Wake up and let's go ! Oh, wait... Oops ! [Zack]

Une fois sous les draps, la jeune femme sourit – ou du moins essaya – quand Zack lui dit qu’il avait eu peur que cela change quelque chose entre eux. Elle le pinça, ce qui le fit se tortiller en riant.

« Tu sais à quel point j'aime te torturer ! » lança-t-elle.

Le brun sourit, il avait envie de lui dire qu’effectivement, l’avoir dans son lit après l’avoir embrassée était une vraie torture, mais il savait que c’était une mauvaise idée, si bien qu’il préféra ne rien dire. A la place, il lui proposa un bon pour un massage, à utiliser quand bon semblait à la jolie blonde.

« Et bien, si c'est quand bon me semble... Je te ferai signe. Disons que ce soir, ce n'est pas forcément le bon moment, je sais que ce pyjama te ferait trop d'effet ».

Le brun se sentit soulagé… et étrangement déçu. Il s’était peut-être un peu – okay, beaucoup – fait des films, si ça se trouve Elena avait juste peur de se faire violer, voilà tout. Il soupira, songeant : Si ce n’était que le pyjama ! La Khi vint alors doucement coincer sa tête tout contre l’épaule de son ami.

« Je te préviens, la nuit, si mon sommeil est agité, je parle, je mords, je griffe, je frappe. Bref, je fais la Troisième Guerre Mondiale à moi toute seule » lui dit-elle, après avoir retenu un bâillement.

« C’est pas grave, j’aime bien l’Histoire » murmura-t-il, en souriant, tandis qu’elle posait doucement un baiser sur sa joue.

Elle se blottit contre lui, qui passa un bras dans son dos, le posant négligemment sur sa taille. Elle fit autant de son bras, et l’adolescent pria pour que ses jambes restent bien où elles étaient, des fois qu’elles viendraient frôler quelque chose qui n’était pas supposé être dur. Il soupira à nouveau, pas sûr de pouvoir se rendormir. Quant à Elena… Zack entendit rapidement son souffle se calmer et redevenir régulier, lent. Le brun sourit, tranquille. Il pencha un peu la tête pour poser un baiser sur le front de la petite blonde, dégagea tendrement de sa main libre une mèche qui lui tombait dans le visage, puis ferma les yeux à son tour.

« Bonne nuit Lena » murmura-t-il, avant de sombrer à son tour dans un sommeil de plomb, bien mérité.

Au final, la fatigue eut raison des adolescents, qui ne discutèrent pas tant que ça, mais profitèrent simplement de la présence rassurante de l’autre, pour une nuit.

Depuis le lit, la jolie blonde le regarda en souriant, mais comme il faisait très sombre, il ne voyait pas très bien son visage.

« Tu es ignoblement respectueux, tu le sais Zack ? » murmura-t-elle.

Il l’entendit très bien, vu le calme qui régnait dans le bâtiment maintenant qu’ils avaient arrêté de se chamailler. Zack sourit et passa une main dans ses cheveux.

« Je sais oui, ça me perdra ! » approuva-t-il sur le même ton, avant de quitter sa chambre.

Il referma doucement la porte derrière lui et se dirigea, pieds nus, vers les escaliers. A force, il connaissait le bâtiment par cœur, il n’alluma donc les lumières que quand il se retrouva dans la cuisine. Ebloui, il cligna plusieurs fois des yeux et se dirigea vers l’armoire où ils rangeaient les médicaments. Quand il eut trouvé ce qu’il cherchait, il rangea le reste et prit un verre d’eau. Il avala le cachet et s’appuya contre un meuble en soupirant. Qu’est-ce qu’il lui avait pris d’embrasser Elena ? Il fallait qu’il se calme un peu, là… ce n’était pas digne de lui, surtout elle ! Si ça avait été n’importe qui, une fille qu’il ne connaissait pas autant et n’appréciait pas en tant qu’amie, d’accord… mais Lena, cela faisait plusieurs années qu’ils étaient amis. C’était vraiment… inattendu. Nouveau soupir de sa part. Il leva les yeux vers la porte donnant sur le couloir, indécis. Devait-il déjà remonter ? Ou alors, lui laisser le temps de se décider. D’un côté, le brun espérait que la jeune femme décide de rester avec lui, pour mettre ce malentendu à la poubelle et prendre le temps de redevenir des amis. Mais d’un autre côté… ce n’est pas qu’il avait envie d’elle, mais c’était tout comme ! Il frotta son visage dans ses mains douces et se résigna à retourner dans sa chambre. Qui vivrait verrait.

Quand il revint dans sa chambre, Zack constata qu’Elena n’y était plus. Il soupira, déçu. C’était peut-être mieux ainsi… même s’il avait peur que, du coup, le lendemain, la situation soit un peu tendue du string. Faire semblant qu’il ne s’était rien passé, okay… mais encore fallait-il y arriver.

« T’es con, Zack, putain » souffla-t-il en se dirigeant d’un pas mou vers son lit.

Il s’y laissa tomber sur le ventre et regarda ensuite la ficelle qui pendait trop loin de sa main pour qu’il puisse tirer dessus et fermer la lampe. Tant pis, il avait la flemme, il dormirait la lumière allumée s’il le fallait, mais plus question de se remuer. Il voulait seulement dormir et oublier qu’il était vraiment un imbécile. Sauf que… à sa grande surprise, la porte de sa chambre s’ouvrit une fois de plus sur Elena, en pyjama. Un sourire étira les lèvres du brun, cela lui donna la motivation nécessaire pour se redresser et s’asseoir sur son lit. La jolie blonde avança vers lui, comme si elle défilait, dans son pyjama vert et ses chaussons assortis.

« Sexy, n'est-ce pas ? Réellement, je pense que question glamour, on ne peut pas faire mieux » lui dit-elle d’un air détaché qui soulagea son camarade.

« Magnifique » approuva-t-il, sauf qu’il ne disait pas vraiment ça pour rigoler, lui.

Elena se vit dans un miroir et laissa échapper un petit rire, puis elle vint se glisser sous les couettes. L’adjoint des Khi la rejoint rapidement et s’allongea à côté d’elle en soupirant d’aide. Il sortit une jambe hors de la couette, pour ne pas mourir de chaud, et se tourna vers l’adolescente. Couché sur son flanc, il lui sourit.

« J’ai cru que tu étais vraiment partie… sadique, va » lui dit-il avec un air faussement outré. « Je suis content que ça ne soit pas le cas, j’ai pas envie que ce… euh, petit incident change quoi que ce soit entre nous ».

Pas en négatif, en tout cas ! Il ne voulait pas de malaise. Il ne voulait pas de copine non plus, c’était un peu tôt pour lui, sa relation avec Perle s’était mal terminée et il ne se voyait pas se remettre en couple. Pas dans l’immédiat, en tous les cas. Mais cette fois, il ne se laisserait pas décourager. Il savait que quand tout se passe bien, être en couple valait la peine. Restait à trouver la bonne personne, c’est tout.

« Tiens, pour me faire pardonner, tu as doit à un bon pour un massage, à utiliser quand bon te semble ».

Comme il sortait d’un stage de kiné’ et que c’était le métier qu’il voulait exercer depuis des années, Zack savait y faire quand il s’agissait de massages. Du coup, il savait que ça pardonnerait largement sa bêtise.

Les yeux du jeune homme étaient plongés dans les prunelles tantôt noisettes, tantôt émeraude d’Elena, attendant une quelconque réaction de sa part. Il l’observait avec attention, essayant de lire ses pensées à travers son regard – en vain. Il n’avait jamais vraiment pris le temps d’observer objectivement le visage d’Elena. L’hésitation de la jeune femme lui laissa le temps de suivre la courbe de sa mâchoire arrondie du bout du doigt, de deviner un nez tout en finesse, droit et volontaire… des lèvres qui appelaient les baisers, de par leur forme pulpeuse et leur douceur, qu’il avait sentie quelques secondes auparavant sous ses doigts curieux. Les pommettes légèrement rebondies de la demoiselle terminaient de donner une harmonie pleine de féminité à son visage. Il ne lui fallut que quelques secondes pour conclure que son amie était vraiment une jolie fille, et à elle, quelques secondes pour se décider à lier leurs lèvres.
Le premier baiser fut bref, timide, donné du bout des lèvres. Il avait un goût de trop peu aux yeux du brun, qui aurait aimé goûter un peu plus la saveur de sa peau. Il se mordit la lèvre et se retint pour ne pas se rapprocher à nouveau d’elle pour reprendre leur baiser et l’approfondir. Ce fut elle qui se chargea de lier leurs bouches à nouveau, plus intensément cette fois. Zack sentit l’excitation naitre au creux de son bas-ventre, celle-ci se traduisant par une légère pression contre la hanche de la jolie blonde, puisqu’il était allongé tout contre elle. Lorsque la jeune femme passa sa main dans les cheveux du brun, qui adorait cela, il se colla un peu plus à elle et vint caresser la lèvre inférieure d’Elena du bout de sa langue, l’invitant ainsi à intensifier le ballet de leurs lèvres. Le désir et la passion se mêlaient à présent, rendant leur baiser intense et excitant.

Quand, brusquement, Elena se détacha de lui, Zack fut surpris et – il devait bien l’avouer – déçu. La jeune femme s’était redressée, le brun reprit son souffle et tourna un visage interrogateur vers elle. A la lueur de la lune, il la vit caresser ses lèvres, ce qui lui donna envie d’en faire de même. Le Khi avait cette désagréable impression de la sentir encore tout contre lui, mais en même temps de l’avoir tout à fait perdue, comme si elle était ailleurs et avait quitté la petite bulle de plaisir dans laquelle ils avaient vogué un court instant, tous les deux. Elena se tourna vers lui et posa son regard aux couleurs changeantes sur lui, l’air surpris et effaré par ce qu’il venait de se passer entre eux. C’est vrai que c’était tout à fait inattendu, surtout en plein milieu de la nuit. En allant se coucher cette nuit-là, le brun ne s’était pas douté une seule seconde qu’une jolie blonde viendrait le réveiller à coup de coussins dans la figure, et encore moins que cela prendrait un virage si sensuel entre eux.
Un silence un peu gênant s’installa juste assez longtemps pour mettre le Khi mal à l’aise. Il ne savait pas trop quoi dire à son amie, à vrai dire. S’excuser ? Il ne le regrettait pas vraiment, et il lui avait en quelques sortes laissé le choix de l’embrasser ou pas.

« Excuse-moi Zack, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Tu sais bien que ce n'est pas mon genre, tu sais que je n'ai pas la même vision de cet... acte que toi, et que personnellement j'ai choisi de le faire avec la "bonne" personne » finit-elle par dire, brisant le silence dans un souffle.

Elle semblait réellement désolée, mais pas autant que lui. Effectivement, elle lui avait déjà exposé sa façon de penser, et à présent qu'elle lui la remettait en mémoire, le brun se rendait bien compte qu’il n’aurait peut-être pas du jouer les tentateurs ainsi. Malheureusement… il restait un homme, et la bataille qui faisait rage en son sein entre son sexe et son cerveau n’était pas toujours aisée à canaliser. La plupart du temps, le Khi en lui gardait la mainmise sur ses agissements, la raison pour épée, le droiture pour bouclier. Mais quand on le tirait d’un rêve un peu osé, qu’on était une belle blonde et qu’on demandait – pour rire, certes – un peu d’intérêt, la bête reprenait vite le pas sur l’Homme !

« Non, non, t’excuse pas, c’est moi » lui répondit-il en soupirant et en se laissant retomber sur le dos.

« Même si l'envie est très tentante et que tu me fais fondre » ajouta l’adolescente en cachant son visage dans ses mains, visiblement honteuse de ce qu’elle venait de dire.

Zack se redressa sur les coudes, surpris. Un sourire étira ses lèvres, mais il se retint de prendre les paroles d’Elena pour une quelconque demande ou invitation à poursuivre, ce n’était pas le cas. Du moins, il ne le pensait pas.

« Tu sais… j’ai bien envie de venir jouer les tentateurs, surtout que tu es vraiment craquante quand tu t'y mets, mais… ça ne serait pas bien, parce que ce n’est pas ce que tu veux » lui dit-il d’une voix douce.

Le brun se laissa à nouveau tomber sur le dos et soupira, une fois de plus. Il songeait à ce qu’aurait été sa réaction s’il avait fait partie des Pi Sigma. Se serait-il soucié de ce qu’Elena ressentait ? Sans doute pas. Il n’était décidément pas un des leurs et ne le serait jamais.

« Écoute… je vais aller prendre une aspirine. Si tu restes, quand je reviens, on se couche tous les deux et on discute, tranquillement, comme des amis ? Et puis on dort, en tout bien tout honneur » lui proposa-t-il.

Il se leva de son lit et fit quelques pas, avant de se tourner à nouveau vers elle.

« Mais si tu ne veux pas, tu peux tout aussi bien retourner dans ta chambre, oublier tout ça et te rendormir… moi, de toute façon… bah, je mettrai ça sur le compte de l’alcool » lui fit-il en souriant, puis il quitta la chambre et descendit les escaliers, direction la cuisine.

A partir du moment où les doigts du jeune homme commencèrent à titiller la peau d’Elena, partout où ils avaient un quelconque accès, la jolie Khi se mit à rire tellement fort que les autres membres de la Confrérie devaient forcément l’entendre, heureusement qu’ils n’étaient pas nombreux dans le bâtiment pendant les vacances ! Zack voyait bien que son amie était en plein calvaire, mais c’était beaucoup trop rigolo pour arrêter maintenant.

« Zack, stop, j'ai vraiment trop mal ! » hurla-t-elle finalement, entre deux rires.

Le brun hésita, mais vu la façon dont elle avait crié, il arrêta un moment de la chatouiller. Une seconde à peine d’inattention, et voilà qu’elle retournait la situation, et lui avec. Une fois à califourchon sur lui, elle s’exclama :

« Tu t'es vraiment fait avoir comme un bleu mon petit... T'as l'air d'ignorer comme je peux être sournoise, parfois ! »

« C’est parce que j’avais encore un peu la tête dans le brouillard, mais maintenant que je suis bien réveillé, tu ne m’auras plus aussi facilement, traitresse » répondit-il, un sourire dans la voix.

Le brun laissa aller sa tête en arrière et la posa sur le lit, tout en reprenant son souffle. L’air de rien, ils avaient tellement ri en se battant qu’il en avait mal aux côtes. Un léger rire lui échappa à nouveau et il posa ses mains sur les cuisses de la jeune femme, prêt à la retourner à nouveau, lorsque celle-ci prit la parole, ce qui l’interrompit momentanément… mais il ne bougea pas ses mains pour autant.

« En tout cas, force est de constater ton manque total d'intérêt pour moi, quand on voit comme tu m'invites dans ton lit pour finalement me demander ce que j'fous là. C'est ce que tu sors à toutes tes conquêtes, le lendemain matin ? » lui dit-elle, sans doute pour plaisanter.

Après tout, ils se connaissaient depuis longtemps et il n’avait jamais été question de quoi que ce soit de physique entre eux. Mais ça, c’était avant. Zack sourit dans la pénombre et laissa glisser ses mains sur les hanches de la jolie blonde.

« Il fallait me dire tout de suite que c’est moi qui t’avais invitée, Lena » lui dit-il d’une voix taquine.

Il se balança ensuite sur le côté pour reprendre – sans aucune difficulté – sa position dominante par-dessus Elena, si ce n’est que cette fois, il ne s’installa pas à califourchon sur elle, mais s’allongea sur le côté, juste à la droite de la jeune femme. De sa jambe droite, il la maintenait fermement pour éviter qu’elle ne s’échappe.

« Alors comme ça, tu aimerais que je m’intéresse un peu plus à toi ? » chuchota-t-il, au creux de son oreille.

Le brun glissa sa main douce sur la joue d’Elena et invita d’une légère pression le visage de la jolie blonde à se tourner vers le sien. Son pouce vint caresser sa lèvre inférieure, presque tendrement. Zack se pencha un peu et il lia son souffle à celui de l’adolescente. Leurs bouches n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre. L’atmosphère de la pièce avait changé, imperceptiblement.

« Je suis tout à toi, si c’est ce que tu veux » murmura-t-il, presque contre ses lèvres.

Néanmoins, le brun ne franchit pas les quelques millimètres qui le séparaient encore d’Elena. Il ne voulait pas la brusquer, et encore moins la forcer à faire quoi que ce soit. Lui… c’était un mec, bien sûr que ça ne lui aurait pas déplu. Surtout avec un joli brin de fille comme Elena, qui était bien élevée et intelligente en plus du reste.

Le beau brun se rendormait déjà paisiblement, la joue posée sur la poitrine de son amie qui, si elle l’avait laissé dormir, lui aurait fait une belle frayeur le lendemain matin. Trouver une fille dans son lit, quand on ne se souvient pas qu’elle ait atterri là durant la nuit, c’est déjà choquant… mais quand il s’agit de l’une de ses potes, c’est encore pire ! Heureusement, de ce point de vue-là en tout cas, la jolie blonde n’était pas décidée à laisser dormir son ami. Le brun sursauta lorsqu’il se prit un coussin dans la figure. Il se redressa d’un bond, sur ses avant-bras, et lança des regards à droite et à gauche, sans rien voir puisqu’il faisait noir et qu’il avait encore les yeux à moitié fermés.

« Hein, qu… qu’est-c’qui s’passe ? » marmonna-t-il, sous l’effet de la surprise.

« Bon, lâches tes garces d'Eta Iota et intéresse toi un peu à ta petite Khi ! » lui répondit la voix d’Elena.

Oui, Elena, dans son lit. Qu’est-ce qu’elle faisait là, déjà ? Le brun roula sur le côté pour se retrouver allongé sur le dos et frotta son visage de sa main droite, en soupirant.

« Qu’est-ce que tu fais dans mon lit ? » lui demanda-t-il d’une voix endormie.

Mais il n’eut pas de réponse vraiment concluante. En revanche, un coussin vola devant ses yeux. Elena venait de l’attraper et elle semblait bien déterminée à s’en servir. Zack se redressa, étouffant un bâillement, tandis que ses yeux s’habituaient petit à petit à l’obscurité.

« Une bataille de coussins au beau milieu de la nuit avec sa copine Khi vaut mieux que tous ces rêves coquins E.Itesques ! » lui dit-elle, un sourire dans la voix.

L’adolescent commençait à vraiment se réveiller – et à sentir le mal de crâne post-soirée s’infiltrer dans son cerveau, accessoirement. Mais une fois Elena tétanisée et enchainée au radiateur – bon okay, peut-être pas pour le radiateur, le lit ferait l’affaire – il aurait tout le loisir d’aller boire beaucoup d’eau et prendre une aspirine. Mais avant… une petite puce surexcitée sautillait sur son lit, et il fallait qu’il terrasse le monstre avant de soulager son début de migraine. Le brun attrapa le coussin derrière lui et se mit sur ses genoux, pour prendre un peu de hauteur par-rapport à la position assise.

« Bon, précision numéro un : tu risques de regretter d’avoir mis les pieds dans ma tanière en pleine nuit » l’informa le jeune homme, avant d’enchainer : « Précision numéro deux : je ne rêvais pas des Eta Iota, je rêvais de mon dictionnaire, vipère ! »

Bien entendu, c’était une blague, pour le dictionnaire… et Elena s’en douterait forcément. Mais pour les Eta Iota, elles ne représentaient pas forcément les filles de ses rêves, malheureusement c’était toujours sur elles qu’il tombait ! Allez savoir pourquoi… mais la fille de ses rêves avait le QI d’une Khi, c’était certain. D’ailleurs la question ne se posait pas, Zack ne se voyait pas faire sa vie avec une fille tout juste bonne à se faire belle.
Le Khi Omikron se jeta sur Elena et envoya son coussin approximativement vers elle, en riant. Maintenant qu’il était bien réveillé, il n’allait pas se laisser battre par une blondinette comme elle. Il se prit lui aussi des coups, et le rire des jeunes gens remplit la chambre numéro trois. Finalement, Zack lâcha son coussin et décida d’attaquer l’ennemi plus directement. Le brun attrapa son amie à la taille et roula sur le côté, l’entrainant avec lui au milieu des draps défaits. Une fois la jolie blonde coincée sous lui, Zack se redressa et s’assit à califourchon sur elle.

« Aaaah on fait moins la maligne, j’espère que tu aimes les chatouilles » annonça-t-il, triomphant.

Ses dix doigts se lancèrent alors dans l’ultime punition : les chatouilles, comme il l’avait annoncé.

Depuis qu’il était revenu de New-York, Zack n’avait pas perdu ses habitudes de là-bas. Même si les personnes n’étaient plus les mêmes, le brun avait continué de sortir assez régulièrement. C’étaient les vacances, il pouvait bien en profiter ! Surtout qu’à la rentrée, il n’aurait plus trop de temps de s’amuser, étant donné qu’il serait en dernière année, qu’il aurait le CSS à gérer, la Confrérie, tous les entrainements avec les Cannonballs, sans parler des matchs… et le Club de Théâtre. Il accrochait moins avec ce dernier, et songeait à abandonner si jamais son programme se révélait trop chargé à la rentrée.

Bref, le soir précédent, il était sorti avec quelques Pi Sigma. Oui, vous avez bien lu. Il avait beau les trouver cons pour la plupart, ils restaient les meilleurs quand il s’agissait de faire la fête. Le Khi les connaissait de l’équipe de foot US et avait réussi à se faire une petite place parmi eux. Quand leur chef n’était pas là, du moins. Nathan n’appréciait pas trop Zack, à ce qu’il paraissait, parce que le Khi était tout le temps à l’heure aux entrainements, contrairement au Pi Sigma.
L’alcool, au cours de la soirée, avait pas mal coulé et les jeunes gens s’étaient amusés à draguer les jolies filles. Des activités de Pi, auxquelles Zack s’était livré sans aucun problème.

« Sérieux, Zack, au lieu d’être à la tête d’une bande de rats, tu devrais nous rejoindre, on se marrerait bien et tu nous aiderais pour nos devoirs » lui avait dit un des Pi, ce qui avait bien fait rire le jeune homme.

Il ne se voyait pas ailleurs que chez les Khi, parce que les filles, l’alcool et les fêtes ne le détourneraient jamais de son objectif numéro un : intégrer une grande Université de l’Ivy League. Mais c’était plutôt flatteur, de la part d’un Pi Sigma, de lui proposer cela. Et de toute façon, il savait qu’il n’aurait pas fait tâche, parmi les beaux gosses. Surtout qu’il avait déjà compris le principe numéro un de la Confrérie : sortir avec les plus belles Eta Iota. Toutes les exs du Khi Omikron faisaient partie de cette Confrérie.
Rentré vers 3 heures du matin, l’adolescent s’était couché, passablement éméché. Il avait la chambre pour lui tout seul, puisque Cassie était en vacances. Cela faisait un peu près une heure qu’il ronflait tranquillement, l’alcool aidant, en boxer dans son lit. Ses rêves étaient forts agréables, peuplés par les jolies créatures qui constituaient ses fantasmes. Le brun ne cilla pas lorsque la lumière s’alluma. En revanche, il ne put que sursauter lorsque quelqu’un sauta sur son lit.

« Zaaaaack ! Qu'est-ce que tu fais ! Il faut y aller, où on risque d'arriver très en retard dès le premier jour ! » hurla une voix qui ne lui était pas inconnue.

L’adolescent ouvrit un œil, à moitié dans le coltard, et aperçut Elena. Elle faisait partie des Khi depuis sa Freshman, elle aussi, si bien qu’ils se connaissaient depuis longtemps.

« Putain » marmona-t-il en se redressant sur les coudes, la jeune femme toujours assise sur son lit. « Qu’est-c’qu’tu racontes ? ».

Zack bailla, tandis que son amie laissait échapper un petit rire un peu nerveux. Il tâta alors l’air au-dessus de son lit, à la recherche du fil accroché à l’interrupteur. Quand ses doigts rentrèrent en contact avec celui-ci, le brun tira dessus, ce qui ramena le noir dans la chambre. Il attrapa Elena par la taille et l’attira à côté de lui, pour la faire se coucher. Comme il avait un lit deux personnes, il y avait très largement la place.

« Rendors-toi, c’est demain la rentrée Lena » marmona-t-il en posant son bras lourd sur le ventre de la jeune femme.

Il se rapprocha d’elle et glissa sa tête tout contre la poitrine de la jeune femme, comme s’il s’agissait d’un oreiller. Sa jambe droite suivit le mouvement et emprisonna les jambes d’Elena, et il sombra dans le brouillard à nouveau, prêt à se rendormir.