Terminé | Juste un verre de plus [Trey]

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Scarlett me tira la langue en me disant que ce n’était pas elle qui était brute, mais moi qui étais trop douillet. Je lui souris, tandis qu’elle terminait de me soigner. C’était peut-être vrai pour les petits bobos superficiels. Même si je ne l’avouerais jamais, j’étais tout à fait le genre à me plaindre que j’allais mourir quand j’avais la grippe… tandis que je supportais sans broncher de me prendre une barre de fer dans la figure. Comme si une petite blessure de rien du tout pouvait m’aider à attirer l’attention sur moi, mais qu’en même temps, je ne voulais pas me faire plaindre lorsque j’avais réellement mal. Psychologiquement totalement incompréhensible, je suis bien d’accord avec vous. Je fermai les yeux lorsque la jolie brunette essuya le sang qui avait coulé sur mon visage, et les rouvris lorsqu’elle posa une compresse dessus, puis un sparadrap. Je n’avais pas l’air fin avec ce truc sur la tronche, mais bon… Scarlett se pencha et posa un baiser sur mon front – là où elle venait de mettre la compresse – puis elle se redressa en souriant.

« Voilà, tu as eu ton bisou magique » me dit-elle, ce qui me fit afficher une moue déçue.

Il allait en falloir plus qu’une barre de fer dans la tronche pour la séduire… mais je relevais le défi. Je n’avais rien de mieux à faire, de toute façon. Et Scarlett était clairement la fille la plus intéressante et jolie que j’avais rencontrée ces derniers temps. J’en avais marre des petites poupées connes comme leurs pieds, tout juste bonne à agiter leurs fesses sous mon nez en répétant mon prénom à toutes les sauces et à tout bout de champs. Trevor, on va au cinéma ? Tu m’emmènes faire du pédalo, Trey ? Oh, Treeeey, et si on allait faire une balade en calèèèche ?! Argh, pitié.

« Et il n'y en a pas assez pour que tu puisses dire que je l'agite » ajouta la jeune femme en jetant un regard à sa poitrine.

Je laissai échapper un rire, en regardant moi aussi ses seins, brièvement.

« J’aime bien les petites poitrines » lui fis-je remarquer en haussant les épaules.

J’aurais bien ajouté que ça tenait bien en main, mais comme j’avais prévu de la séduire… il valait mieux éviter. J’enchainai donc en lui demandant où je pouvais me laver les mains, vu l’état dans lequel elles se trouvaient. La jolie allemande m’entraina vers la salle de bain et alluma le robinet, me laissant ensuite seul pour que je puisse me laver les mains. Je le fis tranquillement, en observant autour de l’évier ses quelques produits qui trainaient. Des trucs de fille. J’aurais préféré trouver un soutien-gorge.

« Tu es sûr que ça va aller ? Tu t'es quand même pris un coup assez violent... » me lança-t-elle depuis le salon.

« Ouais, ça va… j’ai vu pire » lui assurai-je en m’essuyant les mains.

Je revins dans sa chambre, un léger sourire aux lèvres. Je m’étais vu dans le miroir, ce qui me confirmait que j’avais l’air stupide avec ce qu’elle m’avait collé sur le front. Scarlett se releva et vint à ma rencontre.

« Encore désolée... Si j'avais fait plus attention tu n'aurais pas été blessé... » me dit-elle, avec l’air de la fille qui pense vraiment que c’est de sa faute.

Tant mieux, exploitons cette faiblesse ! Je pris sa main dans la mienne et la levai jusqu’à mes lèvres pour y poser un baiser.

« Hé bien… tu auras une excellente raison d’accepter mon invitation au cinéma, comme ça. Il faudra bien que tu te fasses pardonner pour ça » lui dis-je en lui faisant un clin d’œil.

Je la lâchai et m’avançai vers la porte de sa chambre. Une main sur la poignée de la porte, je me tournai vers elle et lui souris.

« Merci de m’avoir soigné » lui dis-je. « Passe une bonne nuit, jolie demoiselle ».

Je sortis de sa chambre, sans même chercher à l’embrasser… bien décidé à la séduire dans les règles de l’art, ce qui me changerait pour une fois. Cela mettait un peu de piment dans ma vie, voilà tout. Je rentrai ensuite tranquillement à Wynwood, qui n’était pas loin du tout de l’hôtel de Scarlett, et passai par la chambre d’Emer’ avant d’aller me coucher, pour lui raconter ma soirée… et lancer les paris avec lui concernant ma capacité à séduire l’allemande sans passer pour un connard au bout d’une semaine.

« Pari tenu ».

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Que je vis le visage en sang de Trevor, je me mis immédiatement à paniquer, il fallait l'avouer. Je lui avais alors dit que je l'emmenais à l'hôpital, mais il refusa et semblait ne pas être prêt à changer d'avis. Je lui pris donc la main et me mis à marcher rapidement vers la sortie de la ruelle puis vers l'hôtel. Alors que l'on approchait de l'hôtel, je le sentis ralentir, mais je continuai de le tirer. On entra et je montai tout de suite dans l'ascenseur pour aller à ma chambre. Pendant que l'on était dans la boite métallique, je lui expliquais que je comptais le soigner une fois dans ma chambre et j'en profitai pour m'excuser. Je me sentais responsable, après tout si j'avais fait attention, il ne se serait pas fait blesser en voulant me protéger.

Quand l'ascenseur s'arrêta, on descendit et on alla à ma chambre. J'ouvris la porte et le laissa entrer avant de lui dire d'aller s'installer sur le lit. J'allais, pendant ce temps-là, à la salle de bain et je pris de quoi désinfecter la plaie. Je revins dans la chambre et m'installai en face de lui. Je lui souris avant de le prévenir que ça risquai de piquer, bien-sûr, sa fierté masculine lui fit dire qu'il avait connu pire, pourtant, quand je posai la compresse sur la blessure, il laissa échapper un "aie", ce qui me fit rigoler. Il me demanda alors si c'était de l'alcool à 90 degrés tout en faisant une moue trop mignonne. Il dit ensuite que j'étais en réalité une vraie brute. Je lui tirais alors la langue en souriant.

« Ce n'est pas moi qui suis une brute, c'est toi qui est trop douillet » Dis-je pour le taquiner

Je lui tirais ensuite de nouveau la langue en souriant. Je fis ensuite mine de réfléchir sur la seconde partie de sa phrase concernant le bisou magique. Sans répondre je retirai la compresse de son arcade et la passait sur le sang qui avait coulé sur son visage. Je pris ensuite une compresse propre et du sparadrap médical puis posai la compresse sur sa blessure avant de la faire tenir avec le sparadrap. Je me penchais ensuite et embrassai sa blessure à travers la compresse.

« Voilà, tu as eu ton bisou magique » Dis-je en lui faisant un clin d'oeil avant de regarder ma poitrine. « Et il n'y en a pas assez pour que tu puisses dire que je l'agite »

Je me redressais et lui sourit. Quand il me demanda où il pouvait se laverl es mains, j'allais vers la salle de bain. J'allumai la lumière avant de tourner ma tête vers lui. Je lui dis de venir ici et je mis l'eau à couler dans le lavabo avant de ressortir, le laissant se laver les mains. Je retournai ensuite m'asseoir sur le canapé. Je le regardais, ou plutôt je regardais son dos.

« Tu es sûr que ça va aller ? Tu t'es quand même prit un coup assez violent... » Dis-je un peu inquiète.

Je ne voulais qu'il fasse un traumatisme crânien ou quelque chose du même type juste parce qu'il avait voulu me protéger. Je culpabilisais déjà assez comme ça. Quand il revint dans la chambre, je lui souris et me relevai. Je n'allais pas le garder toute la nuit, il devait sûrement rentrer chez lui. Puis j'avais dit que je ne passerais pas la nuit avec lui.

« Encore désolée... Si j'avais fait plus attention tu n'aurais pas été blessé... »

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« Ça ne se finit jamais bien dans les films de gangsters » avait dit Scarlett, quelques instants avant que l’on ne se fasse attaquer.

Peut-être que ça nous avait porté la poisse ? Bon, pas que le fait de se faire attaquer soit une réelle poisse, dans la mesure où j’aimais me battre, c’était même plutôt amusant. Mais je n’avais pas prévu que le drogué se jetterait sur la jeune femme qui m’accompagnait, si bien qu’en m’interposant je m’étais ramassé sa barre de fer dans la figure. Fatalement, ça ne m’avait pas plu du tout. Ce qui m’avait conduit à m’énerver et à le mettre KO en en coup de poing bien placé, en pleine tronche. Je m’étais ensuite redressé, du sang plein la figure, pour m’assurer que la belle brune allait bien. Quand elle me vit, elle s’avança vers moi, la panique pouvait se lire sur son visage.

« Il faut t'emmener à l'hôpital tout de suite pour qu'ils soignent ta blessure ! » s’exclama-t-elle.

« Ça va pas la tête ?! C’est rien du tout, juste un peu de sang. Pas question d’aller à l’Hôpital pour ça » répliquai-je en jouant les durs.

J’avais mal, oui… ça m’élançait et la douleur se répercutait partout dans mon crâne, mais rien qu’un peu de glace et une aspirine ne feraient pas passer. La blessure n’était pas vraiment profonde, j’en étais persuadé. Heureusement, Scarlett n’insista pas. Elle me prit simplement la main et se remit en marche en direction de son hôtel, d’un pas pressé. Je posai ma main libre sur mon arcade en grimaçant, mais me laissai entrainer par la demoiselle. Elle ne disait pas un mot, visiblement traumatisée par ce qu’il venait d’arriver. Lorsque nous arrivâmes à son hôtel, je ralentis le pas… pensant qu’on allait se séparer en bas. Mais non. J’eus la surprise de me faire entrainer à l’intérieur du Bâtiment, jusqu’à l’ascenseur qu’elle appela en appuyant sur le bouton à plusieurs reprises.

« Tu n’es pas obligée de me faire monter, tu sais. C’est pas grand-chose, je survivrai » lui dis-je d’une voix plate, sans grande conviction… puisque dans le fond, j’étais content de monter avec elle.

Les portes de l’engin de fer s’ouvrirent et nous y pénétrâmes tous les deux. Une fois à l’intérieur, elle se tourna vers moi, sans lâcher ma main.

« Il fallait que l'on se dépêche, je vais m'occuper de ta blessure... C'est ma faute si tu as été blessé, je dois en prendre la responsabilité... Je dois avoir de quoi désinfecter dans ma chambre ».

Je haussai les épaules et lui fis un sourire, la main toujours posée sur mon arcade pour éviter de mettre du sang partout.

« Je dirais plutôt que c’est la faute de ce connard de drogué… mais si tu insistes » répondis-je.

Quand l’ascenseur stoppa sa course, un petit bruit nous annonça l’ouverture des portes et nous sortîmes de sa cage – moi avec une certaine satisfaction, je préférais prendre les escaliers –. Scarlett lâcha ma main et s’approcha d’une des portes sur le palier. Elle y glissa une clé et se poussa pour me laisser entrer dans sa chambre.

« Assied-toi sur le lit » m’ordonna-t-elle en s’éloignant vers la salle de bain.

Je haussai mon sourcil intact mais lui obéis tout de même, en promenant mon regard sur la déco’… typique d’un hôtel, ma foi. Il n’y avait pas grand-chose qui m’en apprendrait plus sur Scarlett. Elle revint avec une trousse à pharmacie, du désinfectant et des cotons. La jeune femme s’approcha de moi, et je ne pus m’empêcher de penser que j’étais juste à la bonne hauteur pour enfouir mon visage entre ses seins. Un léger sourire étira mes lèvres à cette pensée, et je relevai les yeux vers son visage. Elle était en train d’asperger un coton de désinfectant, visiblement concentrée. Une parfaite petite infirmière !

« Ça risque de piquer un peu » m’annonça-t-elle ensuite en approchant la compresse de mon visage.

« Mais non, j’ai connu pire que ça et je… aieeeeeuh ! » m’exclamai-je tandis qu’elle se mettait à tamponner. « Putain, saloperie, c’est de l’alcool à 90 degrés ou quoi ? »

J’affichai une mine boudeuse et levai les yeux vers elle pour croiser son regard.

« On dirait que tu es douce, quand on te voit comme ça… mais tu es une vraie brute, en fait » la taquinai-je, un sourire amusé aux lèvres. « J’ai le droit à un bisou magique ? La douleur est psychologique, je suis sûr que ça passerait plus vite avec ça, surtout que tu es très sexy dans ton rôle d’infirmière. Et je ne parlerai pas de la magnifique poitrine que tu as le culot d’agiter juste sous mon nez ».

Je lui souris en levant les yeux au ciel, l’air innocent. J’attendis sa réponse puis baissai les yeux vers mes mains, qui étaient dégueulasses et que je n’avais pas osé poser ailleurs que sur mes genoux.

« Dis, où est-ce que je peux me laver les mains… ? Je ne voudrais pas mettre du sang partout » lui demandai-je alors en lui montrant ma paume droite.

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Quand je répondis à Trevor que je n'avais aucune raison de refuser si c'était un homme qui m'invitais, il me répondit que ce n'était pas n'importe quel homme, mais qu'il me laisserait le découvrir, j'eu alors un sourire en coin. J'avais hâte de voir ça et de me rendre compte en quoi ce n'étais pas n'importe quel garçon. Il proposa ensuite de boire un autre verre ou de me raccompagner. Il précisa aussi qu'il pouvait marcher et discuter en même temps. Bien-sûr je saisis la perche pour le taquiner légèrement lui disant que j'étais surprise d'apprendre que certains hommes pouvaient faire deux choses à la foi. Il leva alors ses paumes vers le ciel avant de les mettre sur sa poitrine et de me faire un grand sourire. Je lui souris et lui dit ensuite que je voulais bien qu'il me raccompagne, que je me sentirais plus en sécurité avec lui à mes côtés.

Il me rassura alors en disant qu'avec lui, je ne risquais rien. Je mettais ma veste puis on sortit du bar. Il mit ses mains dans ses poches et je pris son bras. On se mit à marcher et il me demanda où j'habitais, je lui répondis que je vivais à l'hôtel à l'angle de la 24° rue et de la 2° avenue, je lui demandais alors si il voyait où c'était. Il me dit qu'il voyait, qu'il passait souvent devant.

On marchait calmement, quand il tourna dans une petite ruelle, je tournais alors le regard vers lui, l'interrogeant ainsi. Il me dit que c'était un raccourci. Je lui faisais confiance. Alors que l'on marchait, il disait que l'ambiance lui faisait penser à un vieux film de gangster. Je souris amusée avant de lever le regard vers lui.

« Ça ne se finit jamais bien dans les films de gangster »

Alors que l'on continuait de marcher, Trevor m'attrapa rapidement et me colla contre un mur. Je le regardais sans comprendre fronçant légèrement les sourcils. Je pensais comprendre pourquoi il avait voulu m'emmener par-là, les hommes étaient bien tous les mêmes. J'allais lui dire de me lâcher, mais j'entendis une voix derrière lui dire qu'il voulait son argent. Je ne voyais pas qui était là. Trevor se redressa et fit craquer ses doigts et sa nuque avant d'aller vers le mec. Ils commencèrent à se battre. Je remarquais alors que l'homme contre qui se battait Trevor était un drogué en manque certainement qui voulait de quoi se payer une dose. Je restais contre le mur en les observant. Je ne m'inquiétais pas vraiment pour Trevor, il n'aurait pas de mal à repousser le drogué.

Tout se passa ensuite très vite, le drogué se jeta sur moi. Je fermais les yeux et me tenais prête à ressentir la douleur liée au coup, mais rien. Je rouvris les yeux et vit le dos de Trevor devant moi. Il venait de me protéger ? L'homme lui demanda une nouvelle fois de lui donner son argent, Trevor Jura et je posai délicatement ma main sur son dos, de manière hésitante.

« Trevor ... ? » Dis-je de manière hésitante et apeurée.

Il se redressa et fonça sur le mec et le plaque au sol avant de lui arracher la barre des mains, il le bloqua ensuite et lui donna un coup dans la mâchoire, lui faisant perdre connaissance. Il se redressa ensuite. Je n'arrivais pas à bouger, encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer. Il finit par se tourner vers moi et me demanda si ça allait. J'hochais légèrement la tête en guise de réponse. En voyant sa blessure, je paniquai un peu, mais me reprit et m'avança vers lui.

« Il faut t'emmener à l'hôpital tout de suite pour qu'il soigne ta blessure ! »

Je disais ceci étant totalement paniquée, je ne savais pas quoi faire. Il refusa que je l'emmène à l'hôpital. Je n'osais pas insister, je pris donc sa main et me mit à marcher, le tirant derrière moi pour retourner le plus rapidement possible à l'hôtel. Une fois sortie de la ruelle, je regardais de chaque côté pour me repérer et je partis sur la droite marchant jusqu'au bout de la rue, je traversai ensuite et on arriva à l'hôtel. J'entrai et appela rapidement l'ascenseur, le tenant toujours. Une fois dans l'ascenseur, je tournais mon regard vers lui.

« Il fallait que l'on se dépêche, je vais m'occuper de ta blessure... C'est ma faute si tu as été blessé, je dois en prendre la responsabilité... Je dois avoir de quoi désinfecter dans ma chambre. »

Quand l'ascenseur s'arrêta, je descendis, je le lâchais et j'allais devant la porte de ma chambre. Je l'ouvris et le laissa entrer, refermant derrière moi. Je partais ensuite directement dans la salle de bain, je pris ma trousse à pharmacie puis revint dans la chambre.

« Assied-toi sur le lit »

Dis-je en sortant du désinfectant. J'attendis qu'il soit assis pour aller vers lui, tenant une compresse et le désinfectant. Je mis du désinfectant sur la compresse puis je le regardais.

« Ça risque de piquer un peu. »

Je déposais ensuite la compresse sur sa blessure, tamponnant légèrement avant de la laisser en place.

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Quand je déclarai à la jolie Scarlett que j’avais de la chance qu’elle accepte mon invitation, elle laissa échapper un petit rire et haussa les épaules l’air de rien. Elle jouait les modestes ! Elle pouvait, d’ailleurs. Elle ne me connaissait pas, et ne pouvait donc pas se rendre compte de la chance QU’ELLE avait que je l’invite à sortir. Habituellement, je ne prenais pas cette peine. Mais j’avais envie d’un peu de changement, et les filles qui acceptent trop facilement de devenir la copine d’un mec, hé bah… on s’en lasse tout aussi vite.

« Je n'ai aucune raison de refuser une invitation au cinéma, surtout si c'est un garçon qui m'invite ».

« Et pas n’importe quel garçon ! Mais ça, je te laisserai le découvrir… » notai-je au passage en souriant d’un air narquois.

J’étais sûr de moi. Peut-être trop, mais je préférais cette option à celle qui consistait à l’être trop peu. Et de loin, les gens qui manquaient d’assurance avaient souvent tendance à m’énerver. A quoi bon passer son temps à s’excuser ?! Tu as fait une erreur ? Excuse-toi une fois et répare-la, point barre. Ou ne fais ni l’un, ni l’autre, et renonce à ce que tu avais. Pas de regrets. Bref, je proposai ensuite à la jolie brune de prendre un autre verre, ou de la raccompagner si elle préférait, vu l’heure tardive. C’était sympa de ma part de penser à lui proposer ça tout de suite, j’avais même été jusqu’à me dire que sa soirée au boulot avait du la fatiguer. J’espérais qu’elle le remarquerait. Scarlett joua un peu avec son verre, elle semblait hésiter.

« Il y a des hommes qui savent faire deux choses en même temps ? Je ne pensais pas que ça existait ! » me dit-elle, sans doute pour me charrier.

Je levai les paumes vers le haut et vint les placer devant ma poitrine, un grand sourire aux lèvres, l’air de me présenter et de dire hé ouais poupée, t’es tombée sur le gros lot, mate moi ça ! Je lui fis ensuite un clin d’œil en reposant mes mains sur la table, bras croisés.

« Mais je veux bien que tu me raccompagnes, je me sentirai plus en sécurité » ajouta la jolie blonde.

« Ça, c’est sûr, avec moi il ne t’arrivera rien » lui répondis-je en me levant à mon tour.

Rien venant d’une agression extérieure, en tout cas. Bon, après… elle risquait le bris de cœur, mais elle avait l’air intelligente : avec un peu de chance, elle ne tomberait pas amoureuse de moi trop vite. Je l’observai mettre sa veste puis la suivis hors de bar, les mains dans les poches. Une fois à l’extérieur, Scarlett glissa son bras sous le mien et je lui souris.

« Tu vis où ? » lui demandai-je donc, puisque je m’étais proposé pour la raccompagner.

« J'habite à l'hôtel à l'angle de la 24eme rue et de la 2eme avenue, je ne sais pas si tu vois où c'est » me répondit-elle en levant son doux visage vers moi.

« Ouais, je vois très bien, je passe souvent devant ! On y va ? »

Nous nous mîmes ensuite en route tranquillement, marchant côtes à côtes dans la rue déserte. Le bruit de ses chaussures résonnait sur les dalles du trottoir, accompagnant notre marche tranquille. De temps en temps, une voiture nous illuminait de ses phares mais elle disparaissait rapidement et nous replongions dans l’atmosphère feutrée des ruelles de Miami. A un moment, au lieu de continuer tout droit, je m’engageai dans une ruelle en expliquant à la jeune femme qu’il s’agissait d’un raccourci. Nous marchâmes encore un peu, en silence.

« J’aime bien cette ambiance, on se croirait dans un vieux film de gangsters » lui murmurai-je, tandis que nous passions sous un lampadaire.

Nos ombres furent projetées devant nous, immenses et noires comme les bouches de l’Enfer. Je les suivis des yeux… et c’est ainsi que je repérai une troisième ombre, derrière nous. Vif malgré ma carrure, je tirai la belle allemande sur le côté et la plaquai contre le mur, tandis qu’un bras s’abattait à l’endroit précis où je m’étais trouvé un peu plus tôt. Dans la main du type qui me jeta un regard de fou furieux : une barre de fer.

« Ton fric » dit-il d’une voix tremblante.

Sans doute un drogué, ce qui me fit sourire. Carnassier, je me redressai et craquai mes poings l’un contre l’autre, puis ma nuque.

« Toi mon gars, t’es pas tombé sur les bonnes victimes, ce soir » lui dis-je d’une voix forte, qui se répercuta dans la ruelle.

Le type se lança sur moi avec sa barre à la main, et il essaya de me frapper. Je l’esquivai plutôt facilement, ses gestes étaient lourds, lents… il manquait de réflexes et pour cause : il était complètement défoncé. Je méprisais les drogués au moins autant que les tatoués. Cela m’énerva, il ne m’offrait même pas une distraction intéressante. Ce que j’avais négligé, cependant… c’est qu’un type en manque est prêt à n’importe quoi pour avoir son crack. Il se jeta en direction de Scarlett, brandissant toujours son arme. Je n’eus que le temps d’étouffer un juron entre mes dents et de me jeter entre eux pour lui éviter de se prendre un coup. Résultat : ce fut pour ma gueule. Au sens propre comme au figuré. La barre vint s’écraser contre mon arcade sourcilière et je sentis une vive douleur se répercuter dans mon crâne.

« Donne-moi c’que t’as putain » insista-t-il de sa voix mal assurée.

« Bordel d’enculé » sifflai-je, en rage.

Je me redressai, du sang plein le visage et fonçai sur lui comme si j’avais été sur un terrain de foot US. Je le plaquai de tout mon poids contre le sol et lui arrachai la barre des mains. Je l’envoyai valser au loin et coinçai les bras du type sous mes genoux.

« Dis bonne nuit, connard » sifflai-je, avant de lui asséner une droite puissante dans la mâchoire.

Il n’y résista pas et tomba dans les vapes. Je me redressai, et passai une main sur mon arcade, qui saignait. Heureusement, il ne m’avait pas frappé au top de sa forme, sans quoi j’aurais probablement du faire un petit tour par l’hôpital pour recoudre tout ça. Je me tournai vers Scarlett et m’approchai d’elle, qui devait être tétanisée.

« Scarlett, est-ce que ça va ? » lui dis-je en croisant son regard.

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J'avais répondu à Trevor que ce n'était qu'une excuse pour lui donner mon numéro sans qu'il pense que c'était gagné avec moi. Il sourit en me regardant et me demanda si ça l'était. J'eu alors un sourire en coin et haussais légèrement les épaules tout en le regardant. Je ne comptais pas le laisser gagner trop facilement, je voulais d'abord voir comment il était vraiment et le fréquenter un peu plus avant de me laisser aller. Il me parla ensuite d'une amie à lui qui pourrait me donner des cours d'auto-défense et il proposait même de me servir de cobaye. Je lui répondis alors que cela m'intéressais, mais je lui disais aussi que cela pourrait être dangereux si il me servait de cobaye.

Bien-sûr cela le fit rire, il ne devait pas voir comment un petit gabarit comme moi pouvait être dangereux. D'ailleurs, il me demanda si ce serait dangereux pour moi ou pour lui. Je fis alors semblant de réfléchir avant de sourire légèrement.

« Pour nous deux. Je suis vraiment maladroite quand je fais du sport... Je serai capable de me blesser et de te blesser accidentellement » Dis-je gênée.

C'était un peu gênant d'avouer ma maladresse lorsque je pratiquais du sport, mais bon. Le moment intéressant arriva un peu après. Trevor me demanda si j'étais célibataire, je répondis que oui avant de lui retourner la question. J'appris qu'il l'était aussi. Il me parla d'ailleurs d'un probable rendez-vous et me demanda quel type de film j'aimais. Je répondis que je préférais les films d'action ou historique. Il me répondit que lui aussi aimait les films d'action, ce qui était plutôt normal pour un homme, mais bon. Ce qu'il dit par la suite me fit rire légèrement.

« Oh vraiment ? Eh bien si tu proposes si gentiment qu'on aille voir, je ne dis pas non. » Dis-je en plaisantant.

J'eus un léger rire par la suite. Je lui annonçais ensuite que je m'occuperais de payer le pop-corn. Je lui disais ainsi de manière détournée que j'acceptais son invitation à aller au cinéma tous les deux un de ces jours. Apparemment il le comprit et répondit qu'il avait de la chance que j'accepte. J'haussais alors légèrement les épaules comme si le fait que j'accepte n'avait rien d'extraordinaire.

« Je n'ai aucune raison de refuser une invitation au cinéma, surtout si c'est un garçon qui m'invite »

Trevor proposa ensuite de me raccompagner ou de boire un autre verre. Je regardais l'heure, il commençait à se faire tard et on avait cours demain, il était sûrement plus sage de rentrer. Je souris alors un peu et joua un peu avec mon verre avant de lui répondre, ayant noté sa dernière phrase, je pouvais le taquiner un peu là-dessus.

« Il y a des hommes qui savent faire deux choses en même temps ? Je ne pensais pas que ça existait ! » Dis-je avant de rire légèrement. « Mais je veux bien que tu me raccompagnes, je me sentirais plus en sécurité » Ajoutais-je.

Je me levais alors en souriant et prit ma veste. Je la mis et marchait vers la sortie. Je l'attendais dehors. Quand il fut à côté de moi, je pris son bras et me mit à marcher calmement en direction de l'hôtel.

« J'habite à l'hôtel à l'angle de la 24eme rue et de la 2eme avenue, je ne sais pas si tu vois où c'est »

Je levais le regard vers lui en attendant sa réponse.

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« Oui, j'en suis consciente, mais il fallait bien que je trouve une excuse pour te donner mon numéro sans que tu penses que c'était gagné » me dit-elle en souriant, quand je lui fis comprendre que je n’allais pas me servir de son numéro pour lui proposer des cours de boxe, mais bien un rencart.

Sa réponse me fit sourire.

« Et ça l’est ? » lui demandai-je d’un air confiant, comme à mon habitude.

Cette question était un peu cash, mais les râteaux ne me faisaient pas peur. Surtout que même si elle me disait ‘non’ maintenant, rien ne l’empêcherait de changer d’avis plus tard. Tout n’est jamais joué… à moins que la nana te mette un coup de pied dans les couilles, dans ce cas là : mieux vaut renoncer ! Je parlai ensuite à Scarlett de mon ‘pote’ Moana. Cette fille, c’était une grosse lesbienne, mais comme elle était baptisée elle avait le droit au bénéfice du doute, surtout que j’avoue que quand elle et moi on se retrouvait à mater ensemble, force m’était de constater que c’était un mec de ce point de vue-là. Délicatesse de nana ? Mon cul ! Bref, la jolie serveuse me remercia en souriant.

« Mais tu ne devrais pas te proposer comme cobaye, ça pourrait être dangereux » ajouta-t-elle, ce qui me fit rire.

« Pour toi ou pour moi ?! » ne pus-je m’empêcher de m’exclamer, imaginant mal une nénétte de sa taille faire le poids face à moi.

Bref, nous en arrivâmes à parler de notre vie sentimentale. Je déclarai à la blondinette que j’étais célibataire. Bah oui, c’était vrai. Depuis moins d’une semaine, ou presque, mais dans la mesure où je n’avais jamais aimé aucune de mes précédentes copines après Marissa, cela ne comptait pas vraiment. N’est-ce pas ? Une semaine ! Pas assez pour s’attacher, et sûrement pas à une greluche à la voix nasillarde, qui terminait toutes ses phrases par « han » et ne savait pas sucer par-dessus le marché.

« Au risque de te surprendre, je ne suis pas une fan de films à l'eau de rose. Je préfère les films d'actions ou les films historiques » me répondit-elle lorsque je lui demandai ce qu’elle aimait dans le domaine.

« Bien, parfait. J’aime aussi les films d’action ! Mais bon, pour tes beaux yeux j’aurais pu aller voir Barbie aux pays des noisettes, s’il le fallait » enchainai-je, en lui glissant une flagornerie honteuse au passage.

« Je me chargerais de payer le pop-corn ».

« C’est donc que tu acceptes mon invitation ! J’ai de la chance » lui dis-je en souriant.

Je jetai un coup d’œil à ma montre, rapidement. Il était déjà tard. Non pas que cela me dérangeait, mais je ne savais pas ce qu’elle avait prévu de faire le lendemain.

« Tu veux encore un verre ? » lui proposai-je donc, en désignant le bar du menton. « Ou tu préfères que je te raccompagne ? Comme je suis omnipotent, je peux marcher et te parler en même temps. Si ça c’est pas exceptionnel ! »

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Je venais d'apprendre que Trevor avait été dans l'armée, je lui avais donc demandé si c'était parce qu'il y avait un service obligatoire ou si il y était allé de son plein grès. Il me répondit que ce n'était ni l'un ni l'autre. Alors on l'y avait envoyé de force ? C'est ce qu'il me confirma en m'expliquant pourquoi ses parents adoptifs l'avaient envoyé à l'armé. Je restais bloquée sur le "adoptif" alors lui aussi était orphelin ? Ou en tout cas lui aussi n'avait pas ses parents biologiques. Une autre question pointa dans mon esprit, pourquoi est-ce que c'était lui que l'on avait accusé pour l'incendie ? Je n'osais pas poser la question et me contentais donc d'hocher la tête. Je le croyais quand il disait avoir été accusé à tort.

Changeant ensuite de sujet, il me demanda si j'étais célibataire. Cela me fit sourire, je lui répondis que oui, et j'ajoutais qu'il devait également l'être, puisqu'il m'avait invitée à boire un coup. Il me confirma qu'il était célibataire, il me dit même que le fait que l'on soit tous les deux célibataires ne devait pas se passer comme ça. Il était déterminé, c'était un bon point pour lui. Quand il me fit un clin d’œil à la fin de sa phrase, je lui souris et prit ma bière, en même temps qu'il prit la sienne. Je bu une gorgée alors que lui la terminait. Je souris de nouveau un peu puis je pris une serviette et un stylo. J'écrivais mon numéro sur la serviette avant de lui tendre en donnant comme excuse le fait qu'il pourrait me donner des cours e boxe comme ça. Il prit alors la serviette et la mit dans la poche de son jean avant de me répondre que si il m'appelait ce serait pour m'inviter au cinéma et non pour me donner des cours.

« Oui, j'en suis consciente, mais il fallait bien que je trouve une excuse pour te donner mon numéro sans que tu penses que c'était gagné » dis-je en souriant avant de siroter ma bière.

Il me proposa ensuite de me présenter à une amie à lui qui pourrait me donner des cours d'auto défense, il proposait même de servir de cobaye. C'était intéressant, il faudrait que j'essaye, ça pouvait toujours être utile. J'hochais alors la tête, lui faisant un sourire reconnaissant.

« C'est gentil de me le proposer. Je voudrais bien essayer et que me présentes cette personne. » Dis-je en souriant avant d'enchainer [color=#339933]« Mais tu ne devrais pas te proposer comme cobaye, ça pourrait être dangereux » Dis-je en souriant gênée.

Je savais parfaitement que quand je faisais du sport, ou que j'essayais d'en faire, j'étais plutôt maladroite et je me blessais souvent, même dans les sports les plus inoffensifs. Ensuite, un blanc s'installa entre nous, je terminais ma bière puis le regardais. Il s'était rapproché un peu de moi et me regardais. Il me demanda alors quel genre de film j'aimais ou si je préférais aller au restaurant précisant ensuite qu'il aimerait me revoir. Il semblait sérieux quand il disait ça.

Je réfléchis un instant, je ne savais pas vraiment si je me sentais prête à me laisser draguer et finir par peut-être être en couple. Il était vrai que depuis le début de notre rendez-vous, je n'avais pas pensé à mon frère ou à la mort de mes parents qui revenait me hanter depuis que j'avais quitté l'Allemagne. Je n'avais pas non plus ressentit tout ce malaise que je ressentais d'ordinaire et que je dissimulais par des sourires en général. Peut-être que ceci était un signe qu'il fallait que je tente d'oublier tous ceci en essayant de donner une chance à un homme... Après quelques instants de réflexion, je décidais que j'allais lui laisser une chance, peut-être me ferait-il vraiment craquer.

« Au risque de te surprendre, je ne suis pas une fan de film à l'eau de rose. Je préfère les films d'actions ou les films historiques. »

Je croisais ensuite mes bras sur la table, me redressant un peu. Si il devait m'inviter quelque part, je préférais que ce soit au cinéma, c'était moins cher qu'un restaurant. Je n'aimais pas que quelqu'un dépense beaucoup d'argent pour moi, c'était pour ceci que je lui avais répondu pour le cinéma et que j'avais préféré ignorer sa proposition du restaurant.

« Je me chargerais de payer le pop-corn »

Ceci était bien évidemment une autorisation à c e qu'il m'invite au cinéma un jour, comme ça, il savait que je ne refuserais pas, ou que si je devais refuser, ce n'était pas parce que je ne voulais pas le voir, bien au contraire.

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« Tu as fait l'armée ? Il y a un service militaire obligatoire aux États-Unis ? Ou tu l'as choisi ? » me demanda la jolie blonde, surprise.

« Ni l’un, ni l’autre ! Quand j’étais au collège, il y a eu un incendie et on m’a accusé à tort. J’ai passé 6 mois en maison de correction et quand je suis revenu, mes parents adoptifs avaient déjà réservé mon service de deux ans chez les marines » expliquai-je donc, pas du tout gêné de mon passé puisque, comme je l’avais dit à Scarlett, ce n’était pas moi qui avais mis le feu.

C’était sans doute pour cela que ma cousine adoptive, Willow, et moi n’avions plus trop de contacts. Quand elle m’avait laissé accuser – alors qu’elle et notre meilleur ami d’enfance étaient les responsables – nos relations s’étaient dégradées. Du moins, quand je l’avais appris, ici à Wynwood. Si j’avais été au courant avant, je ne me serais sans doute pas inscrit dans cette école. Et maintenant, malgré le retour de Willow à Détroit, j’y étais toujours. Comme quoi, la vie nous réserve parfois des surprises. Nous changeâmes ensuite de sujet, pour parler de ce que nous faisions dans la vie. La jeune femme me promit ensuite en riant de se mettre au sport si elle perdait son travail, ce qui me fit sourire. Je disais ça pour son bien, mais je ne relevai pas. De toute façon, j’avais plus intéressant à lui dire. Ou plutôt, à lui demander… est-ce qu’elle était célibataire ?

« Oui, je suis célibataire. Je présume que toi aussi, même si ça me surprend » me répondit-elle, ce qui me remplit de satisfaction.

Elle serait ma prochaine copine, elle avait l’air d’en valoir la peine. En plus, elle était magnifique et sa voix n’était pas aussi désagréable que celle de la dernière en date. Au contraire, même.

« Moi aussi, oui… comme quoi, tout arrive ! Toi et moi, célibataires, ça ne devrait pas se passer comme ça ».

Je lui fis un clin d’œil et terminai la bière posée devant moi. J’avais un sale réflexe, à cause des Rho Kappa, qui était de boire beaucoup trop vite. L’habitude des à-fonds, je n’arrivais plus à siroter une boisson. La jeune femme prit alors une serviette sur la table et sortit un stylo de son sac. Je compris qu’elle me donnait son numéro lorsque je la vis enchainer les numéros sur le papier. Elle me le tendit et rangea son stylo, en me souriant.

« Tu voulais que je fasse du sport ? Si un jour tu as un peu de temps, je voudrais bien que tu m'apprennes la boxe, je pourrais en avoir besoin un jour, on sait jamais » me dit-elle.

Je pris la serviette et la rangeai dans la poche de mon jeans, avant de poser les yeux sur elle.

« Tu es bien consciente que si j’utilise ton numéro, cela ne sera pas pour te proposer un cours de boxe mais pour t’inviter au cinéma ? » lui demandai-je.

Puis, je songeai que si elle voulait se défendre, il y avait mieux que la boxe pour cela.

« Et en ce qui concerne l’auto-défense… j’ai une pote qui en fait, une fille. Je pense que ça te serait plus utile que la boxe, qui est un sport très réglementé, en fait. On ne peut pas faire n’importe quoi, ce n’est pas tellement pour se défendre. Enfin, bref, on s’en fout. Tout ça pour dire : si tu veux, je te présenterai la fille en question, elle pourra t’apprendre à te défendre bien mieux que moi… et je te servirai de cobaye pour les attaques ».

Je me rapprochai de nouveau d’elle, reprenant ma position précédente : coudes sur la table, un peu penché en avant.

« Tu aimes quel genre de film ? Ou tu préfères… un restaurant ? J’aimerais vraiment te revoir, Scarlett » lui demandai-je ensuite en souriant.

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Trevor me fit la liste des sports qu'il pratiquait et le dernier ne me disait rien. Comme il me demanda si je connaissai, je lui répondis sincèrement que non. Il m'expliqua alors que c'était un peu comme le paintball sauf qu'il fallait ramener le drapeau de l'équipe adverse. Il me dit aussi que ça n'avait rien à voir avec le fait de jouer à la guerre et qu'il était bien placé pour parler étant donné qu'il avait été dans l'armé. Il avait été dans l'armé ? Je n'en croyais pas mes oreilles, peut-être que je traduisais mal ce qu'il me disait, c'était fort possible, mais en même temps, il avait la carrure pour être militaire.

« Ce jeu à l'air amusant. Mais me connaissant, je me blesserais après deux minutes » Dis-je avant de rire un peu avant de reprendre « Tu as fait l'armée ? Il y a un service militaire obligatoire aux États-Unis ? Ou tu l'as choisi ? »

Je le regardais en souriant. On passa ensuite à un sujet un peu plus sérieux puisque l'on aborda le travail et les études. Je dis alors pour répondre à sa question, que oui, je travaillais pour payer mes études et la chambre d'hôtel où je vivais. Je lui dis ensuite que j'avais 17 ans, mais que l'on me disait souvent que je ne faisais pas mon âge. Je lui retournais ensuite la question et j'appris que lui avait 19 ans. Il n'était donc pas beaucoup plus vieux que moi, comme je le pensais quand je l'avais vu entrer dans le bar.

Trevor me demanda ensuite si je faisais du sport et il en profita en même temps pour me complimenter sur ma silhouette assez fine. Je répondis alors sincèrement que non, à part pour me changer les idées avant un contrôle, je vis bien qu'il tiqua au mot "contrôle". Je le comprenais, la plupart des gens n'aimaient pas ça. Moi ça ne me dérangeais pas étant donné que j'arrivais toujours à avoir de bonnes notes. Il me fit ensuite la morale sur le fait de pratiquer une activité physique régulière.

« D'accord coach, je me mettrais au sport si je perds mon travail. » Dis-je en souriant.

Je lui souris avant de boire une gorgée de bière et lui demander si il venait souvent au bar où je travaille, ceci pour savoir si il m'avait déjà repérée ou si c'était simplement le fruit du hasard que l'on se retrouve ici à discuter tous les deux autour d'une bière. Il me répondit que c'était la première fois qu'il venait, mais que c'était son meilleur ami qui lui avait conseillé et qu'il ne regrettait pas, en profitant en même temps pour faire un nouveau compliment. Je lui souris alors et n'eut le temps de ne rien dire qu'il me demandait déjà si j'étais célibataire, m'expliquant ensuite les raisons de sa question.

Il avait visé juste, depuis que j'étais en Amérique, je n'étais sorti avec personne, même pas avec un homme pour prendre un verre comme ce soir. J'avais déjà eu plusieurs petits-copains en Allemagne et je savais que lorsque je sortais avec quelqu'un, il m'arrivait d'être jalouse, je concevais parfaitement qu'un amour sans jalousie est un amour imparfait, mais je n'aimais pas être jalouse, je tentais donc d'être le moins possible en couple, même si j'étais amoureuse, comme ça je ne pouvais pas me permettre d'être jalouse. Enfin, je finis par lui répondre, évitant de songer à tout ceci.

« Oui, je suis célibataire. Je présume que toi aussi, même si ça me surprend » Dis-je avec un petit sourire amusé.

Je pris ma bière et bu une nouvelle gorgée. Je m'étais dit que je ne repartirais pas avec lui ce soir et qu'il n'y aurait rien de plus entre nous, car je ne le connaissais pas. Mais cela ne m'empêchait pas de le trouver mignon et de trouver cela étrange qu'il n'est pas de copine. Même si cela signifiait certainement qu'il préférait avoir des relations d'une fois et ne pas se poser. Je devais donc rester prudente quant à l'évolution de notre relation, même si à mon avis, on ne se reverrait comme ce soir seuls tous les deux dans un bar, par contre on pouvait devenir ami, je n'avais rien contre.

Je pris d'ailleurs une serviette sur la table et prit un crayon avant d'écrire mon numéro et de la faire glisser vers lui. Je rangeais ensuite mon stylo et le regardais.

« Tu voulais que je fasse du sport ? Si un jour tu as un peu de temps, je voudrais bien que tu m'apprennes la boxe, je pourrais en avoir besoin un jour, on sait jamais » Dis-je en souriant.

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Comme je m’en doutais, Scarlett ne savait pas ce qu’était le speedball. Généralement, ça ne parlait pas tellement aux gens et les rares qui pensaient savoir ce que c’était pensaient en réalité qu’il s’agissait d’un jeu de raquette. Alors que non, rien à voir. J’entrepris donc de lui expliquer de quoi il s’agissait, en essayant de rester clair pour ne pas que son cerveau décroche. Normal, c’était un peu comme quand une fille me parlait de ses trucs genre mode, maquillage et tout ça. Au bout de deux mots, je me déconnectais de la réalité, je faisais semblant d’écouter en souriant, je hochais la tête de temps en temps en l’imaginant à poil, et basta.

« Le speedball, c’est le paintball mais sportif, qui se pratique en compétition. Le plus souvent, on fait des captures de drapeaux, autour d’obstacles et le but est de ramener le drapeau dans son camp, sans se faire toucher par les billes de peinture des adversaires. C’est plutôt un truc de mecs, les filles pensent qu’on joue à la guerre. Mais en fait, ça n’a rien à voir du tout. Pour avoir fait l’armée pendant deux ans, je peux te l’assurer » lui expliquai-je, glissant au passage que j’étais un ancien marine.

Nous changeâmes ensuite de sujet pour parler du boulot / des études que nous faisions, et je lui demandai si elle travaillait pour payer ses études, vu qu’elle me paraissait fort jeune. La serveuse nous apporta à boire juste avant que Scarlett ne me réponde.

« En effet, je travaille pour payer mes études et pour payer la chambre d'hôtel où je vis pour le moment » m’expliqua-t-elle.

Je hochai la tête, dans l’attente de connaître son âge. Pour être tout à fait honnête, j’espérais qu’elle avait plus de 16 ans, auquel cas je lui offrais à boire pour rien. Je ne me voyais pas sortir avec des filles aussi jeunes… même si le futur me contredirait bientôt, mais soit.

« J'ai 17 ans, on me dit souvent que je ne fais pas mon âge, mais je ne sais pas si je dois bien le prendre. Et toi, tu as quel âge ? »

« J’ai 19 ans ! » répondis-je avec un grand sourire.

Je lui demandai ensuite si elle faisait du sport, en profitant pour glisser au passage que je la trouvais toute mince – ce qui était bien entendu un compliment, les grosses ça n’avait jamais été mon truc –.

« C'est gentil merci, mais non, je ne fais pas de sport, enfin un peu de course de temps en temps pour me vider l'esprit avant un contrôle, mais c'est tout, je ne suis pas vraiment sportive. Puis, mon travail est largement suffisant comme sport je pense » me répondit-elle.

Je faillis tiquer au mot ‘contrôle’, mais je me dis que c’était peut-être une grande stressée. Je bus une gorgée de ma bière, observant le doigt qu’elle faisait glisser sur le bord de son verre, l’air de rien. En reposant mon verre, je relevai les yeux vers elle.

« C’est pas mal, ouais… mais le jour où tu arrêteras ton travail, je te conseille quand même une activité physique quelconque, c’est important pour rester en bonne santé ».

Je lui souris, j’avais des airs de Coach sportif quand je m’y mettais… mais que voulez-vous, j’aimais les filles sportives et j’étais réellement convaincu de ce que je disais.

« Tu viens souvent dans le bar où je travaille ? Je ne t'avais jamais vu ».

« Non, c’était la première fois. Mon meilleur ami, tu sais, l’allemand ? Il m’avait dit que c’était un endroit sympa… je ne regrette pas de l’avoir écouté, on y rencontre des personnes agréables ! » répondis-je en lui faisant un clin d’œil.

Je réfléchis un instant, en prenant une gorgée de ma bière.

« Est-ce que je peux conclure que tu es célibataire ? » lui demandai-je en posant mon verre, « Puisque tu as accepté de venir boire un verre avec moi, je suppose que c’est le cas… ? »

Je lui souris et posai mes avant-bras sur la table, pour me pencher un peu vers elle.

« Parce que je vous trouve charmante, ma chère… et je serais très déçu d’apprendre qu’un autre a la chance de vous appartenir » enchainai-je, en la vouvoyant pour faire plus sérieux.

Quant au vous appartenir, il était évident que c’était uniquement une façon de parler. Je n’appartiendrais plus jamais à personne d’autre qu’à moi-même… mais cela, il était inutile qu’elle le sache.

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Quand Trevor me demanda d'où je venais, je répondais sincèrement, même si je savais que certaines personne n'aimaient pas les Allemands à cause de notre histoire, mais je n'avais pas honte, ce n'était pas moi qui avait fait des abominations, donc je n'avais pas de raison d'avoir honte. Enfin, apparemment Trevor ne faisait pas partit de ceux qui n'aimaient pas les Allemands car je le vit sourire quand je lui dis ma nationalité. Il me dit par la suite que son meilleur ami était aussi Allemand. Ça signifiait qu'il y avait un autre Allemand à Wynwood ? Cette nouvelle me fit sourire, j'étais contente de pouvoir peut-être rencontrer un de mes compatriote si loin de l'Europe. Il me précisa aussi qu'il espérait que je n'avais pas un prénom aussi barbare que celui e son ami, ce qui me fit rire.

« Nos noms de familles n'ont rien de barbare, ils sont même très simples » Dis-je en plaisantant, sachant qu'ils étaient difficiles à prononcer pour des étrangers.

Il dit ensuite qu'il aimerait bien visiter le pays pour les bières. Une fois encore j'eus un léger rire. Je devais avouer que nos bières étaient très bonnes, mais le fait que les gens viennent juste pour ça me faisait toujours rire. Je ne répondis cependant rien, me contentant de sourire amusée.

Une fois installée dans le bar, je commandais une bière, rapidement imitée par Trevor et en attendant que le serveur nous les amènes, je lui demandais ce qu'il faisait dans la vie, si il était encore étudiant ou si il travaillait déjà. Il me répondit alors qu'il était étudiant en sport puis énuméra les sports qu'il faisait. Je les connaissais tous sauf le dernier, il eut l'air de s'en rendre compte parce qu'il me demanda si je savais ce que c'était. Je secouai alors négativement la tête.

« Non, qu'est-ce que c'est ? »

Il me retourna ensuite la question en me demandant si j'étais serveuse pour payer mes études. Question vite suivit par le fait qu'il demande mon âge. Le serveur arriva au moment où j'allais répondre, déposant nos commandes devant nous. Je le remerciai en souriant et laissais Trevor payer, après tout, il avait dit qu'il m'invitait, il laissa même un pourboire, c'était plutôt gentil de sa part. Quand le serveur fut repartit, avec le pourboire qu'avait laissé Trevor, je répondis aux questions.

« En effet, je travaille pour payer mes études et pour payer la chambre d'hôtel où je vis pour le moment. » Je bus une gorgée de bière avant d'enchainer. « J'ai 17 ans, on me dit souvent que je ne fais pas mon âge, mais je ne sais pas si je dois bien le prendre. Et toi, tu as quel âge ? »

Je portais ensuite de nouveau ma bière à mes lèvres buvant une nouvelle gorgée avant qu'il me demande si je faisais du sport, précisant que j'étais toute mince. Donc soit sa question était sincère soit cela faisait partit de sa technique de drague. Enfin, dans les deux cas j'allais répondre, ce n'était pas pour autant que j'étais prête à repartir avec lui ce soir, je ne le connaissais pas encore après tout.

« C'est gentil merci, mais non, je ne fais pas de sport, enfin un peu de course de temps en temps pour me vider l'esprit avant un contrôle, mais c'est tout, je ne suis pas vraiment sportive. Puis, mon travail est largement suffisant comme sport je pense » Dis-je en souriant.

Je lui souris une nouvelle fois et passais mon doigt sur le haut de mon verre, en faisant le tour plusieurs fois tout en le regardant. Je finis par détourner le regard sans m'arrêter. Je devais avouer qu'avoir un rendez-vous avec un mec était quelque chose qui ne m'était pas arrivé depuis que j'étais aux États-Unis et ça me stressait un peu. Je regardais la pièce autour de nous, avant de poser de nouveau mon regard sur lui.

« Tu viens souvent dans le bar où je travaille ? Je ne t'avais jamais vu » Dis-je en souriant.

Bien-sûr, je cherchais à savoir si il m'avait repérée depuis longtemps où si c'était un hasard qu'il soit venu alors que j'étais en service et si c'était également un hasard si c'était à moi qu'il avait proposé de boire un verre.

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« Oui, je ne suis pas Américaine. Je viens d'Allemagne et ça fait peu de temps que je suis là, c'est pour ça que j'ai toujours mon accent » me répondit-elle lorsque je lui demandai d’où elle venait.

Je n’aimais pas les étrangers… avec une exception faite pour les européens, que je ne considérais pas à proprement parler comme tels, puisqu’ils étaient aussi blancs que vous et moi. Des gens très bien. Et dans la mesure où mon meilleur ami était allemand, je ne pus que sourire lorsque Scarlett me fit cette révélation.

« Vraiment ? Mon meilleur ami est allemand, j’espère pour toi que tu as pas un nom de famille aussi barbare que le sien » répondis-je en plaisantant – oui parce que j’avais appris à prononcer Kürschner plus ou moins correctement, pour lui faire plaisir –. « J’aimerais bien visiter ce pays, il paraît que vous êtes très productifs en matière de bières ? »

Tout comme les… qu’est-ce qu’il m’avait dit, encore ? Ah, oui : les belges. Merci Emer’ pour l’info, même si voyager n’était pas mon trip, aller dans un bar à bières avait quelque chose d’intéressant. Surtout si c’était en compagnie de mon meilleur ami. Mais pour l’heure, je prenais une bière avec une magnifique jeune femme, si bien que je chassai Em’ de mes pensées pour me concentrer sur Scarlett et ce qu’elle me racontait. Il y avait certaines filles avec qui ce n’était pas nécessaire… limite il suffisait de leur mettre la main aux fesses en leur disant qu’elles étaient bonnes, mais j’avais l’impression que cette demoiselle n’était pas de cette trempe-là. Bref, nous nous installâmes dans un bar et elle commanda une bière, tout comme moi.

« Sinon, tu fais quoi dans la vie ? Tu travailles ou tu fais toujours des études ? » me demanda-t-elle alors, sans doute pour faire la conversation.

« Je suis étudiant, en sport. Je fais du foot, de la boxe et du speedball. Tu sais ce que c’est ? » lui répondis-je, installé face à elle, tout sourire.

Même si je n’aimais pas cette étape, il fallait bien en passer par là avant toute chose : faire connaissance.

« Et toi, tu es serveuse… c’est pour payer tes études ? » lui dis-je, supposant cela vu qu’elle avait l’air jeune. « Tu as l’air toute jeune. Quel âge tu as ? »

Si elle me répondait 15 ans, je pouvais direct dégager l’idée de la mettre dans mon lit. Mieux valait poser la question tout de suite, n’est-ce pas ?

« Et voici vos consommations » nous interrompit le serveur en posant 2 bières entre Scarlett et moi.

« Merci » répondis-je vaguement, sans cesser d’observer la jolie brune.

Je payai les bières et attendis que le type reparte – avec un pourboire, parce qu’elle était serveuse elle aussi et donc je me ferais bien voir de lui en laisser un – pour reprendre la conversation.

« Et toi, tu fais du sport aussi, non ? Tu es toute mince, tu dois bien t’entretenir pour arriver à un résultat pareil » la complimentai-je plus ou moins discrètement, en essayant de ne pas employer de termes trop vulgaires pour elle.

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Alors que j'avais presque fini mon service, un jeune homme plutôt mignon entra dans le bar. Je le regardai s'installer puis je finis de m'occuper du client avec lequel j'étais. J'allais ensuite le voir en lui demandant ce qu'il désirait. La première chose qu'il me dit était pour me draguer. Génial, ça commençait bien. Je ne perdais cependant pas mon sourire et quand il me dit qu'il voulait une pression, j'hochais la tête et partit au bar pour passer la commande à mon collègue. Le temps qu'il s'en charge, j'apportais la commande à un autre de mes clients. Une fois le client servit, j'allais chercher sa pression et lui apportait en lui disait que j'espérais que ça lui irait.

J'étais ensuite repartit travaillée et quelques dizaines de minutes plus tard, je saluais mes collègues étant donné que mon service venait de se terminer. J'étais repartie dans les vestiaires et je mettais changée. J'étais ensuite sortie du bâtiment, prête à repartir pour l'hôtel où je logeais. Mais je n'avais pas prévu que le gars mignon que j'avais vu tout à l'heure dans le bar, serait devant le bar, à m'attendre ? Apparemment oui puisqu'il me demanda si je me souvenais de lui. J'hochais la tête, comment l'oublier alors qu'il était le premier à essayer de me draguer pendant mon service ? Il me demanda ensuite si j'acceptais de prendre un verre avec lui. J'y réfléchi un instant. Je n'y voyais pas d'inconvénient, on serait dans un lieu public et il m'invitait, je n'avais donc aucune raison de refuser. J'acceptais donc son offre et le fait que j'accepte du premier coup sembla le surprendre. Soit il n'avait pas de chance avec les filles et d'habitudes elles refusaient soit il n'avait pas confiance en lui. Sa surprise m'amusa et je ne pus m'empêcher de sourie amusée.

Je me présentais ensuite et il ne tarda pas à le faire également. Il me dit qu'il s'appelait Trevor, mais que ses amis l'appelaient Trey. Comme on venait de se rencontrer, je décidais de l'appeler par son prénom. Il me proposa ensuite d'aller ailleurs, me disant que je ne voulais peut-être pas subir le regarde mes collègues. Il n'avait pas tout fait tort, j'hochais la tête.

« Je veux bien oui, je ne voudrais pas qu'ils se fassent des idées. »

On se mit alors à marcher à la recherche d'un autre bar où l'on pourrait boire un coup. Heureusement, Miami était une grande ville pleine d'animation et en trouver donc un autre bar ne fut pas compliqué. Alors que l'on se dirigeait vers cet autre bar, il me dit qu'il aimait bien mon prénom. Étais-ce pour me draguer ou simplement la vérité ? Je n'en avais aucune idée, mais je le remerciais quand même. Il me demanda ensuite si j'étais étrangère, car j'avais un accent. Il était vrai qu'on m'avait souvent dit que j'étais un peu dut dans la prononciation des mots, sûrement par habitude puisque ma langue était un peu plus dure au niveau des prononciations. Mais je faisais de mon mieux pour perdre cet accent.

« Oui, je ne suis pas Américaine. Je viens d'Allemagne et ça fait peu de temps que je suis là, c'est pour ça que j'ai toujours mon accent »

On entrait ensuite dans le bar et on allait s'installer ensemble à une table. Je commandais ensuite une bière, comme Trevor. Oui, j'étais une Khi Omikron, mais ça ne m'empêchait pas d'être une femme comme les autres, ce n'était pas parce que j'étais intelligente que je n'avais pas le droit d'aimer boire et fumer de temps en temps. Il n'y avait qu'une chose sur laquelle j'étais plus "coincée" sur le sexe, enfin c'est ce que pouvait penser les mecs comme je n'étais pas de ces filles qui couchaient avec le premier venu. C'était même plutôt amusant de les envoyer bouler. Mais sinon, en parler ne me dérangeait pas.

Avant que nos bières arrivent, je regardais celui qui m'avait invitée ici et je décidais de lacer la conversation.

« Sinon, tu fais quoi dans la vie ? Tu travailles ou tu fais toujours des études ? »

Étant donné que je ne connaissais pas son âge, je ne pouvais pas vraiment savoir s'il était loin du temps où il faisait des études ou non. Mais il ne me semblait pas vieux, j'étais donc plus tentée de dire qu'il était étudiant et peut-être travaillait-il à côté, comme moi.

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Ce soir, on avait chassé du Puceau, chez les Rho Kappa. Manque de pot, cette petite tête à claques de Matthew faisait à présent partie des Initiés, il avait donc changé de bord pour ce qui était de cette super activité. Mais il ne perdait rien pour attendre, son statut ne lui épargnait pas tout – au contraire –. Rose était sur son petit nuage… et moi, ça me faisait gerber. Ma dernière copine, une musichienne – comme j’aime appeler les filles du Music Club – me manquait presque : terminé, la fille disponible, même en plein milieu de la nuit. Ce statut, celui de « petit ami », avait beau me faire chier pour les obligations de fidélité qu’il amenait avec lui, il en restait néanmoins pratique quand on avait pas le temps / l’envie de draguer. Heureusement, la chasse m’avait ouvert l’appétit. Tard le soir, je quittai donc le Bâtiment des Rho Kappa et me mis en route pour un bar qu’un pote m’avait recommandé pour la présence quasi constante de belles filles parmi les clientes. A peine la porte poussée, je repérai 2 filles canon et 4 potentiellement belles à poil. J’allai m’installer tout seul à une table et remontai les manches de ma chemise à carreaux sur mes avant-bras. J’avais la peau très légèrement dorée par le soleil, mais elle redeviendrait vite pâle avec l’automne qui arrivait. J’étais en train d’observer l’un des deux canons lorsque la serveuse m’apostropha de sa voix douce.

« Bonsoir, vous désirez quelque chose ? »

Je relevai la tête vers elle, presque à regret au début… pour croiser son magnifique regard clair. Il ne me fallut que quelques secondes pour me rendre compte que j’avais perdu mon temps avec les deux autres nanas. Le vrai canon se trouvait debout devant moi et me souriait commercialement, attendant que je daigne lui faire part de ma commande. Elle avait un tout petit visage, comme je les aimais, une bouche assez pulpeuse, un petit nez un peu en trompette et des yeux à faire fondre les banquises. Ou à les geler, j’étais persuadé que voir cette fille hors d’elle devait valoir le détour. Je lui souris et me penchai un peu sur la table, appuyé sur mes avant-bras.

« A part vous, vous voulez dire ? » lui dis-je, en bon dragueur à deux balles que je pouvais être – bien que, des fois ça marchait –, « Une pression ».

Elle me sourit et s’éloigna, ce qui me laissa le temps de constater qu’elle était belle aussi bien de pile que de face. Mamamia ! Quand elle revint un instant plus tard avec ma bière, elle avait toujours le sourire. Normal, elle était serveuse. Est-ce que les gens qui tirent la gueule en permanence peuvent faire ce métier ? Je crois pas, non.

« Tenez. En espérant que ça vous ira » me dit-elle poliment, avec un air qui avait l’air d’en cacher un autre.

Vous savez, celui de la Sainte-Nitouche qui est en réalité une vraie petite cochonne. Oui bon, d’accord… en réalité, un mec se dit ça dès qu’il croise une jolie fille un peu timide. Les ¾ du temps, c’est juste une fille normale. Comme les ¾ des femmes, et particulièrement celles qui jouent les salopes, d’ailleurs. Mais les imaginer sauvages au lit, c’est toujours amusant. Bref. Je bus ma bière en observant de temps en temps la serveuse, histoire de ne pas la louper si jamais elle partait. Je me disais que peut-être, j’attendrais bien la fin de son service pour aller lui proposer d’aller ailleurs avec moi. Oh, je vous vois venir. Pas dans un love hôtel ! Non, je pensais plutôt à : dans un autre bar, boire un verre. Elle avait l’air d’être le genre à se faire courtiser, la belle. Finalement, je la vis dire au revoir à ses collègues, plus tôt que ce que j’avais prévu. Je vidai mon verre d’une traite, sortis un billet de ma poche et le coinçai sous le cendrier, puis filai dehors pour l’attendre. Je contournai le bar et m’appuyai sur le mur, près de la porte de service. Porte qu’elle ne tarda pas à pousser… Je m’armai donc de mon plus beau sourire et avançai vers elle, tranquillement.

« Vous vous souvenez de moi ? » lui dis-je d’une voix avenante. « Qu’est-ce que vous diriez de venir boire un verre en ma compagnie ? »

Je m’attendais à devoir insister, mais même pas ! Elle hocha la tête et me sourit, ce qui me surprit agréablement.

« C'est d'accord. Tu t'appelles comment ? Moi c'est Scarlett » me répondit-elle, passant directement au « tu ».

« Moi c’est Trevor, mais mes amis m’appellent Trey » lui dis-je donc. « On va ailleurs ? Je suppose que tu ne veux pas supporter les regards de tes collègues ? »

Moi, j’en avais rien à faire, mais je voulais qu’elle soit dans les meilleures conditions possibles pour au moins me donner son numéro, et plus si affinité. Bref, nous nous éloignâmes tous les deux, la rue était animée : on trouva rapidement un autre bar où se poser. En chemin, je lui demandai la première chose qui me passait par la tête.

« J’aime bien ton prénom… il sonne américain, mais tu as un accent non ? Tu viens d’où ? »

J’aimais pas les étrangers, c’est vrai… mais celle-ci était bien blanche, aux yeux bien bleus. Alors ma foi !

Invité

Ma journée de cours était désormais terminée. Mais je n'avais pas le temps de me reposer, je devais aller à mon travail. Je passais donc rapidement à la chambre d'hôtel où je logeais le temps de trouver mieux. Une fois là-bas, je déposais mes affaires de cours, je me coiffais comme il fallait pour le bar puis je repartais. J'y allais à pied, après tout si j'avais postulé dans ce bar là en particulier c'était parce qu'il était juste à côté de là où je logeais, ce qui était un grand avantage.

Une fois devant le bar, j'entrais par l'entrée latérale, j'allais au vestiaire où il y avait déjà quelques-unes de mes collègues. Je les saluais avec un grand sourire et je me changeais, enfilant la tenue du bar. J'entrais ensuite dans la salle et j'allais m'occuper des clients. Alors que j'avais presque finit mon service, j'allais m'occuper d'un de mes derniers client du jour, je l'avais vu arriver peu de temps avant, mis je n'arrivais pas à me rappeler si c'était un client régulier ou non. Enfin, ce n'était pas très important. J'allais vers lui en souriant. Il était jeune et devait avoir à peu près mon âge, ou un peu plus, mais pas beaucoup. Je me demandais si il était aussi à Wynwood et j'espérais que non, je n'avais pas envie que quelqu'un de Wynwood me voit là... Enfin, là je ne devais pas y penser, je devais juste le servir.

« Bonsoir, vous désirez quelque chose ? » Demandais-je en souriant.

J'attendis qu'il m'ait passé sa commande pour la noter. Je lui souris ensuite et partait au bar pour passer la commande à mon collègue. J'allais ensuite m'occuper d'autre client le temps qu'il s'occupe de la commande. Quand la commande fut prête, je l'emmenais à mon client, le sourire toujours aux lèvres. Je la posais devant lui.

« Tenez. En espérant que ça vous ira »

Je lui souris avant de repartir. Je terminai de m'occuper des derniers clients puis je prévenais mes collègues que je partais. Je les saluais puis je retournais aux vestiaires où je remettais mes vêtements de civile. Je ressortais ensuite du bâtiment. En passant devant l'entrée principale pour rentrer à l'hôtel, le jeune homme que j'avais servi plus tôt vint à ma rencontre et me proposa d'aller boire un verre ensemble. Il était plutôt mignon et je n'étais pas vraiment pressé. J'hochais donc la tête en souriant, je n'avais rien redire.

« C'est d'accord. Tu t'appelles comment ? Moi c'est Scarlett. »

J'avais un prénom qui faisait très Américain, j'en avais conscience, mais ce n'était pas moi qui l'avais choisi. Il faudrait donc que je lui dise que je ne parlais pas très bien anglais. Je lui dirais plus tard, quand on serait installé autour d'un verre. Puis je ne savais pas où il comptait m'emmener, peut-être là d'où l'on venait tous les deux, le bar où je travaillais, je n'en avais aucune idée.

HRP: