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 [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki

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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyMer 24 Juil 2013 - 21:22






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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyLun 22 Juil 2013 - 21:57

Si Ki détestait les personnes qui réfléchissaient avec leurs poings, il est clair et net qu’il m’aurait haï lorsque j’étais enfant, jusqu’au début de mon adolescence. En réalité, tout le temps que j’avais passé au Japon. Mes amis et moi formions un petit gang de riches, et on hésitait jamais à nous servir de nos poings pour faire régner notre loi. Je n’étais pas très fier de cette période, et je considérais ma toute nouvelle incapacité à exprimer mes émotions comme un point positif, vis-à-vis de la violence qui m’habitait. Elle pouvait parfois bouillir de l’intérieur, j’étais persuadé que jamais plus je ne lèverais la main sur qui que ce soit. Imperturbable. Celui qui arriverait à me mettre hors de moi – et à ce que ca se voit, s’entend – n’était pas né. Ou alors, il était tapis dans l’ombre et apprenait à se déguiser en fille, mais il paraît que c’est une toute autre histoire.

« N'est-ce pas ? C'est ce que la plupart des hommes répondraient. Ma préférence va au corps tendre des femmes » approuva Ki lorsque je lui répliquai qu’à présent, faute d’user de mes poings, j’aurais sans doute simplement répondu que ce n’était pas mon cas.

Je notai sa façon de prononcer le mot femmes, qui me sembla pour le moins… particulière. Et pleine de ressentiments. Sous mes yeux, le calme et posé Ki se mit à bouillir. C’était un spectacle étonnant, auquel je ne pensais honnêtement pas assister un jour. J’avais pris l’habitude de le considérer comme un jeune homme réservé, et voilà que Ki contredisait mes pensées à son sujet en se montrant de plus en plus amer. Ses yeux lançaient des éclairs et sa voix se faisait sifflante. Je lui fis donc remarquer que la conversation devenait bizarre.

« A qui la faute ! Je n'ai pas commencé la conversation mais j'ai su la finir ».

Je me voyais dans l’obligation de reconnaître qu’il n’avait pas tort. Je l’avais bien cherché. Quand il me dit qu’il était très sérieux à propos de ce qu’il venait de se passer, puis qu’il éclata d’un rire tellement faux que n’importe quel crétin aurait remarqué qu’il se forçait… je compris que ce petit coréen qui me collait sans cesse aux basques n’allait pas si bien qu’il le laissait paraître. Il se cachait au fond de lui un tel malaise que je ne pus m’empêcher de me questionner à nouveau à son sujet. Il me parla, mais je n’écoutais plus, trop occupé à me demander quel mal pouvait bien le ronger. Au fond, peut-être nous ressemblions nous plus que ce que les apparences le laissaient penser de prime abord.

« C'est un objet précieux ? Oui je change de sujet mais je suis sur que pour une fois ça t'arrange ! » me demanda-t-il, ce qui me tira de mes pensées.

Je relevai la tête vers lui et cessai de jouer avec ma bague. Fronçant presque imperceptiblement un sourcil, je plongeai mes yeux dans les siens, à la recherche de réponses que je n’aurais sans doute jamais, tout comme lui n’en aurait pas à mon sujet. Je n’étais pas partisan du « libre-échange de vies ».

« C’est simplement la chevalière de ma Confrérie ».

Je ne cessai pas de l’observer. Un sentiment nouveau m’apparaissait. Je me sentais… étrangement responsable de lui. Comme si le fait qu’il me colle sans arrêt me l’avait rendu sympathique sans que je ne m’en aperçoive. Ou étaient-ce les failles que je devinais en lui, tout simplement ? Trop de questions. Pas de réponses.

« Ki, j’aimerais te dire quelque chose, mais je ne veux pas que tu le prennes comme une agression » commençai-je en plissant légèrement des yeux.

« Je crois que tu es un garçon vraiment particulier, et que sous cette carapace qui te protège se cache quelqu’un de vraiment sensible. Je me trompe peut-être… mais j’ai l’impression que tu as besoin, ou envie, je ne sais pas, de parler à quelqu’un de ce qui te tracasse. Je sais qu’on n’est pas les meilleurs amis du monde, mais je sais écouter, alors si l’envie te prend… je ne te repousserai pas. Et je suis une tombe, j’imagine que tu l’as remarqué ».

Bon, voilà une bonne chose de faite. J’étais à peu près sur qu’il commencerait par prendre la mouche ou faire comme si de rien n’était… si bien que je n’insistai pas sur le sujet. Je n’avais de toute façon pas envie de le forcer, et je n’étais pas une personne curieuse au point de le harceler ou d’inventer des stratagèmes pour le faire parler. S’il en avait envie, il viendrait à moi. Si pas, tant pis.
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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyVen 19 Juil 2013 - 19:04






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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyMer 17 Juil 2013 - 12:13

La surprise de Ki s’exprima et dans ses paroles, et sur son visage habituellement si posé. Lui qui était si formel ne comprenait sans doute pas que je puisse aimer Maeko tout en sortant avec Ayase. Pour qu’il comprenne, j’aurais d’ailleurs du lui expliquer beaucoup trop de choses me concernant, ce que je n’envisageais absolument pas. Ou alors lui mentir comme j’avais menti à Aya-chan, ce qui n’était pas faisable non plus : Ki n’était pas assez naïf – et sans doute pas assez fleur bleue – pour gober un truc pareil. Bref, je préférai changer de sujet et en revenir au « plan à trois » dont il avait parlé un peu plus tôt. S’il n’était pas déjà mal à l’aise avant cela, voilà qui était chose faite. Et ce malaise se traduisit par une couleur rougissante sur ses joues pales, un bégayement plutôt mignon ainsi qu’un regard fuyant.

« Hein mais qu'est-ce que tu racontes... Tu... je… tu n'y penses pas... tu plaisantes ! » me dit-il.

C’était évident, non ? Je pensais être la dernière personne sur Terre à avoir la tête à faire ce genre de choses, mais apparemment ce n’était pas le cas. Ou alors, le coréen avait encore plus de mal que ce que je ne le pensais à se décider à mon sujet. A vrai dire, c’était une surprise, je ne me pensais pas… si mystérieux, en tout cas à ce niveau-là. J’avais toujours eu l’impression – depuis Maeko en tout cas – d’être un mec réglo, et que mon attitude, mon visage, mes expressions… tout, trahissait cet aspect de ma personnalité. Je m’étais apparemment trompé. Tant pis, ca me permettait de m’amuser un peu avec ce pauvre Ki, qui ne savait plus où se mettre.

J’allais lui dire qu’effectivement, je plaisantais… mais il ne m’en laissa pas le temps et s’enfonça un peu plus dans mon délire.

« Non, merci ! ça ne m'intéresse pas ce genre de plan. Je suis quelqu'un de réglo ! Et je ne vois pas, pourquoi tu me ferais ce genre de proposition jusqu'à preuve du contraire, je suis un homme ! » s’insurgea-t-il d’un ton sec.

A ce stade, il me sembla suspect. Pourquoi tant de véhémence ? Ce n’était finalement qu’une petite blague. Je fronçai un sourcil, me demandant ce qu’il prenait à mon camarade coréen. Je n’osai pas aller jusqu’à me dire qu’il avait la réaction typique de quelqu’un qui nie en bloc l’évidence, mais je n’étais pas loin de cette conclusion. Cependant, sa réaction par rapport à Ayase me retenait. Il m’avait semblé qu’elle lui plaisait, et qu’il était déçu que la jolie japonaise soit en couple avec moi plutôt qu’avec lui. Une idée germa dans mon esprit. Si j’étais plus ou moins sur d’avoir discerné de la déception chez l’Alpha Psi… ne m’étais-je pas trompé de cible ? A cette conclusion, j’avalai ma salive difficilement. A présent, j’étais pris à mon propre piège et c’est moi qui me mettais à douter.

« Tu sais… je plaisantais, Ki » lui dis-je finalement.

J’espérais que ca le calmerait, et qu’on changerait simplement de sujet, voir qu’il partirait sans demander son reste… mais non. Le jeune homme resta là. Se détachant de la fenêtre, il revint vers moi, tandis que je restais appuyé sur mon bureau. Je le suivis des yeux, indécis. Ki s’arrêta à quelques pas de moi. Nos regards se croisèrent.

« Il se passerait quoi... si et j'insiste sur le "si"... là dans cette chambre » commença-t-il par dire sur un ton un peu trop sérieux à mon gout.

Je le regardais sans rien dire, j’avais plus ou moins deviné ce qui allait se passer, même si cette perspective ne m’enchantait guère. Il fit un nouveau pas dans ma direction.

« Je te révélais que je n'aime pas les femmes mais que je préfère les hommes ? Et qu'en l’occurrence... » me dit-il, avant de s’éloigner vers le lit – ce qui me soulagea, je dois bien l’avouer. « Je te trouve particulièrement à mon gout ? ».

Bon sang, je suis trop con.

Je m’étais fait prendre comme un bleu, et le pire dans tout ca c’est que j’avais l’impression que Ki ne me menait pas en bateau. C’était assez embêtant, dans la mesure où je ne pouvais pas rentrer dans son jeu. Si j’avais pensé qu’il plaisantait, je l’aurais fait et cela aurait été à celui qui met l’autre le plus mal à l’aise. Un jeu stupide, certes… et si je commençais comme ca avec lui et qu’il aimait vraiment les hommes, je risquais simplement de me retrouver avec ses lèvres sur les miennes, ou pire. A cette idée, un léger frisson me parcourut l’échine. Les hommes, cela n’avait jamais été mon trip. En réalité, j’étais très conventionnel comme garçon. Je m’éclaircis la gorge, cherchant la réponse la plus acceptable.

« Hm… disons qu’à une époque je t’aurais sans doute cassé la gueule pour oser me dire ca » commençai-je par répondre sans le regarder vraiment. « Mais là… si tu préfères les hommes et que tu me trouves à ton gout, je suppose que je te répondrais simplement que ce n’est… pas mon cas ? ».

Je me sentais vraiment idiot.

La nécessité de changer de sujet étant imminente, je me demandai ce que je pouvais bien ajouter de plus.

« Cette conversation est bizarre, non ? » fis-je finalement, embêté.

Je fis tourner plusieurs fois ma chevalière à mon doigt, les yeux rivés sur celle-ci.

« J’espère que tu es en train de te foutre de moi, en réalité. Si c’est le cas, bravo, je suis mal à l’aise ».

Il n’y avait plus qu’à prier pour qu’il me raconte des conneries. Pas une seule seconde l’idée qu’il puisse être bi n’effleura mon esprit. Dans ma tête, cela devait être blanc ou noir.
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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyMar 16 Juil 2013 - 19:13






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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyDim 14 Juil 2013 - 13:42

Ki pensait que j’étais un être à part. Je n’étais pas de cet avis. Du moins, pas à l’origine. J’avais juste été un petit con qui avait fait exploser une famille qui ne tenait déjà qui un fil. Un fil d’argent. Seules les sociétés de mes parents les reliaient, avant ma naissance. Ils s’étaient mariés par obligation, et ma naissance n’y avait rien changé. En revanche, c’est moi qui avais brisé le maigre équilibre de leur couple. J’avais énervé un nombre effroyable de personnes, étant plus jeune. Et à présent… j’étais peut-être à part, oui. Mais uniquement à cause des événements qui avaient jalonnés ma vie. Évènements causés par ma venue aux USA, les arnaques avec Emeric et les autres, et donc par mes conneries d’adolescent. Cercle vicieux. Cercle qui faisait de moi un asocial, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

Je détestais penser à tout cela. Je détestais me dire que je n’avais eu que ce que je méritais, parce que le souvenir de cette nuit… ce que j’avais vécu, je ne le souhaitais à personne. Personne ne devait mériter cela. Oh, bien entendu, il y avait pire. Certes. Mais la torture faisait sans aucun doute partie des choses les plus horribles dont l’être humain est capable. Bref, je changeai très rapidement de sujet, pour ne pas me laisser aller sur cette pente glissante des aveux.

« J'aimerais arrêter les études et réussir une audition pour devenir chanteur. J'ai jamais été fan de l'école même si je suis un bon élève » commença-t-il par me répondre, ce qui me fit penser que ma technique d’esquive avait porté ses fruits.

Malheureusement pour moi, je m’étais attaqué au Maitre, en matière d’esquive. Il me faudrait donc être plus imaginatif que cela. Ki connaissait mieux que personne le coup du flot de questions. Et cette constatation m’amenait à songer qu’il en était tout à fait conscient, et restait donc discret sur sa vie volontairement.

« Nobu ? » ajouta le coréen en souriant.

Ses pupilles amusées se plantèrent dans les miennes, et je compris qu’il avait remarqué mon envie peu discrète de changer de sujet. Peut-être faisait-il réellement partie d’une quelconque mafia, qui sait ? En tous les cas, Ki n’était pas un modèle de « netteté ».

« Ki ? » répondis-je, tout en sachant très bien ce qu’il allait me dire.

« C'est nouveau ? Tu as adopté ma technique d'esquive de conversation désagréable à ce que je vois ? Maintenant, je comprends mieux de quoi tu voulais parler plus tôt ».

« C’est frustrant, n’est-ce pas ? » lui dis-je simplement, soulagé qu’il ne me repose pas de question par rapport à ma cicatrice.

Bien entendu, j’aurais pu le mettre dehors, s’il l’avait fait. Mais il se serait douté que je cachais plus de choses que ce que je ne voulais bien le dire. S’il ne s’en doutait pas déjà… J’aurais payé pour pouvoir deviner ce qu’il se passait dans sa tête. Que savait-il ? De quoi se doutait-il ? J’imagine qu’il devait se dire pareil pour moi.

Le coréen se leva et fit quelques pas vers la fenêtre, pour observer ce qu’il se passait dehors. J’avais une vue sur le jardin de la Confrérie, mais il me sembla qu’il regardait plutôt le ciel. Il semblait perdu dans ses pensées.

« Enfin, je ne veux pas te rappeler des souvenirs désagréables même si sincèrement, là tu attises ma curiosité. Nobu est un jeune homme plein de surprises » finit-il par me dire.

Nobu… était-ce lui ? Ou était-ce plutôt moi, Sojiro ? Je m’y perdais, entre ces deux identités. Qui étais-je réellement, à présent… cette question revenait souvent me hanter, j’avais l’impression de me perdre moi-même et de ne plus savoir qui j’étais, exactement. Connais toi toi-même. Vous connaissez l’adage. Je me posais trop de questions.

« Ne le prends pas mal, Ki, mais ta curiosité ne sera jamais assouvie, à ce propos » lui dis-je d’une voix ferme.

Son téléphone sonna alors dans sa poche, ce qui mit fin à cette discussion… et ce n’était pas plus mal. Le jeune homme regarda qui l’appelait, cependant il ne décrocha pas. Il attendit que son portable passe sur messagerie, le laissant sonner, puis le remit dans sa poche.

« Un appel de ma meilleure amie, elle attendra » m’informa-t-il.

Je ne répondis rien, ne sachant trop quoi dire. Ce qui était bien, avec Ki, c’est qu’il avait la capacité de meubler n’importe quelle conversation, je lui faisais donc confiance pour relancer la discussion comme bon lui semblait. Au bout de quelques secondes, il pointa du menton la photo de Maeko.

« C’est ta meilleure amie ? ».

Je tournai la tête pour observer une fois de plus le visage de ma chinoise. Elle aussi, j’aurais payé pour savoir ce qu’il pouvait bien se passer sans sa tête. Elle me cachait quelque chose, je le sentais… et pourtant, elle ne m’en parlait pas, restant calme. Trop calme. Surtout avec un caractère sanguin comme le sien. Je détestais ca. L’impression de passer à coté de quelque chose d’important dans la vie de celle que j’aimais.

« Non » dis-je, en pointant mon doigt sur la photo de Ginger et moi. « C’est elle, ma meilleure amie ».

Je me tournai à nouveau vers lui, tout en me doutant qu’une fois de plus j’attisais sa curiosité.

« La chinoise s’appelle Maeko. C’est la femme que j’aime ».

Lui avouer ca ne me coutait rien. S’il le répétait à Aya – et je doutais qu’il le ferait – elle n’en serait pas surprise puisqu’elle était déjà au courant. Une fois de plus, l’amour revenait sur le tapis. Ki n’avait pas semblé apprécier ce sujet, qui visiblement le mettait mal à l’aise. A mon tour, j’eus envie de le questionner. Je repensai à ce qu’il avait dit tout à l’heure, en parlant de plan à trois. Je décidai d’un peu me jouer de lui… par plaisir, mais aussi pour l’éloigner de la vérité.

« Tu avais raison, tout à l’heure, quand tu disais ne pas me voir avec des hommes… en réalité, les plans à trois, je les préfère avec deux jolies femmes ».

Mon incapacité à sourire m’était bien utile, tout à coup. Intérieurement, j’étais hilare rien qu’en imaginant sa réaction. Là, seules mes pupilles brillaient de malice, tandis que je conservais ce visage sérieux qui me caractérisait.

« Je te proposerais bien de te joindre à nous… qu’est-ce que tu en dis ? ».

Bon, d’accord, j’exagérais un peu. J’attendis quelques secondes qu’il réagisse… je le sortirais de cette situation délicate quand il serait assez traumatisé pour ne plus avoir envie de me poser de questions du tout.
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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyVen 12 Juil 2013 - 18:21






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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyLun 8 Juil 2013 - 12:30






••• Two dogs on the same bone •••



Ki sembla étonné par ma réponse, lorsque je lui dis que je n’étais pas amoureux d’Ayase, en précisant pas « encore », bien sûr… même si je savais que cela n’arriverait jamais. Ou pas dans ce monde, en tout cas. Pas tant que Maeko existerait. Le coréen me regardait, un air d’incompréhension mal dissimulé sur le visage.

« Mais, … c’est normal que les gens sortent ensemble sans éprouver des sentiments alors ? Enfin, je veux dire... Hum  ça vient après ? Mais si ça ne vient jamais peu importe le nombre de fois et de mois ? Ça t'est déjà arrivé ? » me demanda-t-il, avant d’enchainer très rapidement : « Non rien, laisse tomber ! Je sais même pas moi-même ce que j'essaye de te dire ».

Je décidai néanmoins de lui répondre, parce qu’il semblait réellement perdu.

« Je ne suis tombé amoureux que deux fois, alors je ne prétends pas posséder la science infuse… mais je pense que c’est normal, oui. Quand quelqu’un te plait, il serait idiot d’attendre des sentiments qui ne se déclareraient peut-être qu’en situation de couple. Après tout, on est tous différents avec la personne qui partage notre lit, tu ne crois pas ? Quant à savoir si cela m’est déjà arrivé… oui, plein de fois. Quand j’étais plus jeune, je sortais avec pas mal de filles, mais je ne restais pas assez longtemps avec elle pour que les sentiments se déclarent ».

Bon, la situation était un peu différente avec Maeko, puisque j’étais tombé fou amoureux d’elle sans sortir avec elle. Mais Ki n’avait pas besoin de le savoir. J’allais l’embrouiller, si je lui parlais de mes sentiments pour ma chinoise. Une espèce de haine insupportable, qui s’était muée en amour sans que je ne comprenne ce qu’il m’arrivait. Il m’avoua ensuite être défaitiste parce qu’il pensait ne pas pouvoir rendre une femme heureuse. Je balayai son argument d’un geste de la main. C’était idiot, à mes yeux.

« Tu sais, se sentir aimé suffit parfois au bonheur » lui dis-je, en pensant à Maeko.

« Mais tu as une conception un peu bizarre de l’amour, non ? A moins, que tu ne sois pas quelqu'un de jaloux... ou qu’un plan à 3 t’intéresse ? » me lança le coréen, avant de préciser que c’était une blague.

J’en souris intérieurement, même si d’apparence je restai impassible.

« Qui sait… ? » lui répondis-je, sibyllin.

Semer le trouble dans son esprit m’amusait. Ki était facilement perturbable, ce que je venais de remarquer. Je ne m’étais jamais vraiment assez intéressé à lui avant aujourd’hui pour m’en rendre compte, mais maintenant que je venais de saisir ce point, je comptais bien en profiter gentiment. Bref, la conversation passa d’Ayase à l’école. Je fis remarquer au coréen qu’il était particulier, à noyer les gens sous les questions pour éviter de parler de quelque chose. Il me lança un regard réellement interloqué. Au début, je pensai qu’il me regardait comme ça parce qu’il ne se voyait pas du tout comme ça, mais il me contredit rapidement.

« On t’a déjà dit que tu étais quelqu’un d’incroyablement attachant et ce malgré les barrières que tu t’efforces de mettre autour de toi ? Non, tu es officiellement le premier à me le dire Nobu et oui j’ai réussi. Fini le lycée pour moi ».

A mon tour d’afficher une mine surprise.

« Vraiment ? Je suis étonné que personne ne t’ai fait la remarque avant, j’ai l’impression que c’est… évident » répondis-je, en omettant volontairement de le reprendre sur ce qu’il avait dit juste avant.

Attachant, moi ? J’étais une porte de prison. Je n’avais jamais été attachant. Au contraire, plus jeune j’étais le mec qui énerve tout le monde. Et actuellement… le nombre restreint de mes amis et fréquentations prouvait bien que ce n’était pas le cas. Du moins, c’est ce que je pensais, sans réellement prendre conscience que j’étais effectivement devenu… moins énervant. Attachant, si ça lui faisait plaisir. Mais je ne m’en rendais pas compte.

Bref, nous quittâmes la véranda où il faisait une chaleur étouffante pour rejoindre ma chambre, après un rapide passage par la cuisine. Ki s’installa sur le lit inoccupé tandis que je prenais place sur le mien. Nous étions donc face à face. Je vis sur regard se promener sur la pièce, curieux. Je ne fis pas attention et lui demandai ce qu’il avait fait pour avoir un bleu sur son bras.

« Ah ce bleu ? C’est rien. Une curieuse mésaventure. Ma colocataire Shin ? Je sais pas si tu la connais ? Une jolie coréenne toute timide ?
- Hm, non, ça ne me dit rien.
- Eh bien, elle a glissé, j’ai voulu la rattraper et je me suis mal démerdé, on est tombés l’un sur l’autre et elle m’a infligé ce bleu. On dirait pas mais elle a la tête lourde » me dit-il en riant.

Un vrai scénario de film à l’eau de rose. Je ne fis aucun commentaire.

« Mais mon bleu c’est rien comparé à ce que tu as sur la poitrine. Je sais pas comment tu t’es fait ça mais ça a dû faire vraiment mal ».

Je ne m’y attendais pas, à vrai dire. Je restai un instant interdit, les yeux dans le vague. Un frisson me parcourut l’échine, tandis que je revivais mentalement la scène de torture que m’avaient infligés ces tarés. Des images s’imposaient à moi, forçant mon esprit à se souvenir de quelque chose que j’aurais préféré oublier.

« Oui, ça fait mal… » répondis-je d’un air absent.

Il fallait que je pense à autre chose. Comme à chaque fois que j’y repensais, j’eus l’impression que ma cicatrice me brûlait le torse. Ki n’en voyait qu’un tout petit morceau, mais elle me barrait le torse d’un bout à l’autre. Je ne l’avais montrée en entier qu’à une personne : Maeko. Elle seule avait donc pu juger de l’étendue des dégâts. Je me levai d’un bond et me dirigeai vers mon bureau, l’air de rien. Sans m’en rendre compte, j’adoptai la technique du coréen pour changer de sujet.

« Alors Ki, raconte, tu vas faire quoi l’année prochaine ? Tu as prévu de faire de belles et grandes études, j’imagine ? Il ne faut pas gâcher ton potentiel, ça serait bête ».

En parlant, je remarquai la photo de Maeko au-dessus de mon bureau. Je soupirai, les yeux posés sur son visage. Elle n’était pas un canon de beauté, objectivement… mais à mes yeux, c’était la plus belle femme du monde. Je m’assis sur le bord du bureau, me tournant à nouveau vers le coréen, attendant sa réponse.


© POLLO
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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyJeu 27 Juin 2013 - 23:11






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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyMar 25 Juin 2013 - 2:39






••• Two dogs on the same bone •••


Ki consentit à parler japonais avec moi, ce qui me fit plaisir… malgré les suspicions que je continuais d’entretenir à son égard. Il enchaina donc dans la langue du pays du soleil levant, qui était le mien et qui me manquait très souvent, depuis ma venue aux États-Unis.

« Grâce à Aya, je me suis grandement amélioré. Donc, tu l'as invitée à boire un café, oh c'est mignon ! Si c'est pas beau l'amour ».

L’amour ? D’où tenait-il une telle idée ? A moins que je ne me trompe, je n’avais jamais mentionné le fait d’aimer Ouma. Et j’étais d’ailleurs intimement persuadé qu’elle n’avait jamais dit à quiconque qu’elle était amoureuse de moi. Ainsi, il serait plus facile pour nous de rompre. Nous pourrions dire que malgré toute l’affection que nous nous portions, nous n’avions jamais ressenti le grand frisson, ensemble. Et cela ne serait que la pure vérité, en plus du reste. Mon amour, je le réservais tout entier à Maeko. Même quand elle était loin de moi, la flamme s’entretenait toute seule. Même si ce n’était pas facile tous les jours entre nous, je remerciais chaque nuit le ciel de me l’avoir rendue. Donc oui… c’était beau, l’amour. Ce sentiment merveilleux me poussait à débourser 800 $ tous les mois pour les mettre dans la poche d’une jeune femme se faisant passer pour ma copine, tout cela pour que je puisse continuer à fréquenter la femme que j’aimais. A bien y réfléchir, c’était tellement ridicule. Le fruit de ma paranoïa. Mais je me soignais. J’essayais, en tout cas, avec l’aide précieuse de Ginger et – plus récemment – celle de Boo.

« Il ne me semble pas t’avoir dit que je l’aimais. Nous ne sortais pas ensemble depuis assez longtemps pour pouvoir l’affirmer » répondis-je d’un ton très calme, comme à mon habitude.

Les gens devaient se sentir perturbés, en ma présence. Je discutais parfois de sujets tout à fait normaux, qui devenaient effrayants lorsque j’en parlais avec une sérénité à glacer le sang.

« Je te vois tellement mal aller vers une inconnue comme ça et l'inviter à boire... mais finalement Nobu est un homme comme les autres quand il tombe sous le charme des vipères que l'on nomme communément femmes. Aucun homme, pas même les plus cyniques, n'ont pas succombés au charme d'une jolie demoiselle ».

Certes. Ayase m’avait fait la même réflexion. Je n’avais rien d’un dragueur. En tous les cas, plus maintenant. Mon ancienne réputation m’aurait bien servi, pour le coup. Mais elle aussi était morte et enterrée. Depuis que j’étais tombé amoureux de Maeko, il ne me semblait plus avoir dragué qui que ce soit… hormis sa cousine. Ça avait été une erreur. A l’époque, j’essayais par tous les moyens d’attirer son attention, et j’avais choisi de tenter de la rendre jalouse. J’étais si naïf, je le voyais à présent. Malheureusement pour moi, la divine créature qui avait joui sous mes mains expertes cette nuit-là n’était autre que sa cousine « adoptive ». La fille de la sœur de sa mère adoptive, pour bien compliquer le tableau. Bref. La dispute qui avait suivi m’avait convaincu à vie : plus jamais, ô grand jamais je ne toucherais une femme autre que celle que j’aimais, même si elle ne me regardait pas, même si elle ne m’aimait pas en retour. Bref, pour ne pas répondre à Ki, j’enchainai plutôt en lui parlant d’Aya-chan, et en lui demandant si, à tout hasard, il n’avait pas des vues sur elle. Cela ne m’aurait d’ailleurs pas étonné, c’était une fille charmante. Le coréen rit à nouveau, comme après sa phrase précédente. Au moins y en avait-il un qui passait du bon temps.

« Ça m'intéresse parce que la nouvelle m'a surpris et comme je vous connais, je trouvais ça encore plus étrange.
- Hm, je vois.
- Des vues ? Qui sait ? Mais de toute façon, je ne faisais clairement pas le poids face à toi. Alors ne t'inquiète pas, je n'essayerai pas de vous séparer. Ce n'est pas dans ma personnalité, j'ai beaucoup de défauts pas celui d'être un connard ! Et même si j'essayais, le choix est vite fait, même moi je t'aurais choisi à ma place ! Sans aucune ombre d'hésitation.
- Je ne te savais pas si défaitiste, Ki. Tu abandonnes vite » lui répondis-je, conscient que j’avais sans doute empiété sur son terrain de chasse en proposant ce marché à Ouma.

En écoutant parler l’Alpha Psi, l’idée qu’Aya’ et moi pourrions rompre à cause de lui – façon de parler – me vint en tête. Après tout, c’était tout à fait crédible. Surtout si les sentiments que semblait éprouver ce curieux jeune homme étaient partagés par ma « copine ». Cela m’embêtait un peu – mais juste un peu – d’avoir dressé un mur entre deux personnes qui auraient pu s’aimer. Une fraction de seconde, je songeai même à dire la vérité à Ki. Pas assez longtemps cependant pour me décider à le faire.

« En vrai, je vais être sincère avec toi. Je me demande ce que ça fait d'aimer et d'être aimé en retour ? » me dit-il en haussant les épaules d’un air blasé. « Je sais que je suis encore jeune mais ça me tourmente terriblement. Je m'étais dit que peut-être elle allait être la bonne, tant pis ».

Tant pis ?

« Aya-chan semblait troublée, quand elle t’a vu. Si tu lui poses la question, peut-être qu’elle ne répondrait pas comme toi, et qu’elle te choisirait toi plutôt que moi » fis-je, songeur.

Je n’étais plus très crédible dans mon rôle de petit ami, n’est-ce pas ? Non, sans doute pas. Mais cela me rendait malade de me dire que je privais quelqu’un du bonheur que je ressentais lorsque j’étais avec ma chinoise, en tout cas... quelqu'un qui n'avait jamais connu ça avant. Son regard terne semblait perdu dans ses pensées, et il finit par relever la tête vers moi. Furtivement, ses yeux se rallumèrent de cette petite étincelle de vie qui les avait quittés lorsqu’il réfléchissait. A quoi, par contre, je n’aurais su le deviner. Ki était un jeune homme insondable.

« Tu as validé ton année, je suppose ? Tu passes en quelle classe Nobukun ? Tu veux faire quoi de ta vie ? ».

Je levai les yeux au ciel, blasé. Cette façon qu’il avait de changer de sujet était vraiment particulière. Et absolument pas discrète, du reste.

« Tu es vraiment particulier, comme garçon. On t’a déjà dit que c’était énervant, cette façon que tu as d’éviter un sujet de conversation en noyant ton interlocuteur sous les questions ? » commençai-je par dire, en plongeant un regard franc dans le sien. « Mais soit, puisque tu poses la question… effectivement, j’ai validé mon année. J’entrerai à la rentrée prochaine en deuxième année, langues étrangères. Toi aussi, j’imagine ? Tu as terminé le lycée ? ».

Il répondit à ma question puis se leva. Je le regardai, l’interrogeant du regard. Sans me quitter des yeux, il ôta sa veste, comme je l’avais fait précédemment. J’en souris intérieurement. Essayait-il de me mettre mal à l’aise ? Il se rassit, et je notai la présence d’un bleu à son bras lorsqu’il frotta dessus avec une énergie... étonnante. Il s’étira et posa ensuite son avant-bras sur l’accoudoir. Je fronçai un sourcil. Son bleu était bien en évidence. Encore une fois, je ne pus m’empêcher de me méfier.

« Tu as chaud, à ce que je vois ? Moi aussi » lui dis-je.

Je me levai alors et lui fis signe de me suivre. Je passai par la cuisine et attrapai deux berlingots de jus de fruits – après lui avoir demandé celui qu’il préférait parmi ceux se trouvant dans le frigo, bien entendu –, pour ensuite prendre la direction des chambres. Cette année, je n’avais pas eu de colocataire. Cela serait sans doute différent l’an prochain, mais tant que maintenant j’étais tranquille. J’entrainai donc le coréen dans ma chambre, où il faisait beaucoup plus frais, étant donné que les tentures restaient fermées toute la sainte journée. Une fois dans la pièce sombre et fraiche, je lui tendis son jus et l’invitai à s’installer où bon lui semblait. Mon lit, la chaise de bureau, le lit vide de mon colocataire fantôme, le pouf… il avait le choix ! Quant à moi, j’allai ouvrir les rideaux pour laisser entrer la lumière dans la pièce. Celle-ci était très simplement décorée. En réalité, on ne pouvait même pas parler de décoration. Il y avait simplement, au-dessus de mon bureau, une photo de Ginger et moi… ainsi qu’une photo de Maeko. Je n’avais pas pensé à celle-ci, puisque personne ne venait jamais dans ma chambre, à part ma meilleure amie qui connaissait bien entendu la Nu Zeta. Je ne fis donc pas attention au fait que Ki pourrait voir cette photo.

« Il fait meilleur ici » décrétai-je en soupirant.

Je vins ensuite m’asseoir sur mon lit, le dos appuyé contre le mur. Mes yeux en amande se posèrent de nouveau sur l’avant-bras du coréen. Je désignai le bleu du menton, tombant dans le piège dont j’ignorais tout.

« Qu’est-ce que tu as fait ? ».

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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptySam 15 Juin 2013 - 19:10






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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyLun 10 Juin 2013 - 23:46






••• Two dogs on the same bone •••


Ki me demanda si cela changeait quelque chose à mes yeux qu’il parle japonais. Il répondit à sa propre question, en japonais donc, que cela ne changeait rien, pour parti sur un délire narcissique sans me laisser le temps de lui répondre. Mais en réalité, si… cela changeait quelque chose. Le Japon, mon pays, me manquait énormément. Je n’aimais pas l’Amérique, je n’aimais pas avoir été exilé loin de ma patrie, je n’appréciais que très peu la « culture » américaine, si on peut appeler leur culte du hamburger ainsi – sans vouloir me montrer peu respectueux. Parler ma langue me manquait. Voir des tignasses noires et lisses surmontant des yeux bridés, et ce à tous les coins de rue, aussi. Vivre ici et vivre là-bas, ce n’était vraiment pas la même chose. Les traditions que j’avais envoyées au placard d’un revers de main lorsque je vivais dans la maison familiale me semblaient alors évidentes et pleines de sens, maintenant que j’avais un point de comparaison. Bref, le fait qu’il parlait japonais rendait le coréen un peu plus… précieux à mes yeux. Ou intéressant. Je ne sais comment l’exprimer, mais j’aimais l’idée de pouvoir parler avec quelqu’un – autre que Maeko – dans ma langue maternelle. Bref, il me lança le pot de glace et vous connaissez la suite.

Quand je compris enfin ce qui avait changé dans son visage, à savoir sa coupe de cheveux, je lui fis la réflexion plutôt ironique qu’il devait vraiment m’admirer pour adopter la même coupe de cheveux, et la même couleur en prime, que moi. Ki laissa échapper un petit rire, visiblement amusé par ma remarque.

« Ahaha, perspicace ! Oui, tu as tellement la classe que j'étais jaloux » me répondit-il, sans réellement me répondre puisqu’il plaisantait. Son visage afficha ensuite une mine boudeuse, et il enchaina : « En plus tu as une jolie petite amie... tout pour réussir quoi ! Révèles-moi ton secret pour avoir autant la classe sérieux soit pas radin ! ».

Le problème de Ki, c’est qu’il parlait trop, et ne disait jamais rien, dans le fond. J’avais l’impression de ne jamais connaitre le fond de sa pensée. Les gens comme ça me perturbaient, parce qu’ils me ressemblaient. Du coup, cela me donnait toujours l’impression qu’ils cachaient quelque chose. Comme moi. J’ai conscience d’être l’hôpital et de me foutre de la charité. La seule différence entre Ki et moi, c’est que lui cachait son côté mystérieux sous un flot de parole assommant, tandis que je me contentais le plus souvent de me taire, quand je n’avais rien à dire.

« Le secret, c’est de ne pas l’être » lui répondis-je, bon Prince, avant de préciser : « Radin ».

Je n’allais évidemment pas entrer dans les détails, mais Ayase était ma « jolie petite amie » uniquement parce que j’y avais mis le prix. Enfin, cela, tout le monde l’ignorait, hormis la concernée, Ginger et bien entendu Maeko. Je glissai une nouvelle cuillère de glace dans ma bouche, tout en me disant qu’il faudrait que je fasse ça plus souvent. Quant à Ki… il semblait du même avis que moi, puisqu’il souriant en mangeant sa glace, l’air bienheureux. Quant à Ayase, l’argent et la classe… l’argent peut acheter beaucoup de chose, mais certainement pas l’amour d’une femme. L’amour de Maeko, je l’avais obtenu à la sueur de mon front, et ce n’était certainement pas mon compte en banque qui m’y avait aidé. Je jugeai néanmoins inutile de le lui préciser, histoire de ne pas trop rentrer dans les détails. L’idée qu’il était plus louche que ce qu’il n’y paraissait me trottait toujours dans un coin de la tête. Sa phrase comme quoi il me retrouverait toujours planait dans mon esprit. J’étais frustré de ne pas savoir s’il plaisantait ou pas, à ce moment-là. Mais lui poser la question ne m’aurait-il pas trahi ? Le problème, quand on change tout à fait d’identité comme je l’avais fait, c’est qu’il fallait sans arrêt surveiller la moindre de nos paroles. Je ne pouvais pas me permettre de simplement parler sans tourner sept fois ma langue dans ma bouche, au risque de laisser échapper une information incohérente avec la vie de Nobuo Soma. J’essayai de le contraindre à me dire ce qu’il faisait réellement là, en invoquant le fait qu’il ne se déplaçait habituellement jamais jusqu’à mon Bâtiment.

« Je t'ai dit je voulais simplement avoir de tes nouvelles et voir comment tu allais. Je suis simplement venu discuter. Apprendre à mieux te connaître » me répondit-il, en anglais, alors que j’avais posé la question en japonais.

Je n’arrivai pas à cacher ma surprise. J’étais peut-être un peu parano, mais j’étais comme ces gens avec l’esprit mal tourné, incapables de penser à autre chose qu’au sexe, même dans les situations les plus banales. J’avais déjà croisé une personne capable de rire en voyant un camarade mettre une paille dans le goulot d’une bouteille de Coca. True story. Moi, c’était un peu le même délire… sauf que j’avais l’impression que Ki était un espion, un agent double, un mafioso à mes trousses. N’importe quoi d’irréel – je l’espérais – et d’inquiétant. Ma cicatrice me brûla lorsque je songeai à ce que j’avais vécu, avec les types que je redoutais tant. Je n’avais pas manqué de remarquer son regard qui s’était attardé sur mon épaule, lorsque j’avais retiré ma chemise. Simple curiosité, ou regard d’enquêteur dont la preuve venait de lui être fournie ? Je regrettai immédiatement d’avoir retiré ma chemise. A la réflexion, j’aurais plutôt dû l’emmener dans une autre pièce de la maison.

« Enfin, honnêtement c'est la rumeur sur ta relation avec Aya qui m'a en plus incité à venir te voir. Vous sortez ensemble depuis longtemps ? Vous vous connaissiez d'avant au Japon, peut-être ? » ajouta le coréen, comme je ne répondais rien.

Cette question me soulagea un peu. Ouma et moi avions préparé notre discours, concernant notre rencontre. Si bien que je savais précisément quoi répondre.

« On s’est mis ensemble le 22 mai, mais cela fait plusieurs mois qu’on se connaissait, tous les deux. Contrairement à ce que tu penses, j’aime fréquenter des personnes qui parlent japonais. Quand j’ai appris que c’était le cas d’Ayase, j’ai pris contact avec elle. Cela me manque… mon pays, ma langue. Alors j’étais content de faire sa connaissance. Et comme tu as l’air de l’avoir remarqué, c’est une fille adorable. Comment ne pas tomber sous son charme ? Quand je l’ai vue en ville, ce jour-là, elle venait de se faire virer. Je l’ai invitée à boire un café… et voilà ».

Une histoire à moitié vraie. Ou à moitié fausse, tout dépend de la façon dont on voit les choses. La fameuse théorie du verre à moitié vide ou à moitié plein. Mon visage imperturbable, excellente façade en temps normal, m’empêchait d’être crédible dans le rôle du petit copain transi. Mais bon, vu le temps qu’il avait passé à m’observer, Ki devait bien avoir remarqué que je ne souriais jamais. Dommage, ça aurait été le moment idéal pour le faire. L’espace d’un instant, je songeai alors que c’était étrange, qu’il s’intéresse comme cela à « ma copine ». Je fronçai un peu les sourcils. Heureusement qu’il ne s’agissait pas de Maeko. Si le coréen lui avait donné des cours à elle et serait ensuite venu me parler de leur relation, je l’aurais sans aucun doute très mal pris.

« Pourquoi est-ce que ça t’intéresse, dis-moi ? Tu… avais des vues sur elle ? » lui demandai-je, l’air de rien.

Si c’était le cas, c’était bien dommage pour lui, et il m’en voyait désolé. Mais cela ne faisait pas encore assez longtemps que nous étions ensemble. Et en prime, la petite nippone n’avait toujours pas de nouvel emploi. En même temps, qui voudrait retourner au statut de serveuse alors qu’il lui suffisait de faire semblant d’être ma petite amie pour gagner 800 $ par semaine… En tous les cas, j'espérais qu'il n'était pas réellement jaloux de moi, auquel cas cela m'aurait bien embêté.

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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyDim 9 Juin 2013 - 23:39





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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyVen 7 Juin 2013 - 14:18






••• Two dogs on the same bone •••


Le visage de Ki était légèrement assombri, lorsque je m’installai en face de lui. Je l’observai, attentif. Il retrouva le sourire une fraction de seconde plus tard, mais je continuai néanmoins de le fixer. Quelque chose avait changé, chez lui. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.

« Ça faisait longtemps Nobu, je vais finir par croire que tu m'évites » me dit-il, souriant.

C’est vrai que je ne l’avais plus vu, récemment. Depuis que je sortais avec Ouma, en fin de compte. Je ne passais plus autant de temps enfermé dans la bibliothèque, soucieux que les gens me voient avec ma petite amie officielle. Quant au reste du temps, je le passais avec Maeko, dans le plus grand secret. Je m’attachais à Akiko, malgré moi. Ce gamin était adorable, malgré sa parenté avec un homme aussi peu aimable que Wang. Et pourtant, je luttais. Je luttais pour ne pas le considérer, pour ne pas lui accorder une importance trop importante. Je luttais pour ne pas l’aimer. J’avais l’intime conviction qu’il me ferait souffrir, un jour. Indirectement, sans doute.

« J’ai été très occupé » lui répondis-je d’une voix neutre, le regard rivé à son visage.

J’essayais toujours de comprendre ce qui avait changé, chez lui. En tout cas, certainement pas son côté pot de colle, puisqu’il m’assura d’un air déterminé qu’importe l’endroit où j’irais, il me retrouverait. Cette phrase me mit mal à l’aise. « Tu crois qu’ils l’ont envoyé pour nous retrouver ? » fit une voix dans ma tête. Je chassai cette pensée de mon esprit comme je le pus, en fronçant légèrement les sourcils. Très légèrement, mais Ki me fixait avec une telle intensité qu’il devait l’avoir remarqué. Je soutenais son regard, sans répondre.

« Je savais pas que tu sortais avec Aya, je lui enseigne une fois par semaine des cours de coréen. Dis donc tu ne prends pas les laiderons » me dit-il alors. « En même temps, t’es loin d’être moche ».

C’était la première fois que quelqu’un me faisait un compliment aussi direct. Même Maeko ne m’avait jamais dit qu’elle me trouvait beau. Si bien que je me pensais dans la normale. Ce n’était pas quelque chose qui m’importait réellement, mais ses paroles me firent tout de même plaisir, étrangement. Enfin, puisqu’on était dans les reproches… à mon tour de lui en faire une. Il venait de me parler d’Ouma, ce qui me fit penser qu’elle m’avait dit qu’il parlait japonais, lors de notre première rencontre.

« Soshite, anata wa, watashi wa anata ga nihongo o hanashi shirimasendeshita ? Sore wa watashi ni itta Ayaseda. Watashi wa hayaku sore ni tsuite anata ni ittadarouga, watashi ga itta yō ni, watashi wa isogashikatta ». *

Le jeune homme me lança alors quelque chose, que je rattrapai facilement, étant donné qu’il m’avait prévenu avant de me le balancer à la figure. Et encore, simple façon de parler, Ki avait eu la décence de me le lancer calmement. Je baissai les yeux, étonné, et découvris un pot de glace Ben & Jerry’s, au coulis de chocolat et aux noix. Le coréen me tendit également une petite cuillère. Ce garçon était décidément plein de surprises.

« Merci », lui dis-je en ouvrant le pot de glace.

« Ah c'est froid ! » s’exclama-t-il, en enfournant une bouchée de sa glace.

Il m’aurait presque fait sourire. A quoi s’était-il attendu, franchement ? Je mis une cuillerée dans ma bouche, délicatement. Oui, c’était froid. Pas mauvais. Je n’avais jamais mangé de glace en pot, auparavant. C’était sans doute étrange, je ne sais pas. Les rares fois où je mangeais de la glace, c’était dans un cornet, sur la plage, quand il faisait chaud. Comme maintenant. Normal, dans la véranda. C’était comme si nous étions dans une serre. Épouvantable. Je fis craquai sous ma dent un morceau de noix, qui révéla son arôme rapidement, se répandant dans ma bouche. Je m’étonnai intérieurement de trouver ça si bon. Ki, lui, me fixait. Je soutins son regard, sans broncher. Nous restâmes ainsi à nous fixer durant de longues secondes, mangeant chacun notre glace. Habituellement, c’est lui qui me regardait, tandis que je vaquais à mes occupations. Au bout d’un moment, toujours sans le quitter des yeux, je posai mon pot de glace sur la table basse, et me levai. J’ôtai ma chemise, me retrouvant alors en marcel blanc, simplement. Sur mon épaule, le début de ma cicatrice apparut. Je jetai le tissu blanc sur mon siège et me rassis. En récupérant le pot de Ben & Jerry’s, je compris enfin ce qui avait changé chez le coréen. Ses cheveux ! Ils étaient à présent bruns, comme les miens. Et à vrai dire, sa coupe était presque en tous points semblable à la mienne.

« Tu m’admires au point d’adopter la même couleur de cheveux que moi, Ki ? » ironisai-je, sans pour autant sourire – vu que je ne le faisais jamais.

Depuis que je m’étais fait torturer, l’expression de mon visage s’était comme figée. Malgré le fait qu’il m’arrivait d’être heureux, content, amusé… comme tout le monde, ces expressions n’apparaissaient plus sur mon visage. Lorsque je prenais du plaisir à faire quelque chose, je devais généralement en informer les gens à voix haute. Cela avait par exemple été le cas avec Boo. Du moins, avant que l’on ne se retrouve coincés dans une espèce de maison hantée, qui nous avait fait peur à tous les deux, et nous avait rapprochés par la même occasion. Je fis rouler la chevalière de ma Confrérie autour de mon doigt, pensif.

« Hontōni oshietekudasai : Koko de anata o motarasudeshou ka ? Anata jishin ga haruka ni futsū no tensō suru koto wa arimasen ». **


* Et toi, je ne savais pas que tu parlais japonais ? C'est Ayase qui me l'a dit. Je t'aurais bien parlé d'elle plus tôt, mais comme je te le disais, j'ai été très occupé.
** Dis-moi réellement : qu'est-ce qui t'amène ? Tu ne te déplaces jamais jusqu'ici, d'habitude.

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MessageSujet: Re: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyJeu 6 Juin 2013 - 23:24






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MessageSujet: [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki   [Fini, déjà !] Two dogs on the same bone || Ki EmptyMar 4 Juin 2013 - 22:27






••• Two dogs on the same bone •••



Devant le miroir de la salle de bain des Lambda, j’arrangeai mes cheveux pour qu’ils se mettent exactement comme j’en avais envie. La mèche légèrement sur le côté, pour ne pas qu’elle me glisse trop dans les yeux. J’enfilai une chemise blanche par-dessus mon marcel de la même couleur, un jeans slim, ainsi que des motardes. Aujourd’hui, je devais voir Ayase. Ezio était assis sur le meuble et me parlait, tandis que je me préparais. J’écoutais à peine ses babillages, et je lui répondais de temps en temps par des monosyllabes. Je l’aimais bien, malgré les apparences. Il me tenait compagnie. Je passai un collier autour de mon cou et des bracelets noirs à mon poignet. Nous sortîmes ensuite de la salle de bain, et je croisai Boo qui sortait de la chambre voisine à la mienne. Je lui adressai un clin d’œil, elle me répondit d’un sourire complice. Depuis notre petite escapade au lac Okeechobee, nous nous étions vraiment rapprochés, tous les deux. Si je n’avais pas fait la connaissance d’Aya’ avant celle de Boo, j’aurais peut-être même pu lui proposer de jouer le rôle de ma petite amie. Enfin, la question ne se posait plus.

« Ezio, je vais être en retard. Tu ne m’en veux pas si je file maintenant ? » fis-je à mon frère de Confrérie, en jetant un coup d’œil à ma montre.

« Saperlipopette, mon ami, ce n’est pas la première fois que tu me fais ce coup-là. Mais file retrouver ta belle, chante-lui une sérénade de ma part » me répondit-il de son air grandiloquent.

Je quittai donc la Confrérie pour aller chercher Ouma. A la porte de son Bâtiment, elle posa un chaste baiser sur mes lèvres, et nous nous éloignâmes main dans la main, comme le petit couple parfait que nous étions. La Voix avait parlé de nous. C’était parfait. Si cette fille n’avait rien soupçonné, qui le ferait ? Je n’aimais pas devoir jouer cette comédie, mais je n’avais pas tellement le choix. Maeko n’avait pas hurlé. Elle avait compris. Sur le coup, et connaissant son tempérament de feu, j’avais été étonné par sa réaction si calme. Enfin, je ne m’en étais pas formalisé, elle comme moi avions changé, en un an. Moi aussi, j’avais cessé avec mes sautes d’humeur. En tout cas, extérieurement, même si certaines choses me faisaient toujours bouillir intérieurement. J’emmenai ma copine au cinéma, là où nous pouvions simplement profiter d’un film sans faire semblant d’être en couple. A la fin de la séance, je repris sa main et nous rentrâmes à pieds vers l’école. Entre nous, nous parlions japonais. Parfois, on s’amusait à parler de sujets complètements idiots en susurrant, comme si on se disait des mots d’amour. Les gens n’y voyaient que du feu, c’était déroutant et amusant à la fois. Nous n’en étions pas encore au stade du concubinage, et celui-ci n’arriverait certainement jamais, puisque cette situation était temporaire. D’une part, le temps qu’Aya’ se trouve un autre travail et d’autre part le temps que la situation se tasse un peu pour Maeko et moi. Bref, elle vint avec moi jusque chez les Lambda, et nous passâmes la fin de l’après-midi dans le jardin, allongés dans l’herbe. J’avais posé ma tête sur son ventre, et je lisais de la poésie japonaise à voix haute. Quand quelqu’un passait tout près de nous, elle glissait une main dans mes cheveux, ou je lui caressais la jambe d’un air distrait. Nous étions d’excellents comédiens, tous les deux.

Il devait être 17 heures quand je posai le livre sur le sol, à côté de moi. Je fermai un instant les yeux, tandis que « ma copine » me caressait les cheveux. Si je n’avais pas été si amoureux de Maeko, j’aurais pu tomber sous son charme, elle était mon type de femme. Ouma était douce, respectueuse, elle avait la même culture et la même éducation que la mienne. Nous avions pas mal de points communs, à se demander si c’était vraiment par hasard que j’étais tombé sur elle, le jour où elle s’était faite renvoyer de son boulot. Surtout qu’elle était vraiment jolie. La voix d’une fille de la Confrérie se fit alors entendre depuis la porte de la véranda, criant mon prénom. Je me redressai sur les coudes pour voir ce qu’elle me voulait. C’était Grace, qui m’appelait pour me dire qu’il y avait quelqu’un qui voulait me voir. Je reconnus Ki, à côté d’elle. Le petit coréen – plus grand que moi, mais c’est pas grave – avait pris l’habitude de me suivre avec un regard admiratif, quand on se voyait. Il était un peu collant, mais pas dérangeant pour autant. Je ne savais pas ce qu’il me voulait, mais je me relevai et aidai Ayase à en faire autant, en lui tendant la main.

« Tsugi wa itsudeshou ka ? * » demandai-je, tandis que nous nous avancions en nous tenant par la main, vers la véranda.

La jeune femme me répondit, en japonais. Elle semblait légèrement troublée. Nous arrivâmes près de Ki, maintenant seul puisque Grace s’était éclipsée. Je le saluai d’un signe de tête.

« Tu permets que je la raccompagne, Ki ? » lui dis-je d’une voix posée. « Après, je suis à toi. Tu viens, Hanī ** ? ».

Je ramenai Ouma à la porte du Bâtiment, et nous nous dirent au revoir comme un bon petit couple que nous étions. Je fermai la porte derrière elle et revint vers la véranda où m’attendait le coréen. Je posai mes yeux bridés sur lui, me demandant ce qu’il pouvait bien me vouloir, cette fois. Il lui arrivait de venir simplement pour me tenir compagnie. Parfois, il avait des questions, parfois pas. Avec lui, je ne savais jamais à quoi m’en tenir. Récemment, la Voix avait parlé de lui. Il paraissait qu’il sortait plus ou moins avec une Eta Iota. Je ne le voyais pas avec une fille comme ça, mais enfin, chacun fait ce qu’il veut. En m’installant dans un fauteuil de la véranda, je l’invitai à en faire de même puis l’observai à nouveau.

« Alors, qu’est-ce qui t’amène ? » le questionnai-je, en remettant ma mèche de cheveux en place, sur mon front.



* C’est quand, la prochaine ?
** Chérie


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