Swimwear & hair mermaid || Rubi&Yume

Mon visage était certes moins écarlate mais je me sentais toujours un peu gênée par ce que m'avait demandée l'Eta haute en couleur. Je revis alors défiler devant moi, mon parcours sentimental. C'était très... étrange, on peut le dire. Je me rendis compte alors que ma vie fut un véritable échec sentimental. Je n'ai eu que quelques petites histoires les années passées qui n'ont duré que quelques jours. " T'es pas assez affectueuse ", " Prends exemple sur Machine et mets-toi un peu de vernis, tu seras plus jolie "... Le genre de remarques que me revenaient souvent dans le nez lorsque je fréquentais des garçons. Mais bon, les mecs sont de vrais bébés à cet âge-la et les filles de vulgaires pimbêches anorexiques qui n'ont rien dans le citron. C'était mieux d'aller en boite en remuant son c*l comme une catin et de rouler des pelles à tous les types qui passent. C'était ça qui faisait flancher les cœurs des gars de treize et quatorze ans. En y repensant, je ne peux m'empêcher de me dire que tous ces gamins n'étaient que des nazes et que même si je me me suis prise la tête à cette époque, je suis bien contente de ne pas faire partie des pétasses citées plus haut. Qu'ils aillent se faire voir ces nuls ! La remarque de Rubi, ainsi que sa réponse suivante me rassurent. Elle avait raison en disant qu'on n'avait pas besoin de mec tout de suite. Et puis, ce qui me réconfortait le plus, était le fait que je ne sois pas la seule à être célibataire dans ce lycée. Je craignais, en arrivant ici, de ne pas être dans ce rang de couple. Mais maintenant, me voilà un peu rassurée.

C'est alors que ma nouvelle amie (je ne sais pas si je peux la qualifier ainsi), me proposa une sorte de petit jeu qui consistait à donner notre top trois des garçons les plus attirants, selon nous. Étrange comme jeu mais qui pourrait se révéler être amusant. Je réfléchis un peu et notai que je ne connaissais pas beaucoup de garçons de l'école. Problème... Malgré tout, je voulais quand même participer à cet échange de goûts. Je me demandai bien ce qu'elle trouvait d'attirant chez un homme. Je me grattai le menton et répondis, enjouée.

- Vas-y, commence toi ! Le temps que je fasse ma liste, dis-je avec amusement et sourire.

En effet, j'avais besoin d'un petit peu de temps pour faire le point sur les visages et noms que j'ai pu rencontrer depuis mon arrivée. Rubi n'avait pas encore commencé à m'annoncer son top que je me lançai dans mon tri.

Peu de gens comprenaient l'attachement que j'avais pour ma guitare. Même si pour moi, c'était tout à fait normal, leur point de vue ne m'étonnait guère. Et oui car, au fond, ce n'était qu'un objet à cordes qui résonnent. Comment pouvait-on donner tellement d'importance à quelque chose d'inanimé et dénué d'âme ? En voilà une excellente question ! Mais quand mon frère me l'a déposée devant moi, sur mon lit, quelque chose s'est mis à s'illuminer en moi. Une lumière pure scintilla alors et l'émotion me coupa la parole. Rien ne put sortir de ma bouche. Juste un grand sourire et un regard brillant. Le seul cadeau que j'ai pu avoir dans ma vie. Le seul certes mais je n'aurai sûrement pas rêver mieux. Ah... Quelle belle journée dis-donc... Il pleuvait sur le carreau mais Gaspard apporta ce petit soleil dans ma chambre, sur mon lit. Je l'aime mon frangin. Je souriais au fond de moi avant de revenir à la discussion et à Rubi.

La jeune Eta répondit sans vraiment chercher midi à quatorze heure. Je regardai donc mes mains et tripotai le petit bracelet en ficelle que j'avais confectionné un weekend quand je m'ennuyais. Il y avait des bouts de ficelle violette qui trainaient dans l'appartement donc cette petite occupation fut sympa. Mes doigts se figèrent et je redressai mon visage couvert vers Rubi la fluo. Sa question me mit soudainement mal à l'aise. En effet, je n'ai jamais vraiment eu l'habitude de courir après l'amour. Je préférais aller faire du skate avec Gaspard et ses copains, manger au MacDo, jouer au foot avec des potes mais à part ça... Les sentiments faisaient plutôt la fille de l'air ! Je me grattai derrière la tête, cherchant mes mots, très embarrassée. D'ailleurs, je sentais bien que mes joues viraient au rouge tomate. Je baragouinai quand même quelque chose.

- Et bien... Non... dis-je en bagayant.

Très gênée et un peu honteuse d'avoir une vie sentimentale qui se réduit à néant, je préférai retourner à mon tripotage de bracelet. J'attendis patiemment que mon visage dérougisse. Comme j'ai la peau claire, mes joues rouges faisaient phare ! J'avais chaud et lorsque je sentis que ma température redescendit, je m'adressai à Rubi, en la regardant dans les yeux, même si elle ne le voyait pas.

- Et toi, côté cœur ? Quelqu'un en vue ?

Un sourire complice et un peu curieux vint remplacer ma mine de ketchup. Il fallait sourire et faire bonne figure. Après tout, je n'étais pas là pour jouer les enjôleuses, du moins pas en premier lieu. Même si j'aurais apprécié...

Je fus tout d'abord intriguée par l'expression que prenait Rubi. En effet, la jeune fille en rose plissa d'un coup son regard. Son visage changea lorsque je lui répondis mon nom. Sur le coup, je ne savais pas comment réagir. Devais-je me vexer ? Faire comme si de rien n'était ? Ou alors l'accabler de questions ? En tout cas, des questions fusaient dans ma tête et aucune réponse ne fleurissait. Peut être n'avait-elle jamais entendu mon nom ou bien croisé quelqu'un le possédant ? C'est bien possible. Je ne pense pas que mon prénom soit très répandu dans les pays anglophones. Chez les asiatiques je n'en sais rien, peut être un peu plus... Enfin bref, ne nous attardons pas ! Je me redressai sur ma chaise, sans quitter Rubi de mes yeux cachés. Je me tournai face à elle et m'assis en tailleur, croisant mes jambes pâles et fermes. Je lui répondis gentiment, mon visage toujours animé par un sourire naturel.

- Si je me souviens bien, mes parents l'ont trouvé dans un manga que lisait mon frère lorsqu'il était plus jeune, je ris un petit peu. Je ne sais pas ce qui les a piqués !

Je passai la main dans mes cheveux, sans pour autant dévoiler mes yeux, comme si ma chevelure refusait de montrer mon regard aux autres. Lorsque Rubi me dit qu'elle était bien une Eta, j'eus un sentiment de satisfaction. Non je ne vante pas ! Je suis juste contente d'avoir vu juste et de ne pas m'être trompée. Ceci s'illustra par un sourire en coin. Ceci répondit en plus à la petite remarque qu'elle plaça au bout de sa phrase. Je ne me serais pas permise de la juger ouvertement sur son look, même si je n'en pensais pas moins... Même dotée d'une grande franchise, je sais garder certaines choses pour moi. Peut être parce que des fois, je juge que quelques petits détails ne sont pas très importants... Oui c'est sûrement ça. Je fus piquée au vif lorsque Rubi m'interrogea sur mon " talent ", la raison pour laquelle j'avais intégré cette confrérie. Je ne vais pas vous mentir, dès qu'on aborde le sujet de la musique, je sens mon cœur s'emballer et mes yeux s'illuminer derrière mes mèches brunes. Donc c'est avec beaucoup d'entrain que je répondis à mon interlocutrice.

- Et bien, je suis passionnée de musique et surtout de guitare. On m'en a offert une pour mes dix ans et depuis, je ne la quitte pas ! J'en suis tombée amoureuse en quelque sorte !

Je pinçai la bouche, un peu timide d'exprimer ma passion de cette manière. Mais d'un côté, j'adorais en parler. Oui je sais c'est étrange mais je suis comme ça.

Je bougeai légèrement mes jambes musclées car le soleil commençait sérieusement à taper sur ma peau blanche. Ce n'était pas génial d'être pâle car on ne pouvait pas bronzer quand on le voulait. J'essayais de prendre le soleil mais ce n'était pas simple. Toujours l'impression de brûler dès que les nuages s'écartent et que le soleil atteint ma peau. C'était pour ça que, lorsqu'il faisait beau, je ne sortais pas sans un tube de crème solaire. Je risquerais de prendre de sacrés coups de soleil sinon ! J'en ai eu quand j'étais plus jeune et je ferais tout pour ne pas en avoir de nouveau. Ça te brûle de partout dès que tu bouges un bras ou que tu fais un pas. Mais malgré ça, j'adorais aller à la plage et profiter de cette atmosphère. Ça faisait toujours du bien de s'étendre sur le sable ou encore de se jeter à l'eau. En plus, ce coin bénéficiait d'une eau dans laquelle on pouvait se baigner sans avoir les doigts de pied qui virent au bleu au bout de cinq minutes. Mais pour l'instant, je préférais taper la discute avec cette fille vêtue de rose pétant.

Je l'observais, observais son allure. C'était gênant pour moi de détailler à ce point les autres mais j'étais intriguée par cette tenue si explosive niveau couleur. Je ne mettais quasiment voir jamais de rose. Si ! Enfin je ne sais pas si on pouvait compter comme un vêtement mais je possédai une paire de converse à carreaux rosés. Sinon, laissez-moi réfléchir... Non je crois que c'est tout, je n'avais rien d'autre de rose. Même si je ne suis pas dingue de cette couleur, chacun mettait ce qu'il voulait. Donc je disais que je détaillais cette fille. Ses formes féminines étaient assez généreuses. Elle devait avoir du succès auprès des hommes ! Ils aimaient bien ça les gars. Enfin je pense... J'appréciai le compliment qu'elle me fit au sujet de mes cheveux. En général, les gens trouvaient ça étrange que je porte ma tignasse de cette façon. Donc j'adressai un sourire reconnaissant à la jeune fille lorsqu'elle me dit ça. J'en prenais soin de mes cheveux. Je ne voulais pas avoir une touffe grasse et une frange qui fasse des paquets devant mes yeux. Non, j'y faisais très attention. J'écoutai attentivement la jeune fille parler. Je vis qu'elle aussi avait envie de discuter. Elle s'appelait Rubi. J'avais rarement entendu ce prénom mais c'était original. De plus, je trouvais que ça lui allait bien. Elle me posa quelques questions sur moi et je répondis avec plaisir et sourire.

- Enchantée Rubi, je m'appelle Yume. Je fais partie des
Alpha Psi. Et toi, quelle est ta confrérie ?

J'avais également envie d'en apprendre un peu plus sur ma partenaire de bronzette. Je pensais tout de même, grâce à son allure, qu'elle faisait partie de la confrérie des filles, celle des Eta. Mais rien n'était sûr donc je préférais attendre sa réponse afin de confirmer mes soupçons.

Je me levai ce matin mais sans vraiment sortir de mon sommeil. En effet, lorsque j'ouvris les yeux, je fus aveuglée par la lumière qui passait entre les volets de ma chambre. Comme aucun cours n'était prévu ce matin, j'avais du temps devant moi afin de mieux découvrir mon environnement. Et bah oui. Miami et Londres, ce ne sont pas les mêmes choses ! Le style britannique et le style américain sont très mais alors très différents. Une grande surprise m'envahit lorsque je posai le pied hors de l'avion qui nous amena sur la côte. Oui je pense que " surprise " est le mot idéal. Mais il s'agit d'une bonne surprise. Je suis tout de suite tombée amoureuse de cette folie américaine, si différente de celle de mon pays natal. Enfin bref. Je regardai l'heure affichée sur mon réveil, posé sur ma table de nuit. Il affichait 9h00. Ouh, il était temps de sortir du lit. Je pris mon courage à deux mains et, après un long bâillement, je retirai la couverture un peu rêche de sur mon corps pâle et me redressai. Tout en m'asseyant sur le bord de mon lit, je me frottai les yeux, sous ma frange noire. J'émis un dernier bâillement et me levai de mon lit. Je remis ce dernier en place et allai me doucher, me laver les dents, mettre ma crème hydratante... Je me passai une légère touche de rouge à lèvre mais qui reste très discret. C'était juste histoire de raviver ma bouche après cette longue nuit. Puis, je retirai mon short de nuit pour enfiler un short de bain. J'avais remarqué qu'il faisait beau dehors donc pourquoi ne pas aller passer un moment au bord de la plage ? C'est toujours très agréable de s'étendre au bord de l'eau en ne pensant à rien. Donc, je finis de m'habiller en enfilant mon haut de maillot de bain gris anthracite, comme mon short, sous mon débardeur noir. Une fois en tenue adéquate, je remis mes cheveux en place, ma frange bien droite devant mes yeux, les recouvrant comme d'habitude et j'attrapai mon sac de plage où se trouvaient crème solaire, lunette de soleil, serviette... Je mis des converse grises en toile à mes pieds et sortis de ma chambre. Je dévalai les escaliers, passant devant les salles de cours et ouvris la porte du lycée en sifflant gaiement.

Une fois à l'extérieur du bâtiment, j'entrai ma main à l'intérieur de mon sac et en sortis mes lunettes de soleil. Je les plaçai sur mon nez car la lumière du jour m'aveuglait. Je me doutais que le temps était radieux mais pas à ce point... Je refermai mon sac et vis passer devant moi, un groupe de filles, sûrement des cheerleaders à en juger par leurs uniformes. Je les suivais du regard lorsqu'elles marchèrent devant moi. Aucun sourire sur mon visage ni grimace, juste une expression neutre. Leur démarche svelte et gracieuse, bien différente de la mienne qui est bien plus relâche. Une fois les filles éloignées, je continuai mon chemin vers la plage. J'avançais et je voyais l'eau turquoise briller au soleil. Un sourire éclaira mon visage lorsque j'atteins le sable chaud. J'enlevai mes chaussures et enfonçai mes pieds dans le sable brûlant. Sur le coup, ça m'a surprise mais plus je m'approchais des sièges disponibles pour bronzer, plus je m'habituais à cette température. Je m'assis sur une chaise et ôtai mon débardeur pour me retrouver complètement en maillot de bain. Je sortis le tube de crème solaire de mon sac et m'en passai sur les bras, le ventre les jambes, puis je rebouchai le tube en m'installant correctement sur la chaise longue. Je retirai mes lunettes et fermai les yeux, comme si je cherchais à m'endormir. Je ne faisais attention à rien. Seul le bruit des vagues et des mouettes résonnaient dans mes oreilles. Je soupirai, détendue et bien. Puis, une voix s'adressa à moi.

- Tu vois quelque chose, là-dessous ? Si tu veux, je demande à mon coiffeur d’arranger ça.

Je tournai lentement la tête du côté de la question posée. Je découvris une jeune fille, au teint mâte qui portait une frange, comme moi mais qui n'allait pas aussi bas. En la détaillant un peu, je devinai que c'était ce genre de fille à faire attention à son look. Elle devait faire partie des Eta. Je lui adressai un sourire, sa remarque m'amusa et je lui répondis amicalement.

- Merci beaucoup ma belle mais je vois très bien et j'y tiens à ces cheveux. Mais j'apprécie le geste.

Je lui fis un dernier sourire en coin avant d'être interpelée par son maillot ultra flash. On devait la voir dans le noir, c'est pas possible... Cette couleur était vraiment impressionnante. Je la regardai de nouveau dans les yeux, ne voulant pas paraître incorrecte en fixant ainsi sa tenu de bain.