Why does it always rain on me [PV avec Zack]

Why does it always rain on me

La jeune femme, malgré son appartenance aux Sigma Mu, était vraiment agréable à fréquenter. Zack se fit la réflexion, tandis qu’ils marchaient côte à côte sous la pluie battante, protégés par son immense parapluie.

« Je crois que je vois de qui tu parles oui, elle est très jolie, ça m’étonne pas que les Eta Iotas l’aient acceptée. Il faudra que tu me la présentes un jour » lui dit-elle, un sourire aux lèvres.

L’adolescent tourna la tête pour croiser le regard de Laila, étonné. Il se demanda brièvement si elle disait ça pour être polie, ou par réel intérêt. Ne sachant pas sur quel pied danser par rapport à cela, il choisit la meilleure arme du mec qui ne sait pas quoi dire : l’humour.

« Pour me faire tuer dans la seconde ? Elle m’en voudrait de parler à une fille aussi jolie que toi ! » fit-il en riant.

Bon, d’accord, elle était réellement jolie, c’était un fait… mais il ne pensait pas que sa copine lui en voudrait pour ça. Bien que lui aurait été tout à fait capable de lui tirer la gueule, s’il l’avait vue avec un mec trop sexy à son goût. Jalousie, quand tu nous tiens. A son tour, la petite brune rigola quand il lui demanda si elle avait un copain.

« Non. Je dois dire que c’est pas vraiment mon truc les relations de couple. Certains diront que j’ai juste pas trouvé la bonne personne, mais j’ai jamais été très attirée par tout ça, même petite.
- Vraiment ? Tu n’as pas été biberonnée aux Disney, comme toutes les filles de la Planète, ou presque ? » répondit le brun, amusé et étonné à la fois.

Il était vrai qu’il y avait de quoi être étonné, dans la mesure où la plupart des petites filles rêvent d’être des Princesses, avec un Prince Charmant à disposition – bien entendu – pour faire de leur vie un conte de fées. Nombreux enfants compris dans le pack.

« J’ai eu une histoire avec Moana il y a quelques temps, mais ça a pas vraiment duré. Il faut dire qu’elle a tendance à piquer des crises très souvent et j’ai fini par plus trop supporter ça. Depuis on est restées amies, on traîne ensemble de temps en temps. Mais sinon récemment je n’ai pas eu de relation sérieuse, que ce soit avec un mec ou une fille » expliqua la Sigma Mu, très naturellement.

Zack fut d’autant plus étonné qu’elle lui parle aussi ouvertement de sa bisexualité, alors qu’il était presque un inconnu. Peut-être que ce n’était pas qu’une impression qu’il avait eue, et que le dialogue entre eux était réellement facile et très naturel, même s’ils se connaissaient à peine.

En riant, Laila ajouta : « Tu as quelqu’un à me conseiller ? ».

Le brun joignit son rire à celui de sa camarade, et fit mine de réfléchir sérieusement à la question. Heureusement pour elle, elle n’était pas tombée sur un mec fermé d’esprit, homophobe ou quoi que ce soit du même acabit.

« Si j’en crois ce que me raconte Perle sur ses copines, Joyce – une Eta Iota – est super adorable, mais je ne la connais pas personnellement. Après… je sais même pas si elle est hétéro ou pas. Sinon, tu as toujours Lila ! Elle est dans ta Confrérie, elle déchire cette fille » répondit-il, en souriant en pensant à son amie Sigma Mu.

« Ah moins que tu préfères un mec ? Dans ce cas, désolé, mais le meilleur est pris ! » fanfaronna-t-il en riant.

Devant eux, au bout du trottoir, le lycée commença à pointer le bout de son nez. Ils étaient bientôt arrivés à destination.

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Why does it always rain on me

▽ Some people walk in the rain, others just get wet.

Zack répondit à mes questions au sujet de l’équipe :

Oh, tu sais… je suis là pour faire du sport, pas pour me faire des amis. Ils ne sont pas tous idiots, mais je ne leur parle pas vraiment.

Je hochai la tête, comprenant parfaitement qu’il pouvait faire partie de l’équipe sans forcément chercher à bien s’entendre avec tout le monde. Il répondit alors à ma question :

Aux Eta Iota, évidemment. Chez les Khi, on n’est pas comme ça. Tout le monde est content pour moi. Et comme tu dis, ça ne change rien pour elle que ses sœurs ne soient pas d’accord avec ses choix… je suppose que c’est pour ça qu’on est bien, tous les deux.

Sa réponse ne m’étonnait pas énormément. Il était clair que les Eta Iota n’étaient pas forcément très ouvertes d’esprit. Il continua en m’expliquant comment leur relation avait commencé :


En fait, on est dans la même classe depuis le début du lycée. C’est comme ça qu’on a appris à se connaitre. Elle s’appelle Perle, c’est une petite métisse toute mignonne. Si tu as déjà croisé une fille qui ne parle que par le biais d’un carnet sur lequel elle écrit, et bien c’est elle. Elle est muette, elle ne s’exprime que par écrit. A la base, c’était ma meilleure amie… mais on s’est rendu compte qu’il y avait un peu plus que ça, récemment. On est ensemble depuis fin du mois passé. Elle n’est pas comme les autres. Si elle fait partie des Eta Iota, c’est juste parce que de cette façon, elle peut se fondre dans la masse. C’est une fille très timide… et sa beauté lui permet de rentrer dans le moule. Elle traine souvent avec des filles très extravagantes, qui attirent toute l’attention sur elles. Je crois que ça la rassure .

Tout en l’écoutant parler, je jetai un coup d’œil vers lui. Il avait un grand sourire aux lèvres. Visiblement il était très attaché à Perle. Je réfléchis, essayant de visualiser de qui il parlait. Sa description ne risquait pas de correspondre à beaucoup de monde et j’arrivai assez rapidement à me souvenir de cette jeune fille. Je ne la connaissais pas personnellement mais je l’avais déjà croisée dans les couloirs. Je répondis à sa dernière phrase :

Oui je vois ce que tu veux dire. C’est compréhensible. Bon ce n’est sûrement pas ce que moi je ferais, mais je peux comprendre.

Je restai pensive un moment avant de reprendre avec un sourire :

Je crois que je vois de qui tu parles oui, elle est très jolie, ça m’étonne pas que les Eta Iotas l’aient acceptée. Il faudra que tu me la présentes un jour.

J’avais dit cela autant par politesse que par intérêt. Perle avait l’air d’avoir une personnalité intéressante et cela m’intriguait. J’avais bien envie de voir ce qu’elle valait vraiment.
Zack continua alors en me posant une question :

Et toi, tu as un copain ? .

Je laissai échapper un rire. Ce n’était pas du tout dans mes idées du moment d’être en couple avec un mec. Je lui répondis :

Non. Je dois dire que c’est pas vraiment mon truc les relations de couple. Certains diront que j’ai juste pas trouvé la bonne personne, mais j’ai jamais été très attirée par tout ça, même petite. .

Ce que je venais de dire correspondait vraiment à ce que je ressentais. Je ne savais pas pourquoi mais contrairement à beaucoup de personnes je ne cherchais pas vraiment quelqu’un avec qui être en couple. Je me suffisais très bien à moi-même et je tenais à garder mon indépendance. Cela ne m’empêchait pas non plus d’avoir des histoires avec des filles ou des mecs de temps en temps mais cela allait rarement très loin. Je continuai en parlant de ma plus récente histoire :

J’ai eu une histoire avec Moana il y a quelques temps, mais ça a pas vraiment duré. Il faut dire qu’elle a tendance à piquer des crises très souvent et j’ai fini par plus trop supporter ça. Depuis on est restées amies, on traîne ensemble de temps en temps. Mais sinon récemment je n’ai pas eu de relation sérieuse, que ce soit avec un mec ou une fille.

Je réalisai alors que présenté de cette façon j’avais un peu l’air d’une fille facile, qui n’en avait pas grand-chose à faire. D’ailleurs il n’était probablement pas au courant de ma bisexualité, puisqu’il ne me connaissait pas. Je haussai les épaules, je ne connaissais pas Zack et son avis m’importait peu. J’ajoutais en riant :

Tu as quelqu’un à me conseiller ?

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Why does it always rain on me

Laila avait de la chance, elle n’avait pas encore été citée par la Voix. Elle déclara à Zack que sa vie ne devait pas être assez intéressante, mais l’adolescent doutait que la « Voix » s’intéresse aux gens pour ça. Son plaisir, à son avis, était de faire souffrir. Et peu importe qui. La Sigma lui dit que peut-être, on ne parlait pas d’elle parce que ça ne lui faisait ni chaud ni froid, puis elle émit un petit rire. Zack lui sourit. C’était peut-être plus crédible, en effet. Mais comment la Voice aurait-elle pu deviner que ça l’atteindrait, lui ? Il en venait à se demander si ce n’était pas quelqu’un qui le connaissait bien qui avait envoyé ces rumeurs à son sujet.

« Alors comme ça l’équipe en est encore à bizuter les nouveaux en leur volant leurs vêtements ? Ils sont un peu pathétiques parfois, non ?
- Un peu, oui…
- Tu arrives à t’entendre avec eux ? Ils ont l’air un peu stupide parfois, comme avec cette histoire d’homosexualité par exemple.
- Oh, tu sais… je suis là pour faire du sport, pas pour me faire des amis » répondit le brun, en haussant les épaules. « Ils ne sont pas tous idiots, mais je ne leur parle pas vraiment ».

Il avait pourtant quelques mecs dans l’équipe qu’il considérait comme des potes… mais cela s’arrêtait là. Ils jouaient dans la même équipe, mais n’avaient pas encore fait un seul vrai match ensemble. Si bien qu’ils n’étaient pas encore vraiment un groupe très soudé. Aux entrainements, chacun était plutôt dans le chacun pour soi.

« A mon avis ce genre de rumeur est trop ridicule pour rester bien longtemps, les gens auront vite oublié. Et pour ce qui est de ta copine, ça ne plaît pas aux Eta Iota ou aux Khi Omikron ? Enfin dans tous les cas, je suppose que ça ne changera rien pour vous.
- Aux Eta Iota, évidemment. Chez les Khi, on n’est pas comme ça. Tout le monde est content pour moi. Et comme tu dis, ça ne change rien pour elle que ses sœurs ne soient pas d’accord avec ses choix… je suppose que c’est pour ça qu’on est bien, tous les deux ».

Lui, au début, n’avait pas voulu s’afficher pour mettre l’Eta Iota dans une position difficile, par rapport à ses sœurs de Confrérie… mais c’est elle qui avait insisté. Elle lui avait bien fait comprendre qu’elle s’en moquait bien de leur avis, et que tout ce qui lui important était qu’ils soient ensemble. Cela avait beaucoup touché l’adolescent, mais il avait évité de le lui montrer. Il voulait être fort, pour elle. C’était sans doute pour cela qu’il n’avait pas réussi à lui parler de ce qu’il lui était arrivé, avec Cheyenne.

« Vous êtes ensemble depuis combien de temps ? Et d’ailleurs c’est qui déjà ? Pour que tu t’intéresses à une Eta Iota j’imagine qu’elle doit avoir un peu plus dans la tête que la plupart d’entre elles. Bien sûr certaines sont plus manipulatrices que réellement stupides, mais étant donné l’amour des Khi Omikron pour les Eta Iota et le fait qu’ils ne se fréquentent jamais, je suis étonnée que tu l’aies rencontrée et que tu aies appris à la connaître » poursuivit Laila.

Zack rigola légèrement. Il évita une flaque d’eau, et entreprit de répondre aux questions de la Sigma Mu, tout en se disant que c’était bien agréable de discuter avec une fille qui avait autant de conversation.

« En fait, on est dans la même classe depuis le début du lycée. C’est comme ça qu’on a appris à se connaitre. Elle s’appelle Perle, c’est une petite métisse toute mignonne. Si tu as déjà croisé une fille qui ne parle que par le biais d’un carnet sur lequel elle écrit, et bien c’est elle » fit-il en souriant. « Elle est muette, elle ne s’exprime que par écrit. A la base, c’était ma meilleure amie… mais on s’est rendus compte qu’il y avait un peu plus que ça, récemment. On est ensemble depuis fin du mois passé. Elle n’est pas comme les autres. Si elle fait partie des Eta Iota, c’est juste parce que de cette façon, elle peut se fondre dans la masse. C’est une fille très timide… et sa beauté lui permet de rentrer dans le moule. Elle traine souvent avec des filles très extravagantes, qui attirent toute l’attention sur elles. Je crois que ça la rassure ».

L’adolescent avait le sourire, quand il parlait de Perle. Il ne s’en rendait pas vraiment compte, c’était trop naturel. Il avait même l’air un peu benêt, mais ça lui importait peu, en réalité. Après tout, il ne connaissait pas Laila. Si elle voulait le juger, c’était son droit. Bon, ça n’avait pas l’air d’être le genre de la jolie brune. Ce n’était pas son genre non plus. Perle lui avait déjà expliqué pourquoi elle était chez les Eta Iota. C’était une raison très personnelle, qu’il respectait.

« Et toi, tu as un copain ? » enchaina-t-il, pour qu’on arrête un peu de parler de lui.

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Why does it always rain on me

▽ Some people walk in the rain, others just get wet.

A peine avais-je fini de lui demander d’où venait la rumeur qu’il répondait :

« Attends, tu parles de quelle partie de la rumeur ? Parce que d’un côté, il parait qu’un Rho Kappa se sert de moi pour rendre jaloux son mec, et de l’autre, c’est ma copine qui m’utilise pour perdre son pucelage, avant de me jeter »

C’est vrai qu’il y avait deux parties à la rumeur. D’ailleurs, les deux mises ensemble cela faisait un peu trop gros pour être crédible. Enfin c’était mon avis. Pourquoi avoir voulu en rajouter en parlant à la fois d’une relation imaginaire avec un mec et de la virginité de sa copine ? Enfin il y avait peut-être une part de vrai dans chacune de ces deux rumeurs. C’est souvent le principe de celles-ci : en partant d’un fait on pouvait imaginer toute une histoire, la plupart du temps absurde. Mais le vrai problème était justement que les rumeurs étaient basées sur un fait, ce qui faisait que certains élèves se laissaient prendre par les rumeurs et y croyaient bêtement. C’était la raison de ma question : découvrir quels évènements avaient entraîné tout cela pour Zack. Il s’expliqua, tout d’abord au sujet du Rho Kappa :

« Enfin, ça reste des rumeurs, rassure-toi. Mais pour le Rho Kappa, donc… on s’est retrouvés tous les deux dans les vestiaires des Cannonballs, après mon premier entrainement avec l’équipe. Les gars avaient volé nos vêtements. Je suppose que c’était pour me bizuter, vu que j’étais nouveau, mais Dexter lui… je crois c’est juste pour lui faire remarquer qu’ils ne veulent pas d’un gay dans l’équipe. Enfin, j’imagine. Je crois que c’est parti de là »

Ah, l’intelligence des sportifs… Bizuter les nouveaux en leur volant leurs vêtements, cela manquait cruellement de créativité. Les sportifs n’étaient décidément pas très imaginatifs. Quant à la partie concernant le fait d’être gay, c’était totalement ridicule. A croire qu’ils pensaient que Dexter allait leur sauter dessus. Etant moi-même bisexuelle je savais bien que ça ne risquait pas d’être le cas, les homosexuels ne sont pas plus obsédés que les autres. Pour ce qui était de la rumeur, on pouvait comprendre que quelqu’un d’extérieur aurait pu s’imaginer des choses en trouvant tous les deux sans leurs vêtements. Je ne l’interrompis pas, attendant d’en savoir plus sur la partie concernant sa copine avant de lui répondre. Il ne tarda d’ailleurs pas à enchaîner :

« Et puis, je sors avec une Eta Iota, je crois que ça ne plait pas à tout le monde, vu que je suis un Khi Omikron. J’imagine que certaines personnes essayent de nous faire rompre par tous les moyens possibles et imaginables. Et le plus drôle, c'est qu'on a strictement rien fait tous les deux »

Une Eta Iota avec un Khi Omikron, je comprenais mieux le problème. Même si moi-même je n’en avais pas grand-chose à faire des confréries, je savais que pour certains elles avaient beaucoup d’importance et certaines confréries ne se mélangeaient pas. On aurait un peu dit une histoire de Roméo et Juliette. L’amour impossible que tout le monde essaie d’empêcher. Tellement peu moderne. Pour finir, il me demanda :

« Et toi, tu n’as jamais été citée par la Voix ? ».

Je répondis à sa question avant de commenter ce qu’il venait de me révéler.

« Non, pour l’instant la Voix ne m’a pas citée. J’imagine que je n’ai encore rien fait d’assez intéressant pour qu’elle décide d’imaginer une rumeur. Ou alors elle sait que cela ne me ferait ni chaud ni froid. » Dis-je en riant.

J’enchaînai en parlant de la rumeur :

« Alors comme ça l’équipe en est encore à bizuter les nouveaux en leur volant leurs vêtements ? Ils sont un peu pathétiques parfois, non ? Tu arrives à t’entendre avec eux ? Ils ont l’air un peu stupide parfois, comme avec cette histoire d’homosexualité par exemple. » Je continuai en lui disant : « A mon avis ce genre de rumeur est trop ridicule pour rester bien longtemps, les gens auront vite oublié. Et pour ce qui est de ta copine, ça ne plaît pas aux Eta Iota ou aux Khi Omikron ? Enfin dans tous les cas, je suppose que ça ne changera rien pour vous. »

En tout cas moi je ne me serais pas arrêtée à cela, j’aurais même pris un malin plaisir à afficher ma relation, juste pour faire rager les imbéciles à qui cela ne plaisait pas. Bon je n’étais jamais dans une relation de couple amoureuse donc les rumeurs risquaient encore moins de me déranger, c’était beaucoup plus facile pour moi. Je réalisai alors que je ne savais pas qui était sa copine, je posai donc la question :

« Vous êtes ensemble depuis combien de temps ? Et d’ailleurs c’est qui déjà ? Pour que tu t’intéresses à une Eta Iota j’imagine qu’elle doit avoir un peu plus dans la tête que la plupart d’entre elles. Bien sûr certaines sont plus manipulatrices que réellement stupides, mais étant donné l’amour des Khi Omikron pour les Eta Iota et le fait qu’ils ne se fréquentent jamais, je suis étonnée que tu l’aies rencontrée et que tu aies appris à la connaître. »

Je décidai de m'arrêter là pour lui laisser le temps de répondre à mes questions, réalisant qu'il allait peut-être me trouver trop curieuse.

(c) AMIANTE

Why does it always rain on me

La jeune femme s’accrocha à son bras après quelques secondes d’hésitation, et ils se mirent en route d’un même pas, vers le campus. La pluie qui tombait dru sur leur parapluie produisait un son apaisant, aux yeux de l’adolescent – qui n’aurait pourtant pas souhaité l’entendre tous les jours, lui qui était partisan des longues séances de grillage sous les rayons chauds du soleil de Miami. Bien protégés sous le tissu vert pâle, ils reprirent leur discussion, et Zack expliqua donc à Laila que la Voix avait parlé de lui comme étant un objet sexuel. Cela fit rire la Sigma Mu, et le brun lui lança un coup d’œil amusé. Elle avait un joli rire, qui donnait envie de se joindre à elle dans son hilarité.

« Ah oui, c’est toi l’objet sexuel, c’est intéressant » suggéra-t-elle, un sourire aux lèvres, puis enchaina : « Mais d’où est partie cette rumeur ? Puisque je suppose que ce n’est encore qu’une rumeur ».

Elle supposait bien, en effet. Zack lui répondit immédiatement, sans réfléchir.

« Attends, tu parles de quelle partie de la rumeur ? Parce que d’un côté, il parait qu’un Rho Kappa se sert de moi pour rendre jaloux son mec, et de l’autre, c’est ma copine qui m’utilise pour perdre son pucelage, avant de me jeter » expliqua-t-il.

Bien sûr que ça ne lui plaisait pas d’entendre ça… mais ça lui faisait surtout froid dans le dos de se rendre compte que cette fille connaissait des choses sur lui, alors que lui ne se doutait pas de tout de qui il pouvait bien s’agir, derrière ce pseudonyme qu’elle donnait aux lycéens de Wynwood. Oh, bien sûr, l’interprétation qu’elle avait faite de ces deux évènements était erronée – enfin, il espérait que Perle ne se servait pas de lui, du moins ! – mais il savait de quoi partait la rumeur en question. Et qu’elle le sache également était inquiétant.

« Enfin, ça reste des rumeurs, rassure-toi. Mais pour le Rho Kappa, donc… on s’est retrouvés tous les deux dans les vestiaires des Cannonballs, après mon premier entrainement avec l’équipe. Les gars avaient volé nos vêtements. Je suppose que c’était pour me bizuter, vu que j’étais nouveau, mais Dexter lui… je crois c’est juste pour lui faire remarquer qu’ils ne veulent pas d’un gay dans l’équipe. Enfin, j’imagine. Je crois que c’est parti de là » expliqua-t-il à Laila, pensif, et de manière tout à fait naturelle.

« Et puis, je sors avec une Eta Iota, je crois que ça ne plait pas à tout le monde, vu que je suis un Khi Omikron. J’imagine que certaines personnes essayent de nous faire rompre par tous les moyens possibles et imaginables. Et le plus drôle, c'est qu'on a strictement rien fait tous les deux » enchaina-t-il, avant de se retourner la question à la jolie brune : « Et toi, tu n’as jamais été citée par la Voix ? ».


Il lui sourit, en essayant de repousser les pensées qui l'assaillaient. Le répit avait été de courte durée : ferait-il un jour quelque chose avec Perle, vu ce que Cheyenne lui avait fait ? Le brun avait déjà du mal à la prendre dans ses bras sans se crisper, alors sauter le pas avec elle, n'en parlons pas. A bien y réfléchir, il avait effectivement servi d'objet sexuel... si ce n'est que c'était Cheyenne qui l'avait utilisé, contre sa volonté, et non un sportif gay ou sa petite amie. Zack n'osait même pas imaginer l'impact que cela aurait sur sa vie si ça s'apprenait... il n'y avait plus qu'à prier pour que cette rumeur n'arrive jamais à l'oreille de la Voice.

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Zack me sourit lorsque je lui dis mon nom, me complimentant sur mon prénom. Il ne me déplaisait pas non plus. Je connaissais tellement de personnes qui n’aimaient pas leur prénom que je me trouvais plutôt chanceuse d’apprécier le mien. Mes parents avaient plutôt bien choisi, pour une fois, et j’étais contente que cela soit pour le prénom, puisqu’il devrait me suivre toute ma vie. Même si je n’avais rien fait pour avoir ce prénom, je répondis en lui faisant un clin d’œil :

« Merci, le tien est pas mal non plus. »

Lorsque je lui dis que ce n’était pas galant de me laisser sous la pluie, le jeune homme éclata de rire mais s’approcha pour que je me retrouve abritée par le parapluie. Je ne le connaissais pas encore assez pour savoir quoi penser de lui, mais en tout cas il était particulièrement patient. Plus d’un m’auraient déjà rembarrée et plantée là sous la pluie, mais lui non, il s’en amusait. C’était indéniablement une qualité, et une qui pourrait lui servir pour arriver à me supporter. Il baissa alors la tête pour me regarder :

« Désolé, Laila » me répondit-il en souriant.

Bon, il avait été sympa avec moi, et moi je passais mon temps à bouder. Il était peut-être temps que je lui réponde d’une manière plus agréable. Je lui adressai donc un sourire en lui disant :

« Ah c’est mieux comme ça, merci. J’ai cru que tu allais me laisser me faire tremper.»

Il me tendit alors le bras pour que je m’y accroche. J’eus un instant d’hésitation, cela me paraissait bizarre de me tenir au bras de quelqu’un que j’avais rencontré seulement quelques minutes avant. Mais puisque cela me permettrait d’être bien protégée de la pluie, je décidai de passer mon bras dans le sien. Et puis refuser son bras m’aurait fait paraître encore plus désagréable. Personnellement je détesterais que cela m’arrive, alors je n’allais surtout pas le faire.

« On y va ? » me proposa-t-il.

Je hochai la tête pour accepter et commençai à marcher à son rythme en direction du campus. Il continua :

« Et pour en revenir à ce que tu disais... tu as peut-être entendu mon nom dans la chronique mensuelle de la Voix. J’ai eu l’immense honneur d’y figurer, ce mois-ci. Je ne te raconte pas comme j’étais heureux. Il parait que je suis un objet sexuel. J'étais content de l'apprendre ».

Je ne pus retenir un rire à sa remarque. C’était donc lui. Effectivement maintenant qu’il en parlait je me souvenais de cette rumeur. Je n’y avais pas prêté tellement d’attention, justement parce que cela concernait quelqu’un que je ne connaissais pas du tout, mais la lire m’avait amusée. Zack avait dit cela d’un ton léger mais je me demandai s’il le prenait aussi bien qu’il le laissait paraître. Certaines rumeurs pouvaient être plus désagréables que d’autres. En l’occurrence je me doutais que pour un mec, s’entendre dire qu’il était un objet sexuel ne devait pas être particulièrement amusant.

« Ah oui, c’est toi l’objet sexuel, c’est intéressant. » Lui répondis-je, en souriant « mais d’où est parti cette rumeur ? Puisque je suppose que ce n’est encore qu’une rumeur. »

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Why does it always rain on me

La jeune femme sursauta quand la pluie lui tomba à nouveau dessus. Zack pensait qu’elle allait revenir rapidement sous son parapluie… mais visiblement, elle avait tellement de fierté qu’elle préférait rester là et se faire tremper. Ce qui arriva, du reste, en un temps record. Elle le regarda d’un air songeur, comme si de rien n’était. L’adolescent sourit, amusé. Elle attendait qu’il craque en premier, là, c’est ça ? Juste parce que cette situation l’amusait, il resta là, de marbre.

« Zack Woods, ton nom me dit quelque chose… ».

Ah, elle avait peut-être entendu les rumeurs, comme les trois quart des élèves de Wynwood. L’adolescent ne voyait pas d’autre explication, étant donné qu’il était persuadé de ne pas la connaitre, ni même de l’avoir jamais croisée. Début du mois, Zack avait eu l’immense chance de figurer dans la chronique de cette fille détestable, et malheureusement anonyme, qu’était la Voice. Elle avait prétexté que Dexter, un joueur gay de l’équipe de foot, flirtait avec lui dans le but de rendre son mec jaloux, avant d’ajouter que sa copine, Perle, se servait de lui pour se débarrasser de sa virginité. Génial, la réputation d’objet qu’elle lui faisait, quand même. La jeune femme réfléchissait toujours, sous la pluie.

« Bon ça ne me revient pas. Moi c’est Laila Wolfe, je suis chez les Sigma Mu » déclara-t-elle finalement.

Zack lui sourit gentiment, tandis qu’elle lançait un coup d’œil au parapluie qu’il tenait dans sa main. Les gens qui passaient non loin de là leur lançaient de drôles de regards. Ils devaient le prendre pour un sacré goujat, vu comme ça.

« Joli prénom » fit-il, en l’observant attentivement.

Le Khi était sûr qu’elle allait finir par craquer, parce que la pluie tombait vraiment dru. Il n’y avait pas souvent d’averses à Miami, mais quand elles se décidaient à arroser, elles arrosaient bien !

« Ce n’est pas très galant de laisser une fille sous la pluie » lui dit-elle finalement sur un ton de reproche.

Le brun éclata de rire, et fit un pas vers elle. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas eu envie de rire. Tout espoir n’était pas perdu. Le parapluie reprit sa place au-dessus de leurs deux têtes. Il baissa la tête pour la regarder, parce qu’elle était plus petite que lui.

« Désolé, Laila » lui dit-il en souriant.

Le brun remonta un peu les livres, qui avaient légèrement glissés, puis tendit son bras à la jeune femme. Celui qui tenait le manche du parapluie, l’invitant ainsi à y passer le sien, histoire qu’ils restent bien tous les deux protégés.

« On y va ? » proposa-t-il à la demoiselle, avant d’enchainer : « Et pour en revenir à ce qu tu disais... tu as peut-être entendu mon nom dans la chronique mensuelle de la Voix. J’ai eu l’immense honneur d’y figurer, ce mois-ci. Je ne te raconte pas comme j’étais heureux. Il parait que je suis un objet sexuel. J'étais content de l'apprendre ».

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En entendant mes remarques, le jeune homme plissa les yeux en souriant. Pourquoi était-il amusé ? Je venais tout juste de « l’agresser » verbalement et lui il souriait. Ce mec n’était vraiment pas normal. Ou alors il me cherchait. Oui c’était sûrement ça, il avait décidé de m’embêter. Je me sentis vexée par ce sourire et cela n’arrangea pas mon humeur boudeuse.

« Tu as raison, je ne me suis pas présenté : je m’appelle Zack Woods, et je suis effectivement membre des Khi Omikron » commença-t-il par répondre. « Quant à mon parapluie… Voilà pourquoi tu voudrais en profiter, j’imagine ».

Il finit sa phrase en reculant pour que je me retrouve à nouveau sous la pluie. Je ne pus retenir un sursaut en sentant le contact brutal de la pluie. Dis-donc, elle n’avait pas diminué, elle était peut-être même devenue plus dense. En quelques secondes je me retrouvai trempée. Très drôle décidément ! Cela confirmait mon premier avis, il avait décidé de me chercher. Qu’est-ce qu’il voulait ? Se moquer de moi ? Que je m’énerve ? Ou est-ce que c’était sa façon d’agir avec tout le monde ? Il se permit même un clin d’œil, si ça ce n’était pas de la provocation… Il supposait probablement que j’allais me jeter sous son parapluie en s’excusant, mais ce n’est pas dans mes habitudes. J’allais résister. Et de toute façon s’il avait un minimum de galanterie il ne supporterait pas de me voir me faire tremper et finirait par craquer en premier. Oui voilà, j’allais le laisser craquer tout seul.

« Zack Woods, ton nom me dit quelque chose… » Répondis-je d’un air songeur.

Je savais que je n’avais jamais été dans la même classe que lui, sinon je me serais souvenue de son nom et de son visage. Je n’ai pas une mémoire exceptionnelle à ce sujet mais quand même j’arrive à me souvenir de mes camarades de classe. Enfin, à quelques exceptions près. Il y a toujours un ou deux paumés qui ne parlent jamais et dont je ne connais donc pas le nom. Et si jamais il m’arrive de devoir leur parler, je me débrouille sans leur nom, ce n’est pas bien compliqué. Il n’avait donc jamais été avec moi, mais pourtant son prénom et son nom me parlaient. J’avais sûrement dû entendre des ragots à son sujet, mais comme je ne fais pas partie des commères du lycée cela ne m’est pas vraiment resté. Je réfléchis un moment, ayant très envie de retrouver cette information. J’aime en savoir plus sur les autres que ce qu’ils savent de moi. Surtout quand la personne en question a décidé de se moquer de moi. Pour qu’il y ait eu un ragot il y avait sûrement une histoire amusante à l’origine. Comme cela ne voulait pas me revenir, je décidai de laisser tomber, pour l’instant.

« Bon ça ne me revient pas. Moi c’est Laila Wolfe, je suis chez les Sigma Mu. »

Tout en disant cela, je jetai un coup d’œil vers son parapluie. Zut, il n’était pas encore revenu m’abriter et je commençai à en avoir marre de la pluie. Je lui dis donc :

« Ce n’est pas très galant de laisser une fille sous la pluie. »

Je savais que c’était en total désaccord avec mes remarques précédentes, mais je m’en fichais, je voulais juste qu’il remette son parapluie au-dessus de ma tête sans que ça soit à moi de me diriger vers lui.

(c) AMIANTE

Why does it always rain on me

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette petite brune au minois boudeur n’avait pas sa langue dans sa poche. Ses paroles contrastaient sérieusement avec son visage parfait, à tel point qu’il aurait pu se voir qualifié d’angélique. Des traits tout en finesse, des sourcils parfaitement dessinés et surplombant des yeux clairs légèrement en amande, un nez fin et droit, une bouche pleine, pulpeuse… Une belle fille, à n’en point douter.

« Salut, tu abordes toujours les filles en disant que tu les suis depuis un moment ? Attention tu risques d’en effrayer plus d’une. Mais oui je pense qu’on va au même endroit. T’es un Khi Omikron si je lis bien. Pourquoi est-ce que je voudrais profiter de ton parapluie ? Je te connais même pas, comment tu t’appelles ? » répondit-elle donc, un peu froidement.

Curieusement, ses paroles révélant une attitude sur la défensive amusèrent Zack. Et pourtant, en ce moment, il était difficile à dérider, vu les récents évènements dans sa vie d’adolescent. Il plissa légèrement les yeux, en souriant à la jeune femme, creusant de petites rides au creux de son regard. De quelle confrérie pouvait-elle bien faire partie ? Il n’avait pas souvenir de l’avoir déjà croisée… Lui était démasqué, en tout cas. L’espace d’un instant, il songea qu’elle lui avait répondu ainsi parce qu’elle était une Eta Iota, et qu’il était de coutume chez ces filles de détester les Khi Omikron. Mais son instinct lui disait qu’il se trompait.

« Tu as raison, je ne me suis pas présenté : je m’appelle Zack Woods, et je suis effectivement membre des Khi Omikron » commença-t-il par répondre. « Quant à mon parapluie… » dit-il sur un ton amusé, tout en se reculant d’un grand pas, pour qu’elle ne soit plus protégée par celui-ci. « Voilà pourquoi tu voudrais en profiter, j’imagine ».

Le brun se permit de lui faire un clin d’œil, tandis que la pluie recommençait à lui tomber dessus, collant un peu plus ses cheveux à son visage. Dommage, parce qu’elle avait apparemment une coiffure sympa, avant de se faire surprendre par les nuages traitres qui survolaient Miami. Il attendit qu’elle rende les armes – parce qu’à n’en point douter, cette fille avait beaucoup de fierté – et vienne s’abriter. En attendant sa réaction, le Khi Omikron reprit la parole.

« Je ne me souviens pas t’avoir déjà croisée à l’école… tu es dans quelle Confrérie ? » la questionna-t-il, bien conscient qu’il ne pouvait pas connaitre tout le monde, puisque Wynwood High School comptait plus de 500 élèves, répartis sur 4 années différentes, et une petite trentaine de classe.

Néanmoins, s’il l’avait déjà croisée avant aujourd’hui, il se serait souvenu d’elle, parce qu’il avait une excellente mémoire des visages. Une excellente mémoire tout court, même, il n’était pas chez les « intellos » pour rien.

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▽ Some people walk in the rain, others just get wet.

Je me retrouvai face à un jeune homme qui devait avoir à peu près le même âge que moi. Il avait des livres sous le bras et des sacs de courses. Il venait visiblement de faire du shopping. Cela m’étonna, je connais peu de mecs qui apprécient le shopping et iraient en faire sans y être obligés. Ma nature curieuse me donnait envie de regarder ce qu’il avait acheté pour me faire un avis sur lui mais je me repris et me concentrai sur lui.
Il était plus grand d’au moins 20cm et je dus donc lever la tête pour voir son visage. Je déteste devoir lever la tête comme ça. Surtout que beaucoup de personnes plutôt grandes ont tendance à ne pas baisser la tête pour parler aux personnes plus petites. Elles donnent l’impression de regarder les autres de haut et cela m’horripile. Je n’avais encore jamais fait la remarque à quiconque mais je savais qu’un jour l’envie serait trop forte et quelqu’un payerait alors pour tous les autres cons. Malgré ma mauvaise humeur je décidai de laisser une chance à ce jeune homme. Je venais à peine de me retourner. Il était brun, aux cheveux un peu ébouriffés. Il avait les yeux bleus et un regard plutôt sympathique. En même temps s’il n’avait pas été sympathique il ne m’aurait probablement pas abrité.

En levant encore un peu la tête je fis plus attention au parapluie : il était vert avec le logo « Khi Omikron ». Ah tiens, un intello. J’aurais pu m’en douter en voyant qu’il portait des bouquins mais je n’ai pas d’idées fixées à propos des différentes confréries et n’importe qui aurait pu vouloir lire des livres, moi la première. J’ai tendance à ne pas avoir vraiment d’avis sur les personnes que je viens de rencontrer et que je ne connais pas. J'avais donc au moins autant de chance de le détester que de l'apprécier. Il me sourit en me disant : « Salut. Désolé, je te suis depuis un moment… et je pense qu’on va dans la même direction. Si tu veux profiter de mon parapluie, je le partage avec plaisir ».

Je n’étais pas de très bonne humeur et me faire aider par quelqu’un que je ne connaissais pas du tout ne me plaisait pas. Pourquoi pensait-il que j’avais besoin de son aide ? Je pouvais très bien me débrouiller toute seule. Je l’ai toujours fait et j’aime mon indépendance.

Je lui répondis donc d’un ton qui me parut un peu boudeur après coup : « Salut, tu abordes toujours les filles en disant que tu les suis depuis un moment ? Attention tu risques d’en effrayer plus d’une. Mais oui je pense qu’on va au même endroit. T’es un Khi Omikron si je lis bien. Pourquoi est-ce que je voudrais profiter de ton parapluie ? Je te connais même pas, comment tu t’appelles ? »

Je me rendis immédiatement compte que j’étais particulièrement désagréable. Il ne faut pas croire que c’est ma façon habituelle d’agir quand je rencontre quelqu’un. Au contraire je suis plutôt sociable, mais je déteste la pluie, surtout quand je sors de chez le coiffeur. Et puis après tout ce que j’avais dit était vrai, je ne le connaissais pas, il ne s’était même pas donné la peine de se présenter. Je ne l’avais pas fait non plus, volontairement. Qu’il me dise son prénom s’il voulait le mien. Mais malgré tout j’aurais pu être plus aimable, surtout qu’il venait pour m’aider, et même si j’aime être indépendante, je ne suis pas totalement indifférente à quelques petites attentions. J’hésitai un peu sur la conduite à tenir désormais. Je n’aime pas me ridiculiser, et j’avais l’impression que changer radicalement d’attitude serait ridicule. J’attendis donc sa réponse pour me décider.

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Why does it always rain on me

En arrivant ce matin-là en classe, Zack n’avait pu que constater avec une horreur non feinte que Cheyenne avait décidé d’assister aux cours de la journée. Cette fille lui donnait des frissons dans le dos, depuis qu’elle avait subtilement glissé du GHB dans son verre. Cet épisode hantait les nuits de l’adolescent, qui faisait tout pour éviter la blonde depuis. Étant un Khi Omikron, il détestait faire ça, mais c’était juste impossible pour lui de rester dans la même pièce qu’elle : du coup, il avait fait demi-tour, purement et simplement. Cela faisait deux semaines qu’il séchait les cours chaque fois que la Sigma Mu les squattait. L’idée le révulsait, lui qui était si sérieux, mais le brun ne pouvait pas faire autrement. C’était… physiquement impossible. Que fait un Khi Omikron quand il n’est pas en cours ? Facile : il s’emmerde. Et aujourd’hui ne ferait pas exception à la règle.

L’adolescent passa sa matinée à la bibliothèque, à lire. Pour l’instant, il était sur « Gatsby le magnifique », de Fitzgerald. Ce n’était pas pour l’école qu’il le lisait, mais pour le plaisir. Et puis, il n’avait rien d’autre à faire… et ça lui occupait l’esprit. Arriva le temps de midi, et il se fit chasser par la bibliothécaire, qui avait sans doute envie d’aller se sustenter. L’adolescent décida d’aller en ville, parce que Cheyenne pourrait très bien déjeuner à la cafet’. Son sac à dos sur l’épaule, il quitta l’école et passa par le Bâtiment des Khi Omikron déposer ses affaires de cours. En ressortant, il vit quelques nuages gris au loin, ce qui l’encouragea à prendre un parapluie. Il était né à Miami, cela faisait 17 ans qu’il y vivait… par conséquent, le jeune homme était capable de reconnaitre un nuage chargé de pluie quand il en voyait un. Et pourtant, Dieu seul sait qu’ils étaient rares, en Floride.

Une fois au centre-ville, Zack alla se goinfrer au KFC. Rien de tel que la bouffe pour penser à autre chose. Un seau de poulet plus tard, l’adolescent repu reprit son errance là où il l’avait laissée. Il se rendit dans une librairie du centre-ville et y resta près d’une heure, pour en ressortir avec trois livres sous le bras. Il visita également un magasin de fringues, un de CD et un troisième de lunettes – parce qu’il s’était assis sur les siennes, il fallait donc redresser la monture. Il sortait de ce dernier quand la pluie se mit à tomber. Dégainant son parapluie vert, aux couleurs de sa confrérie, il se mit en route pour rentrer à l’école. Le logo « Khi Omikron » se baladait au-dessus de sa tête, au rythme de ses pas assurés. Il remarqua rapidement qu’il suivait une petite brune. A chaque fois qu’elle changeait de direction, c’était également celle du brun. Il finit par se dire qu’elle devait se rendre à Wynwood, elle aussi, et accéléra donc le pas. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. En quelques enjambées, Zack se retrouva donc derrière elle, le parapluie les protégeant tous les deux. Quand elle se rendit compte de sa présence, la jeune fille se stoppa, fit volte-face et leva ses grands yeux bleus vers lui.

« Salut » lui dit-il, en souriant légèrement. « Désolé, je te suis depuis un moment… et je pense qu’on va dans la même direction. Si tu veux profiter de mon parapluie, je le partage avec plaisir ».

Spoiler:

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« Putain il pleut » fut ma première remarque en passant la porte. Ce n’était décidément pas ma journée.

Je m’étais pourtant levée de très bonne humeur, ce qui, il faut le dire, était plutôt exceptionnel chez moi. Je n’ai jamais été du matin et on me l’a toujours reproché, ma mère la première. Etant une avocate avec une brillante carrière elle estimait qu’il fallait que je sois comme elle : levée de bonne heure, rapidement préparée et motivée pour la journée. Malheureusement pour elle je n’ai pas hérité de cet aspect de sa personnalité. Le matin j’ai besoin de temps. Je ne suis pas non plus tombée dans l’autre extrémité, comme beaucoup d’étudiants, à me lever à midi dès que possible et traîner toute la journée. Non, j’ai besoin de faire des choses, mais il ne faut pas m’embêter dès le réveil. Règle la plus importante : ne pas me parler quand je sors du lit ou quand je prends mon petit-déjeuner. Ceux qui se risquent à le faire se heurtent souvent à un mur ou s’ils insistent trop se font gentiment rembarrer… ou méchamment.

Mais pour une fois je me sentais en forme à mon réveil, et motivée pour la journée. J’avais même presque été aimable avec les personnes qui m’avaient croisée sur mon chemin entre ma chambre et le resto U. Bon, je n’avais peut-être pas répondu à certaines personnes, mais c’était déjà mieux que la plupart du temps. Je n’avais presque pas de cours ce jour-là et rien que la pensée de l’après-midi libre que j’allais avoir me suffisait à me motiver pour les cours. Je m’étais donc rendue en cours, sans sauter de joie bien sûr, mais sans traîner des pieds. J’aurais peut-être dû pourtant. Après seulement quelques minutes de cours, le prof avait décidé de m’interroger sur le cours de la veille. Je n’avais bien évidemment pas relu les quelques notes que j’avais prises et pas suffisamment écouté en cours pour pouvoir me souvenir de la moindre petite chose. Le prof avait donc pris plaisir à me faire des reproches à ce sujet, se vengeant de toutes les fois où j’avais réussi à contourner les règles. Je m’étais contentée de l’écouter en regardant ailleurs, ce qui ne lui avait visiblement pas plu et j’avais récupéré un devoir supplémentaire à faire.

Dès la pause déjeuner j’avais fui le campus pour aller en ville. Le temps était plutôt agréable, le ciel à peine encombré de quelques nuages. J’étais allée attraper un sandwich et m’étais rendue dans un parc pour le manger. En le sortant du sac j’avais réalisé que cet imbécile de vendeur s’était trompé de sandwich. Peu d’importance bien entendu, mais j’aime avoir ce que j’ai demandé.

J’avais rendez-vous chez le coiffeur à 14h et y étais arrivée quelques minutes avant, comme toujours. A peine entrée dans le salon, j’avais regretté d’y être. L’ambiance des salons de coiffure m’a toujours déplu. L’odeur de laque, de couleurs, de sèche-cheveux est plus que désagréable. Il y avait déjà du monde en train de se faire coiffer et je dus m’asseoir pour attendre. Immédiatement on me proposa une tasse de café et des magazines de coiffure. Comme si cela pouvait m’intéresser. Je déteste le café et je n’ai jamais compris l’intérêt que certaines peuvent trouver à regarder des photos de filles avec des coupes plus horribles les unes que les autres. Entre les crêtes, les crânes rasés et les cheveux roses il n’y avait rien de bien intéressant. J’avais donc refusé poliment et avais attendu en observant les personnes présentes. Encore un aspect que je détestais chez le coiffeur : le look des coiffeuses. Elles avaient des coupes plus ou moins réussies, mais elles avaient toutes des mèches mal faites, qui ne leur allaient pas du tout, et des ongles en résine trois fois trop longs. Rien que l’idée de leurs ongles se baladant dans mes cheveux me dégoutait. Après au moins dix minutes d’attente, l’une d’elles se décida à s’occuper de moi. Dommage pour moi j’étais visiblement tombée sur l’une des plus bavardes du salon. Elle passa tout le temps de la coupe à me raconter sa vie, et la vie de toutes les clientes qu’elle avait vues dans la journée. Heureusement pour moi elle n’attendait pas de réponses de ma part, les potins sur les vieilles du quartier n’étant pas du tout mon sujet de conversation préféré.

La coupe enfin terminée, je m’étais précipitée dehors, pour réaliser que le ciel bleu avait disparu, remplacé par des nuages noirs qui crachaient tout ce qu’ils avaient dans le ventre.

« Génial, à peine sortie de chez le coiffeur je vais ressembler à un chien mouillé. »

Je partis le plus vite possible en direction du campus, rasant les murs quand je le pouvais pour m’abriter sous les stores ou les balcons que je trouvais. Je n’étais visiblement pas la seule à m’être fait surprendre par la pluie. Autour de moi tout le monde était en train de chercher un abri. Des enfants couraient en riant pour rentrer chez eux et des petits vieux et petites vieilles s’entassaient dans les rares endroits abrités. Certains prenaient les choses du bon côté, profitant de la pluie pour entrer dans un café ou un bar pour boire un verre. De rares personnes prévoyantes avaient sorti leur parapluie et marchaient tranquillement en regardant tout le monde d’un air supérieur, un petit sourire aux lèvres.

Alors que je marchais d’un pas rapide, la tête rentrée dans les épaules, je réalisai tout à coup que la pluie avait cessé de me mouiller. Levant la tête je vis un parapluie au-dessus de moi. Je me tournai immédiatement pour découvrir qui m’avait abritée.

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