Je vais faire de toi une vraie princesse > Jiji ♥︎

Jenny avait l’air outrée lorsque je lui annonçais que Jewel avait belle et bien griffé ma voiture. Cette gamine capricieuse s’était sans doute mis en tête qu’étant donné que j’avais de l’argent, elle pouvait se le permettre. Elle avait débarqué comme une furie en m’accusant de lui avoir « voler » son frère. En quoi ? Chacun sa place, non ? J’étais la copine de Nathan, je le connaissais depuis plus longtemps qu’elle et elle se permet de débarquer, sans sonner ni prévenir personne, et débarquer pour faire sa crise d’adolescence. Autant avant Jewel était une petite demoiselle que j’appréciais beaucoup, autant maintenant son air de petite princesse capricieuse me tapait sur les nerfs. Je ne savais pas trop ce qu’en pensait Jenny, en même temps elle n’était pas obligée de penser la même chose que Nath et moi et je ne lui en tiendrait certainement pas préjudice si elle appréciait la capitaine des Cheers. Je lui avais ensuite parlé de mes projets d’avenir, Harvard et tout ce qui s’en suivait. Je savais que je devais faire un choix dans tout ce que j’entreprenais et mes choix s’étaient portés sur mes études, Nathan et le mannequinat. Evidemment, je comptais bien venir rendre visite aux filles de temps en temps, l’année prochaine, mais je ne serai plus considérée comme une Eta Iota.

Finalement, j’en arrivais là ou je voulais aboutir : ma place de chef. Je ne voulais pas la laisser à n’importe qui et à mes yeux, Jenny était la mieux placée pour reprendre le flambeau, d’autant plus qu’elle m’avait secondé pendant plusieurs moi et ce, à la perfection. J’estimais que c’était à elle de devenir la reine de Wynwood, elle qu’on devait respecter, elle qu’on devait reconnaître au bout du couloir sans vraiment la connaître vraiment, elle dont les Pi Sigma respectaient mieux que personne, comme ils le faisaient avec moi.

-Oh … Nina ! Bien sûr que j’accepte, je suis tellement touchée que tu me fasses confiance ! Et soulagée que tu restes parmi nous ! Je ferai tout pour la confrérie, et j’espère que tu me coacheras comme tu sais le faire avant que je reprenne la conf’ ! J’espère qu’on restera la même équipe de choc, malgré tous ces changements !

Je fus soulagée de sa réponse. Si jamais elle avait refusé, je ne savais pas du tout à qui j’aurais pu laisser les rennes de la confrérie parce qu’à mes yeux, seule Jennifer la mènerait à la perfection. Elle espérait que peu de choses changeraient et au fond, j’espérais aussi, mais finis par la rassurer :

« Je suis contente que t’acceptes, vraiment. Si t’avais refusé je ne sais pas à qui j’aurais pu laisser la confrérie. Jewel est trop jeune et les autres trop récentes. Sinon, j’espère que rien ne changera, il n’y a pas de raison. Enfin j’espère… De toute façon, je ne pense pas que le fait que, j’espère, Nathan, et moi ne soyons plus au lycée, changerait vraiment quelque chose, vous êtes toujours les bienvenues toi et Sasha et on ne compte pas déménager… Et j’ai pas envie de lâcher mon pi sigma. Le pauvre, il va devoir encore me supporter. » Terminais-je en souriant à ma meilleure amie

Jenny m’avait ensuite annoncé qu’à son tour, elle voulait me parler. Je lui demandais de quoi en ressortait cette soudaine envie et l’écoutais attentivement, mais lorsque l’hésitation s’empara de sa voix, je fronçais les sourcils. Elle me parlait de sa cousine et d’après son récit, c’était Alexandra, une gamine Khi Omikron que je ne pouvais pas supporter, mais malgré ça, je continuais d’écouter le récit de Jennifer. Plus elle en disait et plus ça s’avérait être douloureux. Plus elle parlait, plus elle devait se retenir de pleurer quand à la fin de son récit, des larmes perlaient sur ses joues. Je me déplaçais pour, dans un premier temps, m’accroupir en face d’elle :

« Jenny, tu dois faire la différence entre ta confrérie, l’école, wynwood et ta famille. Je sais que c’est une Khi et qu’en tant que chef je suis sensée te dire que tu dois la nier, ne pas lui parler, qu’elle ne vaut rien… Mais c’est ta famille. Elle a peut-être changé, mais elle est toujours ta cousine, ce lien avec ta maman. Tu dois privilégier ces instants et tant pis si les gens pensent quelque chose, ils peuvent comprendre qu’il s’agit de ta famille. Regarde, mon vrai père est un ancien chef Khi Omikron… Celui qui m’a élevé est ancien chef Pi Sigma et pourtant j’en renie aucun des deux. Toute l’école le sait, comme tout l’école sait que je m’entends bien avec l’adjoint des KO. C’est même un garçon pour qui j’éprouve énormément de sympathie et que j’adore. Avant, il y avait Zack, c’était aussi le chef des Khi Omikron. Au début je ne voulais le voir qu’en cachette, parce que je ne voulais pas qu’on sache que Nina Palmer fréquentait un Khi Omikron, jusqu’au jour où il l’a vraiment mal pris et m’a fait comprendre que je devais choisir entre son amitié et ma réputation. J’ai choisi son amitié et ça ne m’a pas empêché d’être qui je suis. Tu vois, tout ça ce sont des exceptions et je pense que ta cousine peut en être une aussi. »

Je marquais une pause et repris :

« Après si ce n’est qu’une histoire de famille, alors je pense que tu devrais peut-être être plus tolérante, prendre ton courage et tenter de garder cet unique lien qui te relie à ta maman. Dis toi que ce rendez-vous t’aidera à avancer, à accepter et puis les souvenirs, ça fait revivre les personnes disparues et parfois ça fait du bien »

Je me sentais un peu mal à l’aise. Je n’avais encore jamais vraiment vécu de perte dans ma famille. J’avais toujours ma maman, que j’avais nié pendant 7 mois et maintenant, je me retrouvais même avec deux pères. Je ne savais pas lequel des deux méritais le surnom « papa », bien que je continuais inconsciemment à appeler Peter de la sorte. Je me déplaçais et m’installais ensuite à côté de l’Eta Iota pour la serrer contre moi en guise de réconfort

« T’es forte Jenny, t’y arriveras quoi qu’il arrive »

Ce matin, je m’étais levée tôt, car comme tous les dimanches c’était entrainement. Ce matin-ci, l’entrainement avait été particulièrement intense et j’étais complètement exténuée. J’avais l’impression que mes jambes criaient leur douleur, tandis que mon dos me tirait quelques « aie ! ». Dès que j’étais rentrée, j’avais pris une douche et je m’étais écroulée sur le lit. Mais très vite, Nina pointa le bout de son nez ce qui ne m’avais pas déplut car je commençais à repenser à Alexandra et à craquer.

J’avais invité ma meilleure amie à entrer, à s’assoir et nous avons échangé quelques banalités : comment vas-tu, et ton entrainement … Je lui confirmai que j’étais exténuée, mais que j’ai contente de la voir, sur-ce elle ajouta

-J’imagine que Jewel peut être tordue parfois. Elle l’est bien pour griffer des voitures…

-Elle a griffé ta voiture ?!!

J’avais remarqué que Jewel était spéciale, en même temps avec toutes les histoires qu’il y a eu avec Nathan et tout … Mais qu’elle ait griffé la voiture de Nina m’en bouchais un coin. En effet, elle devait vraiment être tordue, des fois …

Par la suite, elle m’annonça qu’elle voulait me parler. Sur le coup, il faut dire que j’ai eu peur, parce que, en temps normal quand les gens disent ça ça n’annonce pas une bonne nouvelle. Elle me rassura vite, ce qui me détendit, et se lança.

-Je crois qu’un tour au Pleasure Sigma te fera le plus grand bien, non ? En fait ma proposition c’est que.. Comme tu le sais, j’ai été acceptée à Harvard. Normalement je devais partir pendant les vacances d’été pour suivre les cours correctement, mais j’ai pas le courage ni la foi de laisser Nathan, parce que même si avec les gens il est parfois con et arrogant, que j’imagine, presque tout le lycée à envie de lui foutre des claques, avec moi il est pas comme ça et bref j’ai pas du tout envie de partir, donc j’ai demandé des cours par correspondance. Sauf que pour ça, je dois effectuer un stage en même temps que mes cours, dans un cabinet d’avocat, au barreau de Miami ou quelque chose du genre. Seulement, il ne faut pas être fort en math pour savoir qu’une équation à trois inconnues est plus compliquée qu’à deux. Ici j’ai, Harvard, Nathan et la confrérie. Harvard c’est mon rêve d’enfant depuis que je sais que ma mère a fait ses études là-bas. J’ai travaillé super dur pour y arriver, ça serait vraiment stupide d’abandonner là. Je sais que quand j’ai dit à Nathan que j’étais accepté à Harvard, il l’a mal pris… Nathan, même si on a eu beaucoup de mal à trouver une stabilité à notre couple, qu’il y a eu beaucoup de bas. Je ne pourrais jamais partir et le laisser. Donc je pense que j’ai choisi mes deux inconnues,
en plus je crois que t’es capable de gérer la confrérie, tu gères déjà, puis jusqu’à août, t’as encore le temps de te préparer. Bref j’en viens au fait. J’aurai pas le temps pour mes cours, Nathan et la confrérie. Nath même s’il a l’air je-m’en-foutiste, il aime pas trop quand je fais pas attention à lui, et je devrai surement travailler plus comme je ne suivrai pas les cours donc j’aimerais qu’en août, même si je reste dans la confrérie et surtout à Miami, tu prennes ma place de chef chez les Eta Iota.
A l’évocation du Pleasure Sigma Club, mon visage s’illumina. Quelle bonne idée ! Me faire masse, me reposer … Hum !

-Super idée Ninou, je manquerai pas d’y aller !

J’écoutais attentivement son monologue, me concentrant pour ne pas en perdre le fil. Elle parlait d’Harvard, de Nathan, du temps, j’appris qu’elle allait rester à Wynwoodhs en suivant des cours par correspondance. Cela me réjouis, j’étais vraiment heureuse que ma meilleure amie reste, je voyais mal le lycée sans elle. J’étais vraiment attachée à notre bande, on formait une équipe de choc avec Sasha, Nathan, Nina et moi. Et surtout, je voyais mal Nina et Nathan séparés. Après moultes tumultes ils avaient enfin réussit à trouver la stabilité et ils étaient vraiment mignons.

Et à un moment elle parla de moi. Elle voulait qu’à la rentrée, je passe chef. Je ne savais pas quoi dire, j’étais envahie par cent mille sentiments à la fois : la joie, parce que s’était mon rêve, mon but depuis mon arrivée Miami,le soulagement, parce que ma meilleure amie resterait à la confrérie et que d’ici ce changement, elle me préparerait, l’angoisse, parce que malgré ma confiance en moi j’eus un instant de doute : Y arriverais-je ? Maintenant, je devais lui donner ma réponse. Je me voyais mal refuser, et, à cette pensée j’imaginais qui Nina nommerait à sa place : Jewel ? Impossible ! Je lisais dans ses yeux qu’elle redoutait ma réponse, alors je n’attendis pas lus longtemps, et j’acceptais.

-Oh … Nina ! Bien sûr que j’accepte, je suis tellement touchée que tu me fasses confiance ! Et soulagée que tu restes parmi nous ! Je ferai tout pour la confrérie, et j’espère que tu me coacheras comme tu sais le faire avant que je reprenne la conf’ ! J’espère qu’on restera la même équipe de choc, malgré tous ces changements !

-Tu voulais me parler de quoi, toi ?

-Ah, oui … Mon visage se décomposa aussitôt à la pensée de ce que j’allais balancer, raconter. Une fois de plus, j’allais repenser à ce que j’avais fait. Je m’auto-torturais, comme si je mettais du sel sur ma plaie qui venait de se rouvrir. Je … Ce que je vais te raconter … J’espère que ça ne changera rien … Je veux dire, c’est assez, bizarre. J’y repense tout le temps, je m’en veux à mort, j’ai honte, je regrette … Certains jours il m’arrive de me dire que j’ai bien fait et les autres, bah … Fin’ je vais tout te raconter depuis le début, mais je veux que ça reste secret. N’en parle à personne, vraiment. C’est très important tu vas comprendre pourquoi. Je respirai un grand coup, comme si je pouvais remplir mes poumons de courage, de force. Comme tu le sais, ma mère était une grande mannequin chez Dior, elle était née en France. Toute ma famille maternelle est française, et il se trouve que ma mère a une sœur. Quand j’étais petite je n’allais que très rarement en France, et je connaissais que très peu ma famille de là-bas. Mon père ne les aimait pas trop, les trouvait trop pauvres, pas à son goût. Ma mère s’était disputée avec sa sœur. Et puis un jour, la fille de ma tante arrive dans mon collège à Los Angeles. A cette époque j’étais … différente. Bref, très vite on est devenues fusionnelle et je voyais en elle toute la famille que je n’avais pas à la maison. Quelque temps elle est partie, et presque dans la foulée ma mère est morte, d’un accident d’avion. Ça m’a fait un gros choc, m’a beaucoup bouleversée. J’ai frôlé la dépression, je me suis imaginée qu’elle était morte. Mon père m’a interdit toute communication avec elle et toute ma famille française, « pour me protéger ». Au fil des années, j’ai oublié, peu à peu. Arrivée à Wynwoodhs ma plaie s’était presque refermée. Et voilà qu’il y a quelques jours … Je la vois. Par hasard, à la bibliothèque. Pour une fois que j’y allais, bon sang ! Tu dois te dire, super, t’as retrouvé ta cousine, c’est génial ! Si seulement … Dans un premier temps, dans les premières minutes, tout cepasse bien, presque comme dans un rêve. Mais nous avons changées toutes les deux. Et si mon père apprenait sa présence ici, je ne remettrais plus jamais les pieds à Miami, ou il trouverait un moyen de la faire partir. Alors je l’ai emmenée sur le toit. Et je lui ai racontée, comme je te le raconte. Je ne me suis jamais autant dévoilée, j’avais l’impression d’être nue, d’être une proie. Puis je lui ai dit que ce ne serait plus jamais comme avant. Qu’on ne pouvait plus se fréquenter, sinon mon père l’apprendrait et ce serait la catastrophe. En même temps, je ne veux pas l’éloigner trop de moi. Elle est mon dernier lien avec ma mère, elle et ma tante, ma famille française. J’ai un espoir de la revoir, qu’elle me raconte enfin comment s’était quand elles étaient jeunes et mannequins, toutes les deux, avant leurs disputes. Qu’elles me donnent ses derniers souvenirs. Et puis ma mère à parlé d’Alexandra dans son sommeil. Je l’interprète comme un signe. Je lui ai donné des rendez- vous à heures fixes dans des endroits secrets et lui ai fait promettre de tenir sa langue. Puis je suis partie, comme ça. Ça m’a reblessée, c’est si frustrant … Et en même temps, je m’en veux. Je suis sûre que je lui ai fait du mal c’est horrible … Elle s’attendait surement à autre chose … Oh … Je ne lui ai pas encore reparlé, c’est demain. Le … rendez-vous.

A ce moment, je fais tout pour retenir mes larmes. Je n’y arrive pas, et de toute façon elles coulent depuis un bon moment déjà. J’ai un moment de panique, et si il y avait des caméras ? Si on m’avait entendu ? Oh mon dieu … Et ma pauvre Nina qui a dû supporter ce discours interminable, pourquoi je la mêlait à ça ?

HRP:

Je venais d’entrer dans la grande demeure de ma meilleure amie. J’aimais bien cette maison, elle était classe et elle reflétait l’image de Jennifer. On s’y sentait bien et chaleureusement accueillie à condition d’être du même milieu que la jeune Eta. J’imaginais que si Li mettait les pieds ici, elle ressentirait surement une sorte de malaise, mais personnellement, j’avais grandi dans ce genre de maison. Ma mère préférait une maison plus simple, mais mon père pas. Moi, j’étais entre les deux. Je n’aimais pas le luxe dans lequel vivait les Young où l’intimité familiale explosait à chaque fois qu’un membre du personnel venait nous demander si on voulait boire quelque chose, si on avait besoin d’autre chose. La voix de Jenny me sortit de mes pensées. Elle m’expliquait que son entrainement avait été tout aussi fatiguant pour les filles que les garçons. J’en doutais pas, depuis le jour où Jewel avait griffé ma voiture volontairement, j’évitais tout contact avec elle. Cette gamine avait eu une attitude puérile et je me rendais d’autant plus compte que l’entente qu’on avait avant blessait Nathan toujours un peu plus. Depuis, j’essayais de faire comme si elle n’existait pas tout en l’incluant dans les activités de la confrérie pour autant.

« J’imagine que Jewel peut être tordue parfois. Elle l’est bien pour griffer des voitures… »

J’avais laissé tomber le groupe de cheerleaders parce qu’à mes yeux, ça ne me correspondait pas. J’avais simplement accepté de passer chef, parce que Charlott me l’avait demandé, mais elle n’était quand même plus là pour le voir, donc je ne voyais pas pourquoi j’aurais dû continuer quelque chose que je n’aimais pas. Quoi que ce n’était pas tellement que je n’aimais pas, mais j’en avais plutôt rien à faire. J’aimais bien la danse, mais pour moi, remuer des pompons n’avait rien d’artistique, cependant, je respectais ce qu’elles faisaient et parfois, j’allais même les voir quand j’étais vraiment motivée le dimanche matin, ce qui arrivait que très rarement. Je préférais de loin rester au chaud dans mon lit et ce même si Nathan, lui, devait se lever.

Je lui avais ensuite parler de cette chose qu’elle devait savoir, et au début, elle n’avait pas l’air très confiante. Sans doute que ma petite touche d’humour la rassurait au final ? Les clés de Nathan dans les mains, je jouais inconsciemment avec son porte-clés, comme pour trouver un moyen de gérer mon stress, mais quel stress fallait-il avoir ? Peut-être celui qu’elle refuse ma proposition et j’avais pas vraiment envie de laisser la confrérie à une autre des filles. Jewel était beaucoup trop jeune quant aux autres, elles étaient bien trop récentes. Jennifer m’invitait à m’asseoir, je m’exécutai en souriant lorsqu’elle me parlait de son mal de jambes

« Je crois qu’un tour au Pleasure Sigma te fera le plus grand bien, non ? En fait ma proposition c’est que.. Comme tu le sais, j’ai été acceptée à Harvard. Normalement je devais partir pendant les vacances d’été pour suivre les cours correctement, mais j’ai pas le courage ni la foi de laisser Nathan, parce que même si avec les gens il est parfois con et arrogant, que j’imagine, presque tout le lycée à envie de lui foutre des claques, avec moi il est pas comme ça et bref j’ai pas du tout envie de partir, donc j’ai demandé des cours par correspondance. Sauf que pour ça, je dois effectuer un stage en même temps que mes cours, dans un cabinet d’avocat, au barreau de Miami ou quelque chose du genre. Seulement, il ne faut pas être fort en math pour savoir qu’une équation à trois inconnues est plus compliquée qu’à deux. Ici j’ai, Harvard, Nathan et la confrérie. Harvard c’est mon rêve d’enfant depuis que je sais que ma mère a fait ses études là-bas. J’ai travaillé super dur pour y arriver, ça serait vraiment stupide d’abandonner là. Je sais que quand j’ai dit à Nathan que j’étais accepté à Harvard, il l’a mal pris… Nathan, même si on a eu beaucoup de mal à trouver une stabilité à notre couple, qu’il y a eu beaucoup de bas. Je ne pourrais jamais partir et le laisser. Donc je pense que j’ai choisi mes deux inconnues, en plus je crois que t’es capable de gérer la confrérie, tu gères déjà, puis jusqu’à août, t’as encore le temps de te préparer. Bref j’en viens au fait. J’aurai pas le temps pour mes cours, Nathan et la confrérie. Nath même s’il a l’air je-m’en-foutiste, il aime pas trop quand je fais pas attention à lui, et je devrai surement travailler plus comme je ne suivrai pas les cours donc j’aimerais qu’en août, même si je reste dans la confrérie et surtout à Miami, tu prennes ma place de chef chez les Eta Iota. »

J’attendais la réaction de ma meilleure amie avec beaucoup de scepticisme, puis revenais à ce qu’elle m’avait dit.

"Tu voulais me parler de quoi, toi ?"

Affalé sur mon lit, les cheveux dégoulinants, je fermais les yeux. Je ne comptais pas dormir, non, juste me reposer. L’entrainement avait été intense, et je m’étais levé tôt. De plus, la veille, j’avais eu une séance d’essayage dans mon agence, en vue d’un défilé qui devait avoir lieu … Quand ça déjà ? A oui, dans 1 semaine. En bref, on avait pris mes mesures, on m’avait fait essayer des prototypes et on avait tester des nouveaux maquillages pendant des heures. Mais mon job, je l’aimais : il me ressemblait. Pas besoin de réfléchir beaucoup, on se fait chouchouter, on est au centre de l’attention et on pose pour des créateurs. Que demander de plus ? Rien, c’était parfait. En plus, ce premier job allait me donner des contacts pour l’avenir : je souhaitais continuer dans le mannequinat puis devenir styliste, peut être fonder ma maison.

Puis, l’après-midi j’avais bossé. Oui oui, bossé. Mes notes étaient en chutes libre et mon père menaçait de me priver de carte bleue. Impossible pour moi de me passer de ce sésame, mon job ne m’offrant pas encore assez de revenus pour assouvir toutes mes folies. Je n’avais donc pas eu le choix, et j’avais rattrapé mon retard.

Mais ce chantage m’énervait. Mon père aussi, de plus en plus. Plus les jours passaient, plus ses conneries se faisaient nombreuses. Il faisait l’effort de passer plus souvent, mais c’était toujours pour m’engueler, ma « belle-mère » toujours sur ses talons, et à me faire des coups de putes dès qu’elle en avait l’occasion. J’attendais avec impatience mes 18 ans, jour où mon père m’avait promis que je pourrai passer mon permis et la voiture que je voudrais. J’aurais la maison, aussi. M’enfin le connaissant j’avais bien peur que ce soit des promesses en l’air. Dans ces moments-là, ma mère me manquait encore plus. Même si elle n’était pas présente souvent, quand elle était là elle était toujours gentille, à l’écoute. Comme ma tante, comme Alexandra. Elles se ressemblaient beaucoup de ce côté-là.

Ah, ma cousine ! Un histoire –notre- histoire était peu commune et bien malheureuse, j’aurais tellement aimé que cela se passe autrement … Je regrettais tellement cette situation … Tout ça, c’était à cause de mon père ! Encore lui ! Si je ne dépendais pas autant de lui je … je … Ahhhhh !
Les larmes commencèrent à couler mais je les chassais aussi tôt. Tous ces sujets auquels je repensais étaient très sensible pour moi, je n’avais parlé de ses retrouvailles à personne encore. Je n’en voyais qu’une personne à qui en parler, (non pas un psy je hais ces conneries) mais bien ma meilleure amie.
Justement, on sonna. Comme j’étais seule à la maison (pour une fois tiens !), je descendis à fond les ballons les escaliers pour aller ouvrir. L’expression « quand on parle du loup, on en voir la queue » prit alors tout son sens : j’ouvris la porte sur Nina.

-Oh, Ninou ! Entre !

- Salut Jen', ça va ? Ca été ton entrainement ? Nath est revenu épuisé, je me dis que ça doit être pareil pour toi ?

-Tranquille, un peu fatiguée, l’entrainement a été intense pour les filles comme les mecs ! Tout le monde était rincé ! riais-je.

Ma meilleure amie jouais avec ses clés de voitures, puis enchaîna :

-En fait je suis venue parce que j'aimerais te parler... ou t'annoncer un truc. Rassure-toi, je ne suis pas enceinte et je ne vais pas me marier non plus !

Le début de ma phrase m’avait en effet foutu une sacrée trouille. Généralement, quand les gens commençaient les phrases comme ça, ça n’augurait rien de bon. Puis, elle continua en plaisant ce qui me détendit complètement.

-Non en fait ça concerne... autre chose, fin ça te concerne toi surtout.

-Tu m’as fait peur ! Répliquais-je en riant à mon tour. Moi ? Attends, on s’assoie, j’ai troooop mal aux jambes, là.

Je m’assoie sur le grand canapé et range mes jambes sous moi. J’invitai Nina à faire pareil.

-Vas-y, je t’écoute ! Je l’encourageai d’un sourire. Je te raconterais un truc après. A l’allusion des retrouvailles avec Al’, mon visage se ferma un instant, puis je repris ma mine curieuse de ce qu’allais m’annoncer Nina, avec son air si sérieux.

Depuis plusieurs minutes déjà, j'attendais que le temps passe. Accoudée au bureau, je regardai les cours que j'avais sous les yeux. Ce que je devais faire ? Me concentrer, sauf qu'au final, je les regardais depuis une bonne heure déjà. Nathan allait bientôt revenir de son entrainement et je n'avais pas avancé d'un pouce dans mon devoir. Je ne savais pas quoi dire sur la guerre de sécession. Habituellement, mon premier réflex était de chercher sur le net, d'appeler ma mère ou encore de demander à mon père un peu d'aide, mais non seulement je préférais prendre du recule concernant mes parents, mais en plus quelque chose d'autre me préoccupait. Mon statut de chef me prenait du temps et ce, même si Jennifer était là pour m'aider. On faisait ce qu'on pouvait, ce qu'on voulait. Pour le moment, le temps je l'avais, mais j'étais pas sûre qu'à partir de septembre, j'aurais toujours autant de temps. Harvard allait me demander de l'investissement. J'avais accepté de suivre les cours par correspondance pour ne pas foutre mon couple en l'air ou encore délaisser Nathan. J'avais aussi pris cette décision pour moi, parce que contrairement à ce qu'on pouvait penser ou contrairement à ce qu'on pouvait laisser croire, je ne voulais plus imaginer un instant sans lui. C'était certes un peu gnangnan de penser comme ça, mais je tenais à lui plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Rien que son Road Trip avec Simon m'avait fait comprendre que je ne pouvais pas rester longtemps sans le voir. Je devais éliminer quelque chose dans l'équation : Nathan – Harvard – mon rôle de chef. Le choix était vite fait et en plus de ça, je savais que Jenny s'en sortirait à la perfection, je savais aussi qu'elle avait besoin de se faire sa petite place à Wynwood, bien qu'elle commençait doucement à se démarquer.

Mes pensées furent perturbée par l'arrivée de Nathan dans la chambre qui avait l'air épuisé par son entrainement. Je regardais le garçon avec un léger sourire. Même s'il n'était pas le mec le plus apprécié de Wynwood, même s'il n'était pas le meilleur petit ami au monde et même si j'avais parfois envie de le tuer, il faisait aussi partie de mes fierté et je savais que je ne voulais l'échanger pour rien au monde. Peut-être qu'un jour, je devrais lui dire que je suis fière de lui, peut-être que ça l'aiderait. Peut-être qu'on ne discutait pas assez et peut-être qu'il en avait besoin. Le garçon se dirigea vers la salle de bain alors que moi, j'étais démangée par l'idée de me rendre chez Jenny. Elle devait avoir fini son entrainement, elle aussi, vu que Nathan était rentré. Je me levai de ma chaise, pris mon portable et ma veste « Nath je dois aller parler d'un truc à Jenny et ça peut pas se faire par téléphone, je reviens d'ici une heure, je prends ta voiture » Sans même attendre sa réponse je pris ses clés et sortait de la villa pour rejoindre celle de ma meilleure amie. Je garais la voiture de sport de Nathan que j'avais horreur de conduire devant et me dirigeais vers la porte d'entrée où je pressais mon doigt sur la sonnette. J’attendais que la jeune fille vienne m'ouvrir et entrai à l'intérieur de sa demeure

« Salut Jen', ça va ? Ca été ton entrainement ? Nath est revenu épuisé, je me dis que ça doit être pareil pour toi ? »

Je me tenais debout en face d'elle et chipotais avec les clés du Pi Sigma avant d'entrer dans le vif du sujet

« En fait je suis venue parce que j'aimerais te parler... ou t'annoncer un truc. Rassure toi, je ne suis pas enceinte et je ne vais pas me marier non plus ! » ponctuais-je avec un léger rire

« Non en fait ça concerne... autre chose, fin ça te concerne toi surtout »