Wynwood University
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 Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès]

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MessageSujet: Re: Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès]   Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès] EmptyMer 1 Mai 2013 - 10:03



Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ?
Jeff & Ilyès



Jeff souriait, tout en buvant son café. Il était détendu et cela intimida encore plus Ilyès. Car s’il avait déjà été de mauvaise humeur ou énervé, le jeune brun aurait pu prévoir sa réaction : négative. Parce qu’il aurait déjà été dans les conditions. Mais là, il semblait bien, même s’il se posait des questions, sauf qu’il ne semblait pas prêt à s’énerver. Pourtant, plus le temps passait et plus Ilyès se disait que c’était la seule issue possible. Et que c’était une très mauvaise idée d’avoir fait venir le frère de Joe ici. Enfin, de toute façon, il était maintenant piégé, comme un animal.
Sa question sortit le blond de ses pensées. Il finit sa cigarette avant de répondre.

- Mmh pas plus que ça, il m'a téléphoné, il y a quelques jours de ça. Tout va bien. Il avait l'air heureux de retrouver New York, et son job, ce qui n'a rien d'étonnant, hein ?

Ilyès eut un petit pincement au cœur. Non, ça n’avait rien d’étonnant. Joe aimait NYC, son job et il n’était venu à Miami que pour son frère. Maintenant que ça allait mieux entre eux, il n’avait pas de raison de rester. Il pouvait librement retourner dans sa ville, son entreprise, sans se soucier du reste. Mais le jeune homme avait quand même espéré que son petit ami aurait eu un regret le concernant. C’était égoïste de sa part, il le savait. Savoir que tout allait bien pour lui le réconfortait et le chagrinait un peu en même temps. Il avait l’impression de ne pas compter. Il se força à sourire pourtant.

- Non … je suppose que non.

Le silence revint et Ilyès se sentait mal à l’aise. Il savait que ça se voyait, que ça allait amener des questions. Ce qui le rendait encore plus nerveux. Il joua avec ses doigts, détournant de temps à autres le regard. Encore des gestes qui le trahissaient, mais il ne pouvait tout bonnement pas les retenir. D’ailleurs, il remarqua que Jeff fronçait les sourcils. Mince, c’était trop tard, les doutes s’étaient installés avec eux.

- Il y a quelque chose qui va pas ? Il ne t'a pas donné de nouvelles depuis son départ ? Tu sais, avec Joe, c'est "pas de nouvelles, bonne nouvelles", tu le connais.

Gagné, Jeff avait vu qu’il y avait un problème. Mais il pensait que c’était à propos des nouvelles que Joe donnait, ou ne donnait pas. Raté sur ce point. De toute façon, il ne pouvait certainement pas deviner ce qui tracassait le garçon en face de lui. Que lui répondre alors ? « Oui j’en ai eu, mais juste histoire de te réveiller, je t’en demande un matin de week-end ? ». Là, c’était sûr, il pouvait dire adieu à sa vie tout de suite. Sauf qu’il ne pouvait toujours pas dire ce qu’il voulait vraiment. Parce que finalement, il ne se sentait pas près. Ça serait aujourd’hui, il n’aurait plus le choix, mais il voulait quelques minutes de répit avant que la terre cesse de tourner. Il n’était qu’un dégonflé.

- Si, mais c’est juste que… je …

Pas très convaincant. Et surtout pitoyable. Et si au final, Jeff ne réagissait pas mal ? Ça valait le coup d’essayer, non ? Il s’en faisait peut-être pour rien. Ou peut-être que ça allait être pire que tout ce qu’il avait imaginé. Il ne savait pas quoi penser, ce qu’il devait faire. Il releva le regard, hésitant. Il allait commencer par être franc, c’était déjà pas mal. C’était un premier pas vers la libération du poids qui lui pesait.

- Oui, quelque chose ne va pas.

Ça lui rappelait quelque chose. Sur la plage, quand Joe lui avait dit la même chose, ou presque. Et qu’il l’avait embrassé. Pourquoi toujours revenir à lui ? Il n’avait qu’une envie, partir de Wynwood pour le rejoindre, mais il ne pouvait pas. Il était enchainé à cette ville, tant que ses parents l’avaient décidé. Ça lui faisait beaucoup de mal, mais il voulait se montrer fort. Il avait tout de même un égo, et malgré une apparente facilité à tout accepter, il avait du mal à encaisser le départ de son meilleur ami. C’était comme si il était parti avec un peu de sa joie, et son courage en même temps. Il baissa totalement la tête, serrant les dents. Tu peux le faire. C’était ce qu’il se répétait. Mais en était-il vraiment capable ? Il l’avait montré à plusieurs reprises, il était un lâche. Y aller doucement. Ne pas se précipiter, ne pas brusquer les choses.

- C’est juste que … qu’il me manque. Et …

S’il y avait la palme de la phrase non finie, il l’aurait sans doute eue. Il était quand même avancé. Il n’aimait pas tourner autour du pot, de cette manière. Jeff comprendrait certainement qu’il y avait quelque chose de pas normal, même s’il devait déjà s’en douter. Mais là, il pouvait saisir un peu plus le pourquoi du comment. Parce que ce n’était pas normal que Joe manque autant à Ilyès. A moins que … Dure réalité.
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MessageSujet: Re: Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès]   Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès] EmptyLun 29 Avr 2013 - 19:29

« [...] l’étoile du berger décline et répand son sombre éclat sur la prairie, juste avant l’arrivée de la nuit noire, qui bénit la Terre, obscurcit les rivières, ouvre les sommets et borde l’ultime rivage et que personne ; personne ne sait ce qui va nous arriver, en dehors des mornes guenilles de l’âge ».
Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ?


Un sourire amical sur les lèvres, je me rassieds sur ma chaise, faisant face à Ilyès. D'un geste de la main, il fait signe au serveur de venir et commande quelque chose à boire. Pendant ce temps, je porte ma tasse chaude jusqu'à mes lèvres et avale quelques gorgées de mon café tout en l'observant. J'ignore quand était-ce la première fois que Joe m'a présenté son meilleur pote, mais ce que je sais, c'est qu'ils sont vite devenus inséparables, ce qui m'a d'ailleurs étonné de mon frère. Il n'est pas du genre à créer des liens forts, et à se faire un tas d'amis.
Enfin si, il a pleins d'amis, mais ça n'a rien à voir avec ces liens de profondes amitiés, il s'agit plus de "bonne connaissances". C'est ça, quand on a un job comme celui de Joe, on a plus d'amis, seulement des connaissances. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles je n'ai jamais voulu suivre la voix de mon père. Cet univers est étouffant.

Et perverti. Dénué de sens.

Je les avais pourtant trouvé si différents, la première fois. L'homme de glace, un bon fond mais rarement un sourire aux lèvres, et le petit jeunot, bon vivant et tout sourire. Je crois que je n'ai jamais compris. Mais c'est ça, l'amour, l'amitié. On ne choisit pas, jamais.

« Tu as eu des nouvelles de Joe dernièrement ? » me demande-t-il ensuite, m'arrachant à mes rêveries. Evidemment, j'attendais cette question. Le retour de Joe pour New York n'a pas fait du "mal" qu'à moi, mais aussi à Ilyès, et peut-être à d'autres. Mais en fixant le Rho Kappa assit face à moi, je réalise que ce dernier vit peut-être plus mal l'absence de Joaquin que moi-même. Car à vrai dire, même si son départ m'a serré le ventre, ça n'a rien changé pour moi. Mieux encore, tout est redevenu à la normale, à la différence près que désormais, nous sommes des frangins unis. Non, je me sens bien. Je fais ma vie de mon côté, et lui fait de même. On se téléphone, de temps en temps. Et ça suffit pour l'instant.
J'écrase mon mégot dans le cendrier posé sur la table, et détourne mon regard de mon convive.

« Mmh pas plus qu ça, il m'a téléphoné, il y a quelques jours de ça. Tout va bien. Il avait l'air heureux de retrouver New York, et son job, ce qui n'a rien d'étonnant, hein ? »

Car oui, Joaquin aimait cette vie-là, cette vie de codes et de conformisme, son job de président général, son appartement de luxe, au sommet de sa tour, dans cette grande ville qu'est New York, nébuleuse et lointaine, cité démente de mes cauchemars. Cette Grande Pomme, haut perchée jusqu'aux nuages, à l'image de l'homme qui cherche à rejoindre les cieux. Cette capitale du vice, m'asphyxiant de son panache de fumée noire, toxique, et toute cette agitation qui y règne, et qui porte les hommes à croire qu'une part du gâteau leurs reviendra. New York était pour Joe, ce que Los Angeles avait toujours représenté pour moi ; le bonheur, aussi simple qu'un petit déjeuner en famille, aussi pure que le soleil qui se couche sur l'océan pacifique, reflétant sur les vagues son éblouissante lumière.

Je viens à peine de me rallumer une clope - une de plus - quand je m'attarde à nouveau sur Ilyès. Je ne sais pas grand chose de lui, hormis le peu que Joe a put m'en dire, mais il n'empêche que quelque chose m'intrigue chez lui, aujourd'hui plus que d'habitude. Son regard est hésitant, presque fuyant, et son sourire traduit une nervosité difficilement contenue. Je fronce un instant les sourcils, comme si cet effort misérable apporterait une réponse à mes questions.
« Il y a quelque chose qui va pas ? Il ne t'a pas donné de nouvelles depuis son départ ? Tu sais, avec Joe, c'est "pas de nouvelles, bonne nouvelles", tu le connais. »

Quelque chose ne tourne pas rond, je le sens. Ilyès ne m'avait jamais appelé auparavant, ni donné de rendez-vous, alors pourquoi aujourd'hui, et surtout, qu'a-t-il à me dire ? Je me doute bien qu'il ne m'a pas fait venir ici aujourd'hui, un samedi matin de surcroît, seulement pour me demander des nouvelles de Joaquin, nouvelles qu'il pourrait prendre tout seul, soit dit-en passant.

J'attends donc, des explications.
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MessageSujet: Re: Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès]   Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès] EmptyDim 21 Avr 2013 - 17:58



Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ?
Jeff & Ilyès



Il était à peine huit heures du matin quand Ilyès se leva. Il avait passé une mauvaise nuit. Il n’avait pas arrêté de se réveiller et n’avait pas réussi à se rendormir tout de suite à chaque fois. Il ne savait pas pourquoi il était aussi agité. Toujours est-il qu’il n’avait personne pour l’apaiser. En temps normal, il avait bien quelqu’un qui aurait pu le calmer, mais il n’était plus là.

Le jeune homme s’extirpa de son lit et fila directement sous la douche. C’était samedi matin et il ne pouvait même pas profiter d’une grasse matinée. C’était pitoyable. Il laissa l’eau couler pendant de longues minutes. De toute façon, il n’était pas pressé, il n’avait rien à faire. A cette heure-là, la ville était plutôt calme, même s’il y avait déjà du mouvement, et il n’avait personne avec qui profiter du soleil qui brillait dehors. Au bout d’un long temps, quand même, il sortit de la salle de bain et s’habilla. Maintenant qu’il était debout, il allait bien falloir qu’il occupe son temps. Il se laissa tomber d’abord dans son canapé et alluma sa télévision. Il regarda toutes les chaines mais il n’y avait rien de bien intéressant. Il finit donc par éteindre l’écran en soupirant. Il alla donc chercher ses affaires de cours. Lui, il en était réduit à travailler un samedi matin. Il potassa un peu ses feuilles, pas très convaincu. Il fit quand même quelques devoirs, les plus faciles, ceux qui ne lui demandaient pas trop de réflexion. Au moins, c’était déjà ça qu’il n’aurait pas à faire plus tard. Mais ça ne lui convenait toujours pas. Il n’était pas bien chez lui, dans son appartement, et il avait l’impression qu’il ne serait pas mieux à l’extérieur.

Son pire ennemi du moment était son esprit. Parce qu’il le menait toujours au même point. Joe. Penser à lui lui faisait autant de bien que de mal. Parce qu’il était parti. Parce qu’il l’aimait. Pour tout le monde, c’était normal qu’il soit un peu triste et perdu. L’ainé des Williams était son meilleur ami et il passait le plus clair de son temps avec lui. Dès qu’ils le pouvaient tous les deux. Mais qui regardait mieux voyait que c’était plus compliqué que ça. Parce qu’ils étaient ensemble et que c’était deux hommes. De plus, Joe n’assumait pas, ce qui ne rendait pas ça plus facile. Le fait qu’il soit parti influait beaucoup sur le moral d’Ilyès, qui était toujours joyeux d’ordinaire. Depuis quelques jours, il n’arborait plus le sourire qui ne l’avait pourtant pas quitté depuis bien longtemps. Son petit ami lui manquait, bien plus qu’il n’aurait pu le croire. Il avait des nouvelles, bien sûr. Et il pouvait aussi se rendre à New-York, pour que les deux jeunes hommes se voient. Mais ce n’était plus pareil. Il se disait qu’après tout, c’était normal au début, que ce soit difficile. Qu’une relation à distance était forcément compliquée, encore plus qu’une relation normale entre deux personnes du même sexe. Qu’il fallait un peu de temps pour s’habituer à tout ça, prendre du recul, attendre que tout se mette en place.

Mais il n’y avait pas que ça à vrai dire. Ilyès avait un autre problème. Il ne savait pas si Jeffrey, le frère de Joe, était au courant. Il avait un peu du mal à le croiser dans les couloirs de l’école tout en restant dans l’ignorance. Selon lui, il avait le droit d’être au courant. Et il se sentirait sans doute beaucoup mieux si c’était le cas. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait besoin de le dire. Il savait encore moins pourquoi c’était Jeff qui s’était imposé dans son esprit. Il s’entendait bien avec lui, mais c’était tout. Il avait longtemps hésité, ne sachant pas quoi faire. Surtout, si c’était ce qu’il devait faire. Mais ce matin-là, il avait fini par prendre son téléphone. Il avait vérifié s’il n’avait pas eu un message de Joaquin, mais rien. Il composa donc le numéro de Jeff et décrocha. Pourquoi pas un sms ? Parce qu’il savait qu’il l’aurait effacé avant de l’avoir envoyé. Tandis qu’au téléphone, il pouvait moins reculer. Il fois qu’il aurait entendu la voix du jeune homme au bout du fil, il ne pourrait plus se défiler. C’était une manière de se forcer. Jeffrey ne tarda pas à lui répondre. Il semblait étonné de l’appel d’Ilyès, ce qui était normal. Ce dernier ne réfléchit pas et lui demanda s’ils pouvaient se voir dans un café de Miami. Il n’en dit pas plus. Il raccrocha, nerveux. Il ne voulait pas déjà regretter, avant d’avoir pu dire ce qu’il avait en tête. C’était trop tard maintenant, il était obligé d’y aller. Il était dix heures du matin et il lui restait une heure pour s’y rendre. Il rangea donc ses affaires lentement et sortit de chez lui en emportant tout ce qui lui fallait. Clefs, portable, papiers. Il prit un taxi pour aller en ville. Visiblement, son accident ne l’avait pas traumatisé de ce moyen de transport. Il flâna longtemps devant les boutiques, pas pressé. Il finit par regarder l’heure sur son portable et remarqua qu’il était légèrement en retard. Il n’était pas très loin du café mais il pressa le pas tout de même. Il arriva enfin à la hauteur de la terrasse et vit que Jeff était déjà là. Celui-ci se leva à l’arrivée d’Ilyès pour lui serrer la main.

- Salut mec, tu vas bien ?

Ilyès ne savait pas vraiment quoi répondre à cette question. Il y avait des hauts et des bas, même si en ce moment, c’était plus des bas qui régnaient dans sa vie. Pourtant, il ne voulait pas le montrer aux autres. Il voulait être plus fort que ça. Il fit un petit sourire forcé avant de répondre.

- Bien et toi ? Je vois à ta tête que j’ai dû te réveiller, désolé.

Oui, en téléphonant, il n’avait pas pensé que certains dormaient le samedi matin. Ce n’était pas parce que lui n’y parvenait pas que c’était le cas de tout le monde. Ils s’installèrent tous les deux à la table que Jeff avait choisie. Celui-ci avait déjà un café de servi devant lui.

- Excuse-moi de ne pas t'avoir attendu.

- Non, il y a pas de problème, je te fais venir et après je te fais attendre, tu as bien le droit de boire pendant que je me décide à venir.

Comme s’il avait eu le choix après tout, comme s’il avait pu changer d’avis entre temps. Ce n’était pas le cas. Bon, maintenant qu’il était là, autant discuter. Mais il ne pouvait pas entrer dans le vif du sujet comme ça, c’était trop dur. Il se voyait mal regarder Jeffrey et lui sortir « Au fait, je t’ai pas dit, mais je me tape ton frère ! ». Non, c’était impossible. Et puis, c’était bien plus compliqué que ça.

- Tu as eu des nouvelles de Joe dernièrement ?

Oui, question vraiment très minable. Mais il ne savait pas quoi dire d’autre. De plus, il voulait quand même savoir. Il en avait, bien sûr. Mais son petit ami était très occupé avec son entreprise et ce n’était pas aussi souvent qu’il l’aurait souhaité. A chaque fois, il avait droit à des « Je vais bien » ou « Ne t’inquiète pas pour moi, tout se passe à merveille ici ». Il se doutait quand même que si quelque chose n’allait pas, il ne le saurait pas. Parce que Joaquin était une tête de pioche, qu’il voulait être à tout prix quelqu’un de fort, qu’il n’avait besoin de personne et qu’il ne montrerait surtout pas ses faiblesses. Même à celui qu’il aimait. Ilyès s’était dit, que peut-être, à son frère, il dirait plus de choses. C’était une manière comme une autre de se tenir au courant. Sauf que Jeff se douterait qu’il ne l’avait pas fait venir juste pour ça et qu’il lui poserait certainement des questions. Ilyès trouvait plus facile d’y répondre plutôt que de se lancer tout seul. C’était ce courage qui lui faisait défaut, qu’il admirait chez Joe et qu’il aimerait tant avoir. En attendant, il était là, sur la terrasse du café, à stresser comme un malade à l’idée de ce qui allait suivre. Dans quel pétrin s’était-il encore fourré ?
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MessageSujet: Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès]   Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ? [Ilyès] EmptyDim 21 Avr 2013 - 3:54

« [...] l’étoile du berger décline et répand son sombre éclat sur la prairie, juste avant l’arrivée de la nuit noire, qui bénit la Terre, obscurcit les rivières, ouvre les sommets et borde l’ultime rivage et que personne ; personne ne sait ce qui va nous arriver, en dehors des mornes guenilles de l’âge ».
Et tu crois que je vais te croire, enfoiré ?


Samedi matin, onze heures.
En temps normal, à cette heure-ci de ce jour-ci, je dors. Profitant d'une vraie grasse matinée, afin de bien commencer le week-end, je reste dans mon lit jusqu'à une heure plus tardive, parfois même jusque dans l'après-midi. Il faut vraiment qu'il y ai une bonne raison pour que je me lève ce matin-là. Cette fois-ci, c'est un coup de fil, à dix heures pétantes, qui m'a sortit contre mon gré de mon sommeil. Décidant, pour une fois, de répondre, je me suis traîné jusqu'à mon téléphone et j'ai décroché. C'est Ilyès, un grand ami de Joe, à l'autre bout du fil. Étonné de l'avoir au téléphone, je lui demande vaguement des nouvelles sur lui, la tête toujours dans le cul. Il semble pressé, et particulièrement tendu, et me demande si on peut se retrouver une heure plus tard, dans un café tranquille de Miami. Dans ma tête, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi. Je connais Ilyès, logiquement, mais pas plus que ça. Il était surtout - et est toujours ? - le grand pote de Joe, pas le mien. Mais on s'entend bien.
Pour lui aussi, le départ de Joe pour New York a dû être difficile. Je connais ça, je viens de "perdre" Kaylee, qui était également ma meilleure amie, et qui est également partie pour la grande pomme. J'irais plus souvent la voir, elle et Marissa, si je n'étais pas si occupé ici, et si je ne détestais pas New York à ce point. Mais on se reverra très bientôt, je l'espère.

Quand à Ilyès, j'accepte son rendez-vous, un peu malgré moi. Devoir me lever à cette heure un jour de week-end me fait mal au cul, moi le grand dormeur, mais je peux bien faire ça pour le pote de mon frère quand même, non ? Je lui confirme que je serais là, et il raccroche, apparemment toujours nerveux.
Pourquoi nerveux ? C'est ridicule, il n'y a aucune raison à ça. C'est sûrement moi qui débloque. Après tout, je viens seulement de me réveiller, je suis excusable.

Blasé, je prends une bonne douche, avale un rapide petite déjeuner puis file vers ma voiture et quitte le campus. Sur la route, je repense à Joaquin, je repense au jour où il est venu me retrouver ici. Je lui avais claqué la porte au nez, puis je l'avais accusé d'un tas de choses, parfois justifiées, parfois pas. Ca a toujours été comme ça, entre nous. On s'aime, on s'adore même, on est des frangins liés. Mais nous sommes tellement différents, lui et moi, qu'il y a souvent des accrochages. Après tout, c'est peut-être mieux comme ça.
Maintenant, on s'entend mieux. Notre road trip vers New York, pour voir maman, puis vers Los Angeles nous a sensiblement rapproché, et je dois remercier Joaquin pour ça, c'était son idée à lui. Mais maintenant, il est repartit, sûrement pour reprendre la tête de Williams Entreprises, ce qui - pour moi - tombe sous le sens. Pour dire vrai, je le voyais mal reprendre ses études ... sa seule motivation pour venir ici était de me retrouver, de trouver des réponses, d'arranger notre relation. Tout ceci étant fait, il pouvait alors repartir tranquille pour la grande pomme. Il m'a même proposé de le suivre, ce que j'ai catégoriquement refusé. Trop de choses me retiennent ici. Mes amis, premièrement. Charlott, ça va de soit et étrangement ... mes études. Je suis vraiment bien dans ce que je fais, j'aime la voie que j'ai choisis. Pour la première fois de ma vie, je me sens bien dans ma peau. Et retourner à New York serait équivalent à tout détruire, à retourner en arrière.

Ma fenêtre grande ouverte, du reggae à fond et une clope dans la bouche, je me gare le long d'une trottoir d'une de ces grandes avenues, sors de mon automobile et pars m'installer sur la terrasse du café qu'Ilyès m'a indiqué. Il n'est pas encore là, et moi, j'espère que je n'aurais pas à l'attendre trop longtemps. Son appel m'a intrigué, qu'a-t-il de si important à me dire, à moi ? Pourquoi n'a-t-il pas téléphoné à Joe ? Enfin, je pourrais bien lui poser ces questions une fois qu'il m'aura rejoint, en attendant, je m'allume une nouvelle clope et commande un café au serveur, afin de me réveiller un peu.

Quand, à travers mes lunettes de soleil, je le vois arriver près de moi, et me lève à son arrivée. « Salut mec, tu vas bien ? » Je lui serre amicalement la main, un petit sourire sur mon visage de mec mal réveillé. « Excuse-moi de ne pas t'avoir attendu » ajoute-je en indiquant de mon doigt ma tasse de café, tandis que je prends place face à lui.

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