Volver agitado | Retour mouvementé. [Thalia ♥ Molly & Diego ]

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❧ Volver agitado...

Je l’ai mis en colère, vraiment pour le coup…

Je n’ai pas fait attention à ce que je disais, les mots sortaient tout seul sous le coup de la colère, et ma dernière phrase fut la phrase de trop pour lui. Il s’est mis à crier, les muscles de son coup étaient tendus au possible, ses mains écartées et on pouvait facilement ressentir sa colère, son exaspération, à trois kilomètres.
Seulement voilà, il n’était pas le seul à être en colère.
Apparemment sa gentille épouse l’était aussi, et peut être plus que lui. Elle n’avait pas vraiment l’air de lui en vouloir au début, mais le coup est parti tout seul et il s’est pris une deuxième baffe. Une par moi, un par elle : un partout.
Il faut dire qu’il n’a pas choisi les bonnes paroles non plus !

Je le sentais déboussolé, perdu et impuissant. Je suppose qu’il le ressentait comme ça aussi, voilà pourquoi il est si énervé… Ne pas contrôler les choses et se laisser dépasser par les évènements ce n’est pas vraiment son truc d’ordinaire. Et malgré moi je compatissais, oui je compatissais vraiment. J’étais triste pour lui, il avait l’air mal, ne savait plus quoi dire et chaque mot qui sortait de ses si jolies lèvres ne faisait qu’empirer les choses.

Seulement nous mettre sur un pied d’égalité n’était vraiment pas la chose à faire… Autant pour elle que pour moi. « Faire avec » ?! Mais il croit quoi ?! Qu’il va pouvoir garder les deux, et en ressortir indemne ?! Je crois pas non…
Mais apparemment son choix était déjà fait.
Je sentais mes émotions faire des vas et viens au fond de moi, tantôt colère, tantôt tristesse, et là tout de suite, un subtil mélange des deux. Je lui en voulais de me parler comme ça, je lui en voulais d’avoir fait des promesses qu’il n’a pas tenues, je lui en voulais aussi de ne pas m’avoir prévenu de tout ça, de me l’avoir caché, je lui en voulais de m’avoir oublié, de m’avoir… Remplacée. J’étais triste, blessée et accablée pour les mêmes raisons finalement. C’était comme si chaque partie de mon corps se fissurait petit à petit au fil de ses paroles, à chacun de ses gestes qui me montraient que je ne faisais plus partie de sa vie.

C’était assurément la chose la plus douloureuse que j’ai eut à vivre jusqu’ici.

J’étais tétanisée par la colère, par ce flot de sentiments incontrôlable qui se battaient en moi, mais apparemment ce n’était pas le cas de l’hispanique. Elle était vraiment en colère elle aussi, et repris ses cartons en direction du bâtiment des Khi. Dire que c’est une de mes sœurs de confrérie… J’espère qu’il n’y a aucune close qui inclut de s’entendre avec tout le monde au sein des Khi, sinon je sens que je vais pouvoir changer de bâtiment !
Enfin, sur le coup ce n’est pas ce qui me traumatisait le plus. Non, par contre les paroles du beau brun en face de moi oui. Elles tournaient en boucle dans ma tête, je le revoyait courir vers elle et la retenir pour ne pas qu’elle parte fâchée… Chose qu’il ne ferait pas pour moi. Plus maintenant en tout cas.

Je n’avais plus qu’une chose à faire, partir.

Je le savais, j’en avais envie, je voulais m’enfuir, mais mes pieds ne répondaient pas et je ne savais plus quoi faire… Mon sac était encore en haut des escalier, et moi j’étais là, tétanisée, les poings serrés à m’en rentrer les ongles dans la peau. Je pensais à plein de choses, au fait que j’avais évidemment encore des sentiments pour lui ! Je n’avais envie que d’une chose c’était de retrouver celui que j’aimais, qui n’étais assurément pas le même que l’homme en face de moi. Seulement voilà, je n’avais pas de machine à remonter le temps, et pas non plus de quoi le faire divorcer.
Il fallait que je parte.
Tandis que la blonde disparut derrière la porte d’entrée, je baissa les yeux, me dirigea en vitesse vers les escaliers pour récupérer mon sac et après un arrêt en regardant Diego, je fis demi tour, et partis. Loin. Du moins, aussi loin que possible. Le dernier regard que je lui avais lancé était plutôt mélangé question sentiments. Je ne pleurait plus, certes, mais j’étais toujours blessée et même abattue. Mes pieds avançaient tout seul, je ne contrôlais plus rien et je ne pensais plus à rien. Je n’étais plus en colère, je n’avais plus la force d’être en colère contre lui…
Je crois que sans m’en rendre compte, en partant je lui ais fait « non » de la tête. Je ne sais pas vraiment pourquoi… Peut être pour lui dire que « non je ne voulais pas faire avec ». A vrai dire je n’en sais rien, et je ne veux plus y penser.

C’est fini, je ne veux plus y penser. Même si là tout de suite, je ne me sens pas capable de remonter la pente, je sais que je le ferais, plus tard.
Tout rentrera dans l’ordre.
Il le faut.

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Volver agitado ; le retour mouvementé.

« Qu'est-ce qui rend la colère si différente des autres péchés capitaux ? C'est vraiment très simple, quand on cède à un péché comme l'envie ou l'orgueil, on ne blesse que soi. Avec la luxure et l'envie, on ne fait du mal qu'à soi et peut-être à quelques autres personnes mais la colère est le pire des péchés, la mère de tous les péchés. Non seulement la colère peut nous faire faire n'importe quoi, mais quand ça arrive, on peut entraîner un bon nombre de personnes avec nous. »

« Parce que tu crois que j’ai choisi de me retrouver là bas ?! Non t’en sais rien, tu sais absolument rien de moi et de ce que j’ai pu vivre là bas ! » Fit-Molly, les yeux replis de larmes, suite à mes paroles. Elle tremblait de tous ses membres et sentait la colère à dix kilomètres à la ronde. Elle était énervée ? Tant mieux, moi aussi. « No compté pas sour mi por m'attendir sour tou sort. » Répondis-je en haussant les épaules avant de repartir en directions de mes cartons. Mais il fallut que Diego s'en mêle. « Detiene Thalia. Eres es fuerte allí ... Yo no quiero defender a nadie, pero por favor ... ». Je me retournais pour lui lancer un regard noir avant de secouer la tête, un peu plus énervée.

N'oublie pas que tu l'aimes, me disais-je, en retournant à mes affaires. J'écoutais d'une oreille tout de même assez attentive ce qu'ils disaient, sait-on jamais. Diego essayait à présent de consoler Molly en lui disant de ne pas pleurer... De mieux en mieux. Je levais les yeux au ciel, désespérée alors que l'ex bagnarde se mettait à hurler sur mon cher mari. Bien fait, ça l'apprendra à la défendre, pensais-je en continuant ma route vers ma chambre. Jusqu'à ce que... « MAIS MIERDA ! Quand je dis quelque chose ça va pas, quand je dis rien, ça va pas non plus ! Je comprends que vous m’en vouliez, toutes les deux. Mais franchement, qu’est-ce que je peux faire d’autre à part m’excuser ? Oui je m’en veux ! Mais j’y peux plus rien là ! J’ai sans doute été le plus grand connard de cette école, ok. Mais toi Molly, tu peux pas dire que j’en sais rien. Thalia te l’a dit, j’ai vraiment été au plus bas quand t’es partie. ». Il avait hurlé au début, me faisant m'arrêter, étonnée, puis il s'était radouci, alors j'avais repris ma route, persuadée qu'il continuerait à parler à sa chère copine avec ses yeux de chien battu de toutes façons.

Sauf que je me trompais.

J'entendis des pas rapides derrière moi et la main de Diego attrapa mon bras, m'obligeant à me retourner. « Toi aussi t’étais au courant de tout ça, tu ne peux pas m’en vouloir pour mon passé, Moi non plus j’suis pas heureux que ça se passe comme ça, J’aurais préféré te protéger de tout ça, mais faut bien que tu l’acceptes maintenant. » Fit-il avec une respiration atrocement rapide, comme si il était essoufflé. Mon regard plongea dans le sien et je croisais les bras. Dans le fond, il n'avait pas tort, j'exagérai. « Jé né t'en... Eh... » Veux pas. C'est ce que je m’apprêtais à dire, seulement, pendant que je cherchais difficilement mes mots, mon cher mari crut bon d'ajouter une phrase. « Va falloir faire avec, autant l’une que l’autre. Je ne peux pas revenir en arrière. Désolé. »

Et il y a un moment où trop c'est trop.

Qu'il la défende n'était déjà pas agréable, qu'il ait l'air d'un chaton désolée en lui demandant de ne pas pleurer était carrément aggaçant, mais alors qu'il ose nous mettre sur un pied d'égalité en disant « qu'on devrait s'y faire, autant l'une que l'autre », là, c'était clairement la goute d'eau qui faisait déborder le vase. C'était quoi la prochaine étape ? La tendance s'inverserait ? À ce train là dix minutes plus tard je me faisais engueuler et il allait consoler Molly dans un coin. Et puis quoi encore ? … Moi, jalouse ? Quelle drôle d'idée !

BAM.

La giffle était partie avant même que j'ai le temps d'y réfléchir... Tout comme les paroles qui la suivirent. « ¡ Acabo de pasar las últimas horas en un avión pudrido con mi tío qué hacía la boca, todo esto para reunir un país dónde odio y ver el tipo que me gusta apiadarse la suerte de su ex porque tiene los ojos que pinchan! Entonces soy afligida de ser la jilipolla que no aprecia la situación... Te ruego a querido, continúo pues defendiéndola y sufriendo sus pequeños ojos totalmente mojado por las lágrimas que no vertió sin embargo cuando se trataba de estafar a gente sin defensa. Yo, esperando voy a ir a depositar mis asuntos en mi cámara. Y basta. » Criai-je presque, en pointant un doigt menaçant vers lui.

Mes joues me brulaient, je devais être rouge tellement j'étais énervée et mon front me faisait mal tant mes sourcils étaient froncés. Dans toute ma vie, j'avais rarement était aussi énervée qu'à ce moment-là, surtout pour des sujets qui m'avaient toujours paru futiles, comme le retour improbable d'une ex, par exemple. Il commençait à devenir crutial que je me calme, s'afficher comme ça devant le bâtiment des Khi Omikron censés être des gens calmes n'avait rien de bon pour leur image. Ni pour les nôtres d'ailleurs. Je ramassais donc mon carton en vitesse et repartais en direction de ma chambre sans jeter un seul regard, ni à l'un, ni à l'autre et sans oublier de claquer la porte d'entrée pour montrer mon mécontentement.

* Je viens de passer les dernières heures dans un avion pourri avec mon mec qui faisait la gueule, tout ça pour rejoindre un pays que je hais et voir le type que j'aime s'apitoyer sur le sort de son ex parce qu'elle a les yeux qui piquent ! Alors je suis désolée d'être la connasse qui n'apprécie pas la situation... Je t'en prie chéri, continue donc de la défendre et d'essuyer ses petits yeux tout mouillé des larmes qu'elle n'a pourtant pas versées quand il s'agissait d'arnaquer des gens sans défense. Moi, en attendant je vais aller déposer mes affaires dans ma chambre. Et basta.

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Volver agitado

Thalia & Molly & Diego

Je crois que si j’étais seul, devant quatre mecs bodybuildés à mort, et prêts à me faire la peau, j’aurais moins peur que là, tout de suite. Ne sous estimez pas les femmes, jamais. Elles sont bien pires que nous, les mecs. Surtout quand elles sont énervées. Et là, j’en ai deux qui sont au summum de l’agacement, tout ça à cause de moi. J’en suis l’unique responsable, et je l’assume, mais difficilement. C’est d’ailleurs pour ça que je ne fais pas le fier, contrairement à mon habitude. Je suis stressé, je transpire, je bafouille, et je baisse la tête. Je n’ose regarder aucune des deux directement dans les yeux. Je suis bien trop honteux pour ça.

Je me suis excusé, cette phrase, bien que prononcée en Espagnol, était destinée pour toute les deux. Parce que j’avais trahis la confiance de Molly, et parce que je venais certainement de blesser Thalia. Ma femme se retourne vers moi, j’ose à peine lever les yeux, Mais la demoiselle me prend par le menton pour que je puisse la regarder dans les yeux. Ce que je tente de faire, mais mon regard reste fuyant alors qu’elle m’engueule presque pour la réapparition de mon ex petite amie. Je ne prends même pas la peine de répondre, parce que j’ai peur de m’agacer à mon tour, et ce n’est franchement pas le moment. Je ne suis pas en position pour faire ça.

J’aurais pu hausser le ton, lui dire que je n’étais pas responsable de ce retour justement, que je n’en savais strictement rien, que cela faisait des mois que je n’avais plus eu de nouvelles et que j’aurais préféré moi aussi que cela se passe autrement. Mais je n’en fis rien. Oh bien entendu, j’étais heureux que Molly soit sortie de sa tour de fer, je serais le dernier des connards si je pensais le contraire, mais j’aurais amplement préféré la retrouver seul à seul, et lui expliquer de moi-même la situation, plutôt qu’elle soit mise devant le fait accompli. Thalia repris la parole, se tournant cette fois vers la petite brune. Mon cœur battait de plus en plus fort. J’ai rarement peur, mais vraiment à cet instant, je craignais les paroles qui sortiraient de sa bouche.

J’avais beau chercher dans mes souvenirs, je ne me rappelle pas l’avoir vu aussi énervée, même après moi, c’est vous dire. J’aurais voulu lui prendre la main, la prendre par la taille pour qu’elle se recule, au cas où l’une des deux déciderais d’en venir aux mains, de la bâillonner pour la faire taire mais je n’arrivais pas à bouger d’un seul centimètre. J’étais totalement impuissant. La seule chose que je pouvais faire, c’est de lancer des regards désolé à Molly pour les dures paroles de Thalia. « Detiene Thalia. Eres es fuerte allí ... Yo no quiero defender a nadie, pero por favor ...* » J’aurais dû être flatté que ma femme défende son homme comme ça… Mais bon. Et sur ces « bonnes » paroles, elle retourna à l’entrée du bâtiment, me donnant raison sur notre retour d’Espagne. Je commençais à faire un pas pour aller la rattraper, mais la voix de Molly me fit sursauté tellement elle avait hurlé ses paroles, et m’avaient donc stoppé sur place. Elle tremblait, ses yeux étaient de plus en plus vitreux.

« No, non… detiene… Chut, ne pleure pas M… » « Toi non plus tu n’en sais rien, mais visiblement c’est pas ton problème, tu t’en es vite remis finalement ! » Je me raidis sur ces paroles, et décidais de la fermer une bonne fois pour toute. Quoi que je dise, quoi que je fasse, de toute façon, je ne pourrais pas calmer le jeu. Comme un tic, quelque chose que je faisais souvent quand j’étais stressé, je serais les dents. Je regardais l’une, puis l’autre… Et explosais finalement. « MAIS MIERDA ! Quand je dis quelque chose ça va pas, quand je dis rien, ça va pas non plus ! » Hurlais-je. Je faisais de grand geste alors que ma voix se perdait jusqu’au fond de la rue. « Je comprends que vous m’en vouliez, toutes les deux. Mais franchement, qu’est-ce que je peux faire d’autre à part m’excuser ? Oui je m’en veux ! Mais j’y peux plus rien là ! J’ai sans doute été le plus grand connard de cette école, ok. Mais toi Molly, tu peux pas dire que j’en sais rien. Thalia te l’a dit, j’ai vraiment été au plus bas quand t’es partie. »

Je fis quelques pas rapide pour rattraper thalia par le bras. « Toi aussi t’était au courant de tout ça, tu ne peux pas m’en vouloir pour mon passé, Moi non plus j’suis pas heureux que ça se passe comme ça, J’aurais préféré te protéger de tout ça, mais faut bien que tu l’accepte maintenant. »Ma respiration était plus rapide, comme si je venais de courir un marathon, je me mettais entre les deux filles, et jetais des coups d’oeils à chacune. « Va falloir faire avec, autant l’une que l’autre. Je ne peux pas revenir en arrière. Désolé. »

*Arrête Thalia. Tu es dure là, je ne veux défendre personne, mais s'il te plait...

(c) AMIANTE

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❧ Volver agitado...

Tout aussi surpris que moi apparemment. Il ne devait pas s’attendre à se prendre une baffe, et encore moins par moi. Il a laissé une Molly douce gentille, vulnérable et manipulable derrière lui. Sauf que cette Molly là n’existe plus, je ne suis plus comme ça et je ne veux plus l’être ! Je suis indépendante, forte, battante et prête à tout pour reconstruire ma vie.
Seulement là, devant lui les larmes coulaient sur mes joues et c’est comme si tout ce que j’avais essayé d’enfouir jusque là remontait à la surface. Ma culpabilité, mon amour pour lui… J’avais surement cette lueur dans les yeux, celle que j’avais à chaque fois qu’il me regardait avant. Je n’ai jamais connu ça avec quelqu’un d’autre, mais je m’en rends compte que maintenant. Je ne me souvenais pas qu’il me fasse cet effet là, je ne pensais pas en être aussi accro mais… En cet instant précis rien d’autre occupait mes pensées : c’était lui, nous, ce qu’on avait perdu ou plutôt ce que j’avais perdu…

Je serais restée là pendant de longues minutes sans bouger si les choses n’avaient pas empirées. Lui ne savait plus quoi faire, ce regard fuyant, je ne l’avais vu que sur d’autres filles, il ne l’avait jamais eut avec moi. On n’avait pas besoin de ça étant donné qu’on était sincère et que ce quelque chose entre nous était fort.
Mais ça mérite d’en parler au passé au moins…
Je n’ai pas envie que tout ce qu’on avait soit définitivement perdu ! Je ne veux pas moi ! Je veux remonter le temps et ne pas le croiser, j’étais juste bien ! Je reprenais ma vie en main, sans lui, sans l’aide de personne, sans lui j’étais bien ! Enfin « bien » c’est vite dit, mais je le supportais au moins… là c’était insupportable.

Mais ne croyez pas que j’ai tourné les talons et qu’on en est resté là, c’était sans compter sur sa jolie hispanique. Ils se parlaient énormément en espagnol, et je ne compris que quelques mots. D’ailleurs, il avait lui aussi repris son accent, beaucoup plus qu’avant… C’est elle qui tenait les rênes, c’était flagrant. Il baissa la tête et était complètement dépassé par la situation. Il n’était pas au bout de ses surprises tiens ! J’aurais pu avoir de la peine pour lui, j’aurais pu me dire qu’il ne voulait pas que tout ça arrive, mais non. J’avais juste envie de lui crier dessus encore et encore, de le frapper avec mes mains tremblantes, de lui dire que ce n’était qu’un con et que j’avais CONFIANCE en lui… J’étais blessée, et complètement anéantie là.
Je ne cherchais plus à comprendre ce qu’ils se disaient, mais en entendant mon prénom, je revins à la réalité. Voyant la réaction de la blonde à ses cotés, la suite s’annonçait folklorique… Elle ne paraissait pas particulièrement heureuse de savoir qui venait de frapper D… enfin son mari quoi. Elle parla encore en espagnol et paraissait vraiment en colère, mais sans chercher à comprendre ce qu’ils se disaient, j’espérais intérieurement ne pas être la prochaine cible. C’était peine perdue. Elle se retourna vers moi, et avec un regard assassin m’expliqua bien sa vision des choses.
BAM
Cette fois ci, c’est moi qui me suis prise une grande claque, mentale certes, mais ça fait mal quand même. Mais pour qui elle se prend ?! Mais bien sur, je l’ai fait exprès de me retrouver en prison ! ça me plait les cellules poussiéreuses et le règne de la loi du plus fort ! Aaah mais ça m’énerve ça ! Si j’avais eut le choix j’aurais pas mis 100 ans à me décider, je serais rester et j’aurais éviter tout ça. EGOISTE moi ?!
Les paroles qu’il m’avait prononcées au téléphone avant mon incarcération me revenait en tête… Pour lui, ce n’était pas de ma faute et il comprenait tout à fait que je lui ais caché ça, lui aussi avait son secret. Il m’avait promis de m’attendre, et m’avais jurer que ses sentiments ne s’effaceraient jamais…
J’aurais put pleurer, complètement m’effondrer et abandonner tout ça ici, partir loin, vraiment loin et refaire ma vie… Mais je ne pouvais pas.

Les mots de la blonde résonnaient dans ma tête alors qu’elle s’éloignait. C’était une pure garce, c’est clair. Mais après avoir eut envie de lui en coller une à elle aussi, la seule chose qui tournait en boucle était « Quand tu es partie Diego été dans un état horrible ».

Les yeux remplis de larmes, j’ai crié, sans penser à ce que je disais :

- Parce que tu crois que j’ai choisi de me retrouver là bas ?! Non t’en sais rien, tu sais absolument rien de moi et de ce que j’ai pu vivre là bas !

Je tremblais de partout, et ma voix était chevrotante malgré la colère qu’elle contenait. Quoique colère n’est peut être pas le mot exact, « rage » conviendrais mieux je pense…
Je me tourna vers lui et lui dit, plus bas, non sans une touche de dégout, parce que oui il me dégoutait à rester là sans rien dire, sans essayer de calmer le jeu, sans essayer de faire quelque chose !

- Toi non plus tu n’en sais rien, mais visiblement c’est pas ton problème, tu t’en es vite remis finalement !

« Vite remis » c’est ce qui me blessait le plus… Je ne voulais pas le revoir effondré ou complètement mal après un an, non, mais je ne sais pas… Je ne voyais rien dans ses yeux, dans ses attitudes, il était fermé et ne reflétait rien, rien du tout. Après tout, c’est peut être parce que c’est ce qu’il ressent : rien, absolument rien…
Fait toi une raison Molly, va t’en de là, ça vaut mieux.
Je l’ai fixé un long moment, pour voir s’il réagissait… Je crois que de toute manière, un seul pas et je m’écroule à terre.

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Volver agitado ; le retour mouvementé.

« Qu'est-ce qui rend la colère si différente des autres péchés capitaux ? C'est vraiment très simple, quand on cède à un péché comme l'envie ou l'orgueil, on ne blesse que soi. Avec la luxure et l'envie, on ne fait du mal qu'à soi et peut-être à quelques autres personnes mais la colère est le pire des péchés, la mère de tous les péchés. Non seulement la colère peut nous faire faire n'importe quoi, mais quand ça arrive, on peut entraîner un bon nombre de personnes avec nous. »

« Et merde… »

Vous avez déjà eu cette désagréable impression d'être invisible ? Vous êtes bien là, dans le décor imposé, vous voyez tout ce qu'il s'y passe, vous entendez la même chose que les autres et vous êtes au moins aussi concernés qu'eux, la seule différence, c'est que vous les voyez alors qu'eux, ne vous voient pas. C'est exactement ce qu'il s'est passé pour moi au moment ou la brune que j'avais renversé a aperçu Diego. J'ai cessé d'exister comme on arrête de rêver, instantanément, comme si je n'avais été qu'une illusion. De cette fille qui en bouscule une autre, je suis passée à la femme qui en observe une autre gifler son mari sans pouvoir rien y faire. La surprise est si grande qu'au début, je reste là, plantée au devant l'entrée de mon ancienne confrérie sans pouvoir bouger. Je ne comprends pas bien ce qu'il vient de se passer, à commencer par qui était cette petite brune apparemment en colère, mais quoi qu'il en soit, je n'aime pas ça et ça n'annonce rien de bon pour notre retour.

Ce n'est qu'au bout de quelques secondes, que j'arrive enfin à bouger . Au moment même ou la petite brune commence à parler de voyage de noces et à insulter Diego en pleurant à moitié alors que lui se ratatine comme une fillette de trois ans qui viendrait de se faire gronder par quelqu'un de terrifiant. Le tableau le plus pathétique que j'ai vu depuis un moment. Depuis que j'ai ramassé l'espagnol bourré devant ma fenêtre, en fait. Ou peut-être depuis qu'on s'est mariés. Bref, je m'approche laissant mon sac au milieu de la cours, nous sommes chez les Khi, il n'y a pas de voleurs ici et je fais bien attention de contourner la petite brune qui à définitivement l'air mi-hystérique, mi-dévastée, afin de ne pas me prendre un coup au passage et je viens me placer à côté de Diego. Pendant quelques secondes mon regard fais la navette entres les deux et je me demande si je vais devoir me mettre à leur faire de grands signes ou commencer à me déshabiller pour recommencer à exister. Je croise les bras en soupirant, d'une dans l'espoir de bien montrer d'une que je suis là et de deux que je ne suis pas contente. Et enfin, mon mari daigne m'expliquer la situation. « ¿Recuerdas que te hablé de una niña que era antes ... ? » « Si » « Bueno, aquí les presento a Molly. ». Et BAM, si elle n'est pas réelle, la gifle que je me prends est tout aussi surprenante et douloureuse que celle qu'il s'est pris quelques minutes auparavant. La petite brune est donc Molly, soit l'ex étrange qui est partie en prison, laissant un Diego au cœur brisé et à l'alcoolémie au plus haut point devant ma fenêtre.

« Oh » Fais-je en me tournant vers la brune, les bras toujours croisés. Mon esprit me dicte qu'il s'agirait de faire mieux que ça, mais tout le reste de mon corps semble penser que c'est impossible et pendant ce temps là les pensées défilent dans ma tête sans que je ne puisse les arrêter. Et s'il n'était revenu que pour voir Molly ? Et si il était toujours amoureux d'elle ? Et si, et si, et si... Trop de probabilités, pas assez de certitudes et encore une fois, j'ai l'impression de devenir folle, je crois bien que ça va finir par devenir vrai, à force. « Lo siento, de verdad. » Murmure Diego, dans mon dos, me faisant revenir sur terre. Enfin, je me tourne vers lui en fronçant les sourcils. Machinalement, ma main attrape son menton pour remonter sa tête afin que mes yeux s'accrochent aux siens. « Puedes serle. Para alguien que no debiera volver, me da el aire muy presente, tu amiga encantadora.* » m'entends-je répondre d'une voix blanche avant de revenir sur la fameuse Molly. « Jé vais essayer dé té parler en anglais correcte pour qué tou comprennes bien. La prochaine fous qué tou es obligée dé quitter ton lycée pour aller en prison, en détrouisant la vie des gens qui été proché dé toi, s'il té plait, évité dé té permettre dé cogner les gens à ton retour. Quand tou es partie Diego été dans un état horriblé et contrairément à cé qu'il a pou mé dire dé toi, moi, jé té trouvé vraiment très égoïsté d'oser faire cé qué tou viens de faire. » m'exclame-je, en la fusillant du regard.

Et comme je ne comptes pas rester à dévisager l'ex de mon mari pendant des siècles, je décide d'aller rechercher le sac que j'ai laissé au milieu de la cours, tout en marmonnant en espagnol. « Ya está, me acuerdo por qué odio América. Tenía razón, esto me joroba también de haber vuelto ahora. »

*Tu peux l'être. Pour quelqu'un qui ne devait pas revenir, elle m'a l'air bien présente, ta charmante copine.
** Ça y est, je me souviens pourquoi je hais l'Amérique. Il avait raison, ça m'emmerde aussi d'être revenue maintenant.

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Thalia & Molly & Diego

Comment peut-elle être contente d’être rentrée pour sa confrérie ? Ce bâtiment rempli de grosses têtes comparées à la chaleur et le soleil de l’Espagne… Je la regarde avec un air dubitatif avant de retourner à nos bagages. Comme quoi, parfois les femmes sont un véritable mystère. Trêve de bavardages, il faut libérer le coffre le plus vite possible, sinon le taxi va me demander une autre avance. Et j’ai tout, sauf envie de l’enrichir d’avantage. Quand je demande un peu sèchement à Thalia de rentrer les bagages, je peux sentir son regard me fusiller. Si ses jolis yeux étaient des armes à feu, elle aurait déjà tiré une dizaine de fois. Sa remarque laisse sortir un rire de ma gorge. Elle va croire qu’en plus de ça, je me fous d’elle, mais c’est bien tout le contraire, et je lui fais d’ailleurs bien entendre.

L’art ou la manière de calmer une femme, sa femme pour être plus exact, en moins de deux minutes : Lui glisser un petit je t’aime quand le ton commence à monter, et le tour est joué. Enfin je n’ai pas dit ça forcement pour désamorcer la bombe, je l’ai bien sur dit parce que je le pensais. Et ce qu’elle me répond est encore bien plus mignon que ce à quoi je m’attendais. J’ai tout juste le temps de lui voler un baiser avant qu’elle se dirige vers l’entrée du bâtiment de sa confrérie d’intellos. Mon petit rayon de soleil, voilà ce qu’elle est. L’art ou la manière de me retourner mon sourire en moins de deux minutes également. Elle est douée, très douée, je vous le dit.

Pour ma part, ma tête retourne dans le coffre du taxi, et décharge les derniers sacs, j’entends un bruit lointain, comme si on faisait tomber quelque chose. Pourvu que ce ne soit pas Thalia qui a –encore- loupée cette satanée marche. Je me penche sans pouvoir apercevoir l’entrée et d’une voix plus forte demande : « Thalia ? Esta bien ? » Pas de réponse… Soit elle ne m’a pas entendu, Soit ce bruit ne la concernait pas, et elle était déjà en train de lourder ses sacs dans sa chambre. Sourcils froncés, je ferme le coffre et fait signe au chauffeur qu’il peut démarrer, en lui donnant un dernier petit billet pour le remercier de sa patience. J’attrape un des sacs de ma dulcinée, mais je n’ai même pas le temps de relever la tête… BAM !

Sous le choc, mes yeux se sont fermés, je n’ai rien compris. Ni qui m’avais mis une gifle mémorable, ni pourquoi. Lâchant la valise qui s’écrasa de tout son poids par terre, je serais la mâchoire en me tenant la joue qui était maintenant en feu. « Joder de... » Commençais-je à jurer, Mes yeux s’ouvrent pour découvrir le, ou la coupable. Des baffes, honnêtement j’en mérite un nombre incalculable, Mais celle-ci, je ne m’en étais pas méfié… « Rentré de ton voyage de noces ?! Pauvre con ! ». Mon sang ne fait qu’un tour, j’ai l’impression que mon cœur s’arrête littéralement. Je ne peux plus bouger aucuns de mes membres. Je suis littéralement terrorisé. Et pourtant, pour en arriver à ce stade, il m’en faut beaucoup…

Molly… Ma jolie Molly… Ou tout du moins, mon ancienne jolie Molly. Parce là, il est clair qu’elle n’est pas du tout contente. Mais alors pas du tout. Je ne cesse de me tenir la joue, les yeux grands ouverts, le visage ahurit. Je jette un bref coup d’œil à Thalia qui se tient toujours à l’entrée. Quelle merde alors… Malgré ce petit sourire, assez malsain, et que je n’ai jamais connu auparavant, je sais que la demoiselle est fortement blessée, sinon pourquoi cette gifle ? Pourquoi ces si jolis yeux qui se remplissent de larmes. Je suis un gros con, je vous l’ai déjà dit non ? « Je… heu… j-je… » Bah accouche Diego ! On va pas y passer la nuit, si ? Parce que tu crois que c’est facile toi ?! Un rire nerveux et ridicule fini par sortir de ma bouche, quelque chose de non contrôlé. Et je ne sais pas pourquoi, mais quand je m’en suis rendu compte, j’ai eu ce mouvement de recul, de peur de m’en prendre une deuxième.

« No sabía qué t’étais sortie… T’as l’air d’aller bien… Hum… Fin tu vois… No sé qué decir... » Balbutiais-je comme ce n’était pas permis. Abruti, con, idiot, ridicule, vous en avez d’autre ? Je vais être à court là. Je m’attends bien au deuxième round, avec cette fois une nouvelle adversaire qui ne va pas tarder à entrer sur le ring. Deux contre un, les paris sont lancés. Et pour éviter de devoir séparer deux filles en furies –Bien que voir deux filles se battre pour moi ne serais pas déplaisant- J’explique rapidement à Thalia la situation. Parce que ces yeux sont d’une noirceur à faire peur, et que ces bras croisés ne sont pas bons signe non plus. « ¿Recuerdas que te hablé de una niña que era antes ... ? Bueno, aquí les presento a Molly. »

Je regardais les deux filles tour à tour. L’une, blonde, portant mon alliance à l’annulaire, pour qui mon cœur battait… L’autre, brune, portant mes dernières promesses en tête, pour qui mon cœur avait longtemps battu avant de trahir le sien… Si la situation n’était aussi tendue, et aussi grave, je me serais peut-être tenté à de l’humour bien débile. Mais là, là vraiment, je sentais que c’était tout sauf le bon moment. Et quelque chose me disais que c’était loin d’être réglé… « Lo siento, de verdad. » Finissais-je par lâcher dans un murmure, en regardant le sol.

(c) AMIANTE

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❧ Volver agitado...

- Et merde….

Oui voilà, rien de plus rien de moins. Se sont les seuls mots qui sont sortis de ma bouche à cet instant. C’était vulgaire et pas dans mon habitude, mais les circonstances le permettaient franchement. Je vais vous raconter ça depuis le début.

J’étais aujourd’hui dans ma chambre chez les Khi, la journée se déroulait sans encombre et sans surprises. J’avais passé du temps à discuter avec Zack hier et du coup je me suis levée tard ce matin. J’ai tout de même pu réviser mes maths avant de déjeuner histoire d’affirmer mon statut de Khi Omikron, puis je me suis dirigé vers la salle de sport au bord de la ville. Tout allait très bien, je me suis défoulé sur le tatami, ainsi que sur le puching ball qui était également dans la salle. Je m’étais fixé des heures de sport dans la semaine pour ne pas perdre le rythme : un esprit sain dans un corps sain.
Bref, une journée banale. Je suis donc rentrée me changer et prendre une douche. Ne sachant pas quoi faire ensuite, j’avais décidé d’aller me poser au bord de la plage pour travailler sur mon prochain devoir de bio.

C’est à ce moment là que tout à dérapé. En y réfléchissant, je n’aurais pas du sortir, ça aurait peut être été mieux pour moi. Tout allais très bien, cela faisait presque un mois que j’étais sortie de prison et j’avais enfin retrouvé un mode de vie normal, sain et sans embrouilles. Mais apparemment le destin avait décidé que je n’avais pas assez souffert comme ça…

Avec quelques unes de mes affaires je me dirigea vers la grande porte d’entrée du bâtiment et sortis tout naturellement, le sourire au lèvre. J’avais la tête dans mon sac, à chercher mes lunettes de soleil et c’est donc comme ça que j’ai percuté la demoiselle. Ou plutôt ce qu’elle portait difficilement. Je manqua de tomber fesses contre terre, mais je réussit à me reprendre de justesse.
Levant la tête je le vis. Non pas la fille dans laquelle je suis rentrée ! En fait je ne l’ai qu’aperçue elle, une blonde avec un fort accent espagnol c’est tout ce que je peu dire, bref peu importe. Mes yeux sont tombés sur Lui et là j’ai failli tomber. De stupeur, de colère en même temps, de rage aussi un peu et d’une grande vague de tristesse, mêlée à de la mélancolie. Diego. Oui LE Diego. Tout plein d’image se bousculaient dans ma tête, et je suis restée plantée là sans rien dire, le fixant comme une idiote, sans sourire, sans bouger, sans expression, sans rien. Tout allait trop vite dans ma tête, à tel point que plus rien ne ressortait.
Je ne savais pas comment réagir sur le coup. Je devais fuir ou plutôt aller lui en coller une bien placée ?! Les seuls mots qui sont sortis de ma bouche ont été :

- Et merde…

Ça résumait extrêmement bien l’affaire. Je n’avais plus envie de le voir, pas après ce que Duncan m’a dit, plus après qu’il m’ait fait tout ça, pas après ce tas de promesses non tenues. Je refais ma vie et il n’est absolument pas compris dans le forfait !
Finalement après un long instant resté comme ça, la colère a pris le dessus. Je lui en voulais. J’étais blessée, profondément ! Et cette blondasse qui m’est rentrée dedans devait être sa gentille femme. Mes yeux faisaient des vas et viens entre eux deux en comprenant ça et c’est à ce moment là que j’ai craqué. Tout c’est encore une fois passé très vite, et je ne me suis pas contrôlé, je ne pouvais pas. J’avais tant de colère en moi, c’était pas simplement lui, mais tout ce que j’avais accumulé ces années qui ressortaient d’un coup ! Je laissai mon sac sur le pavillon de l’entrée et sans le lâcher des yeux je m’avançai vers lui.
BAM.
Je lui ai envoyé une grande baffe avec toute la force que je pouvais. Si j’ai réussi à lui faire tomber des dents j’en serais peut être soulagée finalement. Maigre compensation mais compensation quand même ! Il n’avait rien vu venir, pas le temps de se défendre, pas le temps de me maitriser comme il pouvait le faire.
J’affichai alors un petit sourire forcé et moqueur en ajoutant :

- Rentré de ton voyage de noces ?! Pauvre con !

Ces derniers mots m’ont fait monter les larmes aux yeux. Je ne lui avais jamais manqué de respect, surtout pas à lui… Je le haïssais, profondément même, mais je ne voulais pas qu’il me vois comme ça. Je… Enfin j’ai agis comme ça parce que j’étais blessée. Si j’ai tenue le coup là bas c’était en pensant à lui. Chaque soirs avant de m’endormir je m’imaginais nos retrouvailles, son sourire en me regardant, son bras autour de mes épaules, la chaleur de ses lèvres sur ma peau. C’est grâce à lui que je n’ai pas déprimé, que je n’aie pas craqué comme beaucoup le font. C’est grâce à son souvenir que j’ai pu sortir en avance en fait. C’était tout pour moi… Je ne voulais pas que ça se passe comme ça entre nous, je le croyais différent des autres, je ne voulais pas de scènes de cinéma comme ça entre nous.
Je… Je l’aimais.
Et surtout, je croyais que c’était réciproque. Maintenant, j’en doute fortement, même plus que ça, je suis certaine que tout n’était que du vent ! Et en y repensant je trouve ça injuste… Ne pas le revoir m’avait permis d’oublier tout ça, comme si rien ne c’était passé mais là… Là c’était intolérable, je n’en pouvais plus. Je voulais partir, m’enfuir, mais mes pieds étaient collés au sol, mes yeux embués de larmes, mes poings serrés et mes jambes flageolante.

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Volver agitado ; le retour mouvementé.

Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.

Le vol m'avait paru interminable. Et pour une fois, ma peur de l'avion n'était pas vraiment la seule coupable. En effet, nous rentrions à Miami, Diego parce que ses parents avaient décrété qu'il devait passer ses examens de fin d'année -même si, soyons réaliste deux secondes, nous n'avions aucune chance d'être reçus, ni l'un, ni l'autre- et moi, d'une part pour le suivre et d'autre part parce que le climat c'était complètement dégradé avec ma chère mère, lorsqu'en se remettant à parler à mon père, elle avait découvert qu'en réalité, il n'avait jamais levé cette punition qu'ils avaient choisie ensemble et qui était de m'envoyer à Mimai avec lui. Par conséquent, furieux qu'ils étaient, mes parents avaient décidé que je retournerai pour une durée indéterminée sur ce continent formidable, mais non moins détesté qu'était l'Amérique. Bref, vous l'aurez compris, je n'avais pas envie d'y retourner, j'allais me planter en beauté aux examens, ce qui donnerait une bonne occasion à ma confrérie pour me mettre à la porte, j'avais une peur bleue de l'avion et pour compléter le tableau, cerise sur le gâteau, mon cher mari semblait également être d'une humeur massacrante.

Ainsi, le voyage fut long, fatigante et lorsque nous fumes enfin arrivé à l'aéroport, c'est l'attente de nos nombreux bagages qui termina de m'agacer. Et encore, le pire n'était pas là. Non, non, j'aurais bien pu passer au-dessus de tout ça, faire comme si tout aller bien, comme si j'étais contente de revenir en Amérique parce qu'au moins j'étais avec Diego -ce qui au final n'était pas totalement faux-, si seulement quelqu'un avait eu le courage de venir nous chercher à l'aéroport. Histoire que l'on est l'impression d'avoir un peu d'importance pour quelqu'un ici, de savoir qu'on est pas revenu pour rien, mais non, pensez-vous, non seulement ils nous obligeaient à revenir, mais en plus, personne n'avait eu la décence de penser à venir nous chercher. Je n'avais pas demandé à Diego la raison pour laquelle ses parents ne seraient pas là, mais pour mon père, c'était simplement une façon de montrer qu'il était toujours furieux, pour ce qu'il s'était passé avec June en Espagne et pour mon mari surprise. Il boudait comme un gamin à qui on n'a pas accordé un jouet et je n'avais le droit de rien dire, parce que c'était soit ça, soit le voir tenter d'étrangler Diego à chaque coin de rue et étrangement, je préfère quand même la solution pacifique, une fois n'est pas coutume.

Bref, au bout d'une éternité, c'est les bras chargés de bagages que nous prenions un taxi direction Wynwood high school. Je ne pouvais pas dire que cette école ne m'avait pas manquée, au contraire, durant notre escapade en Espagne, ce fut la seule chose qui m'ait effectivement rendue un peu mélancolique. J'avais adoré intégrer une confrérie, aussi ringarde soit sa réputation, j'avais aimé faire partie des cheerleaders, j'avais passé de bons moments avec June là-bas, j'y avais rencontré des gens formidables, comme Dylan, j'avais pu retrouver Amaranthe, une amie d'internet et surtout, c'était un peu grâce à cette école que j'avais rencontré Diego. Et ça, ça valait bien la peine d'avoir un peu d'affection pour cet établissement.

Bien sûr, apprécier Wynwood ne m'empêche pas d'avoir une boule au ventre en voyant la bâtiment de mon ancienne confrérie se dessiner devant moi. Je jette un regard un peu inquiet à Diego, mais il ne me regarde pas, il a l'air perdu dans ses pensées, alors je colle mon front contre le carreaux en essayant de voir le bon côté des choses. Mais y en a-t-il un, de bon côté ? Éventuellement, si Dylan est revenu, vu que je n'ai jamais rendu notre chambre, oui, il pourrait y en avoir un : le fait de le revoir, parce que même si notre entente n'était pas parfaite et que je le taquinais beaucoup, je l'aimais bien, mon colocataire. Si les Khi ne me jettent pas dehors quand mes résultats arriveront, le fait de rester parmi eux pourrait être considéré comme une bonne chose aussi. Et puis, le fait de retourner au lycée pourrait m'aider à retrouver une vie sociale normale pour quelqu'un de mon âge, des amis, des activités, des fêtes... Bien sûr, il y aura les questions chiantes de ceux qui veulent toujours tout savoir et il y aura les regards mauvais de ceux qui désapprouvent notre voyage ou qui le jalouse en secret, mais ça, je devrais pouvoir m'y faire. Et de toutes façons je n'ai plus trop le choix, nous sommes arrivés.

J'observe Diego payer le taxi en pensant qu'il faudra que je me retrouve un boulot. Je ne suis pas devenue riche pendant mes vacances... Enfin si, en théorie, être mariée à Diego pourrait me rendre riche, mais je déteste l'idée de vivre à ses crochets. Burger King, me revoilà... Bref, des pensées positives on avait dit, Diego, les khi , les fêtes et pour l'instant une toute nouvelle activité sportive : décharger le coffre du taxi et apporter les affaires dans le bâtiment. Alors que je m'apprête à prendre un sac qui me semble presque plus gros que moi, l'espagnol s'approche pour déposer un baiser sur mon front. « ¿Estás contento de estar en casa ? Parce que moi ça m'emmerde déjà. » Fait-il, avec un air blasé qui m'aurait sûrement fait rire si je n'en avais pas affiché un similaire. Et pourtant, si je ne le montre pas spécialement aujourd'hui, je l'aime et contrairement à ce que disaient mes parents, ce n'est pas passé avec les temps -ou alors pas encore-, les papillons se tapent toujours l'incruste dans mon ventre quand il est près de moi. « Yé souis... Si et no, soy contenta dé rétruver mi confrérie. Mais... Euh... L'Espagne mé manqué déjà oune péheu. » J'évite de finir ma phrase par le traditionnel « et toi ? » -c'est pourtant l'une des seules répliques que je prononce à peu près bien soit dit en passant-, puisqu'il a déjà répondu à cette question et qu'apparemment il n'est pas vraiment d'humeur à répéter vingt-cinq fois la même chose aujourd'hui. « Commences à rentrer tes sacs pendant que je décharge le reste, lo haré te encontraremos en el interior. » Ordonne-t-il, un peu sèchement, pendant que je me baissais pour justement me ré-attaquer à l'un de mes sacs. Je me retourne, un sourcil haussé, pour lui lancer un regard noir qu'il ne voit absolument pas puisque sa tête est dans le coffre le la voiture. J'aurais presque envie de refermer le coffre pour lui faire comprendre qu'il m'énerve, mais je risque d'avoir des problèmes après ça, je me contente donc de plisser les yeux et de croiser les bras. « ¿ Tienes la impresión que bronceo bebiendo un cóctel allí posiblemente ?* » Demande-je au moment où sa tête sors du coffre, manquant de s'y cogner. Je me prends à penser que ça aurait été bien fait, jusqu'à ce que j'entende sa phrase. « ¿ Te quiero sabes ? » Bien sûr, au lieu de lui crier dessus, je n'arrive pas à m'empêcher de lui sourire comme une débile profonde et du coup, je retourne à mon sac que je soulève enfin.

Je fais quelques pas en direction de l'établissement avant de me retourner vers Diego. « Sabes, te quiero también, que esté en Barcelona o en Míami, esto no tiene importancia. » Dis-je, puis je reprends mon chemin. Près de la porte, je cherche à tâtons, du bout du pied, la marche minuscule qu'il y a devant la porte. Je sais qu'elle est là parce que j'y ai trébuché un millier de fois, l'année passée. Mais comme je suis concentrée à faire ça, je ne pense plus à regarder devant moi et c'est comme ça que je me cogne un peu violemment dans quelqu'un. Le choc me fait lâcher mon sac, ce qui me permet d'observer la personne que j'ai bousculée : Une jolie brune à l'air timide que je ne connais pas. « Jé souis désolée, jé no t'évais pas vou, tou vas bien ? » Questionne-je, un peu inquiète. Sauf que la brune ne semble déjà plus m'écouter, elle n'a même pas l'air de me voir, elle fixe quelque chose derrière moi et quand je me retourne pour voir ce que c'est, je m'aperçois que ça ne peut être que Diego. En fronçant les sourcil, je tourne à nouveau la tête vers la fille que j'ai poussée et trois choses me traversent l'esprit : un, je ne suis pas certaine d'avoir bien fait de m'excuser, deux j'aimerais bien savoir pourquoi elle fixe mon mari comme ça et trois, ça y est, maintenant, être rentrée à Miami m'emmerde vraiment aussi.

*Tu as l'impression que je bronze en buvant un cocktail là peut-être ?
** Tu sais, je t'aime aussi, qu'on soit à Barcelone ou à Miami, ça n'a pas d'importance.

made by pandora.

Volver agitado.

Thalia φ Molly φ Diego

15h24 de vol. Quinze putains d’heures de vol. Autant à l’aller j’avais été enthousiaste de les faire, autant pour le retour c’est une toute autre histoire. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je n’avais pas envie de rentrer à Miami, il s’était passé tellement de choses à Barcelone, à Madrid… Mais voilà, mes parents adoptifs m’ont demandé de rentrer tout à coup. Soit disant qu’il n’était pas raisonnable d’avoir quitté le lycée en plein milieu d’année, et de plus, aussi longtemps. Les examens arrivaient, et je devais rentrer un point c’est tout. Les examens… une bonne blague. Ayant été absent pendant plus de deux mois, comment voulaient-ils que je rattrape autant de retard ? Parce qu’on soit bien d’accord, en Espagne, je n’ai pas une seule fois pensé à mes études, pas une seule. J’avais bien d’autres choses à m’occuper. Retrouver ma mère biologique, me recueillir sur la tombe de mon défunt père, faire connaissance avec la famille de ma très chère femme…

Je ne suis clairement pas d’humeur en débarquant à Miami, déjà parce que le vol était d’une longueur à en crever, mais imaginez ça avec une fille qui a peur de l’avion et qui vous broie la main pendant de longues heures. A tel point que ma main est toute endolorie à l’arrivée. Je ne veux pas me disputer, je suis assez fatigué comme ça, alors je préfère me taire. Quoi que Thalia me dise, me fasse, je ne répondrais pas, je veux juste retrouver mon lit. Elle peut m’insulter de tous les noms, me secouer, me griffer, m’hurler dessus, je résisterais. La seule chose qui pourrait peut-être m’attendrir serait qu’elle se jette sur moi pour me couvrir de bisous, mais je crois que la demoiselle n’est pas de cet avis-là. Tant pis pour moi.

Bien entendu, mes parents m’ont demandé de rentrer, mais ils ne peuvent pas venir nous chercher… Merci, vraiment. Le père de Thalia aurait pu, mais je crois qu’il ne m’aime pas beaucoup, même pas du tout. Bon, y’a plus qu’à choper un taxi pour nous ramener chez nous. On a tellement de bagages que je ne sais même pas comment fait le taxi pour rouler. On décide de passer à Wynwood en premier, c’est sur la route, et ce sera beaucoup plus simple. Rien que de voir ce gros bâtiment au loin, ça m’en donne presque la nausée. De retour pour encore plus d’emmerde, je le sens venir d’ici. Où étions-nous ? Pourquoi aussi longtemps ? Pourquoi est-ce qu’on est revenu ? Est-ce qu’on va officialiser notre mariage un jour ? Mais ça vous regarde ?! Je dois avouer que je suis tout de même un peu nostalgique. Je vais pouvoir revoir mes potes, ma bagnole et ma moto.

Le bâtiment de la confrérie de ma petite femme se dresse maintenant devant nous. Je paie grassement le taxi pour qu’il patiente un peu, le temps de décharger son coffre correctement et de ne pas envahir la moitié de la rue avec nos bagages. J’ose tout de même déposer un petit baiser sur le front de ma bien aimée. Parce qu’il faut bien l’avouer, même si mon humeur est des plus désagréable, je l’aime quand même ce petit bout de femme. « ¿Estás contento de estar en casa ? Parce que moi ça m’emmerde déjà. » Oh ! Mais c’est qu’il sait parler le petit. Pas certain que ça désamorce grand-chose en fait… Mais bon, on est comme ça, je crois que c’est notre amour à nous… se faire le plus souvent la gueule possible. Et je peux vous dire que même avec mon caractère bien trempé, je ne préfère pas trop me frotter à la petite quand elle s’y met… si je ne veux pas perdre un œil. Ou autre chose. Ha les espagnoles… Mais cette petite mine boudeuse est franchement craquante, je dois bien l’avouer.

J’observe les valises qui jonchent le sol, et celles qui sont encore dans le coffre. Il va falloir s’y mettre sérieusement là, sinon on va coucher sur le trottoir. « Commences à rentrer tes sacs pendant que je décharge le reste, lo haré te encontraremos en el interior. » Je sais qu’elle n’aime pas quand je lui donne des ordres… et celui-là était peut-être un peu… sec ? Je sors ma tête de l’habitacle du coffre de la voiture, manquant de justesse de me cogner dedans, et la regarde dans les yeux. « ¿ Te quiero sabes ? »