Technique de défense, pratique ! [Pv : Ty]

La tête dans mon casier, je commençais à avoir des difficultés à respirer. J’inspirais et respirais comme je le pouvais, et toussais de temps à autre. Il faut dire que l’odeur … n’étais pas très agréable. L’acier, c’est pas comme les kiwis. Hummm ! Les kiwis ! Mes fruits préférés ! Ils sont bons, mais en plus ils sont originaux : leur peau ressemble à une peau d’animal et l’intérieur est vert, comme ma couleur préféré. En plus, la confrérie que j’espérais intégrer était les Khi Omikron. Khiwi. Ah ah ! Quel humoriste je fais ! Dommage que ce ne soit pas du goût de tout le monde.

Ça devait bien faire 30 lonnngues secondes que le mammouth me confinait la tête dans cet espace puant et sinistre, quand, tout à coup je fus brusquement libérée. En même temps j’entendis quelqu’un arriver en courant. Mon sauveur ?

Je me retournais, une lueur d’espoir dans les yeux. Un garçon, plutôt grand, musclé, le teint mat et les cheveux bruns retenus par du gel. Il tenait mon persécuteur par le col, comme un bilboquet. Cette pensée me fit sourire un bref instant, jusqu’à ce que je me rende compte que ça allait tourner à la bagarre.

Ça ne va pas de l'embêter ? Laisse la tranquille !!!!

Mon sauveur avait crié, visiblement très mécontent de la scène dont il avait été témoin. Je remarquais également qu’il ne se privait pas de postillonner sur le mammouth. En temps normal ; ça m’aurais dégoûté mais là j’en étais contente. Je pense que c’est compréhensible.

Le mammouth –visiblement ce surnom lui allait à merveille- poussa le brun qui tomba à terre. J’avais déjà mal pour lui … Comme je l’avais prévu, et ce que je regrettais, la bagarre débutait. Le brun défia du regard le mammouth, en lui montrant ses poings. Il accepta le défi.

-Non, arrêtez !

Mon cri était désespéré, j’étais profondément ridicule. Comme à chaque fois que j’essayais de me défendre et que l’on ne m’écoutait pas, j’avais envie qu’une caravane vienne me chercher, là, tout de suite, pour m’emmener dans le désert.

Monsieur le mammouth s’acharnait sur le brun qui recevait des tonnes de coups. J’avais presque envie de le remplacer, je me sentais si coupable de sa souffrance … Mais je ne bougeais pas, et me contentais d’observer le massacre.

J’allais appeler les secours quand mon sauveur esquiva un coup de poing en se baissant sur le sol. Il enchaîna avec une roulade arrière pour finir par monter sur les casiers et sauter par-dessus son adversaire. Visiblement, ce dernier était scotché par ce brusque changement de situation et ne vit pas le coup venir. Ou plutôt les coups. Un contenue de pochette de coups s’abattit sur le mammouth, qui tomba au sol. Un sourire triomphal se dessina sur mon visage, mais une fois encore, il ne resta pas longtemps. Il devait quand même avoir un peu mal …

-Laisse là et ne reviens plus jamais l'embêter, c'est clair ?

Je ne doute pas qu’il ne viendra plus jamais m’embêter. Quoique, et s’il décidait de se venger sur moi ? Un souffle de peur m’envahit, et je maitrisais ma respiration pour l’empêcher de m’accaparer l’esprit.
Ce que je crus qu’il n’allait jamais arriver arriva, le mammouth s’enfuit à toute jambes en criant.

Est-ce que ça va ?

Mon sauveur s’était retourné vers moi et je ne doutais pas que, dès le lendemain, il ne serait pas beau à voir. Il sera bientôt recouvert de bleus !

Mieux, grâce à toi. Merci.

Je le gratifiais d’un sourire tout en me remémorant la scène. La façon dont il avait tourné le combat à son avantage était impressionnante !

Et toi ? C’est quand même pas moi qui me suis battue !

Je n’étais pas sûre qu’il soit en état de finir la journée. Le pauvre, je voyais bien qu’il avait mal, il se touchait le nez.

- Je m'appelle Ty, et toi ? T'es une Khi je présume ?

-Pas encore. Mais j’y compte bien. Ça se voit tant que ça ? Je rougis, je n'étais pas sûre que ce soit très flatteur de sa part.

C’est sûr que si dès qu’on voit ma tête on voit que je suis qui (en l’occurrence que je vais le devenir, je n’en doute pas) ça va pas arranger. On m’a vaguement parlé des moqueries que les Khi subissaient. Soit, j’ai l’habitude.

Tu devrais apprendre des techniques de défense ! Tu peux pas te laisser massacrer comme ça ! Qu'est-ce qu'il te voulait l'autre gros c*n ?

S’amuser. Je roule des yeux. Mais t’inquiètes pas j’ai l’habitude… Quoique !

Peut-être que lui pourrait m’apprendre ? Même si je ne suis pas très sportive, je devrais apprendre des techniques, il a raison. Il me faut le minimum pour me défendre. Et, avec un peu de chance, ça arrangera mon cas en sport.

Tu pourrais peut-être m’apprendre ? Je rajoute précipitamment, ayant grillé la politesse. Si ça te dérange pas, bien sûr. Mais avant ça serait bien que tu ailles te faire examiner à l’infirmerie, t’as l’air d’être amoché. Je désigne son nez qu’il tripote encore.

Alors que je m’apprêtais à le tirer jusqu’à l’infirmerie, je réalisais qu’il ne connaissait même pas mon nom, j'avais zappé sa question, toute à l'heure. La faute au choc, je présume...

Ah … J’ai oublié de me présenter. Je rougis. Je m’appelle Miranda Park, et je suis arrivée il y a une semaine.

C’était une jolie après-midi sans options qui m’attendait (à part éco que je venais de terminer). J’étais d’humeur joyeuse, d’autant plus que pour une fois, ce que j’avais mangé à la cafèt ce midi se rapprochait du « bon ». Mais ce n’était pas encore parfait, et ça ne le sera sans doute jamais. Le ventre plein, les idées claires et en super forme, j’avais décidé de me détendre cette après-midi. Comment ? Eh bien je comptais aller lire dans le parc tout en profitant du soleil de Miami.

Quelle ville agréable ! De l’animation, un soleil et des températures parfaites toute l’année, la plage, wynwoodhs … J’étais en plein rêve ! Intégrer Wynwoodhs était pour moi … L’accomplissement, presque une remercîment de toutes ces années de travail. Alors, enfin, j’y étais. Mais si je devais citer une chose qui me manquait c’était bien mes parents. La liberté qu’offrait l’internat à Miami était agréable mais si pesante … Je me sentais seule, en fait.

La solution à cette solitude aurait été d’aller vers les autres, mais c’était plus fort que moi : je ne pouvais pas. Toujours ce sentiment d’infériorité, de la timidité, du manque de confiance en soi… J’avais sans cesse les sentiments que meilleures mes notes étaient, moins les gens étaient proches de moi. Ridicule comme philosophie non ? Eh bien ça se passe comme ça de nos jours. Si tu travailles bien, si tu penses à ton avenir, tu n’as pas d’amis. Si tu ne te défends pas, si tu n’attaques pas, les autres ce jette sur toi comme un loup sur une biche. Affreux ? Oui, mais c’est la triste réalité.
J
e n’ai jamais mis mes parents au courant de cette réalité. Pourquoi ? D’abord, je ne veux pas leur faire peur, ensuite, parce que je m’y suis habituée. Je sais que quand j’aurais réussi mes études, que je vivrais dans une maison de rêve, ou que je serais à la tête d’une grande entreprise : les autres s’en mordront les doigts.

Depuis toute petite, je suis très mature. Je n’ai jamais vraiment été une enfant. Toujours réfléchir aux conséquences, à l’avenir. Prendre le poids du monde sur ses épaules. C’est comme ça qu’on a diagnostiqué ma précocité. Ma DIFFERENCE. Un différence qui m’éloigne des autres, encore. Pourquoi, être différent c’est mal ? Pourquoi faudrait*on qu’on se ressemble tous ? Toujours des questions … Sans arrêt, encore une caractéristique de ma différence.

Mais je tourne en rond, là. Alors je vais aller chercher mon livre à mon casier, pour ensuite me plonger dans son univers, à l’abri de tout, des autres, de moi ?

Je marchais d’un pas rapide, car trainer dans les couloirs c’était pas mon fort. De toute façon tout ce qui se passe d’intéressant c’est dans les salles ou dehors. Alors pourquoi se mettre entre les deux, hein ?

J’ouvris mon casier, et en sortis « Au bonheur des dames. » Un grand classique par Emilie Zola que j’avais commencé il y a 2 jours de cela. Mais à peine me retournais-je que je me trouvais en face d’un grand colosse d’environ 1m80, soit plus de 20 centimètres de plus que moi.

-Ah ah, parfait, je m’ennuyais. Une petite intello, classique mais toujours aussi amusant.

A ces mots il m’enfonça la tête dans mon casier, et essaya de m’y faire rentrer. Je me débattais, sans aucun succès : il était 10x trop fort pour moi ! Il avait presque réussit à m’y enfoncer totalement lorsque j’entendis débarquer celui qui allait être mon sauveur.