Answer, I got a gift for you ! || Rubi

Invité

« Quel film de merde. »

Mes amis et moi avions été au cinéma à l'improviste et étions malheureusement tombés sur le film le plus nul qui soit. Il était... Comment dire... Incompréhensible. C'était plus un film de fille qu'autre chose, alors normal que ça avait été un navet. Enfin, dommage que j'avais perdu plus de deux heures de mon temps sur un film qui ne voulait rien dire. Mes compagnons semblaient avoir les mêmes pensées que moi... Sauf un et c'était vraiment très très louche. Bref, nous quittâmes la salle de cinéma pour se diriger au centre commercial qui se trouvait à quelques pas de l'endroit. « Hey, petit. » Je sursautai en entendant la voix qui venait de sortir de nul part. Surpris, je me retournai vivement pour me retrouver face à face à un vieillard qui devait être proche de la centaine. En l'apercevant, les garçons camouflèrent leurs rires. « C'est moi que t'appelles petit alors que je suis plus grand que toi ? » répliquai-je. Le respect envers les aînés, je ne connaissais pas. Je remarquai qu'à côté du vieux bonhomme, des fleurs de toutes sortes longeaient les étagères. Un marchant ambulant ? À son âge ?

Monsieur ricana dans sa barbe sale. « Tu as l'air bien vaniteux, mon cher enfant. » Je fronçai les sourcils. Il avait mangé des champignons magiques ou quoi ? J'écarquillai les yeux en voyant mes compagnons s'en aller sans moi. Ils me lancèrent que j'avais peut-être besoin d'être seul avec grand-père. Oh je vois. Ce geste me touchait beaucoup. L'envie d'abandonner le fou me traversa l'esprit, sauf que je n'étais pas aussi mal élevé que ça. « Parfois, il faut prendre le temps de dire aux gens à quel point tu les aimes. » Je lâchai un rire. Bizarre, quelqu'un venait justement de me dire quelque chose du même genre au téléphone. Coïncidence ? Peut-être. Pourquoi me disait-il ça à moi, Nathan McCoy ? « Je n'aime personne, monsieur. » Cette personne était tellement vieux qu'il tremblait beaucoup, comme s'il se battait pour rester debout. Si c'était le cas, il n'avait qu'à fermer son marché ambulant sûrement illégal et rentrer chez lui. L'inconnu se retourna vers ses fleurs avant de m'en offrir une. Je lui lançai un regard interrogateur. Puis, il continua avec ses paroles philosophiques. « Prends ces orchidées et offre-les à la personne la plus belle qui soit, celle qui compte le plus à tes yeux. » Qu'avait-il vu en moi pour qu'il soit venu me parler ? C'était quoi le but dans tout ça ? Est-ce que ces événements étaient liés ? Voyant le grand sourire sur son visage, j'avais des doutes. Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir foutre avec ces fleurs à part les jeter à la première poubelle que je verrai. Soudain, une idée me vient à l'esprit. Rubi adorait les orchidées, alors je n'avais plus qu'à les lui offrir. Ne sachant plus quoi faire, je sortis mon portefeuille afin de payer le vieux pauvre. « Pas besoin d'argent, je me nourris du bonheur des autres. Bon vent, mon ami. » Choqué, j'hochai la tête et partis presque en courant.

À la place de chercher mes amis qui ne méritaient pas ce geste de ma part, j'allai retrouver Rubi dans sa chambre de confrérie. Après plusieurs coups sur la porte, je déduis qu'elle n'était pas là. J'appelai sur son téléphone, mais tombai sur le répondeur. Tant pis, je laissai un message.

« Salut Rubi, c'est Nathan. Je suis tombé sur un marchand bizarre qui m'a offert des orchidées, alors j'ai pensé à toi. Je sens déjà le « pourquoi » arriver. Ma conversation avec le vieillard est un peu complexe à t'expliquer pour que tu comprennes, mais je voulais juste te... Remercier ? Tu es toujours à mes côtés quand les autres ne le sont pas et je voulais te dire merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Je t'aime beaucoup -euh uniquement comme amie - et on devrait faire une activité tous les deux un de ces jours, on ne s'est pas vu souvent ces temps-ci. Bref, je m'éternise. J'ai laissé les fleurs devant ta porte, j'espère qu'elles te plairont ! »

Cela faisait du bien d'accomplir une bonne action pour une fois. Des vieux marchands bizarres et incompréhensibles, on n'en en rencontrait pas à tous les jours. Fier de ce que je venais de faire, je déposai les fleurs devant la porte avant de quitter les lieux.