J'avais oublié de te rendre le string de ta copine. [Nath & Diego]

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« J’aimerais te dire que oui, historia de t’emmerder toujours un poco más… »

Je serrai mes poings tellement fort que mon sang avait de la difficulté à circuler dans ma main, la rendant blanchâtre. Mais qu'est-ce qui pouvait bien m'empêcher de lui foutre la raclée de sa vie ? Peut-être la raison était que nous étions en public et que quelqu'un allait certainement arriver si je posais une main sur l'orang-outan. Et puis si Diego voyait que la colère s'était emparée de moi, son souhait serait exaucé et je ne désirais surtout pas lui procurer ce plaisir. Je devais garder mon calme, agir comme s'il n'avait pas touché un point sensible.

Alors, la technique de la contre-attaque m'était venue à l'esprit. Il touchait mon point sensible, je touchais le sien. Il n'était pas bien compliqué, à croire que c'était le seul. Prononcez seulement le nom Thalia et ses poils s'hérissaient déjà. Je trouvais que cela était une bonne chose qu'elle ait demandé le divorce, enfin, si l'on pouvait se fier aux nombreuses rumeurs qui étaient parvenues jusqu'à mes oreilles. Elles étaient certainement vraies, Diego était un incapable. Diriger la confrérie des Plays-Boys et être marié ? Mais quel bel exemple ! Sincèrement, il a pensé à quoi avant de faire sa demande ?

Ma tactique porta ses fruits, car le Pi Sigma me plaqua sauvagement au mur avant de bloquer ma gorge avec son bras. Oh, il était fâché.

« Antes de raconter de la mierda, renseigne-toi. »

Malgré que le Pi Sigma était sur le point de m'étrangler, je trouvai la situation tout de même amusante. Juste pour l'énerver un peu plus, je me moquai ouvertement de sa face.

« Relax, vieux, t'es pathétique là... Tu ne voudrais tout de même pas faire du mal à ton cher ami ? »

S'il avait vraiment l'intention de m'en coller une, et bien je n'allais surtout pas me gêner. Le laisser me massacrer sans qu'il ait une seule égratignure ? Même pas en rêve. Je me foutais que des gens voient la scène, trahissant complètement notre pénible comédie. Ils comprendraient que rien ne pouvait être parfait, que Diego et moi, c'était pire que l'eau et le feu. En fait, j’espérais que quelqu'un apparaisse lorsque je lui casserais la gueule. D'un, Diego se ferait ridiculiser et de deux, on n'aurait plus à cacher nos envies de meurtres pour l'un envers l'autre.

« Bah vous faites quoi les gars ? Vous êtes pas en train de vous foutre sur la gueule quand même ? »

Quoi, t'as un problème avec ça ? Malheureusement, un revirement de situation eut lieu. Diego joua rapidement la comédie. Mon plan était maintenant fichu. Le fait que ce singe se trouve aussi près de moi m'énervait au plus haut point. Mais bon, fallait bien sauver le jeu, non ?

« Estás loco ! Il vient de rentrer, j'suis trop content de le retrouver ! On faisait les cons là. Hein Nathan ...? »

Je fis un sourire crispé pour confirmer les dires de Diego. Content de me retrouver, mon cul.

« T'es un peu trop content, parce que là j'étouffe. »

J'essayai tant bien que mal de ne pas me dégager d'un coup sec. Le gars ne vit que du feu, car il nous quitta, sans rien ajouter. On me libéra enfin. J'arrangeai le haut que le Pi Sigma venait de massacrer.

« Plus jamais tu parles de ella comme ça. ¿Me entiendes? Je la touche plus ta Nina, ça me ferais gerber de passer derrière toi. »

Je roulai des yeux.

Tant mieux. Alors, si tu ne m'en veux pas trop, j'ai d'autres chats plus intéressants à fouetter. Passe une belle journée, Bolderas. »

À mes mots, je tournai les talons afin de m'éloigner rapidement de ce connard.

J'avais oublié de te rendre le string de ta copine.

Nathan & Diego

Rappelez-moi pourquoi je me suis rendu jusqu’à sa piaule déjà ? Ha oui, voilà, ça me revient maintenant. Mais croyez-moi, cela faisait à peine cinq minutes, et j’avais déjà l’envie irrépressible de lui dégommer la tête dans sa porte pour lui faire ravaler son sourire. J’avais beau avoir parlé en espagnol, et plus bas qu’à la normal, pour que personne, ni lui-même ne comprenne que j’avais précisé que je n’étais pas son ami, ne manquant pas de l’insulter par la même occasion il m’avait l’air d’avoir finalement totalement compris puisque sa tape « amicale » sur mon épaule n’avait concrètement rien d’affectueuse.

Je reculais d’un pas, en donnant un coup d’épaule dans le vide pour qu’il enlève ses ongles d’Eta Iota de ma peau. Sans déconner, ce n’était pas humain pour un mec. Alors quoi ? Quand sa chère Nina s’ennuyait elle faisait de lui sa petite poupée personnelle pour lui manucurer les ongles ? En plus d’être pitoyable c’était carrément glauque en termes de virilité. Déjà que le pauvre n’en avait pas énormément de visible… Si je ne connaissais pas ses goûts en terme de gonzesses j’aurais même pu croire qu’il était de l’autre côté du bord.

Il s’impatienta visiblement de savoir ce que je lui voulais, et moi je jouais de ça. Le pousser à bout était décidément assez simple. Il ne pouvait pas voir ma tronche, et rien que ça, ça me mettais en joie. Il ignorait la plupart des première choses dont je l’informais et semblait exaspéré que je n’en vienne pas directement au but. Chose que je finissais par faire en lui lâchant le paquet dans les mains, non sans lui laisser une petite énigme sur les bras, que cela le fasse cogiter un peu, ça le changeras. Sans attendre la moindre réponse de sa part j’avais tourné les talons pour retourner à mes activités.

Sauf que comme je l’avais prédit, et à mon plus grand désespoir, j’entendais déjà les pas du Pi Sigma me rattraper. Je levais les yeux au ciel et me retournais pour être face à lui, retrouvant mon sourire hypocrite. « Me dit pas que tu tapes encore Nina ? Moi qui croyais que c'était du passé, conn... » Me demanda-t-il en ne finissant pas son dernier mot. Et d’ailleurs, ça valait mieux pour lui. Mais cette fois, je souriais pour de bon, je ne faisais plus semblant. Le voir flipper à l’idée que sa diablesse de copine et moi nous envoyions toujours en l’air me bidonnait. « J’aimerais te dire que oui, historia de t’emmerder toujours un poco más… » Mais je ne pus terminer ma phrase qu’il enchainait lui aussi. « Tu oses encore faire du tort à ta femme ? Ah c'est vrai... Cette pétasse à demander le divorce. T'as le cœur brisé ? »

Cette fois, mon sourire disparu pour de bon. Comment osait-il parler de ma femme de cette manière ? Mes yeux lançaient des éclairs, et je ne pouvais m’empêcher de sentir l’adrénaline monter dans mes veines. Premièrement, de quoi se mêlait-il ? Deuxièmement de quel droit l’insultait-il ? Mes poings se serraient, et au fur et à mesure que ses derniers mots résonnaient dans ma tête, je ne pouvais finalement plus me contrôler. D’un geste rapide et sans réfléchir aux conséquences je le plaquais contre le mur et le bloquait avec mon bras au niveau de sa gorge. « Antes de raconter de la mierda, renseigne-toi. » Au moment où voulais lever mon poing pour lui en coller une, Une voix retentissait du bout du couloir. « Bah vous faites quoi les gars ? Vous êtes pas en train de vous foutre sur la gueule quand même ? »

Aussi vite, j’entourais le cou de mon chef et le serrais contre moi, tout sourire pour sauver les apparences. « Estás loco ! Il vient de rentrer, j’suis trop content de le retrouver ! On faisait les cons là. Hein Nathan …? » Lui demandais-je en resserrant toujours un peu plus mon étreinte autour de son cou. Ce dernier ne pouvais que confirmer, parce que sinon ce le mettrais autant que moi dans une position plus que délicate. On attendait que notre confrère s’en aille, et je relâchais Nathan en le poussant. « Plus jamais tu parles de ella comme ça. ¿Me entiendes? Je la touche plus ta Nina, ça me ferais gerber de passer derrière toi. »

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L

e courant n'avait jamais réussi à passer entre Diego et moi. Pourquoi ? Il y avait plusieurs personnes que je n'aimais pas pour aucune raison. Si quelqu'un semblait être intéressant à mes yeux, je l'épargnais. Sinon bah, tant pis pour lui. Pour mon bras droit... La raison était peut-être qu'il parlait toujours à ne rien comprendre. À moins que c'était parce qu'il ressemblait à un gorille avec tous ses poils. Le physique était très important pour moi. Moi qui ne possédais pas grand poil, si une personne ressemblait à un animal, d'habitude il me dégoûtait au plus haut point. Bref, je détestais Diego et c'était réciproque. Parfait comme ça.

Je me demandais jusqu'à quand cette connerie ridicule allait durer entre nous deux. Cela avait beau être pour le bien de la confrérie,- car c'était un peu mal vu que chef et son bras droit ne s'aimaient pas - j'aurais voulu arrêter de me laver les mains à chaque fois qu'il m'offrait une poignée de main. Un peu plus et c'était une douche complète. J'étais assez dédaigneux avec le Pi Sigma. En tout cas, nous avions l'air de bien jouer la comédie, car tout le monde croyait que lui et moi étions de très bons amis. Ah, les apparences étaient souvent trompeuses, il ne fallait pas se fier à ce que l'on voyait.

« Yo no soy tu amigo idiota…»

Je lui fis un sourire crispé, mes yeux lançant des éclairs. À force de l'entendre parler cette langue stupide, j'étais capable de déchiffrer quelques bouts de phrase. Je déposai ma main un peu trop violemment sur son épaule, prenant soin d'enfoncer mes ongles dans sa peau le plus fort possible. « Qu'est-ce que t'as dit ? J'ai pas bien compris. » soufflai-je entre mes dents. Il était facile de remarquer que la gentillesse émanait fortement dans cette conversation amicale.

– Y moi je suis content de voir que mi simple visita te fasse siiii plaisir !
- Qu'est-ce que tu me veux, j'ai dit.
- Avant tout, et maintenant que j’t’ai sous la main… T’es gonflé de t’être barré cadi todo el été comme ça sans prévenir. J’suis p’tete ton bras droit mais yo no soy tu larbin Nathan. Le prochain coup, je ne rattraperais pas tu mierda.
- C'est pour me dire ça que t'es venu me déranger ?

Je roulai des yeux. J'espérai que ce n'était pas uniquement pour me transmettre sa pensée. Je ne savais même pas ce que le mot larbin voulait dire !

« Ta copine m’a demandé de te faire passer ça. Además me conviene no verlo... Bref, Y’a un chemisier neuf, et sa carte de fidélité. J’suis pas certain que quiere saber por qué y cómo, et vu que t’es bien trop, trop intelligent, tu le devineras certainement tout seul, alors j’te laisse y réfléchir hein ? Adios amigo ! »

J'aurai bien voulu feindre n'avoir absolument rien compris, sauf que ce n'était pas le cas. J'avais compris l'essentiel et ne pouvais passer à côté. Nina et Diego ? Dégueulasse. Le Pi Sigma me donna un paquet : un chemisier qui appartenait certainement à Nina. Je fronçai les sourcils. En voulant demander des explications à Diego, il était déjà loin. J'accourus pour le rattraper. J'étais au courant de ce qui s'était passé entre eux au début de l'été, mais alors pourquoi me remettre ses affaires maintenant ? À moins que...

« Me dit pas que tu tapes encore Nina ? Moi qui croyais que c'était du passé, conn... »

Je me raclai la gorge pour camoufler le dernier mot qui allait être prononcé. Il devait forcément y avoir une explication à tout ça, Nina ne m'aurait pas trompé avec ça. Un sourire niais apparu sur mes lèvres.

« Tu oses encore faire du tort à ta femme ? Ah c'est vrai... Cette pétasse à demander le divorce. T'as le cœur brisé ? »

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Nathan & Diego

Trente secondes. C’est le temps que je m’accordais à poireauter devant sa porte, et pas une secondes de plus. Intérieurement, j’espérais vraiment et sincèrement qu’il ne soit pas là. Pour deux raisons évidentes. La première ? Je n’avais franchement pas envie de voir ce nain, et devoir faire semblant qu’il était mon frère adoré de confrérie, celui que je secondais tous les jours, en lui affichant mon plus beau des faux sourires, accompagné d’une petite tape dans le dos. La deuxième ? Honnêtement, je riais déjà de devoir accrocher ce paquet à sa porte avec un petit cœur dessiné dessus à la vue de tous. Ça lui apprendra à m’emmerder. C’est d’ailleurs ce que j’aurais dû faire directement…

Et au moment où je levais le bras pour y accrocher le paquet en question, la porte s’ouvrit d’un coup sec, laissant apparaitre mon chef, tout sourire. Le mien en revanche, s’effaça presque instantanément. « Diego, mon cher ami ! Comme je suis content de te voir ! Alors, que me veux-tu ? » Me dit-il de sa voix faussement enjoué, en exagérant ses paroles bienveillantes. Ma bouche se crispait au fur et à mesure de sa phrase. Je plissais les yeux en sifflant entre mes dents, de façon à ce que même lui ne puisse qu’à peine distinguer mes paroles. « Yo no soy tu amigo idiota... » Phrase prononcée en espagnol exprès pour l’agacer toujours un peu plus.

Je prenais appuis sur l’encadrure de la porte, prenant mes aises le plus simplement du monde, plutôt que de lui balancer le sachet en pleine tronche avant de retourner à ma chambre. Je regardais à droite, puis à gauche pour être certain qu’aucun camarade Pi Sigma n’était dans les parages. « Y moi je suis content de voir que mi simple visita te fasse siiii plaisir ! » Ponctué par un petit clin d’œil absolument hypocrite. « Avant tout, et maintenant que j’t’ai sous la main… T’es gonflé de t’être barré casi todo el été comme ça sans prévenir. J’suis p’tete ton bras droit mais yo no soy tu larbin Nathan. Le prochain coup, je ne rattraperais pas tu mierda. »

Je m’étais approché de lui pour nous faire plus discret. Les murs ont des oreilles vous savez. Et si les gars apprenaient que nous ne nous entendions pas, ce serait vraiment le bordel. Mais en me rappelant la vraie raison de ma venue à sa chambre, je ne pus m’empêcher de me dire, que cette fois, il faudrait bien plus que de baisser le ton de nos voix pour ne rien laisser paraitre aux autres. Je n’avais aucune idée de si Nathan était au courant des frasques de sa copine et moi au début de l’été, si elle lui avait avoué, s’il avait préféré ignorer la voice ou non. En tout cas, s’il ne l’était pas, il allait vite être au courant… Désormais je n’avais plus rien à perdre.

« Ta copine m’a demandé de te faire passer ça. Además me conviene no verlo*... Bref, Y’a un chemisier neuf, et sa carte de fidélité. J’suis pas certain que quiere saber por qué y cómo**, et vu que t’es bien trop, trop intelligent, tu le devineras certainement tout seul, alors j’te laisse y réfléchir hein ? Adios amigo ! »

Je lui laissais tomber le paquet dans les mains avant de tourner les talons pour retourner à ma chambre mais j’avais la sensation que la discussion n’allait pas se conclure de la sorte. Pas après les insinuations que je venais de faire. J’avais beau ne pas porter le bonhomme dans mon cœur, je savais pertinemment qu’il ne laisserait pas passer ça de cette manière. Personnellement, si on me faisait un coup comme ça par rapport à Thalia… Non, je ne préfère franchement pas y penser finalement.

*En plus ça m’arrange de pas la voir.
** tu veuille savoir le pourquoi du comment

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« J

e reviens pas ce soir. »

Je traversai la cuisine pour voler une pomme dans le panier aux fruits. Le seul bruit présent dans la maison était celui de ma mère qui remplissait le lave-vaisselle et la pomme qui se faisait croquer par mes dents. Mon père était parti depuis longtemps déjà. Mes parents s'évitaient constamment, c'était pourquoi l'ambiance à la maison était soi-disant étouffante. Je voulais prendre un peu de recul pour un jour ou deux. Peut-être qu'en étant seuls, le problème réussirait à s'estomper. Pas que je m'en préoccupais, toutefois j'étais touché par cette histoire et cela commençait à me saouler.

« Ça va, chérie ? Tu peux m'en parler, si tu veux. Je sais que ce n'est pas facile ces temps-ci avec ton père, mais je te promets qu'on va régler les choses. » La jeune femme s'approcha de moi pour m'enlacer. Je roulai des yeux avant de lâcher un long soupir. Elle désirait toujours tout savoir sur mes faits et gestes. Pourquoi devait-il toujours avoir un problème quelconque avec moi ? Les mères devraient apprendre à s'occuper de leurs affaires. Il n'y avait rien d'intéressant dans la vie d'un adolescent. Enfin, rien qui ne pouvait les intéresser. Elles étaient trop vielles pour comprendre certaines choses.

Je me dégageai de l'emprise de ma mère afin de me diriger vers la sortie. Je croquai une nouvelle fois dans ma pomme, portai mes sneakers bleus avant d'être arrêté encore une fois. « Ah ? Tu n'attends pas Jewel ? » Je faillis m'écrouler d'exaspération. J'avais totalement oublié qu'elle vivait dans cette maison. Pourquoi au fait ? Je n'en savais rien. J'étais devenu son chauffeur personnel et ce supplice était insupportable. J'étais déjà prêt à partir, pas elle. Hors de question de perdre mon temps à l'attendre. Je n'étais pas son domestique. « Qu'elle se débrouille. » Ce n'était plus un bébé maintenant. Jetant ma pomme dans la poubelle qui se trouvait à l'extérieur, je retirai les clés de ma poche. Une fois dans la voiture, j'allumai la voiture, mis le lecteur CD à fond avant de quitter l'allée. Enfin.

L'engueulade de mes parents n'était pas la seule raison de mon départ. Je devais aussi m'occuper de mes gars. Ils ne pouvaient rien faire sans leur chef. Je sentais déjà les tonnes de problèmes causés par eux pendant mon absence. Finalement, un jour ne serait pas assez. Ce serait avec joie que je retrouverai Mike, mon coloc homosexuel. Avec une grande joie. Le gars le plus heureux du monde. Il n'était heureusement pas sur les lieux au moment de ma venue. Parfait, rien de suspicieux dans la chambre pour l'instant. Je n'avais rien emmené avec moi, ayant déjà mes affaires sur place. Toc, toc, toc. Quoi, déjà ? Je venais tout juste de revenir pourtant. « J'ai une livraison pour ta copine nabot, tu ouvres ou je l'accroche sur ta porte ? » Mon sang se glaça en reconnaissant la voix de la personne qui venait de frapper à la porte. Diego. Entendant ses paroles, elles ne me disaient rien qui vaille. Une livraison pour Nina ? Je n'en avais jamais entendu parlé. J'abandonnai l'envie de lui dire d'accrocher ce qu'il avait à me donner sur la porte, ne voulant pas apercevoir son visage poilu. Sérieusement, je doutais que ce garçon soit humain. On ne pouvait pas avoir autant de poils sur le corps. Je plaquai un faux sourire sur mon visage avant d'ouvrir la porte. « Diego, mon cher ami ! Comme je suis content de te voir ! Alors, que me veux-tu ? » J'avais envie de vomir, avec toutes ses belles paroles qui sortaient de ma bouche.

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Nathan & Diego

Plusieurs semaines en arrière.

J’attendais sagement mon tour dans la file d’attente aux caisses du fameux magasin « Burberrys », un chemisier en soie à la main. Un cadeau pour Thalia ? Ça aurait pu être le cas, en effet. Mais non, là, c’était un peu plus compliqué que ça. Parfois… Dans le feu de l’action de certaines choses… On peut avoir du mal à contrôler… certaines pulsions diront nous. Et arracher littéralement un chemisier visiblement hors de prix faisait partie des miennes, de pulsions. L’histoire aurait pu s’arrêter là, j’aurais pu également refuser de la rembourser, pire encore, de me déplacer moi-même pour ça, mais je n’étais surement pas en position de le faire. Imaginez juste, que pour mon refus, elle aille tout balancer à Thalia ? Je ne risquerais pas mon mariage pour un chemisier de mauvais gout.

« Bonjour jeune homme ! C’est un très bon choix que vous avez fait là. »
Je me contentais de faire un petit sourire gêné et en tendant la carte de membre Gold de Nina.
« Ha mademoiselle Palmer ! C’est votre petite amie donc ? Vous m’avez l’air de former un beau couple en tout cas ! »
« Hahaha plutôt crever... » Finissais-je si bas, que l’on ne pouvait distinguer mes paroles. « Non, non, c’est juste une… » Espèce de connasse égocentrique, nymphomane et hystérique. « Amie. » Concluais-je avec un sourire qui se voulait faussement sincère.
« Par contre… Si je peux me permettre une petite remarque, Habituellement Mademoiselle Nina porte du 34… Non du 38. »

La taille. C’est vrai que je n’avais pas vérifié ce truc, mais je n’avais franchement pas envie de retourner fouiller les rayons. Je m’approchais un peu plus de la vendeuse, et sur un ton un peu plus bas, mimant parfaitement des mouvements de la main un peu plus efféminé. « Entre vous et moi… Nina traverse une mauvaise période ces derniers temps… Chips, télé… tout ça, c’est pas bon pour le corps. C’est pour cela qu’elle m’a envoyé, elle avait trop honte de se montrer dans cet état… C’est triste ma pauvre dame, j’vous le dis ! »

***

Septembre.

C’est en rangeant un peu la chambre et en faisant du tri que je retrouvais ce paquet, en vrac sous mon pieu. Intrigué je l’ouvrais et y retrouvais le fameux chemisier de Nina, celui que j’avais dû racheter il y a quelques semaines. Etrange que cela me soit sorti de la tête aussi rapidement. Mais avec la fin d’été tout pourri que j’avais passé, au fond, ce n’était pas si étonnant que ça. Je n’avais franchement pas envie de retourner au bâtiment des Eta pour aller le lui rendre, sous les regards de toutes ces filles avides de rumeurs, et encore moins du fait que ma femme pourrait me voir, ce qui additionnerait ses soupçons sur la chose.

J’essayais de me rappeler ce qu’elle m’avait dit. Il me semble qu’elle m’avais parlé de le rendre a Nathan directement. Enfin… Je crois. Je me creusais la tête, et puis finalement c’était évident, maintenant qu’ils étaient… en couple. Y’en avais décidément pas un pour rattraper l’autre, c’est moi qui vous le dit. Si Adrian avais été présent aujourd’hui, je crois que je l’aurais chargé de cette tâche plutôt que devoir me coltiner ça moi-même. Jamais là quand on en a besoin ce gamin ! Je décidais finalement de prendre pour courage à deux mains, et d’aller me débarrasser de cette merde hors de prix.

En simple jogging et tee-shirt des cannonballs je traversais le couloir pour me rendre jusqu’à la chambre du chef de la confrérie. C’était loin d’être l’amour fou entre nous deux, très loin, mais ça, personne n’était censé le savoir, ni s’en douter. Toc. Toc. Toc. « J’ai une livraison pour ta copine nabot, tu ouvres ou je l’accroche sur ta porte ? »

(c) AMIANTE