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 Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]

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Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] Empty
MessageSujet: Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]   Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] EmptyLun 24 Fév 2014 - 14:01

Shin Bae




Id Card

ÂGE : 18 ans.
DATE DE NAISSANCE : 18 août 1995.
LIEU DE NAISSANCE : Daegu, Corée.
CLASSE: L1 Arts.
3 CONFRERIES AU CHOIX : Alpha Psi, Lambda et Nu Zêta.
RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse d’étude.
AVATAR: Sooyoung (Choi Soo Young).
SCÉNARIO OU PI ? PI.

Forum's buisness

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→ Sooyoung [color=red]ϟ[/color] Shin Bae



My physical is mine


Hialeah, Floride. 7 novembre 2013. Caméra de surveillance d’un petit motel, tombée de la nuit.

La porte s’ouvre, laissant sortir une cliente. Aussitôt dehors, elle cherche un plan dans son sac à dos. Elle pose le même sac par terre afin de pouvoir consulter son plan sans être gênée. Elle ne bouge plus, juste deux mètres devant la porte. Elle n’est pas très grande puisqu’elle mesure à peine un mètre soixante. Enfin, pour une femme, c’est une taille moyenne. Ses longs cheveux bruns aux reflets châtains retombent tranquillement sur sa poitrine, ondulés. Apparemment, elle est passée très récemment chez le coiffeur, elle arbore maintenant une frange droite. Elle finit enfin par replier son plan et se tourne sur le côté pour ramasser son sac. Elle passe une main assurée sur son ventre à peine enflé, habitude qu’elle vient tout juste de se permettre. Elle se relève et fixe l’autre côté de la rue tout en ramenant son sac sur son épaule. Avant de s’engager sur le passage piéton devant elle, elle observe un instant ses mains avec un sourire nostalgique. Ses ongles sont nus, signe de son changement de vie quotidienne. Il va falloir qu’elle s’y habitue. Rien ne sera plus comme avant.

Pembroke Pines, Floride. 23 novembre 2013. Caméra de surveillance du quartier Ouest, début d’après-midi.

Elle passe sa main dans ses cheveux pour les ramener derrière son oreille. Vieux tic qu’elle n’a pas réussi à perdre. Pas cherché non plus. Autre tic qu’elle a depuis des années, celui de tirer sur son t-shirt pour le faire descendre. Elle a commencé à porter des vêtements amples. De grands t-shirts unis, très souvent en taille XXL pour tenir jusqu’à la fin avec. Pour ce qui est du reste, elle a décidé de prendre des pantalons de grossesse adaptés. Généralement noirs ou gris foncés, ils sont en toile, elle trouve ça plus pratique. Elle met un pied devant l’autre afin de rejoindre la seconde boutique qu’elle a visé. Une fois qu’elle y aura fait ses achats, elle pourra poursuivre dans une autre ville plus éloignée de Miami. Ses chaussures, ce sont des tennis bleu marine tout ce qu’il y a de plus simple. En la regardant, on peut voir qu’elle ne dépense pas des fortunes pour s’habiller. Les vêtements de grossesse coûtent assez cher comme ça, pas besoin d’en prendre en version luxe. Autrement, si elle n’avait pas été enceinte, ç’aurait été la même chose. Pas besoin de vider son compte en banque pour des vêtements. Il y a plus important dans la vie. La seule chose qui touche à l’apparence et pour laquelle elle pouvait dépenser de trop, c’était le vernis. Mais ça, c’était avant, quand elle était encore à Miami.

Clewiston, Floride. 11 janvier 2014. Caméra de surveillance d’un petit motel de la ville, milieu de matinée.

Une silhouette se profile à la porte de sortie du motel un peu piteux. Le jour est levé depuis une petite heure maintenant, et la jeune fille compte bien profiter de sa journée de repos. Ça fait un peu plus d’un mois qu’elle travaille ici et elle n’a qu’une journée de libre par semaine. C’est fatiguant, mais en même temps vivifiant. Et puis, elle gagne sa vie et elle a de quoi se nourrir et nourrir l’enfant qu’elle porte. Elle s’approche un peu de la caméra, on peut voir un peu mieux son visage. Typée asiatique, elle a de jolis yeux chocolat. Joliment maquillée, elle s’est contentée d’un trait de liner noir et d’un peu de mascara. Ses lèvres fines ne sont pas colorées, elle ne les maquille que d’un sourire permanent. Oui, elle sourit tout le temps. Qu’elle soit triste ou non, ses lèvres sont étirées inlassablement, comme si ce simple geste pouvait lui regonfler le cœur. Récemment, elle s’est fait percer les oreilles et elle porte des boucles d’oreilles d’où pendent trois petits cristaux orange transparents. Elle a les traits fins et est une fille plutôt jolie. Cependant, elle se maquille assez peu, juste de quoi mettre ses yeux en valeur, ce qui fait d’elle une fille jolie mais discrète. A ses yeux, sa seule beauté est son sourire. Et bien entendu, à présent, sa beauté réside en son ventre légèrement arrondi qu’elle chérit plus que tout. D’ailleurs, lorsqu’on la regarde, on peut aisément deviner qu’elle en est à un peu moins de cinq mois de grossesse. Elle a fait la moitié du chemin. Plus que l’autre à faire avant de donner la vie. Elle regarde sur sa droite en posant sa main sur son ventre, ses cheveux toujours bruns lissés encadrant son visage et ses épaules. Elle se dirige vers l’arrêt le plus proche pour y attendre le prochain bus.


Ideas in my head


Shin a changé durant son voyage. Elle n’a pas changé du tout au tout, elle reste quand même la Shin que Miami a connue. Mais elle a évolué. Quelque chose en elle a évolué. Tout simplement parce qu’elle est Shin, mais plus seulement. Enceinte, elle a maintenant quelque chose à protéger, un nouveau but dans la vie, une motivation pour montrer qu’elle est quand même là et prête à se battre. Elle porte l’enfant de Ki et ça, c’est un don précieux à ses yeux. Elle doit tout faire pour en prendre soin dès maintenant.
Vous vous souvenez peut-être de sa timidité ? Elle était agaçante, n’est-ce pas ? Réjouissez-vous, elle a en partie disparu. Fini la jeune fille qui ne va pas s’assoir sur la dernière chaise parce qu’il y a du monde et alors qu’elle a mal aux pieds. Fini celle qui passe son temps à buter tous les trois mots face à un inconnu. Elle a fait d’énormes progrès quant à la réserve qu’elle avait face aux autres. Mais il y a une chose qui n’a pas changé, même si elle ne s’en est pas encore rendu compte. Sa légère timidité face aux personnes dont elle est proche est bien restée intacte. Il y a toujours cette petite gêne, cette peur de déranger, de ne pas être au bon endroit au bon moment. Cette crainte que ce qu’elle dit ou ce qu’elle fait n’intéresse pas alors qu’elle, elle a envie de partager.
Allez, est-ce que vous vous rappelez aussi qu’elle était réservée par rapport à sa franchise ? Shin n’osait pas toujours dire ce qu’elle pensait de manière brute, voire ne pas le dire du tout. Et l’idée de contredire quelqu’un sur ses goûts était tout bonnement une chose qu’elle repoussait. Mais maintenant, c’est fini. Elle ne dira pas cache ce qu’elle pense, on ne sait jamais comment peut réagir la personne en face. Mais elle n’a plus peur de dire ce qu’elle aime et ce qu’elle croit, elle n’a plus honte de ce qui la dessine. Oui, maintenant elle est capable de camper sur ses positions et d’affirmer ses convictions. Même face à quelqu’un qu’elle connait. C’est, pour elle, une manière de se livrer un peu plus à ses proches aussi. Même si ces derniers mois, elle n’a plus revu ceux qui ont compté dans sa vie.
Il y a quelque chose chez elle que vous ne pouvez pas avoir oublié. Son sourire. C’est l’habit qu’elle porte tous les jours, toute la journée. Elle ne s’en rend parfois même pas compte, c’est peut-être même ses lèvres qui ont tendance à dessiner un sourire sans qu’elle le veuille. Mais toujours est-il qu’elle sourit toujours. C’est quelque chose qui est omniscient chez elle, qui illumine son visage et lui donne une présence. Figurez-vous que son sourire est dix fois plus puissant que celui qu’elle arborait avant. Elle sourit à la vie parce qu’elle est heureuse d’être là, parce qu’elle a un trésor qui lui donne envie de sourire. Et pourtant … Pourtant, elle ne devrait pas penser ainsi. Elle a dix-huit ans et elle attend un enfant. Et puis, elle a fui tous ceux qu’elle connaissait après avoir pété un câble. Et cette fille sourit à la vie comme si elle était le plus heureuse du monde. Ça, ça montre aussi la force dont elle fait preuve. Elle vous dira le contraire, mais elle a encaissé beaucoup de choses sans jamais se plaindre, et ça fait d’elle une femme très forte. Forte mais qui a su garder sa fragilité.
Outre le sourire, Shin a su rester de bonne humeur et ouverte à la conversation dès l’instant qu’il ne s’agit pas de parler d’elle. Généreuse et fidèle à ceux qu’elle aime, passer un bon moment à les écouter parler ne la dérangera jamais, au contraire. C’est une preuve de confiance qui la touche énormément. Elle est également un peu plus ouverte. Elle a beaucoup moins de mal à se livrer à des inconnus à condition qu’ils posent quelques questions –elle ne va pas déballer sa vie comme ça sans qu’on le lui demande- et encore moins avec ses proches. Si vous lui demandez conseil, elle vous aidera avec plaisir. Et si elle doit donner un avis, elle le donnera. Tout en portant des gants pour donner un avis négatif.
Il y a une dernière chose à savoir sur elle, mais vous le saviez déjà pour beaucoup d’entre vous. Ceux qui l’ont connue savent qu’elle aime par-dessus tout dessiner. Sans le dessin, elle serait devenue folle. Depuis le début de son adolescence, c’est son seul moyen d’expression. Le seul qui ne lui oppose pas de barrière, du moins. Elle garde très souvent avec elle un carnet sur lequel elle a dessiné ses plus grands secrets. Personne n’a pu y avoir accès avec son accord. Mais peut-être qu’un jour, elle aura assez confiance en quelqu’un pour se livrer. Elle a failli une fois. Elle n’a pas osé importuner Ki avec ça. De fait, c’est une des seules choses qu’elle a emporté de sa vie d’avant. Puisque personne ne connaissait son existence, personne ne remarquerait son absence. Durant ces quelques mois de réflexion, elle a trouvé une énorme envie de se lancer dans la peinture et s’est aussi plus penchée sur les portraits. Et cette fois-ci, c’est dans une idée de partage. Elle s’est souvenue de ce qu’un certain Coréen lui a dit un jour où elle était dans leur pays natal. Et finalement, oui, elle veut exposer. Elle veut vivre de son talent.
Il y a une dernière chose qu’il faut que vous sachiez. Shin est enceinte, ça n’est plus un secret pour personne, elle ne peut même plus le cacher. Enceinte depuis six mois. Si au début ce n’était pas le cas, elle assume désormais cet enfant. Elle est fière de porter la vie et est prête à faire tout ce qu’elle pourra pour lui offrir la meilleure vie possible. Et si l’on évoque le papa de ce bébé, elle répondra simplement que c’est l’homme le plus formidable qu’elle connaisse, et qu’elle regrette qu’il ne puisse pas connaître son enfant. Posez-lui des questions, peut-être que vous en apprendrez plus sur celui qu’elle admire et qui lui a offert le plus beau cadeau qu’on puisse lui offrir.


Story of my life


Premier acte

Second acte

Je m’allongeai sur le lit en soupirant de soulagement. Cette petite chambre n’était qu’une étape, trois nuits tout au plus. Il fallait que je m’éloigne encore un peu, même si chaque mile me faisait mal. Je fermai les yeux un instant pour refouler les larmes qui menaçaient encore de couler. Une semaine que je ne faisais que pleurer. Une semaine que j’avais trahi mes amis et ma famille en partant comme je l’avais fait. Une semaine que j’avais abandonné Ki. Je me voyais maintenant comme un monstre. Qui étais-je pour avoir le droit de lui faire ça ? J’avais besoin d’espace, besoin de devenir personne pour le moment, invisible. Et lui, de quoi avait-il besoin ? Peut-être qu’il avait besoin de moi. Je n’avais pensé qu’à moi. A ce que j’avais ressenti lors de la prise d’otage, à la peur que j’avais eue pour mes amis. Et lui ? Comment avait-il réagit ? Avait-il pensé que je pouvais être à l’intérieur à ce moment ? Bien sûr que oui. Je n’avais pas mon portable sur moi et je n’étais pas arrivée sur place tout de suite. Lui et Ayase avaient essayé de me joindre de nombreuses fois sans savoir où j’étais. Au final, je les avais inquiétés moi aussi. Etais-le la seule à ne pas réussir à surmonter cette épreuve sans même l’avoir vécue ? Bien sûr, il n’y avait pas que ça. Il y avait aussi mon père. Ces derniers mois, les discussions se terminaient très mal avec lui. Il voulait que je lui obéisse docilement. Je l’avais fait toute ma vie ! Je ne voulais plus faire ce qui ne me plaisait pas. Hors de question de m’enfermer dans la vie qu’il m’avait choisie et dont je ne voulais pas. Et puis … Et puis s’il savait tout, aucun doute qu’il pèterait un câble. Je portais le fruit du pêcher. Le résultat de la connerie. S’il l’apprenait, je ne donnais pas cher de ma peau. J’étais majoritairement partie pour ça. Je ne pouvais pas assumer cet enfant au grand jour, devant tous ceux que je connaissais. Et je privais Ki de tout ça. L’aurait-il accepté ? Qu’aurait-il voulu faire ? Lui donner une chance de vivre, ou au contraire, le priver de vie ? J’avais pris ma décision seule et j’avais peur de m’être trompée. Je passais une main légère sur mon ventre encore presque plat. J’avais l’impression de le voir enflé, un tout petit peu déjà, mais peut-être que c’était uniquement dans ma tête. Je rouvris les yeux, me rendant compte que je pleurais pour de bon cette fois. Je ne savais plus quoi faire ! J’avais envie de faire demi-tour, de me jeter aux pieds de Ki en le suppliant de m’aider. Mais je ne pouvais pas faire marche arrière.
Après d’interminables minutes, je me forçai à stopper mes larmes, même si j’étais loin d’avoir fait sortir tout ce que j’avais en moi. Puis je récupérai mon sac. Je passai rapidement dans la salle de bain afin de camoufler mes pleurs. Puis je partis. Je n’étais même pas capable de passer une nuit ici, je devais aller encore plus loin, jusqu’à briser ce lien qui m’unissait à Miami.

~~~~~

Un mois déjà que j’étais partie. J’avais réussi jusque-là à vivre comme j’avais pu, avec les moyens du bord. J’étais parvenue à vendre quelques portraits à des touristes, comme ça, dans la rue. Mais il allait falloir que je pense à m’arrêter quelque part, à me poser un certain temps et à trouver une plus grande source de revenu. Je n’étais pas seule dans mon voyage, j’avais embarqué quelqu’un avec moi sans lui demander son avis. Et il fallait que je fasse tout ce qui était en mon pouvoir pour lui assurer la meilleure vie possible. Je lui avais déjà retiré son père, hors de question de lui retirer encore quelque chose. Je m’en voulais toujours horriblement. J’avais plus d’une fois eu envie de retourner là-bas, de le serrer dans mes bras et de lui demander pardon. Mais c’était trop tard, n’est-ce pas ? Il n’allait jamais me pardonner mon départ. Je ne pourrais plus jamais le voir sourire, encore moins me sourire à moi. Je baissai les yeux sur mon secret. Je me demandais encore quelle aurait été sa réaction en l’apprenant. Il l’aurait mal pris, très certainement. Nous étions trop jeunes pour être parents, pas assez responsables –et c’est d’ailleurs ce qui avait mené à cette situation- et nous n’avions rien entre les mains. Ni diplôme, ni métier, ni argent, ni endroit pour accueillir un enfant. Alors que faisais-je là ? C’était trop tard maintenant, je n’avais plus d’autre choix que d’aller de l’avant et de mener ma grossesse à terme. Et après ? Qu’est-ce que je pouvais bien faire ? Et si je n’étais pas à la hauteur ? Valait-il mieux que je l’abandonne aux mains de personnes qui sauront mieux s’en occuper que moi ? Hors de question ! Si j’avais perdu Ki, je ne voulais pas perdre le résultat de notre union. Pas question. Un sourire nostalgique s’étendit sur mon visage. Ki … Il avait été là dans les pires moments, sans s’en rendre compte. Quand mon couple avec Ethan battait de l’aile, il était là pour me faire sourire. Il ne le savait pas, mais il était là quand même. Et je n’avais jamais passé une aussi belle semaine que celle que j’avais passée avec lui en Corée. Il y avait eu tant de choses … Le point de départ de tout. Je lui avais donné ce que je n’avais jamais donné à personne. Etait-ce par amour à l’époque ou par simple affection ? Je n’en savais toujours rien, mais j’étais certaine qu’il y avait déjà un peu plus que de l’amitié. Et lui, comment voyait-il cette semaine ? J’étais repartie à Miami le cœur lourd. Il ne m’avait laissé quasiment aucun espoir concernant son retour. Et si en arrivant je pensais que c’était certainement la dernière fois que je le verrais, la vie nous séparant par la suite, en repartant, je pensais tout autre chose. J’avais envie de le revoir. S’il ne revenait pas à moi, tant pis, c’était à moi de lui revenir. Ki était celui qui m’avait maintenue debout sans jamais s’en plaindre. Il avait été présent pour moi à chaque minute. C’était donc naturel que mon cœur se tourne vers lui.
Je pressai le pas, une fine pluie commençant à tomber. Dans quel genre d’endroit une femme enceinte comme moi pouvait-elle trouver du travail ? D’ailleurs, est-ce que je pouvais révéler la vérité ? Ne valait-il mieux pas pour moi de cacher la vérité jusqu’à prouver que j’étais autant capable qu’une autre de travailler ? Je trouvais que ça commençais déjà à se voir. J’avais perdu un peu de poids depuis mon départ de Miami, et je n’étais déjà pas bien épaisse avant. Et dans la robe que je portais, mon ventre était plus visible. Si on ne me disait rien, je me tairais. Mais si on me demandait, je ne pouvais pas mentir. Mon regard fut attiré par une pancarte sur la baie vitrée d’un petit motel. Ils cherchaient un employé pour faire les tâches ménagères. C’était ce qu’il me fallait. Se posait encore la question de mon salaire. Allais-je devoir user de ma fausse identité pour me faire un compte afin de réceptionner l’argent ? J’inspirai et me forçai à entrer sans réfléchir. Plus on réfléchissait, plus on hésitait. Et c’était ce qui m’avait pourri la vie jusque-là. Ça et ma timidité, et c’était lié. Un homme, la quarantaine et une calvitie déjà prononcée était à l’accueil. Je m’approchai tranquillement, me parant déjà de mon sourire le plus franc.

- Bonjour mademoiselle, bienvenue dans notre hôtel. Puis-je vous aider ?
- Bonjour monsieur. En fait … J’ai vu votre annonce dehors et je venais pour le poste.

Il détailla mon visage. Derrière son comptoir, il ne pouvait pas voir mon ventre qui commençait à s’arrondir, il ne pouvait donc pas encore avoir de soupçons. Il récupéra un téléphone juste devant lui et composa un numéro. Il m’indiqua de patienter une minute.

- Tu peux venir t’occuper de l’accueil quelques minutes ? J’ai quelqu’un pour le ménage. Oui, je lui fais passer un entretien tout de suite. Je n’en ai pas pour longtemps. Traîne pas en chemin. Il reporta son regard sur moi. Bon, on va aller dans un endroit au calme, suivez-moi.

Il se leva et se dirigea sur ma droite sans même se retourner vers moi. Bien, j’avais passé cette étape aussi. Je le suivis jusqu’à l’entrée d’un couloir et il ouvrit une porte. Puis il se tourna vers moi et me fit signe de rentrer avant lui. Là, il allait me griller. Mon sourire se changea en sourire contrit mais je ne dis rien. C’était pas le moment pour flancher. J’avais besoin d’argent. J’attendis qu’il soit derrière le grand bureau de la pièce pour m’assoir à mon tour. Je posai mes mains sur mes genoux, comme pour camoufler mon léger ventre en même temps. Il soupira.

- Bien, commençons. Je vais vous poser une première question, pardonnez mon manque de tact. Etes-vous enceinte ?

Je déglutis. Et voilà, c’était fichu.

- Oui. Mais je vous assure que …
- Très bien, vous pouvez sortir.
- Quoi ? Laissez-moi finir au moins.
- Je n’ai pas besoin d’une femme enceinte ici. J’ai besoin de quelqu’un pour faire le ménage en urgence, une personne qui fera tout ce que je lui demanderai sans broncher et qui ne passera pas son temps arrêtée parce qu’elle se sent mal.
- Et je serai cette personne.

Je me penchai un peu vers lui, le regard déterminé. A l’intérieur, mon cœur battait déjà comme un fou et une boule commençait à se former dans mon estomac. Mais pourquoi lui tenir tête ? Non, c’était non. Pas « oui, peut-être … ». Il ne voulait pas de moi ni de mon enfant. Mais j’étais motivée. J’avais besoin de cet emploi.

- J’ai réellement besoin d’un travail, et ce n’est pas ma grossesse qui va me freiner. Au contraire, ce bébé est mon moteur. Je suis motivée et je m’engage à ne pas être arrêtée jusqu’à l’accouchement. Je ne passerai pas mon temps à me plaindre que je ne me sens pas bien. Vous savez …

Je ris légèrement. J’allais jouer la carte de la franchise pour l’amadouer. Ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux à faire, et ma démarche pouvait attirer sa pitié. Mais je voulais lui montrer que derrière les apparences, j’étais solide. Et capable d’être celle qu’il recherchait.

- J’ai quitté mon université et mes amis il y a un mois. Depuis, je vis seule, d’hôtel en hôtel. Si vous pensez que je ne suis pas assez solide pour vous, vous avez tort. Ce n’est pas ça qui va m’arrêter. En me refusant, vous laissez passer votre chance de trouver quelqu’un rapidement. De plus, je ne serai pas difficile sur le salaire ni sur les horaires de travail. Je n’aurai rien d’autre que ce que vous avez à me proposer. Pas de famille à visiter, pas d’enterrement surprise, rien. Juste ce bébé qui se fera le plus discret possible.

Je me remis au fond de la chaise et le regardai en souriant. A l’extérieur, je semblais confiante, mais à l’intérieur, quelque chose était prêt à hurler de peur. Mes amis seraient fiers de me voir aussi déterminée. Je passai rapidement une main sur mon ventre, habitude que je commençais sérieusement à prendre, comme si je vérifiais que mon bébé était toujours là ou que je le rassurais. Puis je posai l’autre main sur le haut de la chaise pour me relever. Il ne voulait pas de moi ? Tant pis, j’allais tout faire pour trouver quelqu’un d’autre le plus rapidement possible. Je ne pouvais rien faire de plus pour le convaincre. Je me décollai de la chaise.

- Asseyez-vous.

Je m’exécutai avec la furieuse envie de lui sauter au cou. Mais je me retins.

- Très bien. S’il vous arrive quoi que ce soit, à vous ou à votre bébé, vous ne pourrez me tenir pour responsable. Vous vous occuperez de rendre les chambres impeccables tous les matins. L’hôtel n’accueille pas énormément de clients, vous ne serez donc pas trop occupée. Vous changerez les draps, mettrez les sales à laver, vous passerez l’aspirateur obligatoirement, vous ferez les poussières et vous laverez les toilettes ainsi que la douche. Et ce pour chaque chambre qui se libère, suis-je bien clair ?

Je hochai la tête. Oui, j’étais encore capable de ça.

- Normalement, ça ne prendra pas plus de la matinée. L’après-midi, vous ferez la vaisselle du petit déjeuner et du déjeuner. Comme je l’ai déjà dit, nous n’avons pas trop de clients, ils sont encore moins nombreux à manger ici. Vous ne serez donc pas surchargée. Vous ne vous occuperez pas de la vaisselle du soir. Si vous n’avez plus rien à faire, cherchez, il y a toujours quelque chose. Comme s’assurer de la propreté des couloirs. Je peux aussi être amené à vous donner d’autres tâches, différentes du ménage. Et vous devez être prête à les faire.

Je gardai le silence encore une fois, acquiesçant sans un mot.

- Concernant vos horaires, vous travaillerez six jours par semaine. Votre jour de repos sera différent chaque semaine en fonction du nombre de clients qui quittent l’hôtel. Si vous avez besoin d’une journée supplémentaire pour X raison, elle sera retenue sur une autre semaine. J’ai besoin de vous en urgence, vous commencez demain. Vous êtes logée gratuitement ici, mais pas nourrie. Concernant votre paie, vous serez payée en liquide. Si vous avez quelque chose contre le travail au noir, vous pouvez déjà repartir. Vous vous sentez encore assez « solide » pour être engagée ?

Je lui souris. C’était parfait. Ce travail était taillé pour moi. Etait-ce une coïncidence ou est-ce que quelqu’un veillait sur moi et me menait sur les bons chemins ? Je ne savais pas, mais je ne pouvais pas laisser filer cette occasion. Je n’arrivais pas à y croire mais il le fallait.

- Ou se trouve ma chambre ? Lui répondis-je simplement pour lui faire comprendre que j’acceptais.

Il se leva et je lui souris. Il me fit emprunter un autre couloir et me montra l’endroit où j’allais dormir. Contre toute attente, la chambre n’était pas trop petite. Elle n’était pas grande non plus, mais il y avait assez de place pour rajouter un second lit. Comme un berceau. Il y avait une petite salle de bain pourvue de toilettes, d’une douche et d’un lavabo surplombé d’un miroir. Le confort minimal et ça m’allait très bien. Il me laissa là en me tendant la clé et me souhaita bonne chance. Moins d’une heure plus tard, il m’apporta un document non officiel résumant mes fonctions et me donnant quelques détails qu’il n’avait pas précisés. J’avais une heure et demie pour manger le midi, ce qui était plus que correct. Il y avait aussi la somme que je gagnais, et je devais dire que j’étais agréablement surprise. J’avais largement assez pour ne pas m’en faire, sachant que j’étais logée gratuitement. Du moins pour l’instant. Je m’allongeai sur le lit, plus légère.
Il me restait encore des choses à faire, comme faire suivre ma grossesse par un professionnel. Mais je ne m’en faisais pas pour ça. Cette ville me tendait déjà les bras. Mon esprit vagabonda pour s’arrêter une fois de plus sur Ki. Je posai ma main sur mon ventre. A qui allait-il ressembler, cet enfant ? A lui ou à moi ? J’espérais qu’il serait comme son père, qu’il aurait le même sourire franc que lui. Ki me manquait énormément. Tellement que je ne pensais qu’à lui. C’était comme si j’avais oublié tous les autres. Je pensais à eux de temps en temps, ils me manquaient aussi. Mais Ki était omniprésent. J’avais parfois l’impression que son regard me suivait partout. J’étais capable de tout en ces instants. Son souvenir me donnait confiance. Notre bébé me donnait confiance. Je me battais maintenant pour cette vie et je devais mener le combat jusqu’au bout, puisque j’en avais fait le choix. Je retirai mes chaussures pour être plus à l’aise et me glissai sous les draps avec satisfaction. Je ne tardai pas à m’endormir, même si ce n’était pas forcément le bon moment pour ça.

~~~~~

J’avais passé ma première échographie peu de temps après mon arrivée à l’hôtel. On m’avait fait remarquer que j’aurais dû le faire plus tôt, mais que le principal, c’était que maintenant j’étais suivie. Cette échographie avait confirmé mes doutes, et je savais maintenant que j’étais tombée enceinte au retour de Ki. Nous ne nous étions pas protégés puisque ni l’un ni l’autre n’avait prévu ce qui s’était passé. Au début, j’avais regretté. Dès que j’avais appris que j’étais enceinte. Nous étions jeunes, trop jeunes. Il était trop tôt pour nous, nous ne voulions pas d’un enfant. Mais … J’avais retrouvé Ki alors que je pensais ne pas le revoir avant un moment. Il était rentré à Miami et j’avais été tellement heureuse de le voir ! Partager un moment intime avec lui avait été naturel et évident pour moi. Même si maintenant, j’étais enceinte de lui.
Aujourd’hui, j’allais passer ma seconde échographie. J’étais impatiente et j’avais peur en même temps. Mon bébé allait-il bien ? Est-ce que je ne travaillais pas de trop pour sa santé ? Je ne me sentais pas mal pourtant. Un peu fatiguée parfois, mais il y avait des nuits où j’avais du mal à dormir. Et puis … J’allais pouvoir connaître le sexe, aussi. Un garçon ou une fille ? Une fille ou un garçon ? Et moi, qu’est-ce que je désirais avoir ? Peu m’importait, je l’aimais déjà, et ça ne changerait rien. Est-ce que je voulais le savoir à l’avance ? Je ne savais pas trop encore. Si j’avais eu Ki à mes côtés, il aurait pu me donner son avis, mais j’étais seule. J’avais fait le choix d’être seule.
Quand l’heure de mon échographie arriva, je me sentis de plus en plus stressée. Je savais que j’avais plus de risque d’avoir une grossesse qui se passe mal parce que j’étais jeune. Je m’installai et après quelques minutes de préparation, ce fut enfin le moment de vérité. Mon bébé apparut à l’écran et je sentis mon cœur battre plus fort. C’était incroyable, comme la dernière fois.

- Bien, vérifions si tout se passe bien pour lui. Vous voulez savoir si c’est un garçon ou une fille ?

La question à laquelle je n’avais pas de réponse. Je continuer à fixer l’image à l’écran. Allez bébé, livre-moi tes secrets. Aide maman. Est-ce que je dois attendre un peu ou est-ce que je peux savoir dès maintenant ? Je souris, gênée. Je ne savais absolument pas quoi lui répondre. J’ouvris la bouche pour bégayer quelque chose d’incompréhensible. La jeune femme à côté de moi rit légèrement.

- Vous préférez peut-être voir avec le papa ? On peut faire quelque chose si vous voulez. Je peux l’écrire sur une feuille et la mettre dans une enveloppe. Et vous verrez avec lui si vous voulez découvrir son sexe.

Je la remerciai en souriant. J’allais pouvoir réfléchir un peu plus à la question. Même si je n’aurais pas Ki avec moi pour le faire. Elle continua l’échographie, et je ne quittai pas l’écran des yeux, émerveillée. Je n’aurais pas dû être comme ça. J’aurais dû être plus terrifiée qu’autre chose. Mais impossible. Cet être était la moitié de Ki mélangée à ma moitié. Vision un peu rêveuse de la chose, j’en convenais. Ce moment toucha à sa fin et la jeune femme me rassura en souriant.

- Votre bébé est en parfaite santé, continuez comme ça. Pensez à faire moins d’efforts si vous en faites beaucoup.

Le temps que je me rhabille correctement et que je descende de la table, elle retourna à son bureau pour écrire quelque chose sur un petit papier. Elle le glissa dans une enveloppe et la referma. Elle écrivit ensuite « Garçon ou fille ? » dessus et me la tendit en souriant.

- Je vous revois dans une dizaine de semaines pour la dernière échographie. Portez-vous bien d’ici là.

Je m’en allai avec mes papiers, dont cette fameuse enveloppe. Devais-je l’ouvrir ? Attendre un peu ? Qu’est-ce que Ki aurait fait ? Je rentrai à l’hôtel avec des questions plein la tête. J’étais incapable de me reposer un peu et donc de suivre son conseil. Du moins, j’étais incapable d’aller me poser tranquillement et de ne plus bouger. Je m’installai donc à mon bureau pour dessiner un peu. J’en avais fait des dessins depuis mon départ. Et j’avais la furieuse envie de me mettre à la peinture. J’avais commencé à apprendre un peu avant de partir de Miami, mais j’avais envie d’apprendre encore plus. De nombreuses fois, j’en revenais à dessiner des visages familiers, particulièrement celui de Ki. Le voir me manquait. L’entendre me manquait. Le sentir contre moi me manquait.

~~~~~

J’étais en train de terminer la vaisselle quand mon patron entra dans la cuisine. Ça ne lui arrivait que très rarement, et seulement quand il avait quelque chose à me dire. Avais-je fait quelque chose de mal ? Non, je ne pensais pas. Nous étions mi-février et ça faisait déjà deux mois que je travaillais ici. Je m’étais bien habituée et même si j’allais de plus en plus lentement pour faire les choses, je les faisais correctement. Il s’appuya contre un des plans de travail et croisa les bras en attendant que je finisse de rincer l’évier. Quand ce fut fait, je m’essuyai les mains et lui fis face.

- Tu t’en sors toujours ? Ça devient pas trop dur ?

Si au départ il s’était montré très froid avec moi, il commençait à s’adoucir. Il m’avait déjà demandé si je connaissais le sexe de l’enfant et si nous nous portions tous les deux bien. Depuis le début, je ne m’étais pas plaint une seule fois. J’arrivais à la fin du second trimestre, j’avais donc fait les deux tiers de l’aventure. Je savais que la fin allait être difficile, et la suite bien plus encore. J’avais de quoi vivre convenablement, mais je n’avais pas de quoi acheter tout ce dont j’avais besoin. Il me manquait encore quelques petits trucs, et je ne savais pas encore comment j’allais faire pour me débrouiller. Je souris à mon employeur en posant une main rassurante sur mon ventre.

- Je commence à ralentir, mais ça va, j’arrive encore à faire ce que je dois faire.

Il me sourit aussi, très légèrement. Puis il m’expliqua enfin la raison de sa venue ici.

- La semaine prochaine, tu auras quelques jours de congé. Je ne les retiendrai pas sur les autres semaines, t’en fais pas.
- Pourquoi ?
- Un client un peu spécial vient séjourner ici, et je ne veux pas qu’il te voit travailler là. Je ne te chasse pas, mais je pense que tu devrais aller passer ces quelques jours ailleurs. Il est … comment dire ? Oui, vraiment spécial. Je couvre tes frais à conditions que tu ne dépenses pas des milliers. Profites-en pour te reposer un peu, reprendre contact avec ta famille si tu veux. Ils ont le droit de savoir pour toi … et ton bébé.

Il désigna mon ventre d’un signe de tête. Le droit de savoir ? Bien sûr que non. Si mon père l’apprenait, il me forcerait à abandonner cet enfant. Ma mère ne lui dirait certainement rien, le laissant faire. Et mon frère protesterait, mais pas trop longtemps, ça ne se fait pas … Quant à mes amis … Si jamais ils l’apprenaient, j’allais certainement mourir de honte. Pas que je n’assumais pas. Mais j’étais partie, fuyant la réalité avec eux. J’avais honte de ça. Je hochai la tête pour finir par regarder mon ventre moi aussi. Je sentais ce bébé bouger et c’était une sensation tellement étrange. Mais belle en même temps.

- Je te laisse la semaine entière, d’accord ? Reprit-il. S’il n’est pas parti quand tu reviendras, je te préviendrai.

Je le remerciai et terminai ma journée avec le sourire. Est-ce que je devais suivre son conseil ? Je n’avais envie de contacter personne, pas après ce que j’avais fait. Mais j’avais envie de les revoir une dernière fois, de m’assurer qu’ils allaient bien. Ayase, Arwen, Ki … Surtout Ki. Pensait-il encore à moi ou avait-il complètement tourné la page ? Peut-être même qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre, qu’il allait de l’avant. De mon côté, je n’avais pas changé. Je l’aimais toujours. Alors qu’au départ, rien ne nous destinait à cet avenir. Je n’aurais jamais pensé pouvoir l’aimer autant, lui qui était simplement mon ami et colocataire. Et puis … Il était devenu bien plus que ça. Un pilier, un repère. Il s’était occupé de moi et j’avais commencé à aimer sa tendresse, à vouloir chasser cette tristesse que je voyais dans ses yeux. Et maintenant, j’attendais un enfant de lui. Notre enfant. Toute ma vie, il y aurait ce lien indestructible entre lui et moi, même s’il n’en savait rien.
C’était décidé, j’allais passer quelques jours à Miami dans l’espoir d’apercevoir chacune des personnes qui m’étaient chères. Juste pour vérifier que tout allait bien.

~~~~~

Je fermai les yeux pour me concentrer sur les mouvements. Je recevais quelques coups de pied et ça me stoppait à chaque fois. Je m’étais donc posée sur le grand lit double que j’occupais depuis la veille. Je profitais de cette petite semaine de pause pour dormir dans un vrai lit, un lit où j’avais de la place et du confort. J’étais à Miami, en plein centre-ville. Je n’avais pas le courage de sortir aujourd’hui pour tenter d’apercevoir mes amis. J’avais terriblement peur. Alors j’étais là et j’attendais. J’attendais quoi ? Je n’en savais rien.
J’avais posé sur ma table de chevet la petite enveloppe de la gynéco. Je n’avais toujours pas osé l’ouvrir, et je ne savais pas si j’allais le faire un jour. A côté de moi, j’avais aussi la peluche que Ki m’avait offerte. Je l’avais emportée avec moi et j’avais décidé de la donner à notre bébé. Ça serait la seule chose qu’il aurait de son père. Je la posais à la tête de mon lit pour dormir, juste à côté de mon oreiller. J’avais l’impression d’avoir une partie de lui avec moi. Je l’attrapai et la regardai sous toutes les coutures. Puis je la posai sur mon ventre découvert. A ce stade, le bébé m’entendait certainement si je lui parlais. Est-ce qu’il percevait aussi mes mouvements ? D’ailleurs, qu’entendait-il exactement ? Juste des sons étouffés, comme ça, ou des paroles plus précises ? Je souris en regardant ce ventre déjà bien arrondi.
Allez bébé, dis-moi. Est-ce que je dois regarder ? Est-ce que je dois attendre pour avoir la surprise ? Fais-moi un signe pour m’aider …
Je posai ma main juste à côté de la peluche. Il s’était calmé pour le moment, je ne sentais rien. Et j’avais toujours cette envie et cette peur en même temps de regarder. Dans le fond, qu’est-ce que ça changeait ? Un garçon ou une fille, c’était pareil pour moi. Je l’aimais tout autant. Mais si je le savais à l’avance … Je pouvais réfléchir à un prénom. Et acheter les derniers vêtements dont il –ou elle- aura besoin.

- Allez bébé, juste un petit effort … Lui dis-je doucement. Tu ne m’en voudras pas si je regarde … ?

Ma démarche était lâche. Comme s’il allait me répondre ! Il resta silencieux, ne bougeant même pas. Alors oui, je pouvais regarder ? Je saisis l’enveloppe, fébrile, laissant la peluche en équilibre sur mon ventre. Je la tournai entre mes doigts, hésitant sur ce que je devais faire. Puis je me lançai. J’ouvrai doucement l’enveloppe, tout en tremblant. Puis j’en sortis le papier, qui était plié en deux. Je le gardai dans la main un moment, prête à faire marche arrière. La surprise, c’était bien aussi, non ? Oh et puis zut. Je dépliai le papier et posai mes yeux sur le mot qui y était inscrit. Puis des larmes me montèrent aux yeux. Peu importait le sexe, je l’aimais tout autant, j’étais aussi heureuse. Mais maintenant, je savais. Je savais encore quelque chose de plus sur le bébé que j’allais mettre au monde. J’aurais voulu vivre ça avec Ki.

~~~~~

C’est deux jours plus tard que mon bonheur bascula. Une nuit, plus exactement. Incapable de dormir, je me levai pour m’occuper un peu. Je ne supportais pas de rester là à attendre le sommeil alors qu’il ne voulait pas de moi. Je tentai de reprendre mon portrait mais je ne tins que quelques minutes. J’avais envie de manger quelque chose, là, tout de suite. Je m’habillai donc pour sortir de l’hôtel et trouver une petite épicerie d’ouverte. J’en avais repérée une à deux rues d’ici et si je ne me trompais pas, elle était ouverte toute la nuit. Je m’y rendis et traînai tranquillement dans les rayons en quête de quelque chose qui me ferait envie. Mais une fois trouvée, je ne pouvais pas l’attraper à cause de mon ventre. J’aurais mieux fait de me tenir tranquille et de rester couchée. En allait demander de l’aide au caissier, je tombai sur une personne que je ne voulais absolument pas croiser. Ki Beom Lee. Le père du bébé que je portais.
La nouvelle sembla l’abasourdir et il finit par ne pas se sentir bien. Même si j’étais mal à l’aise de le croiser dans cet état et que j’avais honte de moi, je ne pus m’empêcher de m’inquiéter pour lui. Je finis par le convaincre de venir se reposer dans ma chambre d’hôtel, puisqu’elle se trouvait juste à côté alors que Wynwood était plus loin. Et finalement, il passa la nuit là. Je ne dormis presque pas, trop troublée par tout ce qui venait de m’arriver. Je ne pouvais pas repartir. Pas maintenant qu’il savait que j’étais enceinte. C’était une idée inconcevable. Le lendemain matin, ma décision était prise. J’allais prendre mes responsabilités et tout assumer. Auprès de mes amis, auprès de l’école. Mais pas auprès de ma famille. Après tout, j’étais dans mon droit, j’étais majeure dans mon pays. Je n’étais pas forcée de réapparaître auprès d’eux.
Je me retrouvai dans le bureau du nouveau directeur de Wynwood. Je lui expliquai ma situation et contre toute attente, il accepta de me rendre ma place. Certaines règles quant aux confréries ayant changées, j’allais m’installer à l’internat des Lambda pour le moment. J’étais terrifiée à l’idée de revoir tous ces gens et de devoir m’expliquer auprès de mes amis. Encore plus à l’idée de vivre près de Ki. J’espérais juste qu’il finirait par me pardonner. Même si dans ma tête, il m’en voulait d’être partie, et maintenant encore plus de lui avoir menti et de ne pas lui avoir parlé de ma grossesse.
Allez Shin, un peu de courage. Respire fort et tout se passera bien. Tu es de retour à la maison.







Prénom/Pseudo : Lalilae, ici Shinou.
Âge : 18 ans 🇧🇬.
Où as-tu connu le forum ? : Recherche sur un top-site.
Une remarque particulière? : Faites place à ma baleine qui est de retour (a) Sinon, je vous aime toujours autant ♥️




(c) Suika




Dernière édition par Shin Bae le Jeu 27 Fév 2014 - 16:06, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]   Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] EmptyMar 25 Fév 2014 - 7:17

SHIN :mort: 

Je savais que t'aimais le monde marin, mais franchement, une baleine, ça se garde difficilement dans un aquarium :roll:
Soyons sérieux 30 secondes (sisi, je promets), rebienvenue ! J'ai hâte de voir comment ta petite Shinette a évolué, comment elle va retrouver ses amis (et son amant aussi :perv: ) et si elle revient chez les AP :beuh: 
Enfin tu l'as compris, j'étais contre ton retour :dent: (oui, les 30 secondes étaient dépassées)
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MessageSujet: Re: Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]   Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] EmptyMar 25 Fév 2014 - 15:01

REBIENVENUE SHINETTE!!!!!!!!!!!!!

 :love: :inlove: :emeric: :evy: :tom: :p: :r: 

J'ai hâte de rp avec toi et de découvrir cette nouvelle maman :music: :sexy: :bang: :karen: 
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MessageSujet: Re: Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]   Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] EmptyMer 26 Fév 2014 - 22:16

Shiiiiiiiiin :D ! Rebienvenue *-*
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MessageSujet: Re: Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]   Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] EmptyJeu 27 Fév 2014 - 7:54

VOOOOUUUS  :love: 

Merci pour ce nouvel accueille, j'espère que la nouvelle Shin vous plaira :beuh:

Physique ajouté, le caractère ne devrait pas tarder à suivre ^^

Edit : Histoire en ligne aussi. J'envoie mon secret de suite et vous pouvez me valider mes bichons ♥️
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MessageSujet: Re: Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée]   Tu as changé ma vie, il prendra la relève ♥ [Terminée] EmptyJeu 27 Fév 2014 - 16:29

Wynwood High School



congratulations !
Tu es Validé(e);
« SHINOU :emeric: Rebienvenue, et surtout avec ta petite Shin :beuh: J'ai aimé découvrir ta fiche et redécouvrir ton personnage, ya eu du changement comparé à ya un an, quand elle est arrivée ici. Mais j'aime beaucoup la nouvelle Shin (et aussi le truc qu'elle a dans le ventre :roll:). Je te gratte déjà un RP :P Shinette retrouve la L1 arts.
Je te fais même l'affront de t'expliquer pour les confréries. Alors tu dois faire 2X2 RP, c'est-à-dire deux réponses dans deux RP différents, et on t'attribuera une des confréries de tes choix. Voilà voilà, j'espère que je suis claire petite newbie, en attendant, tu seras chez les Lambdas. Amuse-toi bien <3 »

Tu peux dès à présent faire ta fiche de liens et puis aussi celle de tes RPSs. Pour être plus à l'aise avec les diverses choses qui te sont proposées sur le Forum, je t'invite à aller consulter le Guide complet de WHS. Et si tu as le moindre soucis, ta marraine ou ton parrain, ainsi que chacun des membres sur le forum (surtout du Staff) reste à ta disposition ! Bon jeu (:



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