Take Me Away || Nathan ||

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Take me away

J'agissais à l'aveuglette. Encore. Je ne savais pas ce qui m'avait pris, j'avais... Paniqué ? La dernière fois que j'avais agi ainsi était lorsque j'avais appris que Bluberry partait en désyntox. J'avais réagi de façon désinvolte, sans prendre la peine de penser à mes actes. J'agissais exactement de la même manière. Cela faisait à peine cinq minutes que Nina m'avait appelé que j'étais déjà en route. Agir comme ça pour une fille, ça ne me ressemblait pas. D'un autre côté elle m'avait appelé, avait besoin de moi. Cela me faisait un peu plaisir. Le fait que l'adolescente ait... Je ne savais même pas ce qu'elle avait fait exactement mais cela me paraissait grave, presque impossible. Que se passait-il ? Je n'avais jamais vu Nina dans cet état et je n'aurai jamais cru pouvoir la voir comme ça un jour. Où était Noah ? Pourquoi moi et pas lui ?

« Je... Je suis désolée... No.. Noah ne répond pas. » Oh, je vois. Ça avait été trop beau pour être vrai. Évidement que j'étais le deuxième choix, qu'avais-je pensé ? C'était ça, qu'est-ce que j'espérais ? Qu'elle abandonne son petit toutou pour enfin pouvoir se jeter dans mes bras ? J'avais déjà Blu, j'étais tout de même irréversible. J'avais beau lui murmurer que je l'aimais et qu'elle était la plus belle fille du monde, ce qui n'était pas tout à fait des paroles en l'air, je ne pouvais m'empêcher d'aller me réfugier chez d'autres filles. Je ne savais pas ce qui me prenait, c'était surement dans ma nature. Peut-être devrais-je rompre avec elle, pour qu'elle souffre moins car j'avais l'impression que tôt ou tard, la Sigma Mu apprendra la vérité. Mais aussitôt, cette idée effleurée, aussitôt elle disparu de mes pensées.

Je me retenus de dire à Nina que son soi-disant petit ami ne servait à rien et qu'il n'était jamais là pour elle, mais elle n'avait pas besoin de ça, pas maintenant. Le plus important en ce moment était de la rejoindre et de l'aider. « Ne t'excuse pas, t'as bien fait d'appeler. » En portant mes yeux sur la route, je me rendis soudainement compte que je ne savais même pas où aller et que j'attendais toujours sa réponse. J'arrêtai brusquement la voiture. Je me retenus pour ne pas violemment frapper le volant. J'étais vraiment con parfois. J'agissais comme un enfant et je devais me calmer. Nina n'avait pas besoin de mon découragement. J'avais peur, peur de la décevoir, d'être inutile. Elle comptait sur moi alors je devais faire des efforts. « Sur la... La route qu.. Qui mène... v...Vers l'au.. l'autoroute. Av.. Avant le.. Bois... Quand... Quand on qui...quitte la ... La ville. » J'avais de la difficulté à comprendre ce qu'elle disait et je ne sus dire si c'était parce qu'elle était trop sous le choc ou c'était tout simplement la connexion qui avait un problème. Le bois, la route. Hum. J'avais une petite idée de l'endroit et j'espérais ne pas me tromper. Heureusement, je me trouvais sur le chemin. « Ok ne bouge pas, ne tente rien surtout, je te rejoins dans quelques minutes. Garde la ligne. »

C'était lorsque l'on était le plus pressé que tout se passait le plus lentement possible. Trop de feux rouges, trop de circulations, trop de voitures qui roulaient comme des escargots. Le bois n'était pas si loin et j'avais l'impression de parcourir tout l'Amérique. Je ne savais guère pourquoi je stressais. Si j'étais dans cet état, je n'imaginais même pas Nina. La pauvre. Je lui avais demandé ce qui s'était passé, elle prenait du temps à répondre. « Je... Sais pas. Tout tourne. J'ai... Rien..bu au..au bal. Mais.. mais...ça tourne. J'ai... J'ai percu..percuté la.. La... voiture d'un autre ga..garçon. J'a.. J'arrive plus.. A conduire. » L'adolescente paniquait trop, je la sentais d'ici alors que nous n'étions qu'au téléphone. Cela me brisait le coeur de la voir ainsi. J'avais une grosse envie d'aller la rejoindre, de la serrer dans mes bras et lui souffler que ce n'était pas de sa faute. Rare que je me comportais avec autant de gentillesse. Un accident. J'espérais que ce ne soit pas trop grave, que le problème sera vite réglé. « Calme-toi. Tu dois essayer de garder ton sang-froid le plus possible. J'arrive et on va tout arranger, promis. Ne pense surtout pas que c'est de ta faute, ça ne l'est pas.

Plus qu'une minute. Les plus longues soixante secondes de ma vie. Dès que Nina avait prononcé ces dernières paroles, j'appuyais sur le frein. Je sortis rapidement de la voiture puis me figea devant la scène qui se trouvait devant mes yeux. Je pouvais apercevoir une voiture avec un conducteur inerte, et une autre qui appuyait le dos d'une fille. Nina était assise, son visage parsemé de larmes. Toujours le téléphone en main, je m'approchais d'elle puis la pris dans mes bras.

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La voix du Pi Sigma résonnait dans le téléphone. Dans un premier temps, il avait l'air exaspéré. Lorsque j'avais tenté de lui présenter le problème, le ton que Nathan avait employé en décrochant disparaissait pour laisser place à une voix un légèrement inquiète. Le fait d'avoir une voix familière au téléphone me rassurait. Je ne me sentais plus comme une fille seule, droguée, dans le noir, sur une route, j'avais quelqu'un à qui expliqué le problème. Nath tentait de me calmer sauf que même avec toute la volonté du monde, c'était impossible. Je sentais mon corps tremblé tout seul, sans même le vouloir. Ma tête tournait, j'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivais. J'avais pas bu à ce bal, ou un peu. Je tentais en vain de m'excuser pour le dérangement.

Je... Je suis désolée... No.. Noah ne répond pas.

Nathan me demandant où je me trouvais. Aucune idée. Il me demandait un effort de réflexion et de mémoire énorme dans l'état dans lequel j'étais. Je regardais autour de moi. C'était désert. La route séparait les champs, une station service fermée était à une vingtaine de metres et plus loin, un grand bois. Je connaissais ce bois et j'espérais que Nath le connaisse aussi. J'essayais de trouver mes mots pour expliquer correctement. Mais j'avais l'impression de ne plus rien connaitre de la grammaire anglaise. D'être une étrangère à ce monde complètement défoncée. J'avalais mes larmes, respirais un grand coup et repris.

Sur la... La route qu.. Qui mène... v...Vers l'au.. l'autoroute. Av.. Avant le.. Bois... Quand... Quand on qui...quitte la ... La ville.

Malgré moi, les larmes coulaient. J'arrivais pas à me calmer et le pire c'était l'état de l'autre garçon. Je regardais à travers la vitre et actionnait la poignée de la portière pour l'ouvrir avec beaucoup de mal et la force d'un bébé de quelques années. Je me glissais à l'extérieur, sauf que tout tournait encore plus fort. Je tente de faire le tour de la voiture et une fois contre la portière du côté passager je répondais à Nathan qui voulait savoir ce qu'il s'était passé.

Je... Sais pas. Tout tourne. J'ai... Rien..bu au..au bal. Mais.. mais...ça tourne. J'ai... J'ai percu..percuté la.. La... voiture d'un autre ga..garçon. J'a.. J'arrive plus.. A conduire.

Je me laissais glisser le long de la voiture pour me retrouver assise sur la route et mes larmes continuaient à se frayer un chemin sur mes joues. Je voulais juste que tout s'arrête de tourner. Que tout redevienne normal, j'avais l'impression de devenir folle. Ca me faisait peur et ça m'énervait de plus en plus. Je me concentrait sur l'état actuel de mon corps qui ne cessait de trembler. Je ne comprenais pas, j'avais pas spécialement froid. J'avais peur, oui, j'avais l'impression de divaguer, que mon système physique pétait totalement un câble, que mon cerveau se révoltait, comme s'il me punissait de l'avoir mal traité, sauf que j'avais rien fait. J'avais rien bu, j'avais rien pris à part des cupcake... des cupcakes sans la drogue... normalement. Je regardais la voiture du garçon, vaguement, avec ce que je pouvais, tentant de me calmer à l'aide de la voix que j'avais au bout du téléphone.

Il... Il ne....bouge plus.

Je pensais à ma soirée. J'essayais du moins. Ma mémoire ne me permettait que de revoir certains flash back. Je voyais des flash, oui. Charlott... Un cavalier masqué... Une chambre... Un Lit... Milan... Noah. Toutes ces images me revenait sans aucune liaison. C'était tout ce dont je me rappelais de ce bal.

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Take me away

Le bal venait de prendre fin. Comme toute fin de soirée, je ramenais une nouvelle fille avec moi. Cette fois-ci, c'était ma cavalière Coleen. Ça avait été très étonnant pour moi de tomber sur elle. Nous étions déjà en fréquentation, si nous pouvions l'appeler comme cela. Je trouvais ça dommage que le bal soit terminé. Il avait été original, mais surtout très mystérieux. Le château se vidait petit à petit. Plusieurs avaient retiré leur masque de leur visage. Je n'avais également plus le mien. Je levai la tête pour observer la pleine lune qui couvrait le ciel et qui illuminait le chemin. Je n'avais pas idée de l'heure, mais elle devait être très avancée.

Je baissai la tête pour observer Coleen. Elle était vraiment belle ce soir. J'entrelaçai mes doigts entre les siennes avant de nous diriger vers ma voiture. En tant qu'un homme galant, je lui tiens la porte pour que l'adolescente puisse y entrer. Une fois dans le véhicule, je démarrai l'engin. Le trajet se fit presque dans le silence. J'allumai la radio pour avoir un peu de musique. Pas très intéressant à cet heure-ci. Il y avait un trafic intense ! Comme si tous les invités de le soirée allaient au même endroit, enfin, c'était un peu le cas. C'était plutôt dangereux de conduire à cet heure-ci. La route était souvent grouillée de gens qui avaient un peu trop bu.

Nous arrivâmes à destination vingt minutes plus tard. La circulation nous avait ralenti de beaucoup. J'entrai dans ma chambre, tenant ma proie autour de ma taille. Ce qui était bien d'avoir sa propre chambre, était que l'on pouvait faire ce qu'on voulait, sans la plainte de personne. Maintenant que Coleen et moi étions sur les lieux, quelle méthode devrais-je employer ? Flirter un peu ou passer rapidement à l'action. Eh bien j'avais bien envie d'accomplir la deuxième option. Je m'avançai vers ma partenaire pour déposer un long baiser farouche sur ses lèvres. Je ne ressentais rien. Aucune sensation étrange, aucune chaleur soudaine. Je ne ressentais cela qu'avec Bluberry, et la raison était que j'étais réellement tombé amoureux d'elle. Pas de Coleen. Ce n'était qu'une victime parmi tant d'autres.

Sonnerie d'un téléphone.

Le mien. Oh non, pas maintenant. J'étais en plein action. Je me trouvai sur le lit, par dessus Coleen. Je levai légèrement la tête pour connaître mon interlocuteur : Adam. Pas si important. Je continuai d'embrasser tendrement l'adolescente. Personne ne pourrait gâcher ce moment. Le téléphone sonna une deuxième fois. Non mais c'était quoi son problème ? Il n'avait pas compris la première fois ? Il me semblait que lorsque l'on ne répondait pas c'était parce que nous n'étions pas disponible, non ? Après la deuxième fois mon cellulaire arrêta de sonner. Enfin un moment de répit.

Je n'aurais pas dû parler, ou plutôt penser trop vite. La sonnerie se déclencha une minute plus tard. Frustré, je décrochais presque violemment le téléphone. « Qu'est-ce que tu me veux ?! », avais-je crié d'une voix grave. J'espérais que ce soit important. Je m'étais assis sur mon lit, attendant tout comme Coleen que l'appel prenne fin. Je fus surpris d'entendre une voix féminine. Nina. Que me voulait-elle ? « N..Nath, tu.. Tu dois venir m'aider s'il..S'il te plait, je...Je crois que j'ai ... que j'ai tué un type.. » Hahaha. Attendez... « Quoi ?! » Pourquoi ? Comment ça ? Nina semblait être sérieuse. Sa voix tremblait, je ressentais même sa panique. Coleen me regardait avec des yeux interrogateurs. Tout ceci ne semblait pas être une farce. Je restai un moment sans voix, ne sachant pas quoi penser et quoi dire dans cette situation. Puis, je me levai rapidement de mon lit. Elle avait besoin de moi. « Calme-toi, ok ? J'arrive. Où es-tu ? » J'avais parlé d'une voix la plus douce possible. J'essayai d'être calme mais je perdis mon sang-froid. Tuer quelqu'un... Nina devait se sentir bouleversée. La pauvre. Je m'habillai rapidement, tenant toujours mon cellulaire, en état d'alerte. « Tout va bien aller. Respire un bon coup. Reste-là et ne tente rien ! Mais qu'est-ce qui s'est passé ?! »
Je lançai un regard d'excuse à Coleen, lui disant que je devais l'abandonner ici. L'adolescente me demanda ce qui se passait. Je ne savais même pas. J'haussai les épaules, pris mes clés de voiture dans une main, portant toujours mon cellulaire à mon oreille avec ma gauche. Je sortis en trombe de ma chambre pour rejoindre Nina.

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Je sens mes larmes couler sur mes joues, j'ai la tête qui tourne, je tremble de partout. J'essaie tant bien que mal de rassembler mes esprits, mais c'est dur, trop dur. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, j'ai l'impression de vivre un cauchemar, j'ai l'impression que je vais me réveiller d'une minutes à l'autre, mais non. J'attends, j'attends mais je suis toujours là. Tout d'un coup j'ai froid, j'ai chaud, je vois double et en plus de ça, mon poignet et ma cheville me fond mal. Du sang perle mon visage, partant de mon arcade et m'effraie. Je n'arrive pas à comprendre ce qui m'arrive, j'ai l'impression d'être dans un autre monde, un monde parallèle où tout est étrange, tout tourne. J'arrive à peine à contrôler mon cerveau, mes pensées, ma vue est trouble.

Je regarde autour de moi, j'ai besoin d'aide. J'essuie mes larmes sur mes joues et tente d'attraper mon téléphone dans mon sac, sur le siège passager. Ma tête tient à peine, j'ai l'impression d'être vidée, sans force de ne plus rien contrôler. Mon pouce, ma main, mon bras, mon corps continuent à trembler, j'arrive à peine à entrer dans mon répertoire téléphonique. Je veux appeler Noah. Je cherche son numéro dans mon téléphone...Chachou..Connor..Damian.. .... .... Noah. J'active la communication et collant mon front contre mon bras gauche, encore sur le volant, j'attends qu'il réponde.. J'essaie de me calmer, mais plus j'essaie plus je m'énerve, plus j'ai peur...

Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Noah Price, mais désolé, je ne suis pas disponible pour le moment, laissez un message et je vous rappellerai !

Biiiip.

Putain, c'est pas vrai.

Je continue à chercher qui appeler, tant bien que mal mon pouce sur le clavier de mon téléphone à la recherche d'une personne susceptible de me venir en aide. Je sens ma respiration s'accélérer de plus en plus... Nathan... J'actionne la touche pour composer le numéro et avec toujours autant de mal, je porte le téléphone à mon oreille. Plus les sonneries retentissent au bout du file, plus je me sens mal, là seule chose que je souhaite est qu'il réponde, ce qu'il fit. Jamais je n'avais été aussi soulagée d'entendre le son de sa voix au bout du fil au point que je me remetais à sangloter ce qui s'entendait au son de ma voix...

N..Nath, tu.. Tu dois venir m'aider s'il..S'il te plait, je...Je crois que j'ai ... que j'aii tué un type..

Plus j'en disais et plus mes larmes inondait mon visage. En fait, j'avais besoin que Nath soit mon hero... Ne serait-ce que pour ce soir...