{TERMINE}[Libre:Lila/Avalon] Le jour a des yeux, la nuit a des oreilles

[quote="Ki Beom Lee"]




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Le membre 'Ginger A. Skinner' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Tournois RK' :

Voler les EI était une de mes idées depuis longtemps. Les évènements récents ont perturbé mes plans. J’aurais bien proposé à Matt de m’accompagner mais entre temps, je m’étais mise dans le viseur de la Voice avec Ashlyn, la tête dans mes problèmes, puis récemment Mike. Tant d’évènements qui ont effacé le meilleur de moi, cette partie qui a fait de moi, une femme célèbre dans la confrérie. Mon grain de folie, ou si je reprends les mots d’Edward, ce n’était plus un grain à mon niveau, mais un rocher ! Un sourire perfide s’installe sur mes lèvres quand je réalise que pour une fois, mes complices seront des élèves parfaitement normaux et que dans un sens, même si les SM seront surement pointés du doigt, je jubilerai à l’idée qu’elle n’en était même pas l’auteur ! J’avais déjà mis mes idées en place, les rôles étaient déjà établie, dans le noir, de cette distance et assimilant Ki au coréen de base, j’ai pensé qu’il serait aussi grand que moi, voire moins. Il se rapproche d’un air boudeur en ressentant le besoin d’ajouter des précisions.

-Hey mais, je ne suis pas si petit que ça!

Il me surplombe d’une bonne tête et j’ouvre la bouche en formant un « o », surprise par sa taille. Il a beau être maigre, à côté je n’emmenais vraiment pas large. A l’hôpital, j’ai passé un check up complet, taille : 1m62, poids : 49 kilos, tension : 8.2. J’étais largement en dessous du seuil de vie que j’avais l’habitude de fréquenter. Ce n’était pas cinq kilos mais bien presque dix que j’avais perdu sans que je m’en rende compte. Je comprends maintenant pourquoi Ed me demandait toujours si je mangeais correctement. L’image que le miroir nous renvoie est toujours fossé par celle que l’on a de soi. Donc oui, même à côté de Ki j’étais grignette et Ginger, je n’en parlais même pas. C’était une femme plutôt grande qui n’avait pas à rougir de son corps. J’étais plutôt contente de porter mes vêtements larges et amples, cachant ainsi mon laissé aller évident. D’ailleurs Ginger cause un vocabulaire étrange et très théatrale. Je la fixe perplexe, restant un instant silencieuse, secouant la tête brièvement, me demandant soudainement d’où elle sort !

-Après la belle au bois dormant, voici le chevalier d’argent ! Je lui souris pour lui faire comprendre que ma remarque n’était pas mesquine !

-Aller on y va, je connais le chemin !

Je l’avais scruté plus d’une fois, enfin non, c’était plus mes rendez-vous nocturne et discret dans la chambre de Joyce qui m’a valu un savoir sans vague sur la direction à prendre. Je n’allais pas leur expliquer, ni comment, ni pourquoi. En fait, leur tourner le dos me permis d’effacer ce sourire à moitié franc de mon visage. Une boule dans mon ventre fit son apparition, me laissant un instant à repenser à Mike, c’était encore trop tôt pour avancer sans lui et je le savais. Mais je voulais tellement reprendre des forces, je voulais tellement revenir celle que j’étais. Je m’imaginais comme une mule qu’on aurait trop chargée et dont le dos s’affaissait au fur à mesure de mes pas.

-Le drapeau est située où? A combien de mètres? Et vous avez une idée de comment le prendre?

Il me sauve de ma dérive et j’ouvre la porte qui donne dans les escaliers, je leur tiens la porte pour qu’ils me suivent et tout en descendant jusqu’au rez de chaussé.

-Il est accroché à l’entrée principale, à l’étage. Il faut grimper sur le rebord des fenêtres, mais après réflexion, c’est vrai que je suis la plus petite finalement, alors j’irais ! Il faudra juste m’aider à grimper en me soulevant assez haut pour que j’atteigne une bonne prise.

Mes sens s’électrise et j’imagine déjà le drame, si je tombe je me ferais mal mais sans plus. Je ne savais pas si une chute de deux mètre cinquante pouvait empirer mon état. Après tout, je ne m’étais rien cassé et la semaine passer à la clinique m’a permis de reprendre du poil du bête niveau santé.  Juste les crampes d’estomac qui était de plus en plus fréquente, les fièvres aussi. Suivi de près par mes compagnons, je me sens soudain comme Frodon et sa communauté ! On travers le campus, le chemin éclairé par les lampadaires. Le coréen et la rousse faisait connaissance et ça me permettait de relâcher mon attention. Je ressors machinalement mon téléphone, je ne sais pas pourquoi, je continue d’espérer. Ma gorge se serre et je respire profondément avant que l’humidité emprunte mes yeux. Je n’aimais pas pleurer mais lui je pouvais le pleurer autant que je voulais, rien ne le ramènera. Ce qui m’en dissuada, c’est cette compagnie derrière moi, je ne voulais pas étaler ma vie à des gens que je venais de rencontrer, et je ne voulais surtout pas casser l’ambiance par mes histoires dramaticodepressives. Je serre les points et une fois arriver devant la porte d’entrer je me retourne tout sourire, effaçant cet air morose que j’avais pendant le chemin, espérant que mon silence n’est pas attirer la curiosité de mes nouveaux amis.

-Et voilà ! Je pointe du doigt le joli drapeau qui flottait au vent. Je grimpe sur le rebord, je longe ce bord sans mal à mon avis,vous voyez l’espèce de mat horizontale qui tient le drapeau. Je m’allongerai dessus et le décrocherais. Une fois que vous m’aurez aidé à grimper, rester toujours à mon niveau, prêt à me rattraper ! Vous êtes toujours d’accords pour m’assister ?

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J’entendais les deux discuté, et j’en profité pour m’évader un bref instant. Ma poitrine se serrant, je me mets à repenser, dans un moment inopportun à Mike. Je me déculpabilisais en me disant, que c’était encore récent, normal. Ce qu’il l’est ! Ça ne fait qu’une petite semaine et je n’ai toujours pas réalisé les conséquences. Je rentre chez moi demain matin et j’ai encore l’impression que je vais le retrouver dans notre chambre. Celle qu’on a partagé plusieurs années avant qu’il me lâche pour vivre l’aventure. J’ai envie de plonger mon bras dans ma poche ventrale et sortir mon téléphone pour composer son numéro. Je ne compte plus le nombre de fois ou j’ai entendu sa messagerie, rien qu’aujourd’hui.

…C'est quoi vos noms ? Moi, c'est Ginger, belle au bois dormant la nuit, étudiante en arts le jour.»


Comme une radio qui s’est soudainement mise à capter, je me remets dans la conversation, les regardant de nouveau. Je n’avais même pas fait attention que mon regard s’était complètement détaché d’eux. Je colle un sourire factice sur mon visage. Pas la peine de m’étendre sur mes problèmes, déjà que je ne le fais pas avec mes amis, avec des inconnus, ça serait malvenue. L’androgyne se met à répondre le premier, ce qui m’arrange. Autant dire que sa tête m’est familière, mais je ne retiens pas d’où. En même temps, j’ai du le croisé dans un couloir et sa tête aux traits très fin m’aura marqué. Bien que j’essaye de faire taire cette idée dans mon inconscient, qui hurle « MAIS ILS SE RESSEMBLENT TOUS ! ». Je doute qu’il apprécie la pensée du soir.


Enchanté Ginger! Je me prénomme Ki, je suis coréen... ça se voit et s'entend. Alpha Psi en senior Year le jour. Tu étudies l'art? Quel genre de truc par exemple ou en particulier? J'ai une amie qui fait du dessin.

Alors qu’il se présentait comme un aristocrate ou un militaire détaillant tout ses grades, j’eue une question à l’esprit. Quelle était la réputation des Sigma Mu, enfin si je la connais, mais qu’en pensait réellement les autres confréries au final ?


-Ehm… Lila, Senior Year le jour et Sigma Mu à plein temps ! Et je suis Canadienne !

J’esquisse un sourire à ma phrase. Tout en regardant Ki. Et non tu n’es pas le seul étranger dans ce pays ! Si le coréen n’avait pas vraiment compris que j’avais un accent particulier, je ne doutais pas que mon interlocutrice rousse, elle l’avait bien remarqué.

-Au faite,  il me semble d'avoir déjà vu. Arrêtes-moi si je me trompe mais c'est pas toi qui est intervenue le premier jour du premier cours de maths pour remettre le prof en place?

Je m’esclaffe alors de rire, soudainement, ce petit rappel de début d’année, sonnant comme une douce anecdote. Remettre à sa place était un bien grand mot, j’avais juste titiller son égo rien de plus à mon avis. Ce genre de prof, était du genre résistant à mes confrontations. Une vraie guerre des nerfs ! Je me masse la nuque en souriant bêtement.


-Si, si, maintenant que tu le dis, c’était bien moi ! Enfin j’ai juste eu un souci avec son discours. C’est donc de là que je te connais ! Ta tête me disait quelque chose, mais désolé je n’aurais jamais pu remettre le contexte des choses !

-Je sais pas ce que vous en pensez mais on a tout 3 été incapable de s'endormir ou de se rendormir ce soir, on a tout 3 décidé de monter sur ce toit... Je sais pas pourquoi mais j'ai envie de faire quelque chose d'incroyable, de mémorable ce soir... le genre de truc qu'on fait qu'une fois dans une vie mais je ne sais pas du tout quoi. C'est problématique.

Faire quelque chose de mémorable je veux bien. Mais au final, qu’est-ce que je n’ai pas fait dans le but de m’en souvenir ? Ma conscience me met une gifle et son revers pour me gronder. Tout ce que j’ai fait, je m’en souviens à peine en faite. J’ai bien trop bu ou fumer pour être parfaitement lucide à chaque soirée, et ce depuis plusieurs mois. La ma conscience fait la midinette, car y a bien un souvenir alcoolisé qu’il retient en tête, c’est le soir ou j’ai débarquer dans la chambre de Matt et Aiden complètement torché. Ce même soir ou j’ai embrassé et Aiden pour la première fois et que j’ai découvert, qu’il serait intéressant de prolonger ce moment, une fois plus sobre. La Voice se régale d’ailleurs, toujours de mes frasques j’ai l’impression.

Les mains enfoncées dans mes poches, je triture ce portable que je meurs d’envie d’allumer. Faire quelque chose en leur compagnie serait nettement plus constructive !

-Ta raison, c’est ma dernière nuit avant de rentrer chez moi pour l’été ! Faut faire quelque chose !

Mais là c’est le drame, je ne sais pas quoi faire qui ne implique ni alcool ni drogue. Etais-je toujours été si pathétique ? Je fronce les sourcils, je suis une Sigma Mu bon sang de bois ! Ma démotivation à profiter de la vie joue en ma défaveur. Ce jour là ou je m’en suis prise au professeur, était encore une belle époque pour moi. J’essaye de me rappeler ce que ça faisait d’être insouciante.

-Mais mes idées impliqueraient que vous changiez de confrérie pour la nuit ! Et que vous deveniez un vrai Sigma Mu, dis-je d’un sourire carnassier. Où alors, comme Ki le propose, on reste sur ce maudit toit pour discuter. Mais autant vous prévenir, je ne suis pas doué à ça.

Mon téléphone se met à vibrer, je le sors avec hâte, conne comme je suis, j’ai pensée que peut-être, une infime chance que Mike m’appelle pour me dire que tout ça n’était qu’une mauvaise blague. Je regarde l’écran, ce n’est qu’un texto, je l’ouvre déçu, c’est Edward qui me demande ou j’ai disparue. Depuis mon overdose, il est sacrément flippé, je sais qu’il culpabilise, et ça m’ennuie qu’il pense qu’il a raté quelque chose. Tapote rapidos sur mon antiquité. Lui disant juste que je suis partie prendre l’air et que je serais de retour avant le levé du jour.

-Alors j’ai rien d’extravagant à vous proposé, pour ça, faut un minimum de préméditation. Mais soit on se fait un petit snack improvisé à la cafet’, je connais une entrée. Soit faire une blague à un Khi, je connais déjà ma victime –Inutile de préciser que mon sourire s’élargit quand je pense à Zack.- Soit on vole le drapeau des Eta ! Ca fait un moment que je lorgne dessus !

Bon ok, ça parait puéril. Mais même si deux d’entre elles, ont trouvé grâce à mes yeux, ou plutôt à mon lit, je n’ai toujours pas intégrer l’idée d’aimer ce genre de personne. Et les emmerder bien gentiment, m’est le plus agréable.

-Petit comme t’es Ki, tu pourras te faufiler partout, et toi Ginger, je suis sure que tu serais capable de le soulever pour recueillir leur fichu drapeau, non ?

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Perdue dans mon torrent nombriliste et égocentrique, je n’avais même pas remarqué la présence de la belle aux bois dormant, dans un coin sombre du toit. Alors quand j’ai entendu le jeune asiatique arriver, je ne me suis sentie ni surprise, ni déranger. Si le toit était mon refuge, il l’était surement pour d’autre que moi. Cela dit, je commence à me dire qu’il est devenu bien trop fréquenté. A croire que je rencontre tout le monde sur ce fichu lieu.  Son accent me fait sourire, son air curieux aussi. Puis je repense à quel point Mike aurait ri d’entendre la voix du garçon. C’était son truc ça, d’imiter les chinois surtout quand on allait dans un restaurant asiatique et que dans mon oreille, il me répétait sa commande avec l’accent. Habituellement, je me mettais à rire en y repensant, mais mon cœur se serre et je touche ma poitrine comme si je pouvais apaiser la douleur. Une image de moi-même en train de suffoquer à quatre pattes apparait dans ma tête. C’est ma conscience qui fait encore ce cinéma. Cette même conscience qui m’a supplié de la faire taire à coup de cachets et de poudres chimiques. Je pousse un soupir pour chasser cette pensée et étire mon sourire, de la manière la plus fausse qu’il soit.

- Juste pour ma culture personnelle, c’est quoi un « crogue mitaine» ? Euh enfin ce que tu m’as dit plus haut. Une sorte d’ogre?

Et voilà qu’il me donne l’occasion d’étaler ma science. Mike m’a beaucoup faite pleurer quand j’étais petite à cause de cette créature qui hantait mes nuits.

-En quelque sorte, c’est une sorte de monstre qui se cache dans la nuit et les endroits sombres. Il aime beaucoup les enfants ! Mais vu ta carrure je peux faire une exception. Finissais-je par un clin d’œil.

Je m’étonnais moi-même, avoir cette capacité à plaisanté avec un pure inconnu, quand parler avec un ami proche était devenu insupportable, honteux, douloureux. Le problème avec les inconnus, c’est qu’à force de leur parler, ils finissent par ne plus en être.

-Tomber ? Moi ? Non, je sais voler de toute façon.

Puis soudain un cri, « MEDUSE ! ». Je sursaute, et je pousse même un cri « AAAh ! » Mon cœur bat à tout rompre. Non pas parce qu’elle avait crié, mais bien parce que le son provenait du côté de mon oreille, et que je ne l’avais pas remarqué un instant.  L’asiatique se tournait vers moi pour me questionner. C’était légitime. Mais je secoue la tête les yeux écarquillés. Non je n’avais invité personne, et quand bien même je l’aurai fait, cette personne ne serait certainement pas en train de dormir ! Car c’est bien ce que cette voix féminine à l’air d’expliquer. J’ai le visage dépité, exagérant ma respiration.

- Putain, on n’a pas idée de faire une peur pareille !

Quand je tourne à nouveau la tête vers le garçon, je vois ce geste. Le même que j’ai fait quelque minutes avant. Ma curiosité est piqué au vif, et je n’aurais pas osé à mettre les pieds dans le plat, si maintenant je comprenais l’importance qu’était de garder son histoire pour soit. Je descends de la rambarde et je m’approche du garçon. Sa tête me dit maintenant quelque chose. Je l’ai déjà vu c’est sûr, mais je ne remets pas de nom dessus, ni même l’endroit où je l’aurais rencontré. Bon Wynwood c’est évident ! Bon au moins, il est poli, il l’invite à nous rejoindre et se soucie même de ce que je pense.

-Tu sais que ça ferait un super conte pour enfant, la belle au bois dormant, l’enfant perdu et le croque mitaine ! Manque plus qu’à trouver la connotation sexuel dans cette histoire.

Comme toutes les autres pensais-je. Je me souviens d’un cours passionnant sur la philosophie caché de nos histoires pour enfant. Un prof un peu déluré, nous racontant l’immondice sous-entendu dans l’histoire du petit chaperon rouge. La salope !

-Ça sert à rien d’aller te recouché, t’es réveillé, autant nous tenir compagnie ! Dis-je en m’adressant à la demoiselle, dont je ne voyais absolument rien. T’a du sacrément consommer pour en arriver à t’endormir sur le toit !

Car en général, si moi je dormais sur le toit, c’était en grande partie la faute à la méthamphétamine. Mal dosé, elle me faisait dormir au bout de deux heures, et je pouvais fermer les yeux et partir dans un trip fantasmagorique, n’importe où.


HRP : J'ai changer ma couleur à cause du nouvelle éditeur x) Sorry

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Voila à peine douze heures que j’étais sortit de l’hopital. Mes parents avaient même fait le voyage pour venir prendre soin de moi. Plusieurs heures d’avion, la tristesse et l’inquiétude avaient vieillis leurs traits. Bouleversé par la mort de Mike, anéanti par ce qu’il avait pris comme une tentative de suicide de ma part. J’avais beau leurs expliquer qu’il n’en était rien, que j’avais abusé lors d’une fête, je leur avais même mentis en inventant une histoire rocambolesque au sujet d’un homme malhonnête qui m’avait piqué en boite. Ils n’avaient fait que de me regarder d’un air malheureux, pensant que je me voilais la face. Je me sentais morte à l’intérieur, j’avais perdu ma moitié, mon meilleur ami, l’homme de ma vie, mon frère s’était envolé sans moi, a bord de sa voiture rafistolé. Pourtant cette voiture, l’avait conduit partout, l’avait fait traversé le pays canadien pendant des années sans un accroc, c’était un bon conducteur. L’alcool avait eu raison de lui, comme la drogue avait failli avoir raison de moi. Même après une longue semaine sans drogue, à coup de méthadone, en attendant ma cure. J’avais obtenu de mes parents, une nuit de sursis, une nuit au sein de Wynwood pour dire au revoir à mes amis, rassembler mes affaires, rassuré mon entourage. Mes parents s’étaient pris un hôtel tout près pour me récupérer demain matin. Dans deux jours, on enterre Mike et j’ai peur de revoir son visage, de voir un corps froid et sans expression. Je l’imagine pâle, entouré de coussin de soie, de fleurs blanches, d’un cercueil noir.

J’avais honte de sortir, d’affronter le regard des autres. Matt m’avait soutenu, récupéré au fond du trou, s’était montré compatissant, m’avait donné les mots dont j’avais besoin, les bras pour me réconforté, son épaule pour pleurer. Voir Aiden et Ryan –que je connaissais à peine- si inquiets, me faisait réaliser que je n’étais pas seul. Que même sans famille, je comptais, pour quelqu’un. Je m’en veux pour ne pas l’avoir réalisé plus tôt. J’aurais dû réfléchir, affronté mes sentiments et non les fuir. Je ne me savais pas aussi lâche. En allant me coucher, j’ai regardé Edward dormir dans la pénombre. Les volets ouvert, je pouvais distinguer son visage, serein, endormi. Sa respiration était forte, il ronflait que très peu, c’était vraiment relaxant. Il s’était senti tellement mal, il m’avait regardé toute la soirée avec les mêmes yeux que mes parents. Je devais vraiment apprendre à faire confiance aux autres, je devrais vraiment m’ouvrir un peu plus.

La chaleur de la pièce et mes pensées m’empêcher de trouver le sommeil. Tourné en rond entre mes draps irritait ma patience. Patience qui n’est pas très grande malheureusement. Je regardais le réveil dont les numéros peint de rouge changeait encore et encore. Les minutes se firent une éternité, et mon lit devint inconfortable. Minuit largement passé, je bondis de mon lit en soupirant. J’ouvre mon placard, et le tas de vêtements sales par terre me rappelle que la lessive et moi, on n’est pas copain. Je mettrai le tout en boule dans ma valise, je sais que ma mère se fera un plaisir de tout laver, sécher et repasser quand on rentrera. Elle est formidable comme mère, elle nous aime tellement alors que nous ne sommes pas de sa cher. Elle s’est dévouée sans compter pour nous éduquer, pour nous apprendre à être indépendant, à savoir qu’elles sont les priorités dans la vie, à profiter de la vie. C’est parce que j’ai une mère si formidable et un père si présent, que je n’ai jamais cherché à savoir qui sont mes parents biologiques. Eux m’ont abandonnés, ils n’ont pas voulu me connaitre, n’ont pas voulu m’aimer, pourquoi chercher à les revoir. Ils ne le méritent pas après tout. Je trouve dans cet amas de tissus, un jeans piqués quelques semaines avant à Lorenna –que je ne connais absolument pas- et un sweat gris à capuche large, que je soupçonnais appartenir à colocataire, vu le flottement autour de mon buste et la longueur abusive qui couvrait mes fesses. Je sortais en pantoufle dans le couloir, la lumière furtive de la chambre voisine filtrer sous la porte, m’évitant d’allumer la lumière pour trouver mon chemin jusqu’à la sortie. Une dernière fois sur ce toit me ferait du bien. Cet endroit, j’en avais fait mon havre de paix, mon temple. J’y ai rencontré d’intéressant personnage, j’avais découvert un ami formidable en la personne de Zack.

Je grimpais l’escalier en vitesse, évitant de penser aux douloureux souvenirs qu’ont provoqué ma descentes aux enfers, Ashlyn n’est qu’un mauvais souvenir, j’en avais oublié ma culpabilité à l’instant même où j’ai appris la mort de Mike. Je débarquais sur le toit en prenant une grande goulée d’air, même si celui-ci était chaud et lourd. Je me sentais libre, un peu plus en paix. Je vais sur le rebord, et je m’assois sur la balustrade, comme ce jour où j’ai fait cette blague idiote à Zack ou je lui ai fait croire que je voulais me suicidé. Voir les lumières des lampadaires disparaitre sous mes pieds m’hypnotisais. Sortant un paquet de cigarettes industrielles, j’en allume une en penchant la tête et protégeant la flamme de ma main. La fumée s’infiltre dans mes poumons et la nicotine apaise mes neurones. Une semaine à l’hôpital sans une seule cigarette et me voilà de nouveau saine. Je ressens l’envie de me griller un joint, le besoin de gober une pilule. Mais tout m’a été retiré, mes amis s’y étaient même mis. Vu la peur que je leur ai fait, c’était totalement justifié, mais mon corps est en manque, ça fait bizarre. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais devenue dépendante, consommant tous les jours, je ne savais pas que ces gestes étaient aussi automatique que manger et respirer. On m’a parlé de cure de désintoxe, c’est possible d’apprendre à ne plus se nourrir ou se reposer ?

Le bruit grinçant et métallique de la porte de sortie du toit me réveille de mes pensées et je tourne la tête à moitié en bouger le buste. Je m’attends à voir Matt ou Ed qui se serait réveillé pour vérifier ce que je fais. Les pas ne sont pas discrets et je ne reconnais pas le son de sa démarche. Je me retourne un peu plus alors et je me rends compte qu’il est bien plus petit et svelte que l’un ou l’autre de mes deux amis. Sa voix me parvient, son accent aussi. Je souris de surprise et passe donc les jambes de l’autre côté pour lui faire face.

-Bonsoir… C’est le croque mitaine ! Et toi, es-tu l’enfant grassouillet que j’attends depuis des heures pour mon repas ?

J’esquisse un rire ironique, je n’ai pas totalement perdu mon sens de l’humour, j’aperçois le jeune asiatique, et comme à chaque fois, je suis surprise par la finesse, presque féminine des traits des hommes de son genre. Son manque de forme et ses cheveux courts, ainsi que sa voix, me confirme qu’il s’agit d’un homme. Je ne connais aucun chinois… Malgré qu’il y en a de plus en plus dans la cours de Wynwood et même dans ma classe. Je ne fais même jamais attention à eux.

-Je ne suis pas la seule à être insomniaque ce soir on dirait ?


HRP : J'ai pas pu résisté quand j'ai vu le post sur le toit, à la base Lila devait partir pour Vancouver après sa sorti d'hôpital, mais bon comme je l'ai expliqué dans le rp, on dira qu'elle vient d'en sortir et qu'elle partira le lendemain. J'espère que ma personne te convient x)

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