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 Are you suffering ? [Eva/Aza]

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MessageSujet: Re: Are you suffering ? [Eva/Aza]   Are you suffering ? [Eva/Aza] EmptyJeu 18 Sep 2014 - 15:56

T'es rigolote, t'as la tronche qui descend. Les lignes de ton visage tendent vers le bas, le bas de tes lèvres, tes yeux qui pleurent sans larmes. C'est rigolo, t'as une tronche de traîne-misère. T'as les doigts qui s'agitent, tu voudrais bien le planter les ongles sous la peau, l'arracher si possible, et même débiter des steaks ensuite, pourquoi pas. Mais voilà, je pense pas être excellent à la consommation, et puis j'ai pas très envie de me faire équarrir. Pas par toi. Par personne, d'ailleurs. Je t'observe qui lutte, neutre, parce que j'ai rien à dire là dessus. Tu te réveilles seulement maintenant, et c'est pitoyable. Pitoyable de penser que tu ne t'es même pas battu pour le récupérer. Pitoyable de croire qu'il a jamais été à toi, même une seule seconde.

"Tu veux quoi ? Le sale petit merdeux a autre chose à foutre que de jouer a touche pipi avec les madames qui ont pété leur string"

Un choc. Le souffle momentanément coupé. Je grogne un peu, et te relâche. Tu recules promptement et je prend sur moi pour ne pas te sauter dessus et t'étriper de suite. Un coup de boule, ca m'aurait semblé très très approprié dans le genre. Je te regarde pour la première fois depuis que tu t'es approchée avec de l'émotion dans le regard. Ce que ca dit ca doit etre a mi parcours entre "crève" et "grosse pute".

"Je veux comprendre."

"Je veux savoir comment c'est arrivé. Comment t'as pu l'embobiner. Je veux savoir ce que tu as fait le jour où il est revenu avec une morsure."


Comprendre quoi ? Ma main s'étend jusqu'à toi, te choppe par le décolleté et t'attire. Mon front vient dire bonjour au tien en toute simplicité. Ta main c'est bien posée sur la mienne pour me stopper, pour m'empêcher, mais c'était assez inefficace. Je te relâche et je te vois tituber. J'aurais du cogner plus fort, puisque tu tiens encore debout. "Ne pose pas tes sales pattes sur moi et achète toi une poupée gonflable si t'es en manque de sport SM" Tu veux comprendre ? tu veux comprendre quoi, y'a rien a comprendre, rien du tout. La masturbation intellectuelle, c'est mal. Le souci dans l'histoire c'est pas moi, mais toi. Toi, parce que tu te la ramènes pour rien. Je te regarde, un moment, trop surpris pour parler, pour répondre, et puis je me met à rire. C'est un rire désagréable, qui se termine en un sourire ironique.

"tu poses toujours des questions aussi connes ou c'est juste que t'as perdu ton cerveau dans la bataille ? Si je te dit que je l'ai mordu ? Surprise ?"

Je fronce les sourcils. Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Je compte pas te raconter notre première rencontre, je compte pas te raconter comment et pourquoi ca a dérapé parce que ca ne te regarde pas. Je ne te regarde pas, et en fait, Porter ne te regarde pas non plus. C'est intime, privé, très loin de ce que tu pourrais envisager ou entendre. Et de toute façon j'ai pas envie de confier ses instants à qui que ce soit. Tu n'as jamais été là pour lui, c'était un repose pied confortable pour tes chiards et toi, il te va aussi bien qu'un condom a un bonobo, il est pas pour toi et de TOUTE FAÇON IL EST A MOI. Bordel.

"Tu te réveilles maintenant, c'est quoi, personne t'as visité la chatte pendant un moment, t'es en manque ? Achète toi un concombre ma fille, parce que Porter c'est pas un god si tu vois ce que je veux dire. J'ai rien a expliquer, t'es qui pour me demander des explications ? Toi tu l'aimais pas et tu te permet de l'ouvrir. Tu me débectes. Quoi ton petit confort à volé en éclats et maintenant tu te dis "oh, c'est moins confortable qu'avant, olala, on va aller récupérer papa ours" mais c'est un peu tard pour ca. Il est a moi et je te le céderais pas. Meme si je partais demain il serait quand meme a moi, c'est ca le plus beau. Tu ne peux rien faire. De toute facon ca t'arrange quelque part non ? Vu que t'es du genre a rien faire en ce qui le concerne"

Elle prend un air furieux au fur et a mesure que je parle. Et je vois qu'elle veut intervenir alors j'enfonce le clou. Parce que j'en ai rien a foutre de toi et tu vas me laisser, nous laisser tranquilles. Si t'es en manque de sexe va te faire ramoner le persil.

"Tu t'es pas battue pour lui, t'as rien fait, t'as laissé faire, juste laissé faire, et ca m'étonne pas parce qu'à l'arrivée, c'est pas lui qui t’intéressait, c'est plutôt son attitude et ce qu'il représente. Tout ce qui me débecte chez lui, toi ca te plaisait. Sa putain de carapace contre le monde, tu la trouvais confortable. Mais t'as pas pris la peine une seule seconde d'aller voir ce qu'il y avait dessous. Alors te la ramène pas ok ? Tu sais pourquoi il enlève jamais son t-shirt ? Pourquoi il supporte pas les contacts d'étrangers et pourquoi il supporte pas la foule ni les espaces confinés ? Des pourquoi y'en a a la pelle et toi tu sais quoi de lui ?"

Je sais que tu sais rien, ou pas grand chose, je sais que j'ouvre des portes qu'on ouvre pas normalement avec lui, mais je m'en tape, parce que j'ai jamais aimé faire dans la normalité et que je veux l'ouvrir de partout, le saigner à blanc, parce que c'est à moi, tout ca, tout m'appartient et que je veux tout faire avec, quitte à le casser. J'ai de la colle pour le réparer, c'est pas très très grave. Mais je vais surement pas te le prêter. Je suis pas prêteur du tout, dans le genre.

"Tu voudrais me faire la morale alors que t'es une sous merde, même pas capable de l'aimer, alors que de l'amour, il demande que ca. Tu croyais quoi, qu'il allait te protéger ? Il est déjà pas capable de se protéger lui même, alors te protéger toi, laisse moi rire. Et va crever dans ton coin, t’intéresse personne, et moi encore moins que les autres"
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MessageSujet: Re: Are you suffering ? [Eva/Aza]   Are you suffering ? [Eva/Aza] EmptyMar 2 Sep 2014 - 1:26

Je te regarde. Toi et ta sale tronche. Toi et tes sales yeux. Tes sales yeux noirs qui me fixent, tes putains de mains qui m'attrapent comme on me brûlerait, tu sais, des putains de mains à la poigne de fer qui m'écartent de toi, qui m'écartent de mon but : celui de te maraver. De te déteriorer la face à tel point que personne ne sera capable de te reconnaitre. Parce que j'ai la rage au bord des doigts, j'ai la haine au creux de mes lèvres, tu sais, je te hais. Je te hais plus que de raison, pour tout ce que tu as osé me prendre. Alors que tu ne me connais pas. Tout ce que j'ai mis si longtemps à construire, tu me l'as volé. Un avenir, quelque chose de nouveau, tu sais un avenir, un avenir prometteur, qui m'envoyait de belles choses à la figure, comme un miroir qui me renverrait une image de moi tronquée. Belle. Sans cette haine dans les yeux. Sans cette rancoeur qui amaigrit mon corps. Sans cette envie de faire du mal qui me ronge, chaque jour à chaque instant. Il m'avait permise de voir ça, tu sais ? De voir quelqu'un d'autre que ce que je suis devenue. Grâce à lui j'étais vraiment une autre personne. Une femme qui savait se taire. Et vivre une vie normale. Faite de rires et de cris d'enfants dans une grande maison. Faite de la lumière d'un sourire quand il rentrait le soir, heureux de voir une nouvelle famille, quelque chose qu'il avait mis du temps à construire, lui aussi. Il y avaient des plaies que j'étais incapable de guérir. Malgré mes questions. Malgré mes inquiétudes. Il me disait que je ne comprendrais pas. Qu'il vallait mieux ne pas savoir. Je ne savais que pour sa soeur. Et toi, qu'est-ce que tu sais que moi j'ignore ? Qu'est-ce qui est aussi horrible pour qu'on se décide à me le cacher, hein ?

Je ne sais pas trop comment faire. Mon genou a un mouvement. Comme pour te le mettre en plein dans l'entrejambe. Je ne te fais pas peur ? Je ne t'impressionne pas ? J'en ai tué pour moins que ça. Je sais, ça peut paraître ridicule, mais c'est vrai. Il y a un an ou deux les gens, je les tuais parce qu'on me donnait de l'argent en échange. Et toi, combien tu me donnerais pour que je te matraque ? Combien tu me donnerais pour que je te défigure, pour que je détruise ton visage et ton corps comme toi tu as achevé de détruire ma vie ? Tu es à toi tout seul la personnification de mon nouvel échec, et rien que pour ça tu mériterais une mort lente et douloureuse. Tu sais, un peu comme les tortures des sorcières au moyen âge. Je te mettrais tassé dans un tonneau rempli de pointes, avant de te faire rouler une pente raide. Si tu survis, ça signifie que tu es coupable, et je te crame. Si tu meurs, tu étais innocent, mais au moins je me serais débarrassée de toi. La logique n'est pas très évidente, et pourtant elle est là. Il pourrait revenir, tu sais, si tu n'es plus là. Parce que c'est toi le blocage. C'est toi qui m'empêche de le faire retourner auprès de moi. Toi qui es responsable du monceau de cartons empilés dans sa voiture, toi qui as voulu tout ça, qui me l'a volé au moment où je n'ai pas pu lutter pour l'en empêcher. J'étais trop loin. Sinon crois-moi, je t'aurais chopé. Et buté. Avant que tout ça ne parte un peu trop loin pour que je puisse faire un pas en arrière. Tu me jettes un regard brûlant de mépris. Mais je m'en fous, putain. Je m'en fous.

"Tu veux quoi ? Le sale petit merdeux a autre chose à foutre que de jouer a touche pipi avec les madames qui ont pété leur string"

QUOI ?! putain. Mon genou part. En plein dans ton ventre. Parce que tu me tiens les poignets mais tu as baissé ta garde. Je ne suis pas une débutante. Tu as plus de force que moi, c'est un fait et ça m'énerve. Ma cuisse est affaiblie depuis le hold up, depuis la balle. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Le genou, ça marche toujours. Parce que ça part et qu'on ne s'y attend jamais à ce genre de coup bas. Mais je suis une salope. Et les salopes, ça adore les coups de pute comme ça. Comme te frapper jusqu'à ce que mort s'ensuive, ce que je ne fais pas. Parce que je veux comprendre, avant. Je veux comprendre. Alors je te lâche, fais un pas en arrière le temps que tu reprennes ton souffle. Un coup ça suffit. Je me prépare psycologiquement à m'en ramasser une. Parce que les sales gosses comme toi ça ne laisse pas ce genre de crimes impunis. Surtout venant d'une femme. Et surtout venant de moi. Parce que je l'ai bien vu ce petit regard plein de jalousie au moment où je l'ai embrassé. J'ai vu cette frustration. Mais t'as gagné, d'accord ? Au final t'as gagné.

"Je veux comprendre."


Comprendre pourquoi. Pourquoi tu l'as choisi lui. Pourquoi il a fait ça. Pourquoi tu n'aurais pas pu nous laisser tranquille. On était heureux. C'est difficile à croire mais on l'était, malgré les secrets. On l'était parce qu'on savait faire autre chose pour oublier. On faisait la cuisine ensemble, on riait quand l'un de nous deux se faisait mal. On regardait un film, allongés l'un contre l'autre. On faisait l'amour, souvent. Mais sur la fin j'ai compris que ce n'était plus moi qu'il regardait. Mais un visage caché, dissimulé. Cette simple pensée me donne envie de te frapper encore. Je reste sur mes gardes. Tout simplement sur mes gardes. Je sais que ce genre de coup bas ne restera pas impuni, mais je suis prête à l'assumer. Tu as brisé ma vie. Je te briserai les os en châtiment, c'est comme ça.

"Je veux savoir comment c'est arrivé. Comment t'as pu l'embobiner. Je veux savoir ce que tu as fait le jour où il est revenu avec une morsure."


Je ne suis pas la responsable. C'est toi qui lui as monté la tête. Kyle, il a jamais fait ça. Il aurait jamais pu. Tu as trahi sa confiance. C'est tout, rien d'autre. T'es un putain de monstre sous un corps d'adolescent.

Et ça s'arrête là.
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MessageSujet: Re: Are you suffering ? [Eva/Aza]   Are you suffering ? [Eva/Aza] EmptyMer 27 Aoû 2014 - 12:56

Ce type est vraiment une tâche. En tout cas celle sur mon pardessus à capuche a bien dégagé au lavage. Et c'est mieux pour toi bonhomme, parce que tu m'aurais pas calmé si facilement autrement. Je m'étire pour détendre les muscles de mes bras, et je choppe mon sac pour le balancer sur mon épaule. La bouteille d'eau, que je goutte prudemment, parce que le gros sel, c'est vraiment dégueu, et en avant. La journée est terminée, et je sens la fatigue m'enveloper comme une chappe, une chappe conforta ble, comme une grosse couette. Ca pèse sur tout mon corps, ca se presse contre mes paupières. Je lève les yeux pour croiser ceux d'une femme que je connais. Je ne sais pas d'ou. Puis ca me revient comme un revers dans la tronche : c'est la femelle qui a glissé sa langue dans la bouche de Porter au cinéma. Un "salut", puis je vais dire bonjour au mur. J'ai la bonne grace de grimacer, parce que j'ai un peu trop l'habitude des murs maintenant, mais le faire encastrer contre un mur par une fille, et surtout par toi, ca me donne carrément envie de dégueuler. Ton poing s'abat sur ma poitrine, en un geste enfantin, et tu sers, comme si c'est tout ce que tu pouvais faire maintenant. C'est que tu peux pas grand chose.

"Lâche moi connasse"

Lâche moi, parce que c'est toi qui va pleurer. Je vais te les enfoncer dans le cul, tes yeux, comme ca t'auras de bonnes sensations. On frappe pas une femme, c'est vrai, mais toi, t'es pas une femme, t'es l'ex a Porter, et a ce titre, t'es à abattre. Mais t'en fais pas, t'es venue jusqu'à moi, alors je vais t'achever. Et même, je te fais ca gratis. T'es un peu longue à la comprenette peut être. Je les vois t'sais tes yeux de gamine paumée, mais ca m'attriste pas, les chiens écrasés y'en a bien trop pour que je m'occupe de tous, et toi t'es dans la catégorie de ceux dont il faudrait abréger les souffrances. Je te regarde, et je me rend compte que j'ai rien, rien a te dire, rien pour te consoler, mais tout pour t'enfoncer. Parce que t'as grande colère toute justifiée, elle l'est pas tellement. Parce que toi, tu l'aimes pas, Porter. Tu fais même pas semblant comme il faut. Et tu te la ramènes. J'suis pas venu te trouver moi ma grande. Faut dire, j'ai déjà tout ce qu'il me faut dans la vie, merci bien.

"Tu crois que tu m'intimides peut être ?" Mes mains se referment sur tes poignets et serrent. Je serre a t'en imprimer la peau et je tire pour te faire lâcher. Je découvre que t'as de la force, même trop pour un petit bout de femme comme toi. La colère et le desespoir surement. T'es pas si vieille, plus que moi, c'est vrai, mais pas vieille comme Porter. T'y a vu un papa toi. Mais c'est pas ton père, Porter. Il est pas là pour protéger qui que ce soit. Il sait même pas se protéger lui même. T'as de la force c'est vrai. Mais j'en ai plus que toi. C'est un problème de constitution, ca, t'as pas a t'en vouloir. Tes serres flottent en l'air, et je les garde prisonnières en prévention, parce que si tu m'en colles une, ca va partir en sucette, parole. Je vais pas te donner le premier coup, c'est pas mon genre. Mais je te rendrais, ca c'est certain.

"Tu veux quoi ? Le sale petit merdeux a autre chose à foutre que de jouer a touche pipi avec les madames qui ont pété leur string"
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MessageSujet: Are you suffering ? [Eva/Aza]   Are you suffering ? [Eva/Aza] EmptyMar 26 Aoû 2014 - 2:13

C'est la fois de trop, tu comprends ?

J'en peux plus. ça suffit. J'en ai marre. Je veux que ça s'arrête, maintenant. Je veux te voir crever. Tout simplement. Je veux seulement te voir t'en aller, je veux seulement que tu souffres, seulement que tu meures, seulement te voir t'envoler dans les airs et retomber comme ça, paf, juste comme une crêpe, les os broyés, le corps en morceaux, et moi, le sourire, cette satisfaction terrible. cette satisfaction de te voir en chier. De te voir douiller. Te voir en baver. J'en peux plus. J'en peux plus, ça suffit. Parce que j'ai passé des semaines entières, là dans cette grande maison, à ne voir qu'à peine la lumière du jour, en oubliant presque mes enfants, ma vie, mon monde, mon univers. Celui qui me faisait rire et sourire, tu te rappelles ? Entre tes bras. Parce que tu m'avais redonné de l'espoir. Un espoir un peu fou, l'espoir de quelqu'un qui dort, paisiblement d'un sommeil calme, un sommeil sans nuages. Aujourd'hui ce ne sont pas des nuages qui envahissent mes rêves mais une tornade, tu vois, une véritable tornade qui me cloue comme ça au ciel et m'empêche de redescendre. Je voudrais seulement m'enfuir. Je voudrais seulement que tu reviennes. Parce que j'étais quelqu'un d'autre, avec toi. J'étais autre, autrement, plus fort, un peu plus fort, juste, une femme bien. Quelqu'un que je n'avais jamais été auparavant. Quelqu'un d'apaisé, une âme enfin sauvée. Parce que tu étais un homme doux, un homme qui parvenait à apaiser mes colères. Un homme qui savait aimer, du plus profond de son être. Malgré les secrets. Malgré tout ce que tu as enduré, tout ce que j'ai toujours ignoré. J'étais bien avec toi, tu le sais ? J'étais bien.

Et puis il y a eu ça. Il y a eu la trahison. La souffrance. La peur, la peine, la douleur. Je ne veux plus avoir à revivre ça. Et ce sentiment qui m'anime, tu sais, c'est toujours le même. La brûlure acide de la vengeance. Celle qui me dévore à chaque fois qu'on me trahit. A chaque fois qu'on se moque de moi et de ma naïveté. J'ai envie de te tuer. D'arracher ta gorge à grands coups de dents. De pointer mon flingue sur ton front et de tirer à bout portant. Mais non. D'abord, il va falloir qu'on s'explique.

Parce qu'il m'a dit que tu n'avais rien à voir avec ça, mais je ne peux pas le croire. Je ne peux pas parce que je me souviens. Je me souviens de la douleur, de son départ, je me souviens de son regard fuyant alors qu'il remplissait la voiture d'affaires qui trônaient dans le salon, tandis que son fils prenait place à l'avant sans me jeter le moindre regard en arrière. Elle a pleuré, Sonata, tu le sais ? Elle a pleuré si fort de te perdre, parce que tu semblais représenter vraiment un père, un vrai, cette figure dont elle avait toujours eu besoin. Mais au fond, tu étais comme les autres Kyle. Un homme avec des faiblesses plus puissantes que les forces. J'ai envie de me laisser mourir au fond d'un caniveau. Tu étais mon dernier espoir. Tu as tout fait chavirer. Si tu savais comme tu me manques, et comme je te hais à la fois.

A nous deux, Azraël.

Il est seize heures. Six mois que je meurs, tu vois, six mois que je suis entre la vie et la survie, assise sur un rocking chair quand les enfants ne sont pas là, à vider des bouteilles d'alcool par brassées. Six mois que je sais, que je sais tout et que ça me tue parce que je n'ose pas le dire. Je n'ose rien faire. Je n'ose pas aller quelque part pour rendre ma propre justice. Je voudrais pourtant. Mais là je ne sais pas. Je me suis levée avec la fureur aux lèvres, avec la rage au coeur, comme si plus rien ne comptait, comme si j'avais décidé de me laisser aller à la rage et à la colère, comme avant. Comme quand j'étais Eris. Comme quand je savais ce que représentait la violence sous tous ses attraits, avec tout ce que ça pouvait impliquer. Je suis folle de rage, et ça me manquait. Il y avait des années que ça ne m'était pas arrivée. Tu sais, je ne connaissais que ton prénom, mais maintenant j'en sais des choses, jeune homme. J'ai enseigné ici. Je sais comment retrouver les traces. Je connais tous les signes de la vengeance. Toutes ses subtilités. Comme celle, par exemple, de te faire dévorer tes tripes par une meute de chiens. J'ai envie de te faire souffrir, je veux voir la culpabilité dans tes yeux s'allumer lorsque tu me supplieras d'arrêter, lorsque tu me diras que tu t'en veux, que tu n'aurais pas dû faire ça. Mais le coup de grâce je le mettrai, ne t'en fais pas. Tu ne t'en sortira pas avec la vie accrochée à la peau. C'est bien trop tard. Six mois c'est déjà bien trop long. C'est ce que je pense lorsque la voiture s'arrête sur le parking du lycée, et se gare un peu n'importe comment. Je ne sais pas si j'ai pris la peine de couper le moteur. Je m'en fous, mais à un point. Si tu savais comme je m'en fous.

Parce que je marche, je marche au milieu de ma haine, je marche au rythme de ma rancoeur, dans une volonté farouche de massacre, tu sais, au milieu des miroirs brisés, dans le reflet des sombres pensées, au coeur d'une vie que j'ai perdue, tu vois. Au coeur d'une vie que tu m'as volée. Tu m'as volé ma haine. Tu m'as volé mon souffle. Tu m'as volé tout ce qui m'a permis de respirer, tout ce qui m'a permis de croire de nouveau que ma vie valait quelque chose. T'avais pas le droit de balayer tout ça. T'avais pas le droit de me voler ma seule raison d'espérer. La seule chose qui me donnait la foi en un avenir stable. T'as tout balayé, enfoiré. T'as tout effacé. Je te hais. Et je vais te le faire comprendre. Mes pas me conduisent vers le terrain de sport, parce que t'es un RK et qu'un RK aujourd'hui, il a un match. Et je t'attends de pied ferme. Mon dos se pose contre le mur froid des vestiaires. Et j'attends, bras croisés, mine fermée, envahie par un débordement de fureur. Je ne veux plus rester inerte. Je ne veux plus voir mon avenir s'envoler sous mes yeux sans réagir. Il faut que je me débatte. Au moins un tout petit peu. Au moins, et seulement pour te montrer qu'on ne rigole pas avec moi. Pas avec moi, mon coeur, tu ne sais pas avec qui tu joues.

Mon regard se pose sur les joueurs du terrain. Je cherche, comme ça des yeux, essayant de reconnaitre cette tête de fouine, de rat aux yeux noirs, de rat tout maigrichon, de rat galeux qui m'a volé ma vie. Un putain de rat, tout maigre, tout jeune, si jeune et si affreux. Je t'ai vu une seule fois et pourtant je sais que je n'oublierai jamais ton visage. Parce que ce que j'ai vu au travers de tes yeux, la première fois, c'était le poison violent de la trahison. C'était ce qui m'a empêché de dormir pendant plusieurs nuits. Parce que lui ne dormait pas. Le dos contre le matelas, il regardait le plafond pendant des heures. Et puis il me tournait le dos. Lorsque je te repère enfin, gamin, mon sang ne fait qu'un tour. J'ai les prunelles vertes, tu sais, mais maintenant elles sont rouges, rouges de défection, comme ça, ils lancent des éclairs dans ta direction. Tu ne sais pas, vraiment pas à qui tu t'attaques. Parce que tu sors du terrain, pousse tranquillement la porte du vestiaire, toi et tes abrutis de camarades. Je recule, et vais sagement me caler contre un mur, sur le chemin qui va du terrain de sport au lycée. J'attends. Patiemment. Calmement que tu sortes. C'est pas un enfant qui va m'effrayer. Je n'ai pas peur de toi. Je n'ai peur de personne.

Et lorsque je t'aperçois enfin, je jubile. Parce que tu avances, tranquillement, les mains dans les poches. Tu portes un pull élimé. Un jean, des baskets de toile. Un jeune comme les autres, en apparence. Un salaud en puissance, à l'intérieur. Je lève la tête, et quand tu arrives à ma hauteur du comprends. Nos regards se croisent, un instant. Un court instant. Un sourire dégueulasse coupe mon visage en deux.

"Salut."


Et je ne te laisse pas le temps de répondre parce que je te chope, violemment, comme ça, par le col et te plaque contre le mur de l'autre côté du chemin, de façon à ce que personne ne nous voie. Mon poing écrase ta poitrine, il te serre parce que j'ai envie de l'enfoncer dans ta chair, mais d'abord je veux comprendre. Comprendre, COMPRENDRE. Il y a dans mon regard une lueur teintée de détresse et de colère sourde, celle qui me fait te tenir encore plus quand tu te débats, le regard brûlant. Ma voix elle tremble, mais ne crois pas que ce soit de chagrin. Elle tremble parce que je me contiens. Pour ne pas t'arracher les yeux tout de suite et te les faire bouffer. Pas maintenant, on doit d'abord s'expliquer. Elle est rauque, ma voix. Comme après une longue nuit d'ébats. Mais là, ce serait plus de longues heures de solitude. A fumer clope sur clope. Pour oublier ce que tu as fait.

"Une dernière volonté ? Parce que quand j'en aurais fini avec toi t'auras même plus les yeux pour pleurer, espèce de sale petit merdeux."
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