Prêt pour la vie à deux ? [Mikah] /Terminé/

Annonçant qu'elle n'avait selon elle, aucun talent particulier, Carry croyait fortement en ce qu'elle venait de dire. A partir du moment où des milliers de personnes, blanches, noires, jaunes, grandes ou petites, savaient faire ce qu'elle faisait, ce n'était pas un talent. Pleins de gens dans le monde entier, savaient chanter, jouer de plusieurs instruments et composer. Les asiatiques par exemples ! Ils étaient sans aucun doute les plus forts, ils commençaient dès le berceau et ne cessaient jamais jusqu'à atteindre la perfection. Ça, à la limite, c'était du talent. L'australienne, ne faisait rien de particulier. Elle faisait comme tout le monde en fait. Rien qu'à compter dans la confrérie, devait y'en avoir une chié qui faisait ce qu'elle faisait.

Mikah, qui avait l'air de s’apprêter à dire quelque chose, s'abstint et se contenta de sourire. Peut-être qu'elle avait dit quelque chose de mal, peut-être n'avait-il tout simplement plus envie de parler, ou peut-être était ce lui qui allait dire quelque chose de mal et donc, se ravisa. Au fond, si c'était la dernière option, il avait eu raison de ravaler ce qu'il allait sortir. Autrement, il aurait rapidement regretter, au point de surement ne plus savoir quoi dire. De plus, il aurait très, très vite découvert, la véritable personnalité de Carry. Il aurait vu la Carry méchante et moqueuse. La Carry froide et agressive. La Carry qui avait ce don de mettre les gens plus bas que terre quand elle le voulait. C'était donc, véritablement, heureusement pour lui.

Le sourire au lèvre, le blondinet se décida enfin à parler. Il déclara légèrement hésitant, qu'il n'allait pas l’embêter plus longtemps pensant qu'elle voulait surement prendre du temps pour se familiariser avec la chambre, y ranger ses affaires. Lui, avait décidé de partir et d'aller prendre le soleil. Puis, il lui proposa d'aller avec lui si elle le souhaitait. Ce gars était incohérent. Il partait pour la laissé tranquille, mais il lui disait qu'elle pouvait le suivre ? Incompréhensible. Mais bon, ça partait surement d'un bon sentiment.
Après ça, il écrivit vaguement quelque chose sur un bout de papier qu'il laissa sur son bureau accompagna son geste d'un "On sait jamais, si tu as besoin de quelque chose."
Rangeant son calepin, il alla rapidement récupérer quelque chose sous son lit que la jeune fille ne parvint pas à identifier et sortit après avoir lancer un très agréable sourire à sa nouvelle colocataire. Le blondinet avait disparu, pour un moment.

Carry était à présent seule dans sa nouvelle chambre. Elle en profita pour ranger rapidement ses effets personnels, faire un petit tri et alla regardait par la fenêtre. Cool, la vu était sympa, on avait une vue sur l'extérieur, comme dans son ancienne demeure. Tant mieux. Elle était contente de ça. Et de son colocataire aussi en fait. Elle aurait pu tomber sur un abruti fini, ou une fille sans intérêt. Elle ne disait pas que Mikah, l’intéressait mais au moins, il avait l'air calme, posé, pas trop foufou, et elle était pratiquement sure d'être complètement tranquille même quand il serait là. C'était donc, une bonne chose.
Attrapant son téléphone, elle pianota sur le clavier un message à sa mère. Même après la conversation qu'elle avait eu et surtout à cause de celle là, elle savait qu'elle devait s’inquiétait. Son devoir de fille étant de la rassurer, elle écrivit : "Mum, tout est okay. Je suis installé, il est sympa, et jeune ! Tout roule pour moi. On se tient au courant. Embrasse les deux démons pour moi. Salut."

Musicien. Ouais, elle l'aurait vu plus musicien que danseur .. Ou pas en fait. Elle avait peut être dit ça sur le coup, pour meubler un peu la conversation. Pour éviter les blancs ... Carry avait cette difficulté de parler avec les autres, au bout d'un moment, elle ne savait plus trop quoi dire. Au risque de se répéter; le social c'était pas son truc du tout, du tout.
Quand elle lui fit part de sa pensée, Mikah sembla surpris. Il avait arquait un sourcil et avait préféré ne rien dire et seulement répondre a la question qui lui avait été posée soit, "Tu danses depuis longtemps ?".

" Oh ça doit bien faire trois ou quatre ans. J'ai très vite appris tellement j'adore ça. Si tu veux, je pourrais t'apprendre quelques pas...Pas tout non plus, juste assez pour que tu ne te sentes pas trop perdu lors d'un bal ou d'une fête.

Que ... Qu-Quoi ? Lui apprendre ? Oula, s'il le voulait vraiment, il avait du pain sur la planche. Mais elle, le voulait-elle ? Au fond, savoir danser ou pas, elle s'en fichait. Quand elle allait en soirée c'était pour boire un peu, et trouver de quoi se divertir le reste de la nuit. Pas de danser comme une tarée au rythme de la musique sur la piste de danse. Non, c'était pas son style.
En plus, elle n'allait jamais à des bals où ceux qui ne dansaient pas avaient l'air stupide. La preuve, quand le bal de promo aurait lieu, elle comptait allé boire un coup en ville, a la place de s'y rendre. Franchement pour voir des pingouins en costard et des pouffiasses trop maquillées. Non merci!

Déclinant poliment sa proposition, elle lui demanda s'il dansait lors de spectacle ou dans la rue. Oui dans la rue. Y'en avait qui le faisait, qui faisait des minis spectacle dehors, sur des places, au yeux de tous. Parfois, certain avait des casquettes qu'il tendait au spectateur pour récolter de la monnaie, parfois, d'autre faisait ça seulement pour le plaisir. Lui, par exemple. Le blondinet répondit qu'il ne dansait que pour lui, pas de spectacle rien. Et c'est la qu'elle se mit a le trouver complètement con.
Apres tout la danse, c'était quelque chose de visuel, non ? C'était quelque chose a regarder, et cet imbécile, par simple timidité il ne se montrait pas. Mais bon, peut être qu'il était nul et qu'il avait honte? Non, ce n'était pas possible, puisqu'il était dans cette confrérie pour ça, pour la danse. M'enfin, la jeune fille ne releva pas. Inutile d'ajouter quoi que ce soit.
De toute façon, il enchaîna lui alors ...

"-Et toi ? C'est quoi ton "grand talent" ?

Son "grand talent" ? Pouvait-on réellement parler de talent ? Le fait de jouer de plusieurs instrument et de chanter était-il un talent ? Peut être, mais en tout cas, Carry ne le voyait pas de cet œil.

"Oh, moi je n'ai pas de talent particulier."

Il allait se demander, forcément, ce qu'elle foutait chez les Alpha. Et s'il se posait la question, -a laquelle la réponse de l'australienne sera toujours la même- il n'avait qu'à regarder autour de lui. Il verrait sûrement la guitare près du lit.

Le souvenir des mauvais moments passés en Australie refaisait surface dans l'esprit de la jeune demoiselle. L'évocation de Cairns avait tout déclenché ! Boh ... C'est pas comme si ça la touchait personnellement ... En fait, elle avait apprit à supporter ce qu'elle vivait la bas, elle s'était forgée une carapace, un bouclier qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Une personne froide et distante avec tous ... Le recul important qu'elle avait sur les situations compliquées, difficiles et chiantes venait sûrement de son enfance tout aussi emmêlée... M'enfin, la n'était pas le sujet. Carry, repensant à tout cela, observa un peu autour d'elle, ou plutôt autour de Mikah, pour finalement arrêter son regard sur un calepin posé sur le bureau derrière le jeune homme. Faisant semblant de s'y intéressait, elle questionna le blondinet si c'était pour cette raison qu'il était dans cette confrérie. Si c'était pour la manière dont il dessinait, dont il crayonnait. Ce à quoi, il réagit normalement. On aurait pu s'attendre à ce qu'il soit mal à l'aise, honteux de ce qu'il avait reproduit. Et bien non. En fait, il avait juste suivi le regard brun de l'adolescente pour ensuite poser le sien sur celle ci. Sa réponse était légèrement ... Confuse.

" Non enfin si je dessines mais ce n'est pas mon talent premier. Euh...D'ailleurs ce n'est pas vraiment un talent, c'est juste un passe temps comme ça. Je sais qu'on m'a souvent dit que je dessinais bien mais c'est que, c'est quand même pas pour ça que je suis chez les Alpha."

Il marqua une pause. Sans doute parce que lui aussi, avait remarqué qu'il commençait a s'égarer. Pour se reprendre, il s'écarta légèrement de sa chaise, rapprocha un cadre du calepin et indiqua à la nouvelle Alpha qu'il reproduisait seulement un portrait de sa mère qui, étant honnête, était incroyablement bien réussi. S'il n'était pas dans la confrérie pour son dessin, et bien il aurait pu. Cette ... Ce dessin le rendait étrange, il avait l'air mélancolique. Peut être que sa mère était restée en Australie et lui manquait ? De toute façon, ça ne la regardait pas... Elle n'aimerait pas que lui, la questionne sur sa famille. Elle décida donc de ne rien demander. En fait, elle n'en aurait pas eu le temps puisqu'il lui demanda, contre toute attente, ce que Carry, oui Carry en pensait. Quoi ? Il lui demandait réellement son avis ? Bizarre ...

"C'est très jolie. Très ressemblant et donc réussi je suppose... Je ne sais pas, je suis une quiche en dessin -faux- comme en danse d'ailleurs ..." -vrai !.

Bon, elle n'était pas une "quiche" dans ce domaine. Elle s'en sortait bien .. Enfin, elle se débrouillait quoi. Si elle se concentrait, peut être qu'elle pouvait faire de jolies choses. Mais elle ne prenait pas de temps pour ça.
Lui annonçant qu'elle était une piètre danseuse, elle trouva enfin, une différence entre eux deux ! La danse ! S'il n'était pas un Alpha pour le dessin, il en était un pour la danse. Et bien ... Espérons qu'il ne lui prenne pas l'envie de faire ses mouvements dans la chambre ...

"C'est bizarre ... J'aurai juré que tu étais .. Musicien .. Comme quoi, les apparences sont trompeuses ... Tu danses depuis longtemps ? Moi je ne sais même pas aligner un pas devant l'autre alors danser ... On m'a dit une fois que j'avais deux pieds gauches alors ... Moins je danse, mieux je me porte !"

Ça c'était la pure vérité ! Danser était un calvaire pour l'adolescente ! Elle n'osait même pas penser au bal qui risquait d'y avoir dans l'établissement. En tout cas, a moins que quelqu'un arrive a trouver les meilleures arguments qu'ils soient pour la convaincre, elle n'irait pas ! C'était hors de question !

"Tu fais des spectacles ? Ou alors, tu danses dans la rue peut être ?"

C'est fou ce que c'était pénible de faire genre, on s'intéresse ...

A lire !:

Faire comme chez elle ? Pas de soucis, il ne fallait pas le lui dire deux fois. Le message était bien passé et n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Loin de là ! Pour tester un peu à quel point elle pouvait "faire comme chez elle", elle demanda si ça le gênerait si jamais , elle en venait à se balader en petite tenue sous prétexte qu'elle ne supportait pas les vêtements. Belle connerie, hein. Foutaise, mais pas vraiment en fait. C'était vrai, il arrivait des moments où ça la gonflait de porter un slim trop serré ou un t-shirt trop ample. Étonnement, il se mit à rire. Bon ouais, à bien y regarder, c'était drôle, mais elle, elle ne s'en rendit pas compte et se disait simplement qu'il n'avait pas le même sens de l'humour. C'était sans doute pour ça qu'elle le trouvait stupide. Elle pensait qu'il avait l'air con à rigoler pour si peu m'enfin ... Pour répondre à sa question, le jeune Mikah lança d'un ton qui avait l'air satisfait, et elle se demandait pourquoi -avait-elle dit quelque chose de bien ?-:

"Oh bah ... Non, tu fais comme tu veux, si cela peut te faire sentir à l'aise, n'hésite pas."

Elle hallucinait ou il s'en foutait complètement qu'elle se foute à poil en sa compagnie ? Ça devait être dû à son jeune age, à son inexpérimentation et à son innocence encore trop propre et intact. Il semblait donc à première vu, pas intéressé par la demoiselle ... Et, bien, pour être honnête, ça la rassurait. Enfin, rassurait n'était pas le mot, mais elle se disait qu'elle ne risquait pas de se faire agresser en pleine nuit par un mec affolé à la vu d'une petite culotte. C'était peut-être une bonne chose quoi que ... Ça risquait de manquer d'animation si elle ne l'attirait pas et que ce n'était même pasl a peine de jouer un peu côté séduction avec lui. Mais bon ... Elle ne pouvait pas plaire à tout le monde, et heureusement !

Comme elle débarquait pour la première fois dans cette chambre qui devenait en partie la sienne, elle prit l'initiative de mettre en place et donc, de faire son lit et pour que tout cela aille plus rapidement, elle demanda au blondinet un coup de main, qu'il accepta de lui donner volontiers. Après, valait mieux mettre sa nouvelle colocataire dans sa poche plutôt que de l'avoir dans le collimateur ou pire ... que ce soit elle, qui l'ait lui dans le viseur. Leur entreprise fut vite achevée et le matelas fini recouvert des draps et de la couette qu'elle n'utiliserait jamais -sauf en cas de grand froid éventuellement. Bon, histoire de savoir vite fait à qui elle avait à faire, elle questionna l'adolescent sur sa provenance, et ce qui l'avait fait venir jusqu'à Wynwood. Puis, ne souhaitant pas avoir le droit au fameux "et toi ?" qui souvent était plus forcé et utilisé question de politesse et non pas par intérêt, elle donna quelques détails sur elle.

"Sydney pour moi. J'y ai vécu jusqu'à mes seize ans et j'me suis envolée en atterrissant ici, dans cette école. Miami, c'était pas mon premier choix mais bon ... Le fait qu'il y est Wynwood, ça me permettait de bosser un peu mes études et d'être loger tranquille sans trop me torturer la tête sur les soucis de la vie, même si l'argent de papa était là au cas où ... Faut dire que c'est pas ce qui manque !'

C'était clair, Wynwood n'était qu'un moyen pour Carry de vivre encore quelques années paisiblement et d'obtenir au moins son bac qui n'allait pas tarder à tomber d'ailleurs. Elle était là, à Miami par soucis de tranquillité et c'était tout. L'avenir était le cadet de ses problèmes. Lorsqu'elle évoqua le comment du pourquoi, elle était arrivée à Miami en lui épargnant les plus grosses parties de son histoire qui ne le regardait de toute manière en aucun cas, il écarquilla les yeux et son sourire toujours présent s'élargit davantage. Elle ne comprit pas tout de suite mais tout pris un sens quand il accompagna l'expression de joie de son visage par ce qu'elle prit pour une explication mais qui était en réalité seulement la réponse à la question qu'avait posé la brunette deux minutes auparavant.

"Hey, moi aussi je viens d'Australie ! Oh euh sauf que moi je viens de Cairns si tu connais. C'est une petite ville cotière mais super sympa. A vrai dire, je n'ai jamais voulu quitté l'Australie. Toute ma vie, elle est là-bas ! Seulement je n'ai pas eu vraiment le choix."

Cairns ... Si elle connaissait ... Bien évidemment qu'elle connaissait. Enfant, elle y était traînée chaque été et même en plein hiver quand son père décidé que l'australienne devait passer un bon moment chez ses grands parents qu'elle n'aimait pas. Ils ne l'appréciait pas non plus. Après tout, elle avait ruiné la vie de leur fils. Ils pensaient comme le père de celle ci. Qu'elle avait gâché leur vie en naissant. C’était un calvaire d'aller là-bas et elle gardait un très mauvais souvenir de cette ville qui aurait pu être "sympa" comme il disait et vu sous un autre angle. Franchement, le fait que tout les deux soient du pays des kangourous était étonnant. Combien y avait-il de chance pour que cela arrive ? Excellente question mais celles-ci devaient être minimes. Après, ce n'était pas une raison pour devenir cul-et-chemise avec lui. C'était même hors de question ! Selon lui, toute sa vie était là-bas. Normal, si comme elle, il y était né et y avait grandi. Pourtant, si lui n'avait pas voulu partir, c'était justement parce que les premières années de sa vie à elle y étaient qu'elle avait levé le camp et mit les voiles, laissant derrière elle ce qu'elle voulait le plus oublier.

Le voyant s'assoir sur la chaise face à son bureau, elle remarqua que sur celui ci se trouvait un calepin avec un crayon et à côté un casque de musique. Encore une foi, elle allait faire mine d'être sympathique et d'éviter de faire la sauvageonne et même si elle savait qu'elle le ne bernerai pas longtemps avec son faux air gentil, elle l'utilisait quand même. Pointant du doit le cahier elle demanda "Tu dessins ? C'est pour ça que t'es chez les Alpha ? Ton côté artistique, c'est ça ? C'est ton coup de crayon ? Tu dessinais quoi avant que je ne débarque ?"

Si elle était seulement là depuis une ou deux semaines, lui, lui apprit qu'il vivait ici depuis le mois de décembre passé. Il lui expliqua qu'au moment où il avait mît les pieds dans cette école, il y avait eu un bal à l'occasion de Noël. Alors il y avait vraiment ce genre d'événement dans ce grand établissement prestigieux ? Des bals de promotion, ou pour des dates spéciales. C'était des choses qu'elle n'avait jamais connu enfin ...il y avait les galas dans lesquels la traînait son père mais ça ne devait pas être pareil. Le souvenir qu'elle en avait ? C'était pas le meilleur de son enfance, c'était ennuyeux. Elle était constamment présentée à des gens de la haute, des riches, snobes et imbu de leur personne. C'était tout ce qu'elle ne souhaitait absolument pas au gosse de riche et à elle même; devenir comme ces adultes horriblement sans intérêts.
Puis, elle demanda, tout en connaissant la réponse, si c'était dans le lit qu'elle pointait du doigt et qui, à première vue n'avait jamais été occupé qu'elle allait dormir chaque nuit jusqu'à on ne savait quand.Sur le visage du jeune homme, apparut un sourire moqueur et il lança: "Bah oui, tu vas pas dormir par terre !"

Ça c'était pas faux... Même si elle le savait et puisqu'elle le savait d'ailleurs, sa question était complètement inutile, abrutie, stupide et tout un tas d'autres adjectifs qui ramenait tous au fait qu'elle n'aurait tout simplement du ne rien dire. Elle enchaîna donc en lui disant qu'il ne devait pas s'inquiéter, qu'elle ne le dérangerait pas -sauf si lui le faisait- et qu'elle risquait de ne pas rentrer très souvent. Elle avait usé d'un ton froid qui se voulait au départ rassurant. Il était bizarre et difficile à interpréter mais Mikah fut surpris et ne répliqua pas. Il haussa les sourcils. Elle continua donc en précisant qu'elle ne faisait rien ni d'illégal ni de louche, ce à quoi il lui répondit de se relaxer. Pourquoi disait-il cela? Elle était parfaitement relax et détendue. C'était juste histoire qu'il ne se fasse pas de fausses idées. Elle s'en foutait un peu mais bon. Ce garçon était incroyable, il ne perdait jamais ce joli sourire qui étirait son minois, même pas face au regard persistant de sa nouvelle colocataire, incarnation de la froideur en personne. Il continua alors en lui déclarant qu'au contraire de ce qu'elle pensait, il était plutôt content de l'avoir comme compagne de chambre. Il lui fit ensuite comprendre qu'il n'était pas du tout du genre à juger les gens sans les connaître.

Une fille bien ? Avait-elle bien entendu ? Il trouvait qu'elle avait l'air d'une fille bien... Et beh, ça se voyait qu'il ne la connaissait pas et qu'il ne se référait qu'à sa tête. Et si c'était le cas, il allait falloir qu'elle remédie à cela! C'était hors de questions que les gens se disent en la voyant qu'elle avait une dégaine aimable et facile à aborder. Impossible. Il précisa -comme si c'était une nécessité- qu'il n'était pas un maniaque qui observait la vie des autres au point de tout savoir de leur vie et de leur emploi du temps. Et dire que ça existait ... C'était à en faire froid dans le dos.

Après une pause, il fini par faire un clin d'œil à Carry et lui dire qu'elle devait faire comme chez elle. Il aurait franchement du s'abstenir parce qu'il venait de rappeler à l'australienne que la notion de "chez soi" n'était pas la plus claire du monde pour elle. Déjà que dans la maison Chainsaw, où elle avait grandi, elle avait réussi à ne plus se sentir chez elle, c'était compliqué de trouver son nid, même si elle se disait très souvent que partout ailleurs était mieux que là-bas et c'était vrai, sinon pourquoi serait-elle partie ?
Pour la demoiselle, faire comme chez soi, ça incluait prendre ses aises, se balader en petite tenue si on le voulait et faire ce qu'on voulait quand on le voulait.

"Ok Ok. Et si je venais à me balader en culotte, ça te gênerai ? Parce qu'en fait, je supporte pas d'être cloîtrer dans des vêtements, surtout quand les temps se fond chaud. Je ne suis pas mécontente d'être la, j't'assure, j'disais juste ça pour toi, c'est tout."

Le soleil qu'il faisait dehors réchauffait considérablement la pièce, ce qui poussa la jeune musicienne à attacher ses cheveux en un chignon flou. Ce qui lui allait tellement bien en plus. Ce côté abstrait ajoutait à son charme naturel et le trait noir qui soulignait ses yeux la rendait plus sombre et impassible qu'elle ne l'était déjà. Pourtant, son regard en devenait plus intense et perçant. C'était un de ses regards dans lesquels on plongeait et où on se perdait facilement. Elle en jouait à l'occasion, ça pouvait lui servir ou la distraire, ça dépendait de la victime.
Se retournant vers son nouveau lit, elle attrapa les draps encore pliés et demanda un coup de main au blondinet. Chacun tenait une extrémité du tissu et étendait celui ci sur le matelas avant de le border avec.

"Et donc du coup, t'es arrivé en décembre et tu viens d'où ? Qu'est ce qui t'as emmené ici ?"

C'était pas que ça l'intéressait, mais bon ... Ils allaient quand même vivre ensemble pendant un bon bout de temps alors autant faire mine de vouloir apprendre à le connaître. Avant qu'il n'ajoute et ne réponde quoi que ce soit et ainsi, prononce le fameux "et toi?", elle trouva utile d'apporter les précisions nécessaire -ou pas- la concernant sans pour autant trop en dire puisque ça ne le regardait pas vraiment.

"Sydney, pour moi. J'y ai vécu jusqu'à mes seize ans et j'me suis envolée en atterrissant ici, dans cette école. Miami, c'était pas mon premier choix mais bon ... Le fait qu'il y est Wynwood, ça me permettait de bosser un peu mes études et d'être loger tranquille sans trop me torturer la tête sur les soucis de la vie, même si l'argent de Papa était la au cas où ... Faut dire que c'est pas ce qui manque!"

Voilà, ça suffisait amplement, de tout manière ça ne lui servirait à rien d'en savoir plus et ça ne devait pas l'intéressait plus que ça. Ce n'est pas parce qu'ils allaient partager une chambre qu'ils devaient se raconter le moindre détail de leur vie. Fallait pas abuser non plus.

L'un en face e l'autre, ils se détaillèrent vaguement en même temps. Pour détendre légèrement l'atmosphère, Carry avait demandé au jeune homme s'il venait de sortir du lit, avec une pointe d'humour. Celle ci n'avait pas eut l'air de fonctionner puisqu'il dit, hésitant "Oh euh non c'est juste que ... Je n'étais pas sur d'avoir entendu toquer."
Et beh... Il n'avait vraiment pas l'air très éveillé celui là. Ne pas être sûr que quelqu'un frappe à sa propre porte, faut le faire quand même ! Mais bon... Elle n'allait pas répliquer puisqu'en fait elle n'avait même pas percuté. Du coup sans trop avoir fait attention, elle se présenta et à son tour, lui, fit pareil. Mikah, c'était plutôt cool comme prénom pour un garçon. Ça sonnait bien. Deux petites syllabes comme Carry. Gentiment, il lui demanda d'entrer dans la chambre qui était à présent aussi un peu la sienne et proposa son aide pour porter le peu qu'elle avait à l'intérieur. Aide, qu'elle accepta avec plaisir mais surtout par politesse puisqu'elle n'avait pas vraiment besoin. Le gars avait un joli sourire sur le visage dévoilant ses dents blanches. Il avait une bonne bouille, attendrissante limite. Une fille au cœur d'artichaut aurait sûrement succombé aux charmes de ce beau garçon. En une seule fois, ses affaire se trouvaient toute près de son nouveau lit. Carry analysa rapidement le lieu. C'était plus grand qu'elle ne se l'imaginait. Ça ne changeait d'ailleurs pas beaucoup de ses anciens appartements. Il y avait juste un peu plus de place, un lit en rab´ et de quoi mettre plus de vêtements juste de quoi ranger les fringues et autres d'une seconde personne. Même les conneries pouvait s'y ranger. Alors qu'elle faisait sa petite inspection statique -puisqu'elle ne bougeait pas- son nouveau colocataire lui demanda depuis combien de temps elle était à Wynwood. Excellente question ... Depuis quand était-elle ici ? Dans ce lycée ? Une semaine ? Ou peut être deux semaines ... Elle hésita d'abord à répondre car elle n'était pas sur de ce qu'elle devait dire, puis finalement ...

"Boh ... Une semaine ... Ou quinze jours à peu près, je sais plus trop."

Elle avait l'air un peu conne, mais elle ne s'en rendait pas compte. Tant mieux. En même temps, elle n'avait pas plus que ça prêter attention aux heures et aux jours qui passaient : aucun intérêt. La vie défilait plus ou moins vite selon les cours et les activités qu'elle faisait et celle qu'elle ne faisait pas. Parfois, glander occupait presque -et souvent- plus que de faire quelque chose alors ... Elle foutait donc rien ou bien pas grand chose. Elle ne poussait jamais dans l'effort. Après quelques instants, elle fixa un des lits qui, elle le devina était le siens. Elle posa tout de même la question.

"Je suppose que c'est là que je vais dormir, non ?"

Elle demanda tout en connaissant la réponse mais ça le faisait pas d'arriver et de se poser comme si elle avait vécu là la toute sa vie et comme si c'était son chez elle. C'était un peu si nouveau havre de paix, même si elle devait le partager, ça lui était complètement égal. Tant qu'il ne m'emmerde ut pas avec ses lois à deux balles et autres tout allait bien se passer -ou du moins, elle essayait de s'en persuader. Faut dire qu'avec elle tout pouvait arriver, fallait vraiment s'attendre à tout et à n'importe quoi.
Elle était presque désolée d'avance pour lui et ce qu'éventuellement elle allait lui faire subir. Le perdant dans l'histoire c'était Mikah, pas elle, puisque c'était lui qui allait devoir la supporter, elle et son caractère de cochon. Elle était horriblement difficile à vivre, sa mère le savait, ses frères le savait et elle aussi, était au courant. Elle ne tentait même plus de s'en cacher et encore moins de se contrôler. Elle était comme elle était et elle ne changerait sûrement pas pour sa famille et encore moins pour un type avec qui elle allait devoir vivre.

"Ok ... Tu dois être dégoûté et je comprends. Devoir partager sa chambre du jour au lendemain avec une parfaite inconnue et surtout moi, c'est pas le mieux qui puisse t'arriver, je sais. Mais t'as pas à t'en faire et puis... T'aura qu'à faire comme si j'était pas la, moi ça me va. De toute façon, je serai souvent absente. J'suis du genre à traîner dehors et à ... Oublier, ouais on va dire ça, oublier de rentrer."

Malheur ... Quelles idées allait-il se faire d'elle. Il pouvait tout interpréter avec ce qu'elle avait dit. Il pouvait se dire que n'était une prostituée ou bien une droguée ou encore une personne malhonnête aux fréquentations et aux activités douteuses. S'ils avaient été un an et demi plus tôt, elle n'aurait eu aucune excuse puisqu'a ce moment, elle vivait une période de sa vie composée de grand n'importe quoi et surtout de grand n'importe qui. Ça correspondait à une page qu'elle avait décidé de tourner.

"J'fais rien de mal hein, j'suis pas une pute ou un truc dans le genre. J'passe juste certaine de mes nuits avec des potes et je m'amuse c'est tout. Vas pas t'imaginer n'importe quoi! T'es pas tombé avec une folle bizarroïde qui fais partie d'un gang ou je ne sais quoi, je te rassures.."

Sincèrement, elle s'en foutait de ce qu'il pensait d'elle. Elle seule savait vraiment ce qu'elle avait fait et qui elle était réellement. L'avis des autres m'importait peu, c'était pas important.

Tous ses habits étaient dans son sac, comme lors de son arrivée à Wynwood, sa guitare était dans sa house et tous ses bouquins - que ce soit de cours ou autres - ainsi que ses cahiers et tout ce qui traînait en reste étaient dans un carton. Faut dire que ses affaires ne prenaient pas énormément de place, c'est son nouveau colocataire qui allait être rassuré. Parce que oui, aujourd'hui, elle déménageait. Fini la chambre en solitaire, le temps d'être accepté dans une confrérie. Elle avait été informée que désormais, elle faisait partie de la maison des artistes, les Alpha Psi et que, par conséquent, elle devait loger dans le bâtiment qui était dédié à ses membres. Elle l'avait su seulement la veille à la fin des cours, mais avait tout préparé juste ce matin en se levant. Après tout, c'était samedi, elle avait largement le temps. Mais au fond, plus vite, c'était fait, plus vite, elle pouvait aller prendre l'air donc ... Elle avait fait rapidement. Cependant, elle avait décidé de ne pas non plus se pointer dans la chambre de ce coloc' encore inconnu à neuf heures. Peut-être qu'il n'était pas du matin... Après tout, elle ne savait rien de lui, à part que c'était un mec, qu'il s'appelait Mike, ou Mikaël - ou du moins quelque chose dans le genre - et qu'il faisait aussi parti des Alpha Psi, ce qui était logique en fait. Le pauvre d'ailleurs, il aurait pu tomber sur n'importe qui mais non, il avait fallu que ce soit elle qui partage sa chambre. L'associable, la grande gueule. Magnifique ... Il n'avait pas de chance, vraiment. M'enfin, s'il le fallait, ils ne se croiseraient que très peu, s'il était comme elle du moins, sûr qu'ils ne se verraient que le soir et encore, si elle n'était pas dehors, on ne sait où, avec on ne sait qui.
Il était à peine neuf heures dix. Elle s'était dite, qu'elle n'irait à sa rencontre qu'aux alentours de dix heures et demi ou onze heures au plus tard. Mais elle n'avait rien à faire en attendant. Elle n'avait pas envie de glander pendant une à deux heures, elle voulait bouger.

Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, son smartphone sonna. Elle soupira. Qui ça pouvait bien être à cette heure-ci ? Sa mère. Elle soupira une nouvelle fois. Bizarre, elles qui ne s'appelaient jamais, qu'est-ce que soudainement, elle lui voulait ? Elle n'avait pas envie de décrocher, qu'autant plus que lors de leur dernier coup de fil, elles s'étaient quittées en mauvais termes. D'un côté, elle savait très bien qu'elles ne pouvaient pas rester longtemps fâchées l'une avec l'autre, mais elle n'aimait pas céder à chaque fois. Sa mère savait parfaitement s'y prendre pour se réconcilier, ce qui agacé la demoiselle. Même si elle ne voulait pas lui parlait, elle pouvait s'attendre à se retrouver ce soir avec une vingtaine de textos inquiets et un minimum de dix appels manqués accompagnés forcément de trois ou quatre messages vocaux qu'elle préférait éviter d'entendre. Finalement, elle se résigna.
"Oui ?"
Ce simple mot résonna froidement dans l'appareil. Il fut suivi d'un blanc puis d'une voix hésitante.
"Carry, tu vas bien ? Je voulais m'excu ..."
Sa mère n'eut pas le temps de finir puisque la jeune fille interrompue.
"Arrête maman. Qu'est-ce que tu veux ?"
Cette conversation n'avait rien d'une discussion entre une mère et sa fille, bien au contraire, c'était froid et sans envie. En tout cas, du côté de la brunette. Elle avait cette sale habitude d'être distante avec tout le monde, même avec sa famille - pourtant elle les aimait beaucoup - et surtout avec son père.
"Je voulais de tes nouvelles, comment ça se passe le lycée, les amours. Tu as rencontré quelqu'un ?"
Okey, ça devenait n'importe quoi. Qu'elle se renseigne sur les cours d'accord, mais sur les fréquentations de sa fille ... Non, c'était pas possible.
"Le lycée, c'est normal et pour le reste, ça ne te regarde pas. Et toi, toujours cocue ?"
Un enfant n'est pas sensé parler comme ça à ses géniteurs, mais la demoiselle en voulait à sa mère de rester avec le type qui depuis toujours, s'amuse à aller voir ailleurs, la laissant seule à la maison avec ces trois enfants. Sa question était directe et certainement cruelle, mais elle n'avait à aucun moment cherché à être agréable. Aucune réponse ne vint, l'Alpha Psi savait qu'elle avait touché un point sensible. Elle insista en prononçant un "Alors?" percutant. Toujours rien, juste une respiration.
"Très bien, je suppose que ça veut dire oui. Si tu n'as rien d'autre à me dire, je te laisse, j'ai des cartons à porter."
"Des cartons ? Tu quittes Wynwood sans m'en avoir parlé ? Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ?"
"Non du tout, je passe juste d'un bâtiment à un autre, pour mieux m'intégrer au gens du groupe."
"Ah d'accord. Tu sais si tu seras avec quelqu'un dans ta nouvelle chambre ?"
"Oui"
Elle ne donna aucun détail, d'abord puisqu'elle n'en avait pas réellement et aussi puisqu'elle savait qu'elle allait être questionné aussitôt. Elle connaissait trop bien sa mère.
"Et tu sais qui c'est ? Tu la connais ?"
"Non, je ne le connais pas."
Carry avait légèrement appuyé le "le" pour que sa mère comprenne qu'il ne s'agissait pas d'une colocatrice mais plutôt d'un colocataire. Ce qui marcha vu le cours silence qu'il y eut.
"C'est ... C'est un garçon ? Tu vas dormir dans la même chambre qu'un garçon ?"
Voilà, c'était parti ... Elle allait avoir le droit à toutes sortes de truc sur "sortez couvert" et compagnie.
"Maman, je dois vraiment y aller là. Ne t'en fais pas j'ai tout ce qu'il faut si c'est ce qui t'inquiètes et de toute façon, je ne saute pas sur tout ce qui bouge hein ! Sur ce, salut !"
Elle raccrocha et poussa pour la troisième fois, un soupir, mais de soulagement cette fois. Heureusement qu'elle avait coupé court, sinon elle y serait encore. L'appel avait duré plus qu'il n'en avait l'air. Trente minutes, tout de même. Après cette conversation, elle n'avait plus vraiment envie de sortir. Son ordinateur n'étant pas enfoui dans son sac ou au fond du carton, elle décida d'aller faire un tour sur le web, puisque ça faisait un petit moment qu'elle ne l'avait pas fait. Peut-être y avait-il de nouveaux logiciels à télécharger. Elle n'éteignait jamais son pc, celui-ci était donc constamment en train de charger des séries ou des films. Fallait bien trouver de quoi passer le temps ici. Au final, elle se dit que jouer un peu à un des nombreux mmorpg qui traînait sur son disque dur, l'occuperait un bon bout de temps. Ce qu'elle fit.

La guitare dans le dos, le sac par-dessus et le carton dans les mains, elle sortit après avoir vérifié qu'elle n'avait rien oublié. Elle avait tout pris, elle était prête. Elle tourna donc la clef dans la serrure une dernière fois et partit. Traversant les couloirs, elle marchait normalement et portait ses affaires avec facilité, parce qu'il n'y avait pas grand chose de toute manière. Il n'y avait pas beaucoup de monde au sein de l'établissement, ce qui n'était pas étonnant vu le temps qu'il faisait. Tout devait être à la foire ou sur la plage en train de prendre le soleil.
Si elle se souvenait bien, elle devait se rendre dans le bâtiment des Alpha Psi et, une fois là-bas, rejoindre la chambre numéro sept. Ce n'était pas bien compliqué, puisqu'en une quinzaine de minutes, elle y était. Devant la porte, elle posa le carton qui encombraient ses bras et regarda ce qui était inscrit sur le pan de bois. "Chambre n°7. Mikah Low & Carry Chainsaw". Le type s'appelait donc Mikah. Elle n'était pas loin, elle qui pensait à un prénom du style Mike ou Mikaël. A présent s'offrait à elle, deux possibilités. Soit elle entrait en oubliant les bonnes manières et dans ce cas tout commençait mal, soit elle toquait poliment et attendait que son coloc' vienne lui ouvrir. Elle opta pour la seconde option sans pour autant avoir la certitude qu'il était là et au pire s'il n'y avait personne, elle s'installerait seule. De toute façon, il devait être prévenu de son arrivée. Se débarrassant des poids qui pesaient sur sa colonne vertébrale, elle frappa trois coups à la porte. Pas de réponse. Peut-être n'avait-il pas entendu. Passant une main dans ses cheveux, elle allait récidiver quand la porte s'ouvrit sur un jeune homme blondinet plutôt mignon. Il semblait surpris. Peut-être l'avait-elle réveillé ou bien ne s'attendait-il pas à la voir si vite. Un léger malaise s'installa et pour éviter qu'il ne s'éternise, Carry lâcha :

"Beh alors, tu sors du lit ou quoi ?"

Puis, fit un effort considérable pour paraître aimable et souri comme elle pu. Ses lèvres, joliment dessinées s'étirèrent faiblement.

"Moi, c'est Carry, ta nouvelle coloc'. Enchantée."

Boh, ce n'était pas le top, mais c'était quand même mieux que rien ...