empathique qu'il ne voulait le faire croire, il aurait été à sa portée de toutes les comprendre. Seulement là, c'était trop difficile. Il n'avait pas envie d'arriver consciemment à la conclusion que c'était avec dégout et haine qu'elle le regardait. C'est donc avec incrédulité qu'il restait pétrifié devant elle, attendant qu'elle s'exprime enfin pour lui faire comprendre par quel démon elle était possédée. Il ne commençait qu'à peine à appréhender son erreur et sa stupidité. Et là, il eut l'impression d'entendre sa voix pour la première fois. C'était comme si tous les mots qu'elle lui avait adressé auparavant n'avaient été que des chuchotements avec à peine plus d'impact que des mirages. Victory était là. Ce petit mot, ces deux lettres : «  », prenaient une toute nouvelle signification. Car Victory emplissait à présent toute la pièce de ses mots, de ses éclats de voix et de larmes qui venaient se fracasser sur les murs, rebondissaient, et arrivaient finalement de toutes parts pour le blesser lui, lui entailler la chaire profondément. Une part de lui recevait la douleur avec gratitude. Car, enfin, sa fille le considérait assez pour prendre la peine de s’énerver contre lui. Ils étaient enfin, «  », dans la même pièce tous les deux et, pour la première fois, leur présence à l'un et à l'autre avait des conséquences sérieuses. Finis les paroles en l'air et les sourires de façade. Aujourd'hui, la vérité reprenait ses droits. L'heure n'était plus au ménagement doucereux mais bien à la douleur caractéristique de celui qui regarde le soleil pour la première fois.

Par plusieurs fois, elle essaya de le tirer sur le devant de la scène, de le faire réagir. Ses mots s'accrochaient à lui comme des milliers de petits hameçons s'infiltrant douloureusement sous sa peau pour le faire venir à la surface. Il avait l'impression d'entendre se détacher de ses paroles : « Papa, c'est de mon papa dont j'ai besoin ». C'était terrifiant. Il y avait surtout tellement de choses qu'il n'avait jamais soupçonnées. Elle lui disait avoir eu besoin de lui, il y avait maintenant six ans, quand ils l'avaient retrouvés. Il l'avait toujours intimement su mais n'en avait pourtant jamais été conscient. Ou peut-être que si ? Peut-être qu'il avait choisit d'ignorer les signaux d'alarme qu'elle lui envoyait à l'époque ? Il avait envie de hurler de désespoir. Ces dernières années, il avait eu pas mal de haine en lui. Il en avait voulu à tout le monde. A Charlotte, à la vie, aux flics, à ce monstre qui lui avait volé sa fille. Tout ça pour ne pas avoir à s'en vouloir à lui-même, parce que ça faisait trop mal. A présent tout ça lui revenait en pleine figure. Sa débilité, son égoïsme, son manque de cœur et de subtilité.

Il y avait aussi tellement de choses qu'il avait à lui dire, à lui raconter, à lui confier. A commencer par : « Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Et je suis désolé que ce ne soit pas la chose la plus évidente au monde ». Ces choses là avaient besoin d'être dites mais il était trop facile de l'oublier. Nouvelle preuve que la vie était une chienne. Pourquoi les gens que vous aimiez ne pouvaient-ils simplement pas le savoir et tirer de cet amour la force et la confiance dont ils avaient besoin ? Non, il fallait que cela passe par les mots. Seulement Luke n'aimait pas les mots. C'était pourquoi il était peintre et non écrivain. Les mots avaient cette fâcheuse tendance à lui glisser entre les doigts, à lui échapper quand il en avait le plus besoin. Les mots n'étaient que des traitres, des hypocrites qui vous promettaient de transmettre ce que vous aviez sur le cœur pour vous tromper en dernière minute, se révélant tout à fait incapables de traduire vos réelles émotions.

Que Victory fut une flamme était à présent encore plus évident que tout à l'heure. Elle brûlait de l'intérieur, elle menaçait de se consumer et de tout détruire sur son passage. Comme un feu de foret elle se déplaçait à une allure folle à travers la pièce. Les muscles de Luke se tendirent, son cœur se dressa. Il sentait que c'était trop pour elle, qu'elle allait s'effondrer d'une minute à l'autre. Il ne lui ferait cependant pas l'insulte d'intervenir maintenant. Il la laisserait terminer. Parce qu'en l'attaquant de cette façon, elle avait gagné son respect. Il l'aimait depuis sa naissance mais ce n'était peut-être réellement qu'à partir d'aujourd'hui qu'il commençait à la respecter. A côté de ce respect et de ses sentiments positifs grandissait aussi cette impression qu'il ne méritait pas d'être là et d'assister à ce spectacle. Sa propre fille sous-entendait qu'elle serait plus heureuse s'il n'était pas là. Il ressentait une envie de disparaître, de mourir peut-être, pour ne plus la déranger.

Comme il l'avait prédit : elle finit par s'écrouler. C'était comme un tombé de rideau. Athéna qui se décide enfin à octroyer la mort à Didon qui brûlait au milieu des flammes depuis d'insoutenables minutes. Ce qui l'empêcha d'être instantanément à son chevet furent les dernières paroles qu'elle prononça : « Ne m'enferme pas ». C'était le coup de grâce. Peut-être mêmes les mots les plus blessant de tous ceux qui avaient jaillis depuis le début. Lui, si attaché à ce beau concept qu'est la Liberté se voyait accusé d'en être un ennemi. Jamais, jamais il n'avait vu les choses sous cet angle. L'enfermement faisait partie de ses plus grandes frayeurs et voilà qu'il était sur le point de l'imposer à la chaire de sa chaire. Elle avait donc raison : il était un monstre. Cette constatation faite, comment aurait-il pu encore avoir l'insolence de la toucher ? Ne serait-il pas meilleur pour elle qu'il s'en aille tout de suite ? Non ! C'était trop facile ! C'était retourner se faire l'amant de la lâcheté, cette pute si décadente.

Luke s'approcha alors lentement du corps gisant de sa fille et se laissa tomber lourdement sur ses genoux, devant elle. Le choc fit trembler son corps, envoyant un courant électrique douloureux dans ses muscles. Sa gorge était serrée, il avait les yeux embués. Mais il n'avait pas le droit de pleurer, non. C'était lui le bourreau, pas la victime. Il chassait son égoïsme au loin, au moins pour le temps que sa fille lui accorderait en sa présence. Qu'on le prenne pour un fou, un être ridicule, une raclure de la vie ; il n'en avait que faire ! S'en était fini de jouer le jeu des conventions sociales.

- Victory, je t'aime.

Il avait cru qu'il s'arrêterait là, qu'il se relèverait et qu'il s'en irait. Mais les mots se bousculèrent à ses lèvres et ne lui laissèrent pas le répit auquel il aspirait :

- Je ne veux que ton bien, je t'enfermerai pas. J'ai conscience de n'être qu'un simulacre de père. Mais je ne sais pas comment faire. Il n'y a pas de mode d'emploi. Je t'aime mais ce n'est pas suffisant. J'étais un jeune homme, un grand con, un peintre de fortune avec de la peinture sur les doigts et dans les cheveux et avec le rire de Charlotte pour seule nourriture. Et puis tout d'un coup : j'étais un père. Un père, Victory. TON père. Et quand ta mère regardait ce grand débile avec de la peinture sur les doigts, elle ne riait plus. Parce qu'on attendait du grand débile qu'il devienne un homme et qu'il arrête de peindre des formes psychédéliques sur la peau tendre et fragile de son bébé. Tu sais, j'ai réellement fait ça. Et ta mère est entrée dans une colère noire. Parce que la peinture, c'était toxique pour l'enfant que tu étais et que j'empêchais ta peau de respirer. Elle m'a engueulée et j'ai compris que, comme père, j'étais nul. Tu riais aux éclats avec ton petit nez peint en rouge et pendant ce temps, ta mère me traitait de meurtrier et d'inconscient. Je t'ai regardée grandir en pensant que j'étais dangereux pour toi. Ça n'excuse rien. C'est de ma faute. C'est entièrement de ma faute. Mais tu vois, quand tu... quand tu a été... enlevée... Mon monde s'est écroulé, j'étais impuissant. C'est égoïste ce que je te raconte, je suis un homme homme égoïste Victory. Mais voilà, mon monde s'écroulait et je ne pouvais rien faire. L'alcool est entré dans le tableau et là c'était fini. Ils t'ont retrouvé et Charlotte a décidé de ne pas me prévenir. Elle l'avait bien vu que j'étais pas digne d'être un père, que je faisais pas le poids. Je suis revenu quand même et toute cette souffrance, ça m'a terrorisé. Je ne pourrai jamais m'excuser assez d'avoir été si lâche.

Il avait parlé sans s'arrêter en se répétant et construisant des phrases grammaticalement douteuses. Il avait encore énormément à dire mais il n'aimait pas les mots et les mots ne l'aiment pas. Il lui avait donné toute sa fragilité en pâture, il était descendu de ses grands chevaux, il avait arrêté de se cacher derrière son titre de « grand peintre reconnu » et sa fierté. Il aurait tant voulu pouvoir la serrer dans ses bras.

- Alors voilà. Tu as 100% raison dans tout ce que tu m'a dis. Tu as le droit d'être en colère. Mais j'ai envie de me rattraper. J'ai envie que tu me regardes et que tu penses : « Papa ». C'est le qualificatif le plus tendre qui pourra jamais traverser tes lèvres. Je vais m'en aller maintenant, parce que je te fais souffrir et que c'est insupportable. Mais je reviendrai, j'habite à Miami, je reste là, tu as mon numéro, je ne vais nul part. La balle est dans ton camp. Si c'est la liberté que tu voulais, tu l'as.

Luke se releva difficilement comme s'il était maintenant un vieillard, rattrapé par toutes ces années qu'il avait passé à fuir ses responsabilités. Impossible de le nier : une part de lui souhaitait que Vicky le rappelle, le rattrape, lui pardonne. Seulement, comme il l'avait dit : la balle était dans son camp. Il ne lui forcerait donc pas la main et si elle décidait de le laisser partir, il respecterait son choix. Ce qui ne voulait pas dire qu'il sortirait de sa vie. Car plus jamais il ne disparaîtrait à un moment où elle avait besoin de lui. C'était ce qu'il voulait croire et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que ce soit vrai. Il était toujours perdu, tout à fait perdu. Il n'avait aucune certitude. Peut-être aurait-il dû la prendre d'autorité dans ses bras ? Peut-être faisait-il à nouveau une erreur en s'en allant ? Il ne savait pas. Tout ça, c'était trop d'émotions d'un coup. Il avait besoin de l'aide de Vicky si elle voulait qu'il aie la force d'être le père qu'elle attendait de lui. Parce qu'après tout, il était toujours ce grand con avec de la peinture dans les doigts et dans les cheveux.
(c) Bloody Storm

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MessageSujet: Re: Isn't she lovely ? [Vicky]   Isn't she lovely ? [Vicky] EmptySam 10 Mai 2014 - 10:49

Effacez la peur et vous découvrirez derrière mes cicatrices, la colère, la haine, le dégoût, l'envie de vengeance. Et au fond, j'ai toujours su que ces sentiments là était encore plus laid que mon passé. Avant Miami, il m'était devenu vitale d'éteindre toute émotions, toute humanité, pour préserver la face, préserver la fragilité de ma mère, préserver sa réputation. Elle me l'avait demandé encore et encore. "S'il te plait, tu es si jolie, soit heureuse, je t'en prie, soit forte, ne te fait plus remarquer." Mais je ne savais plus comment la satisfaire, je n'arrivais pas à concilier mon traumatisme à la pensée d'une communauté qui m'avait déjà rangé. Parfois je n'arrivais plus à contenir mes souvenirs, et j'hurlais si fort en pleine classe, que les visites de ma mère dans le bureau du proviseur se sont multiplié. Et je l'ai vu, pleurer, encore et encore en se demandant ce qu'elle avait fait pour mérité ça. Je m'en voulais pour la blesser ainsi et je la détestais pour m'abandonner à mes propres démons. Que me restait-il si je voulais survivre ? Devais-je faire encore essayer de ressentir à nouveau. Wynwood m'avait permis de renaître. Etre anonyme, être normale, être gentille, tendre. J'ai pu être tout ce que j'ai toujours voulu être, malgré ces moments qui me tords dans tous les sens. Et ni ma mère, ni mon père, ont été les maçons de cette reconstruction, ce n'était clairement pas eux que je leurs devais. Alors pourquoi ? Pourquoi voulait-il me priver encore de ma vie, pourquoi voulait-il me retirer mes béquilles. Pourquoi s'acharnaient-ils à m'isoler dans des chambres noires avec pour seul compagnie mes cauchemars. Prenant ma mère comme un bouclier, j'ai toujours penser que mon père ne s'opposerait jamais à la volonté de celle qui m'a élevé. Je l'ai toujours vu tout décider, prendre toute les décisions, avant comme après le drame. Je ne voyais plus mon père, comme l'homme le plus beau du monde, ce n'était plus l'homme qui me protégera et encore moins celui que j'aimais inconditionnellement. Ses mots dans le bouquin me reviennent en tête et j'en ai presque envie de pleurer. Je serre les poings, quel lâche ! M'a-t-il une seule fois aidé ? M'a-t-il seulement cherché ? Où était-il quand on m'a retrouvé, ou était-il quand on m'a torturé. Ou était-il quand maman me forcer à garder la porte de ma chambre fermé. Mon cœur était en train de dégringoler en petit morceau sur le sol.

- Je pense que ta mère ne se rend pas compte à quel point tu es en danger ici. J'aurais pu être n'importe qui, Victory, j'aurais pu être LUI. Tu vois avec quelle facilité j'ai eu accès à toi ? C'est effrayant ! Comment veux tu que je ferme l'oeil de la nuit ? Tu viens avec moi, un point c'est tout.

Il me brise, encore plus fort, les larmes bordent mes yeux mais ma colère secoue mon corps tout entier. Comment osé-t-il parler de lui. Je recule d'un pas, ce n'est pas mon père, ça ne pas l'être. Pourquoi mes parents avaient cette facilité à me faire ressentir cette solitude à me rappeler que j'étais belle et bien seule à me battre contre mes démons. J'étais toute seule dans ce trou après leurs morts, j'étais toute seule car je leur avais tourné le dos, et c'était seule que j'en était ressorti. Je commençais à manquer d'air, des flashs de souvenirs brouillant ma vue, ou alors n'était-ce que mon rythme cardiaque qui s'affolait un peu trop.

- Et puis, il serait temps que tu sortes des jupes de ta mère. T'en as pas marre à la fin ?!

J'ouvris la bouche, dégoûtée, surprise, blessée, ce n'était plus mon géniteur que je regardais, mais un inconnu. Je reculais encore d'un pas. Pourquoi encore. Ma conscience se bouchait les oreilles en se recroquevillant sur elle-même, et le monstre en moi vint prendre sa place. Je n'ai jamais été sourde et j'ai une bonne mémoire, je me souviens de tout. Il voulait me confronter à mes problèmes, à ma rédition face à la seule femme que j'avais cru pouvoir m'aider, à cette volonté que j'ai eu de vouloir me faire aimé d'elle. Des larmes traversèrent mes joues alors qu'aucun sanglots ne sortait de ma bouche. C'était belle et bien de la colère qui me faisait réagir, mon coeur était complètement étouffé, écraser.

-C'est toi qui joue au père autoritaire maintenant ? C'est toi qui veut me voler ma vie maintenant ? Comment tu peux venir ici et exploser tout ce que j'ai réussi à construire. Comment tu peux venir ici et vouloir me voler tout mes efforts.

Mes larmes étaient de plus en plus fortes, elles saccadaient ma voix, mais le monstre en moi voulait lui faire mal, voulait s'exprimer. Et je voulais le laisser parler.

-Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas il y a six ans, quand j'avais REELLEMENT besoin de toi ? Je ne me suis jamais caché dans ses jupes ! Jamais ! J'ai vécue pendant six ans dans une autre cage, et toi où étais-tu ? Tu crois que je n'ai jamais su ce que tu faisais de tes nuits, de ton "temps libre" ? Depuis quand ma sécurité te concerne ?

Je portais mes mains à ma tête, comme si elle allait explosé sous la pression. Je faisais les cents pas à travers la pièce, slalomant entre les créations de mes frères AP.

-Alors quoi ? Tu t'es rendue compte que j'étais ENFIN libre, enfin un peu heureuse et tu t'es dis que tu pouvais tout foutre en l'air. Ma vie mérite si peu de considération à vos yeux que vous pensez juste pouvoir la contrôler et me modeler ? Qu'est-ce que je suis censé faire pour que vous me laissiez enfin avoir ce que je n'ai jamais pu avoir...

La liberté, terminais-je dans ma tête. La tension, l'excitation, la rage, j'avais céder physiquement, m'écroulant comme un château de carte, n'ayant jamais eu un débordement d'émotion aussi violent que celui-ci. Les mains sur le visage, j'éclatais en sanglot, j'échouais par terre sur mes genoux. Les ailes que je m'étais un jour imaginé se brûlèrent comme du papier, les chaînes ressortaient du sol, comme une blague de mauvais goût. Finir chez mon père signifie qu'à nouveau je serais seule, à nouveau je devrais me battre sans soutien, sans renfort, sans personne pour me rassurer. Pathétique, au sol, battu par ma propre colère, je pleure. "Je peux pas... Je peux pas être seule à nouveau, j'y survivrai plus... Ne m'enferme pas... s'il te plait ! "

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MessageSujet: Re: Isn't she lovely ? [Vicky]   Isn't she lovely ? [Vicky] EmptyDim 20 Avr 2014 - 17:25


« You are my one and only, and you can wrap your fingers round my thumb, and hold me tight, and you’ll be alright » Victory & Luke

Isn't she lovely ?

C'est à peine entré dans la pièce que Luke put commencer à comprendre qu'il avait vécu dans une illusion jusqu'à présent. En effet, il se retrouva nez à nez avec ce que Victory dessinait. Il avait oublié. Comment avait-il pu ? Pendant des années il l'avait regardée dessiner des choses noires, étranges. Il avait beau être un maître dans l'art de l'incongru, ses oeuvres n'avaient jamais été aussi torturées que celles de sa fille. Plus que lui faire froid dans le dos, ça lui foutait carrément les chocottes. Une si jolie jeune fille ne devrait pas dessiner ce genre de chose. C'était peut-être même ce contraste lui-même qui lui faisait si peur. Il était terrorisé par ce qu'elle pouvait cacher d'horreurs derrières ses airs de pureté angélique. Il avait pourtant tellement envie d'y croire. Il voulait plus que tout que sa fille soit heureuse mais, après ce qu'elle avait traversé, comment pouvait-il encore l'espérer ? Sans compter que quelque chose de si noir était menaçant pour lui aussi. Du haut de son égoïsme il avait, il faut bien l'avouer, peur d'être aspiré par toute cette souffrance. Il savait qu'il avait en lui une fragilité qui faisait dangereusement écho à celle que lui renvoyait Vicky et qu'il pouvait chuter à tout moment, n'étant pas tout à fait aussi fort qu'il voulait le faire croire. Peut-être devrait-il se laisser aller ? Découvrir les noirceurs de l'âme humaine apporterait peut-être un nouveau souffle à ses oeuvres à lui. Le public aimait le romantisme, les fleurs du mal. Voilà qu'en une seconde à peine, un coup d'oeil, la chaire de sa chaire l'ébranlait. Ses certitudes de pouvoir à présent être enfin un bon père, un vrai père, s’effritaient déjà. Pourquoi fallait-il que ce soit si difficile ? Les autres hommes y arrivaient bien, eux. Qu'avaient-ils de plus que lui ? Certainement de la maturité et du courage mais ça, il ne pouvait l'admettre, il était trop fier.

Toutes ces pensées tournaient dans sa tête comme un bruit d'arrière fond, une télévision allumée dans une maison vide, pendant qu'il regardait Victory ranger docilement ses affaires, prête à le suivre comme il le lui avait demandé. C'était ce à quoi il s'était attendu, il n'avait pas envisagé d'autre comportement de sa part. Dans ses souvenirs, sa fille suivait Charlotte comme... non, il n'allait pas consciemment la traiter de petit chien, il avait plus de respect que ça pour elle. C'était à son ex-femme qu'il en voulait, pas à elle. Il était d'ailleurs persuadé qu'elle avait besoin de lui. C'était purement narcissique. Certaines personnes, d'ailleurs, ne font des enfants que pour réparer une blessure narcissique. Victory était beaucoup plus que ça, c'était sûr, mais elle était ça aussi quand même. Elle était née à une époque où tout allait bien pour lui, elle était le symbole vivant de SA réussite. Il ne pouvait, dés lors, plus la regarder dépérir de cette façon. Il recommençait à se faire des films : il s'imaginait à présent traverser un lac d'eau sombre en la portant à bout de bras pour qu'elle ne touche pas l'eau, la faisant noblement passer avant lui. Seulement, pour l'instant, il n'était capable que d'en rêver. Dans les faits, il n'avait jamais fait passer personne avant lui. C'était quelque chose de tout nouveau pour lui, qu'il devait apprendre entièrement. Avec Vicky à la maison ce serait plus simple, non ?

- NON !

Croyant dans un premier que c'étaient ses pensées qui lui répondaient, dans la continuité de son monologue intérieur, il fut d'abord désarçonné pour cette raison. Pourquoi non ? Bien sûr que si ce serait plus simple avec sa fille à ses côtés ! Il avait besoin d'elle, il était entrain de se l'avouer à lui-même. Bon dieu, il était entrain d'avoir l'humilité d'avouer qu'il avait besoin de sa fille pour être heureux. C'est pourquoi quand il se rendit compte que cette protestation venait d'elle, il se retrouva tout bonnement « sur le cul ». Sa mâchoire manqua de se décrocher, le laissant avec une mimique pathétique sur le visage. Elle lui lui avait dis non ?! Il n'en revenait pas. Il ne comprenait pas. C'était impossible. Elle ne pouvait pas lui dire non. Elle ne pouvait pas lui refuser cette initiative, elle ne pouvait pas ne pas se saisir de la main qu'il lui tendait.

Le peintre se retrouvait aussi confronté à une version de sa fille qu'il ne connaissait pas, une teinte qu'il n'avait jamais vu sur la palette de sa personnalité : celle qui refuse, celle qui s'oppose, qui réagit. A travers son choc, il pouvait quand même se rendre compte que c'était un mieux. La Victory de ses souvenirs n'était pas capable d'imposer sa volonté, la Victory de ses souvenirs était inoffensive et faisait tout ce que Charlotte lui disait. N'était-ce pas exactement ça qui lui avait valu de se faire kidnapper ? Rejetant, comme toujours, la faute sur son ex-femme, c'était ce que Luke avait pensé depuis toujours. Alors oui, une petite partie de lui était heureuse qu'elle soit aujourd'hui capable de s'affirmer de cette façon. Le problème c'était qu'elle ne pouvait pas agir de la sorte envers lui. Ça lui semblait presque contre nature, comme si elle se trompait de cible, trop perturbée pour savoir vers qui tourner sa colère. Il pensait être le dernier à le mériter, refusant d'admettre qu'il avait certainement gagné le titre de « plus mauvais père de la décennie ». Comment voulez-vous qu'un père accepte ça et puisse continuer à respirer ? En tout cas, pour un homme aussi fier que lui, c'était de l'ordre de l'impossible.

Il resta donc pantois, une marionnette à qui on avait coupé les fils. Il ne savait pas quoi dire ni faire. Il était partagé entre l'admiration et la colère. Sa fille était devenue une jeune femme, oui, mais elle restait SA fille. Elle méritait qu'il la remette à sa place, non ?! Ou devait-il la prendre dans ses bras pour la féliciter ?! Il ne savait pas. Il était perdu. Dès le premier problème, le premier obstacle, il rendait les armes. C'était risible. Il aurait tellement voulu avoir quelqu'un à qui raconter ça, quelqu'un pour l'épauler. Oui, il aurait voulu toujours avoir Charlotte. Mais pas celle d'aujourd'hui, celle du futur, celle qu'il avait épousé. Celle qui était positivement folle et qui le réveillait en lui balançant des glaçons. Certainement pas celle à laquelle Vicky fit référence quand elle pris à nouveau la parole :

- Je ne quitterai pas la confrérie, et de toute manière c'est Maman qui décide d'où je dors. Et elle paye pour mes frais scolaires...

« C'est Maman qui décide ». Tout était dit, tout résidait dans cette simple phrase. Charlotte n'était pas là mais son ombre menaçante ne les quitterait jamais, entourerait toujours leur fille. Il avait presque l'impression de voir ses griffes d'aigles enserrées autour de la taille de Vicky. Il revoyait même d'ici ses yeux magnifiques mais perfides qui le regardaient de haut, avec tout le dédain dont leur bleu profond était capable et le chassaient, ainsi, de la vie de sa fille unique. Cette image était trop belle et trop inquiétante à la fois pour qu'il se mette en colère. Il avait beau haïr Charlotte, il ne se sentait pas la force de se mettre en colère, pas maintenant. Pas devant cette fille qui lui ressemblait tant et lui rappelait tellement celle dont il était tombé amoureux. Si ce n'était pour les yeux. Victory avait ses yeux à lui, bruns. A une époque il s'en était voulu pour ça, comme s'il y avait pu quelque chose. Il aurait voulu qu'elle hérite des yeux de sa mère, de ce regard que, même après tant d'années, il n'avait toujours pas réussis à immortaliser sur une toile.

« Maman, elle peut aller se faire foutre ». Voilà ce qu'il avait envie de répondre sans réussir à lâcher les mots, qui restaient coincés dans sa gorge. Lui qui d'habitude n'avait aucun problème à exprimer ce genre de joyeusetés n'y arrivait pas devant sa fille. La seule fois où il s'était emporté en face de Vicky c'était quelques jours après qu'ils l'aient retrouvée, quand il avait appris que Charlotte le lui avait caché, le laissant se détruire la santé tout seul dans son coin. Il savait que dès qu'il se retrouverait seul avec un téléphone, Charlotte allait souffrir. Seulement, pour l'heure, il était seul avec sa fille, avec sa plus grande faiblesse et il fallait qu'il lui fasse entendre raison. Il ne pouvait pas la laisser dormir ici. Il n'y voyait que des inconvénients dont principalement : la sécurité déplorable et la proximité avec son colocataire masculin. Il refoula loin dans un coin de sa tête la possibilité que ce soit son petit ami. Autant vous dire qu'il n'était pas prêt du tout à attendre qu'elle en avait un, de petit ami, même si ce n'était pas Antonio.

- Je pense que ta mère ne se rend pas compte à quel point tu es en danger ici. J'aurais pu être n'importe qui, Victory, j'aurais pu être LUI. Tu vois avec quelle facilité j'ai eu accès à toi ? C'est effrayant ! Comment veux tu que je ferme l'oeil de la nuit ? Tu viens avec moi, un point c'est tout.

Le malheureux ne savait pas ce qu'il faisait en évoquant le ravisseur de Vicky. Il pensait simplement que, de cette façon, elle se rendrait compte qu'elle avait besoin de sa protection. Tout ça, ce n'était, finalement, qu'une question de narcissisme. Durcissant son regard, comme pour lui faire la morale, il ajouta :

- Et puis, il serait temps que tu sortes des jupes de ta mère. T'en as pas marre à la fin ?!

Ça avait été plus fort que lui, il avait finalement été obligé de faire une petite remarque cassante sur Charlotte. Mais, putain, il en avait tellement marre de l'influence qu'elle exerçait sur leur fille. C'était la source de tous leurs problèmes, tout était de sa faute. S'il avait eu le courage de quitter Charlotte dès le début, dés qu'il avait senti qu'elle changeait, il aurait peut-être pu sauver sa fille. Il n'aurait eu qu'à prendre Victory au loin avec lui et ils auraient tous les deux eu une vie diamétralement différente. Certainement beaucoup plus heureuse. Il aurait grandit, serait devenu un vrai adulte, pour elle. Vraiment ? Ou était-ce simplement ce qu'il avait envie de croire ?
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MessageSujet: Re: Isn't she lovely ? [Vicky]   Isn't she lovely ? [Vicky] EmptySam 12 Avr 2014 - 5:45

Voila des jours que j'étais au courant de sa venue, des jours que je sens mon cœur se gelé, appréhendant ce temps. Ma vie à Wynwood avait pris un tournant tranquille, une vie simple, une vie reposante. Si mes nuits et mes remords me tenaient éveillés la nuit, j'avais Sebastian pour m'aimer, Antonio et Emma pour me soutenir et Aiden pour évoqué ce qui me rongeait. Ce dernier détail étant encore tellement nouveau pour moi. J'ai relu, encore et encore, cette horrible parodie qu'est cette biographie. A croire que le souvenir de mes parents était enfermé dans ces pages. Les mots égoïste de ma mère, les théories ignobles du journaliste, les mots blessants de mon père. Ce bouquin était dans un sale état, vu le nombre de fois qu'il avait été ouvert et jeté à travers la pièce. Je ne saurais pas expliquer pourquoi je le garde depuis si longtemps. Quand j'ai su que mon père s'était fait embauché à Wynwood, j'ai cru qu'il s'agissait d'une blague. J'ai mis des mois avant de croire que Zack et Seb ne me regardaient pas avec les yeux de la pitié. Je ne sais pas si j'y arriverais avec lui. Son regard triste, son amour, sa lâcheté. J'avais consciemment raté son atterrissage, pour rester dans les bras de celui que j'aimais le plus désormais. Il me calmait, il m'apportait ce réconfort, cette sécurité. Plus nous étions ensemble, plus je songeais à plus.

La semaine s'était écoulée sans que je n'ai à le voir, peut-être aussi parce que j'évitais soigneusement ses appels, laissant mon téléphone sur silencieux en permanence, ne trainant pas trop vers le bureau des professeurs et séchant désormais les cours de dessin que j'ai eu l'habitude de donner, sachant pertinemment qu'il en avait pris la relève. Samedi et c'est le week-end. Je peux me détendre et comme tout les samedis, je devrais me contenter de mes amis, Sebastian étant en entrainement intensif presque tout les weekends. Je le verrais peut-être ce soir. Je lui envoie un sms à mon "réveil" et il me réponds au tac-o-tac, certainement debout depuis très tôt. Je regarde Tonio se réveillé difficilement, je me surprends même à le détaillé, un sourire aux lèvres. J'aimais ce quotidien, pour rien au monde, j'aimerai en changer. Un coup de fil sur mon téléphone, je me tends un instant en pensant qu'il s'agit de mon père. La tête souriante d'Emma s'affiche et je décroche. On papote un instant, enfin elle plus qu'autre chose et me propose d'aller au cinéma ce soir. Je n'étais pas très à l'aise avec les salles obscures et je ne me voyais pas lui expliquer pourquoi. Pour me rassurer, je lui demande si je peux inviter des amis. Je pensais notamment à Aiden, que j'étais persuadé qu'il allait refusé. Mais si au début de notre rencontre il m'avait terrifié, son allure et sa carrure me rassurait désormais. Je lui dis que je la tiendrais au courant, bien sur je demande à Tonio, ça me paraissait évident que je l'invite. Je me traîne à la cuisine, mes cauchemars comme d'habitude m'ont coupé l'appétit, je ne prends qu'un bol de café bien noir rempli de sucre pour me tenir éveillé et je retourne dans la chambre pour me changer. Avec Tonio on avait pris cette routine pour ne pas se surprendre. Quand l'un déjeunait, l'autre se changeait, et on mettait un truc sur la poignet pour indiquer qu'il ne fallait pas entrer. Ça marchait bien jusqu'ici.

Comme tout les samedis, je profite de l'atelier pour dessiner sur de grand format. Je me serre de mon carnet la plupart du temps, mais quand j'ai le temps, j'aime m'atteler à faire quelque chose d'appliquer, quelque chose de plus vivant, quelque chose de plus réaliste. Mon style est toujours aussi sombre, cette fois-ci c'est mon cauchemars, encore frais dans ma mémoire. La boite de crayon que m'a offert Seb, je l'utilise chaque samedi, comme un rituel, depuis la saint-valentin. Il m'a tellement ravis ce jour là. D'un premier croquis, je dessine les contours du corps, les courbes de ses boucles, la trajectoire de l'arme, peu à peu, le contexte s'affiche et c'est une petite fille morte que je dessine... J'utilise différentes nuances de beiges, de rouges, de noir, même du gris et du blanc. Je passe beaucoup de temps, j'exorcise mes rêves ainsi, je les immortalise en priant pour qu'ils ne reviennent pas. L'image de Marie, m'hante depuis des années. Je suis tellement absorbée par ce que je fais, que je ne sais ni l'heure, ni où je suis. Peu importe la lumière du jour qui s’atténue, peu importe mon téléphone qui vibre en permanence, je suis concentré sur les détails, je suis replongé dans mon passé. J'ai envie de pleurer en dessinant, c'est tellement idiot.

La porte derrière moi s'ouvrit si fortement, que le bruit me sorti de ma bulle trop brusquement. Je sursautait et me retournait le cœur battant, les yeux écarquillés. Ils s'ouvrirent encore plus grand en distinguant les traits familiers de mon père. Juste avant, que d'instinct, ils s'éteignent, que mon cœur se ferme et que mon visage devienne subitement morne.

- Fais tes valises, Victory, tu emménages chez moi.

Comme un ordre familiale qu'on m'avait donné, j'étais déjà en train de ranger mes crayons à la manière d'un robot, préparer pour partir. Toutes connections émotionnelles s'étant envolés à la minute où j'avais reconnue mon père. Puis une lueur au fond de moi, tente d'étincelé pour me pousser à penser. Chez lui ? C'est à dire seule dans une chambre, seule le soir sans pouvoir voir Seb, sans pouvoir se faufiler chez les RK quand je ne saurai plus dormir, seule sans pouvoir être amusé par Tonio quand il veut me consolé, seule dans le noir avec mes terreurs nocturnes... J'avais enfin trouvé un semblant d'équilibre pour ma santé mentale et il voulait tout me retirer. Mes émotions éteintes, se rallumèrent comme un feu qui prenait vie et je me tournais vers mon père en le suppliant du regard.

-NON !

Je vis sa surprise. Je ne saurais dire si c'est mon refus et ma subite résurrection. Je pose les crayons que j'avais en main et je sentais déjà la panique et la colère s'emparer de moi... Le monstre en moi, était déjà derrière le rideau, près à ce montrer, je le sentais. J'étais horrifié par ces émotions.

-Je ne quitterais pas la confrérie, et de toute manière c'est Maman qui décide d'où je dors. Et elle paye pour mes frais scolaire...

Je soutenais son regard, mes yeux noirs le fixais, le défiait. Je ne savais pas où j'avais trouvé ce courage, ou serait-ce autre chose. Je touchais enfin du doigt le bonheur et la paix. Je savais que mes rêves me retenait dans l'horreur, mais au moins mes journées étaient belles et j'étais aimés. Je n'étais plus aussi craintives, mes persécuteurs étaient moins présents, je ne me retrouvais plus enfermé dans le placard à balais avec des rires d'enfants qui se moquait de moi en me traitant de monstre, je ne hurlais plus que je n'avais rien fait, je n'étais plus la fille des journaux. J'étais l'artiste de Wynwood, j'étais la petite amie de Sebastian, j'étais cette rêveuse qui ne regardait pas devant elle, j'étais cette curiosité qu'Adam voyait en moi.
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MessageSujet: Isn't she lovely ? [Vicky]   Isn't she lovely ? [Vicky] EmptyVen 11 Avr 2014 - 22:15


« You are my one and only, and you can wrap your fingers round my thumb, and hold me tight, and you’ll be alright » Victory & Luke

Isn't she lovely ?

En posant le pied sur le sol de Miami, Luke avait eu l'espoir de trouver sa fille qui l'attendait à l’aéroport, bras et coeur ouverts. Con qu'il était, il avait commencé à se faire des films dans l'avion, écoutant « Lemon Incest » sur son Ipod avec un sourire d'imbécile heureux sur les lèvres. Il aimait bien Gainsbourg, c'était un personnage auquel il s’identifiait facilement. Les paroles de la chanson étaient en français mais il les comprenait un peu. Il avait demandé, quelques jours plus tôt, à une française de lui traduire. La femme avait réussis à le faire rêver. Elle lui avait raconté l'histoire de la chanson, le clip, les cri des bien pensants. Ça l'avait touché parce que ça lui ressemblait, de faire s'arracher les cheveux aux bien pensants. Il aurait voulu écrire cette chanson avec et pour sa fille. Dans son avion, tout à l'avant, en première classe, il rêvait éveillé. Avait-il donc oublié que leur relation n'était pas au beau fixe ? Qu'il n'était pas un père exemplaire ? Qu'il n'avait jamais réussit à être là pour elle et à jouer son rôle de père ? Non. Il s'en voulait à mort pour tout ça. Seulement, naïvement, il espérait qu'elle serait heureuse de le retrouver. C'était déjà un grand pas en avant ce qu'il avait fait non ?! Il avait l'espoir fou qu'elle jugerait son débarquement à Miami comme une preuve d'amour assez forte pour l'accepter à nouveau dans sa vie. Il oubliait trop facilement que sa fille n'était pas comme celle des autres. Ça l'arrangeait d'oublier cette année en enfer qu'il avait vécu pendant qu'elle était kidnappée par un monstre. Cette année où, encore plus qu'avant, il avait sombré dans l'alcool et les drogues douces pour ne plus jamais vraiment en ressortir. Il avait toujours fait ça. Parce qu'il ne savait pas comment en parler, parce qu'il avait peur, parce qu'il sentait le vide intersidéral qui le séparait de son trésor.

Le peintre ne pouvait pas le cacher, il voyait en Miami autre chose qu'une chance de renouer avec sa fille : il y voyait un nouveau départ. Loin de Charlotte, loin de ceux qui pensaient le connaître et de ceux qui le regardaient de travers parce qu'il était « mais si, tu sais, Mc Fenry, c'est le père de la gamine, celle qui s'est faite enlever ». Il en venait temps en temps à se demander s'il avait vraiment bien fait de témoigner pour le livre qui parlait de l'incident. Car, depuis lors, il n'était plus sûr d'être célèbre grâce à ses toiles. Il adorait qu'on se retourne et qu'on chuchote sur son passage, oui. Mais quand c'était pour parler de son corps d'athlète et de sa réputation de tombeur. Pas de sa fille. Victory avait beau être retrouvée, saine et sauve, partie suivre des études dans une école prestigieuse, il semblait que l'histoire ne serait jamais réellement finie. Puisque ça le tuait à petit feu et faisait de lui un homme bougon et fort peu appréciable, il fallait qu'il déménage, lui aussi.

Il avait donc quitté la Californie pour la Floride et durant ce long trajet en avion, il avait espéré. Espéré qu'elle soit là, qu'elle l'aime toujours, qu'ils aient une nouvelle chance, une nouvelle vie, qu'il pourrait enfin l'avoir, sa famille heureuse. Sauf que ça faisait maintenant plus d'une semaine qu'il était là et il n'avait toujours pas vu sa fille. Elle n'était pas venue à l'aéroport et elle n'avait pas répondu à ses incessants coups de fils. Du coup, si la radio avait le malheur de passer une chanson d'un père à sa fille comme la célèbre « Isn't she lovely » de Stevie Wonder, il était capable d'entrer dans une colère noire due à la frustration. Ses sentiments étaient contradictoires. Il lui en voulait à elle de ne pas lui laisser une chance. Il s'en voulait à lui d'avoir besoin de cette chance. Il était à la fois triste et en colère. A la fois révolté et dépité. En bref, c'était le bordel dans sa tête.

Un bordel qu'il avait noyé dans le Whisky et les putes pendant une semaine. Aujourd'hui, il affrontait les choses. Aujourd'hui, il allait la trouver ! Elle ne pourrait pas le fuir indéfiniment, il était son père, il l'aimait, elle devait le voir. Il était prêt à enfin prendre soin d'elle et la protéger contre tous les dangers de la vie. C'est-à-dire aussi bien contre les fous dangereux qui débarquent à l'école avec une arme mais aussi contre les peines de coeurs, les rhumes, les angoisses. Il ne se rendait pas compte à quel point ses désirs étaient naïfs. Il n'envisageait pas une seule seconde que sa fille aie pu grandir sans lui, « composer sans », le remplacer par d'autres gens, d'autres soutiens. Il se voyait déjà lui apporter du lait chaud avec du miel dans sa chambre, parce qu'elle avait mal à la gorge. Tiens, est-ce qu'elle chantait toujours ? Ça faisait si longtemps qu'il ne l'avait plus entendue chanter !

Se renseignant au près de l'école, il avait appris qu'elle était chez les Alpha Psi, la confrérie des artistes. Ça ne l'avait pas étonné. Après tout, comme le voulait l'adage : « on est toujours la fille de son père ». Ce qui le dérangeait un peu plus c'était qu'elle habitait là bas. Pour avoir été lui-même dans une confrérie, il savait à quoi elle s'exposait. Ça ne lui semblait pas approprié pour une jeune fille de son âge. Des images de lui entrain de fricoter avec des filles pas plus vieilles défilèrent devant ses yeux. Putain ! Pour peu qu'il y aie là bas des hommes aussi peu scrupuleux que ce qu'il avait été avant de rencontrer Charlotte, sa fille était en danger. Rien que l'imaginer dans les bras d'un beau parleur qui voulait juste se la taper, ça lui hérissait le poil et lui démangeait les poings.

Pour se détendre, il s'alluma un pétard sur le chemin. Vu de loin, on aurait presque dit un étudiant, un membre de la confrérie. Luke avait cette dégaine des gens qui n'ont pas d'âge et qui respirent la confiance en eux. Pourtant, il était mort de trouille. Lui qui était plutôt du genre à fuir le conflit faisait un réel effort pour se déplacer jusque là. Il entra dans la confrérie, comme si de rien était. Dans un premier temps, il ne trouva pas ça étrange. Ensuite, au fur et à mesure qu'il se baladait dans les couloirs tortueux et s'approchait des dortoirs, il se fit la réflexion que n'importe qui aurait pu arriver là. Il s'arrêta au milieu d'un couloir et, sourcils froncés, regarda autour de lui dans l'espoir de trouver un semblant de système de sécurité. Rien, il n'y avait rien. Pas de gardien, pas de caméra. Il payait des montagnes pour cette école et il n'y avait pas la moindre sécurité ! Est-ce qu'ils se foutaient de sa gueule ?! C'était assez pour le foutre en rogne.

Quelques mètres plus loin, il se trouva devant une porte où figurait le nom de sa fille. Et d'un mec. Quoi ?! Wow wow wow, elle habitait avec un garçon et il n'en savait rien ?! C'était qui ce petit merdeux qui dormait dans la même chambre que SA fille ? Sans plus tergiverser, Luke actionna la poignée. La porte s'ouvrit sans faire d'histoire. Il aurait été un kidnappeur que ça aurait été pareil, il se serait retrouvé dans la chambre de Vicky tout aussi facilement. Se mordant la lèvre pour contenir sa frustration, il tomba nez à nez avec le colocataire de sa fille qui lui expliqua qu'à cette heure-ci, elle était très certainement à l'Atelier. S'il était heureux d'avoir la localisation de Victory, il l'était beaucoup moins d'avoir la preuve qu'il était extrêmement simple d'atteindre sa fille.

C'est à toute vitesse qu'il pris la direction de l'Atelier, fusillant du regard les gens qu'il croisait. A ce jour, sa fille était la seule personne qui avait assez d'impact sur lui pour qu'il s'emporte à ce point. Lui qui était d'habitude si relax et réfléchit, était à présent fébrile et instable. Incapable de se raisonner et d'arborer un sourire joyeux pour ses retrouvailles avec sa fille, il ouvrit la porte de l'atelier de façon presque violente. Ses yeux se posèrent instantanément sur la silhouette de sa fille. Son coeur manqua un battement mais il ne le remarqua qu'à peine, emporté dans son élan vers elle. Sans même lui dire bonjour, il lui asséna d'un ton mi-joyeux, mi-autoritaire :

- Fais tes valises, Victory, tu emménages chez moi.

Il cherchait ses yeux des siens et lui souriait assez maladroitement. A bien y regarder, il avait presque l'impression d'être un vieux type super chelou qui proposait à une jeune adolescente d’emménager chez lui pour zéro raison apparente. Pourtant, il était son père. Il était normal qu'il l'invite à rentrer chez lui, parce que chez lui, c'était chez elle. Et c'était surtout beaucoup beaucoup plus sécurisé qu'ici. D'ailleurs, il ne savait pas s'il arriverait à dormir tranquille si elle n'acceptait pas de rentrer avec lui. Enfin, de toute façon, il était impossible qu'elle refuse. Il était son père.
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