Wynwood University
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 Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptySam 14 Juin 2014 - 1:00




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

© Crédit image
Le hasard avait voulu que les deux jeunes hommes se rencontrent, et surtout, qu'ils aient plus d'un point en commun. A commencer par ce sentiment farouche envers leurs parents. Ilyès était étouffé par les siens. Souvent, il se disait qu'il les aimait quand même, ils lui avaient donné la vie après tout, un toit, une éducation. Mais pas d'amour. Et quelques rares fois, il se faisait la réflexion qu'il ne les aimait pas du tout, au fond. Il chassait ces pensées, mais il savait qu'elles étaient bonnes. Il ne pouvait pas aimer des gens qui ne l'aimaient pas, il ne pouvait qu'être un peu reconnaissant pour la qualité de vie dont il avait profité. Peut-être que les parents de Sasha n'étaient pas autant inhumains ? Juste hyper chiants. C'était à espérer pour lui d'ailleurs, parce qu'Ilyès avait de plus en plus de mal à vivre avec ce manque d'affection. Pour preuve, à la perte de sa meilleure amie, la seule qui l'aimait, il avait voulu se la retirer, la vie. Enfin, tout ceci était du passé et il essayait de vivre sans trop penser au lendemain, bien qu'il lui arrive de plus en plus d'y réfléchir justement.

Ilyès n'étaient enfin plus seul face à ses parents et ensemble, les adolescents se poussèrent à mettre un plan au point. Bousiller le tournage. D'abord, ils y allèrent doucement, Ilyès joua sa diva. Puis, Sasha se chargea de détruire le matériel. Enfin, ils profitèrent d'un instant d’inattention pour disparaître. Seulement, ce n'était que dans une des salles, celles où il y avait les accessoires. Ils pouvaient être retrouvés, mais ils avaient le temps avant que ce soit le cas. Ils en profitèrent pour discuter un peu et apprendre à se connaître. C'est ainsi qu'ils s'aperçurent qu'ils étaient dans la même école, à l'autre bout du pays, ou presque. Ilyès appris que son camarade était Anglais. Lui, il était New-Yorkais, il y été né et avait toujours vécu ici jusqu'à ce qu'il soit envoyé à Miami. Lui au moins y étais seul, pas comme Sasha qui devait encore supporter ses parents. Finalement, les cours étaient une chance de leur échapper, c'était triste qu'il n'y ait rien d'autre. Le Rho Kappa se sentait déjà étouffé, alors si ses géniteurs avaient dû le suivre ... Mais bon, il ne s'avouait pas vaincu, il savait qu'un jour il trouverait une solution pour leur filer entre les pattes définitivement. Pour l'instant, il allait juste leur filer entre les pattes temporairement, déguisé en mendiant/esclaves/bossu, ce qui allait très bien avec l'image que voulaient ses parents pour lui d'ailleurs. Les deux jeunes hommes finirent par sortir dans la rue, pas du tout honteux de leurs accoutrements. Le sportif trouvait même ça amusant, même si ça pouvait être dégradant pour lui de se faire traîner comme un clébard au bout d'une chaîne. Il ne se prenait pas la tête et il savait que c'était juste pour le fun.

Après un premiers obstacle passé, ils se dirigèrent vers un Apple Store, Ilyès une idée en tête. Il voulait foutre un peu la pagaille, et tant pis s'il y avait des conséquences. Il était jeune après tout, il voulait s'amuser, voilà tout. Et faire chier ses parents au passage. Il se souvenait de beaucoup de choses de la ville, mais ça pouvait avoir bougé depuis qu'il était parti. Par chance, il ne mit pas longtemps à trouver se qu'il voulait. D'abord, il demanda à Sasha de rester en arrière et entra dans le magasin. Il clama haut et fort qu'il voulait un cheval pour son maître, récoltant la surprise des clients, l'incompréhension, quelques rires étouffés. Pourtant d'un naturel à rire tout de suite, à ne pas être sérieux, Ilyès était vraiment dans son truc. Peut-être qu'il aurait été bon en théâtre, qui sait ? Il ne sourit même pas en voyant les regards que jetait Sasha, et pourtant, il en avait envie. La sécurité fut appelée, ce qui était normal après tout, et les deux garçons devaient se préparer à courir. Ilyès demanda confirmation à Sasha qu'il était prêt et ils détalèrent comme des lapins, ne savant pas trop quel chemin prendre.

Ilyès connaissait encore un peu la ville mais il pouvait facilement se perdre. Sans compter sur son bras qui se révélait être douloureux, ballotté à droite et à gauche dans sa course folle. Le jeune homme n'y allait pas totalement à l'aveuglette, mais il n'était pas sûr à 100% d'où il les amenait. Ce qu'il fallait faire, c'était changer de trajectoire, tourner le plus possible, ne pas rester en ligne droit. Et surtout, ne pas se retourner. Forcément, ils attirèrent l'attention de plusieurs personnes mais heureusement pour eux, personne ne les prit en chasse en plus de la sécurité et personne ne dénonça leur itinéraire. Si bien qu'ils finirent par déboucher dans Central Park, mais libres, car plus personne derrière eux. Après tout, ils n'avaient pas trop fait de mal, ils avaient juste foutu un peu la pagaille. Rien n'avait été volé, personne n'avait été blessé, c'était le principal. Sasha s'écroula par terre et Ilyès aurait fait la même chose s'il ne craignait pas de se faire encore plus mal au bras. Il respirait avec peu de difficulté en comparaison de son camarade, il avait plutôt un bon souffle, développé avec le sport. Cependant, comme ça faisait longtemps qu'il ne s’entraînait plus, avec son fichu plâtre, et qu'il n'était pas préparé à cette course, pas échauffé, il aurait sans doute des courbatures le lendemain.

- Ouah, j’ai cru qu’ils n’allaient jamais nous lâcher, c’est pas comme si on leur avait volé un iPhone ou quoi.

- Clair. On a pas besoin d'en voler de toute façon. Je pense quand même que notre numéro leur a pas plu, mais moi je me suis bien marré.

Non loin de là, un couple avec leurs invités prenaient des photos, la jeune femme en robe de mariée et le jeune homme en costume. Même s'ils étaient fatigués de leur course, les lycéens n'en restaient pas moins des garçons qui voulaient s'amuser, prouver qu'ils n'avaient pas à être coincés dans la peau d'un bourge cul-cul. Ils voulaient juste être libre de faire ce qu'ils voulaient. Sasha proposa d'aller mettre un peu d'ambiance à cette séance et Ilyès sourit de toutes ses dents, séduit par cette idée. Il fallait dérider ces gens et puis s'ils laissaient des preuves, des traces de leur folie, leurs parents auraient encore plus les nerfs, et eux pourraient toujours se souvenir de cette journée.

- Je te suis volontiers ! J'aime bien quand les gens sourient, et là, je vois pas assez de sourires.

Il finit de reprendre son souffle et se dirigèrent vers tous ces gens. Ilyès avait le contact facile, sa joie de vivre plaisait la plupart du temps et il n'était pas timide du tout. Les invités ainsi que les mariés, contrairement à ce qu'il avait pu penser, n'eurent aucun mal à les accepter parmi eux. Au contraire, ils semblaient contents d'avoir un divertissement qui sortait un peu de l'ordinaire. Vous en avez marre des magiciens à la noix ou du DJ chiant pour votre mariage ? Faites appel à Sasha et Ilyès, effet garanti, vous n'allez pas vous ennuyer ! Ils posèrent pour des photos en faisant des grimaces et s'amusèrent beaucoup. Ils finirent cependant par se séparer du groupe, l'heure tournait et ils devaient rentrer, même s'ils n'en avaient pas envie.

- Par contre, je sais pas comment on retourne au studio, et même si j’en ai vraiment pas envie, je crois bien qu’il y a un moment où on aura plus trop le choix, parce que je pense que c’est bon, ils ont du annuler le contrat, on peut s’avouer tranquilles, maintenant. Du moins, pour aujourd’hui.

Ilyès réfléchit un instant, soudain sérieux. Devaient-ils prendre le chemin le plus courts après cette course fatigante et éviter soigneusement le quartier de l'Apple Store ? Ou devaient-ils faire durer encore un peu plus leur liberté ? Il opta pour un itinéraire moyen, pas trop long, pas trop court.

- On va ressortir de l'autre côté. On va se ramener comme des fleurs par la grande entrée, pas par la sortie de derrière, comme ça tout le monde pourra nous admirer dans le bâtiment.

Juste histoire d'enfoncer définitivement le clou quoi. Les parents l'avaient cherché après tout. D'ailleurs, Ilyès voyaient bien ses parents en train de rager en ce moment, ce demandant pourquoi leur fils était aussi débile. Bien qu'il n'était pas très intelligent, ce qu'il venait de faire n'était pas une débilité, c'était une déclaration de guerre. Et à l'avenir, il n'hésiterait pas à utiliser toutes les armes possibles, même les plus déloyales et les plus folles, si elles lui permettaient de gagner. Ils partirent vers la direction inverse de celle où ils étaient arrivés, Ilyès n'étaient pas pressé. Il avait envie de discuter.

- J'aime bien Central Park. Quand j'étais plus jeune, j'y venais souvent avec ma meilleure amie. Même si mes parents le gonflaient moins, j'avais l'impression de respirer un peu ici. Ça doit être le seul endroit qui me manque, je crois.

Il n'y avait plus mis les pieds depuis trois ans maintenant d'ailleurs, mais ça lui faisait du bien de revoir cet endroit, même si Ely n'était pas à côté de lui. Il conduit Sasha dans d'autres rues, tournant à droite, à gauche, remontant une avenue. A mesure qu'il savait qu'ils s'approchaient de la bâtisse, il sentit un pincement au cœur et une boule dans le ventre. C'était juste un mauvais quart d'heure à passer, se répétait-il. Un peu de courage. Et puis il allait retourner à Miami bientôt, il reverrait Sasha, ils pourraient même rire de ça sans problème.

- Bon, on a juste à tourner à gauche et c'est le quatrième bâtiment. Prêt pour l'engueulade du siècle ?

Il n'était pas honteux, loin de là, mais il se demandait ce que ses parents allaient inventer pour le punir. Mais il ne craignait pas beaucoup, il vivait loin d'eux après tout. Arrivés devant le bâtiment, il marqua une pause. Allait-il se mettre à rire ? Possible, ça serait juste la dernière goutte dans le vase déjà bien rempli de la journée. Puis, il rentra la tête haute. La dame de l'accueil leva à peine un œil vers eux.

- Oui, c'est pour quoi ?

- On vient demander une petite pièce m'dame.

Il n'avait pas pu s'en empêcher, il n'avait pas pu se retenir, c'était plus fort que lui. Là, la blondasse leva enfin son visage et ouvrit la bouche, surprise. On devait pas lui faire souvent, celle-là.

- J'appelle la sécurité.

- Non, pas la peine. Appelez plutôt vos patrons, pour leur dire que leur fils est bien en vie et que ça sert plus à rien de le chercher.

Cette demoiselle, Ilyès la connaissait, mais elle, elle ne l'avait pas reconnu. Elle soupira en se rendant compte qu'il était effectivement ce jeune homme destiné à être son futur boss. Elle le savait assez farceur, surtout quand il s'ennuyait, mais là il dépassait les limites. Elle aurait donné n'importe quoi pour assister à l'engueulade d'ailleurs, mais avec un peu de chance, même en restant à sa place, à contempler ses faux ongles dans sa chaise d'accueil, elle risquait d'entendre. Elle décrocha son téléphone et marmonna quelque chose. Avait-elle peur que la colère des parents d'Ilyès se tourne aussi vers elle ? Ils ne tardèrent pas à descendre, accompagnés des parents de Sasha. La mère d'Ilyès lançait des éclairs avec ses yeux.

- Dans le bureau, tout de suite.

Ils allèrent tous s'entasser dans la pièce. Il y eut beaucoup de cris et même s'il n'éclata pas de rire, Ilyès garda un sourire sur son visage. Il ne baissa pas les yeux devant ses parents, il les défia du regard. Il était puni de sortie pour la fin de son séjour à New-York, mais ça il s'en fichait. Il retint aussi qu'il n'allait plus travailler avec la famille de Sasha et que par conséquent, il ne le verrait plus jamais. Ahahaha, s'ils savaient ! Si les adultes avaient discuté d'autre chose que du travail, ils se seraient rendu compte qu'ils avaient faux sur toute la ligne. Enfin, le jeune homme se garda bien de le dire et sourit une dernière fois à Sasha avant de devoir partir.

- C'était fun mec. Rentre bien !

J'arrive dans pas longtemps, de toute façon ....

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptySam 24 Mai 2014 - 0:41

Etrangement, on m’avait toujours dis que j’étais dur, voire même carrément atroce quand il s’agissait de parler de mes parents, que j’étais dégueulasse quand on évoquait leur existence, ou même que j’étais un monstre, dans ma façon de me comporter face à eux. Pourtant, tout ceux qui me le répétaient à longueur de journée ne pouvait pas savoir ce que je vivais pour pouvoir affirmer qu’ils étaient les pires parents qu’on puisse rêver avoir un jour. Et encore, à entendre Ilyès, ils étaient encore doux comme des moutons, parce que même s’ils me rabâchaient sans cesse que je devais étudier le management, que je devais faire ci, que je devais vivre leur rêve et pas le mien, ils me considéraient encore par moment, même si ceux-ci étaient rares, comme leur fils qu’ils aimaient. Mais la dernière preuve d’amour dont ils ont fait part remonte à Halloween, triste date de ma vie, où j’ai failli d’ailleurs y passer. Bien qu’en apparence, j’avais montré de l’assurance et de la confiance face à Trent, intérieurement j’avais été paralysé par la peur, cette crainte que tout prenne fin ce jour-là, où il m’a explosé l’arcade. Heureusement, il n’avait fait que l’exploser.

Mais grâce à lui, bien que ça m’arrache la gorge de le dire, mes parents ont rappliqués dare-dare après avoir entendu aux infos que Wynwood était victime d’une prise d’otage, et j’avais pu lire dans leurs yeux qu’ils étaient inquiets, et vraiment inquiets, si bien qu’ils m’ont chouchouté comme jamais pendant les semaines qui suivaient, refusant presque que je mette un pied au lycée, malgré l’annonce de la mort de Trent. Ils m’avaient carrément monopolisé, mettant de côté leur travail, pour ma vie, sans même évoquer ne serait-ce qu’une seule fois le mot héritage. Comme quoi ils pouvaient avoir un cœur, mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, quand ils ont vu que ça allait mieux, qu’en plus Eden était revenu, et que je passerais Noël chez Blu, ils ont vite oublié ces petites semaines qui s’étaient gentiment écoulées, et recommençaient à me pomper l’air avec ça, et c’était la raison pour laquelle j’étais présent ici, dans ce grand immeuble destiné à l’enregistrement de pubs, films, clips, enfin un entrepôt quoi. Mais pour une fois, je ne vivais pas cette expérience désagréable seul, puisque je m’étais trouvé un compagnon d’infortune qui avait la même vie que la mienne, le même quotidien rasoir, et les mêmes parents, qui répètent inlassablement la même chose, en croyant éperdument que nous étions ne serait-ce qu’un peu, intéressés par leurs entreprises.

Et d’ailleurs, au final, même si je n’aimais pas à me remémorer toutes ces belles paroles qu’ils me chantent en boucle, et que ça n’avait pas vraiment l’air d’enchanter grandement Ilyès, on s’était découvert de grands points communs, et surtout nous étions d’accord, nous avions la même façon de penser, sur à peu près ce que nous avons commencés à énumérer, y compris la raison de notre venue au monde, même si généralement les parents d’entreprise ne mettent au monde qu’un enfant, dans la mienne nous étions trois, ce qui compliquait encore leur raisonnement, mais tout comme moi Ilyès ne comprenait pas vraiment, et il acquiesça simplement.

D’ailleurs c’est en lui demandant, étant curieux, comment il s’était blessé que j’appris qu’il était de Wynwood, et que c’était étrange que grâce à ces heures d’avion j’aie pu le rencontrer lui. Au fond, ce n’était pas tant une mauvaise nouvelle que ça, puisqu’au moins nous aurions l’occasion sans doute de nous recroiser dans de meilleurs conditions que des meetings ou autres tournages de pubs, puisque j’imaginais que nos parents aient une sorte d’affaire entre eux, ce qui nous amèneraient à nous recroiser, mais pas forcément dans les meilleurs conditions, et sincèrement si c’est pour à chaque fois assister à des repas rasoirs, ça ne m’aurait pas intéressé, même si garder le contact aurait été la première chose que j’aurais fais, mais qu’il soit à Wynwood facilite grandement la tâche, et le hasard fait bien les choses, surtout quand on s’y attend le moins.

Quant à nos origines, bien que je sois anglais pure souche, Ilyès se révélait être un new yorkais de naissance, et par intérêt, je lui avais posé quelques questions.

Non, pas vraiment. J'ai plus rien ici, à part deux parents qui ne voient pas en moi un fils mais juste un héritier pour une entreprise qui ne l'intéresse pas. A Miami, c'est moins de pression, c'est clair.
Ah bah oui, je comprends, c’est sur qu’à Miami au moins tu peux souffler, ils te laissent dans tes études, ça donne vraiment pas envie d’y retourner en tout cas.
Pas cool que tu les ais encore sur le dos. Moi j'aimerais pas. T'as jamais moyen de t'échapper ? L'enfer !
Disons que j’ai fais des choses qui m’ont valu de déménager jusqu’ici, ils pensaient que je changerais et deviendrais un élève modèle, mais peu importe l’endroit, je ne suis pas vraiment décidé à les écouter, du coup ils ne sont jamais très loin. Mais j’ai pris une chambre à l’internat, et même si je suis seul, je préfère que d’avoir à voir leur tête tous les matins, et même si je déteste les cours, c’est les seuls moments où ils ne me prennent pas la tête, parce que je ne pourrais rien faire pour eux sans mon bac en poche.

Quand on se mettait à parler comme ça, j’avais l’impression qu’on ressemblait à deux bagnards, coincés derrière des barreaux, avec de l’autre côté des parents tyranniques qui croient qu’ils finiront par avoir ce qu’ils veulent coûte que coûte, et que même si nous pouvions repousser les barrières toujours plus loin, elles restent là pour nous montrer qu’on ne peut jamais vraiment les fuir, et en l’occurrence les barrières représentent ici l’avenir qu’ils ont tracé pour nous. Pas très joyeux, n’est-ce pas ?

Cependant, je n’allais pas m’éterniser avec ces pensées noires, parce qu’à force je m’étais juré de ne jamais penser à ce fichu futur, et de vivre comme bon me semblait, sans jamais me soucier de ce qu’ils avaient envie, et actuellement nous étions au beau milieu d’un mic mac de vêtements et déguisements en tout genre, et puis rien qu’à imaginer la tête de mes parents, en me voyant revêtu comme je l’étais, j’avais envie de me ridiculiser devant tout le monde pour leur foutre la honte du siècle.

Ca c’est sur, que nos parents sont les mieux placés pour savoir comment marche l’aristocratie… Approuvais-je.

Alors qu’Ilyès se composait la tenue jumelle à la mienne, enfin jumelle, je ne sais pas si on peut vraiment dire ça, mais ça collait plutôt au thème, qui au final nous représentait de façon exagérée face à nos parents, tirés, avec au pied un boulot qu’est notre vie future. Et après qu’un trou du cul soit venu nous rappeler à l’ordre, nous choisissions de fuir, et nous atterrissions ainsi déguisés au beau milieu de la rue. Il y avait foule, et bizarrement malgré notre accoutrement hors du commun, personne ne semblait faire vraiment attention à nous, ce qui me fit sourire, et nous commencions à avancer, alors que je le trainais misérablement comme s’il était un animal. Bien sur ça ne me faisait pas spécialement plaisir, mais puisque c’était pour le jeu, et le rôle, je me devais de rester sérieux.

Une vieille dame fut la première à nous faire une remarque, apparemment effarée. Mais bon soit, qu’elle soit choquée, je lui lançais ma remarque cinglante pour commencer, et demanda à Ilyès s’il connaissait un Apple Store dans le coin, histoire qu’on joue les personnages tout droit sortis du passé pour foutre un bordel monstre. Tant qu’on y était autant en profiter, quitte à ce qu’on soit pris en photo, et mis en première page d’un journal. Tout ce que je voulais au fond, c’est blesser mes parents, et leur faire comprendre, de façon détournée que je voulais vivre ma vie, et non la leur.

Ilyès commença à me diriger dans plusieurs endroits, plusieurs rues jusqu’à ce qu’on arrive devant le magasin avec la pomme croquée plaquée sur le bâtiment. Il me demanda d’attendre, et je le vis entrer dans le magasin en premier, tout excité pour demander un cheval. Je le regardais faire, batifoler dans tous les sens sous les regards complètement surpris de tous les clients et gérants. Et vraiment, j’ai eu un mal fou à réprimer mon rire, parce que la situation était tout sauf sérieuse, et j’avais bien du mal à ne même pas faire apparaître un sourire sur mon visage, mais je ne devais pas laisser apparaître la moindre once de déstabilisation qui ruinerait le jeu d’Ilyès.

J’eus envie d’intervenir, mais il continua à déblatérer des choses qui me donnaient davantage envie de rire, et je me laisser aller au jeu, jetant des regards hautains, questionnant les autres du regard « y a un problème ? » et il évoqua même le nom de Satan en faisant face à la nouvelle technologie, que nous connaissions pourtant très bien.

Sécurité, vous êtes demandé. Oui, tout de suite. Venez à plusieurs.
T'es prêt à courir ? A trois, on détale et on tourne à droite en sortant, puis à droite dès qu'on peut, et après tu suis.
Prêt.
TROOOIIIIS !

Suite à quoi nous nous mettions à courir comme des dératés, allant à droite, puis une nouvelle fois à droite, me mettant à suivre Ilyès, qui commençait à courir de ci et là, changeant de ruelles autant de fois qu’il le pouvait afin de semer nos poursuivants. Nous étions tel des fugitifs. Les gens nous regardaient intrigués, nous voyant courir comme des malfrats, j’en bousculais au passage, sans vraiment chercher à m’excuser, et au final, après avoir couru un bon moment, on finit par s’arrêter dans ce que je savais être le Central Park, seul endroit avec Time Square que je connaissais vraiment de New York. Je m’arrêtais, m’écroulant presque à terre, essoufflé d’avoir couru autant.

Ouah, j’ai cru qu’ils n’allaient jamais nous lâcher, c’est pas comme si on leur avait volé un iPhone ou quoi.

Non, parce que tout ce qu’on avait fait, c’est se pointer, déguisés, dans leur boutique, en mettant un peu de désordre, mais rien de bien grave au fond, puisque nous n’avions rien pris avec, pas même un téléphone, ni même casser quoique ce soit, alors à quoi bon, puis s’ils étaient un tant soit peu intelligent ils regarderaient les caméras, quoiqu’avec notre dégaine, on risquait fort de ne pas nous reconnaître du premier coup d’œil, entre mon allure de vieux Bourge, et Ilyès, comme un esclave, on ressemblait pas à grand chose, du moins plus à nous même.

A dire vrai, après cette course, j’avais carrément plus la force de faire un mètre de plus, ou du moins m’exalter dans tous les sens, en faisant le fugitif à chaque fois, surtout que dans la hâte, j’avais perdu mon téléphone, qui avait du s’écraser par terre au détour d’une rue, mais comme nous avions un peu couru têtes baissées, j’étais incapable de pouvoir le retrouver, sans me perdre complètement. Cependant, je n’étais pas prêt de m’arrêter là, puisqu’un mariage avait lieu, ou plutôt avait eu lieu, et les chers mariés avaient choisi comme lieu pour la photo, le Central Park, ce qui était plutôt avantageux pour nous deux. Bien que je n’aie plus la force de courir, je voulais encore profiter de ces costumes ridicules, et tant qu’à faire en garder un souvenir.

Ca te dis, qu’on mette un peu d’ambiance, leur mariage a l’air trop sévère, ils n’ont pas l’air de s’amuser, et puis on a qu’à demander au passage une photo de nous deux, ça fera un bon souvenir, et j’ai pas eu le temps de vraiment voir à quoi je ressemblais avec ces horribles vêtements. Allez viens.

Lui dis-je, alors qu’il reprenait son souffle. Même si cette fois-ci, nous allions un peu mettre notre grain de sel, c’était je pense, moins dans le but de semer la zizanie, mais plus pour faire la fête avec les mariés, et les décoincer, parce que bon sang, qu’ils tiraient la gueule ceux-là.

Au final, ils nous accueillirent avec le sourire, et se moquèrent même un peu, sans vraiment nous demander la raison d’un tel accoutrement, peut-être parce que des gens bizarres il y en avait souvent par ici, ou qu’ils nous prenaient pour des mendiants qui amusaient la galerie pour se faire des pièces, qui sait.

Par contre, je sais pas comment on retourne au studio, et même si j’en ai vraiment pas envie, je crois bien qu’il y a un moment où on aura plus trop le choix, parce que je pense que c’est bon, ils ont du annuler le contrat, on peut s’avouer tranquilles, maintenant. Du moins, pour aujourd’hui.

Oui, pour aujourd’hui, parce qu’on ne sait jamais ce qu’il peut se passer demain, mais tout ce que je sais, c’est que grâce à notre fugue, les très chers directeurs de la pub ne voudront plus avoir affaire à nous, et nous venions de gagner une bataille, maintenant ce qu’il me restait à faire c’était gagner la guerre contre mes parents, mais pour ça j’avais encore du chemin à faire, et ça me demandera certainement énormément de temps.

HRP: Désolée pour le retard ._.
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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyMer 23 Avr 2014 - 0:32




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

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Ilyès était assez remonté contre ses parents. Il l'avait toujours été, à partir de l'âge où il avait pu comprendre qu'en fait, il n'y avait pas beaucoup d'amour dans cette maison impeccable où ses cris d'enfant raisonnaient sans réponse. Mais d'ordinaire, il préférait se taire, parce que parler lui aurait apporté des ennuis. Pour une fois, avec Sasha, il pouvait se lâcher sans craindre de conséquences. Mieux encore, le jeune homme ressentait la même chose, avec ses propre parents. Le Rho Kappa alla même jusqu'à dire que ses parents ne l'avaient fait que pour avoir un héritier pour leur entreprise et non pas par amour d'un petit être, mélange entre eux deux. Ce n'était pas tout à fait faux par ailleurs. Souvent, il s'était senti seul et il s'était demandé pourquoi il n'y avait pas eu d'autres enfants. Puis, il avait compris qu'un suffisait amplement pour ce qu'on avait décidé pour lui et que de toute façon, on ne lui laissait pas le choix. Il ne haissait pas ses parents, parce qu'Ilyès était presque incapable d'hair, ou pour de rares exception, mais il ne les portait pas dans son coeur comme il le devait en tant que fils.

- J’ai l’impression de m’entendre parler. La seule chose qui me tracasse, c’est pourquoi sur leurs trois enfants, mes frères et moi, c’est le petit dernier qui se tape tous les problèmes. A l’époque des Rois, c’était le premier qui héritait de tout non ? Enfin quand je vois qu’il préfère énumérer l’alphabet à l’envers, je suppose que ce questionnement est inutile.

Ilyès hocha de la tête, bien d'accord sur le fait que ce n'était pas logique, que ce soit le dernier qui ait tous les ennuis, et qu'il valait sans doute mieux ne pas se poser de questions. Des fois, les parents ne se rendaient pas compte, ils faisaient comme ils voulaient et si les enfants ne comprenaient rien, tant pis. Ils pensaient sans doute faire bien, mais là, c''était raté parce que tout ce qu'ils gagnait, c'était la colère d'un fils. Et l'envie de leur faire payer, de quelque manière que ce soit. Pour le moment, ça avait été de petits sabotages du tournage et une disparition pas encore trop inquiétante dans les locaux du bâtiment de tournage. Rien de bien grave mais déjà suffisamment pour qu'ils comprennent un peu. Mais non, ce n'était pas assez, il fallait plus. C'était des années de frustration qui devaient ressortir et Ilyès ne laisserait pas passer sa chance. Pour rien au monde.
Les deux garçons fouillaient partout, cherchant le pire truc à porter, même si ça ne leur allait pas du tout, même s'ils étaient sûr d'achever leurs parents en se montrant comme ça. Sasha suivi le sportif dans son idée des postiches, ce qui était tout à fait abominable. Il n'y avait pas à dire, ça n'allait pas à deux beaux jeunes hommes de leur âge. Ils s'amusaient bien en tous les cas, jusqu'à ce qu'ils abordent le sujet du bras d'Ilyès, cassé lors d'une fusillade dans son lycée. Lui, il avait plutôt eu de la chance, ce n'était pas le cas de tout le monde. Avec surprise, ils aprirent qu'ils avaient tous les deux vécu cet événement puisqu'ils étudiaient tous les deux à Miami, au sein de Wynwood High School.

- En effet, c’est plutôt inattendu, mais en bien, comme quoi, même dans l’enceinte du lycée on arrive pas à rencontrer tout le monde.

Jusqu'à l'année dernière, il aurait eu encore moins de chance de rencontrer Ilyès dans l'enceinte du lycée, puisqu'il séchait très souvent, en plus de tous les problèmes personnels qu'il avait eu. Le hasard fait parfois bien les choses et l'adolescent était content de s'entendre avec son camarade comme ça, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de rencontre, ou de bonne rencontre tout du moins. Ils parlèrent d'où ils venaient et Ilyès apprit que Sasha était Anglais, puis révéla qu'en ce moment, lui, il était chez lui.

- Et ça te manque pas de vivre ici, je veux dire ta vie ici à New York, bon même si j’imagine que tu dois être loin de tes parents et que tu subis moins de pression du coup, non ? Parce que mes parents m’ont suivis, et malheureusement je les ai toujours autant sur le dos qu’avant…

Le garçon réfléchit un instant. Il ne s'était jamais trop posé la question. Est-ce que New-York lui manquait ? Il supposait que non, puisqu'il n'y avait jamais pensé. Il était bien, lui, maintenant, à Miami, même si au départ, il n'avait pas été d'accord de son départ. Finalement, loin de ses parents, c'était parfait.

- Non, pas vraiment. J'ai plus rien ici, à part deux parents qui ne voient pas en moi un fils mais juste un héritier pour une entreprise qui ne l'intéresse pas. A Miami, c'est moins de pression, c'est clair.

La seule personne de New-York qui lui manquait, c'était Ely. Mais elle, il ne pouvait la retrouver nulle part, alors autant être loin de leur ancien terrain de jeu, pour éviter les souvenirs douloureux, même s'il était passé à autre chose.

- Pas cool que tu les ais encore sur le dos. Moi j'aimerais pas. T'as jamais moyen de t'échapper ? L'enfer !

Logiquement, un jeune homme ne devrait pas penser que ses parents c'est l'enfer. Le dire une fois quand ils le privent de sortie, OK, mais le pensais réellement et l'affirmer, déjà moins. Sauf que c'était le cas. Ilyès ne savait pas encore comment, mais il savait qu'il finirait pas s'en aller pour échapper à ce destin qu'il ne voulait pas. Il ne pouvait tout simplement pas rentrer chez lui et prendre la tête de l'entreprise. Il ne pouvait pas non plus en parler à ses parents, ils ne l'écouteraient jamais. Le meilleur moyen était de couper les ponts et ça, ça ne lui ferait même pas mal. A la limite, le problème serait le soudain manque d'argent, mais Ilyès n'était plus du genre à s'en soucier. Il y a quelques années, sans doute, mais plus maintenant, c'était fini.
Ils continuèrent à fouiller et la tenue que trouva Sasha inspira Ilyès. Il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'un laquais des parents arriva pour les faire revenir sur le plateau. Sauf que les deux adolescents refusèrent et l'autre fut bien obligé de partir. Il ne leur restait plus longtemps de liberté. Soit ils devraient retourner sur le plateau, soit il valait mieux ne pas rester ici. Sasha lui demanda ce qu'ils allaient faire et Ilyès avait toujours son idée en tête. Lui aussi se para d'un costume d'une autre époque, qui montrait plus un esclave. Les deux n'allaient pas vraiment ensemble, mais c'était ça qui était marrant, justement. Il était hors de question de rester là en tous les cas.

- Fichtre la chronologie, un homme de la société a toujours besoin d’un esclave, franchement, je ne sais pas comment ils font les aristos.

Ilyès rit aussi devant cet accent et fit encore mine de réfléchir.

- On a qu'à demander à mes parents. Coincés du cul comme ils le sont, ils doivent bien savoir ça ...

Pas vraiment sympa mais réaliste. Ilyès proposa de se barrer et demanda à Sasha s'il en était aussi. Sinon, ça ne le dérangeait pas de le faire tout seul, mais à deux, c'est mieux. Et puis il connaissait la grosse pomme, il pourrait faire visiter sans problème et ils passeraient un bon après-midi. Le garçon éteignit son portable et le suivit aussi, tout à fait d'accord pour partir. Après avoir vérifié le terrain, ils se retrouvèrent rapidement dehors et Ilyès demanda à son camarade s'il préférait rester dans le coin ou s'éloigner avant d'être repéré. Comme le disait Sasha, habillés ainsi, peu de chance qu'on les reconnaisse, et le temps que ça soit fait, ils pouvaient toujours disparaitre. Ce n'était pas évident pour lui de courir avec son bras, mais bien motivé, ce n'était pas impossible que de s'enfuir dans le dédale des rues bondées. D'ailleurs, ils ne passaient pas inaperçu, même perdus dans la foule. Tant mieux. Sasha attrapa la chaine d'Ilyès, qui se retint de rire en l'entendant parler. Un esclave ne devait pas rire.

- Fais attention, je tire un peu. On aurait dû emmener un fouet !

Ils avancèrent alors, pour susciter d'autres réactions. Ce qui ne tarda pas. Une dame, qui aurait très bien pu passer pour une grande tante-super-chiante-qu'on-aime-jamais-voir avec son balai dans le cul et ses habits de vieille. Sans oublié la chose qu'elle promenait, encore pire qu'eux.

- Vous voulez ma photo ? Je vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit de promener mon esclave, alors que vous vous trimballer avec cette boule de poils immonde plein de plis.

Réellement, c'était difficile de ne pas rire, Ilyès se contenta d'essayer de la regarder avec le regard vide, mais il avait les yeux brillants de malice. Fâchée, la dame s'en alla sans leur faire de remarque.

- Dire qu’il y a de ça quelques années, avoir un esclave était quelque chose de tout à fait normal… Y a pas un magasin d’antiquités dans le coin, ou un apple store qu’on foute le souk ? Si on se met dans la peau de nos personnages ?

Ilyès encore une fois fit tourner ses méninges. Ca faisait longtemps finalement qu'il n'avait pas arpenté les rues et même s'il était capable de ne pas se perdre, les magasins bougeaient beaucoup et il n'était plus sûr de ce qu'il allait trouver sur son chemin. Et puis au pire, il y avait forcément, ils n'avaient qu'à marcher encore un peu pour trouver un store. L'idée n'était pas mauvaise du tout.

- On va aller chercher un Apple Store. On va pouvoir mettre une sacré pagaille, mais va falloir courir vite, je suis pas sûr qu'ils aiment beaucoup notre intervention.

Ils longèrent la rue en s'attirant toujours d'autres regards, certains amusés mais surtout beaucoup courroucés. Bon, dans les grandes villes, on trouvait toujours de tout et finalement, ce n'était pas si étonnant que ça. Mais surprenant quand même, amusant sans doute, intriguant, tout ce que vous voulez. Et Ilyès, ça l'éclatait. Il ne devait pas le montrer mais c'était pas facile.

- Tiens, par-là, je crois qu'il y en a ! Attends, laisse moi faire une entrée digne de ce nom.

Ilyès, encore une fois, avait une idée en tête. Il allait foutre le bordel, faire une scène, se faire remarquer. Mais avant, il fallait qu'il entre dans son personnage comme il fallait, mais il ne savait pas faire ça. Il ne l'avait jamais fait tout de moins. Que pouvait penser un esclave promené par son maitre ? Deux solutions. Soit il était assez intelligent et il le détestait. Soit il était bête et l'adorait, même s'il se faisait punir, et obéissait au moindre des ordres, répondait au moindre besoin. Il préféra choisir la deuxième option. Iils entrèrent dans le magasin, Ilyès prit un petit air affolé un peu surjoué et regarda autour de lui comme s'il cherchait quelque chose avant de déclarer très fortement :

- Un cheval pour mon maitre ! Un cheval pour mon maitre ! Il faut un cheval pour mon maitre !

Sauf qu'il n'y avait pas de cheval ici, c'était clair. Puis, il fit mine de regarder les objets du store, horrifié.

- SATAN ! SATANT EST LA ! LA FIN DU MONDE APPROCHE !

Il avisa un homme avec son téléphone et fit mine de reculer pour protéger son "maitre".

- Arrière, fils de démon, n'approchez pas mon cher maitre !

Bon, forcément, tout ce remue ménage ne passa pas inaperçu et le gérant du magasin sortit un talky walky accroché à sa ceinture.

- Sécurité, vous êtes demandé. Oui, tout de suite. Venez à plusieurs.

Là, il était temps d'arrêter. Mais rien que pour la tête des clients, qui ne savaient pas quoi faire ou quoi dire, totalement paumés, ça valait le coup. On aurait dit que leurs machoires allaient se décrocher et leurs yeux sortir de leurs orbites. Il se tourna vers Sasha, sourire aux lèvres.

- T'es prêt à courir ? A trois, on détale et on tourne à droite en sortant, puis à droite dès qu'on peut, et après tu suis.

Il laissa une petite pause, lui fit un clin d'oeil et hurla à nouveau, histoire de faire paniquer un peu plus les clients, tout en agitant son bras valide dans tous les sens :

- TROOOIIIIS !

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyMer 19 Mar 2014 - 17:58

feat. Ilyès.
Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux. Il a toute la vie devant lui.

J’étais rassuré de savoir qu’Ilyès haïssait autant ses parents que je pouvais détester les miens. Au fond, ça me faisait me sentir bien, et du coup je n’étais plus en proie à craindre quoique ce soit venant de lui. Dans le sens, où je me sentais en confiance, et je savais que quoique je puisse lui dire, il ne dirait rien, il ne me jugerait pas pour la violence de mes propos, parce qu’au contraire il comprend, et il est d’ailleurs bien le seul sur cette terre, à part mes deux frères aînés, à comprendre ce que c’est d’avoir des parents aussi envahissants. Je ne pensais pas qu’un jour, lors d’une virée à New York, je tomberais sur un jeune qui vit la même chose, tous les jours. C’est un pur hasard, mais qui me fait le plus grand bien, comme si je savais qu’il me laisserait parler et insulter mes parents durant des heures sans m’arrêter, tout comme je l’écouterais me parler de son quotidien. En outre, il est un peu cette personne que je recherche.

En tout cas, malgré mes propos, mes plans pour ridiculiser nos parents, Ilyès semblait être en accord avec mes dires, puisque celui-ci riait. C’est sur que d’imaginer les parents couverts de plumes à caqueter de ci et là, ça doit être un spectacle plaisant, même dans ma tête, ça semble être un rêve éveillé. Les voir trempés de colle, à gesticuler dans tous les sens perdants contrôle de leur moyen, c’est ce dont je rêve. Eux qui planifient toujours tout, sont toujours surs de tout, les voir ainsi leur permettrait de fermer leur bec une bonne fois pour toute. Se ridiculiser ne faisait pas partie de leur vocabulaire, mais ils s’en mangeraient tellement dans la figure, qu’ils regretteraient certainement de m’avoir pris avec pour la fin de leurs jours. Peut-être me ficheront-ils même la paix ? Mais ça évidemment, c’était voir au dessus de la réalité, et mes pensées en devenaient carrément surréalistes à ce point. Jamais ils me lâcheront, ils sont pires qu’une sangsue, pire qu’une tête chercheuse qui reste collée au cul de sa proie.

De plus, Ilyès avait tout autant de rancœur vis-à-vis de ses parents que je pouvais en avoir envers les miens, à croire que nous vivions la même situation en parallèle. Pourquoi ne l’avais-je pas rencontré plus tôt ? C’est une question à laquelle je n’aurais probablement jamais de réponse, du moins, il faudrait que je questionne une diseuse de bonne aventure, ou des conneries dans le genre, en plus sans vraiment savoir si leurs paroles mielleuses sont à prendre au sérieux ou non. Bref, il avait dit du mal d’eux, mais je ne percevais pas ça comme quelque chose de mal, ou un crime. En général quand je traite mes parents d’égoïstes devant d’autres gens, ils me demandent si je m’en rends compte. Avoir la chance d’avoir des parents aimants, qui dans mon cas me permettent d’avoir une vie on ne peut plus luxueuse… Bref, ils croient que ma vie est un conte de fées, or je préférerais être pauvre avec des parents qui me demandent comment s’est passé ma journée, que plein aux as avec une maison grande, trop grande et aussi vide que le cerveau de Paris Hilton. Depuis tout petit, ils ne se sont jamais vraiment souciés de ce que je pouvais ressentir, ils m’ont, ou plutôt ont voulu me programmer comme un petit automate, mais ils avaient oublié que j’étais un être humain et je fais tout pour ne pas convenir à leurs attentes. Une histoire de vengeance, dans le fond.

_ Je suis sûr qu’ils m’ont eu parce qu’ils avaient personne pour léguer leur entreprise !

Bizarrement, je m’entendais parler, comme si mes lèvres avaient bougées toutes seules et prononcer cette phrase qui est récurrente à propos de ma venue au monde. Mais seulement, le mystère qui plane, c’est pourquoi moi ? On était trois enfants à la maison, et il a fallu que ça tombe sur moi. On dit toujours que le dernier est chouchouté, mais ma famille marche tellement à l’envers, que je trouve ça presque normal au fond.

_ J’ai l’impression de m’entendre parler, lui dis-je. La seule chose qui me tracasse, c’est pourquoi sur leurs trois enfants, mes frères et moi, c’est le petit dernier qui se tape tous les problèmes. A l’époque des Rois, c’était le premier qui héritait de tout non ? Enfin quand je vois qu’il préfère énumérer l’alphabet à l’envers, je suppose que ce questionnement est inutile.

Enfin, ils ne récitaient pas de Z à A, c’était une façon imagée de dire qu’ils ne font jamais tout comme les autres. Il faut absolument que ce soit différent, qu’on se démarque, la banalité ne fait pas partie de leur devise. Alors du coup, au lieu que ce soit l’aîné, c’est le cadet. Logique. Très logique.

D’ailleurs s’ils me voyaient accoutré comme une fée, -ridicule je précise-, je pense qu’ils ne s’en remettront jamais. Déjà que les déguisements ne font pas partie de leur pratique, mais en plus voir leur fils habillé comme une petite fille, avec même une baguette magique en plastique dans la main, ils vont s’évanouir et se demander s’ils n’ont pas complètement rater mon éducation, ce qui n’est pas entièrement faux, je ne serais pas aussi boute en train et désobéissant s’ils avaient été un minimum attentif à ce qu’il se passait dans ma vie.

Je suppose que dans ce cas j’aurais pu être une toute autre personne, non pas que je me plaigne de ma situation actuelle, au fond renier leur existence, m’a permis de m’enfermer dans autre chose, les sorties, l’éclate et j’ai pu rencontrer pas mal de gens au cours de ma vie qui l’ont par ailleurs changée, et Ilyès fait parti de ceux là, si je n’étais pas arrogant, qui tient tête à mes parents, on n’aurait jamais ce genre de conversation, ni même d’idées saugrenues pour les faire tomber de leur piédestal.

Otant mon déguisement, je farfouillais de cintres en cintres et voyait Ilyès avec un postiche tout à fait dégueulasse qui lui donnait une bien drôle d’allure, c’était assez amusant, comme si le ridicule ne me posait plus aucun problème. L’apparence est primordiale, mais étrangement, ressembler à une fille en tutu et collant pour emmerder les parents c’est plus si dérangeant, dans un autre contexte, j’aurais refusé catégoriquement.

_ Et bien, très cher Poirot, allons résoudre des enquêtes, dis-je en pouffant.

Puis, je continuais à déambuler, de ci et là, comme au supermarché, j’avais l’impression de faire mes courses, mais pas pour des cageots de fruits et légumes, mais des tenues bien idiotes. En voyant le postiche d’Ilyès, je me mis à en chercher à mon tour, voyant des boucs, des barbichettes de toutes sortes. J’en essayais, et avait l’impression de ressembler à Hagrid avec sa barbe hirsute et des cheveux épais et aussi fournis que de la paille, c’était invivable, je le retirais de suite, et continuais mon petit tour, jusqu’à ce qu’on vienne à parler d’une toute autre chose, qui me fit stopper net. Nous venions du même lycée, et nous avions vécu la même tragédie d’Halloween. C’était un hasard pur, rien n’avait été volontaire dans cette rencontre, mais trop de coïncidences me laissent sur le cul.

_ En effet, c’est plutôt inattendu, mais en bien, comme quoi, même dans l’enceinte du lycée on arrive pas à rencontrer tout le monde.

Wynwood n’était qu’un établissement, et non une ville, ni même un pays, et je trouvais que c’était déjà énorme, mais je ne m’attendais pas en allant à plusieurs kilomètres de Miami tomber sur un de ces élèves, c’est sur la coïncidence est troublante.

Nous parlions alors de nos origines, lui expliquant que je venais du continent européen, tandis qu’il était new yorkais de pure souche.

_ Et ça te manque pas de vivre ici, je veux dire ta vie ici à New York, bon même si j’imagine que tu dois être loin de tes parents et que tu subis moins de pression du coup, non ? Je lui demandais. Parce que mes parents m’ont suivis, et malheureusement je les ai toujours autant sur le dos qu’avant…

Même si j’étais à l’internat ils étaient seulement à quelques rues, et quelques rues c’était un mètre comparé à la distance Oxford-Miami.

J’avais fini par me procurer un ensemble. Une sorte de redingote, un chapeau haut de forme et un monocle, un homme de la société bourgeoise d’antan, de quoi créer un contraste flagrant avec le thème de la publicité : modernité et technologie, on y croit. Je prenais un petit accent snobinard, un peu comme les aristocrates anglais, et me présentait comme un comte, ou vicomte. Je me pavanais, fier comme un paon, les épaules en arrière, le bide en avant, et le dos droit comme un i. Mais bien sur, comme les bonnes choses ne durent jamais, un couillon de première pointa son nez dans nos affaires, nous suppliant de revenir sur le plateau. Chose que je refusais tout bonnement, et il repartit, nous avions cinq minutes pour se tirer, ou c’était la meute de loups enragés qui arriverait, sous entendu mes parents, les siens et toute l’équipe de tournage.

Je lui demandais alors son avis, même si j’imaginais que tout comme moi l’envie de déguerpir lui était passée par la tête. Je le voyais attiré par quelque chose comme à un aimant, et il se dépêcha pour revêtir un costume et se barbouiller de maquillage.

_ Fichtre la chronologie, un homme de la société a toujours besoin d’un esclave, annonçais-je d’un ton arrogant, pour ensuite rire, franchement, je ne sais pas comment ils font les aristos.

Par contre, je sentais bien qu’il avait une idée derrière la tête, et certainement pas un défilé tête haute devant la caméra.

_ Bien sur que j’en suis, je ne reste pas une seule minute dans ce bâtiment. Il posa son téléphone à terre. Je vais éteindre le mien également. Etre injoignable nous laissera du temps. Allez, let’s go !

Ilyès passa la tête à travers la porte, et tous deux nous allions en catimini en direction de la sortie, pour prendre une grande bouffée d’air et surtout nous échapper de cet univers de fou à lier. Les parents pouvaient être parfois vraiment coriaces, et suffocants.

_ Oh tant qu’à faire, autant commencer ici, de toute façon, habillés ainsi s’ils regardent de par la baie vitrée, ils penseront que nous sommes juste deux mendiants qui font la manche, pas de quoi s’inquiéter, au pire, tu viens d’ici, on part en courant, et je te suis.

Les gens portaient des regards inquisiteurs à notre égard, des enfants nous regardaient amusés. En effet, deux zigotos sapés comme des sacs, ce n’était pas étonnant que ça attire l’attention. On ne passait pas vraiment inaperçu, mais c’était le but.

J’eus une petite idée, j’attrapais la chaine qui tenait au pied d’Ilyès : Voyons voir si les gens trouvent ça normal, que je te « promène. » Ca fait bizarre dit comme ça hein ?

J’essayais de garder mon calme, mais dans une situation aussi loufoque, c’était presque impossible, je devais être aussi rouge qu’une tomate à force de réprimer mon rire.

_ On avance un peu ? Histoire de voir la réaction des passants.

Nous prenions donc la route, vers je ne sais pas trop où, mais je savais qu’on aurait besoin d’à peine quelques mètres pour subir des regards inquisiteurs agaçants. Une dame, habillée certainement avec ses draps de velours de l’an quarante, se baladait, joyeusement dans la rue, accompagné de son chien. Un petit chien, fripé, à la gueule complètement écrasée. Je n’aimais pas beaucoup les chiens, mais celui là était vraiment moche. La dame passa à côté, et me regarda d’un air courroucé, et semblait outrée.

_ Vous voulez ma photo ? Lui demandais-je avec un ton sarcastique. Elle me regarda comme si je venais la traiter de salope. Je vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit de promener mon esclave, alors que vous vous trimballer avec cette boule de poils immonde plein de plis.

Elle partit sans un mot.

_ Dire qu’il y a de ça quelques années, avoir un esclave était quelque chose de tout à fait normal… Je tournais la tête tout autour de moi. Y a pas un magasin d’antiquités dans le coin, ou un apple store qu’on foute le souk ? Si on se met dans la peau de nos personnages ?

Je marquais une pause, on était au beau milieu de la grosse pomme. J’avais toujours aimé cette ville de par son effervescence, ces taxis jaunes, son Central Park, mais une fois au beau milieu de ces buildings, je suis totalement paumé.

_ A moins que tu aies d’autres idées, je connais pas du tout le coin…

(c) sweet.lips


Désolée pour l'énorme retard... J'ai un peu pnjiser Ilyès à la fin, donc si quelque chose ne va pas, n'hésites pas à me le dire.
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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyJeu 13 Fév 2014 - 12:15




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

© Crédit image
- Je t’avoue que cette idée m’est passée par la tête, mais malheureusement je n’ai pas de pouvoirs magiques, tout ce dont je suis capable c’est leur faire la misère à ma façon. On peut ne pas les transformer en crapaud, mais en poulet vivant, genre balancer de la colle sur les victimes et les plumes par la suite. Cependant, ce serait tentant.

Ilyès voyait bien ses parents gesticuler comme des poulets en le regardant, le suppliant presque du regard de ne pas les faire griller pour les manger. Lui, bien sûr, il n’en ferait qu’à sa tête. Bien sûr, il imaginait des vrais poulets, pas des hommes avec des plumes. Mais ça le fit rire. Ça lui faisait du bien d’avoir quelqu’un pour partir dans des délires avec lui, lui qui vivait dans un monde trop sérieux imposé par ses parents. Il n’avait même pas de frères et sœurs pour ça, juste des amis, mais bon, avec des amis, il ne fallait pas déconner tout le temps non plus. Avec Sasha au moins, c’était plus simple, ils ne se connaissaient pas et ils ne pouvaient donc pas se juger l’un l’autre par rapport à d’habitude puisqu’ils ne s’étaient jamais vus.
Ilyès parla d’une façon pas très sympa de ses parents mais ce qu’il disait était vrai. Quoi qu’il fasse, il était toujours en dessous de ce qu’ils attendaient de lui. Sasha lui dit qu’il faudrait leur faire payer ça, mais jamais il n’oserait réellement le faire. Enfin, si. Il tenterait quand même. Mais il sait qu’il en faudrait beaucoup pour tout leur faire payer et s’il pouvait commencer, il ne pouvait pas éternellement ruiner tout ce qu’ils avaient entreprit dans leurs vies, même si ils l’avaient « oublié » à cause de ça.

- Je suis sûr qu’ils m’ont eu parce qu’ils avaient personne pour léguer leur entreprise !

C’était triste, mais il avait souvent eu cette impression. Pourquoi ils n’avaient pas fait d’autres enfants ? Sa mère avait déjà perdu assez de temps avec lui sans doute, pas la peine d’en rajouter. Et puis bon, un môme qui braille, elle voulait bien encore supporter pour l’avenir de l’entreprise, mais il ne fallait pas exagérer non plus. Les deux garçons s’amusaient à se déguiser et Ilyès fit un commentaire sur la tête de ses parents en le voyant comme ça.

- Ils vont même plus se décomposer, ils vont tomber dans les pommes. Et puis au moins, on aurait toutes les cartes en main, on peut pas tourner à poil non plus, donc ils seront obligés de se plier à nos ordres, sans quoi on ne fera rien.

Ilyès les imaginait bien débarquer habillés n’importe comment, ne voulant pas retirer leurs fringues. Genre limite à jouer leurs personnages, quitte à passer pour des fous devant les adultes. Après tout, ils voulaient de la complicité entre eux, ça pouvait toujours se faire. Mais s’ils attendaient des bons toutous fidèles pour obéir, là, c’était raté. Ils pouvaient même se lancer tout un tas de compliments à n’en pas finir, tellement que les techniciens en auraient marre de leurs babillages. D’ailleurs, Ilyès complimenta Sasha sur sa tenue sur le ton de la rigolade et continua de rire quand le jeune homme lui répondit, partant aussi dans le délire. Il finit cependant par dire qu’il faudrait arrêter. Le New-Yorkais ne voyait pas le problème lui, il s’amusait bien et ils avaient encore le temps de profiter un peu. Mais c’est vrai que ça ne pouvait pas durer une éternité. Il enleva tout son attirail pendant que son camarade cherchait de nouvelles choses, comme une fausse moustache et une perruque.

- Euh comment dire… Ca donne un style particulier. C’est assez étrange, tu devrais ajouter un chapeau melon pour voir.

- Aha, je vais me renommer Hercule Poirot, les cheveux en plus !

Il observa Sasha chercher lui aussi un postiche et vérifia lui aussi s’il n’y en avait pas d’autres. Finalement, son compagnon d’infortune trouva avant lui. Ça ne lui allait pas du tout non plus. Ilyès se retint de rire, par respect, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Il rit à la remarque du garçon, oui, c’était assez désagréable. Encore, une barbe de quelques jours, ça pouvait le faire, mais au-delà, c’était tout bonnement atroce. Même pour respirer, comment ils faisaient ?!
Le sujet se fit plus sérieux et Sasha lui demanda comment il avait fait pour se casser le bras. C’était un souvenir douloureux, même s’il n’avait pas énormément de mal à en parler. Lui, il ne cherchait pas à oublier à tout prix, il cherchait surtout à avancer, à vivre avec, à en puiser une nouvelle force même si l’occasion se présentait. Il ne s’attendait pas du tout à la réponse qu’il reçut.

- Si, si j’en ai entendu parler… Et je trouve que c’est une coïncidence plutôt étonnante que nous ne nous rencontrions qu’ici à New York pour une pub de merde, alors qu’on aurait eu tout le loisir de le faire à Wynwood. Si je suis au courant de tout ça, c’est parce que j’y étais également, à cette fête qui a tourné au drame. Ma blessure a cicatrisé particulièrement vite, mais j’en garde des séquelles… Ce Trent m’aura traumatisé d’Halloween avant un bon bout de temps. En tout cas, je trouve ça complètement fou qu’on se retrouve ici pour en parler, moi qui m’étais dis que tu étais peut être tomber en faisant du sport…

Alors comme ça, il était aussi à l’école ? Comment ça se faisait qu’il ne l’ait jamais croisé jusque-là ? Il ne faisait pas vraiment attention à ceux qui l’entouraient et ils n’étaient pas dans la même classe. Peut-être pas dans le même niveau non plus. En plus, Ilyès avait un an de retard et parfois, il se permettait de sécher un cours ou deux, comme au bon vieux temps, ce qui ne favorisait pas les rencontres avec ses camarades de classe.

- Ca aurait très bien pu, je suis chez les Rho Kappa, mais pour une fois, c’est pas le sport. Je trouve aussi ça dingue de se rencontrer maintenant, comme quoi, on a toujours des surprises.

Il aurait bien aimé savoir quel type de blessure il avait eue mais il n’osa pas demander, de peur de rouvrir une blessure mal fermée. Il savait que certains préféraient ne pas faire remonter tout ça et il comprenait, il ne voulait en rien forcer. Heureusement de toute façon, il posa une nouvelle question et Sasha lui confirma qu’il n’était pas de New-York, mais d’un autre pays, d’Angleterre.

- Ah non, du tout, je suis de New-York, c’est chez moi ici. Fin, ça l’était, avant que mes parents m’envoient loin parce que je leur tapais sur les nerfs … Du coup, je me suis retrouvé à Wynwood pour les études.

Sasha compléta son déguisement, digne d’un homme de la haute société, le genre qu’on regardait de loin en le maudissant, du genre qui se promenait en calèche sans faire attention aux mendiants dans les rues salles et froides. Justement, ça donna une idée à Ilyès, qui retira ce qu’il avait mis pour chercher autre chose. Il hocha la tête, confirmant que oui, ça allait sans doute bien faire chier. Parce que bon, ça faisait très anachronisme, les tenues d’époque avec des tablettes.
Le brun fouilla un peu dans les cartons, il savait ce qu’il voulait, il était certain d’avoir déjà vu la tenue sur un plateau. Alors qu’il était en train de vider le contenu d’une boite, riant en voyant Sasha se pavaner, quelqu’un entra dans la pièce, les cherchant visiblement. Il tenta de les faire se changer et de les amener avec lui, mais Sasha était bien décidé à ne pas se laisser faire. Ilyès était tout à fait d’accord, il ne disait rien, mais à voir son visage, on pouvait voir qu’il ne bougerait pas. Le type finit par partir quand même.

- On fait quoi ? On se tire, on se cache ? Ou alors on attend sagement qu’ils viennent nous chercher sans pour autant se changer ?

Non, il n’avait vraiment pas envie d’y retourner. Surtout qu’il venait d’apercevoir du coin de l’œil ce qu’il voulait. Une mallette de maquillage, et il avait vu la veste qui l’intéressait quelque part, ainsi que la chaine. Il avait en tête de devenir Quasimodo. Il posa la veste rembourrée pour faire les déformations sur ses épaules, tant bien que mal avec son bras, et passa la fausse chaine à l’un de ses pieds.

- Bon, je sais qu’on est pas vraiment raccord niveau chronologique, mais que dirais-tu d’un esclave à promener ?

Il sortit du far à paupière vieux et collant marron, qu’il se mit sur le visage, comme pour le salir.

- Et par là, j’entends à promener dehors, pas juste dans cette salle ou ces couloirs. On m’obligera pas à retourner là-bas, je me casse. T’en es aussi ?

Il lui fit un grand sourire avant d’extirper son portable de sa poche et de le poser par terre, bien en évidence.

- Je vais le laisser là. Comme je les connais, mes parents sont capables de venir me chercher eux-mêmes. S’ils trouvent que ça, ça va les faire flipper ou rager, je sais pas. Et puis ça évitera qu’ils m’appellent, j’aurais la paix. Allez, c’est parti !

Maintenant, il fallait la jouer fine pour ne croiser personne qui les stopperait dans le couloir. Tout le monde n’était pas aussi abrutit et soumis que le technicien de tout à l’heure. Ilyès ouvrit la porte pour vérifier que la voie était libre, elle l’était pour le moment. Il tenta de se souvenir de la plus proche issue de secours. Ils pouvaient passer par là, beaucoup le faisaient à la pause pour aller fumer, c’était plus rapide et plus tranquille que de repartir par l’entrée principale où tout le monde s’amasserait. Il partit donc dans les couloirs, suivit par Sasha, et ils ne tardèrent pas à trouver l’air frais. Ils croisèrent bien deux trois personnes, qui ne firent que leur jeter un regard surpris. Pas d’autres ennuis. Une fois dehors, il n’était pas très compliqué de descendre l’escalier et de rejoindre la rue.

- Alors, tu veux donner un spectacle gratuit pour tous ou on s’éloigne un peu avant de faire les guignols ?

Lui, de toute façon, il connaissait bien la ville, il pouvait très bien faire guide. Il les voyait bien arriver dans un fast food et réclamer des choses totalement débiles comme « un faisant au pot pour moi et un morceau de pain sec pour mon esclave s’il vous plait sire ». Il n’était même pas sûr de garder son sérieux dans cette situation !

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyLun 3 Fév 2014 - 13:50

feat. Ilyès.
Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux. Il a toute la vie devant lui.

Si l’on me voyait accoutré comme ça, c’était la honte assurée… Heureusement, j’étais loin de Miami, loin de Wynwood et loin de potentiels flashs d’appareil photo pour finir affiché à la une de tous les blogs ou collé sur les murs du lycée. Ca donnerait un sacré coup à la confrérie, et déjà qu’on n’avait pas une super image de nous, on trainait un sacré bagage au cul, si je devais en rajouter avec moi déguisé en fée, ça craignait plus qu’autre chose. Mais heureusement pour moi, j’étais là, dans une salle close, sans fenêtres, avec Ilyès et juste des fringues et accessoires à perte de vue, rien de bien méchant qui puisse entraver mon image.

Et puis Ilyès semblait s’amuser tout autant que moi, alors pourquoi devrais-je passer pour le rabat joie et casser l’ambiance ?

_ Je t’avoue que cette idée m’est passée par la tête, mais malheureusement je n’ai pas de pouvoirs magiques, tout ce dont je suis capable c’est leur faire la misère à ma façon. On peut ne pas les transformer en crapaud, mais en poulet vivant, genre balancer de la colle sur les victimes et les plumes par la suite. Cependant, ce serait tentant.

Je continuais à jouer mon rôle de fée, m’éclatant au final, presque à tourner sur moi-même en gloussant comme une poule. Si jamais j’avais pu faire ça petit, j’en aurais profité, disons qu’à dix-sept ans, c’est tout de suite bien moins crédible. Mais on peut toujours s’amuser à tout âge, et même si Carnaval c’était pas tout de suite, je savais que les petits comme les vieux se prêtaient au jeu, alors quoi bon avoir honte. Ce qui serait honteux c’est d’être dans la peau de mes parents, ces éternels trou du cul coincés, qui n’osent rien. Pas même l’amusement, ni même la frivolité d’un petit déguisement pour nous amuser lors des fêtes… Rien. Jamais ils n’ont fait l’effort. Ils disaient toujours la même chose de toute façon.

_ Vous croyez que les gens comme nous s’adonnent à ces traditions ? Ce ne sont que des bêtises que les pauvres inventent pour se donner de l’importance, et nous n’avons pas besoin de ça pour prouver qu’on est important, alors Sasha tu vas de suite me retirer ce rideau de tes épaules, on est pas dans un cirque ici.

Comment briser les rêves d’un garçon et lui plomber son enfance ? Etre les parents Cobb. Le pire c’est que leurs parents, mes grands-parents donc, n’ont jamais été comme ça, c’était ceux qui mettaient l’ambiance, apportaient des cadeaux, mais ils ont très vite été mis de côté, par mes parents ayant honte, les considérant bon pour aller à l’asile, et je dois avouer que depuis, je ne sais pas très bien ce qui est advenu d’eux, mais je les ai toujours aimé.

_ Ah ouais, ils sont de ce genre là. Faudrait vraiment trouver un moyen pour que tu leur fasses payer cet affront, parfois ces gens oublient qu’ils sont parents après le travail, et ils sont tellement concentrés sur leurs affaires, qu’ils oublient la raison pour laquelle ils ont voulu avoir des enfants…

Au fond, je savais ce que ça faisait d’être considéré comme un objet, de ne pas être aimé comme un enfant souhaite l’être, et on voyait bien qu’il en souffrait plus que moi. Et bien que je ne sois pas trop bien placé pour l’aider, parce que moi-même ne pouvait me dépêtrer de leurs mains de fer, j’avais envie qu’il puisse se venger lui aussi. Parce qu’au fond être Pi Sigma, être coureur de jupons, tout ça, c’était pour aller à leur encontre et leur faire comprendre que quoiqu’il arrive, j’étais le maitre de mon destin, et de ce que je souhaitais devenir et pas eux.

_ Ils vont même plus se décomposer, ils vont tomber dans les pommes, je me mettais à rire, j’imaginais bien ma mère faire un malaise. Et puis au moins, on aurait toutes les cartes en main, on peut pas tourner à poil non plus, donc ils seront obligés de se plier à nos ordres, sans quoi on ne fera rien.

Ce serait le parfait scénario pour mettre fin au tournage, créer le désordre total. Caprices de stars, nous voilà. En tout cas, j’étais prêt à tout, mais vraiment à tout pour ruiner cette séance à la con. Et il en fallait peu pour qu’il cesse de pointer les caméras sur nous. Si nous ne coopérions pas c’était fini, ils avaient plus qu’à trouver de nouveaux acteurs et c’était la victoire assurée. Que ça ait des répercussions sur la réputation des parents, j’en avais rien à carrer, j’en avais marre d’être ce pantin, cette marionnette qui a juste besoin qu’on lui tire les fils pour qu’elle agisse. Et c’était loin de faire parti de mon caractère. J’étais têtu, très têtu, et loin de me faire tourner en bourrique, pas même par de la famille, et puis je pouvais être exécrable et relativement malicieux prêt à faire les quatre cents coups. On l’aura suffisamment prouvé avec Nathan à Halloween, même si personne ne sait que c’était nous, les deux chieurs qui ont semé la pagaille dans tout Wynwood.

_ Tu trouves ? C’est gentil, je me sens toute jolie, il ne me manquerait plus qu’une touche de maquillage et ce sera niquel, dis-je avec une voix fluette complètement ridicule en m’admirant dans le miroir. Bon je crois que je vais arrêter, je passe suffisamment pour un con comme ça, dis-je en riant, reprenant ma voix normale.

Je retirais la jupette, la couronne et posais le tout sur une petite table. Je les regardais comme un trésor qui m’avait permis de me lâcher un peu et me libérer de cette carapace qui m’empêchait de réellement montrer qui j’étais au fond. Puis, je partais en direction d’autres tenues, un peu moins féminines, et surtout beaucoup plus sobres. Ilyès trouva un postiche, un truc qui ne lui allait pas, mais alors pas du tout.

_ Euh comment dire… Ca donne un style particulier. C’est assez étrange, tu devrais ajouter un chapeau melon pour voir, lui conseillais-je, alors que je cherchais une moustache touffue à la Mario pour me l’enfiler sous le nez.

La recherche était dur, parce qu’entre poils et cheveux c’était un peu comme se retrouver face à des animaux morts et c’était légèrement dégueulasse, du moins j’aimais pas trop la sensation, surtout qu’on ne pouvait pas dire que ces choses sentaient particulièrement la rose. Au final, je trouvais mon bonheur, et tenta de faire tenir ce qui ressemblait grossièrement à un furet mort, sur ma peau. Ca devait être pire que tout.

_ Je me demande comment les gens qui portent des moustaches arrivent à supporter cette horrible sensation que quelque chose vous rentre dans le pif au moindre coup de vent… C’est hyper dérangeant.

Ca me grattait, et les poils rebelles de la fausse moustache me chatouillaient les narines, c’était horripilant. Autant vous dire, que je continuerais à me raser, c’est promis, jamais je ne pourrais supporter tout cet amas de poils à gratter entre mon nez et ma bouche.

Puis, on en venait à un sujet plus sérieux, son bras. Et moi qui m’attendais à l’entendre dire qu’il s’était fait mal, au sport, en tombant, ou autre, j’eus la surprise d’entendre parler d’un événement bien trop familier à mon goût. Miami, Halloween, coup de feu, blessé, ça faisait tilt dans sa tête. Tout ça revenait à Trent. Je me figeais à l’entente de ça. D’un côté, j’étais content de me dire que j’avais rencontré un élève de Wynwood, dans l’autre la circonstance de sa blessure me rappelait de mauvais souvenirs. J’hésitais avant de parler, puis me lança.

_ Si, si j’en ai entendu parler… Et je trouve que c’est une coïncidence plutôt étonnante que nous ne nous rencontrions qu’ici à New York pour une pub de merde, alors qu’on aurait eu tout le loisir de le faire à Wynwood. Si je suis au courant de tout ça, c’est parce que j’y étais également, à cette fête qui a tourné au drame. Ma blessure a cicatrisé particulièrement vite, mais j’en garde des séquelles… Ce Trent m’aura traumatisé d’Halloween avant un bon bout de temps. En tout cas, je trouve ça complètement fou qu’on se retrouve ici pour en parler, moi qui m’étais dis que tu étais peut être tomber en faisant du sport…

Décidément, les coïncidences, elles ne prévenaient jamais.

_ Sinon, non je ne viens pas de New York, ni même de Miami, je suis anglais, originaire d’Oxford. Et toi, t’es de Miami du coup ? Demandais-je à mon tour.

Je continuais en attendant à farfouiller de ci et là, voyant l’heure tourner, satisfait. Je savais qu’on en aurait pour plusieurs jours, mais mes parents ne pouvaient pas rester à New York indéfiniment, alors plus on retardait le planning, plus y avait de chances à ce que l’on parte sans qu’on voie ma gueule dans une pub dans tout le pays.

Après la moustache, j’enfilais un chapeau haut de forme et un costume chic digne des années 20, en queue de pie avec chaussures cirées, une canne et un monocle. On aurait dit un homme de la haute, avec sa redingote ridicule.

_ Alors, qu’est-ce que tu en penses ? C’est suffisant pour foutre la merde ?

Et alors que je me pavanais dans cette tenue, quelqu’un ouvrit la porte, en catastrophe, un mec de la régie, apparemment essoufflé de courir de ci et là.

_ Ah vous êtes….la. Dit-il surpris, nous voyant comme ça. On vous cherche partout, on va commencer à tourner, ton siège est arrivé, dit-il en désignant Ilyès. On m’a demandé de vous récupérer, vous aviez disparus.
_ Et toi t’es qui ? T’es payé pour être le toutou de nos parents ?
_ Je suis aux commandes des lumières, et par qui je suis payé ne vous regarde pas, changez-vous qu’on puisse tourner, on a prit déjà beaucoup de retard.
_ Non, je ne veux pas me changer. Je ne veux pas même bouger d’ici, si tu veux savoir, annonçais-je d’un air hautain, ajustant mon monocle.

Sans trop quoi dire, il se tira, mécontent. Si j’étais lui, j’irais chercher des renforts. Donc, on devrait s’attendre à voir débarquer une milice sous peu pour nous tirer de force vers la scène.

_ On fait quoi ? On se tire, on se cache ? Ou alors on attend sagement qu’ils viennent nous chercher sans pour autant se changer ?


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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyJeu 30 Jan 2014 - 18:54




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

© Crédit image
L’opération sabotage était bien en route et on ne pouvait plus les arrêter. A tour de rôle, ils utilisaient leur imagination pour foutre en l’air un truc pour la pub et en essayant de ne pas se faire repérer, ce qui serait quand même désastreux pour eux. Après la demande de fauteuil et la tuerie des tablettes, il fallait bien trouver autre chose, et aussi, couvrir leurs arrières. Si personne ne les avait vus, c’était qu’ils n’étaient pas là. S’ils n’étaient pas là, ce n’était pas eux qui avaient tout cassé. Il n’y avait pas à chercher plus loin. Le jeune homme eut donc l’idée d’aller se perdre un peu dans les couloirs et d’aller visiter un peu les quelques salles qu’il connaissait et qu’il avait pu découvrir pendant son enfance, soit en suivant ses parents, soit en errant dans le bâtiment, guidé par l’ennui. Sasha était d’accord avec lui, ils avaient le temps, et au pire, s’ils ne l’avaient pas, ils le prenaient tout simplement.
Après quelques détours, quelques minutes dans ce labyrinthe dans lequel Ilyès semblait très bien se repérer, ils arrivèrent. En même temps, il avait eu l’occasion de parfaire son entrainement plus d’une fois et il était désormais presque capable de refaire le chemin les yeux bandés. Il avait choisi la salle des déguisements, ou des habits en tout genre en tous les cas. Quand il y avait besoin d’un accessoire qui sortait un peu du commun, c’était là qu’on venait le chercher. C’était une pièce qu’il avait appris à apprécier, parce que c’était la seule chose qui sortait un peu du cadre stricte que ses parents imposaient. Souvent, avec Ely, il y avait été et ils s’étaient amusés à changer de peau un nombre incalculable de fois en un seul après-midi. Il avait encore les photos quelque part chez lui, rangées dans un album qu’il avait longtemps été incapable d’ouvrir. Revoir ces accessoires était un peu bizarre aujourd’hui, mais ça ne lui faisait plus mal. Il n’avait pas oublié, loin de là, il avait appris à vivre avec.
Visiblement, son idée plut beaucoup à son camarade, lui aussi décidé à fouiller un peu, histoire de découvrir milles et une merveilles. Il était plutôt content de son petit effet, et surtout, content que le garçon ne soit pas insensible devant tant de choses extraordinaires. Au moins, il n’avait pas un rabat joie devant lui, bras croisés, s’écriant « et alors ? » l’air de dire « tu me prends pour un enfant ? ».

- Bon sang, y a vraiment des gens qui osent porter ça pour de vrai ?

Ilyès regarda ce qu’il lui montrait et grimaça. Ça valait toutes les réponses du monde. Lui, même s’il était payé très cher, il ne mettrait jamais ça en sachant qu’il serait vu. Encore, pour un délire avec des amis, PAR-DESSUS le pantalon, il voulait bien, mais pas dans d’autres conditions ! Il ne savait même pas comment ce truc s’appelait, si une atrocité pareille avait vraiment son nom dans le dictionnaire. En même temps que son compagnon de galère, le Rho Kappa fouilla les cartons qu’il connaissait bien. Mais ça faisait tellement longtemps qu’il n’était pas vraiment venu ici, depuis qu’il était à Miami pour les études en fait, qu’il avait quand même des surprises. Au bout d’un moment, il se tourna vers Sasha, qui avait déniché une tenue tout à fait poilante.

- Je suis marraine la bonne fée.

- Ça te va bien tiens ! Mais tu veux pas plutôt devenir une fée des ténèbres et transformer en crapauds toute l’équipe qui tourne ?

Il se mit à rire, triturant le boa rose qu’il avait autour du cou. C’était une idée tentante, mais malheureusement, la magie n’existait pas, même si après quelques verres de Whisky, on avait tendance à le croire.

- Si ça se trouve, si on se déguise, on passera inaperçu, et on pourrait même assister au scandale que nos parents feront en voyant notre absence. Et puis, quitte à devenir transparent, autant se casser tout court, même s’il faut subir les regards interrogateurs de tous les gens qu’il y a dehors.

- Franchement, je préfère les regards de millier de gens que celui de mes parents. On dirait que pour eux je suis jamais assez bien, j’en viens presque à haïr quand ils posent leurs yeux sur moi.

Oh ça, Sasha ne pouvait même pas imaginer à quel point ! Il avait l’impression de toujours décevoir l’un ou l’autre, quand ce n’était pas les deux. Il fallait qu’il soit parfait, en fait. Ses parents appliquaient une politique 0 défauts, sauf que ce n’était humainement pas possible. S’ils savaient qu’Ilyès avait repiqué sa Senior et qu’il aimait les hommes ! Peut-être qu’ils l’auraient renié. Ou tout de moins, il lui serait tombé dessus, le fendant aussi bien que le faisait la besaiguë avec le bois, et il n’aurait plus aucune chance de s’en sortir. Alors oui, se soustraire un eux, ne serait-ce qu’un instant, ça ne la gênait absolument pas.

- Ou alors, on se déguise, et on se pointe comme ça sur le tournage, ils vont criser, et oseront jamais filmer deux jeunes malotrus habillés comme des clowns.

Ilyès réfléchit une seconde. Logiquement oui, ils n’auraient plus qu’à soit annuler en comprenant qu’ils ne tireraient rien d’eux, soit attendre qu’ils veuillent bien se changer à nouveau, ce qui pouvait prendre du temps. Ah, les ados et leurs hormones ! La crise d’adolescence, tout ça ! Un cauchemar pour les parents, une aubaine pour eux.

- Je vois bien leurs têtes en nous voyant, ils vont se décomposer !

Surtout que techniquement, ils ne pouvaient pas forcer Ilyès à retirer des habits, comme par exemple un haut, s’ils ne voulaient pas risquer de lui faire mal … Et lui, il était prêt à crier à la maltraitance. Sasha lui montra alors une paire de bottes qu’Ilyès regarda d’un œil strict. Comment on pouvait portait des choses aussi moches ?

- Tu trouves pas qu’elles m’iraient à merveille ? Sérieux cet endroit est démentiel, je peux enfin oublier que j’ai dix-sept ans et respirer un peu. Jamais je me suis retrouvé face à un tel choix de vêtements tous aussi farfelus les uns que les autres. Ces « trucs » iraient à merveille avec l’écharpe, mais vaut mieux pas que tu essaies, si tu tombes ça craint.

- T’as raison, ça irait super bien avec ta tenue, tu serais parfaite comme ça !

Le jeune homme ne fit pas de commentaire quand à se blesser plus, mais il n’en pensait pas moins. Si ça continuait, il allait pouvoir faire la publicité pour une assurance santé ! Ou plus glauque, une assurance décès. Il préférait éviter toute autre blessure pour le moment, il avait déjà la jambe fragile, autant ne pas lui donner des raisons de plus pour casser une nouvelle fois … Ilyès enleva les lunettes et les reposa, cherchant un nouveau truc dans les cartons, et ce fut des postiches de barbe et de moustache, ainsi qu’une perruque, qu’il jeta son dévolu. A nouveau, la voix de Sasha arriva jusqu’à lui et il se retourna vers le Pi Sigma.

- D’ailleurs, tu t’es fais ça comment ?

Bon, ce n’était pas spécialement difficile d’en parler pour lui, mais ce n’était pas non plus ce qu’il y avait de plus facile. Ça restait quelque chose de traumatisant. Même s’il ne s’était pas pris une balle, il avait eu un contact physique prolongé avec Trent, jusqu’à ce que son bras cède. Il n’en était pas sorti indemne et il pensait encore à tous ceux qui s’étaient retrouvés à l’hôpital, ou même à la morgue. Il n’allait pas entrer dans les détails, mais il pouvait bien l’évoquer un peu avec Sasha. Peut-être qu’il en avait entendu parler à la télévision, c’était toujours possible.

- Oh ça … Un événement pour halloween qui a mal tourné dans mon lycée. Moi j’ai juste eu le bras cassé, mais certains se sont pris une balle, et d’autres ne s’en sont pas sorti. T’en as peut-être entendu parler, c’était à Miami. Tu vois, mes parents en ont rien à foutre, c’est pas comme si je m’étais pété le bras en jouant au con. Eux, ils ont juste eu peur de plus avoir d’héritier pour leur truc de pub. Des fois, je me demande s’ils m’ont pas adopté.

Oui, il en avait encore mal pour tous ceux qui avaient malheureusement croisé la route de ce type et qui avait vu leur chemin s’arrêter là. Mais la vie devait continuer et il voulait profiter de la chance qui lui était laissée. Il ne voulait pas non plus jouer sa victime, il savait qu’il y avait pire que lui, même s’il avait voulu un peu plus de considération de la part de ses parents. En fait, ils ne s’étaient inquiétés pour lui réellement qu’une seule fois, et ça avait été tellement bref qu’il n’était pas sûr que ça ait été bien vrai. Il décida de questionner aussi en surface celui qui se trouvait en face de lui.

- Et toi, t’es originaire de New-York ou vous avez dû faire du chemin pour venir tourner cette putain de pub ?

Il y avait encore un troisième cas de figure, où ses parents pouvaient avoir déménagé ici pour le business dans la grande pomme, même s’ils n’étaient pas du coin. Mais si c’était le cas, à supposer que ça faisait un petit temps qu’ils avaient leur entreprise, et dans ces cas-là, ça ne s’appliquait pas à leurs enfants, qui seraient nés dans la grande ville ou dans les alentours.

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptySam 25 Jan 2014 - 17:42

feat. Ilyès.
Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux. Il a toute la vie devant lui.

Au moins, une chose était sure, il ne se dégonflait pas plus que je ne le ferais, et c’était bon pour moi. Je n’avais pas affaire à une de ces grandes gueules prétentieuses, incapables de faire quoique ce soit une fois devant le fait accompli, non il était sincère, et avait du culot. Et j’aimais ça.

En tout cas, il exécuta à la perfection ce qu’il avait affaire, et était vraiment bon acteur, il jouait à la perfection le gamin capricieux, prêt à créer un scandale pour une lumière éteinte. J’imaginais qu’il ne l’était pas en dehors de ce tournage, mais en tout cas, il donnait l’impression d’être ce gars pourri gâté, toujours à demander, et à recevoir. Enfin, je pouvais dire ce que je voulais, j’en donnais l’impression. Etre bourré de fric, ça aide pas pour la réputation. Les gens sont jaloux. Ca se voit, mais il te traite de Bourges à longueur de journée, comme quoi t’es né avec une cuillère en argent dans la bouche, et qu’avec le fric que t’as, tu ne travailles pas, et ça les énerve. Tandis qu’ils pensent qu’on te torche carrément le cul, eux travaillent. Quel préjugé de merde !

Ensuite, je lui exposais mon idée, légèrement ridicule par rapport à celle qu’il avait eu, mais c’était une façon comme une autre de saccager le studio, ni vu ni connu, et ainsi retarder davantage le tournage. Parce que même si je fous en l’air les quelques tablettes de rechange, ils pouvaient soit en sortir de leur poche –ce qui est fort possible avec mes parents, étant toujours prêts à ce que tout soit parfait et sans imprévus- soit en recommander et donc en recevoir par le biais d’un livreur. Donc, tout cela n’était que dans le but, comme Ilyès, de retarder au maximum le début de cette pub stupide.

_ Bon bah, c’est parti alors, je vais me faire le plus discret possible.

Puis, après un dernier coup d’œil, pour vérifier que la voie était bien libre, je m’introduisais, bouteille en main, dans le coin des accessoires et autres objets utiles au tournage. Je repérais de suite le carton, que mes parents trainaient partout depuis notre arrivée ici, et je vidais délicatement l’eau sur les tablettes. Equitablement, je faisais en sorte que toute soit suffisamment arrosé. Ces conneries sont ultra développées, mais l’eau est leur pire ennemi. Il était clair qu’avec mes premiers iPhone, il avait suffit d’une pluie pour qu’ils abdiquent, alors un bain… Ils aimeraient encore moins.

Une fois fait, alors qu’un régisseur trainait dans le coin sans faire attention à moi, comme si j’étais inexistant, je réapparaissais aux côtés d’Ilyès, l’air de rien, la bouteille vide en main, réclamant une autre. Après tout, nous étions les stars, et comme Ilyès l’avait démontré plus tôt, nous avions le droit de tout réclamer.

La bouteille ne tarda pas à arriver, et de suite, je me concentrais sur la suite des évènements. Franchement, j’étais tellement impatient d’entendre le verdict tomber : « Oh Sasha désolés, on ne peut pas tourner pour cette fois. » Que j’étais prêt à tout pour mettre fin à ces futilités.

_ Tu sais quoi ? Je vais aller te faire visiter un peu. Après tout, on a un peu de temps avant que tout soit prêt, non ? Après, si je me perds par mégarde parce que mes médicaments me font perdre la tête, ça sera pas de ma faute … Et si j’oublie ce que je dois dire, bah ma foi, ils ne peuvent rien faire contre des molécules chimiques !
_ On a largement le temps je pense, et puis ils en mettront davantage à nous retrouver.

Je ne connaissais absolument pas le bâtiment, cependant lui si, et même très bien apparemment. Je le suivais, sans le lâcher du regard, histoire de ne pas me perdre dans tout ce dédalle de couloirs. Il devait venir souvent pour se souvenir du chemin. Nous tournions à gauche, puis à droite, puis enfin à gauche, à croire que ce bâtiment était un labyrinthe regorgeant de couloirs. Et quand je pensais qu’il n’y en avait plus, il y en avait encore.

Finalement nous débouchions devant une porte, qu’il ouvrit et mes yeux s’écarquillèrent comme des soucoupes. C’était purement et simplement la caverne d’Ali Baba devant moi. Il y avait de tout et n’importe quoi. Accessoires comme vêtements, c’était le paradis pour tout enfant qui aime à se déguiser. Franchement, j’avais envie de tout essayer, m’éclater à mélanger des tenues qui ne vont pas du tout ensemble, mettre le désordre, me faire oublier pour le restant de la journée. C’était le havre du déguisement, et c’était plutôt amusant de voir à quel point certaines pièces pouvaient sembler ridicules.

Ilyès inaugura les tenues en s’enfilant un espèce de boa rose moche, vraiment moche, fluo, autour du cou, auquel il ajouta de splendides et énormes lunettes. Je riais, c’était assez drôle en fait.

_ Alors voyons voir ce qu’il y a…

Suite à sa demande, je commençais à serpenter les portants, regardant de ci et là ce qui pouvait être le plus laid, le plus immonde. Et puis, autant se lâcher jusqu’au bout. Ilyès ne me connaissait pas, il ne savait pas que j’étais ce gars snob, insupportable, et populaire. Là non, j’étais un gars comme lui, fils de parents dictateurs, et au fond nous nous ressemblions, je ne voulais pas gâcher ça par le caractère et l’image que je me forme à Wynwood.

_ Bon sang, y a vraiment des gens qui osent porter ça pour de vrai ? Je désignais une simple ficelle verte fluo, avec juste de quoi cacher le sexe. Un truc ignoble.

Puis, je continuais à farfouiller et je me disais que ce qui pouvait paraître le plus ridicule c’est que je m’habille comme une bonne femme, tutu de danse, ou un body de gym, un truc qui serait terriblement gênant par ailleurs. Finalement, j’optais pour une espèce de jupe en tulle que j’ajustais au niveau de ma taille, et j’ajustais une vulgaire couronne en plastique sur ma tête en brandissant une baguette magique.

_ Je suis marraine la bonne fée, fis-je en tentant de lancer un sort.

Plus ridicule, tu meurs, mais à l’heure actuelle, je m’en fichais, et mes parents pouvaient bien me voir comme ça, c’était le cadet de mes soucis, ils m’emmerdaient tellement avec leur pub, que j’étais prêt à rester un enfant autant de temps qu’on le pouvait.

_ Si ça se trouve, si on se déguise, on passera inaperçu, et on pourrait même assister au scandale que nos parents feront en voyant notre absence. Et puis, quitte à devenir transparent, autant se casser tout court, même s’il faut subir les regards interrogateurs de tous les gens qu’il y a dehors.

Ce n’était pas forcément une proposition, mais plus une idée sur le coup, en voyant qu’avec tout ce qu’il y avait, si on se déguisait en abusant bien, on nous reconnaitrait certainement pas sous des perruques, derrière du maquillage gras et dégueulasse et tout.

_ Ou alors, on se déguise, et on se pointe comme ça sur le tournage, ils vont criser, et oseront jamais filmer deux jeunes malotrus habillés comme des clowns.

J’observais les bottes de pluie rose depuis un moment, et trouvais qu’elles iraient parfaitement avec ma tenue actuelle, une parfaite petite fée, me disais-je.

_ Tu trouves pas qu’elles m’iraient à merveille ? Lui demandais-je hilare, en pointant les bottes du bout des doigts. Sérieux cet endroit est démentiel, je peux enfin oublier que j’ai dix-sept ans et respirer un peu. Jamais je me suis retrouvé face à un tel choix de vêtements tous aussi farfelus les uns que les autres. Je repérais les talons à côté des bottes, et en voyant le début de tenue d’Ilyès, je lui lançais : Ces « trucs » iraient à merveille avec l’écharpe, mais vaut mieux pas que tu essaies, si tu tombes ça craint.

Trucs, que j’appelle aussi échasse, moyen de torture, chaussures où tu ne peux pas mettre un pied devant l’autre sans te casser la gueule ou te péter la cheville. Et vu l’état actuel de son bras, il valait mieux éviter que ça s’aggrave. D’ailleurs, ma curiosité naturelle voulut savoir comment il s’était fait ça.

_ D’ailleurs, tu t’es fais ça comment ? Demandais-je.

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptySam 18 Jan 2014 - 9:58




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

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Ilyès en avait plus que marre d’obéir sagement à ses parents. Ça faisait des années qu’ils le trainaient là où ils voulaient. Et là, alors qu’il n’était même plus sur New-York, ils le faisaient revenir pour un putain de shooting photo, profitant en plus du fait qu’il ait un bras dans le plâtre. Non, il avait décidé de ne plus se laisser faire, et la présence de Sasha lui donnait un peu le courage de se lever contre ses géniteurs qui ne voyaient en lui que la relève et rien d’autre. À croire qu’ils étaient des machines, sans sentiments, dénués d’humanité. Des fois, le garçon se le demandait bien. Il n’avait rien en commun avec eux, à part quelques gênes, ça ne faisait pas de lui le plus apte à reprendre l’entreprise, ni le plus motivé. Dans un sens, il comprenait un peu que ses parents ne veuillent pas spécialement laisser le fruit de leur dur travail à un inconnu, mais ça valait quand même mieux que de forcer Ilyès à tout reprendre pour tout couler par manque d’intérêt et d’aptitudes.
Sasha eut alors la meilleure idée qui pouvait venir dans une situation pareille : tout saccager. Enfin, meilleure idée. Selon eux. Parce que ça risquait de leur retomber dessus, mais le Kappa s’en fichait, il avait juste besoin de se révolter, de leur faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas se servir de lui comme ça, à leur bon vouloir.

- Nos parents sont trop semblables ça fait peur, ils ont également horreur des capricieux.

Aha, comme quoi, ça ne s’invente pas. C’était parfait, comme ça, le garçon savait déjà ce qu’il fallait faire et ce qu’il ne fallait pas. Bien que dans ce cas, tout soit inversé puisque le but était de bien les faire chier. Ilyès exposa alors son idée, se servant de son bras comme un atout et non comme un handicap. Cela plut à Sasha et ils se serrèrent la main, partis dans la même galère, mais avec l’envie identique de vouloir s’en sortir en montrant qu’ils n’étaient pas de simples objets qu’on pouvait promener à sa guise. Il avait bien d’autres idées, mais pas toutes réalisables à cause de son état de santé. Trop risqué pour les deux jeunes hommes, il préférait s’abstenir, de toute façon, il y avait déjà assez de choses possibles, ils avaient le choix. Il pouvait aussi dire qu’il était émotionnellement instable et crier dans tous les sens. Ou encore feindre l’idiotie, après tout, il n’était pas toujours une lumière. Et il pouvait même faire semblant de faire un malaise, personne ne pourrait lui en vouloir. Enfin bon, c’était tant de choses qu’il pouvait faire, même s’il avait déjà ses idées en tête.

- Au pire, pour la caméra, on voit ça pour la fin, histoire de conclure tout en beauté. Prêt et opérationnel, je te regarde, je prépare de mon côté le prochain coup foireux.

- C’est parti alors, admire le spectacle !

Le jeune brun alla donc vers le fauteuil, s’y laissa tomber et déclara qu’il n’était pas assez confortable pour lui, mettant en avant le fait qu’il était déjà blessé, pour de vrai, ce que beaucoup savaient. En effet, après la fusillade, ses parents s’étaient quand même un peu inquiétés. Parce que bon, s’ils perdaient leur unique enfant, à qui ils allaient léguer tout ça ? Après, qu’il ait un bras cassé ou quoi, ils s’en fichaient un peu, tant qu’il n’était pas mort ou dans le coma. Justement, sa mère réagit, et c’est les lèvres pincées qu’elle demanda un nouveau fauteuil. Mais merde quoi, juste pour deux minutes de pub, il pouvait bien se passer d’un truc moelleux ! Surtout qu’elle le connaissait quand même un minimum et qu’elle savait qu’il se fichait d’avoir le confort au top, il refusait le luxe dans lequel ils vivaient depuis quelques années déjà. Il revint alors, triomphant. Ce n’était peut-être pas la plus belle des victoires, mais c’était déjà un très bon début. C’était au tour de Sasha de montrer ses talents et de choisir quelle serait la prochaine mission.

- Et bien, mes parents sont plutôt prudents, et sont toujours très précautionneux. Généralement, ils ne commandent pas que deux tablettes, mais plus au cas où certaines ne fonctionneraient pas, où si une venait à glisser. Mais je pourrais m’attaquer au stock entier, histoire qu’aucune ne soit fonctionnelle, ça serait déjà un énorme handicap, on ne pourrait pas tourner avant un bout de temps, sauf si sournois comme ils sont, ils en ont caché sous leur slip, mais j’en doute.

Un petit rire s’échappa des lèvres d’Ilyès. Il comprenait qu’on puisse être prudent, même si ça ne l’arrangeait pas. Mais il y avait toujours un moyen d’arranger les choses. La petite remarque sur la sournoiserie, il avait l’impression qu’elle pouvait aussi s’appliquer à ses parents. Bon, eux, ils ne cachaient pas de tablettes dans leur slip, c’était clair, mais ils avaient toujours une nouvelle carte dans leur manche, quand bien même ils avaient déjà sorti l’équivalent de trois paquets de jeu.

- Le pire ennemi de la technologie ? L’eau. Je vais aller chopper celle sur scène, pour quand on a fini les prises, et je me ferais un plaisir pour la déverser « accidentellement » sur l’ensemble des tablettes, t’en penses quoi ?

- Moi ça me va. Comme ça, s’ils comptent faire des gros plans sur une tablette allumée et fonctionnelles, soit ils devront en trouver une, soit ils devront changer le script, et ça, c’est bon pour nous.

Le jeune homme prêt, et fit un signe et fila sur scène, observé par son camarade de galère. Effectivement, il récupéra la bouteille. Ce ne fut pas facile de voir exactement ce qu’il faisait à travers les câbles, tout ce qui « trainait », les gens qui couraient un peu partout pour vérifier que tout était en place sans voir ce qui était le plus voyant : ils étaient en train de les foutre dans un bourbier pas possible et s’en donnaient à cœur joie.

- Je peux avoir une autre bouteille ?

Même s’il ne voyait pas forcément, Ilyès pouvait entendre, et c’est avec satisfaction qu’il comprit qu’il y avait déjà une bouteille de renversée. Sasha était comme lui, il avait dit qu’il ne ferait, il ne s’était pas dégonflé. Jusqu’où pouvaient-ils aller comme ça ? Pour échapper à leur détracteurs, sans doute très loin. Le garçon revint prêt de lui, satisfait.

- Alors, c’est quoi la suite ? Tu veux réécrire le script et dire n’importe quoi devant la caméra, ou tu as déjà une idée bien précise ?

Il réfléchit quelques instants. Avec quoi pouvait-il continuer l’attaque ? Il y avait tant de choses à faire. Surtout, il leur fallait un alibi, parce que bon, c’était les seuls capables de faire ça, même si leurs parents auraient du mal à le croire, ils pouvaient avoir des soupçons. Quoi que, Ilyès était du genre très maladroit, alors ça pouvait toujours passer pour un accident, l’eau sur les tablettes. Mais avant que le fauteuil n’arrive, ce qui ne saurait tarder, il avait envie de s’éclipser un peu.

- Tu sais quoi ? Je vais aller te faire visiter un peu. Après tout, on a un peu de temps avant que tout soit prêt, non ? Après, si je me perds par mégarde parce que mes médicaments me font perdre la tête, ça sera pas de ma faute … Et si j’oublie ce que je dois dire, bah ma foi, ils ne peuvent rien faire contre des molécules chimiques !

Bien sûr, son traitement ne lui faisait pas perdre la tête du tout, enfin il pensait, mais ses parents n’en savaient rien, ils ne s’étaient même pas intéressé à l’usine chimique qu’il avait dû se promener dans sa valise.

- Allez viens, avant que mon futur trône arrive sur le plateau.

Discrètement, ils se faufilèrent donc dans un petit couloir sur leur gauche. Ilyès connaissait les locaux par cœur, il en avait fait le tour plus d’une fois, alors qu’il s’ennuyait. Jamais il n’aurait pu les oublier, même défoncé. Il avait sa petite idée, en plus de s’éclipser, mais il allait bien réserver des surprises à Sasha ! Lui, il avait visé la garde-robe. Il y avait une pièce où pas mal de costumes étaient exposés, pour les besoins des pubs qui sortaient un peu de l’ordinaire. Des vêtements, des accessoires, du tissu, un peu de tout quoi, et il y avait moyen de s’amuser quelques temps. Au bout de quelques minutes, et après avoir tourné un certain nombre de fois dans un labyrinthe de couloirs, ils arrivèrent enfin à destination.

- Voilà. Ouvre grand les yeux !

La porte s’ouvrir la première et Ilyès avait un grand sourire. Il laissa son camarade entrer et pénétra dans la pièce à sa suite, refermant doucement la porte. sur la gauche, des cartons contenant tout un tas d’objets, comme des lunettes, des casques, des crayons de toutes les couleurs, des cravates, des bijoux en toc, des perruques, des fausses cigarettes et cigares, des couverts et des assiettes, bref, de quoi faire rêver des enfants. Mais au fond, les deux garçons n’étaient-ils pas encore de grands enfants ? Sur un porte vêtement à roulettes se trouvaient des chemises, des pantalons, des chapeaux, des robes, des vestes, des écharpes, un peu de tout à vrai dire. un vrai bazar. C’était la costumière qui devait s’amuser ! Par terre, juste devant, s’alignaient des chaussures. Des à talons, des bottes de pluie roses, des chaussures de cow-boys. Certaines choses revenaient en tête d’Ilyès, qui avait assisté à certains tournages. Il s’avança, tout sourire, et choppa une écharpe de plumes roses. Il la passa autour de son cou et ajouta des lunettes de soleil style grosse mouche.

- Ca, c’était pour une pub de mode. Mes parents avaient montré quelqu’un habillé avec mauvais gout et ensuite avaient montré les vêtements de la marque en disant qu’on pouvait se démarquer sans passer pour un drag queen. Le type était tellement à l’aise avec ça ! Vas-y, fais-toi plaisir, fouille un peu.

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyVen 10 Jan 2014 - 16:12

Il n’était pas si rare que ça de croiser des jeunes comme moi, quand j’y réfléchissais. Des jeunes, qui sont fils ou filles de parents riches et influents, qui doivent obéir au doigt et à l’œil et être destinés à reprendre l’entreprise familiale. Ils étaient rares, quand on ne fréquentait pas le genre de soirées auxquelles mes parents aimaient à être conviés, et où je finissais toujours par aller sous le coup de la pression.

La dernière fois que je me suis retrouvée face à une jeune de mon âge, elle aussi tirée de force à une soirée bourgeoise, réservée aux sujets traitant de business, de fric et d’héritage, c’était Rose. On avait beau avoir de sacrés différents, des prises de becs en continu, nous étions issus du même milieu, et tout comme avec Ilyès, c’était le genre de gens que j’avais besoin de connaître, d’avoir à mes côtés, d’une certaine manière, puisqu’ils étaient les seuls à vraiment comprendre le calvaire que je vivais, puisqu’il en était de même pour eux.

Dans un sens, cela me rassurait de avoir que mes parents n’étaient pas les pires qui puissent exister. Ils me rabâchaient sans cesse de me comporter en tant que membre de la famille Cobb, d’être un futur héritier exemplaire. C’était sur que pour un jeune de mon âge, ce n’était pas forcément dans mes ambitions, ça ne faisait pas parti de mes rêves les plus fous. Au contraire, je voulais quelque chose qui s’éloigne au maximum de cette voie qu’ils ont tout tracé pour moi. Quelque chose qui me corresponde davantage. C’était surtout ça que je recherchais. Créer ma propre identité, et me détacher de la leur, qui me colle d’ailleurs à la peau.

Quiconque connaît la famille Cobb dans le milieu dans lequel je vis, sait indubitablement que je suis le suivant sur la liste, celui qui sera à la tête de leur putain d’entreprise qui traitait de la télévision, de l’électronique et tous ces gadgets. Ils étaient assurés de perdurer des années durant, car c’était une source inépuisable, en constante évolution, attirant de plus en plus de public, et donc, c’était devenu un des marchés le plus important. Ils ne pouvaient pas laisser leur fils tout gâcher, et pourtant c’est ce que j’essayais de faire, me bataillant chaque jour dans l’espoir qu’ils comprennent que je ne serais jamais fais pour ça.

Le fait de ne pas avoir pu rencontrer Ilyès plus tôt était fort dommage, d’autant plus qu’il avait l’air aussi espiègle que moi, et nous aurions à nous deux pu les emmerder comme il fallait depuis bien longtemps. Parce que c’était clair et net, qu’il n’avait pas plus envie que moi de rester ici à les écouter. Leur faire plaisir ? Hors de question, je préférais encore foutre en l’air leur tournage à la con, plutôt que de me rabaisser.

Un sourire s’élargit sur mon visage, quand celui-ci fut bel et bien tenté de foutre le souk total.

« Nos parents sont trop semblables ça fait peur, ils ont également horreur des capricieux. »

Décidément, j’avais trouvé certainement la personne qui pourrait mieux me comprendre que quiconque. C’était assuré. Nous avions des parents clonés, et leurs exigences étaient semblables, ainsi que leurs caractères de chien.

« En tout cas, ton idée déchire. Dans ton état, ils seront obligés d’être à tes pieds. » Sur quoi, je finis par une poignée de main, concluant notre accord.

C’était un pacte, qui nous reliait désormais, et nous étions d’accord pour faire tout ce qui était en notre pouvoir pour les faire chier au possible. Je sais que ça n’allait pas être si compliqué, mais je voulais profiter de ce moment d’impuissance devant lequel ils devront faire face une fois le plan mis en marche. C’était simple, mais efficace, Ilyès avait tout compris, et savait où taper pour que ça marche.

Alors qu’il me proposait une simulation de bagarre, un léger rictus apparut sur mon visage. Certes, faire semblant de faire la baston ne me dérangeait pas, mais avec son bras, qui était dur comme du béton, il pourrait m’assommer pour de vrai et pour de bon dans un faux mouvement, ce que je voulais à tout prix éviter, cela foutrait tout en l’air. Néanmoins, on pourrait achever, et faire le grand bouquet final et mettant HS cette fichue caméra.

« Au pire, pour la caméra, on voit ça pour la fin, histoire de conclure tout en beauté. » Proposais-je. « Prêt et opérationnel, je te regarde, je prépare de mon côté le prochain coup foireux. »

Ilyès se dirigea alors sans gêne sur la scène, il avait du cran, ça me plaisait. Soit ils parlaient et n’osaient pas faire une fois mis devant le fait accompli, soit ils y allaient pour de bon. Et lui, était dans la deuxième catégorie.

Après avoir bien fait remarqué sa présence, ses parents déboulèrent comme prévu, furax, mais devant se contenir devant toute cette équipe de tournage. Ils ne comprendraient pas. C’est donc comme ça que commença notre opération, et il joua à la perfection, ce qui leur ferait gagner du temps pour préparer la prochaine étape de leur plan.

« A ton tour. Tu préfères quoi ? Casser la tablette par inadvertance ou autre chose ? »
« Et bien, mes parents sont plutôt prudents, et sont toujours très précautionneux. Généralement, ils ne commandent pas que deux tablettes, mais plus au cas où certaines ne fonctionneraient pas, où si une venait à glisser. Mais je pourrais m’attaquer au stock entier, histoire qu’aucune ne soit fonctionnelle, ça serait déjà un énorme handicap, on ne pourrait pas tourner avant un bout de temps, sauf si sournois comme ils sont, ils en ont caché sous leur slip, mais j’en doute. »

Mes parents faisaient parti des principaux fournisseurs du matériel, et je savais exactement où il se trouvait, ce qui me faciliterait la tâche.

« Le pire ennemi de la technologie ? L’eau. Je vais aller chopper celle sur scène, pour quand on a fini les prises, et je me ferais un plaisir pour la déverser « accidentellement » sur l’ensemble des tablettes, t’en penses quoi ? »

Quitte à tout casser, j’étais prêt à prendre le risque. Je n’étais pas maladroit, ils le savaient, mais ils ne se douteraient pas que je vienne à m’attaquer à eux directement. Ils connaissaient mon entêtement, mais jamais ils ne me croiront capable d’un tel acte. Du moins, c’est ce que je crois.

Je fis un signe à Ilyès, et partit en douce sur la scène, prétextant avoir soif. On me laissa passer sans trop de questions, et je récupérais la dite bouteille, direction la fameuse caisse remplie de tablettes toutes neuves, fraichement débarquées de l’usine. Il n’y avait presque personne, et les seuls individus sur place étaient plus occupés à parler de leurs gosses et de leurs notes catastrophiques, plutôt que du sale jeune qui allait foutre en l’air leur journée.

Ni vu, ni connu, la bouteille se vida, je répartissais le liquide équitablement, en n’oubliant pas les tablettes que ces couillons de réalisateurs ont posées non loin de nous pour la prise. Si elles marchaient, je serais bien con.

« Je peux avoir une autre bouteille ? » Demandais-je alors, d’une voix haute et forte afin que tout le monde m’entende, et on m’en apporta une la seconde qui suivait. Rien ne leur semblait suspect jusque là.

« Alors, c’est quoi la suite ? Tu veux réécrire le script et dire n’importe quoi devant la caméra, ou tu as déjà une idée bien précise ? »
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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyMer 25 Déc 2013 - 23:35




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

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- Et bien moi qui pensais que mes parents étaient les seuls, je me trompais lourdement. Mais oui, ils me prennent aussi pour leur marionnette…

Ilyès n’était pas vraiment surpris à vrai dire. Dans le milieu qu’il avait eu l’occasion de côtoyer plus d’une fois, il avait pu remarquer les enfants qui étaient tangués par-ci, par-là. Il avait aussi pu voir avec horreur que ça plaisait à certain. Parfois, ce qui l’énervait aussi, c’était que lui, il n’avait pas de frère et sœur pour prendre sa place s’il n’en voulait pas. Il était le seul héritier et encore plus obligé de prendre la succession. Mais bon, il essayait de tempérer, de retarder, histoire de trouver un moyen pour s’échapper discrètement de cet enfer qu’était sa famille.

Les deux garçons ne semblaient même pas savoir réellement ce pourquoi ils étaient là, animés par le même désintérêt pour la chose. Aucun des deux n’avait réellement écouté, l’autre garçon le confirma, ajoutant un commentaire bien vrai dans sa phrase. Ilyès avait eu souvent à subir des heures et des heures de discussion, avant de partir pour Miami. D’ailleurs, il avait développé la faculté de ne plus entendre quand ça ne l’intéressait pas. Parfois, il se disait que c’était débile de la part de ses parents de l’avoir envoyé loin d’eux, comme s’il espérait qu’en n’ayant plus tout ça, ça allait lui manquer. Ils se trompaient lourdement et il vivait très bien là où il était, il n’était pas près de revenir à New-York, à part si on le forçait.

Un des techniciens vint leur expliquer de quoi il en retournait et Ilyès soupira. Ils n’étaient pas sortis d’affaire. Trois choix s’imposaient à eux. Le premier : s’enfuir, même si ça n’allait qu’apporter de l’énervement et pas forcément leur éviter la corvée, juste la reporter. Le deuxième, faire tout sérieusement, le plus vite possible, pour pouvoir partir. Mais ça voulait dire s’écraser devant les adultes, accepter dans un sens d’être amenés à droite à gauche pour satisfaire leur moindre désir. Le troisième consistait à tout faire pour les emmerder. Ça ne plairait pas, c’était certain, mais au moins eux, ils se seraient amusés et ils auraient bien fait comprendre leur manière de penser. Après que le mec soit parti, Ilyès se présenta et l’autre jeune homme en profita pour faire de même. Il s’appelait Sasha et le Kappa retint l’information dans un coin de sa tête. Ils étaient tous prêts maintenant, à part les deux adolescents, pas du tout motivés.

- Bon écoute, je pense que tu dois être d’aussi bonne humeur que moi. Mais je ne suis pas disposée à jouer au gentil garçon aujourd’hui, que dirais-tu de mettre un peu d’ambiance ?

Avec plaisir, Ilyès constata que Sasha pensait comme lui. À défaut de pouvoir fuir, il n’avait qu’à tout saccager. Ses parents pensaient qu’il n’oserait jamais, qu’il en avait quelque chose à faire des intérêts de l’entreprise. A part que ça apportait de l’argent dont il s’en fichait, il n’en avait rien à faire. Peut-être qu’ils comprendraient enfin que ce monde n’était pas pour le jeune homme. Un sourire vicieux s’étala sur son visage.

- Je vois qu’à toi, il te reste ta raison ! Je suis pas disposé non plus, alors ta proposition me tente bien …

- Tu veux commencer par quoi ? Dire n’importe quoi ? Prétendre aller aux toilettes et débrancher tout le matos ?

Ilyès réfléchit un instant. Qu’est-ce qui pouvait énerver le plus ses parents ? S’ils y allaient trop franchement, les adultes allaient se douter de quelque chose et n’abandonneraient pas la pub. Il fallait être subtil. Le jeune homme se souvint qu’un truc les mettait hors d’eux particulièrement. Les divas, les capricieux. Et ça, ça ne pouvait pas être directement une manière de faire foirer le tournage, mais plutôt le caractère de quelqu’un. Or, ils ne connaissaient pas Sasha, et ils ne connaissaient plus leur fils.

- On va commencer par leur faire perdre la tête. Mes parents aiment pas les divas, qui demandent telle ou telle chose, qui exigent plutôt.

Une idée lui traversa la tête. Lui, il pouvait très bien faire une colère pour tel ou tel truc. Il en avait le droit, il était diminué physiquement et les conditions sur un plateaux comme celui-ci n’étaient pas toujours des meilleures pour un handicapé.

- Et moi il montra son bras je peux exiger tout un tas de choses qu’ils peuvent pas me refuser parce que j’ai ce truc. Surtout que pour une fois, c’est pas moi qui me suis fait ça tout seul, je peux toujours leur rappeler qu’on m’a cassé le bras. Ils en ont rien à faire mais devant les employés ils feront bonne figure, sinon ils pourront plus commander comme ils savent si bien le faire.

Effectivement, ils ne s’étaient même pas inquiétés pour lui. Il aurait pu se prendre une balle dans la tête, ça n’aurait rien changé. Ah si, ils n’auraient plus eu d’héritier. Par contre, d’un fils, ils n’en avaient rien à faire. Il tendit une main devant lui, attendant un geste de Sasha pour sceller leur accord.

- Après, on peut toujours improviser. Tu peux faire pareil. Tu vois la caméra là ? Il montra celle qui est juste devant. C’est la principale, c’est à elle qu’il fut s’attaquer. J’aurais bien déclenché une fausse bagarre mais je risque de nous faire mal à tous les deux. Comme ça, on aurait pu foutre en l’air la caméra. Enfin bon, on a encore plein d’autres moyens ! T’es prêt ?

Normalement, il fallait un signal pour aller sur la scène de tournage à proprement parler, mais le jeune homme décida qu’il allait s’octroyer le droit de visiter avant l’heure. Il s’avança dans la lumière, se fichant de si on lui faisait une remarque. Il regarda un instant le fauteuil, s’il laissa tomber lourdement.

- Wow !

Sa mère, occupé auparavant avec on ne sait qui, se tourna vers lui, se souvenant soudainement qu’elle avait un fils.

- Qu’est-ce que tu fais là toi ? Tu vas tout foutre en l’air, lève-toi et retourne là où tu étais.

Très sympathique. Mais pour une fois, il n’avait pas envie d’obéir comme un petit toutou.

- Ce fauteuil est trop dur. J’ai déjà assez mal au bras, j’ai pas besoin d’avoir mal aux fesses en plus. Tant que j’en ai pas un mieux, je fais rien. Je souffre déjà beaucoup tu sais …

Il ajouta un petit sourire, qui lui faisait clairement comprendre qu’il se foutait d’elle. Mais elle était coincée, elle ne pouvait pas refuser devant tout le monde. Elle ordonna à quelqu’un de trouver un nouveau fauteuil, ce qui allait prendre déjà un certain temps. Ilyès se leva alors et retourna auprès de Sasha.

- A ton tour. Tu préfères quoi ? Casser la tablette par inadvertance ou autre chose ?

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyLun 16 Déc 2013 - 0:26

feat. Ilyès.
Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux. Il a toute la vie devant lui.

Si l’on m’avait dis que j’allais faire une pub un jour, je n’y aurais pas cru, mais en présence d’un adolescent qui était traité d’une manière aussi impitoyable par ses parents que moi, j’y aurais cru encore moins. Comme quoi le hasard était parfois bien fait, bien que j’aie du mal à y croire pour le moment. Néanmoins, quand celui me fit part de sa vision des parents, je ne pus m’empêcher d’afficher un sourire sur mon visage. C’est comme s’il lisait dans mes pensées. C’était d’ailleurs bien rare que je croise quelqu’un qui puisse penser avec exactitude la même chose que moi, et au fond je m’en réjouissais.

« Et bien moi qui pensais que mes parents étaient les seuls, je me trompais lourdement. » Commençais-je. « Mais oui, ils me prennent aussi pour leur marionnette… »

C’était véritablement désespérant, et plus je me rendais compte de ma situation actuelle, plus je me disais que j’étais bête à continuer à leur faire confiance, à les suivre, à craquer et à céder à leurs envies. Au final, ce n’était que ça notre relation, basée sur l’avenir qu’ils m’avaient écrit, et non sur une relation dont un  enfant rêverait. Jamais ils n’avaient réellement eu d’attention, d’affection à mon égard, ils étaient bien plus occupés à faire de moi un double d’eux-mêmes, sans même m’accorder un instant. Les seules fois où nous discutions, le sujet était toujours remis sur le tapis. J’avais beau faire ce que je voulais, et crier ô combien je ne voulais pas prendre les rennes de leur entreprise, ils ne semblaient pas m’entendre.

Comme si j’étais loin, et que les mots ne voulaient pas sortir, tout ce qu’ils voyaient, c’était mes lèvres qui bougeaient, sans pour autant comprendre le message que j’essayais de leur faire passer depuis tant d’années. M’époumoner me servait à rien, je le savais, malheureusement je ne pouvais faire que ça, ou me taire et me terrer dans ma chambre ne sortant que sous leurs ordres, et planning qu’ils m’auraient confectionnés. Sauf que je refusais de me rabaisser à ça.

Suite à ça, il m’expliqua en bref ce qu’il avait retenu de la pub, mais comme moi il n’avait écouté que d’une oreille, et n’avait retenu que le tiers.

« Je comprends. Déjà qu’ils nous amènent de force ici, s’il fallait en plus écouter tout ce qu’ils racontent en dehors… »

C’était clair et net, je ne rêvais pas, et je venais de me trouver un acolyte de taille. Même parents, et même ressenti. Quoi de mieux ? Au moins, je ne m’emmerderais pas tout seul, et j’aurais quelqu’un à qui me confier, du moins je voyais ça comme cela, puisqu’il était visiblement le seul parmi tout le personnel à avoir de l’esprit. De l’esprit, oui. Parce que qui voudrait se faire tirer comme un chien en laisse de studio en studio, de réception en réception sans rechigner. Nous étions jeunes, et nous avons tous les deux d’autres ambitions pour l’avenir.

Soudain, alors que je me surprenais à rêvasser, un mec du tournage arriva avec une tablette dans la main et commença à nous expliquer le déroulement des opérations. Je tendais l’oreille de sorte à ne pas trop me ridiculiser, et je compris enfin pourquoi ce pauvre garçon avait été choisi pour cette pub. Décidément, c’était une façon d’exploiter son enfant de manière tout à fait sadique. Se servir de son handicap pour une pub. J’éprouvais soudainement un certain dégout vis-à-vis des parents du jeune homme. Il y avait de quoi.

En tout cas, je devais jouer au mec qui apprenait à l’autre comment se servir d’une tablette, bien plus facile à se servir qu’un livre qui nécessitait l’usage de deux mains pour tenir à la fois le livre et tourner les pages. Enfin, quelque chose de pas très sorcier, et sur le coup je pourrais improviser sans trop me creuser la tête, mais si j’avais envie de jouer la comédie comme il fallait ? Non. Je garderais ma voix monocorde, et cet air désabusé.

« Et moi, Sasha. » Me présentais-je à mon tour.

Les gens se mettaient en place, à leurs postes, tandis que nous étions là, tablettes en main, un peu perdus, aveuglés par la lumière. J’étais étouffé par toute cette pression, et le brouhaha qui nous entourait m’oppressait. Si j’avais pu, j’aurais pris mes jambes à mon coup, j’aurais profité d’un moment d’inattention pour filer, et me tailler vite fait bien fait. Mais je me disais que maintenant qu’il y avait Ilyès, je ne me sentais pas de l’abandonner ici aux mains de nos horribles parents, cela ne se ferait pas. Cependant, j’étais bien décidé à faire payer mes vieux pour ça. Ils m’avaient promis Noël avec mes frères, pour que je cède plus facilement à leurs caprices, et je leur en veux pour ça. Faire du chantage, se servir de mon point faible, tout ça pour que je capitule et joue le jeu. Mais y à qu’à croire.

« Bon écoute, je pense que tu dois être d’aussi bonne humeur que moi. » Lui lançais-je, avant de baisser le ton pour qu’on évite de m’entendre. « Mais je ne suis pas disposée à jouer au gentil garçon aujourd’hui, que dirais-tu de mettre un peu d’ambiance ? »

Par ambiance, je voulais bien évidemment dire zizanie, souk, bordel. En gros, les faire suer, les faire tourner en bourrique, et pleins de choses dans ce genre. Les idées diaboliques fusaient, et surtout quand il s’agissait de le faire payer à mes parents.

Pour commencer, je supposais rater la première prise, et piquer ma crise par la suite, prétexter des pauses, donner des coups dans le matériel, couper le courant… Les faire chier. Le mieux serait que la pub soit annulée, quoi de mieux pour poser plein de problèmes aux vieux, qui me regardent d’un air sérieux, grave, qui me demandaient presque de me tenir sage. Oui papa maman, regardez l’auréole au dessus de ma tête, je suis sage comme une image.

« Tu veux commencer par quoi ? Dire n’importe quoi ? Prétendre aller aux toilettes et débrancher tout le matos ? »

C’était clair, j’étais lancé, et j’allais avoir besoin de son aide, parce que sans lui, je n’y arriverais probablement pas. Mais j’étais sur d’une chose, il ne pouvait refuser une telle offre, une opportunité de foutre la pagaille, et c’était ce pourquoi je l’appréciais déjà.


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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyDim 8 Déc 2013 - 10:41




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

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Depuis le temps qu’il attendait, Ilyès ne s’attendait plus à ce que quelqu’un débarque. Pas maintenant tout de suite en tout cas. Aussi, quand un jeune d’environ son âge se plaça à côté de lui et répondit à sa remarque, il sursauta.

- Ah toi aussi tu trouves ?

Il tourna ses yeux noisette vers le nouveau venu, les muscles de son visage se détendant quelque peu. Ah tiens ?! Quelqu’un l’avait entendu et semblait plutôt d’accord. Rien que pour ça, et sans le connaître, le Kappa éprouva de la sympathie pour ce jeune homme qui était comme lui, énervé de devoir se trouver là.

- C’est tes parents qui t’ont tiré jusqu’ici ? Parce que moi, oui. Ces imbéciles croient pouvoir m’utiliser comme leur marionnette.

Wow, c’était son esprit qui lui parlait ou ce jeune homme était vraiment réel ? Parce que là, c’était exactement ce qu’il pensait. Ses parents l’avait forcé, pour le bien de son « avenir » et comme toujours, il n’avait pas su dire non, parce que c’était ses parents et que si on le demandait, il ne pouvait pas refuser. Sauf qu’être bloqué à New-York alors qu’il y avait cours, et limite servir de jouet parce qu’il avait souffert et qu’il souffrait toujours, ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Il soupira avant de répondre.

- Les parents, toujours eux. A croire qu’ils en font exprès. Ils ont pas compris que je voulais pas reprendre leur truc, encore moins tourner dans une de leurs productions ! Toi aussi ils pensent que t’es leur jouet ?! Vraiment tous les mêmes !

Sa voix diminua, rendant incompréhensible le début d’insulte qu’il allait proférer contre ses parents. Il ne devait pas oublier que c’était eux qui le nourrissaient, le logeaient, lui procuraient tout ce dont il avait besoin. Tout sauf de l’amour. Avec le temps, il avait appris à vivre comme ça, mais ils lui tapaient sur le système, à penser que la vie se résumait au travail et à l’argent qu’ils pouvaient amasser grâce à ça.

- Enfin bon, maintenant on est là, on peut pas repartir je suppose.

Un instant, il quitta des yeux le garçon, pour se ré intéresser à l’agitation du plateau. A la vue des murmures et de certains techniciens qui couraient partout, ils n’allaient pas tarder à entrer en scène. Ilyès supposa que le jeune homme à ses côtés faisait partout de ceux qui étaient attendus pour commencer le travail. Celui-ci d’ailleurs lui adressa de nouveaux mots, Ilyès pivota une nouvelle fois vers lui.

- Au fait, on est censé tourner une pub sur quoi ?

Très bonne question. Il avait vaguement écouté ce qu’on lui disait. Pour lui, c’était du chinois. Ses parents voulaient, pour une fois, que ce soit fait un peu « à la sauvage ». C’est-à-dire qu’il n’y avait pas de scénario, avec des textes et des gestes à apprendre par cœur, mais juste une trame à suivre, en gros. Ils voulaient, pas la même occasion, le tester. Savoir s’il était capable de s’en sortir et de faire ce qui était vraiment attendu dans une bonne pub.

- Euh … je crois que c’est sur l’électronique. Les livres me semble. Enfin, j’ai pas écouté, j’étais plutôt en train de m’imaginer loin de ce bâtiment. Ils vont nous expliquer sans doute.

Et puis, il avait dit « on » alors Ilyès venait de trouver son compagnon de « jeu ». Déjà, il était rassuré. C’était un adolescent comme lui, pas un vieux bohémien, une jeune pétasse ou même un gosse. Enfin un bon point pour ses parents, qui ne lui avaient pas foutu n’importe qui dans les pattes. Pendant qu’il essayait de trouver la relation entre électronique et livre, qui ne s’accordaient pas vraiment, un des techniciens vint les voir. Le jeune brun se demandait où avaient disparu ses parents, visiblement absents du plateau.

- Bon alors les gars, qu’on vous explique une dernière fois. Vous voyez ça ? Il sortit une espèce de tablette de derrière son dos. C’est un livre électronique. Toi, il montra Ilyès, tu devras faire comme si tu utilisais ce livre électronique et qu’à cause de ton bras, tu y arrivais pas, ok ? Et toi, il montra Sasha, tu devras arriver avec ce livre-là il en avait une deuxième dans son autre main, un peu plus grande, et lui expliquer pourquoi c’est plus facile pour lui d’utiliser cette marque. Vous insistez surtout sur la facilité. Boutons plus gros, reconnaissance vocale, pas besoin d’appuyer à deux endroits différents. Comme vous voulez, vous vous débrouillez. Vous êtes prêts ?

Ilyès se demande encore une fois pourquoi il était là. Sérieusement. Il avait une tête à lire ? Le plateau représentait un salon avec un canapé, dans lequel il devait sans doute s’asseoir. Il y avait une porte sur le côté, sans doute pour permettre l’entrée de son compagnon de galère. Le technicien n’attendit même pas une réponse de leur part. Prêts ou pas prêts, ils n’avaient pas le choix.

- Au fait, moi c’est Ilyès.

Et s’ils s’enfuyaient en courant ? C’était encore possible. Ilyès connaissait les bâtiments par cœur, à force d’y avoir joué étant petit, plutôt que de s’intéresser à ce que faisaient ses géniteurs. Ils avaient une chance de se tirer, et il pouvait toujours prétexter ne pas s’être senti bien. Au fond, il se fichait de décevoir ses parents, tout ce qu’il voulait, c’était ne pas voir sa tête à la télé, et ce bras emprisonné qui lui rappellerait sans cesse la soirée abominable du 31 octobre. Cependant, il n’osa pas le proposer à son camarade, il ne le connaissait pas assez pour ça, même s’il se doutait qu’il n’aurait pas forcément été contre.

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MessageSujet: Re: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptySam 7 Déc 2013 - 13:02

feat. Ilyès.
Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux. Il a toute la vie devant lui.


C’était trop beau pour durer. En même temps, je le savais pertinemment que ça allait me retomber dessus. J’avais accepté de fêter Noël avec eux, et je ne penserais pas qu’ils poseraient des conditions à cela. Le jour de l’annonce officielle de nos vacances familiales, ils m’avaient jurés, le sourire aux lèvres, que ce n’était pas une de leur entourloupe pour m’attirer dans leur filet.

Ce n’étaient au final que des balivernes, des mensonges, comme d’habitude. Au fond, je ne sais pas ce qui m’a laissé croire une seule seconde qu’ils aient pu changer, et me laisser tranquille jusqu’en 2014. La naïveté peut-être ? Je n’étais pas naïf d’habitude, mais je devais avouer, que face à ma famille, ma fierté naturelle en prenait un coup, et je devenais le fils à ses parents. Donc forcément, je mettais en eux une confiance plutôt aveugle, ou plutôt, je la leur avais donné quand ils avaient évoqués Chris et Josh dans leur projet. Objet de chantage.

Répugné, j’étais bien tombé dans le panneau, et je ne pouvais plus me dépêtrer de leur plan diabolique. Pour preuve. J’avais du coup fais tranquillement mes bagages, pour passer le week-end chez eux plutôt qu’à l’internat, et en rentrant, plutôt souriant, et en y allant plutôt vite, alors que d’habitude, j’y allais à reculons, je suis tombée sur eux, souriants, mais un sourire qui cachait des choses.

Sur le coup, j’avais voulu m’échapper, courir et m’en aller loin, mais j’étais fais comme un rat. Ils m’avaient salué, gentiment, puis en était venus au vif du sujet.

« On passe Noël avec tes frères, comme prévu, mais à une condition. »
« C’est pas vrai… Qu’est-ce que vous voulez ? » Leur avais-je craché au visage.
« On a eu un appel très important, il faudrait que tu tournes pour une pub. Ca nous ferait de la publicité, et surtout pour toi pour avoir des relations pour plus tard. »

Tout ce qui était sur la place avait valsé, y compris un verre, avec lequel je m’étais légèrement coupé au doigt quand un bris de verre avait volé en ma direction.

Des traîtres, ce n’étaient que des traîtres ces deux-là, usant de stratagèmes vicieux pour que je n’ai aucune raison de refuser, et je devais marcher dans leurs plans foireux. Superbe. Cette fois-ci, je devais jouer le fiston super bien élevé, et me préparer à reprendre leur boîte, en faisant quoi ? En tournant une pub. Rien qu’à l’idée d’apparaître entre des feuilletons, me donnaient envie de vomir. Déjà que je trouvais à chier les spots publicitaires, si en plus je devais me voir, souriant de mes dents blanches, répétant bêtement des répliques qui me paraîtront stupides, non merci.

C’est donc ainsi, que nous avions du faire nos bagages et partir illico presto pour sauter dans le premier avion en direction de New York. Ce qui ne m’étonnait pas de la part de mes parents. Il fallait toujours qu’ils bougent, voyagent pour promouvoir leur nom, leur marque de fabrique partout, et tout ce que j’étais c’était un pion sur leur échiquier.

Durant le vol, j’observais à travers le hublot le paysage qui se dessinait, et semblait si loin, tantôt dissimulé par de gros nuages, tantôt laissant apercevoir de grandes étendues de plaines. C’était plutôt plaisant à voir, et c’était aussi la seule activité possible à bord de cette carlingue. Le trajet n’était pas long en soi, mais je ne me sentais pas toujours à l’aise à une telle distance, et je n’avais pas pleinement confiance en cette technique de déplacement dont mes parents raffolaient. Ils préféraient payer un jet pour trente minutes de trajet, plutôt que d’emprunter une voiture, c’était paraît-il plus confortable, et plus digne de notre rang. Sottises.

Avant de nous rendre sur le lieu de tournage, parce qu’en plus on enchainant sans repos le voyage plus le lieu de rendez-vous avec les producteurs, nous allions en taxi vers notre hôtel, où on allait résider pour les jours à venir. Dire que j’allais louper les cours me réjouissait, mais au fond je préférerais être à Wynwood que collé aux basques de mes parents pendant des jours durant. On aimerait être à ma place, on enviait mon milieu social, les tâches qui m’incombaient, mais une fois plongé dedans on se rend compte que ce n’est qu’un cycle infernal, duquel on ne peut sortir. Il est vrai que je ne suis pas à plaindre, qu’il y a bien plus pauvres dans ce monde, enfin la liberté ne m’est pas offerte, au point que je le souhaiterais. Tout ce que je suis c’est un pion, dont on choisit les mouvements, ses chutes, ses réussites, sans demander l’avis à ce pauvre petit pion, qui aimerait vivre une vie normale, mais non. J’étais contraint de devenir le futur président de cette horrible entreprise, et je ne voulais pas. Je refusais, mais on ne m’écoutait pas. On me laissait faire mes études, mais je sentais que d’un jour à l’autre, j’allais devoir les arrêter pour accomplir ma destinée.

J’ai beau rechigner, pester à longueur de journée que les cours c’est chiant, mais au final j’ai une liberté totale sur ma vie, bien que je sache pertinemment que quoi que je fasse, je finirais enchainé à un poteau devant exécuter les moindres désirs de mes tyranniques parents.

A peine avions nous eu le temps de nous délecter de la suite somptueuse dans laquelle nous logions, que nous étions rappeler par le chauffeur pour nous rendre sur le lieu du tournage, sans quoi nous finirions par être vraiment en retard. Ce n’était pas la première fois que je tournais dans une pub, mais à l’époque où j’étais réticent à le faire parce que je trouvais ça fun de passer à la télé, remonte à une époque où mes souvenirs sont effacés. Je n’étais qu’un gosse, et c’était au tour de mes deux frères de montrer le bon exemple. Allez savoir pourquoi eux ont eu la chance de poursuivre leur voie et pas moi.

Une fois arrivés, on me tira comme un vulgaire chien en laisse, et je dus me laisser faire sans piper mot. C’est donc à la phase stylisme que je passais en premier, puis coiffure et maquillage. Au final, ils n’avaient pas changés grand chose, et j’avais perdu du temps assis sur un siège pour rien. C’est donc, guidé par une femme, plutôt vieille, rabougrie, au chignon trop serré, que je dus me rendre sur le plateau, où un jeune plâtré se tenait.

« Ah toi aussi tu trouves ? » Répondis-je en me plaçant à ses côtés.

Sa réplique, aussi courte soit-elle m’avait permis de réaliser que je n’étais pas le seul à le penser. A en déduire par son air renfrogné, et sa remarque, il n’avait pas choisi d’être là, ce qui me permettait d’avoir quelqu’un de mon côté, pour enfin comprendre ce que je subissais.

« C’est tes parents qui t’ont tiré jusqu’ici ? Parce que moi, oui. Ces imbéciles croient pouvoir m’utiliser comme leur marionnette. » Pestais-je.

Peut-être n’avait-il pas envie d’entendre le contenu de ma vie, mais je m’imaginais qu’il ait au moins envie de se lâcher, se confier, et dire à quelqu’un ce qu’il pensait de tout ça.

« Au fait, on est censé tourner une pub sur quoi ? »

Avec l’annonce imminente d’un tel projet, j’avais refusé d’adresser la parole à mes parents, et jusqu’à notre arrivée à New York, je m’étais enfermé dans ma musique de sorte à ne pas les entendre piailler et s’enthousiasmer. C’est ainsi que j’étais venu, sans même savoir pourquoi.


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MessageSujet: Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha]   Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui [Sasha] EmptyJeu 5 Déc 2013 - 21:18




Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui

© Crédit image
Ilyès soupira. Il n’alla pas jusqu’à souhaiter être orphelin, mais presque. D’accord, ce n’était pas très sympathique, surtout pour ceux qui l’étaient réellement. Mais à ce moment-là, il aurait bien voulu tuer ses parents. A mains nues, de préférence. Sauf qu’il ne pouvait pas, parce qu’il avait un bras dans le plâtre, pour ne pas changer. Après tout, sa jambe avait déjà été cassée deux fois, il avait eu plusieurs blessures dues à une agression, et tout un tas de choses qui appartenaient à son passé, alors ça ne l’étonnait même plus de continuer sur sa lancée. Mais cette fois-ci, il n’y était pour rien, c’était Trent qui lui avait cassé le bras, le soir de la fusillade. Au moins, il avait échappé à une balle dans la tête. Il n’en restait pas moins choqué, mais il évitait de le montrer, surtout devant ses parents. Ceux-ci, d’ailleurs, avaient saisis l’occasion pour le forcer à retourner à New-York pour le week-end, et peut-être plus, tant pis pour les cours. Soit disant, parce qu’ils s’inquiétaient. Mais il avait fini par découvrir qu’il n’en était rien. En fait, ils voulaient profiter de son invalidité pour une nouvelle campagne de pub, et aussi pour essayer de le familiariser avec le monde de l’entreprise, dans le but qu’il la reprenne à sa sortie du lycée. Sauf que lui, ça ne l’intéressait PAS DU TOUT. Il s’en fichait de diriger, il s’en fichait de l’argent que ça lui apportait. Tout ce qu’il voyait, c’était que tout le monde cherchait à manipuler pour pousser à acheter plus, la plupart du temps des choses inutiles. Lui, il voulait aider les gens, pas les arnaquer. Il voulait vivre sa vie comme bon lui semblait, et pas devoir porter des costumes hors de prix dans des cocktails à mourir d’ennui, au bras d’une femme qu’il ne pourrait jamais aimer parce qu’elle n’avait pas ce qu’il fallait où il le fallait. Il ne voulait pas sourire à tout un tas de coincés du cul sous prétexte qu’ils pouvaient signer un contrat décisif pour l’entreprise.

Le garçon soupira une seconde fois. Il était dans les locaux de l’agence, bien habillé. Il était passé par le maquilleur, non sans avoir grogné un peu, et il attendait sagement. Quoi au juste ? Eh bien, aujourd’hui, il allait être acteur, et non dirigeant. Dans la famille, c’était un peu un « baptême » pour tous les membres de la famille, avant leur entrée officielle dans le monde du travail. D’ailleurs, il aurait déjà dû y être, ses parents se fichaient qu’il aille à l’université, ils estimaient qu’il n’y avait qu’eux pour lui apprendre ce qu’il fallait pour prendre la relève. Ilyès ne leur avait pas dit qu’il redoublait, se contentant de dire qu’il voulait essayer une année d’université avant de s’occuper de l’agence de pub. Il avait aussi dit qu’il ne se sentait pas encore prêt, et oh miracle ! Ils l’avaient laissé faire. En attendant, il était encore au lycée, et il comptait bien rester longtemps à Miami, loin d’eux, même si c’était eux qui l’avaient forcé à venir.

Il regarda le plateau et se demanda pourquoi il n’avait pas encore été appelé. Apparemment, il manquait quelqu’un. Ou quelque chose. Le thème, aujourd’hui, était la technologie, l’électronique facile d’utilisation. D’où son utilité, à lui. Avec son bras en moins, il était le parfait porte-parole pour quelque chose qui n’était pas casse-tête à dompter. Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi, ils n’avaient qu’à payer un type qui ferait semblant d’avoir un bras cassé ! Sa mère passa derrière lui sans le regarder, parlant fort à son téléphone, comme si lui postillonner dessus allait convaincre son interlocuteur d’être d’accord avec elle. C’était une grande brune à l’air strict, l’œil brillant à chaque fois qu’une nouvelle opportunité se présentait. Ses tailleurs étaient toujours impeccables. Elle payait même un coach pour garder la ligne, sans se rendre compte visiblement qu’elle n’était pas du bon côté de la caméra pour ça. Son père, lui, était plutôt petit, ce qui était assez étonnant quand on voyait le couple. Il avait un sourire charmeur, des yeux chocolat et des cheveux déjà grisonnants. Ilyès les aimait, mais souvent, ils lui tapaient sur le système, alors il se contentait de les aimer de loin. Un troisième soupire passa ses lèvres et il regarda sa montre. Le temps à New-York semblait passer très lentement, ce qui ne l’arrangeait pas. Il y avait plein de gens autour de lui, mais personne ne faisait attention au Rho Kappa.

- Monde de fous !

Il pouvait bien dire ce qu’il voulait, hurler même, ça n’aurait rien changé. Tant qu’il n’était pas sur le plateau, il n’existait pas. Mais si par mégarde il faisait quelque chose qui ne le rendait pas présentable à la caméra, on se chargerait bien de lui faire regretter son existence. Tel était l’héritage qu’il ne voulait pas avoir.

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