Wynwood University
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 Seven Devils [Aiden]

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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptySam 21 Juin 2014 - 7:57

Une brèche n'est pas un mot négatif quand on y pense. Si ce mot donne l'image d'un objet cassé, un disque rayé, d'une armure défectueuse, c'est aussi synonyme d'opportunités, d'étincelle de changement. Percevoir une brèche dans son destin, changer un simple détail qui allègera pour des années, un fardeau bien trop grand à porter. Le partage ne se fait pas qu'avec ceux qu'on aime et encore moi qu'avec ceux qui le mérite. Nous donnons dans le simple espoir de recevoir, nous transposons notre image sur les autres et quand cet autre nous ressemble. C'est dans un sentiment narcissique, qu'on se sent prêt à tout lui abandonné. L'homme n'a jamais été créé pour être seul, il ne peut se délester d'une meute. Sociable, communicatif, pourquoi serions nous douée de conscience et de parole si c'était pour vivre renfermé sur nous même et fermé au monde entier. Longtemps je me suis répétée à moi-même que je pourrais survivre, qu'il suffisait de m'éteindre émotionnellement. Et j'ai tenu aussi longtemps que j'ai pu. Mais depuis que je suis à Wynwood, c'est un monde de couleur, rempli de sentiment dont je n'avais jamais fais l'expérience et il m'était psychologiquement impossible de ressentir la joie sans la culpabilité qui allait avec, sans retenir le traumatisme de mon passé, les phobies, la colère, la tristesse. Aiden était ma porte de secours. Dès l'instant ou j'ai compris que nous nous ressemblons. Dès l'instant où j'ai senti la force de son caractère, j'ai senti ce besoin de m'accroché à lui avant de me noyer. C'était paradoxale quand on y pensait. Ses différents avec Zack, la méfiance de Liam à son sujet, la colère de Seb à son propos. Mais rien chez lui ne me laissait sous entendre qu'il était un homme mauvais. Et maintenant que je connaissais son histoire, je sais que j'avais raison. Sans doute que croire ainsi me rassurait. Mais comment peut-on statuer sur la bienséance d'un homme autrement que sur ses valeurs, ses fondements morales. Croire qu'Aiden n'était pas mauvais, me poussait à croire que je n'étais pas mauvaise.

Comment je me vois ? Cette question me fit sourire amèrement. Avais-je vraiment besoin de l'expliquer. Il avait vu mes dessins, il avait certainement compris.

-Je me vois de jour en jour en engloutis par la noirceur. Avant d'arrivé ici, j'étais juste éteinte, dans le puits en attendant qu'on me pêche. Mais depuis que j'en suis sortie. C'est de pire en pire. Les rêves, les souvenirs, ils sont là. Tout m'accuse et je bénéficie d'une chance que je ne mérite pas. J'ai peur de porter des vêtements trop cours, qu'un jour on me demande ou je me suis faite cette cicatrice, d'aller à la piscine ou même me baigner dans l'océan. Quand j'étais à Sacramento, je détestais mon quartier, je détestais ma mère, mais tout ce qu'ils m'ont dit, m'ont fait. Tout avait un sens. C'était toujours mieux que ce que j'avais subis de toute manière. Je ne souffrais plus, j'étais libre. Alors il fallait au moins la punition que je méritais...

Je m'arrêtais un instant pour regarder derrière Aiden, le regard fixe. C'était mes souvenirs que je voyais. Ces bref moments de répits qu'on a eu avec les filles. Ces moments, où dans le plus sombre des endroits, le plus terrifiants même, nous arrivions à sourire et même rire, parce qu'on se mettait à se souvenirs de chose qui nous rendait heureuses.

- Même si je me suis évadée de tout ça. Je n'arrête pas de me dire qu'elles sont mortes et moi non... Que j'ai pris leurs vies pour ma simple survie. Que je ne méritais pas plus qu'elle d'être là aujourd'hui. Sans elles, jamais je n'aurais pu tenir, si elles ne m'avaient pas apporté leurs soutient je serais morte au bout du premier mois... Et tout ce que j'ai fais, c'est prendre leurs avenirs pour me sauver moi...

Ma mâchoire se serre ainsi que ma gorge. Les cicatrices étaient si profondes, à l'intérieur, bien plus laides que celles de mon corps.

-Comment pourrais-je me voir autrement que comme un montre. Terminais-je en faisant face à Aiden, le regardant droit dans les yeux. J'aurais tellement eu plus de mérite à avoir été comme toi. Tuer celui qui me faisait du mal, tuer celui qui retenait en cage. Tuer celui qui bridait mes ailes. Au lieu de ça, j'ai agis lâchement...
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyVen 6 Juin 2014 - 19:28

J'évitais toujours de parler de mon passé, et cela avec le plus grand soin, pour l'oublier. Oublier tous ces souvenirs, ces galères, ces moments où je ne me reconnais plus. Vicky m'avait fait revivre ce souvenir qui avait marqué un véritable tournant dans ma vie, et qui me hantait encore en cauchemars. Après cet acte irrévocable, j'étais devenu indépendant, définitivement sans aucune famille. Aucune à part Ryan, qui était pour moi comme un frère. Le poids de me démerder et de me sortir de galères pas possibles pesait sans cesse sur mes épaules. La faim, le froid, la saleté, la dépendance à l'alcool, le tabac, le vice, les règlements de comptes, magouilles et mensonges en tout genre... Tout ceci avait fait partie de mon quotidien, sans parler du poids des remords. J'avais cru me libérer de mes chaines, mais très vite, d'autres m'avaient encerclé, me piégeant à mon propre jeu. C'était un cercle vicieux, un trou sans fond, un gouffre. J'avais fini par m'en sortir et aujourd'hui, j'avais même repris mes études. Personne n'aurait jamais parié ca il y a quelques années.

Cette nuit, j'avais l'impression de me confronter à moi-même, à mon passé, dans ce que j'avais été et que j'étais encore. Cet Aiden dont je ne voulais plus et contre lequel je luttais. Je ne voulais pas que Vicky me voit tel que j'étais réellement. Et paradoxalement, je ne voulais pas tricher avec elle, car elle restait authentique. J'étais coincé et je prenais la fuite, persuadé que ce que je lui avais révélé l'avait choqué et que sa façon de me regarder ne serait jamais plus la même. Car à présent, elle savait. Elle savait la pire chose que j'avais fait -selon moi. Alors que je voulais disparaître au plus profond de la nuit, je la sentis me rattraper en me prenant dans ses bras, ce qui me surpris quelque peu. Elle me demande de ne pas partir. Je me retourne vers elle, perplexe. J'ose à peine la regarder en face à présent. N'a t-elle pas peur de moi?

-Tu n'es pas un monstre.

Ces mots résonnèrent dans ma tête, et j'avais l'impression qu'ils sonnaient faux. N'avait-elle pas bien compris? Je l'avais tué... Si je n'étais pas un monstre, dans ce cas, qu'est-ce que j'étais après ca? Elle pense que je suis innocente tout autant qu'elle, pourtant, nos situations n'ont rien de comparables. Elle a été forcé, pour sa survie, moi, j'ai agis comme une brute sans coeur dans mon propre intérêt. Je voulais fuir, qu'elle ne me voit pas ainsi. Pourtant, elle m'avait demandé de rester, et c'était ce que je faisais. Comme si mon corps avait pris le dessus sur tout le reste, une fois de plus, et avait décidé de rester planté là, à attendre ce qu'elle avait à me dire. J'aurais voulu que ses paroles soient vraies, vraiment, mais comme je le lui avais dit, je n'étais pas celui que j'aurais voulu être. J'en étais même loin. J'avais des valeurs, et j'étais loyal envers mes amis, certes, mais je commettais tellement d'erreurs. J'étais impulsif, prêt à tout, je fonçais tête baissée dans les emmerdes plutôt que d'analyser la situation et surtout faire les bons choix.

Vicky me fait remarquer que j'ai grandis toute ma vie en cage. Enfermé. Un peu comme elle lorsqu'elle a été détenu, même si nos conditions n'étaient pas les mêmes. J'essaie d'envisager les choses de son point de vue, mais j'ai quelques difficultés, car cela veut dire que je dois m'apitoyer sur mon sort, et c'est trop facile.

« Ca n'explique pas tout. J'aurais pas du... »

J'avais eu une vie difficile, j'en avais conscience, mais le coupable, c'était moi et uniquement moi. J'avais la gorge serrée, soudain pris de remords pour avoir commis un tel acte qu'aujourd'hui encore, je ne m'expliquais pas. Un autre aurait su réagir différemment. C'est ce que j'aurais du savoir faire, moi aussi. Mais j'en étais incapable. J'avais trop de faine en moi. Je me détestais moi-même. Vicky me parla alors de Krane, le conard qui l'avait enlevée. Il la torturait, mais à la fois, il était celui qui lui permettait de rester en vie, car il la nourrissait.

« Comme lui... »

Dis-je à demi-voix, évoquant mon grand-père. Il m'avait battu à de nombreuses reprises, sanctionné, puni, privé de ma liberté... Je l'avais tant haïs. Et pourtant, parfois, il arrivait que nous puissions passer des moments à nous entendre tout les deux. De rares moments où j'avais l'impression que les choses finiraient par s'arranger. Si j'avais su.

« Je le déteste encore plus, quand je vois celui qu'il m'a fait devenir... »

Je regrettais de l'avoir tué, mais à la fois, je n'aurais pas supporté devoir l'affronter de nouveau. C'était lui qui m'avait poussé à bout. C'était à cause de lui que j'étais devenu un meurtrier. Il avait changé ma vie. Il n'était pas le seul coupable, loin de là, mais après l'avoir tué, rien avait plus jamais été pareil. Peut-être que Vicky, qui avait vécu des choses similaires, pourrait comprendre, du moins en partie?

Lorsqu'elle me parla de Krant et déclara l'avoir aimé autant qu'elle le craignait et le haïssait, je su qu'elle me comprenait, car c'était exactement ca. Elle avait mis le doigt sur mes émotions. Elle déclara qu'elle aurait pu agir comme moi, si elle en avait eu la force, et je la cru. Pour la première fois, j'avais l'impression que quelqu'un pouvait me comprendre vraiment, en profondeur. Ryan savait tout de moi, mais nous étions très différents. Il avait été choqué par ma révélation... qui ne l'aurait pas été? Il n'avait pas compris. Et puis il n'avait rien demandé de plus, nous n'en avions jamais reparlé. Il savait que je voulais oublier tout ca, et il préférait aussi éviter le sujet pour lui. Il ne voulait pas me voir comme un tueur. Vicky avait les larmes aux yeux, et je sentais ce qu'elle ressentait également dans mon esprit. Mes yeux descendirent sur sa poitrine, à l'emplacement de son coeur.

« Alors toi aussi... »

Constatai-je sans savoir si je devais m'en réjouir ou m'en alarmer. Je n'étais pas le seul à vivre un enfer, à ne pas pouvoir fermer l'oeil lorsque je me retrouvais avec moi-même, seul. Lorsque mes pensées s'évadaient là où je ne voulais pas qu'elles aillent. Je relevai la tête pour lui faire face.

« Ce sentiment... C'est celui que je ressens aussi. »

Et je savais à quel point il faisait mal, tant il était fait de contradictions. L'amour, la haine, la peur, les regrets. Tout cela mélangé à s'en donner mal au ventre. Comme je la voyais comme une victime, elle voulait qu'il en soit la même chose pour moi.

« Toi, comment tu te vois? Tu arrives encore à te regarder dans une glace? »

Lui demandai-je alors que je connaissais les réponses. Elle ne voulait pas que je me sente coupable, mais tout les deux, nous étions pareil. Encore bien plus que ce que je le pensais.

« Je ne pourrai jamais me sentir autrement. Parce que c'est ce que je suis. Je suis coupable. Moi et personne d'autre. Je pourrai toujours trouver des excuses atténuantes, le résultat restera le même... »

J'avalai ma salive. J'assumais mon acte, celui là, il était trop important pour que je puisse le fuir. Je n'avais pas le choix. Les jeux étaient faits. Nous ne pouvions plus rien changer, ni pour elle, ni pour moi. Je soupirai. Quelle soirée forte en émotions.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMer 4 Juin 2014 - 16:26

"Tu es une battante..." Mes yeux s'ouvre un peu plus grands sur lui, l'espace d'une seconde. Ces mots, je les ai déjà entendu. Grant... Je tais ce sentiment, je l'enfouis sous des tonnes de regrets et d'amertume pour ne pas y penser. Après avoir convaincu Aiden qu'il pouvait me faire confiance, je restait en retrait derrière lui, pendant qu'il chercha ses mots. Il parle de ses parents, de leur absence. Evidemment, pour essayer de comprendre, je comparais avec les miens. Quand j'y repense, la vie était belle avant qu'on m'enlève. Si je n'avais pas disparu, mon père serait peut-être resté le héros de ma vie et non l'épave de la ville. Maman avait pour habitude de l'appeler drogué pathétique. Même si j'étais là. Mais au final, aucun des deux m'a réellement rejeté. Je peux comprendre ce qu'Aiden voulait dire lorsqu'il voulais sa voir sa vie avec ses parents. Le "si" avait un pouvoir très grands sur l'imagination. Je ne dis rien, il n'y avait rien à dire. J'étais là, inerte à attendre la suite.

J'en apprends plus sur ce grand père de la honte, son meilleur ami Ryan. J'ai senti une certaine douceur dans sa voix quand il en parlait, ce qui me fit brièvement sourire malgré la lourdeur qui pesait dans mon cœur, au fur à mesure, j'en apprenais sur sa vie. Un an de ma vie volé et je suis complètement traumatisé, mais quand je l'écoute, son enfer avait durer tellement longtemps. J'en avais les larmes aux yeux. J'étais contente qu'il ne me regardait pas dans les yeux. Il se retourne vers moi, et je retiens mon émotion, je ne veux pas qu'il s'arrête en pensant que je n'étais pas assez forte pour entendre la suite. Ca me parait tellement irréaliste, horrible, j'ai dû mal à imaginer Aiden comme le mauvais garçon. Je savais qu'il avait un côté dangereux et selon Ari, impulsif. Dans ses mots, je pouvais sentir la déception, la haine et la frustration quand au souvenir de cette argent confisqué par son grand père. J'avais envie de crier à l'injustice, j'avais envie de remonter dans le passé et hurler sur son tuteur, incapable de l'aider et de le laisser s'aider soi-même. EGOISTE, raisonnait dans ma tête. Il tourne le regard et ses mots me traversait. C'était tant par la façon dont il parlait que par son contenu.

Alors c'était lui qu'il avait tué. J'essayais de me projeter dans son histoire, j'essayais de ressentir sa haine et sa colère pour comprendre. Je regardais ma main et j'avais l'impression d'y voir du sang coulée. Ces genres de visions, entre l'imaginaire et l'illusion m'arrivait plus qu'on le pensait. Je regardais les mains d'Aiden, y coulaient le même liquide, ce rouge presque noir, visqueux. J'en deviens absorbé, mes émotions s'éteignent, demande à prendre congés. Je ferme les yeux, que ressentir, qu'en penser. Serais-je capable de tuer la personne qui m'a fait le plus de mal durant mon enfance. Je repense à ma mère, à son égoïsme, à son manque d'amour, à son caractère lunatique, sa froideur. Pour rien au monde, je pourrais lever la main sur elle, même si je le voulais. Quand je regarde Aiden, il a tout du démon en recherche repentis. J'avais les sourcils froncés, je le fixais, je n'arrivais pas, je n'arrivais pas à le voir mauvais ou diabolique. J'avais mal, mal pour lui. Ari m'avait bien dit qu'il n'avait pas eu une vie facile, mais je n'imaginais pas à quel point.

"Alors, rien a changé ?"

Sa voix est terne, froide, et je reste interdite en le dévisageant. Je ne savais pas quoi lui répondre. J'avance d'un pas. Il se retourne et frappe la rambarde, je me fige, réflexe idiot face à la violence. Aiden est en train de partir, je le sens. Un pas puis deux, j'hurle à mon corps de bouger. Il s'éloigne. Enfin j'arrive à bouger et je me jette sur lui, je percute son dos et je l'entoure de mes bras. C'était idiot, mais c'était la seule chose qui m'avait paru logique. Mon cœur bat fort. "Pars pas... s'il te plait ne pars pas." Je m'écarte quand il se retourne sur moi et je le regarde dans les yeux. Je me mords la lèvre, pour trouver les mots. "Tu n'es pas un monstre..." Je regardais dans le vide le temps de réfléchir comment formuler ma pensée. "Aiden, je... tu..." Je n'arrivais pas à m'expliquais, j'aurais aimer qu'il rentre dans ma tête et comprenne ce que je ressentais. "Si tu penses que je suis innocente, tu l'es tout autant..." Je vois à son regard qu'il ne comprends pas et je ne peux pas lui en vouloir. "Tu t'es battu pour ta vie, tu as grandi en cage toute ta vie, comment tu aurais pu ? Toute ta vie il n'a été question de survie." Plus j'y repensais, et plus il me faisait penser à Grant. Le côté sang chaud en plus.
"Quand Krane m'a enlevée, j'étais la première dans le bunker, il a fallu quelques semaines avant que Lucy arrive mais... Il était à la fois celui qui me torturait et celui qui me nourrissait. Ca va paraitre étrange, mais je l'ai aimé autant que je l'ai crains et haïs. A ce moment là, si j'avais eu la force, j'aurai tout fait. Et j'ai fais d'horrible chose..." J'en avais les larmes aux, mais ce n'était pas sur moi que je pleurais, mais sur ce sentiment qu'il ressentait et qui hantait mes nuits. "... En quoi est-ce différent de ma situation ? Si tu ne vois en moi qu'une victime, ne te penses pas coupable..."

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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptySam 31 Mai 2014 - 18:20

En fait, Vicky voulait savoir pourquoi elle avait l'impression qu'elle me ressemblait. Alors elle aussi avait remarqué ces similitudes. Elle aurait également voulu être quelqu'un d'autre. C'est étrange, elle partageait mes points de vues, un peu comme un miroir, comme si je me retrouvais face à moi même. Et là, je me rendait compte du gouffre qu'il y avait entre ma façon de voir les choses pour les autres, et celle de voir les choses pour moi. En fait, j'étais très dur avec moi même, je ne m'acceptais pas et j'avais du mal à comprendre comment Vicky pouvait ressentir la même chose pour elle, car elle valait tellement mieux que moi. Nous avions tout deux une vision négative de nous même.

Elle me répéta que j'étais le seul à connaître ses secrets, ce qui me poussa à me dévoiler davantage, c'était donnant donnant, j'avais l'impression de le lui devoir. Elle déclara pouvoir ressentir de la tristesse pour moi, mais ce ne serait pas de la pitié, j'acquiesçai, lui faisant confiance. Jamais je n'avais accordé ma confiance à quelqu'un si vite. Notre relation, avec peu de mots mais des mots justes, profonds, était rapidement devenu intime. Un peu comme si nous nous étions toujours connus. Nous étions tellement proches qu'elle me prit la main, je l'observai faire, ne cherchant pas à me dérober, ce qui était peu courant pour quelqu'un comme moi, toujours sur la défensive et qui n'est pas tactile. Elle me parla de compassion, d'un meurtrier à un autre, je baissai les yeux, pas vraiment convaincu par ca. Si nous nous ressemblions beaucoup de caractère, nos actes différenciaient. Elle avait des circonstances atténuantes, pas moi.

« Tu n'es pas vraiment une meurtrière... Tu es une battante, tu as lutté pour ta survie. Tu étais à bout... Jamais tu n'aurais tué sinon. Beaucoup de gens auraient régis comme toi. »

Elle hocha la tête en guise d'accord lorsque je lui dis clairement que tout ceci devait rester entre nous, et rien que nous. Elle m'adressa un sourire, presque tendre. Comment pouvait-elle encore me regarder avec ces yeux là? Elle ne voyait pas vraiment qui j'étais. Peut-être que ce sourire allait changer ensuite. Je vis dans ses yeux bruns que je pouvais compter sur elle, elle était franche, discrète et intègre. Elle serra un peu plus ma main, et me fis la promesse que rien allait changer, ce qui me rassura profondément. En fait, j'avais beau me protéger par mille façons, j'avais toujours cette crainte intérieure, profondément encrée en moi, de l'abandon, du rejet des autres. C'était pour ca que je ne cherchais pas à me faire des amis, ca et le fait que je ne comprenne pas la plupart des gens.

Vicky, elle, voulait me comprendre. Ce que j'avais fait dans le passé lui importait peu, elle voyait celui que j'étais aujourd'hui, et ce que je lui apportais. Je me rendis compte qu'elle m'apportait beaucoup de choses également. Elle me faisait réfléchir sur moi-même, et sur mes pensées. Elle me renvoyait mon image, et surtout, elle croyait en moi. Je pris une profonde inspiration, puis mon lançai, me pencha contre la rambarde pour m'y accouder.

« Bon alors... Par où commencer? »

Dis-je en réfléchissant comment j'allais lui présenter les choses.

« Je n'ai pas connu mes parents. Ma... mère... est morte en me mettant au monde. Et mon père... C'était un alcoolique. Je crois qu'il l'est devenu parce qu'il n'a pas pu supporter ca... Il ne me supportait pas non plus. Il s'est tué en voiture peu de temps après, il était complétement ivre à ce qu'on m'a dit. »

Je me tournai vers la jeune femme. Peut-être que ce n'était pas exactement ce qu'elle attendait, mais il fallait bien commencer par le commencement, non? J'avais toujours cette culpabilité d'avoir tué ma mère, même si je ne l'avais pas voulu. C'était bien moi l'unique responsable. Mettre au monde quelqu'un devrait être le plus beau jour de sa vie. Pour moi, les choses avaient très mal commencer.

« Je me suis souvent demandé comment aurait été ma vie avec eux. »

Cette vie là m'avait échappé. Comme si quelqu'un me l'avait volé. Je n'avais pas eu droit à mon enfance heureuse, bercée par mes parents. Je n'avais pas eu le privilège de les voir, de leur parler, de les connaître, ou même de me révolter contre eux, une fois ado. Après un petit blanc, signifiant que de toute façon, c'était comme ca, on ne pouvait rien changer, je repris:

« C'est le père de ma mère qui m'a élevé... Enfin si on peut dire. Je crois qu'il ne m'a jamais pardonné non plus... Il était très dur avec moi. »

Je serrai les dents. Je n'avais jamais parlé de mon grand-père à qui que ce soit, excepté Ryan qui le connaissait puisqu'il était mon ami d'enfance. Je décidai de parler de lui, pour me donner la force de poursuivre et ne pas penser à toutes les fois ou mon grand-père m'avait battu:

« Je n'avais aucun amis à l'école, je n'ai jamais su trouver ma place. Aucun à part Ryan. On faisait les 400 coups tout les deux, je m'attirais toujours des tas d'ennuis, mais sans grandes conséquences... Et puis Ryan a déménagé, et là, j'ai commencé a mal tourner. Vraiment mal tourner... »

Je me tournai une nouvelle fois vers elle, puis développai:

« Mon grand-père ne voulais quasiment plus me voir chez lui, je trainais toujours dans les rues. A cette époque, la seule idée que j'avais en tête, c'était de rejoindre Ryan. J'avais 15 ans mais j'avais déjà tellement la haine. Contre tout. Sans Ryan, je vivais un enfer au quotidien. Il était mon équilibre, le seul qui me comprenne. Alors je me suis mis à dealer, à faire du trafic d'armes, à voler même... Tout ce qui pouvait me rapporter de l'argent pour mon voyage. »

Je préférai lui éviter les détails, ce n'était pas utile, si?

« On n'a jamais eu les moyens avec mon grand-père, je savais que je ne pouvais pas faire autrement que de trouver cet argent par moi même. Je planquais tout sous une latte dans ma chambre quand je ne dormais pas dehors. J'étais tellement naïf... Mon grand-père a tout découvert et il m'a fait tout avouer. »

J'avalai ma salive, difficilement car ma gorge était sèche.

« J'avais tellement galéré pour obtenir cet argent, pendant des mois... C'était comme si tout le mal que je m'étais donné n'avait servi à rien. Il ne comprenait pas, il disait que c'était de l'argent sale. »

Sans doutes avait-il raison, mais comment aurais pu-je faire autrement? Il ne m'avait jamais aidé. Je regardai l'horizon baignant dans la nuit, n'osant plus affronter le regard de la jeune femme.

« On s'est battu violemment... Très violemment même... Je ne m'étais jamais battu comme ca, pourtant j'en ai eu des bagarres. Mais là, c'était trop pour moi, je me suis complètement emporté, j'arrivais plus à m'arrêter, j'étais perdu... Je n'avais plus aucune issue... Je me suis acharné sur lui, je n'arrivais pas à me reconnaître. »

Je revoyais des flash de cette fameuse soirée que j'avais tant voulu oublier. Le sang de mon grand père. Mon propre sang. Le seul membre de ma famille qu'il me restait, celui qui m'avait nourris, vêtu et logé. Il m'avait aussi battu, certes, mais je n'étais pas facile, je ne l'ai jamais été.

« ...Je l'ai tué. »

Je lui avouai ce lourd passé qui traînait derrière moi. Ces quatre mots résonnèrent en moi. J'ajoutai:

« C'était la première fois. Quand je m'en suis rendu compte, c'était trop tard évidemment... Alors je me suis barré en voiture avec l'argent... J'avais même pas le permis à l'époque. J'ai mis le feu à la maison avant de partir, pour ne laisser aucune trace... Je crois que personne n'a jamais rien su. Je n'en suis même pas sur en fait... J'ai roulé toute la nuit comme un dingue. Le seul à qui j'ai tout dit, c'est Ryan, quand je l'ai retrouvé à Miami. C'est pour ca que je suis ici. Mais là encore, ca n'a pas été simple... »

Je me tournai vers Vicky pour voir comment elle encaissait tout ca. Je n'allais sans doutes pas lui raconter tout de suite mon voyage, ma période où je vivais sans rien, à la rue, où je suis devenu alcoolique et où j'ai fréquenté les gangs. Peut-être que Zona lui avait vaguement raconté les choses? Après tout, c'était son amie d'enfance.

« Alors, rien a changé? »

Déclarai-je froidement, en colère contre moi-même. Car depuis cette soirée, tout avait changé. Je donnais un coup de pied contre la rambarde, histoire de me faire du mal, puis m'apprêtai à tourner les talons. Je ne pensais pas qu'elle allait me rattraper après ce que je venais de lui avouer. Je me rendais compte moi-même, en revenant sur ce passé, à quel point j'étais un monstre.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMar 27 Mai 2014 - 7:53

Pourquoi ?... Pourquoi tu as besoin de savoir ça ?

N'est-ce pas évident ?

« Désolé, mais je ne pense pas que tu comprennes, même si je te racontais tout. Cette question, je me la suis posée des centaines de fois, je n'ai pas la réponse. J'étais très énervé, contre un tas de choses... Je n'ai jamais été quelqu'un de facile. Quand je m'emporte, je ne me contrôle plus, c'est plus fort que moi. C'est comme si quelqu'un d'autre agissait à ma place... mais pourtant c'est bien moi. J'aimerais pouvoir être quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui saurait régler ses problèmes autrement, qui saurait trouver les mots justes... »

Je n'ai jamais dis que je te comprendrais. Mais j'ai besoin de savoir. Non pas te comprendre toi, mais comprendre pourquoi j'ai l'impression de te ressembler. Tu aimerais être quelqu'un d'autre... Je souris, ironique. Moi aussi.

De toute ma vie, j'ai toujours souhaité avoir été plus forte, plus courageuse, plus endurante, plus imposante.

« Si je ne suis pas du genre à raconter ma vie, c'est parce qu'elle n'a rien de tendre, crois-moi. Je n'aime pas me plaindre, et encore moins qu'on s'apitoie sur mon sort... Si tu veux savoir qui je suis, tu dois m'assurer que ce ne sera pas le cas. »

Tu connais ma vie, tu es maintenant le SEUL qui sache vraiment tout, aussi bien du point vue extérieur que du miens. Je ne veux pas t'assurer que je ne serais pas triste de ce qu'il t'est arrivé. Ne prends pas ça pour de la pitié.

Je m'avance d'un pas vers lui et lui prendre la main pour la serrer entre les miennes. Je lèves mes yeux vers lui, franche, toujours fragile, mais sincère. "Tout ce que tu verras sur mon visage ne sera que ma compassion, d'un meurtrier à un autre"

Ca ne sonnait pas bien de le formuler comme ça. Mais je ne voulais pas me retenir de réagir. Je ne m'apitoierai jamais sur son sort, mais j'ai le droit de me sentir proche de lui non ?

« Et je ne veux pas que tu en parles... à qui que ce soit. »

Je lève un sourcil, d'un air qui se voulait clair. Est-ce que j'avais besoin de lui promettre après tout ce que nous nous étions dit juste avant.

« Quand tu rentreras te coucher, ce sera comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu... »

Je lui souris doucement, tendrement. C'était d'un hochement de tête que j'acceptais de garder ses secrets. Je serre mes mains un peu plus sur la sienne.

Peu importe ce que tu diras, peut importe ce que tu as fait dans le passé. Je sais qui tu es maintenant, ce que le Aiden présent m'a apporter. Je te fais la promesse, que rien ne changera.

Annonçais-je en plantant mes yeux, fière de ne pas les avoir baissé en fuyant le sien. Aiden avait cette force qui m'influençait, il l'avait eu dès la première rencontre dans ces bois. Il agit comme un catalyseur, me pousse à changer ce qui ne va pas, à changer cette petite fille en femme qui se veut forte. Je voudrais lui ressembler, combattre mes démons. Je voudrais être autant de feu et de glace que lui.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyVen 23 Mai 2014 - 23:06

Vicky répond par l'affirmative a mes questions, à croire que mon instinct devine sans qu'elle ait besoin de s'expliquer. Personne d'autre ne connait son secret. Pourquoi a t-elle choisi de me le dire à moi, et non pas à son copain, Sebastian? Cette deuxième affirmative me plait moins que la première. Sans doute parce que je ne m'étais pas attendu à ca. Lorsqu'elle m'affirme qu'elle ne peut pas se comprendre elle même, je lance dans un soupir presque amusé:

« Je croirais m'entendre... »

C'était effectivement une phrase que j'avais déjà dite. Nous nous ressemblons sur pas mal de points, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Elle me demande ensuite pourquoi. Pourquoi j'ai tué, cette fameuse première fois. Cette fois qui a marqué un tournant dans ma vie. Elle m'affirme qu'elle a besoin de savoir, chose à laquelle je rétorque presque aussitôt:

« Pourquoi?... Pourquoi tu as besoin de savoir ca? »

Pourquoi éprouvait-elle cette envie de me connaître, de me comprendre. J'avais l'impression, tout comme elle, que c'était impossible, car moi même je ne me comprenais pas. J'étais un peu révolté, je me rendis compte à son expression que je m'étais un peu emporté, car il s'agit d'un sujet sensible, d'une chose que personne ne sait, excepté mon meilleur amis Ryan. Je n'ai rien contre elle, je suis énervé contre moi-même, je ne sais pas si elle peut faire la différence. Je finis par me calmer, puis réponds à sa question:

« Désolé, mais je ne pense pas que tu comprennes, même si je te racontais tout. Cette question, je me la suis posée des centaines de fois, je n'ai pas la réponse. J'étais très énervé, contre un tas de choses... Je n'ai jamais été quelqu'un de facile. Quand je m'emporte, je ne me contrôle plus, c'est plus fort que moi. C'est comme si quelqu'un d'autre agissait à ma place... mais pourtant c'est bien moi. J'aimerais pouvoir être quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui saurait régler ses problèmes autrement, qui saurait trouver les mots justes... »

Je n'avais jamais été doué pour les mots, je fonçais tête baissée. La violence avait toujours fait partie de ma vie, c'était ma haine qui m'avait fait grandir et avancer. Alors oui, je n'aimais pas ma violence, pourtant, sans elle, je n'étais rien. Je ne serais même surement plus de ce monde, depuis longtemps déjà. Je ne suis pas quelqu'un qui se confie aux autres, pourtant, j'ajoutai:

« Si je ne suis pas du genre à raconter ma vie, c'est parce qu'elle n'a rien de tendre, crois-moi. Je n'aime pas me plaindre, et encore moins qu'on s'apitoie sur mon sort... Si tu veux savoir qui je suis, tu dois m'assurer que ce ne sera pas le cas. »

J'étais un battant. Ma vie était un combat de tous les jours. Je savais qu'on n'avançait pas en regardant en arrière, en broyant du noir, ou en regrettant ses actes. Je m'efforçais d'effacer tout ca, et aujourd'hui, Vicky me demandait de revenir sur ce passé douloureux, ce qui n'était pas facile pour quelqu'un comme moi.


« Et je ne veux pas que tu en parles... à qui que ce soit. »

C'était clair, radical. Ni à ses amis, ni à son copain, même pas à Arizona, ma copine.

« Quand tu rentreras te coucher, ce sera comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu... »

Je lui adressai un regard interrogatif. C'est d'accord? Je savais que si elle me disait oui, je pouvais lui faire confiance. Elle gardait son secret elle aussi, et je le savais maintenant. Elle ne pouvait pas me trahir. Et puis, j'avais confiance en elle. Si elle me disait oui, j'allais lui dévoiler un peu plus qui je suis, et surtout, ce que j'ai fait.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptySam 10 Mai 2014 - 17:00

Il doute que ça m'intéresse, le pense-t-il vraiment ? Il a l'air si fort, si courageux, si combattant, je veux comprendre pour apprendre, je veux lui ressembler, je veux combattre mes démons, je veux pouvoir un jour affronter les autres, me sentir forte et pas aussi fragile qu'un château de carte. Il le dit lui même, les gens ne peuvent pas comprendre, mais si lui oui, alors je dois pouvoir comprendre. Je ne lui avouerai jamais, mais j'avais ce sentiment d'avoir retrouver Grant. Aussi horrible que pouvait être ses actes et ses raisons, Grant m'avait apporter la lumière dans les ténèbres et m'avait permis de me raccrocher à la vie sans perdre espoirs. Je me sentais enfin porter par quelqu'un d'autre, je sentais enfin cette sécurité que je ne finirai plus jamais seule, que la vérité ne sera pas la raison de mon isolement. Que si le jour viendrait où je n'aurais plus personne autour de moi, parce qu'on aura découvert ce que j'ai fais, il sera là pour me protéger. Ce qui m'inquiète c'est que je ne sais pas d'où vient cette confiance.

« Est-ce que quelqu'un d'autre le sait? »

Je baisse la tête et je secoue la tête négativement. Bien sur que non. J'ai bien trop peur qu'on découvre ce que je suis à l'intérieur, la laideur de mon âme. Je sais que je suis un être pathétique, incapable de s'isoler, réclamant affection et attention mais qui nourri une partie plus sombre que celle d'une personne normale, digne d'être aimé. Il m'assure qu'il ne parlera pas, et pour ça, je sais que je pouvais lui faire confiance, étrangement... Dans ma confusion, j'évoquais mes peurs, mes angoisses, j'évoquai la perte de ceux que j'aime, la perte de Sebastian. Je ne sais même pas si je pourrais y survivre. J'acquiesce d'une simple moue à la question sur son sujet. Je nous revois à l'auditorium, lorsque je lui ai avoué pour la deuxième fois mes sentiments, et je m'imagine son visage lorsqu'il apprendra ce que j'ai fais. Je n'arrive pas à imaginer qu'il puisse me pardonner.

"Me comprendre ? Comment on le pourrait. Moi même je n'y arrive pas. Je n'y arriverai jamais." Tous ces souvenirs de cris, de pleures, de larmes, la douleur, le sang, le chaos, la peur. Toutes ces fois où je regardais ces cicatrices sur mon corps. La réaction des gens qu'ils voient ce que j'ai subis, leur pitié, leur effroi, leur curiosité. Tout ces moments, où j'ai sentis le monstre se manifester dans mes pensées. La psychiatre m'affirme que je continue de le différencier de moi-même car j'ai peur d'affronter cette partie de moi. Mais c'est vrai, cette chose n'était pas moi, cette chose se nourrissait de mes sentiments les plus dégoûtants, les plus inavouables. Comment pourrais-je admettre que je peux être un tel être, sans même le traumatisme que j'ai subis.

« Une fois que tu as franchis cette barrière, que tu es passé à l'acte, rien n'es plus pareil parce que tu sais que tu es capable de le faire, que c'est pas si difficile que tu le pensais... Ce qui est difficile ensuite, c'est de faire en sorte que ca n'arrive plus, parce que finalement c'est plus facile d'en finir que de continuer à souffrir. Je ne veux pas que tu choisisses la facilité, tu entends? Tu vaut mieux que ca... »

Je le regarde dans les yeux, j'en oublie même le lieu où nous sommes, tout ce que je sens, c'est cette brise qui nous parcours. Je sens dans ses mots, que ces phrases ne me sont pas totalement destiné, et ses dernières paroles, que j'avais raison.

"Alors explique moi. Pourquoi ? Étais-ce par vengeance ? Qu'as-tu ressenti, explique moi, je ne comprendrais pas si tu ne me le dis pas. J'ai..." Je sais, je suis égoïste, mais qui pouvait le comprendre maintenant, si ce n'était moi ? J'ai tué pour ma survie, et quelque chose me disais que s'il avait ôté la vie la première fois, c'était pour une raison plus noble. Je n'arrivais pas à imaginer un Aiden maléfique, mauvais et uniquement concernés par sa personne. Il n'y avait qu'à voir, notre relation. Deux rencontres et j'ai l'impression que je ne pourrais plus me passer de sa présence. "J'ai besoin de savoir..."
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMer 7 Mai 2014 - 20:46

Vicky se serre contre moi. Mes bras restent un instant dans le vide, puis je finis par les poser sur son dos. Elle me sert si fort que je comprend la sensation d'une bouée de sauvetage lors d'un naufrage. Nous sommes dans un navire qui a coulé, et je suis la bouée... Je sais que quoi qu'il arrive, je flotterai toujours. Il m'est arrivé tellement de merdes dans ma vie, pourtant je suis encore là, debout. Et ce sera toujours mon cas. Je suis un battant. J'ai eu des périodes douloureuses, mais elles m'ont renforcé et me donne cette sensation de puissance aujourd'hui. Vicky est plus fragile. Je sens qu'elle a besoin de moi, de mon soutien, et ca ne m'effraie pas, bien au contraire. Je me sens utile. A ma place. Je veux être là pour elle. Je veux être celui qui peut la comprendre, et l'aider à aller mieux. Je ne lui doit pourtant rien, mais c'est comme ca. Comme si suite à ma promesse, nous avions un contrat où je n'attends rien en retour. Où je n'ai absolument rien à gagner. Qu'est-ce que je veux? Pourquoi j'agis ainsi? Je n'en ai pas la moindre idée, mais je laisse guider par mon instinct qui, comme toujours, est le plus fort.

Vicky desserre son étreinte, je la vois sécher ses larmes, alors qu'elle me fais un semblant de sourire, pas très convaincant. Je sais que ca ne va pas se finir là, comme ca. Notre conversation nous entraine tout deux vers un avenir incertain, où nous en savons beaucoup de l'autre, sans pour autant être des amis qui se fréquentent tous les jours. C'est étrange, cette fille en sait plus sur moi que n'importe qui. Et j'imagine que c'est mon cas pour elle.

Vicky me pose alors une question. Une question qui me met mal à l'aise. Une question à laquelle je ne veux, ne peux, apporter de réponse convenable. De réponse tout court. Je baisse les yeux. Elle comprend que je vais rester muet, alors elle insiste un peu. Elle a compris que je détourne la conversation, que j'évite ce que je veux cacher. Je ne suis pas un lâche et j'assume mes actes. Mais je suis mystérieux, cachotier, introvertis. Je garde tout pour moi. Je n'ai pourtant ma peur du regard des autres -à part peut-être celui de mes proches- mais je suis comme ca. Pourquoi ressasser ce passé qui m'est douloureux? Pourquoi devoir revivre ca? Pourquoi devoir en parler, rendre des comptes? Ca ne devrait pas l'intéressé. Je n'ai jamais compris que quelqu'un s'intéresse à ma vie, je la trouve trop sombre, tellement loin d'une petite vie normale et parfaite. Je ne suis tellement pas celui que j'aurais voulu être.

Mais Vicky a fait ce pas énorme vers moi. Je l'ai questionné et elle s'est livrée. Je me dois d'en faire autant, c'est donnant donnant. J'ai le sens de l'échange. Je sais reconnaître quand je dois quelque chose à quelqu'un, et là, c'est le cas.

« Écoute je... »

Commençai-je maladroitement, ne sachant pas quoi répondre. Il faut pour cela que je me remémore de lointains souvenirs, que j'ai tout fais pour oublier, rayer, éliminer. Ce n'est pas une partie de plaisir, loin de là.

« Je n'sais pas... C'est une longue histoire, je doute que ca t'intéresse... »

Et voilà que je refaisais un pas en arrière. J'étais prêt à lui parler, mais il fallait pour cela qu'elle insiste encore (hj: comme t'as écris du dialogue ensuite je réponds déjà à ca pour ne pas avoir deux conversations parallèles). J'écoutai ensuite Vicky me parler de son ressentis. Elle ne dormais jamais, encore un point commun que nous avions... Je l'écoutai attentivement, et lorsqu'elle me révéla avoir été surnommée par toutes les atrocités possibles, et qu'il ait été envisagé qu'elle ait du se nourrir de chaire humaine, je lui murmurai, l'interrompant:

« Chut... »

Tout ceci était de telles absurdités de mon point de vue. Je voulais que ce soit claire pour elle. Je continuai, la regardant droit dans les yeux:

« Tu n'es rien de tout ca, d'accord? Tu n'arrives peut-être pas encore à trouver qui tu es vraiment, et c'est normal après tout ce qui t'es arrivé... Mais tu ne dois pas écouter ce que disent les gens. C'est des cons, ils parlent sans savoir. Ils ne peuvent pas comprendre... »

Moi je le pouvais, en partie en tout cas. Je n'avais pas été enfermé comme elle, mais j'avais commis des actes semblables aux siens, irréparables. La femme que j'avais en face de moi n'avait rien d'une tarée, c'était même tout l'inverse, elle était l'une des plus intéressantes qu'il m'est été donné de rencontrer. Mais ca évidemment, je n'allais pas le le dire, là, comme ca, j'avais toujours une certaine retenue. Et puis elle devait avoir compris où je voulais en venir: je ne pensais rien de tout ca. Mais moi, j'étais différent. C'était sans doute moi le dingue, alors...

Vicky m'avoua alors une autre de ses peurs: elle craignait que quelqu'un sache. Cela confirma l'idée que je devais être l'un des seuls à qui elle avait parlé de ca.

« Est-ce que quelqu'un d'autre le sait? »

Lui demandai-je pour en être sur.

« Moi je ne parlerai pas en tout cas, tu as ma parole. »

Si nous n'étions que nous deux, dans ce cas, personne ne saurait jamais rien. J'avalai ma salive, réfléchissant sur son cas, puis rajoutai:

« Et de toute façon, il ne faut pas que tu oublies que tu es une victime dans tout ca. Si tu devais être jugée, tu n'irais surement pas en prison parce que tu as des circonstances atténuantes. »

Je ne pouvais pas en dire autant me concernant. Je n'y connaissais pas grand chose à la justice, je n'avais pas reçu une éducation, je m'étais construit tout seul. Je m'étais fait ma propre moralité, ma propre justice, et dans mon monde, Vicky ne pouvait pas aller en taule, ce n'était même pas envisageable après ce qu'elle avait vécu. Le coupable c'était celui qui l'avait enfermé, pas elle. C'est lui qui l'avait pousser à faire ce qu'elle avait fait.

Vicky me parla ensuite de ses proches. Elle appréhendait leur réaction. Je ne pouvais pas vraiment l'aider la dessus, car c'était l'une de mes plus grosses craintes, à moi aussi. Lorsqu'elle me parla de Seb, je cru comprendre qu'il était important pour elle. Hésitant, je lui demandai d'une vois neutre:

« C'est... ton copain, c'est ca? »

Je regrettai aussitôt mon indiscrétion. Ca ne me regardait pas, qu'est-ce qui m'avait pris? Je m'empressai de rajouter franchement, regardant au loin:

« Je ne sais pas... J'imagine que s'ils sont vraiment tes amies, ils doivent essayer de te comprendre... »

Pour la première fois depuis cette conversation, j'avais un air incertain, pas pleinement convaincu de mes paroles. Ce que j'avais dit était ce que je voulais croire, ce que j'espérais, mais je ne savais pas si c'était vrai. Les gens étaient tellement imprévisibles. Le seul en qui je pouvais pleinement faire confiance, qui me connaissait depuis mon enfance et savait tout de moi était mon meilleur amis Ryan. Lui m'acceptait tel que j'étais réellement. Mais tous les amis ne sont pas forcément loyaux lorsqu'on franchis des barrières qu'ils ne peuvent tolérer.

Vicky me confia ensuite qu'elle avait pensé se venger de ceux qui la martyrisaient, et même tuer à nouveau.

« C'est normal. »

Dis-je comme si c'était une évidence, car j'étais passé par là. Je replongeai mes yeux sombres dans les siens.

« Une fois que tu as franchis cette barrière, que tu es passé à l'acte, rien n'es plus pareil parce que tu sais que tu es capable de le faire, que c'est pas si difficile que tu le pensais... Ce qui est difficile ensuite, c'est de faire en sorte que ca n'arrive plus, parce que finalement c'est plus facile d'en finir que de continuer à souffrir. »

Je marquai un temps, puis poursuivis:

« Je ne veux pas que tu choisisses la facilité, tu entends? Tu vaut mieux que ca... »

Il était encore temps pour elle de tirer un trait sur son passé, d'entamer une nouvelle vie sur de bonnes bases.

« Tu dois te battre. Pas contre les autres. Contre toi. Contre ce que tu ne veux pas être. »

J'ajoutai:

« C'est ce que j'essaie de faire depuis des années, et c'est pas facile, crois-moi... »

J'étais un adversaire redoutable, et j'en étais le premier touché.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMar 6 Mai 2014 - 13:56

Je me sentais enfin libre, je sentais un soulagement incompréhensible, celui de dire la vérité. Garder le secret d'Aiden était un bien maigre revers en comparaison de la sensation de soulagement que je ressentais. Je n'étais pas sur de le méritais, mais Aiden me le permettait, il me permettait d'ouvrir enfin la noirceur de mon cœur, de rouvrir les plaies si profondes pour mieux les désinfectés. Quand on commet l'irréparable, on se scinde en deux, alors cela voudrait-il dire qu'en chaque tueur se cachait un homme. Krane était-il humain dès le départ ? Aiden me répète encore et encore que je ne serais jamais enfermée, mais pourtant si un jour la vérité éclatait, ils devront bien m'enfermer non ? Ou alors étais-je la seule à m'enfermer dans ma culpabilité. Le sigma mu était rassurant, protecteur, solide. Je regarde ses yeux, je soutiens son regard, je veux le croire, je veux m'appuyer sur lui. Mon imagination m'entraine dans ce moment présent mais aussi dans ma fantaisie alternative, celle qui imagine la réalité avec un brun d'originalité. La puissance de mes émotions était si puissante que je me sentais des ailes s'ouvrir dans mon dos. Mon imagination m'emmenait toujours dans des lieux fabuleux. Je le prends encore contre moi, posant ma tête contre son torse, je le serre tellement fort dans mes bras. Merci, merci, de m'avoir libéré, merci d'être là, merci de me protéger. Je ne pouvais pas le lâcher.

« Tu n'aurais jamais du subir tout ca... »

Non en effet, je n'ai jamais penser enfant, qu'une telle chose arriverait. Enfant, j'étais juste prête à être la fierté de ma mère, à être jolie, gentille, princesse, être aimé de mon père, le voir me prendre dans ses bras, me dire que j'étais son joyaux. Leurs amours, et même si je n'étais pas la plus gentille des gamines, même si j'emmerdais Zack en permanence, je n'ai toujours pas compris pourquoi, si dieu existait, il avait mis cette horrible homme sur mon chemin. Je le relâche, pour me reculer et le regarder. Grande, je dois quand même lever la tête vers Aiden. Mes larmes se sèchent, j'essuie mes joues et j'essaye de sourire, le résultat ressemble plus à une moue paresseuse. J'ai envie de parler, d'en dire plus, c'est tellement facile, c'est tellement libérateur. Il peut me comprendre, il peut imaginer, il peut voir le monstre en moi, car je sais maintenant que son regard ne changera pas, je sais que sa langue restera scellé. "Dis moi... Pourquoi la première fois ?" Je voulais le comprendre, je ne voulais pas le juger, je voulais le connaître. Je le regarde, j'attends de pouvoir lire son visage, je promets de ne pas avoir peur, parce qu'aujourd'hui, j'ai confiance en lui. "En faite je réalise que tu n'en parles jamais franchement, c'est comme si tu détournait par les détails sans parler du principal..."

Je me mords la lèvre, peut-être ne devrais-je pas traverser la limite. Mais je pense sincèrement que ça me ferait aussi du bien d'entendre l'histoire du sigma mu. Même si il venait à me raconter les pires horreurs, j'avais la sensation, qu'aujourd'hui, c'était la dernière personne au monde à pouvoir me faire du mal.

"Je suis constamment fatiguée..." Je ferme les yeux, je m'ouvre un peu plus, j'ouvre un peu plus mes ailes. J'aime tellement cette sensation. "Je ne dors jamais très longtemps, les cauchemars sont trop réaliste, violent, sanglant... J'ai mis des années à dormir la porte fermé, autant pour dormir sans lumière. J'ai cru devenir folle, j'ai cru devenir dingue, même après être sortie de ce trou. Avant d'arriver à Miami, avant que les gens ne savent pas qui j'étais... Tu sais comment j'étais appeler ?" Je relève les yeux vers lui, les sourcils froncés de manière triste, douloureuse, je sais que mon univers à contribué à ma chute. Je le réalise depuis peu. "La cannibale, le monstre, la zombie, la tarée... Le bouquin avait émis l'hypothèse que j'ai survécue beaucoup trop longtemps sans nourriture, pour ne pas avoir..." Je tais mes mots, même après les avoir tués, jamais, jamais je n'aurais pu faire ça, parce que j'ai voulu mourir, réellement mourir, parce qu'après mon acte de survie, je me haïssais. Je me sentais monstrueuse, j'avais vendue mon âme au diable. Etonnant quand on sait que je ne croyais pas en Dieu et pourtant le diable me semblait plus probable. Je mors ma langue. "J'ai peur qu'on sache ce que j'ai fais... J'ai peur que ça recommence, qu'on me montre du doigt. Et pire que tout..." J'avale ma salive, je n'arrive pas à m'imaginer la réaction, de toute ces personnes qui m'entoure désormais et que j'aime tellement. "... Comment ils vont réagir, mes amis, Arizona, Zack, Sebastian ? Ils sont tellement persuadés que je ne pourrais faire de mal à personne, que vont-ils penser ? Et si j'en dégoutais Seb ?"

Je me sentais égoïste de penser à ça, et c'était aussi pour ça qu'Aiden me faisait pousser des ailes, il avait devant lui, mon image la plus réelle, la plus pure, la plus moche. "J'y ai pensé... A me venger... à me venger d'eux, de Krane, des autres enfants, de ces filles qui m'ont enfermée dans un casier, de ces garçons qui ont bloqués la porte des toilettes au lycée, même de cette fille qui a changer de table quand je m'y suis installé... J'ai penser à les tuer, à les faire taire. Comment je peux ressentir ces sentiments et ensuite haïr ces pensées. Jamais je n'aurais penser comme ça avant... Mes pensées ne sont pas aussi purs que ce que les gens d'ici semblent croire ici. Vicky elle est mignonne, Vicky elle est gentille. Si il savait le monstre que je suis en réalité..."

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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyJeu 1 Mai 2014 - 18:43

Vicky m'avoue avoir éprouvé de la fierté après avoir commis l'irréparable. Je ne suis donc par le seul à être taré, nous sommes deux. Elle a le courage de m'avouer ses sentiments, c'est comme si nous nous étions mis à nus tout les deux. On se parle, on essai de comprendre, pour avancer chacun de notre côté en fonction de ce que peux nous apporter l'autre. Et Vicky m'apporte beaucoup, moralement. Je ne discute pas avec un tueur tout les jours, ca ne court pas l'école de Wynwood, contrairement aux rues de Las Vegas... Je me rend compte qu'il n'y a pas que moi qui peut être tourmenté à ce point par mon passé. Je me sens moins seul. Nous avons des défauts, tout deux, nous sommes humains... et à la fois, inhumains dans nos actes. Voir son crime de mon point de vue m'aide à dédramatiser les choses. Je suis dur avec moi-même, mais lorsque cela concerne quelqu'un d'autre, comme Vicky, c'est totalement différent.

Lorsque Vicky déclara qu'elle n'était pas assez forte, qu'elle aurait du se sacrifier pour les autres, je la coupai, catégorique.

« Non. Tu n'avais pas à mourir pour elle, ni pour qui que ce soit. »

Je crois qu'à force de la fréquenter, je ne pouvais tolérer l'idée qu'elle aurait du mourir, que je n'aurais pas du la rencontrer, ni être là, sur ce toit, avec elle.

« Ton instinct de survie a été le plus fort, beaucoup auraient réagis comme toi... »

Moi le premier, mais j'ignorais encore que ces filles étaient ses amis. Dans un cas comme ca, je crois que j'aurais sauver les être qui m'étaient chers, même si on n'est jamais sur de rien lorsqu'on ne vit pas la situation. Ryan, Zona... Oui, je n'aurais pas hésité une seule seconde. J'avais pris déjà pris beaucoup de risques pour sauver les miens, Jack, le frère d'Alma, restait le plus gros regret de ma vie. Il était mort entre mes mains, pour me sauver, et je n'avais rien pu faire. La jeune femme m'apprit ensuite que son bourreau était en prison.

« Il ne le mérite pas... Ce salaud aurait du subir bien plus que ce qu'il t'a infligé... »

Pour ce qui était de me venger, j'étais sans aucune pitié. La violence entraine la violence. Je suis rancunier, je ne pardonne pas. Je veux rétablir la justice, et c'est ma façon de faire. La prison, c'est tellement facile. Il a un toit, à manger... bien plus que les gens de la rue. J'ai soudainement envie de le retrouver, pour Vicky. Je crois que son histoire ne sera jamais terminée tant que ce type vivra. Car oui, pour moi, il devait mourir... mais souffrir avant, beaucoup. Pour tout le mal qu'il avait fait à Vicky sans qu'elle ne lui ait rien demandé. Il avait ruiné sa vie, la sienne devait l'être aussi, ce n'était que le revers de la médaille. Si j'avais pu faire quelque chose...

Aveuglé par mon désir de vengeance, je ne remarquai pas la curiosité avec laquelle Vicky ne termina pas sa phrase, comme si elle me cachait encore des choses. Elle m'annonça alors qu'il y avait quelqu'un d'autre... Enfin, que c'était tout comme.

« Oui, c'est ce que j'ai ressentis aussi... »

Répondis-je, car je pouvais tellement la comprendre sur ce point. Je ne me contrôlais pas, et encore moins ma haine. J'étais comme possédé lorsqu'elle m'envahissait, prenant le contrôle de mon corps, mais pas seulement, mon esprit également. J'étais comme esclave de ma violence, prisonnier de moi-même. Vicky avait peut d'être comme moi si elle devait tuer à nouveau. Je la regardai un instant, ne croyant pas un seul de ses mots. Elle valait tellement mieux que moi, j'en était persuadé. Elle prit l'exemple de Zona, imaginant être enfermée avec elle... Elle devenait parano.
Je saisis ses épaules de mes mains et lui répondis, convaincu:

« Ca n'arrivera plus, tu entends? Jamais ! Tu ne seras plus jamais enfermée avec qui que ce soit, je peux te le jurer. »

Je n'avais qu'une parole, et j'étais certain que moi vivant, personne ne lui ferait le moindre mal. J'en faisais le serment, là, sur ce toit. Contrairement à moi, elle était libérée de son bourreau, bien qu'encore profondément marquée. Marquée à vie. Mais ce qu'elle avait fait était une conséquence d'un tas de choses qu'elle avait subie, elle était arrivée à saturation, au bout du rouleau. Un point de non retour. Ces choses horribles n'arriveraient plus, c'était du passé pour elle, un cauchemar. Elle était une fille normale qui avait eu beaucoup de malchance. Je voulais la protéger, retrouver cette fille qu'elle avait été avant tout ca, si c'était possible... ou peut-être que non. Après tout, elle était ce qu'elle était, et ca faisait que je pouvais me sentir aussi proche d'elle, aussi bien avec elle. Jamais nous n'aurions eu ce lien dans un monde normal. Et puis, on ne refaisait pas le passé de toute façon, on était obligé de vivre avec. Nous étions deux victimes.

J'étais prêt à me battre pour elle. Pourtant, ce n'était que la deuxième fois que je la voyais. Que m'avait-elle fait? Comment s'y était-elle prise pour m'atteindre à ce point, moi qui ne cherche pourtant pas à me faire des amis, car je sais qu'on ne peut pas faire confiance à grand monde. Vicky est sincère, elle me touche. Je sentais pourtant qu'elle avait peur de moi au début, mais son regard à changer, comme si j'avais changé moi aussi. Comme si je le pouvais. Elle me donne envie d'être quelqu'un de meilleur. Rare sont ces personnes. J'enlevai mes mains de ses épaules, puis soupirai, agacé.

« Tu n'aurais jamais du subir tout ca... »

La vie était tellement injuste. J'aurais voulu la connaitre plus tôt pour empêcher ca, mais il était trop tard. Je m'en voulais de ne pas avoir été là à ce moment là, quand elle en avait le plus besoin. J'aurais pu tuer ce type, et lui éviter tout ca. Au stade où j'en étais, ca ne m'aurait rien fait à moi, au contraire, je me serais senti utile. Elle s'était salie les mains, certes, mais c'était un accident, ca n'arriverait plus. C'était quelqu'un de bien, ca se voyait. Je ne voulais pas qu'elle ait à revivre ca et que ca la change. Je ne voulais pas qu'elle devienne incapable d'éprouver la moindre compassion, ou qu'elle ne ressente plus de remords. Je ne voulais pas que Vicky devienne comme moi.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMer 2 Avr 2014 - 8:19

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Les propos d'Aiden me faisait réfléchir, et si je devais le refaire, serais-je aussi calme que lui. Pourrais-je devenir un monstre de sang froid, pourrais-je reproduire cet acte avec plus de facilité. Je vois le démon qui s'est créer ce jour là, chaque jour dans le miroir, chaque nuit dans le miroir. Il rit, il se délecte, il me réveille en sueur, il me terrifie. Je sais qu'Aiden me fait comprendre qu'on est différent, pourtant j'ai l'impression de comprendre au plus profond ses mots. Avant de retrouver les Woods, avant d'arrivé à Miami, j'étais persuadée que je ne pouvais même plus ressentir l'amour, que j'étais incapable de m'humanisé, je me suis tellement habitué à être vu comme une espèce de cannibale à enfermé. C'était bien comme ça qu'on m'appelait, le monstre, à Sacramento. Et si Aiden était vraiment ce qu'il disait, il ne me faisait plus vraiment peur. Dans les bois, tout est différents pour moi, sur ce toit alors que je viens de tout lui dire... Je me sentais plus proche de cet homme que je ne l'ai jamais été avec aucun autre.

Je perds le contrôle de mes émotions, comme toujours, relâchant la vérité nue, me délestant d'un poids que je gardais en moi depuis des années. Si les premiers mois, j'avais réussi à garder ma langue pour protéger Grant, les autres années n'était dû qu'au simple fait que je n'avais confiance en personne, en particulier envers ma mère. La moindre confession que je lui ai faite, se retrouvait dans ce livre, mon premier psy avait autorisé la publication du rapport de ma première psychanalyse, autorisation des parents bien sur. J'étais sous la loupe des médias, jamais personne n'aurait compris, n'aurait accepté ce que j'étais.

Aiden me prends dans ses bras, je me sens étouffé par mes propres sanglots, je m'accroche à lui comme si j'allais me noyer. Ce n'était pas de l'affection, je ne l'étreignais pas comme Seb, ni comme Zack. Je sens le parfum du Sigma Mu distraire mon esprit. Comment expliquer que je sentais cette odeur comme plus mature, plus adulte. Comment expliquer que je voyais Aiden comme un homme et non un garçon avec qui je pourrais être amie. Je me laisse aller dans ses bras, j'expulse ma frustration, ma culpabilité, mes souvenirs, je le presse contre moi, puisqu'il me l'autorise. Il me souffle que je n'étais pas responsable, je le sais, pourtant... J'essaye de parler, je décolle mon visage de notre étreinte. J'essuie mes larmes et je réalise à quel point, nous nous soucions plus des distances à imposer.

-C'est de sa faute, mais c'était moi.

Je revois les scènes, ces moments où descendait dans le bunker avec nous en agrippant sa ceinture, la faisant claquer pour nous faire comprendre ce qui allait arriver. Leurs cris, mes cris... La douleur. J'en avais la chair de poule rien que d'y repenser. Je me souviens de la caméra qui nous regardait, je me souviens des outils qu'il nous imposait, je me souviens de la faim. La faim était pire que la douleur. Je sais que tout était de sa faute, mais j'ai honte de ne pas avoir été assez forte.

-Je l'ai ressenti... Quand... quand elles sont mortes. Il m'a félicité et j'en étais fière. L'avouer me donnait une nausée atroce. Je regarde Aiden dans les yeux, complètement désespéré. "Je me suis sentie forte, j'ai cru qu'en survivant ça aurait fait de moi quelqu'un de fort, mais... mais... j'ai pas eu la force de dire non, j'ai pas su me sacrifier. J'aurai du !" Exultais-je sur la fin, serrant mes poings misérablement.

Ces mots, ces confessions, c'était la première fois que je pouvais enfin en parler, même un nom sur ces sentiments, exposer tout haut ce qui me hantais depuis des années.

« Où il est maintenant? »

La question me surprends et je réflechis. Je me mords la lèvre. "En prison..." Je me souviens du bouquin, il révèle également où il était détenu. Une des raisons pour lesquelles j'ai fuis l'état. "A la prison de Pelican Bay...Il y est pour un bon bout de temps, si j'en crois " Je me mords les lèvres, j'ai envie de tout lui dire, mais j'ai promis, je lui avais promis de jamais en parler, de ne jamais le mentionner.

"Aiden..." Soufflais-je. "Il y a un truc que la police n'a jamais su..." Mon estomac se tordait comme pour m'avertir que j'avais tords d'en venir là. Je posais ma main sur mon ventre, ignorant les mises en garde de mon propre corps. "Il y avait quelqu'un d'autre..." Pensant à Grant, à son soutiens, à ces nombres de fois où il a transgressé les ordres pour nous soigner et nous nourrir, je culpabilise immédiatement de révéler son existence... Je me reprends immédiatement, ne pouvant décidemment pas rompre cette promesse. "... enfin je veux dire, c'était tout comme, lorsque je l'ai fais, c'était comme s'il y avait quelqu'un d'autre à ma place". Comme à notre première rencontre je voulais détourner l'attention de ma déclaration maladroite. Puis je ne lui mentais pas vraiment, c'était réellement une de mes impressions.

"Tu es tellement sûre d'être pire que moi, mais qui me dit que je ne serais pas comme toi si je devais le faire à nouveau. On me surveille psychologiquement depuis que je suis sortis de cette foutue forêt." Mon rythme cardiaque augmenté, comme mon humeur. Comme une superbe bipolaire, je passais de la dépression à l'énervement. Mais ce n'était pas contre Aiden, c'était contre moi. "Et si ça se reproduisait et qu'on me le redemandait ? Et si j'étais enfermé avec Ari ?" Lachais-je, frustrée, horrifiée. "C'était mes amiiiiieeessss !"
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMar 1 Avr 2014 - 19:05

Je sens l'étonnement de Vicky lorsque je lui informe que je n'ai pas eu peur. C'est l'un des grands problèmes chez moi, je n'ai jamais peur de rien, pourtant, je suis sensible, irritable. Je suis peut-être inconscient. Je ne me sens pourtant pas plus fort que tout le monde, mais je suis un fonceur, je ne réfléchis pas, j'agis... Les conséquences viennent ensuite. La seule peur que je connaisse est la perte des êtres qui me sont chers. Je ne sais pas si je pourrais me remettre de la perte de Zona. Mais la peur de ce qui me concerne, curieusement, ne m'atteint pas.

Quand j'essaie de lui décrire ce que j'ai ressentis la première foi que j'ai tué, je n'arrive pas à exprimer mes pensées tout haut. En même temps, je ne suis pas du genre à me confier, je ne sais pas comment cette fille arrive à me faire parler autant. J'écoute, mais je ne dis jamais rien sur moi d'habitude. Il faut croire qu'il y a des exceptions. Le mot qu'elle me lâche dans un souffle m'interpelle aussitôt. La puissance. C'est ca, oui, elle a mis le doigt dessus, et elle peut voir dans mon regard que c'est mon ressentis. Je suis très expressif parfois. Je comprends aussitôt que c'est ce qu'elle a ressentis elle aussi, sinon, jamais elle n'aurait pu trouver le mot, l'idée même ne lui aurait jamais effleuré l'esprit.

Je ne suis donc pas le seul... C'est bien la première fois que je discute de ca avec quelqu'un, et aussi étrange que cela puisse paraître, je me rend compte que je ne suis pas anormal, pas totalement du moins. Ou alors, on est deux. Nous partageons nos silences qui en disent longs. Nos souvenirs nous reviennent en tête, nous revivons notre passé, tout deux. Presque comme s'il était commun. Elle me répond ensuite qu'elle me demande ca car elle ne peut plus le garder pour elle, elle veut savoir si elle est normal...

« Je suis loin d'être une référence... »

Dis-je presque sur le ton de l'humour, mais cela ne trompe personne, même pas moi. C'est la triste réalité. La fatalité même. On ne choisit pas qui on est, de là viennent tous les maux. Je développe un peu:

« J'ai eu honte la première fois, mais ce fut la seule... Les autres étaient pourtant des hommes eux aussi, mais je n'ai rien ressentis... rien de triste je veux dire. »

Car oui, cette puissance, et ce pouvoir, était d'autant plus présent lorsqu'on choisissait délibérément de passer à l'acte. Et par dessus tout, j'avais toujours eu une certaine haine en moi, elle faisait partie de moi et me faisait faire des choses jugées immorales... Je n'avais pas reçu d'éducation, je me l'étais faite moi-même, mes jugements n'étaient donc pas ceux de tous, la distinction entre le mal et le bien non plus. Nulle erreur, nulle excuse dans mon cas, contrairement à Vicky.

« Tu n'es pas un monstre, le monstre, c'est moi. »

Je baisse la tête, je sais que je dis vrai. Vicky ne le croira peut-être pas, elle ne me connait pas, même si elle en sait déjà bien plus que d'autres. Je suis un monstre. Je ne sais pas comment j'arrive à me supporter. Comment Zona peut sortir avec quelqu'un comme moi. Mais elle non plus ne connait pas tout de moi... Il y a des parties que je cache, comme un lâche, je suis un menteur, un tricheur. J'ai fait des choses horribles, pourtant, je ne suis pas traumatisé, ni torturé comme Vicky l'est par exemple. Ma culpabilité ne me ronge pas, sauf celle de la première fois, mais elle est loin derrière moi maintenant. J'efface, et je trace. Ce n'est pas ce que font les gens bien. Je ne comprends pas comment Vicky reste encore à côté de moi après ce que je lui ai dit. Une autre fille aurait déjà pris ses jambes à son cou depuis longtemps. Pas elle. Et en cela, elle est différente de toutes. Elle ne me fait aucun reproche, ne me juge pas, ne me craint pas. Elle est sans doute aussi inconsciente que moi. Deux fous, voilà ce que nous sommes. Deux pauvres fous.

Vicky me révèle alors quelque chose, et je suis surpris. Elle m'avait dit avoir tué, mais je n'imaginais pas les choses ainsi. Je ne la juge pas moi non plus, je ne suis pas bien placé pour ca de toute façon. Je vois comme elle se sent coupable, rongée par les remords, et je me demande pourquoi je suis incapable d'éprouver de tels sentiments. Je laisse la jeune femme développer son passé, douloureux. Elle n'avait guère le choix, contrairement à moi. Alors pourquoi se met-elle dans cet état?

Je ne pense plus au type que je viens de buter, notre conversation m'a complétement occupé l'esprit. Vicky se couvre le visage, mais je remarque ses larmes. Alors, une fois qu'elle a terminé, sans réfléchir, je m'avance vers elle et la rapproche contre moi. Sans mot dire, je la prend dans mes bras. Je ne suis pas quelqu'un d'affectueux, il y a encore quelques années, j'étais incapable de montrer la moindre marque d'affection pour quelqu'un, encore plus inconnu, encore plus pour une femme. Je n'en ai pas beaucoup reçu, alors je n'en exprime pas, c'est comme ca. Mais ca a un peu changé depuis que j'ai eu Marissa, et ensuite Zona. Je laisse Vicky se détendre, se laisser aller, évacuer ce qu'elle ressent. Je ne peux pas la comprendre complétement, mais je peux être là pour elle. Je veux être là. L'aider à aller mieux. Je dis:

« C'est lui le responsable, tu entends? Tout ca c'est de sa faute, pas la tienne... »

J'éprouve alors un sentiment de colère qui vient s'installer en moi, mais contre quelqu'un d'autre cette foi. Ce type, ce taré psychopathe qui l'a enfermée et qui lui a infligé tout ca. Je pensais que c'était lui qu'elle avait tué. Je dessere mon étreinte, puis lui demande sérieusement:

« Où il est maintenant? »

Elle sait ce que je veux dire. Où est ce taré. En prison? Mort? J'ai envie qu'il paye pour ce qu'il a fait. Tout se paie un jour ou l'autre... J'ai déjà payé, mais mon tour viendra aussi, je le sens.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyLun 31 Mar 2014 - 17:22

Ma préoccupation pour Aiden était plus égoïste que je ne voulais bien l'admettre. Le garçon attirait mon attention, si au début, c'était par son aura, aujourd'hui, c'était par cette impression qu'on se ressemblait dans un sens que je ne voulais pas regarder en face. Je lui montre mon travail, les portraits étant ce que je fais de mieux. Il me complimente et je souris en le remerciant. Mais malgré ses compliments, je sens dans sa voix sa déception, mes yeux le sonde sans que je n'ose poser le doigt dessus. J'étais plus hantés par mes propres questions, maintenant que je l'avais sous la main et que je ne risquais pas d'être entendue par l'un de mes amis, ou pire, Sebastian. J'en viens à lui demander ce qu'il avait ressenti lors de son premier meurtre, à ses émotions, qui peut-être avait été les mêmes que les miennes. Sa réponse me surprends, m'affirmant qu'il n'a pas eu peur. Je me mets à me ronger les ongles anxieuse.

« Au départ, j'ai pas vraiment réalisé... J'étais énervé, perdu, j'avais du mal de croire à ce qui s'était passé, comme si c'était pas moi... »

Je transpose ses mots à mes propres souvenir. Perdue, la difficulté à réaliser la réalité, voir un inconnu dans son propre corps. Etrangement, je revivais ces souvenirs sans la moindre panique et même si j'avais envie de pleurer, un sentiment de soulagement commençait à échlore au fond de moi, pouvant, depuis plus de 6 presque 7 ans, parler de mes plus sombres sentiments. Les yeux luisants, humides mais attentifs, j'écoute Aiden parlé, comme s'il parlait pour moi.

« Pourtant c'était bien moi, oui, je me rappelle chaque détail... Une partie de moi voulait le faire, et c'est cette partie qui a été la plus forte, j'arrive plus à me contrôler... Je me suis sentis... Je sais pas comment expliquer. »

"...Puissant..." Soufflais-je le cœur lourds.

J'étais devenue silencieuse, mon regard triste et pourtant très sérieux. Je le comprenais et je sentais qu'il pouvait faire de même. J'étais secoué intérieurement. Je me sentais... Je me sentais enfin humaine, une humaine qui avait trouver un semblable parmi cette fourmilière d'hommes bons. Il parle de honte, c'était tellement ce que je ressentais, la honte d'avoir tué, la honte d'avoir ressenti ce pouvoir, la honte d'avoir été fière l'espace d'une seconde, la honte d'avoir réalisé que j'avais trahis mes amis, la honte d'avoir survécue. Je ne note même pas ce temps mort entre ses phrases, j'analyse chacun de ses mots, comme si j'avais pu les dire. Sauf la fin... Je ne savais plus quoi dire, je n'avais pas songé au fait, qu'il avait pu le faire plus d'une fois... Je l'avais dévisagé sans m'en rendre compte et quand son regard rentre en contact avec le mien, je me réveille et prends une grande aspiration angoissé, regardant ailleurs. Je serre le pan de mon t-shirt, mille fois trop large pour moi. Il est en droit de demander.

"Je ne sais plus comment faire pour vivre avec, je me sens monstrueuse, je me sens inhumaine et je ne savais pas à qui en parler... Je suis désolé d'avoir abordé le sujet, mais il fallait que je sache... Il fallait que je sache, si j'étais encore normale.."

En sachant que le Sigma Mu était capable d'ôter la vie plus facilement que je ne le pensais, je devrais me sentir terrorisé, sur mes gardes, méfiante. Mais j'étais juste las, et j'avais l'impression de me débarrasser d'une lourde pierre qui pesait depuis si longtemps sur ma conscience...


HRP : Lis sous le compte d'Aiden, car j'ai mis la fin du rp en hide !
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyVen 28 Mar 2014 - 19:02

Sous le coup de l'énervement, je ne me rendais pas bien compte de l'agressivité avec laquelle j'avais rétorqué à Vicky. J'avais du mal de me concentrer sur quelque chose d'autre que ce qui venait de se passer... Ce conard qui parle à Zona... mon poing qui part tout seul... une fois de plus. Le reste avait tellement peu d'importance. Et pourtant Vicky était là, presque tremblante comme une feuille, à cause de mon comportement. Elle me fit remarquer que si elle était du genre à tout balancer, Zona saurait déjà que je l'avais visé avec mon flingue... Voyant très bien où elle voulaiut en venir, mon regard se fit fuyant, encore énervé. J'assumais ce qui s'était passé pendant notre rencontre, mais je n'en étais pas fière. Oui, je l'avais presque agressée ce jour là, l'ayant prise pour quelqu'un d'autre. Quand je le dis que je suis parano !

Elle se rapproche de moi, je ne suis pas sur de pouvoir l'accepter, pourtant je ne bronche pas. Elle m'a suivi pour voir si j'allais bien, qu'elle dit. Je vais parfaitement bien, ca se voit pas? Je ne réponds rien. Je ne peux pas comprendre qu'elle s'inquiète pour moi, si du moins c'est vraiment le cas. Les personnes qui se soucient de moi se comptent sur les doigts d'une seule main, et encore... Ryan, Zona, Matt, peut-être Alma... Mes proches. La famille que je me suis construite. Mais Ryan est partis maintenant, Matt aussi... et Zona qui me fuit également... De toute façon, je n'ai jamais eu grand monde autour de moi, et c'est surement mieux comme ca quand on voit ce qui arrive au moindre heurte. Finalement, la seule personne avec qui on fait sa vie, du début à la fin, c'est nous même.

Elle va s'asseoir sur la balustrade, me faisant face. Pourquoi fait-elle ca? On ne s'est pas revu depuis notre seule rencontre... et là, c'est comme si elle cherchait à m'aider, à être plus proche de moi. Me comprendre peut-être. Si elle y arrive, je veux bien qu'elle me dise comment. Comme si elle lisait dans mes pensées, elle me rappelle notre rencontre, me remerciant de l'avoir ramené quand elle s'était perdu. Perdu dans tous les sens du terme... Un remerciement que je n'attendais pas, et encore moins si longtemps après. Je suis un peu pris au dépourvu, mais je crois que ca me calme de savoir que je peux aussi faire des choses de bien. Et pourtant, je n'arrive pas à me sentir bien, jamais. Car c'est un mensonge. Je ne suis pas un héro. Comment accepter ses remerciements? Sa gratitude dans son regard? Je n'ai rien fais, juste lui parler... Je suis un imposteur, voilà comment je me sens. J'ai l'impression que les rôles sont inversés. Je suis un éternel coupable. Coupable de tout.

Je ne réponds rien. Que répondre à ca? J'essaie toujours de ma calmer, ca me prend toute mon énergie, mais je sais que je vais finir par y arriver. Vicky continue la conversation. Elle espère encore que je la partage avec elle apparemment. Et elle a raison. Je vais finir par lui répondre lorsqu'elle m'apprend qu'elle ne parle plus beaucoup à Zona en ce moment:

« Dans ce cas on est deux. »

Ma voix est froide, éteinte, sans vie. J'exagère peut-être un peu, car je suis sous le coup de l'énervement. Avec Zona... on se parle... mais moins que ce que je voudrais. Depuis qu'elle n'est plus chez les SM, j'ai l'impression de la perdre. Elle a l'air de bien le vivre, elle, de son côté. Qu'elle se sente bien est ma priorité. Tant pis si moi, je le vis mal, il faut que j'accepte son choix, que je lui fasse confiance... Pas facile.

Vicky attire mon attention avec son dessin, elle me distrait, me fait penser à autre chose. Je suis obligé de le regarder. Et... C'est moi. Surprise. Mon regard se plonge aussitôt dans celui de la jeune femme, réellement pour la première fois depuis aujourd'hui. Elle m'a dessiné... Pourquoi? Comment est-ce possible? Elle veut faire un cadeau à Zona... Pendant un instant j'ai cru que c'était pour moi, et quelque part, je suis soulagé que ce ne soit pas le cas. Je n'aime pas ma tronche, je ne veux pas me voir affiché au dessus de mon lit tout les jours... Je ne le supporterais pas. Mais le dessin est vraiment bien fait. C'est la personne représentée qui ne me plait pas. Je ne m'aime pas. Je ne peux comprendre qu'elle ait choisi de me dessiner. Vicky me fait un sourire, pleine de bonnes intentions.

« Tu es vraiment très douée... »

Lui fis-je remarquer.

« ...C'est bien la première fois que quelqu'un me dessine. Ca devrait lui faire plaisir, enfin je crois... »

Je n'en étais pas vraiment sur. Vicky percevait-elle l'hésitation dans ma voix habituellement sure d'elle est impassible? C'était avec moi que Zona sortait, logiquement, ca devrait lui faire plaisir. Mais put-être qu'elle aurait préféré un portrait d'un autre mec, qu'en savais-je au juste? Comment le savoir?
Je me sens un peu moins tendu. Peut-être que le fait de parler m'aide un peu. Ca me divertis en tout cas. Ce dessin me change un peu les idées. Je repense à ma conversation avec Vicky. Elle m'avait dit avoir dessiné un meurtrier... de toute évidence, elle a récidivé. Peut-être y pense t-elle, car elle me parle de la mort...

Ce que j'ai ressentis la première fois que j'ai tué. Car oui, il y en a eu plusieurs. C'est une question délicate, et difficile. Pour m'aider un peu, elle me précise: en dehors de la peur. Ca m'interpelle. Car non, ce ne fus pas mon cas. J'attends un peu, réfléchissant à la question que je ne m'étais pas vraiment posée, contrairement à elle.

« Je n'ai pas sentis la peur, je... »

J'avale ma salive, essayant de revivre cette scène. La première fois où j'ai tué... Où je l'ai tué, lui.

« Au départ, j'ai pas vraiment réalisé... J'étais énervé, perdu, j'avais du mal de croire à ce qui s'était passé, comme si c'était pas moi... »

Je regarde au loin, comme si Vicky n'était plus là, revoyant la scène de mon passé qui m'a longtemps perturbé ensuite. Je suis en train de me confier, sans vraiment m'en rendre compte, de choses que je ne dis à personne. Même pas à Zona. Pourquoi ca arrive maintenant? Pourquoi avec Vicky? Parce qu'elle peut comprendre... ou essayer en tout cas, sans me juger, peut-être...

« Pourtant c'était bien moi, oui, je me rappelle chaque détail... Une partie de moi voulait le faire, et c'est cette partie qui a été la plus forte, j'arrive plus à me contrôler... Je me suis sentis... Je sais pas comment expliquer. »

Libre. Voilà le mot qui ne voulait sortir, tellement j'en avais honte. La puissance, le pouvoir d'enlever une vie, de décider contre le destin. Vicky voyait-elle où je voulais en venir? Je ne sais pas.

« Avec le temps, j'ai honte... J'ai tué ensuite, mais ce n'était pas pareil, j'avais de bonnes raisons de le faire. La première fois, je ne voulais pas ce qui est arrivé, c'était un accident... »

Je laisse un léger blanc, penseur. Un accident, voila ce que j'avais trouvé pour ne pas que mes remords me rongent. Cet homme que j'avais tué, le premier, je le connaissais.

« Pour les autres, je n'ai pas réfléchis. Je savais que je pouvais le faire, alors je l'ai fait parce que je le devais... C'était des salops pour la plupart. »

Nouveau blanc.

« Pourquoi tu me demandes ca? »

Dis-je enfin en me tournant vers elle, me rendant compte de ce que je venais de lui dire. J'en avais trop dit, bien trop dit.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyJeu 20 Mar 2014 - 15:32

Aiden était sur les nerfs et sa façon de me parler me fit sursauter, reculer d'un pas même. Je baissais la tête, regardant mes chaussures plutôt que ses yeux qui était en train de me foudroyer. M'accusant d'aller tout raconter à Zona, je fronçais les sourcils et sans lever le visage, je finis juste pas répondre. "Si j'étais du genre à rapporter, elle serait déjà que tu m'a un jour viser avec ton arme..." Chose qu'évidemment elle ne lui avait jamais fait mention, puisque j'ai garder les détails de notre rencontre pour moi. Aussi parce que Zack et Seb auraient fait une maladie à l'époque, je ne parle même pas de Liam, qui à ce que j'avais entendu, avait déjà eu des rapports peu cordiaux avec le garçon. Il s'excuse, comme réalisant son comportement et ce qui me permets de me rapprocher et venir le rejoindre.

"Je t'ai effectivement suivi, mais seulement pour m'assurer que tu allais bien"

Bien sur qu'il avait été énervé avec la bagarre, mais pourquoi était-il si tendu. La première fois que je l'ai rencontrer, c'était moi la nerveuse et lui, bah il était méfiant mais il me semblait user plus de calme. Aujourd'hui c'était différent. Je venais regarder sa main, du sang. Je ferme les yeux en grimaçant, inutile de préciser ce que le sang provoque dans ma tête. Je viens m'asseoir sur la balustrade, lui faisant face.

"Je sais que beaucoup de temps et passé et que beaucoup de chose se sont passé depuis. Mais merci pour m'avoir ramener au lycée quand je me suis perdue..."

La question de savoir si sa relation avec Arizona se passait bien me brûlait les lèvres. Mais j'avais un peu peur de mettre de l'huile sur le feu. Si je l'avais suivi, malgré la peur fascinante qu'il provoquait chez moi, c'est parce qu'il m'avait permis de parlé de chose dérangeante, de chose paradoxal. Il avait fait éclore des très noirs sentiments que j'exorcisais tout doucement.

"Je ne parle pas beaucoup avec Arizona ces derniers temps. Zack partie, c'était notre cousin qui jouait le rôle de glue entre nous tous. Enfin moi je ne suis pas vraiment de la famille." Heureusement me balançais-je en pensée. Je sortais avec Sebastian, que j'aimais depuis si longtemps. Découvrir qu'il était de mon sang aurait été un cruel coup du sort. J'ouvre ma sacoche marron, qui tombait sur mes hanches, planqué derrière son jean. Je sors un papier cartonné enroulé. Je le lui tends. En même temps qu'il l'attrape et le déroule, je m'étends sur le sujet. click

"J'avais dessiné ça il y a quelques jours à partir d'une photo d'Ari. Je comptais lui offrir, tu penses que c'est ressemblant ?"

J'esquisse un sourire et je rebaisse la tête. Je gonfle mes poumons, et cette partie tordu, masochiste certainement, voulait parler à nouveau. L'être que j'avais tendance à planquer en publique.

"J'y repense souvent mais Aiden... Quand tu as tué pour la première fois, qu'est-ce que tu as ressenti en premier... Je veux dire, en dehors de la peur ?"

Je relève les yeux doucement vers lui, l'air inquiète. J'étais passé d'un sujet "normal", commun, à un lourds passif. Mais au final, je ne l'avais pas suivi pour rien. Je repensais encore et encore aux mots d'Aiden, au fait que je me sois protégé, que j'ai fait ça pour survivre. Pourtant je me sentais coupable, ignoble, horrible, je me sentais comme un monstre à abattre. Mais plus j'y pensais, plus l'acte en lui-même était pardonnable, ce que je me rongeais depuis ces années, c'était cette satisfaction de savoir que c'était elles et pas moi.
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MessageSujet: Re: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyMar 11 Mar 2014 - 18:39

J'avais quitté les cours plus tôt ce jour là. Après plusieurs heures de sport intensif que les cours de la fac m'imposait -et qui n'était pas pour me déplaire- j'étais retourné à la confrérie pour prendre une douche. Sous l'eau glacé, j'avais été frappé de voir à quel point ma musculature s'était développé. 7 mois à la fac de sport, ca laisse des traces... Je ne faisais pas ca dans le but de me faire une silhouette qui pourrait plaire aux femmes, contrairement à d'autre. Non, c'était un besoin plus viscéral, comme une drogue pour moi. Je devais me dépenser tous les jours, sinon, je ne supportais pas toute cette tension.

Comme j'avais mon après-midi de libre, j'avais décidé d'aller faire une petite surprise à ma copine Zona en allant la trouver au lycée. Je ne savais pas quel cours était le sien, alors j'attendis la sonnerie pour la croiser dans un couloir. Sauf que tout ne se passa pas comme je l'avais espérer. Je le vis discuter avec un type que je ne connaissais pas. Peut-être ce fameux Simon dont elle m'avait parlé? Je les vis rire ensemble, ce qui me rendit fou. Voilà donc comment elle occupait son temps sans moi? Je la vis retourner en cours, alors que je luttais contre moi-même pour ne pas péter un plomb. Je suivis le gars en question, qui n'avait pas l'air d'être de sa classe, puisqu'il n'était pas rentré avec elle.

« Hey, toi ! »

Lui crachai-je alors qu'il était de dos. Il se retourna pour me faire face, et je le choppai aussitôt en l'agrippant par le T-shirt, le bloquant contre le mur.

« Tu t'approches plus d'elle, ta compris? »

J'eus tout juste le temps de lui décrocher une droite avant qu'un surveillant vienne s'en mêler. J'allais encore avoir des ennuies, mais je m'en fichais, tout ce que j'espérais, c'était que ce sale type ne s'approche plus de ma copine. Ce surveillant me connaissait depuis le temps, mais je voyais bien qu'il avait peur de moi, lui aussi.

-Jensen, sors d'ici, t'as rien à y faire !

Il avait raison, j'avais quitté le lycée, je n'aurais pas du venir, je ne savais que m'attirer des ennuies, surtout depuis que Ryan n'était plus là pour ma calmer. Je n'aimais pas qu'on me donne des ordres, mais je partis quand même, car c'était ce que je comptais faire de toute façon. Partir loin. Respirer. Me calmer. Essayer de relativiser. Je jetai un regard noir au surveillant, puis sortis du couloir, ne me rendant même pas compte de la présence de Vicky, qui avait assisté à la scène.

Je couru un bon moment, jusqu'à ce que mes pieds me conduisent d'instinct vers les toits. Je décidai de monter pour me changer les idées. Dans ma colère et la précipitation, je ne m'étais pas aperçu de la présence de Vicky, sur le toit elle aussi. Elle me salua, hésitante.

« Tu m'as suivis? »

Lui lançai-je assez méchamment, car j'étais encore énervé et je n'avais jamais aimé qu'on me suive ou m'espionne. Qu'est-ce qu'elle voulait? Elle m'avait vu tout à l'heure...

« Tu vas tout raconter à Zona, c'est ca? »

Je jetai un coup de pied dans le vide, encore tendu. J'avais besoin de me défouler. J'aurais mieux fait de me rendre à salle de sport, pour taper dans un punching ball. Je n'arrivais pas à me contrôler quand j'étais dans cet état. Je regardai ma main, couverte du sang de l'autre crétin, et je me détestais en cet instant. Pourquoi je m'étais emporté ainsi? Si Zona l'apprenait... elle n'apprécierait pas, je le sais.

« Désolé... »

Soupirai-je à Vicky.

« C'est pas contre toi. C'est l'autre conard là... »

Je serrai les dents. En fait, je m'en voulais autant à moi-même. Et depuis que Zona avait quitté la confrérie des SM, je devenais parano. Je ne comprenais toujours pas son choix.
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MessageSujet: Seven Devils [Aiden]   Seven Devils [Aiden] EmptyJeu 6 Mar 2014 - 16:51

Seven Devils [Aiden] 5aldUMn
Sur ma toile, je n'ai pas ressenti le besoin de composer ou de chanter ces derniers temps. Juste celui de peindre et de dessiner. Pour mes nouvelles responsabilités, celle que le principale m'a confié, j'essayais de reproduire une peinture de Picasso, pour expliquer les figures de style. Parfois je me disais que je me prenais trop la tête, puis Seb vient toujours me rassurer, Antonio me complimente sur mes œuvres et Emmalee me soutiens jusque dans mes cours. Je n'ai jamais autant aimé la vie que ces dernières semaines. J'ai l'impression d'être en vie, d'être humaine à nouveau. Une fenêtre de répit. La psy dit que ce sont les médicaments qui m'aident et que j'évoluais dans un bonne environnement, mais je ne devais surtout pas lâcher ma thérapie. Ces rendez-vous hebdomadaire me forçait à revenir en arrière à chaque fois et je la détestais pour ça. Bien sur, si elle connaissait la vérité, elle ne le ferait pas. Mais je suis la seule, où du moins, presque la seule.

N'ayant jamais rien entendue de la part d'Ari, j'imagine qu'Aiden n'a pas vraiment évoqué notre échange avec sa copine. Je n'ai pas vraiment chercher à le revoir durant ces derniers mois. Les premiers temps, j'avais peur de lui faire face, puis il a eu Halloween, et Noel, le réveil de Zack, son départ, et enfin Seb. J'étais tellement dans un autre monde, que faire face à cet homme m'était trop difficile.

Je pose mon pinceau et je regarde la boite de dessin que m'a offert Seb pour la saint valentin. J'en souris bêtement. J'ai plus envie de dessiner que de peindre à ce moment même. Je prends le coffret sous le bras, j'abandonne la toile et je sors de la chambre en trottinant. Le soleil est éclatant, de loin différent avec les forêts californiennes, l'humidité, la boue. J'aimais Miami, je m'y sentais définitivement à ma place, plus qu'ailleurs. Me baladant sur le campus en plein jours de congés, je cherchais désespérément quelque chose à dessiner. Un acte, un visage, un moment à immortalisé. Le plus horrible dans ces moments, c'est que toute l'inspiration qui m'immerger comme un torrent, était partie à l'instant même ou j'ai commencer à me sentir heureuse, dans les bras de Seb. Comme si le faite, qu'il soigne mes blessures par son sourire et sa présence, annihile le seul talent que j'ai jamais aimé. Mais je m'en fiche presque, je l'aime tellement, je suis tellement heureuse avec lui... Je ne souffre plus de l'aimé, je ne souffre plus de le voir avec d'autre fille. C'est moi qu'il regarde et ça me rend folle de joie et me fiche la trouille à la fois. Comme pour Liam, savoir qu'il avait plus d'expérience que moi, m'angoissait. Une main vient se poser sur mon épaule alors que je tournais dans le parc du lycée, je me retourne, et le visage d'une adolescente, le teint pâle, les vêtements salis par la boue, une odeur acre, entre la viande pourri et la terre mouillé, me remplis le nez. Son visage aux abords souriant, se défigure en une grimace agonisante et je me fige. Elle agonise, sa main vient couvrir son ventre, le sang s'en échappant bien plus vite qu'il était possible. Une marré de sang l'entoure en quelque seconde et elle serre un peu plus mon épaule en me demandant de l'aide. Sa bouche s'ouvre si grand, que ça en devient surnaturel. J'essaye de hurler mais aucun son ne sort de ma bouche, j'essaye de partir en courant, mais je suis au ralentis alors qu'elle non. Elle attrape mon bras, j'hurle, encore et encore, je n'arrive pas à m'entendre, je me débats, mais je n'arrive pas à bouger, je pleure mais aucune larme ne tombe. Soudain, elle me prend à la gorge, comme pour m'étrangler....

Je me réveille en un sursaut hurlant. Je suis en sueur, je suis en pleure, Antonio est à côté de mon lit, terrifié, sa main sur mon épaule. Je viens me réfugier dans ses bras, encore tremblante, secoué par mon rêve. Je devrais m'y faire, mais je n'y arrive jamais. Il me demande si ça va, puis se reprend. "Question idiote, évidemment que non ! C'est terminé, c'était qu'un cauchemars." Je me décolle de sa poitrine, pour le regarder et lui lancer un sourire . Mais son visage se creuse, grise, et devient cadavérique. J'hurle encore plus fort et je me réveille en tombant de mon lit. Je regarde le réveil, il est sept heure passé, Tonio est déjà sortie de son lit, surement en train de prendre son petit déjeuné. J'envoie balader mon oreiller, excédé de ma nuit, troublant ma paix d'esprit. Un début de journée raté, je m'enfuis dans mon quotidien, j'enfile mes vêtements, après une douche longue et brulante. Je pars en cours en ressassant les images de ma nuit précédente toute la matinée, j'écoute à peine les mots du prof de bio. Je suis hypnotisé par son balancement permanent pendant qu'il récite son cours, sa cravate parfaitement lisse, sa veste sans aucun plis. Je vois ses mains s'agiter ici et là pendant qu'il parle. La suite des cours s'enchaine, l'après midi, je la passe à donner des cours de dessin. Je ne suis pas vraiment concentré, mon esprit divague et Emmalee m'interpelle dès que mes yeux se perdent dans le vague. Je souris faiblement à son coup d'épaule et à sa blague. Je finis par ranger les crayons et les chaises de la classe qu'on m'a prêter pour faire l'atelier. La plupart sont des volontaires, plutôt intéressé par l'option, je n'ai pas à user d'autorité, chose que je ne possède absolument pas. Dans le couloir, j'entends une altercation, une voix masculine et familière. Je passe la tête dans le couloir et ce sont deux hommes qui se font faces, menaçant. Mes yeux les fixent, je reconnais Aiden, j'ignore le prénom de l'autre. Ils sont près à se jeter l'un sur l'autre, quand le surveillant intervient juste à temps. Chacun des garçons part de leurs côtés et je suis du regard Aiden, qui passe devant moi, sans même me voir. Enfin j'imagine, que de toute manière, il ne doit pas vraiment se soucier de ma personne, je ne lui ai presque pas parler depuis des semaines, voir des mois. Il m'arrivait de le croiser à l'hôpital quand il allait voir la chef de Sigma Mu et moi Zack, mais je baissais toujours la tête, de peur qu'il me parle de ce que je lui avais raconter, devant les autres.

Il prends la direction du toit, j'entends la porte métallique claqué, je sursaute alors que le temps semble avoir repris son cours. Je sors de la classe, avec hésitation sur le début, puis grimpe les escaliers en oubliant mon appréhension. J'ai changé depuis notre rencontre, je le sais, je le sens. Je me sens plus forte. Je me sens plus digne. Malgré que j'ai passé une nuit de merde. Je débarque sur le toit et j'aperçois Aiden. Le soleil contraste son visage, je ne vois pas son expression, la lumière me fait plisser les yeux, le vent s'engouffre dans mes cheveux et je dois les rabattre derrières mes oreilles pour les empêcher de cacher la vue. L'image qu'il dégage me donne le même effet que la première fois. J'ai envie de le dessiner. La colère qui se dégage de son corps est visible à l'œil nu, s'en rendait-il compte ?

"Ahem salut... je..." Je me retourne sur la porte, comme si ça allait expliquer ma venue. Puis je pousse un soupire résigner. "Je t'ai vu tout à l'heure, et je voulais m'assurer si ça allait ?"
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