[TERMINE]Tu n'aurais peut-être pas dû entrer [PV Evan]

J’avais une énorme erreur de l’allumer ainsi. Si j’avais pu, je me serais coupé les mains pour ne plus jamais les poser sur Evan. Je m’en voulais de m’être laissée aller avec lui, je l’avais laisser m’embrasser. Mais je lui en voulais aussi. Il avait trahi ma confiance et il m’avait laissé faire. Je pensais qu’il savait m’arrêter et faire la part des choses, qu’il savait imposer un type de relation mais non. Même moi, je pensais que je saurais m’arrêter, ne pas faire de telles choses avec Evan.

Visiblement Evan et moi étions tombés dans un autre espace-temps. Une passion, même avec une personne avec laquelle on avait juré de ne pas coucher, ne nous semblait pas impossible ou immorale. Allongée près d’Evan, je ne pensais pas qu’il allait m’abandonner ainsi. Je le vis se lever, balancer une excuse stupide et s’enfuir. J’étais tellement choquée par ce départ impromptu que je ne réagis pas sur le coup. Une fraction de secondes plus tard, je m’étais levée et m’étais dirigée jusqu’à la porte. J’avais regardé dans le couloir mais il était déjà loin et il ne se retourna pas quand je tentais de l’arrêter en l’appelant par son prénom. Je rentrais, dépitée dans ma chambre. J’eu peur pour Evan. J’étais sûre qu’il était partis faire un tour en moto et je me doutais qu’il était bouleversé. J’avais peur qu’il ai un accident. Avant d’aller me recoucher, j’enfilais un t-shirt et un short et allumais une nouvelle cigarette que je fumais, assise sur mon lit.

Entre Evan et moi quelque chose était mort. Il n’était plus mon frère de coeur. Il ne pouvait plus l’être. Je ne savais plus quoi faire. Comment lui dire. Devais-je l’appeler pour savoir s’il allait bien et ce qu’on pouvait faire pour s’expliquer? Les larmes commencèrent à rouler sur mon visage. Pourquoi fallait-il que tout ceux que je considérais comme mes amis me trompe?

En fait, mes meilleures-amies étaient les drogues. Je farfouillais dans le tiroir de ma table de chevet jusqu’à ce que j’y trouve un petit sachet contenant une poudre blanche. J’en avais besoin. J’étais complètement accro. Je fuyais à chaque fois que je me droguais et que je buvais. Je sniffais un peu de ma précieuse poudre. Etais-je condamnée à rester accro aux drogues et abusée par chaque personne qui entrait dans ma vie? Peut-être. Si c’était bel et bien le cas, j’étais tout simplement maudite. Peut-être devrais-je me suicider… Ca serait plus simple et moins douloureux. Les blessures physiques guérissaient alors que les blessures du coeur restaient prêtes à se rouvrir à chaque instant, à chaque déception sentimentale.

Evan aurait pu me briser les côtes que je n’en aurais rien à foutre. Je voulais juste être contre lui, me sentir protégée. J’avais lu l’incompréhension d’Evan lorsque je lui avais avoué la triste vérité. Après m’avoir longuement regardée, il me sourit. Il attrappa mon menton entre ses doigts. Ce qu’il me dit alors était la plus belle chose que j’ai entendu de toute ma vie. Selon lui, j’étais parfaite. On ne me l’avait jamais dit. Sans que je ne m’y attende, il se pencha une nouvelle fois vers moi et m’embrassa. Cette fois-ci ça avait été plus long, plus passionné. Sa main s’était posée sur ma nuque. Moi, je n’avais rien pu faire d’autre que me laisser faire en pleurant. Je pleurais parce qu’Evan était gentil avec moi et pas pour autre chose.

Après m’être ressaisie, je pris plus d’initiative dans notre baiser. Mes mains avaient lâché son t-shirt pour s’enrouler autour de son cou. Je prolongeais notre baiser autant que je le pouvais. Quand nous n’eûmes plus de souffle, je me détachais de lui quelques instants afin de respirer un peu avant de me saisir de ses lèvres une nouvelle fois. Pendant ce nouveau baiser, mes mains caressèrent son visage. Je m’en hardissais. Je me laissais aller à la folie des passions. Je ne réfléchissais pas. Evan était beau garçon. Il était disponible et me le faisait bien comprendre. Alors pourquoi ne pas y aller? Pourquoi ne pas aller plus loin? J’oubliais complètement Adam… J’oubliais complètement ce lien étrange et puissant qui existait entre l’Alpha Psi et moi.

Je prenais le dessus sur mon ami. Je forçais Evan à s’allonger et je m’asseyai sur lui à califourchon. Je glissais mes mains sous son t-shirt, caressais ses abdos. J’allais lui ôter son t-shirt quand tout me revint en pleine face : Adam, ma relation avec Evan, ce qu’on faisait… Je m’arrêtais automatiquement. Je le regardais, incrédule.

-Evan… Pourquoi on fait ça? Merde! Ne me dis pas que tu as tabassé ce mec juste pour te glisser dans mon lit? C’est pas bien ce qu’on fait. Je sais qu’on a pas de lien de sang mais c’est tout comme entre nous, n’est-ce pas?, lui demandais-je d’une voix faible.

Je n’arrivais pas à croire que j’étais prête à me jeter dans les bras du garçon qui était comme un frère pour moi. Non. Je n’avais pas pu faire ça. Je m’affalais à côté de lui. Je n’aurais plus le regarder. J’avais trop peur d’avoir encore envie d’aller plus loin avec lui. J’avais tellement envie de coucher avec lui ne serait-ce qu’une fois. Je ne le devais pas. Je devais vaincre mon démon. Après quelques instants sans réel contact physique, je pris sa main dans la mienne et la serra. Je voulais lui signifier que j’avais rien contre lui et que je voulais qu’il reste avec moi mais qu’on ne fasse pas ce genre de chose.

Evan était trop gentil avec moi.Ca ne pouvait pas être vrai. J’avais cette méfiance chronique dès qu’on était un peu trop gentil avec moi. Même lorsque nous fûmes assis sur le lit, Evan continua de me serrer dans ses bras. Evan tenta de me rassurer. Il me dit que j’étais parfaite. Peut-être que je l’étais maintenant mais je ne l’avais pas toujours été. Avant mon opération, je n’étais pas parfaite. Et, encore à ce jour, je ne me voyais pas et je ne pouvais pas me voir comme parfaite. Il ne savait pas de quoi il parlait mais il était touchant. Il me touchait. Ses doigts s’entremêlèrent aux miens. La sensation était délicieuse. Puis il lâcha ma main afin de me serrer avec force contre lui. Evan me posa une question rhétorique, un question qui n’avait pas besoin de réponse car elle était toute donnée. Oui, je voulais qu’il me prouve que je n’étais pas un monstre.

Pour me le prouver, Evan fit une chose que je ne pensais pas qu’il ferait : il m’embrassa. Le baiser était tendre et bref. Il ne s’attardait pas. J’aurais tellement aimé qu’il le fasse. Evan était un beau mec et toutes les filles auraient rêvé d’avoir un peu d’intimité avec lui. Puis, nous nous couchâmes sur le lit et il posa sa tête contre mon épaule. Il me dit que j’étais une princesse et non pas un monstre. Si seulement il savait pourquoi je disais ça mais je ne pouvais pas lui dire. Lui, il était devenu parfait sans avoir besoin de chirurgie alors que moi, j’étais passée sous le scalpel d’un chirurgien.

-Evan, tu ne comprends pas. Je ne suis pas née parfaite, je ne le suis même pas devenue naturellement. Il m’a fallu subir de la chirurgie pour devenir “parfaite”. Crois-moi, ma monstruosité a failli me tuer. En janvier 2013, j’ai parlé de ma monstruosité à mes “amis” de San Diego, le soir, ils ont tenté de me tuer. Je suis restée dans le coma pendant quelques jours. Je te jure que ce genre d’expérience te change et change ta façon de te voir. Ce que tu me dis est vraiment gentil mais, je suis un monstre et pas une princesse., murmurais-je timidement à mon ami tout en me blotissant dans ses bras.

Miami était en train de me changer. Miami me mettais à nue. Je me montrais beaucoup plus souvent vulnérable… A moins que ce ne soit mon accident qui me fasse cet effet. Je trouvais tout de même que ça faisait beaucoup. Je m’étais rapprochée si subitement d’Adam, Evan voulait absolument me protéger et il voulait me montrer que je n’étais pas uniquement un objet physique mais que j’étais une personne. Finalement, c’était peut-être ça, être aimée? Peut-être que ce je recherchais dans le sexe était sous mon nez depuis quelque temps déjà… Mes mains se resserrèrent sur le t-shirt du jeune homme. Il était bon avec moi. Je n’avais pas envie de le perdre. Je n’avais pas envie de perdre l’une des rares personnes qui m’aimaient simplement. J’avais recherché cet amour depuis si longtemps et peut-être, peut-être que je l’avais trouvé! Même si je me trompais, je ne voulais pas le laisser partir. Petit à petit, je me redressais et approchais mes lèvres de l’oreille d’Evan et je lui murmurais une chose à l’oreille, une simple chose, cette petite chose qui me bousillait la vie depuis ma naissance. C’était la première fois que je le disais à quelqu’un.

Je savais que la seule chose qu’Evan voulait était de me protéger mais j’avais ce besoin, ancré en moi, de l’envoyer bouler. Seulement, Evan ne comprenait pas certaines choses inhérentes à ma personne. Il ne comprenait pas totalement ce que j’étais. Evan ne manqua pas non plus de me sermonner sur la cigarette que je fumais. Puis Evan se leva et me prit dans ses bras. Il m’embrassa sur le front et s’excusa. Il tentais de m’expliquer pourquoi il agissait ainsi et cette fois, il était plus doux qu’il y a quelques instants. Dès que je fus dans ses bras, je craquais. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Ca faisait quelques temps que je n’avais pleuré et qui plus est dans les bras de quelqu’un. Entre deux sanglots, je dis d’une voix pas très sûre ni très convaincue :

-Tu ne sais pas ce que c’est d’être dans ma peau, dans mon corps. Tu ne peux pas me comprendre. Tu ne comprends rien de ce que je peux vivre ou ressentir…

En fait, mon reproche était presque dit pour qu’Evan me dise que je me trompais et qu’il pourrais très bien comprendre ce que je pouvais vivre si je m’ouvrais plus à lui. Je me détachais un peu de lui, lui pris la main et l’emmenais jusqu’à mon lit où nous nous s’asseyâmes tous les deux. Je me blottis de nouveau dans ses bras. Je continuais à pleurer comme une gamine. Je n’étais pas habituée à ce qu’on fasse attention à moi. Je n’avais pas l’habitude que quelqu’un prenne la peine de voir au-delà des apparences. Après de très longues minutes, je parvins enfin à me calmer.

-Evan, ça ne t’as jamais traversé l’esprit que je cherche peut-être moi aussi qu’à coucher avec des mecs. Je ne recherche pas autre chose… J’ai arrêté de chercher les trucs genre l’amour et toutes ces conneries. Quand tu es comme moi, t’as pas tellement le choix. Je suis un monstre et ce n’est pas qu’une métaphore…, murmurais-je d’une toute petite voix.

J’étais incapable d’aller plus loin. La dernière fois que j’en avais ouvertement parlé, j’avais failli y rester. J’étais différente et ma différence m’empêchait d’avoir une vie normale. Ma différence faisait peur à certaines personnes. J’étais mal dans ma peau à cause de ça. Pour une petite différence, on avait orchestré l’accident qui m’avait fait tomber dans le coma. Depuis mon accident, j’avais encore plus de mal à parler de ma difformité. Déjà qu’avant, je n’en avais pas parlé à beaucoup de monde. Je fermais les yeux. Je tentais de tout oublier mais j’en étais incapable. Je n’arrivais pas à oublier. Toutes les scènes où ma difformité avait été révélée me revenait à l’esprit. Chaque humiliation, chaque insulte, chaque coup… Evan ne devait pas être au courant. Il était peut-être différent des autres mais il n’était pas dit qu’il réagirait autrement que les autres. En fait, personne ne devait être au courant. Personne ne devait savoir.

Quand Evan était entré, c’était comme si une tornade avait ravagé ma chambre. Avant même de faire quoi que ce soit envers mon partenaire, Evan me jeta son pull pour que je me couvre. Tandis qu’Evan frappait le pauvre garçon que j’avais eu dans mon lit, je regardais le superbe corps d’Evan. Humm… Il avait des beaux abdos… Dommage qu’il me considérait comme sa petite-soeur. Dans le cas contraire, j’aurais pris beaucoup de plaisir à coucher avec lui. Je dédaignais son pull et tirais les draps sur moi afin de me couvrir. Je savais qu’Evan m’aurait engueulé si j’étais restée nue devant lui. Moi, ça ne me gênais pas d’être entièrement nue face à un homme ou à une femme. Il hurla sur le pauvre gars que j’avais eu dans mon lit. Evan fini simplement par mettre à la porte le jeune homme et ce, sans lui rendre ses vêtements. J’avais pitié pour le pauvre garçon qui s’était enfui sans demander son reste, ses mains tentant en vain de cacher ses parties intimes. Franchement, Evan était un vrai garde du corps, sans pitié ni crupules. Parfois, ça faisait peur.

Pendant ce temps j’avais pris mon paquet de cigarettes sur ma table de chevet, en avais glissé une entre mes lèvres et l’avais allumée. Je sortis mon cendrier du tiroir de la table de chevet où il était bien caché. Je tirais lentement sur ma cigarette alors qu’Evan s’asseyait sur mon lit. Je le regardais avec des yeux assez noirs quand il me demanda si j’allais bien.

-Avant que tu n’arrive, j’allais très bien mais maintenant, je n’en suis plus si sûre. Tu m’as cassé mon coup. J’étais bien avec ce gars! Et toi, tu es arrivé et tu l’as tabassé! Tu as tabassé un pauvre mec qui ne t’avais rien fait et tu l’as fait s’enfuir à poil! Tu te rends compte de ça?!, crachais-je d’une voix aggressive. Je n’étais vraiment pas contente de qu’Evan avait fait. D’accord, il était bien gentil de vouloir me protéger et tout… Mais je n’étais plus une gamine et faire l’amour à quelqu’un était la seule chose qui me permettait de me sentir aimée quelques instants. Et reprends ça! Si j’ai envie d’être nue, je serais nue. Je fais ce que je veux de mon corps., lui dis-je en lui jetant son pull à la tête. Je sortais de mon lit, passais entièrement nue devant Evan et me baissais pour récupérer mon boxer et mon soutien-gorge que je remis juste sous le nez de mon “garde du corps”-“Frangin de coeur autoproclamé”. J’avais envie d’être dure avec lui. Je souffrais de ne pas avoir pu faire ce que je voulais et j’avais envie de le faire souffrir à son tour.

J’allais jusqu’à la fenêtre pour terminer la cigarette que je fumais. Quand j’eu fini, j’écrasais ma cigarette sur le rebord de fenêtre avant de jeter le mégôt dehors. Je revins ensuite vers Evan.

-Franchement Evan, pourquoi tu fais ça? J’arrive pas à comprendre pourquoi tu veux absolument protéger une fille comme moi de ce qu’elle est. Je suis un cas irrémédiable..

En lui disant cela, mes yeux me brûlèrent. J’avais envie de pleurer mais je devais vaincre cette envie stupide. Je ne devais pas pleurer face à Evan. Cependant, je savais que mes yeux devaient déjà s’être remplis de larmes.

Je crois qu’il n’était pas tard. J’avais déjà bu mais pas plus que d’ordinaire. J’avais dragué ce mec dans les couloirs, je crois que c’était un lambda. Enfin, sa confrérie ne m’importait pas le plus. Ce qui était le plus intéressant était que ce mec était plutôt mignon et surtout pas vraiment difficile. Je m’étais ensuite aperçue que ce mec était une vraie bête. Hummm… J’adorais ça! On s’était retrouvé quelques heures plus tard. Rien de particulièrement étrange… Enfin si. Il était assez tôt. D’habitude, le sexe était mon activité nocturne préférée après faire la fête. Le beau mec était venu dans ma chambre pour continuer notre drague et exploiter notre côté bestial. On avait un peu bu avant de commencer à vraiment faire des choses. Au bout de quelques instants, mon débardeur noir fût arraché par le bestial beau mec avait qui je m’éclatais. Quand je dis “arraché”, le mec avait réellement arraché mon débardeur en le déchirant sur le devant. Je ne pensais pas que le tissu était aussi peu résistant. Je vous passe les détails. Il n’avait pas fallu beaucoup de temps avant que le reste de mes vêtements, c’est-à-dire mon soutien-gorge en dentelle noire, ma mini-jupe en jeans, mon leggins noir, mon boxer, se retrouva par terre. Les vêtements de mon amant d’un soir vinrent rejoindre les miens. Sans plus de préliminaires, on s’était jetés corps et âme dans le sexe et la débauche.

Une dizaine de minutes plus tard, quelqu’un frappa à la porte. Honnêtement, vu que j’étais occupée par quelque chose de plus important (Enfin, c’est ce que je croyais), je ne répondis pas. Les coups redoublèrent d’intensité. Je ne répondais toujours pas. Finalement, Evan déboula dans ma chambre. Je ne réagis pas. J’étais trop choquée pour faire le moindre mouvement ou pour dire la moindre parole. J’étais comme tétanisée. Je n’avais pas réalisé que mon partenaire du jour venait de s’étaler sur le sol en se tournant pour voir qui avait ouvert la porte. Evan semblait de très mauvais poil aujourd’hui. Je n’aurais pas aimé être à la place de mon partenaire.

-E... Evan… Qu’est-ce qu’il se passe?

Ok. Je le conçois c’était débile ce que je venais de dire que vouliez-vous dire à quelqu’un qui déboule dans votre chambre pendant que vous couchez avec un mec?! Je continuais à le regarder sans constater une seule seconde qu’Evan me voyait entièrement nue puisque ni mon partenaire ni moi n’avions pris la peine de tirer le drap pour nous couvrir un temps soit peu. En plus, si le beau mec avait tiré le drap, il l’aurait embarqué en se vautrant par terre. Le résultat était donc que j'étais à poil devant le mec qui me protégeait comme si j'étais sa petite soeur. Il n'y a pas un problème, là?