Rollin, rollin [PV Rose]

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Zenoviya étai contente de parler voiture avec une autre fille. Non pas qu'elle détestait les hommes, mais il était rare que la personne soit juste intéresser par le modèle de son moteur, plus qu'à ses pare-choc. La tatoué sourit à la jeune fille, fière d’annoncer l'identité de sa cabriolet.

« Une belle pièce de collection. Tu n’as pas peur de l’amener ici, avec tous ces crétins dans le coin ? »

Un rire étrangla sa vanité et faussement ironique, elle ne put s'empêcher de se dire qu'il n'avait qu'à l'effleurer pour qu'elle s'énerve. « Si crétin ya, crétin disparaîtra » Jubila l'ukrainienne. Malgré l'aversion de Yagarev, elle avait insisté comme une malade pour conduire, cette voiture et pas une autre pour se rendre à l'université. D'autant, qu'elle savait, que ses goûts, un jour ou l'autre, attirerait plus de jeune riche vers elle, comme Rose. Des donateurs potentiel pour ce qui lui tenait le plus à cœur. Les enfants. Elle regarda la bande garçons, les lorgner du coin de l’œil et elle ne lâcha pas le regard tant qu'il ne le faisait pas. Il n'y avait que deux personnes pour qui elle baisserait les yeux et ce n'était certainement pas pour des gamins.

« Ça te dit de me montrer ce qu’elle a dans le ventre ? J’ai pas envie d’aller en classe »

Sur l'instant, Zen était prête à refuser, à mettre ça pour une autre fois. Elle avait déjà raté son année en science Po en Russie, elle ne voulait pas plus décevoir Yagarev. Mais quand elle tourna son visage vers Rose, la tentation était grande. Cette jeune fille la mettait au défi, elle le sentait, elle le savait. L'ukrainienne le faisait tout le temps avec son bienfaiteur. Elle mordit le bord de sa lèvre, faisant tourné son piercing entre ses dents. D'un signe de tête, elle l'invita à monter. « Aller monte jeune Rose ! ».

Elle se pencha sur le côté, passant son sac de cours par terre, libérant le siège. Très maniéré, elle remis ses cheveux en ordre. Elle ouvrit la boite à gant ou se trouvait un foulard noir. Cette couleur avait la chance de s'accorder avec n 'importe qu'elle vêtement. Elle couvrit ses cheveux, ne voulant pas se décoiffer. Elle sourit à sa consœur qui venait de s'installer et agrippa au levier de vitesse. N'ayant pas enclencher le frein à main. Elle actionne la marche arrière. « T'es prête ? » Ses doigts vient tourner le bouton du vieille autoradio également restauré pour collé au look de l'auto. Branché sur AirMiami, « Hey Brother » d'Avicii résonne dans les amplis, elle monte le son et si avec ce rouge, elle passait encore inaperçu, c'est vainement trop tard maintenant.

Elle fait balancer ses longues jambes entre l'embrayage et l'accélérateur. Si brusquement et habiller que les pneus crissent sur le béton avant d'emporté vers l'arrière, la voiture. Zen se tourne pour regarder derrière. Deux idiots la dévisage alors qu'elle était à deux doigts de les renversés. « HEY SALOPE ! » Elle leur fait un clin d’œil et actionne la première et tourne le volant pour sortir du parking à toute vitesse. Elle évite les élèves mais ne descend pas sa vitesse, elle accélère même, déboulant sur la route sans un regard vers la gauche. Des klaxons titillent son oreille et elle rigole. « Dans mon pays, les klaxons sont quasi permanent, ici, j'ai l'impression que vous avez peur de vous en vernir » Se trompa-t-elle sur son dernier mot.

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“Rollin, rollin”

∞

Noël approchait à grands pas, mais Rose n’était pas vraiment d’humeur à faire la fête. Il n’y avait pas grand-chose qui tournait rond dans sa vie, si elle y pensait de manière superficielle. Et du haut de ses 17 ans, c’est bien entendu ce qu’elle avait tendance à faire. La jeune femme n’arrivait pas à se remettre de la perte de l’être aimé – si on se la joue mélodramatique jusqu’au bout – et surtout, de la façon dont ce salopard l’avait roulée dans la farine. Elle essayait de se consoler avec un japonais au déhanché tellement sexy que ça réveillerait la libido d’une mamy… mais rien à faire, tout lui faisait penser à Matthew. Y compris le ventre de sa connasse de nouvelle copine qui s’arrondissait, au fur et à mesure que le temps passait. La voir moulée dans son uniforme de Cheerleader dégoûtait Rose, au point de lui donner envie de gerber. Salma Mezquita était devenue l’Ennemi Numéro Un. « La » salope. Celle qui lui avait volé le cœur du beau Rho Kappa. Ou plutôt, qui l’avait conservé en attendant qu’il lui revienne, après avoir brisé celui de Rose. Dès que la jolie blonde pensait à la mexicaine, une petite rengaine sans fin s’enclenchait dans sa tête : salope, salope, Salma la salope, salope, salope, Salma la saloooope, c’est un belle salope, salope, Salma est une salooooope, une belle salope, salope, salope. Et le pire, c’est qu’elle crevait de jalousie.

Ce matin-là, Rose se leva difficilement. Elle avait passé une bonne partie de la nuit avec quelques connaissances qui l’initiaient patiemment aux courses de rue. La jeune femme découvrait tout un monde nocturne, et elle en délaissait la course à pied – qui avait toujours été sa passion numéro un –. Elle continuait de courir… mais contre les autres, au volant de sa Volvo, dans les rues de Miami, les usines désaffectées ou encore les routes désertes de forêts. LA Rho Kappa commençait même à songer à apporter quelques améliorations « physiques » à sa voiture, qui s’était déjà vue pourvue d’un tout nouveau moteur, deux fois plus puissant que l’ancien.
Elle prit une douche, fit un rapide saut à la case coiffure et maquillage – une queue de cheval basse, du rose sur ses paupières, du mascara et un peu de gloss – et enfila une jupe brune, un tee-shirt rayé blanc et doré qu’elle rentra dans sa jupe, ainsi qu’un gilet en laine beige, pour ne pas attraper froid. Une fois prête, elle sauta dans sa voiture et mit le contact. A chaque fois, le bruit de son nouveau moteur lui procurait une douce sensation de bien être. Sa bottine beige écrasa l’accélérateur, et la Volvo fit un bond en avant. Direction : Wynwood.

Lorsqu’elle arriva sur le parking, Rose fut prudente. Le mois passé, elle avait failli écraser Sasha et ce qui avait suivi lui avait fait réfléchir à deux fois concernant sa manière de conduire, du moins dans les lieux publics. Elle se gara et claqua sa portière. Elle avait normalement cours d’histoire – une branche qui ne la passionnait pas vraiment – mais quand elle vit une magnifique voiture garée à deux pas de là, Rose ne put s’empêcher de marquer l’arrêt. Son regard gris acier engloba l’automobile des yeux, et quand elle reconnut la conductrice, la Rho Kappa se décida à s’approcher. Elle se pencha à la vitre du vieux cabriolet et sourit à la conductrice, tatouée de partout et Rho Kappa accessoirement.

« Sympa, ta voiture. C’est quel modèle ? » demanda-t-elle après que la blonde en robe rouge l’ait saluée.

Cette question sembla capter l’intérêt de la jeune femme, qui lui répondit avec un accent slave à couper au couteau.

« C'est une corvette C1 de 1958 ».

Rose aurait aimé siffler, mais elle ne faisait que cracher quand elle essayait, si bien qu’elle préféra s’abstenir. A la place, son sourire s’agrandit.

« Une belle pièce de collection. Tu n’as pas peur de l’amener ici, avec tous ces crétins dans le coin ? » demanda-t-elle en désignant du menton une bande de Pi Sigma qui passaient par là en hurlant comme des cochons qu’on égorge.

Sans doute à se disputer la dernière nana à la mode. Rose leur lança un regard meurtrier, puis reporta son attention sur la belle tatouée. Elle se demandait si cette dernière faisait honneur à leur Confrérie, et avait des points pourris en cours.

« Ça te dit de me montrer ce qu’elle a dans le ventre ? J’ai pas envie d’aller en classe » proposa-t-elle, un sourire avenant et un peu provoquant aux lèvres.

Elle avait cet air de défi sur le visage, celui qui dit « même pas cap » et donne envie à n’importe qui de dire « deal ». Rose passa un doigt sur la carrosserie de la Corvette et croisa mentalement les autres en priant pour que sa consoeur accepte.

(c) Myuu.BANG!

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Une garde robe soigneusement refaite, une lit largement trop grand pour elle, un déshabiller qui épouse ses formes. Le réveil de la belle se fait en douceur, se prélassant dans ses draps de soie. Yagarev est parti tôt ce matin. Un avion à prendre pour se rendre au nord du pays. L'ukrainienne enviait sa vie plus que tout. Flanant jusqu'à son bureau, elle allume son ordi, profitant du temps qu'il met, pour aller se préparer un café. Sur la table basse, restait les cigarettes de Yagarev. Elle les jettent à la poubelle, encore une fois, désapprouvant totalement son addiction à la nicotine. Elle le sait, il s'en doute, qu'elle est responsable de la disparition de chacun de ses paquets, mais comme toujours, il en rachète sans faire de drame. Il n'est nullement préoccuper par l'argent. Zen avait cette qualité de ne jamais gaspiller autre chose que ses cigarettes. Elle coûtait cher par ses passions, par ses occupations, ça et son style vestimentaires, qui pouvait monter très vite la facture. Mais c'était amplement mérité. Elle le prônait et il l'a soutenait. S'emparant de sa tasse, fumante à souhait, l'odeur de café torréfier emplis ses narines et la fait sourire. Elle s'assoit délicatement sur le siège en prenant soin de croisé les jambes devant elle. Elle ne fait que regarder ses mails. Plusieurs pub, des dizaines même ! Elle songeait alors à arrêter les achats par correspondance, vu la tonne de spam que ça lui rapportait. Elle ouvre une autre page internet, deezer, tape le nom Pendulum dans la recherche et clique sur l'un de ses morceaux préférés. Tarentula percute les amplis de l'ordinateur portable et d'un simple clique, le voilà relier aux systèmes phoniques de la chambre, embaumant la pièce d'un son rapide et entraînant !

Elle bondit de sa chaise et file dans la penderie chercher son bonheur. Elle jette un coup d’œil rapide à travers la fenêtre. Ce n'est pas Kiev, mais il fait gris. Ce n'est pas aujourd'hui qu'elle pourra montrer sa belle parure de peau. Tant pis. Ce n'était pas une légère pluie qui allait l'arrêter. Elle trottine jusqu'à la salle de bain, se maquille soigneusement pendant plus d'une demi-heure. Crème, soins, fond de teint, crayon, tout était bon pour être à son meilleur jour. Elle enfile une robe rouge (Aperçu), des talons aiguilles noirs, et la voilà voyante à des kilomètres. Fallait admettre qu'elle profitait de l'absence de son tuteur pour le faire. Il aurait sûrement redis sur sa tenue du jour. Il savait comment la tempérer après tout. Sac à main au bras, la voilà qui descend les trois étages à pieds. Hors de question de prendre l’ascenseur et se retrouver au milieu d'amerloques bedonnant et puant la transpiration. Elle l'avait déjà fait une fois, le regard pervers que lui avait lancé ce quinquagénaire la hante encore. Dégoûtant ! Ce n'était pas parce qu'elle aimait être belle et séduire, qu'il fallait se permettre d'afficher ses pensées malsaines, ainsi sur son visage.

Enfournant un chewing-gum dans la bouche, elle ajuste ses lunettes de soleil, signé Chanel. Encore un cadeau de Yagarev, qu'elle le lui a bien sur soutiré après l'une de leurs séances. Grimpant à bord de sa voiture, un coupé cabriolet, signé Chevrolet, rouge évidemment ! Elle ne met qu'une petite dizaine de minute pour arriver sur le parking de l'école où elle passait ses journées, maintenant depuis plusieurs mois. Loin d'être touché par le deuil générale des élèves, elle s'estime tout de même chanceuse de n'avoir pas fait les frais d'un horrible psychopathe. Zen n'aurait pas eu la patience nécessaire, ni même le tact requis pour rassurer ses camarades. Seuls Hunter et Maeko avait un réel intérêt à ses yeux, et encore, elle admettais avoir une préférence pour la chinoise à cause de sa maternité. Les enfants étaient sa faiblesse, ça aurait brisé son cœur de soviétique d'apprendre que l'asiatique aurait laissé un orphelin derrière elle.

Elle coupe le moteur mais ne sort pas tout de suite du véhicule. Non pas sans regarder dans le rétroviseur si son maquillage est encore en bonne forme, ou sa coupe de cheveux pas trop folle. N'ayant pas découvert le capot, elle n'a pas à s'embêter pour une fois. La chaleur, car oui, comparé à Kiev, ici il faisait réellement très chaud, même en décembre, elle avait donc ouvert sa fenêtre pour sentir l'air la rafraîchir. Une Volvo s'arrête devant elle, se garant face à elle. En sort une petite tête blonde qu'elle reconnaît via sa confrérie. Elle la connaît peu, mais Zen est physionomiste, elle peut mettre un nom sur chacune des personnes de sa fraternité sans même leur avoir adressé la parole. Tant qu'on le lui disait. D'ailleurs Soma était son meilleur informateur. D'abord guide au sein de la confrérie, il s'est ensuite porté volontaire pour être son mentor, puis le hasard avait bien voulu les mettre dans la même classe. Mais pas soucis d'intégration, la belle blonde avait préféré se reporter sur Aiden pour choisir un binôme sportif.

Sourire aux lèvres, la jeunette s'approche de l'ukrainienne et se pencha à sa fenêtre alors que Zen cherchait son téléphone portable perdu au fond de son sac. Une petite voix fluette l'interpelle et elle redresse la tête, la toisant sans vraiment le vouloir.

« Bonjour » Répondit-elle machinalement, son accent ressortant froidement contre son gré.

« Jolie voiture que tu as là ! C'est quel modèle ? »

Zen fut surprise d'une telle curiosité. Elle s'attendait à ce genre de question, mais de la part d'hommes essentiellement. Rose avait le mérite de la surprendre et donc d'attiser la curiosité de notre tatouée.

« C'est une corvette C1 de 1958. »

Elle resta un instant silencieuse, se demandant si vraiment la petite Rho Kappa serait capable d'apprécier la pièce de collection à sa juste valeur. Yagarev faisait des pieds et des mains pour faire entendre raison à Zen. Pour lui, il n'y avait pas plus idiot que d'utilisé une voiture pareille comme véhicule de tout les jours. Il lui avait même proposer l'une des dernières des Corvette, que Zen obstinée avait refusé.