Taylor || Fuck*ng memories TERMINÉ

Fuck*ng memories

FUCK*NG MEMORIES

Evan Aubin & Taylor A. Lacey

As a body everyone is single, as a soul never. — Hermann Hesse.

L'envie de "chasse" de ce garçon était étouffante, presque palpable, assez effrayante même, mais Taylor ne pouvait plus vraiment reculer désormais. Elle en avait vu des tonnes, ces types qui prennent les filles pour des objets que l'on peut utiliser, si vous voyez ce que je veux dire, avant de s'en débarrasser comme d'un vulgaire mouchoir de poche. À vrai dire, elle avait elle-même quelque fois agit de cette façon, à l'inverse évidemment, pour se remettre de certains épisodes de sa vie. Et pour être honnête, ça lui avait sans doute fait plus de mal que de bien et elle le regrettait aujourd'hui amèrement. Redescendant sur terre, elle se dit qu'avec Esteban, elle était sans aucun doute tombé sur le moins pire de tous ses collèges Pi Sigma. Certes, il utilisait son sourire charmeur et son corps, il faut avouer, pas désagréable du tout au regard, comme un arme de persuasion massive quelques fois, mais il savait parfaitement où se trouvait la limite de la décence. Apparemment, celui-ci n'en avait pas la moindre idée.

Sa proposition restait néanmoins tout à fait correcte, autant pour une inconnue que pour cette heure de la journée. Taylor connaissait suffisamment les spécimens de Wynwood pour être sure que certains n'auraient pas hésité à lui proposer d'aller boire un verre comme si de rien n'était, comme s'il n'était pas du tout 8h du matin. Cela, elle l'aurait certainement refusé, mais un parc d'attraction était seulement l'assurance de passer une matinée un minimum amusante. Regrettant toutefois d'être suffisamment influençable pour se laisser détourner de son nouvel objectif académique par un inconnu, elle lui emboita le pas après avoir répondu un petit « Pourquoi pas !» accompagné d'un haussement d'épaules à sa proposition.

Elle savait que le lycée se trouvait à quelques minutes d'un parc d'attraction assez sympathique où elle avait passé beaucoup de temps avec ses amis l'année passée. En son fort intérieur, elle pensa qu'au moins elle serait en terrain connu, au cas où.

« En passant, moi c'est Evan. », fit le jeune homme avec un sourire.

Au moins, l'inconnu n'en était plus un désormais. Taylor se décida à engager la conversation sur un sujet banal, et éviter l'incident auquel elle avait assisté quelques minutes auparavant. Après tout, il seblait complètement remis.

« C'est marrant, tu as un petit accent... Tu viens d'où ? », demanda-t-elle.

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Evan Aubin & Taylor A. Lacey

As a body everyone is single, as a soul never. — Hermann Hesse.

Adossée aux casiers, Taylor examina l'inconnu pendant le moment qu'il lui fallut pour réagir à son intervention. Même assis par terre, le fait qu'il possédait un physique avenant ne faisait aucun doute. Ses vêtements laissaient penser à une musculature avantageuse et son visage n'était honnêtement pas désagréable à regarder. Parfaitement le genre de garçon que Taylor aurait voulu ajouter à sa collection dans d'autres circonstances, ou plutôt quelques mois auparavant. Depuis son départ de Washington et ses jours ici à Wynwood, elle n'avait plus l'intention d'ajouter qui que ce soit à sa liste, d'autant qu'elle n'avait pas encore clarifié les choses avec Esteban. D'ailleurs, elle ne lui avait pas parlé depuis son départ précipité, et ne savait pas s'il était resté à Miami pour l'université. Après tout, l'Angleterre avait aussi de très bonnes écoles à offrir, et c'était son pays d'origine. Pour être tout-à-fait honnête, elle avait totalement perdu le contact avec lui pendant son absence par peur de le blesser, de le perdre. Et elle n'avait pas enore trouvé le courage nécessaire pour l'appeler. Après plusieurs mois de silence radio, on peu difficilement passer un coup de fil à quelqu'un d'important comme si de rien n'était. Il faut s'expliquer, se justifier, se trouver des raisons là où il n'y en a pas vraiment. Tout un tas de choses pas agréables qui faisaient que Taylor ne cessait de repousser ce moment fatidique, se demandant même, parfois, si elle avait vraiment envie qu'il arrive. Sortant de ses pensées peu réjouissantes, Taylor reporta son attention sur le jeune homme en détresse.
S'il lui avait paru abattu quelques secondes auparavant, il ne lui fallut que très peu de temps pour se redonner une contenance. Ses larmes furent séchés en un instant et il se remit rapidement debout, sans doute mal-à-l'aise de s'être retrouvé dans cette situation face à quelqu'un d'inconnu. une fille qui plus est. Peu de jeunes hommes sont fiers de se faire surprendre en train de pleurer par une fille, il faut l'avouer, mais la vitesse à laquelle le garçon s'était repris surpris un peu Taylor. Il lui avait paru tellement abattu, assis par terre, adossé à son casier, qu'elle avait eu la gentillesse inhabituelle de s'inquiéter pour lui. Désormais, il paraissait totalement remis et ne semblait pas avoir besoin de son "aide" ou du moins de sa compagnie.

« Oui, tout va bien, on a tous nos mauvais jours, hein !»

Ses mots sonnaient légèrement faux, mais Taylor décida de ne pas le lui faire remarquer. Après tout, elle ne connaissait rien de lui ou de ses ennuis, et n'avait pas particulièrement envie de se mêler de ce qui ne la concernait pas le moins du monde.
Elle fut cependant quelque peu surprise du clin d’œil qu'il lui adressa, appuyé et clairement dans une optique de séduction, ce qui lui déplut assez. Son sourire s'effaça légèrement, sans toutefois disparaitre complètement. Après tout, elle se faisait peut-être des idées sur lui.

« Alors, tu comptes aller en cours ? Après tout, ça finit dans 1h...»

De ce côté là, il avait plutôt raison. La fin de la première heure était bientôt arrivée, et elle avait une heure de libre avant son cours d'histoire à 10h. Elle hésita cependant quelques secondes.

« Mmh... Je sais pas trop, c'est mon premier jour depuis que je suis revenue, je ferais peut-être mieux d'aller en cours et de m'excuser...»

Ah, ce qu'elle avait pu changer. L'ancienne Taylor, celle de Washington et des premières semaines à Wynwood n'aurait pas hésité une seule secondes sur une occasion de manquer un cours, qui de toute façon était déjà à moitié entamé. Mais elle avait décidé de se concentrer plus sur ses études pour pouvoir rentrer dans l'une des meilleures universités. Avec un sourire amusé, elle pensa qu'elle ressemblerait bientôt plus à une Khi qu'à une Eta Iota. Sans vraiment en avoir conscience, c'est cette pensée, associée à celle de Peter-le-Khi-super-bizarre qui la fit changer d'avis.

« Quoi que, tu as peut-être raison... Ne pas y aller du tout m'évitera du boulot en plus... Tu me proposes quoi ? »

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Evan Aubin & Taylor A. Lacey

As a body everyone is single, as a soul never. — Hermann Hesse.

Taylor était enfin de retour à Miami, à Wynwood, où était sa vraie vie désormais. L'année passée, elle avait quitté le lycée pour New York aux vacances de Pâques, comme le faisait n'importe quel étudiant, mais elle n'était jamais revenue en cours. Elle avait été retenue à New York pour des raisons personnelles qui lui avaient fait manquer la fin de l'année scolaire. Par chance, elle avait toujours été une bonne élève, et son passage en dernière année n'avait été qu'une formalité après que son père eu expliqué les raisons de son absence à l'administration. De toute façon, Taylor était d'avis que les chèques d'inscription à cinq chiffres avaient ici bien plus d'importance que les résultats scolaires. Tout en étant quelque peu agacée par cette pratique, cela l'arrangeai bien. Elle n'avait aucune envie de refaire une Junior Year alors qu'elle n'avait raté que les deux derniers mois.
Elle était - enfin - arrivée à Wynwood la veille, et malgré sa déception de n'avoir encore croisé personne de sa connaissance la veille au soir, sa bonne humeur n'était pas retombée. Ils étaient sans doute tous sortis quelque part pour fêter le début d'année. D'aucuns pourraient penser qu'il s'agissait de la dernière nuit de débauche avant le retour aux livres de classes et devoirs sur table, mais ce serait mal connaitre les étudiants de Wynwood. Les étudiants tout court, d'ailleurs. Taylor avait longuement hésité à faire un détour par la bâtiment de sa confrérie où elle ne doutai pas de trouver quelqu'un, mais la fatigue du voyage l'avait emportée et elle était montée directement ranger ses affaires et se coucher. Le problème était qu'elle n'avait pas pensé à régler son réveil, et se retrouvait désormais gravement en retard pour son premier cours de l'année. Ses colocataires étaient sans doute déjà paris assister à leurs classes respectives et aucun ne l'avait réveillée en partant. D'humeur mitigée, Taylor se promit de se lier d'amitié avec eux rapidement pour que cela n'arrive plus. Elle savait très bien qu'elle avait plus de chance de se lever grâce à eux que grâce à son réveil. Pas encore tout à fait réveillée, elle releva ses longs cheveux blonds en une couette haute qui masquait le désordre, sauta dans un short vert, enfila un haut blanc et attrapa son sac. Elle faillit faire demi tour pour aller se maquiller alors qu'elle en était déjà à la moitié du couloir mais un coup d’œil à sa montre suffit à lui faire changer d'avis. 8h21. Si son professeur d'espagnol était le même que l'an passé, elle serait sans doute accueillie avec une heure de colle et quelques devoirs supplémentaires. À cette pensée, elle ralentit le pas. Quitte à à se faire punir, autant que ce soir pour une bonne raison. Dans tous les cas elle devait faire un détour par son casier où elle avait abandonné ses affaires de cours la veille.
Les couloirs étaient normalement déserts à cette heure-ci, et elle fut donc surpris d'entendre une voix masculine s'élever. Son propriétaire était apparemment très énervée, et si Taylor ne pouvait pas saisir l'ensemble de ses paroles, il était plutôt évident que la conversation n'avait rien d'amicale. Elle ne vit le garçon qu'en tournant dans l'allée où se trouvait son casier. il semblait faire partie des élèves les plus âgés du lycée, pourtant, elle ne l'avait encore jamais vu. Cela ne la surprit pas le moins du monde. Le lycée était immense, et peu de personnes pouvaient se vanter d'en connaitre tous les élèves. Le jeune homme avait fini par raccrocher et semblait en proie à des sentiments assez...violents. Taylor n'avait même pas besoin d'être discrète, il masquait très bien les bruits de ses pas par ceux de ses poings sur son casier de fer. Surprise, la jeune fille s'arrêta à quelques pas de lui alors qu'elle n'avait pas encore atteint son propre casier. Elle n'avait pas pour habitude de réconforter n'importe qui, encore moins les étrangers et encore moins quand elle avait déjà une petite demi-heure de retard, mais elle ne put s'empêcher de se sentir mal pour lui. Le garçon ne semblait pas l'avoir remarquée puisqu'il s'abandonna à son désespoir, qui ressemblait fort à un chagrin d'amour, se laissant glisser sur le sol.
Tergiversant sur la marche à suivre pendant 5 bonnes secondes, Taylor décida de s'approcher.

« Mmh... Tu vas bien ? », demanda-t-elle d'une voix douce.

Quelle question débile. Il était évident qu'il n'allait pas bien. Mais que faire d'autre face à quelqu'un que l'on ne connait pas ? Elle n'allait quand même pas s'asseoir à côté de lui sans y avoir été invitée, imposer sa présence à un inconnu... Mal à l'aise, elle recula d'un pas pour s'adosser aux casiers d'en face.

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