♪ I beg to dream ♪ [PV : Samus]

Un sourire éclaira le visage de Samus. C'est amusant comme un simple sourire peut tout embellir. La jeune fille gardait pourtant une certaine distance physique entre eux. Cela ne faisait aucun doute qu'elle était timide, mais Dan n'était pas du genre à bouffer les gens. Sous ses airs de gaillard intrépide et grande gueule, il lui arrivait d'écouter et de mettre les gens à leur aise.

« Tu sais, je suis pas une Êta Iota. Je me fout de tout ces trucs de marques superficiels pourris. Je suis heureuse avec mon Pikachu. Me dis pas que t'as pas un truc débile que tu gardes chez toi ? »

Danny baissa la tête et regarda leurs jambes se balançer dans le vide. La valeur sentimentale ou la valeur commerciale ? Il n'y avait pas de comparaison à faire. Un truc débile qu'il gardait ? Oui. Son cerveau, pour commencer. Et pour finir, une tétine. Une tétine bleue. Usée. Souvenir d'une enfance passée, mais pas oubliée.

J'ai une tétine. que je garde dans ma chambre. Mais si je me faisais un collier avec une tétine au bout... Ce serait pas très mature.

Il sourit à Samus afin de lui montrer que ce n'était pas pour autant qu'elle était immature.

Danny se tourna. J'observe sa carrure musclée qu'on peut à peine discerner sous son T-shirt. Je remarque sa silhouette fine et élancée. Dans ces moments là, je me dis que je suis vraiment petite. Et mon poids... N'en parlons pas. Mon profil efflanqué ne se remarque pas trop lorsque je suis habillée - je mets toujours des vêtements un peu trop grands pour moi - mais si je suis en maillot de bain, chose très rare, on voit mes côtes... Ça me gêne toujours énormément. Enfin, j'étais tellement plongée dans le flot des mes vastes pensées que je n'avais même pas remarqué que Danny s'était assis juste à côté de moi. La proximité entre nous me fit rougir. Je suis jamais vraiment habituée à rester avec des personnes du sexe opposé. Ou avec des personnes tout court, en fait. Je suis trop timide. Danny me posa plusieurs questions.

« Pourquoi tu gardes ça ? La plupart des nanas en fleur se baladent avec un sac Prada, un miroir et des pilules. Toi… Toi t’as un Pikatchu. Enfin, si t’es plus dingue de cette série, pourquoi tu gardes ça ? C’est ton grigri porte-bonheur ? »

La première question de Danny me fit sourire. Je savais même pas moi-même. Cette peluche c'est le seul souvenir qu'il me reste de la période où mes parents étaient encore ensemble. Je pourrais très bien la refiler à ma cousine de cinq ans. Mais je la garde. Ouais, cette peluche à vraiment une valeur sentimentale pour moi. Ensuite, je pense à ce qu'il m'avais dit sur les "putafranges". Seulement, je me considère pas comme tel. Je me fout d'avoir un sac Prada, des escarpins Louboutin et un père bourré de thunes. Mon Pikachu me suffit amplement.

« Tu sais, je suis pas une Êta Iota. Je me fout de tout ces trucs de marques superficiels pourris. Je suis heureuse avec mon Pikachu. Me dis pas que t'as pas un truc débile que tu gardes chez toi ? »

Dan pouvait apercevoir un petit sourire timide sur le visage de Samus et de légers frémissement sur ses joues, signe qu’elle voulait rire, mais qu’elle se retenait. Pourquoi donc se retenir ? Dan adorait rire, être secoué à en pleurer ou jusqu’ à se précipiter dans les toilettes les plus proches afin de vider sa vessie. Les rares fois où il se retenait, c’était en cours et généralement il finissait par exploser au bout de quelques minutes. Alors pourquoi diable ? Pourquoi s’empêcher de rire alors qu’on était libre de chanter le superbe et enivrant générique des Pokémon ?! Bref, il fallait avouer que Danny se posait parfois un peu trop de question pour rien.

« Non, je suis pas fan. J'étais fan lorsque j'avais cinq, six ans. Et merci, pour la veste. »

Elle lui sourit. Dan se tourna un instant, se laissant aveugler par la lumière d’un grand « M » lumineux indiquant un Macdonald non loin de là. Avec tout les Macdo de ce pays, on se demandait pourquoi l'obésité était omniprésente . Et dire que les Macdonald Bio avait été inventé ! Le Monde est con. Danny se rassit près de Samus. Quand elle avait cinq, six ans ? Ca faisait loin tout ça.

- Pourquoi tu gardes ça ? La plupart des nanas en fleur se baladent avec un sac Prada, un miroir et des pilules. Toi… Toi t’as un Pikatchu. Enfin, si t’es plus dingue de cette série, pourquoi tu gardes ça ? C’est ton grigri porte-bonheur ?

Après tout, certains mecs avaient des caleçons porte-bonheur. Certaines filles avaient bien le droit à un doudou porte-bonheur non ? Monsieur Wayne et la cause inégalitaire des doudous porte-bonheur… Quel grand homme !

Je voyais le jeune inconnu fixer ma peluche. Je rougis légèrement. C'est vrai que j'ai un peu honte de mon Pikachu, mais en même temps, j'avais pas franchement prévu qu'une personne se ramène sur le toit à cette heure de la nuit. Ou du matin selon vos préférences. Et comme j'avais un peu froid, je serrai donc ma gentille et très mignonne peluche tout contre moi. Je soupire. J'entend alors mon ami de squattage de toit à trois heures du matin me répondre.

« Danny Wayne. Enchanté. »

Il s'appelait donc Danny. Alors que je regardai la ville au loin. Je sentis quelque chose recouvrir mes épaules. Je jetai un bref regard à ma gauche. En fait, le truc qu'on avait posé sur mon dos n'était rien d'autre que la veste de Danny. Je fis un bref mouvement pour tenter de la lui rendre mais il n'avait rien dit me la prêtant donc j'en conclus donc qu'il n'avait pas froid. Petit à petit, je sentais la chaleur me gagner à nouveau. Je voulu bredouiller un remerciement mais Danny m'en empêcha.

« T'es fan des Pokémons ? »

Toutes les personnes qui voyaient ma peluche me posaient le même question. Non, je ne suis pas fan de Pokémon. Du moins, plus. Lors de mon enfance, c'était ma série préférée. Alors, lorsque mes parents étaient encore ensemble, ils m'ont offert cette peluche. Elle a une valeur sentimentale pour moi. Enfin, Danny ne me laissa pas répondre et entame le générique de la série, que je connaissais encore par coeur. Il le hurlait. Au départ, j'étais surprise. Puis, j'ai eu envie de rire. Je me retenais tant bien que mal. Et lorsqu'il eut fini de chanter. Je daigna lui répondre, non sans me retenir d'exploser de rire d'une minute à l'autre.

« Non, je suis pas fan. J'étais fan lorsque j'avais cinq, six ans. Et merci, pour la veste. »

Je le regardais dans les yeux et lui souris timidement.

« Hm.. Bonsoir. Je suis Samus Lawliet. Tu es ..? »

La jeune fille a une voix douce, peu élevée, reposante. Après tout, ce n'était pas un défaut d'être calme, ou en tout cas d'en avoir l'air. Cette simple voix changeait Dan des gens avec qui il trainait. Des fous furieux hyperactifs qui hurlaient pour un oui ou un non. Un peu comme lui à vrai dire. Ou du moins un peu comme le mec " cool " qu'il essayait d'être aux yeux d'autrui. Une petite boule jaune attira l'attention de Dan. Pikachu. Ou du moins une peluche, parce que si les pokémons existaient, le Monde serait différent ( mon Dieu quelle réflexion philosophique ! ). Samus serrait donc le Pikachu contre sa poitrine. Elle paraissait un peu plus jeune que Dan, mais au point de se trainer partout avec une boule de poil synthétique jaune flashy... Passons, il ne fallait pas faire confiance aux préjugés.

Danny Wayne. Enchanté.

Il s'apprêta à lui demander ce qu'elle faisait là, mais n'en dit rien. 3h du mat, samedi matin, sur le toit du bahut. Soit elle n'arrivait pas à trouver le sommeil, soit elle était suicidaire. Les deux peut-être. Une chose était sûr, elle crevait de froid. Dan enleva son blazer et le posa sur les épaules de Samus. Le jeune homme avait remarquer une chose interessante avec les filles. Souvent, elles avaient tellement d'égo et détestaient tellement les " machos ", ce qui incluait tous les mecs de la Terre, refusait la gentille proposition d'un garçon qui était : " hey si t'as froid je peux te passer ma veste... ". Depuis trois refus catégorique à cette proposition dans sa pré-adolescence, Danny offrait spontanément sa veste, sans demander quoi que se soit. Si on empêche les hommes d'être des gentlemens...

T'es fan des Pokémons ?

Sans attendre une réponse, il se redressa sur le bord du toit et leva son poingt vers le ciel avant de se mettre a chanter, ou plutôt à hurler dans la nuit :

Pokémon !!! Attrapez-les tous ! C'est notre histoire...Ensemble pour la victoire ! Pokémon !
Rien ne nous arrêtera ! Ouais, notre amitié triompheraaaaaaa !!

Je referme mon cahier de géographie et soupire. J'avais enfin fini mes révisions pour mon prochain de voir sur la géographie des U.S.A, donc. Pas franchement passionnant. Enfin. Je regardais le réveil installé sur ma table de nuit. Deux heures et quarante-sept minutes. Je rangeai mes affaires, la tête pleine de noms de montagnes, de fleuves... J'enfilai un vieux jogging et un T-shirt beaucoup trop grand et me glissai dans mon lit. Je jetai un regard vers Cédric. Il dormait tranquillement. Je pris ma petite peluche Pikachu et la serra contre moi. Je me tournai et attendis le sommeil. Malheureusement, il ne vint pas. Je n'arrivai pas à dormir. Et je ne savais pas pourquoi. Je décidai alors de méditer sur ma journée. Je me plongeai dans mes pensées, ne trouvant toujours pas le sommeil. Je posai mon regard sur le radio-réveil. Trois heures et sept minutes. Tant pis, je me lève. Je prends mon Pikachu avec moi et décide de monter sur le toit. Je sors de la chambre silencieusement et ferme la porte. Je longe un couloir et trouve la porte où y était inscrit la pancarte "L’ACCÈS AU TOIT EST STRICTEMENT INTERDIT AUX ÉLÈVES." Je le pousse et monte les marches, espérant que personnes ne se trouve en haut. Une fois en haut des escaliers, je débouche sur le béton dur et froid. J'en frisonne. Je sers ma peluche contre moi. J'avance un peu. Il y a du vent. Je regarde au loin. Les lumières de la ville ressemblent à des étoiles. On sent qu'elle est encore agitée, à cette heure de la nuit. Je m'assois sur le rebord du toit, laissant mes jambes toutes maigres dans le vide. Ma respiration fait des nuages de froid dans l'air. Je perds mon regard dans la luminosité de Miami. Jusqu'à ce que je sente une présence à côté de moi. Je tourne la tête et aperçoit un jeune homme assis à côté de moi. Je le regarde légèrement surprise.

« Hm.. Bonsoir. Je suis Samus Lawliet. Tu es ..? »

J'ai un peu froid. Je tremble un peu en attendant la réponde de l'inconnu.

Vendredi soir. Le week end était là. Dan changea son t-shirt et son sweat pour une chemise et un blazer avant de sortir de sa chambre. Le soleil venait de se coucher sur Miami et une euphorie collective se répendait déjà parmi les élèves de WHS. Les couloirs se remplissaient d'adolescents excités, pour se vider aussitôt. Les portes claquaient ici et là, chaque élève parlant de musique, d'alcool ou de sexe, selon ses intêrets principaux. Le blondinet repéra quelques connaissances qui descendaient les escaliers. Il les rejoignît. Dan les écouta vaguement parler du Mansion Nightclub, une boîte dans laquelle ils allaient souvent. Vodka, MD et teuch était au centre de leur discussion plutôt animée. au bout de quelques minutes, Danny se laissa prendre au jeu...

2h47.

Dan... Dan... Danny... Dan... Dan... Danette. Dan... Dan... Au chocol...

Ashley ne termina pas sa lente chansonette. Prise d'un soubressaut violent, elle se recroquevilla et vida son estomac sur les pieds du videur. Ce dernier, un rouquin de deux mètres massif comme un ours, regarda alternativement ses chaussures, Ash, et Dan. Le blondinet bredouilla quelques excuses et ramena Ash contre lui et s'éloigna quelques pas plus loin. Il faisait de la boxe, mais se frotter à un géant pleins d'hormones ?... Non.
La musique du Mansion résonnait dans les oreilles de Danny. Il souleva Ashley sur son dos et se mit à marcher. Il n'avait pas assez d'argent pour un taxi et dut marcher tel une mule jusqu'au lycée. Ashley c'était endormie et il l'entendait marmonner des mots inconpréhensibles dans son sommeil. Il monta au deuxième étage et entra dans la chambre de son amie. Une odeur appaisante de frambroise y flottait. Dan déposa la jeune fille avec précaution sur son lit et vérifia que sa respiration était réguliaire. Il lui retira la casquette qu'elle avait sur la tête, soupira et sortit. Le batîment était silencieux. Dan avait la sensasion d'être seul. Il monta les escaliers sans vraiment savoir pourquoi et monta sur le toit. La brise y était chaude. d'ici, on avait l'impression d'être plus proche du ciel. Plus proche des étoiles. L'étendu violette et un peu nuageuse était magnifique. Il fit quelques pas. Il était interdit de monter sur le toit mais cela lui arrivait régulièrement. Peut-être justement parce que c'était interdit. Les lumières de Miami paraissaient lointaines. Un ombre féminine était assise au bord du vide. Elle n'avait pas l'air d'avoir remarqué la présence du jeune homme. N'ayant pas la foi de parler, il s'installa à côté de la jeune demoiselle et attendit qu'elle tourne la tête vers lui.