Sans titre ~ Cameron

Invité

L'homme que j'avais devant moi avait l'air de s'intéresser à mes origines ou du moins au pays d'où je venais. Il avait l'air de dire qu'il pourrait apprécier les charmes locaux, ce qui me faisait sourire. Parlait-il d'une aventure précédente où émettait-il un sous-entendu? Peut-être qu'il connaissait d'autre espagnole? Peut-être même que sa compagne actuelle l'était? Je cessais de me poser de multiples questions et me contentais de sourire, m'intéressant à mon tour à ses origines et son vécu:

- "Vous êtes un vrai américain ou vous avez d'otros orígenes?"

Harvard était une école prestigieuse et on avait tout à gagner en y allant, mais il fallait le mériter. J'avais dû mettre une bonne partie de ma vie estudiantine de côté pour arriver là où je suis arrivée. C'était loin d'être du plaisir et sans détermination on ne risquait pas d'arriver à un cursus scolaire réussi. J'avais passé de nombreuses heures à réviser, à travailler pour en sortir avec distinction. J'étais fière de mon parcours et à l'heure actuelle j'avais jamais éprouvé de difficultés pour trouver une place quelque part. J'avais mon propre cabinet, je travaillais à l'école et d'autres projets dans la tête. Je le regardais en souriant:

- "Disons qu'Harvard couvre mes arrières. Dites-moi, quel genre d'études faut-il entreprendre pour entraineur. Sportives je présume? Mais il y a toute une pédagogie derrière, non? Quoique d'après les dires de vos joueurs à mes entretiens, vous êtes assez dur avec eux."

Un homme qui aimait le shopping était assez rare. D'habitude ils acceptaient pour faire plaisir et râlaient tout le long du chemin. Voilà comment je voyais les séances shopping avec un homme. Peut-être que le coach était totalement différent cela-dit. J'espérais pour lui, ou pour sa compagne, j'en savais trop rien. Pour ma part, j'y allais toujours une heure ou deux le samedi entre deux rendez-vous. Je ne pouvais pas vraiment me permettre de plus, j'avais beaucoup trop de travail et ça n'allait qu'augmenter avec les heures de plus que j'allais avoir à l'université pour donner des cours de psychologie. En fait, j'étais vraiment une acharnée du travail, j'allais finir au service de ma vocation, elle allait me rendre chèvre. Le coach me proposait une séance shopping justement, je passais une main dans mes cheveux et acquiesçais:

- "Oui pourquoi pas, mais j'ai pas beaucoup de temps à part le samedi entre deux rendez-vous. Autant voir si vous arrivez vraiment à supporter une vrai séance de shopping avec une vraie femme !"

J'affichais un sourire lorsqu'il me parlait des conquêtes de ses joueurs, faisait il vraiment attention à ça? J'avais cru comprendre que les sportifs s'entrainaient avec les cheerleaders et à mon sens, ces demoiselles sont assez jolies pour arriver à détourner la concentration des garçons qui devaient, normalement, se contenter uniquement du ballon. Je connaissais la psychologie masculine ainsi que l'intérêt prononcé, pour certain, envers la gente féminine. J'ajoutais:

- "Si j'ai bien compris, vos entrainements se font en même temps que ceux des pompom girl. C'est pas trop compliqué de les garder concentrer? J'ai eu un aperçu des demoiselles composant l'équipe des Cheers', elles sont plutôt jolies non? J'ai un peu peur pour vos garçons..."

On en venait ensuite à parler de son co-capitaine d'équipe, Nathan McCoy. Arpès mures réflexions, je me rappelais de l'avoir entrevus. J'avais d'ailleurs eu besoin de sa copine pour l'aider à s'extérioriser un peu. Dans un premier temps, c'était un garçon je-m'en-foutiste, mais à force de gratter, on y trouvait un garçon avec un passé assez déstabilisant et un manque de confiance en lui.

- "J'ai eu un entretien avec lui. Au début il était plutôt arrogant et il s'en fichait totalement, mais finalement ça allait, il a su s'ouvrir. Je crois qu'après il s'en est voulu et comme ça concernait en particulier sa petite amie, j'ai été la chercher pour qu'ils en discutent. Après je ne connais pas ses aptitudes sur le terrains, mais c'est un garçon à double face. Il a ses faiblesses, je crois d'ailleurs que cette Nina en question en fait partie."

J'étais tellement absorbée par la discussion que j'en avais presque oublié l'heure. Je jetais un oeil à ma montre et quand le coach eut terminé de me donner son point de vue, j'affichais un visage embêté.

- "Lo siento, mais je vais devoir y aller. J'ai encore énormément de boulot pour demain, d'ailleurs je crois que je vais devoir y passer la nuit avec un litre de café très très serré. Mais ça m'a fait plaisir de parler de tout ça. De toute façon on se voit surement de la semaine, non?"

Je m'adressais et affichais un sourire espiègle au coach.

Invité

“Sans titre”
Raf & Cam

Je suis une personne très observatrice, oui je remarque et je saisis rapidement certaines nuances ou petites phrases lancées comme ça. Assis sur ma chaise je jouais avec ma paille en rêvant toujours de me réincarner en celle de Rafaela puis le bleu de mes yeux se posa à nouveau sur elle. Nous parlions de l'Espagne et du parcours scolaire à Harvard de la jeune femme. Je restais toujours aussi impressionné et conforté dans mes idées que j'ai sur elle. Je ne pouvais laisser échapper un petit rire cristallin quand la jeune femme me fit part de la beauté espagnole... OH OUI je suis plus que d'accord. Je prenais alors une gorgée de mon verre puis répondant à son clin d'oeil je dis d'une voix à la fois sérieuse, coquine, jovial et désinvolte.

"Ah ça je ne vais pas vous l'enlevez Rafaela, je crois même que je pourrais succomber aux charmes locaux."

J'appuyais mon regard légèrement sur elle puis suite à un sourire en coin je reprenais une gorgée de mon verre. J'avais remarqué pendant notre discussion que la jeune femme occultait les détails concernant sa famille. Du moins à un moment donné elle parlait de ses parents, puis après je comprenais que c'était sa grand-mère qui payait ses études. Soit je vais trop vite en besogne, soit je me fais des films. Elle n'a plus ses parents ? Enfin je me vois mal poser ce genre de question. Je préférais lui lâcher d'une voix pleine de reconnaissance.

"C'est tout à votre mérite pour être sorti de la diplômé en tout cas !"

Puis nous parlions shopping, ahhh le shopping ! Oui mon pêché mignon ... Je n'en ai pas honte, ma garde robe de complet est bien garni, mais je sais aussi porter autre chose. J'aime passer du temps à me faire plaisir dans les magasins quand les moyens financiers sont la, ce dont je n'ai pas vraiment à me plaindre.

" Vous verrez que je ne suis pas vraiment un homme comme les autres ! Le shopping est mon pêché mignon et je ne m'en prive absolument pas ! Je n'en ai pas honte du tout même. D'ailleurs si à l'occasion vous cherchez un compère n'hésitez pas ! Je serais ravi ! Puis quoi de mieux que l'avis d'une femme ? Surtout telle que vous ?"

Je lui offrais un nouveau sourire suite à cette proposition pleine de sous entendus. Je suis sur qu'elle commençait à comprendre qu'elle me plaisait. En même temps je ne fais pas dans la subtilité la. Je buvais mon verre et le gardait dans ma main, je jouais avec le liquide en le faisant tournoyer à l'aide de mon poignet puis repensant aux propos de la jeune femme, je faisais un mix des deux.

"En tout cas vous êtes une femme bien courageuse, je n'en connais aucune autre comme vous Rafaela, vous avez vraiment beaucoup de mérite. Vous savez me concernant je ne trouve pas que j'ai beaucoup de mérite, je passe plus de temps à être un substitut de père pour ces gamins. Ils se donnent beaucoup à l'entrainement c'est vrai, mais je ne suis pas homme à avoir uniquement l'étiquette d’entraîneur. Je suis dur avec eux au début, mais ce n'est qu'une façade, histoire qu'ils comprennent que je suis quand même celui qui dirige, mais pour le reste, j'aime trop les gamins et mes joueurs pour rester uniquement coach. On me reproche souvent cette dimension sentimentale que j'amène dans mon métier. Selon moi ce n'est pas un mal, ces gamins la avant d'être des joueurs, restent des gosses. Puis comme vous l'avez dit, ce sont des garçons, alors je ne vous cache pas que je surveille plus souvent leurs conquêtes et leurs petits soucis d'ado que leurs stats sur le terrain !"

Laissant échapper un rire je terminais ma phrase d'un ton complice.

"Enfin je dis ça, mais c'est vous la psy ! Et je suis sur que vous allez vite comprendre de quoi je parle ! Confère à mon Vice Capitaine Nathan Mc Coy. Je sens que vous allez vous amuser avec ce garnement !"

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Invité

Apparemment, Cameron imaginait la jeune femme comme elle était vraiment. Du moins c'était ce qu'il avançait, elle ne pouvait que le croire. Pour le côté espagnol, c'était dur de le louper, ne serait-ce que par son accent et son physique méditerranéen. Il lui demandait des informations sur son pays natal: l'Espagne. Comment décrire ce si beau pays? Aux habitants si chaleureux et si gentils? Au soleil de plombs généreux et aux paysages si rassurants et réjouissants? Rafaela pourrait parler de ce pays pendant des heures, elle pourrait même le vendre à un aveugle si elle le voulait. Elle avait l'impression qu'un jour elle devrait forcément retourner la-bas. C'était ce qu'elle s'était toujours dit. Retourner terminer sa vie dans son pays natale, là où elle est née, là où ses parents et ses grands-parents sont nés eux aussi afin de vivre la culture à fond, afin d'être enfin une vraie espagnole.

L'Espagne est un pays vraiment chaleureux. J'aimais bien y vivre lorsque j'étais petite et ma soeur aussi, sauf que c'est aussi un pays plus pauvre que les Etats-Unis. Mes parents n'ont pas voulu qu'on grandissent comme ça. En général, quand on parle de l'Espagne, on s'imagine directement une destination ensoleillée, une destination de vacances, riche en culture et en histoire. L'architecture de certaines villes font revivre différentes époques. Sans parler de l'art qui y fait beaucoup... et puis les espagnoles sont très jolies vous savez !

Elle ponctuait ses dires par un clin d'oeil quand le coach la complimentait sur son parcours scolaire. C'est vrai qu'Harvard en disait long. Rafaela avait dû donner le meilleur d'elle-même pour réussir son parcours scolaire. C'était loin d'être de tout repos et seuls les étudiants qui le méritent vraiment arrivaient à sortir avec un diplôme en poche de cette école si prestigieuse. C'était loin d'être donné à tout le monde et pourtant, elle avait eu la chance et l'occasion de sortir de là avec une distinction. Elle était fière de son parcours, mais elle avait de quoi, elle aurait juste préféré que sa soeur soit là, elle aussi, à partager ses souvenirs sur cette école.

Muchas Gracias. Disons qu'il faut s'en donner les moyens. J'ai trimé et j'y suis arrivée, j'ai bossé à côté pour me payer mes études afin de ne pas ruiner ma grand-mère et aujourd'hui j'ai mon propre cabinet et la satisfaction de dire qu'Harvard est, pour moi, la meilleure école qui soit.

Cameron confirmait ses dire concernant la nouvelle prof. Décidément, les nouveaux profs faisaient fureur pour le moment. Raf avait eu vent d'une nouvelle prof de français également, une jeunette, sans parler de sa coloc qui n'était pas là depuis longtemps elle non plus. Elle avait un peu peur qu'elle dépasse les limites autorisées avec les élèves, la trouvant un peu trop furtive et excitée. Elle avait 22 ans et toute la vie devant elle. La belle espagnole souriait lorsqu'il lui confirmait qu'il aimait le shopping. Pour un homme, c'était plutôt rare. L'ex de la jeune femme avait ça en horreur. D'ailleurs, il fallait toujours faire des pieds et des mains pour l'entrainer dans une rue commerçante.

Un homme qui aime le shopping? C'est plutôt original. J'en connais pas beaucoup. En général, on peine à les trainer dans les magasins.

Apparemment, le coach avait lui aussi eu le coup des excuses. Heureusement, Raf n'y avait pas droit à chaque patient, Diego était le premier pour l'instant et ça l'avait fait plus sourire qu'autre chose. Elle n'allait pas non plus se prendre la tête pour 20 malheureuses minutes. Il avait fini par arriver, c'était le principal. Rafaela sourit lorsqu'elle entendit les remarques de Cameron à propos de Diego, au moins ils pensaient la même chose et ce, même si la jeune femme était moins objective que lui. La suite de la discussion déviait sur le travaille de Raf. C'est vrai qu'elle donnait le meilleur d'elle-même, elle avait une politique qui l'aidait à être la plus professionnelle qui soit.

Et bien disons que je me dis que ces gens ont un réel mal être. Beaucoup mettent de côté la psychologie parce que c'est un mal abstrait, mais c'est important pour un être humain ensuite, j'ai fait beaucoup d'année d'étude, ce n'est pas pour faire mon boulot à moitié. J'essaie de garder une réputation et ce même si parfois, ça coince, mais en général je m'en sors toujours d'une manière ou d'une autre.

Rafaela écoutait attentivement le récit du coach. Il avait fait l'armée et c'était aussi un passionné de football. Pour une raison que j'ignorais et dont je devais faire sans, il avait dû arrêter. Il se contentait juste de l'exercer à ses adolescents, au moins, il arrivait à les canaliser c'était pas plus mal. L'espagnole savait parfaitement que le sport était parfois un refuge ou un moyen de canalisation d'énergie. Certains c'était à travers l'art, d'autres à travers le sport. C'était une technique comme une autre.

Je vous admire. Entrainer des jeunes doit être épuisant, surtout que les garçons ont tendances à être plus turbulents. Bon courage !

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“Sans titre”
Raf & Cam

Je voudrais être une paille. Oui à cet instant ou je vous parle j'aimerais me réincarner en paille. Sentir ses lèvres si bien faites venir se poser sur moi, qu'elle m'aspire ensuite en elle, oui je voudrais. C'est un peu pervers comme pensée non ? Pas grave j'assume totalement que je fonds devant la jeune femme, autant que le glaçon de mon verre, et autant que toutes les personnes présentent dans cette pièce. Je suis étonné qu'elle me parle d'elle sans retenue. Je ne vais pas dire que ce que j'apprends est très personnel, mais je m'en satisfait et je suis content que nous arrivions à dialoguer ainsi. Puis j'en apprends un peu plus sur elle, oui définitivement, cela me convient pour le moment. Je ne suis pas le genre d'homme à griller les étapes. Buvant mon verre avec calme et sérénité j'en profite pour avaler les paroles de la jeune femme. Alors comme ça elle est native Espagnol.... Ahh vraiment, quel beau pays.

"Et bien, vous êtes tout à fait à l'image que j'avais de vous Rafaela. Impressionnante. Je me doutais que vous étiez d'origine espagnole mais je ne savais pas que vous étiez native directement. Racontez moi, comment c'est l'Espagne ? J'aimerais tellement y aller un jour."

Oui c'est vrai, je ne dis pas ça que pour la conversation, je le pense vraiment. Ce pays a l'air loin de notre mentalité à nous américains. Ils me paraissent plus famille, plus sociable, plus ouvert et surtout plus vivant. Enfin ce qui m'a le plus étonné c'est le fait qu'elle sorte de Harvard. Je ne cachais pas ma surprise d'ailleurs.

"Je savais que vous étiez une femme intelligente, mais je suis impressionné à nouveau, sortir de Harvard n'est pas donné à tout le monde. Félicitation ma chère."

Je buvais mon verre en son honneur, à ce moment la je me parlais plus à moi même. C'est vrai que sortir de cette école est un signe de prestige dans notre pays. Ce n'est pas n'importe qui qui peut aller à Harvard. Cela conforte l'image que j'ai de la jeune femme. Insaisissable. Nous discutions ensuite des autres professeurs. Madame Palmer a attiré mon attention plus que les autres, logique c'est la mère de Nina, une jeune élève avec qui j'ai eu une relation assez, étrange si l'on puis dire ainsi. Passant ce détail je l'écoutais me parler des endroits à faire à Miami et je me promettais de m'y rendre.

"Madame Palmer est nouvelle oui, prof d'économie et commerce à ma connaissance. Concernant les endroits que vous m'avez dit, je m'y rendrais, surtout celui pour le shopping. Vous allez peut être trouver ça étrange pour un homme mais j'adooore le shopping. Surtout les vêtements en fait. Je suis assez pointilleux sur l'apparence, même si la je crois que je peux repasser."

Je laisse un petit rire sortir de ma bouche, oui c'est vrai que la j'étais en mode détente comparé à la jeune femme qui est toujours aussi raffinée et séduisante. Buvant un peu de mon verre nous discutons du petit Diego. La jeune femme me fait sourire et je suis obligé de lui confier cette anecdote.

"Oh vous savez moi quand ils sont venus à la réunion, j'ai eu le droit à toutes les excuses du monde. Limite celle de la voiture en panne est crédible ! En tout cas vous avez raison, il a la tête sur les épaules et c'est bien pour ça que je le laisse Capitaine, les autres me paraissent peu expérimenté ou trop nonchalant. Il faut du charisme et un grand sens de la responsabilité pour tenir ce rôle. En tout cas vous allez voir j'ai des spécimens rares. Nathan, Maxine, la demoiselle en question pour n'en citer que quelques uns .."

J'avais un sourire espiègle sur les lèvres, oui je sens que la jeune femme va passer un sacré moment pendant ses entretiens, ça va être drôle même. Suite à cela vint LA question. La jeune femme me parla d'abord de sa vie professionnelle personnelle, j'avais du respect pour ce qu'elle faisait. Il fallait vraiment aimer ça.

"Et bien vous devez être sacrément passionnée Rafaela, ça demande quand même un énorme investissement, puis vous mettez de votre personne, c'est rare. Beaucoup font le travail pour le faire, c'est agréable à entendre."

Je lui fait un sourire puis je reprends d'un ton calme, légèrement songeur. Oui je n'aime pas trop abordé cette question. Je ne digère pas encore certaines choses.

"Et bien je suis un passionné de Football et je ne peux plus être joueur donc j'ai trouvé une petite parade. Même lorsque j'étais à l'armée je passais beaucoup de temps à pratiquer ce sport quand nous en avions l'occasion. Je suis resté un grand enfant sur ce point, et je pense que je le resterais. Puis j'aime bien m'occuper des enfants, du moins à travers ce sport. C'est un moyen de partager et vivre une passion en commun. Puis vivre de ce métier, je ne pouvais pas rêver mieux."

Je me reposais sur le dossier de ma chaise, je n'aimais pas trop parler de cet aspect de ma vie. Je crève d'envie d'enfiler une tenue de pro. J'étais quand même une vedette à mon époque lycée et je ne cache pas que cela m'est resté en travers de la gorge et ça même si du temps s'est écoulé. Je le sais, j'ai trop soif de victoire et de gloire pour rester sur le banc. Il n'y a que l’entraîneur qui a le droit d'être fier d'être sur le banc de touche, ce qui n'est pas mon cas, définitivement. Je prenais un peu de ma boisson et reportais mon attention sur la jeune femme, un sourire au coin des lèvres.

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Invité

En gardant cette barrière de "collègue" même à l'extérieur de l'école, ça lançait forcément un malaise entre les deux individus. Autant briser la glace directement, ce que fit Raf. En effet, elle avait proposé au coach de l'appeler par son prénom. C'était bien plus personnel et moins officiel. Suite à ça, son interlocuteur sourit et l'invitait, lui aussi, à l'appeler "Cameron". Il parlait ensuite de respect. Rafaela analysait inconsciemment ce qu'il disait, comme si elle était en pleine séance. Défaut professionnel? Surement, en tout cas il était clair qu'il était axé sur le respect des femmes. Elle avait l'impression d'avoir un homme à deux visages: tantôt un homme sûr de lui lorsqu'il parlait de ses joueurs, par exemple, tantôt un homme plus en retrait, voir réservé.

Ca ne me pose aucun problème que l'on m'appelle par mon prénom. Certains collègues le font déjà à l'école, par exemple. Si vous pensez que ça pourrait détendre l'atmosphère, que cela ne tienne.

Raf jouait avec la paille se trouvant dans son verre. Elle jetait de temps en temps un oeil sur les gens installés autour d'eux. Certains la regardaient bizarrement, d'autres dévisageaient le coach des yeux, certaines femmes la dévisageaient elle, elle fronçait les sourcils une fraction de seconde et ensuite reposait son attention sur l'homme en face d'elle. Il lui en demandait plus sur son passé. Ses études ici? Non surement pas. Son histoire était assez simple si on passait les détails, mais compliquée si elle commençait à expliquer tout dans sa totalité, ce qu'elle ne ferait pas. Elle aspirait sa boisson à l'aide de la paille avant de répondre à la question de son collègue.

Non, du tout. En fait je suis née en Espagne, ensuite on est venu à Miami avec mes parents et ma soeur, quand j'étais petite. Ma grand-mère y vivait déjà. J'ai grandi à Miami même. Ensuite j'ai été faire mes études à Harvard et une fois mes études terminées, je suis revenue ici. J'ai bossé 2 ans dans mon cabinet à temps plein tout en me spécialisant dans la psychologie du développement avant de postuler à Wynwood, mais je n'y pas étudié.

Ensuite, Cameron expliquait que lui venait de Los Angeles, une ville que Raf ne connaissait pas du tout. Enfin, elle en connaissait uniquement ce que disaient les guides, mais rien d'autre, elle n'y avait pas mis les pieds, jamais. Il lui avait parlé, un peu plus tôt, de Madame Palmer et Monsieur Swensson. Elle voyait qui était le prof de sciences, mais la dame, elle ne connaissait pas. Etait-ce une nouvelle prof? Cette semaine, Raf n'était même pas passée par la salle des profs tant le boulot lui avait pris du temps. Elle ne pouvait même pas dire qu'elle avait croisé cette dame quelque part.

Je ne connais pas trop Madame Palmer. Elle est nouvelle, non? Si oui, je ne suis pas passée par la salle des profs de la semaine, après je l'ai peut-être croisée au détour d'un couloir sans savoir que c'était elle.

La jeune femme fit une pause et réfléchissait à des endroits à visiter à Miami.

Si vous aimez vous promener, le long de Miami River, c'est un endroit assez calme. J'y vais souvent après le travail, c'est très relaxant. Si vous aimez le shopping, il y a Ocean Drive, forcément. Il y a un musée d'art aussi qui est pas mal. C'est une chouette ville.

La conversation se ciblait doucement sur Diego, le nouveau protégé de la jeune espagnole. Elle n'avait jamais cru qu'un jour elle pourrait connaitre le fils de sa soeur, ne sachant même pas que sa soeur était toujours en vie. Diego était un bonheur de plus à ajouter dans sa vie. Elle savait que, pour sa soeur, elle devrait être là pour lui en cas de problème et sans non plus être une tante pot-de-colle, elle arriverait à tenir son rôle comme il le fallait.

Oui c'est exact. Il est arrivé 20 minutes en retard et m'a fait le coup de la voiture en panne. Ca m'a fait rire, mais finalement c'était un entretien assez déroutant pour nous deux je pense. En tout cas, en toute objectivité, je pense que c'est une bonne chose qu'il soit capitaine. Il est, certes, un peu mouvementé dans sa vie privée, mais il a la tête sur les épaules, une force de caractère incomparable et la détermination qu'il faut pour tenir ce rôle au sein de votre équipe. Il a de la hargne à revendre, il pourrait vraiment motiver les autres joueurs. Je ne les ai pas encore vus tous, il m'en reste deux ou trois à voir.

Rafaela souriait en repensant au début de l'entretien avec Diego et se concentrait sur la question que venait de lui poser le coach.

C'est pas toujours facile et les semaines sont fatigantes parce que mine de rien, je suis humaine et certains cas sont plus difficiles à entendre et à analyser que d'autres et forcément, je m'implique pour qu'ils aillent mieux donc ça demande une force de caractère épuisante, mais j'aime mon travail et plusieurs patients ont besoin d'une consultation journalière. C'est le prix à payer, mais ça va j'ai du temps pour moi le week-end.

Elle sirotait sa boisson, jetant un énième coup d'oeil autour d'eux et fixais l'homme en face d'elle.

Et vous? Pourquoi coach?

Invité

“Sans titre”
Raf & Cam

"Par pitié, appelez-moi par mon prénom, j'ai l'impression d'être encore à mon boulot. Rafaela c'est parfait."

Un large sourire se dessina sur mes lèvres, je joignais mes mains l'une dans l'autre, lâchant un bruit sourd mais clair, puis, les pupilles brillantes, je dis d'une voix à la fois joyeuse et soulagée.

"Oh j'accepte avec plaisir ! On est sur la même longueur d'onde la dessus. Non pas que ça me dérange mais quand on est hors du boulot, j'aime qu'on y reste. Appelez moi Cameron ! Je n'ai pas osé tout à l'heure vous appeler par votre prénom de peur de paraître irrespectueux mais je vous avouerais que je trouve ça plus ... Décontracté !"

Je pris une gorgée de mon verre d'un air détendu puis nous enchainions la conversation. J'étais ravi de voir que c'était fluide et plutôt détendue comme ambiance car face à Rafaela je suis impressionné. Oui je n'ai pas honte, en même temps je sentais les regards des autres hommes sur moi et toutes leurs pensées négatives. J'entendais leurs "connard" ou encore "T'as aucune chance" mais moi ça me faisait sourire, au moins j'étais accompagné de la plus belle femme de toute la ville et surement de toute la région ! Eux ils étaient la soit avec une moche, soit avec des potes ... J'ai trop de la chance ... Plongeant alors mes yeux dans ceux de la jeune femme je l'écoutais parler. C'était l'une des rares qui soutenait mon regard et Dieu que j'adore ça ! Surtout ses yeux, pétillants de malice, tout à fait à croquer.

"Oh excellent ! Vous avez fait vos études à Wynwood vous aussi ? Nombres de nos collègues ont été étudiant dans ce bahut. Je pense à Monsieur Svensson ou Madame Palmer par exemple."

Je marque une courte pause le temps de reprendre une gorgée de mon verre. Je ne lâche pas mon sourire d'une semelle, je suis content car la conversation est vraiment plaisante et détendue, je crois que je m'étais mis la pression pour rien et que vraiment, être naturel et soi même, c'est ce qu'il y a de mieux.

"Moi je suis ici depuis quelques mois maintenant, mais je viens de Los Angeles. Vu que vous êtes de la ville, je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter Miami correctement, il y a des incontournables à faire ou voir ?"

Oui je pense que c'était une bonne occasion de profiter du savoir de la jeune femme, je n'ai jamais vraiment pris le temps de sortir depuis que je suis ici car je trouvais que seul c'était moyen. La conversation se poursuivait et doucement nous étions revenus sur le Foot US et plus particulièrement l'un de mes joueurs. Diego. Le "petit" Diego, capitaine de l'équipe. J'apprends maintenant que c'est le neveu de la belle Latina. Je ne cache pas ma surprise puis embraye immédiatement dessus.

"Oh ce cher Diego, c'est donc votre neveu. Je ne cache pas ma surprise. Oui je vois tout à fait qui c'est, un bon gamin, excellent sur le terrain, c'est d'ailleurs le capitaine de l'équipe. J'aime beaucoup son esprit de leadership. Vous l'avez rencontré pour une de nos séances du coup ?"

Je sirote mon verre tranquillement, oui je ne connais pas Diego hors des murs de l'équipe mais au sein de celle-ci c'est un joueur actif et investit, c'est tout ce que je demande.

"Vous avez bien du courage pour enchainer comme ça les patients d'un cabinet à l'autre Rafaela, mais vous avez du temps libre pour vous par moment ?"

Question tout à fait innocente, oui innocente ... Presque ... Bon okay c'est un moyen de savoir si elle a du temps libre. Pour la subtilité on repassera !

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Invité

Dans ce bar, il y avait de tout. Des hommes charmants, gentil, bizarres, des hommes déjà bien entamés et puis, il y avait des hommes tranquilles, comme celui qui attendait la belle espagnole. Elle l'avait chercher du regard, en balayant la salle et une fois trouvé, un sourire s'était dessiné sur son visage avant de s'approcher de lui. Il était décontracté, un peu comme elle, ou pas. Bref, c'était une robe passe-partout. Elle convenait parfaitement à ce genre de rendez-vous. De toute façon, elle se voyait mal se montrer un jean comme si elle allait voir un vieil ami. Cameron Lane était certes, de son âge, mais de là à rester décontractée avec lui, elle ne savait pas si c'était une bonne idée. Pourtant, ils étaient en week-end et lui l'était bien, mais les hommes l'étaient souvent et chez eux ça ne choquait pas. Rafaela était le genre de femme à faire attention à l'image qu'elle renvoyait. Elle avait été habituée à s'habiller de manière correcte, quel que soit l'évènement et de rester dans le décontracter pour le reste. Rafaela s'installait face à son collègue, toujours avec ce sourire ne quittant pas son visage. Quand les dires de ce dernier l'interpellait. Miss Torres ? Ca allait pour l'école, mais pitié, en dehors, pas de miss Torres. Elle lui sourit.

Par pitié, appelez-moi par mon prénom, j'ai l'impression d'être encore à mon boulot. Rafaela c'est parfait.

Il venait de découvrir cet endroit ? Bien. Au moins il en apprenait plus sur la ville où il travaillait. Raf, quant à elle, connaissait bien Miami, mais moins bien Wynwood. Elle était ici pour son travail et avait déménagé depuis quelques années seulement. La plupart de ses patients qu'ils soient étudiant ou pas, vivaient ici aussi, elle était donc faite pour cette ville.

Je ne suis pas là depuis des années, non. Mais quelques années quand même. Mais par contre, j'ai grandi à Miami, ça oui. Et vous ? Vous êtes là depuis longtemps ?

Rafaela savait certaines choses concernant ses collègues pour en recevoir, eux aussi, dans son bureau à l'école. Certains avaient des problèmes avec la discipline de leurs élèves, d'autres étaient plus timides et enfin, d'autres encore partaient sur une relation illégal avec un élève. Tout ça, elle devait le garder pour elle afin de préserver le secret professionnel, mais elle ne savait absolument rien sur l'homme qu'elle avait en face d'elle. Il était un des rares à n'être jamais venu se livrer à elle pour y ou x raison. Peut-être que c'était pas plus mal qu'elle ne le voit qu'en tant que collègue, plutôt que patient. C'était même mieux, et elle le savait. Un serveur s'approchait pour prendre notre commande. J'optais pour une citronade, comme à mon habitude et me concentrait sur le coach.

Non pas du tout, finalement les portables et les textos, c'est l'avenir des jeunes. Autant suivre le mouvement, mais vous avez raison, en plus il parait que mon bureau lance un froid, c'est parfois même assez compliquer de travailler quand les jeunes ne s'y sentent pas à l'aise, mais je suppose que c'est la profession qui veut ça. Votre bureau est surement plus chaleureux pour vos joueurs, non ?

Rafaela lui souriait encore lorsqu'il lui demandait comment se portait-elle.

Et bien ça va. J'ai retrouvé un horaire à temps plein, en reprenant mon emploi à l'école, mais à côté de ça j'ai toujours mes autres patients, dans mon autre cabinet. Ah et puis j'ai rencontré pour la première fois, le fils de ma soeur, sans le savoir. C'est d'ailleurs l'un de vos joueurs, c'était pendant l'entretien de l'un d'entre eux. Vous savez, Diego, un espagnol ?

En repensant à ça, elle ne pouvait s'empêcher de repenser à sa soeur qui, au lieu d'être morte, se retrouvait dans un hôpital psychiatrique. C'était mieux, dans un sens, mais elle n'arrivait toujours pas à s'en remettre. Pendant toutes ces années, sa grand-mère lui avait fait croire que sa soeur était morte dans cet accident de train et en fait absolument pas, elle avait survécu, tout comme Raf'...

Invité

“Sans titre”
Raf & Cam

J'aime le Vendredi, oui définitivement je crois que c'est mon jour de la semaine préféré. Pourquoi ? Car il marque la fin de la semaine et le début du Week-end, donc de la détente loin du travail et des dossiers interminables. La refonte de l'équipe de Foot Us avance à grand pas et nous étions en plein dans les préparatifs. Je repense d'ailleurs à Miss Torres qui est ma collègue et assistante sur le coup puisque nous collaborons ensemble sur ce projet. Je ne cache pas que mes yeux ne la voit pas uniquement comme une collaboratrice. Je n'arrive pas à poser des mots sur cette femme tellement elle est insaisissable. Je ne sais d'ailleurs toujours pas comment j'avais réussi à lui envoyer ce message plus tôt dans la journée. Je l'invitais à boire un verre, hors du cadre scolaire, pour parler travail, oui parler travail ... Je ne peux pas me mentir continuellement, c'est aussi un moyen de passer un peu de temps avec elle hors des murs de l'école et peut être de percer cette coquille dans laquelle je la sens enfermée.

Enfin je ne vais pas non plus prétendre que j'ai la moindre de chance avec une femme comme elle, je vais plutôt essayer de la saisir si j'en ai la possibilité. D'ailleurs cette possibilité va se créer plus tôt que je ne le pensais. A un détour de couloir, rentrant maintenant chez moi pour me reposer un peu, je n'avais pas de nouvelle de la dites dame mais j'eus le droit à mieux. J'apercevais sa magnifique silhouette au détour d'un couloir. Quelques salutations, une brève conversation et elle m'annonce qu'elle accepte de me voir ce soir. Je ne cache pas mon ravissement. Oui je la quitte sur cela et je déambule dans les couloirs avec ce sourire niais qu'aurait un jeune adolescent venant de vivre ses premières fois. Dans un sens, Miss Torres représente une première fois pour moi. Je suis conscient d'avoir un physique plutôt agréable.

Je ne suis pas à plaindre à ce niveau mais je ne peux pas jouer uniquement la dessus. Comme je l'ai déjà dit, Miss Torres est le genre de femme que bien souvent nous nous contentons d'observer de loin, d'un œil rêveur et envieux. En fait ce qui me fait vibrer chez elle, c'est son aura. Je ressens beaucoup de choses à son contact, je me sens vivant, ce n'est pas que son physique ravageur, tout le monde le voit. Moi je veux connaitre l'intérieur, ouvrir la carapace et découvrir ce que personne n'a jamais vu avant. Oui c'est mon souhait, mais est ce que j'en aurais la possibilité ? Je ne sais pas. Je ne vais même pas à ce rendez-vous dans l'optique d'obtenir quelque chose d'elle non. J'y vais avec légèreté, dans le but de passer un bon moment en galante compagnie et en me laissant guider par le destin. Cela ne peut être que bénéfique pour moi. Arrivant donc chez moi, je me repose quelque heures, j'ai largement le temps. Une fois réveillé je consulte ma montre, j'ai encore une bonne heure et demie devant moi. Je file donc à la douche, je me coiffe, enfile un jean, un t-shirt et une veste en cuir CLIC.

Oui j'ai envie d'y aller décontracté, je vous l'ai dit je ne cherche pas à l'impressionner, puis porter un complet même en soirée ne me botte pas. Le mot d'ordre ce soir c'est simplicité et décontraction. J'attrape ensuite mon portable, mes clés de moto, je fourre le tout dans ma poche, passage rapide par la salle de bain pour vérifier que tout est impeccable, une goutte de parfum et direction le garage. Je sors ma bécane de la, j'enfile mon casque et tranquillement je me dirige à l'endroit ou j'ai invité la psychologue. J'y arrive sans encombre, je laisse ma bécane dans un coin en mettant l'antivol bien entendu et j'entre dans le bar. J'ai de l'avance, un bon quart d'heure. Je m'installe et j'en profite pour me boire un petit quelque chose en attendant la jeune femme. Le temps défile d'ailleurs à une vitesse monstre, j'entends la porte se pousser, mes yeux se tourne vers celle-ci et je la vois. Je m'arrête net, mon verre quasiment à ma bouche, on aurait dit une scène de film. Je l'observe, dans longue robe noir, laissant apparaitre ses longues jambes dorées. Sa chevelure attachée et ce léger maquillage me perturbe les sens. L'intégralité des hommes ont tourné les yeux vers elle lorsque celle-ci est entrée. Je la vois venir vers moi, le sourire aux lèvres. Elle m'adresse la parole, je raffole toujours autant de son accent espagnol.

" Bonsoir Miss Torres ! Pas de souci je viens à peine d'arriver."

Et c'était vrai dans un sens, je lui offre un sourire radieux puis je l'invite à s'assoir. La jeune femme me fait alors un commentaire sur les lieux, elle trouve ça charmant, j'en suis ravi. Je ne peux pas m'empêcher de rebondir sur sa phrase d'un ton joyeux.

"Ah je suis ravi que ça vous plaise, j'ai découvert cette endroit il y a peu, c'est très récent, c'est surement pour ça que vous ne connaissez pas, je n'ai pas souvenir que vous êtes ici depuis très longtemps. Ou le temps passe vite et je ne fais plus attention."

Je fais ensuite signe au serveur pour qu'il prenne la commande la dame, ne sachant pas ses goûts je préfère la laisser choisir, c'est une grande fille après tout. La conversation se poursuit, ayant un peu chaud depuis l'arrivée de ma compagne de soirée, j'enlève ma veste que je laisse tomber sur le dos de la chaise. La jeune femme me demande comment je vais. Excellente question.

"Et bien je vais très bien ! La semaine fut un peu éprouvante mais je ne me plains pas, les dossiers avancent bien, l'équipe prend forme et notre projet avance bon train, c'est d'ailleurs pour en parler que je vous ai invité. J'espère que vous n'avez pas trouvé ça trop déplacé ... Je me suis dit que ça nous changerait un peu du cadre de l'école, on serait plus ... Détendu !"

Le serveur amena donc la commande de la psychologue, sirotant mon verre je le laissais retomber sur la table puis offrant un sourire et des yeux pétillants je repris la parole.

"Et vous Miss Torres, comment allez-vous ? Votre semaine n'a pas été trop rude ? Vos patients ne vous ont pas trop épuisé ?"

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Invité

Dernier jour de la semaine pour la jeune espagnole. Les vacances venaient de se terminer, les élèves avaient repris le chemin de l'école et Raf aussi d'ailleurs. Elle avait retrouvé son bureau orné de bois, dégageant une ambiance seine et quelque peu rassurante. Elle aimait bien ce bureau. Au début, il lui a fallu du temps pour prendre ses marques, mais en le redécorant à sa manière et en y ajoutant des effets personnels, elle se sentait chez elle. Un troisième chez elle. Elle vivait avec Dany, sa coloc' dans une immense villa, elle passait un mi-temps dans son bureau au centre-ville, avec les patients autres que des lycéens, des patients un peu plus sérieux, et surtout plus désespérés, et enfin, son bureau là où elle recevait tous les élèves le souhaitant. Parfois, ils étaient un peu forcés: une demande d'un quelconque professeur, ce que Rafaela n'approuvait pas vraiment. Pour elle, pour qu'une entrevue, avec un adolescent, soit efficace, il faut qu'il le veuille et qu'il vienne de son plein gré. Le forcer le renforcera dans son attitude rebelle, introverti ou bien d'autres.

Un peu plus tôt dans la journée, la dame avait reçu un texto plus ou moins étrange du coach. Une invitation à boire un verre, tiens donc. Il était certes, très charmant et travailler avec lui était toujours plaisant. Dans son message, Cameron Lane tournait ça comme un moment de travail, simplement. Ou du moins, pour parler des jours et de l'avancement de chacun de ses joueurs. Pourquoi pas? Ca ne lui coutait rien, elle n'avait absolument rien à perdre et tout à gagner, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux. Elle sourit en regardant l'écran de son appareil et le range dans son sac. Elle y répondra, surement, mais pas maintenant. Là, elle avait juste envie de rentrer, de se poser et oublier tout ce qu'elle avait dû analyser aujourd'hui. Elle avait besoin de faire le vide évitant ainsi de s'identifier à l'un de ses jeunes patients.

En sortant de son bureau, elle fermait la porte derrière elle et longeait le long couloir où se trouvait une armée de casiers. La brunette regardait droit devant elle, quand au détour d'un couloir, elle tombait sur le Coach. Rafaela lui sourit, échange deux trois mots et par la même occasion, accepte son invitation. Elle ponctuait l'instant par un sourire jovial et se remit en marche afin de rejoindre sa voiture, qui l'attendait sur le parking. Elle mit le moteur en route et était en route pour retrouver son petit confort. Pensant y trouver sa colocataire, elle ne fut pas vraiment étonnée de se retrouver seule. Dany était jeune, elle pouvait encore s'amuser et puis c'était dans son tempérament: c'était une femme pleine d'énergie, pleine de ressources et pleine de joie de vivre. Rafaela déposait ses dossiers et ses affaires sur la table à manger et se dirigeait vers la terrasse où elle pouvait profiter calmement, du soleil et surtout, sauter sur l'occasion pour se détendre. Elle en avait besoin, elle voulait laisser ses patients de côté, juste pour ce soir. Elle s'installait sur un transat et laissait la fatigue avoir raison d'elle.

La belle espagnole se réveille deux heures plus tard, à l'arrivée de Dany. Elle s'empresse de regarder l'heure et de filer jusque la salle de bain pour y prendre une douche, et ensuite, enfiler une jolie robe noire, courte laissant apparaitre ses longues jambes fines et dorées. Rafaela s'empresse d'attacher ses cheveux, un peu de mascara et elle était prête pour se rendre à l'endroit où lui avait précisé le coach. Une fois sur place, elle sort de sa voiture et actionne la sécurité de celle-ci. Elle se dirige vers le bar et balaie la salle du regard jusqu'à s'arrêter net sur l'homme qui l'attendait. Elle acquiesça un léger sourire et s'approchait de lui. Buenas tardes ! Je ne vous ai pas trop fait attendre j'espère ? La jolie brune, toujours le sourire aux lèvres s'installait en face du coach. Elle se mit à observer les environs, elle ne connaissait pas et n'était jamais venue ici. C'est charmant. Je ne connaissais pas. Elle posait son attention sur son collègue et reprit pour la troisième fois. Ca va toujours depuis tout à l'heure ?