[ABANDON]Rencontre [Elena & Elsa]

Elle ne me rendit même pas mon sourire et partit sans me lancer un regard. Oulà... C'était abusé. Soit elle avait vraiment pas aimé cette situation et elle avait besoin de sortir, soit elle était vraiment énervée et elle était partie se calmer. Mais bon, je lui avais pas mal souris et en plus je l'avait aidé à se relever. C'était pas comme si j'avais dis "Regarde un peu où tu marche" et que je m'étais barré. Je voulais en savoir plus. Sa façon de réagir m'intriguait et je voulais savoir ce qu'elle avait contre moi. Son livre sous le bras, elle partit en direction des escaliers en bousculant quelques personnes et les monta quatre à quatre. Je la suivis. Et longea les couloirs et arriva devant une porte qu'elle ouvrit et entra. Elle remonta un escaliers qui devait accéder au toit. Elle savait peut-être que je l'avait suivis.. Ou pas d'ailleurs. Je montais aussi les escaliers et ouvrit la porte. On accédait bien au toit. Je la vis une clope au bec. Je n'y avais pas pensé, même si j'avais entrevue dans la poche de son jean une forme rectangulaire qui représentait bien un paquet de clope. Ca sentait les cerises.. Une odeur ennivrante d'ailleurs. Le toit était principalement blanc. Nous nous regardâmes.

-Désolée de t'avoir suivie mais ta réaction m'as un peu comment dire... Frustré.

Je m'approchais, des mégots de cigarettes étaient un peu éparpillés partout. Ca semblait être des mégots d'un peu toutes les marques, autant des roulés que des fabriqués en usine. Malboro, Camel, Lucky Strike, Mentol... Des Joints aussi. C'était seulement pas la seule à venir ici fumer (ou se défoncer) de temps en temps. Mais quelle marque était ses cigarettes à elle ? Cette odeur sucré embaumait le toit même si nous étions à l'air libre. Je ne lui souri pas. J'allai encore me prendre un vent, et elle risquerait de partir en courant. J'étais on-ne-plus sérieuse. Je ne savais pas moi même quelle tête j'avais dans cette situation, ce n'était pas dans mes habitudes.

« C'est pas grave t'inquiète pas. Ca peut arriver à tout le monde de toute manière. »

Et tout en disant cette phrase, elle me fit un grand sourire. Je ne lui rendis pas. Je sentais encore le regard des autres lycéens sur moi. Une clope. Il me fallait une clope. Mes mains étaient glacées. Je posais ma main sur ma poche pour m'assurer que mon paquet de Black Stones était bien à sa place. Je ne jetai même pas un dernier regard à la jeune fille. Je me retournai et marchai vivement, poussant quelques personnes au passage. Je réussis à m'extirper de la foule et montai les marches quatre à quatre, mon livre sous le bras. Je longeai le couloirs et arrivai à la porte que j’empruntai souvent pour fumer. J'y entrai discrètement et l'ouvris. Je montai l'escalier jusqu'à ce que j'arrive sur le béton du toit.
Il y a du vent, et malgré mon écharpe, je frisonne. Je referme un peu plus ma veste Vivienne Westwood. Je sors mon paquet et porte une des cigarettes qu'il contient à mes lèvres. Je l'allume avec mon briquet. Le silence des premières bouffées me surprend dans mes pensées. Je me sens mieux. L'odeur des Black Stones m'apaise. "Black Stones Cherry". Je me rends compte à qu'elle point j'aime l'odeur de cerise de ces clopes. Mon calme se retrouve alors perturbé par le bruit de la porte derrière moi qui s'ouvre...

Quand elle prit ma main, une vague sensation de froid parcourut ma main, puis mon bras. Je grimaçai. Cette sensation là, cette sensation de froid, je ne la connaissais pas. J'ai -presque- tout le temps chaud, mes mains en sont les premières témoins. J'espérais seulement qu'elle n'avait pas remarqué ma grimace, de peur qu'elle se dise que j'aurais du la laisser par terre, sans demander mon reste.

-Ça va, merci. Désolée, je regardai pas où j'allai.

Son ton était froid, mais elle avait l'air d'avoir fait en sorte de ne pas le dire sur ce ton là. C'est pas grave. Elle avait quand même l'air sympa. Son petit aire de fille perdue me fit sourire. A vrai dire, je n'avais jamais vraiment été dans une situation de ce genre ; être gênée ne m'est jamais arrivée. J'ai toujours rigolé dans des situations comme celle-là, du coup les gens rigolait avec moi.

-C'est pas grave t'inquiète pas. Ca peut arriver à tout le monde de toute manière.

Je lui fis un large sourire. Elle m'intriguait cette fille. Pourtant je n'aimais pas trop les gens sérieux, leurs airs coincé ne m'intéressais pas. Mais là, elle, elle avait quelque chose... Peut-être que je devrais m'intéresser un peu au gens qui ne me ressemble pas après tout..

Je sors de ma chambre et ferme la porte derrière moi. Je remets ma veste en place et m'apprête à descendre jusque dans le grand parc. J'ai pris mon livre d'histoire afin d'étudier sur le chapitre en cours. Je soupire. Je m'étais levée il y a à peu près une heure maintenant, mais ma fatigue est encore présente. Je n'ai qu'une envie : me replonger sous la couette bien chaude et dormir. J'avance tout en mettant mon écharpe et me dirige vers les escaliers. Je passe le premier étage et arrive finalement au rez-de-chaussée. Je commence à me plonger dans le vieux livre d'histoire. Certaines pages sont déchirées et jaunies par le temps. J'essaye de m'intéresser à ce qui y est écrit. J'avance sans regarder réellement prêter attention à a foule autour de moi. Le brouhaha incessant bourdonnait dans mes oreilles. Puis, d'un seul coup, j'entendis un bruit sourd et me retrouvai assise par terre, mon livre non loin de là. Je me massai la tempe. Qu'est ce qui s'était passé? Je sentais des milliers de regards sur moi et mes mains se refroidirent en une fraction de secondes. Je regardais plus haut. Une jeune fille me regardait, légèrement inquiète. Elle avait une chevelure noire. Ses vêtements rock s'associaient à son maquillage. Il s'agissait certainement d'une Alpha Psi. Elle rit nerveusement et me tendit sa main, se voulant amicale.

« Ça va ? »

Je sentais encore le regard des autres lycéen sur moi. Je pris mon livre rapidement et saisit sa main. Elle était brûlante comparée à la mienne. Je la vit légèrement grimacer mais je n'en tient pas rigueur. Je me relevai et m’époussetais. Je la regardais dans les yeux et essaye de ne pas prendre une voix trop froide. Chose qui échoua.

« Ça va, merci. Désolée, je regardai pas où j'allai.»

Mon premier jour au lycée. Dire que je l'attendais depuis un bye comme on dit...

Elle arriva au lycée dans de très bonnes conditions. Tout le monde l'as regardais comme un prédateur regarderait sa proie. Habillée chez The Kooples avec ses grands airs de rockeuse classe, elle dévalait les marches en quête d'une quelconque direction à prendre pour aller chez le ou la principale pour certains renseignements. Comme elle ne voyait rien, elle préféra interpeller quelqu'un. Un jeune lycéen passe par là et lui demanda :

-Salut ! Tu ne saurais pas où ..
-Non désolé je suis pressé ! Je vais être en retard ! le coupa-t-elle.
Il lança un petit clin d'oeil tout de même, mais on ne voyait personne s'affoler au risque d'être en retard.

Bizarre...

Elle interpella une jeune fille qui était en train de prendre ses affaires.

-Salut, excuse-moi, je suis nouvelle ici je viens d'arriver et je cherche le bureau du principal, tu pourrais m'aider s'il te plait ?
-Hm oui. Il est tout au fond du couloir à droite et tu verras c'est écrit sur la porte normalement.
-Merci

Elle alla donc en direction du bureau de la principal. Les couloirs étaient bondé de monde. Tout le monde était différent. On pouvait autant croisé des bimbos, des gothiques, des rockeurs, des "normaux", ce qui suivent la mode, et ceux qui la suivent pas du tout, et les "bizzus". Les couloirs étaient sobre mais assez classe. Ils étaient blanc mais décorés de quelques tableaux par-ci par-là. Au détour du couloir, elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche droite. Elle le sortit mais ne connaissait pas le numéro alors elle appuya sur la touche rouge et le rangea. Elle continua sa ligne droite vers le bureau du principal et vit l'écriteau sur la porte. Elle s'approcha et tocqua. Aucune réponse. Elle retocqua. Personne.

Je repasserai plus tard, tant pis.

Elle fit un demi-tour et repartit par où elle était venu. En s'avançant elle ressentit son téléphone vibrer une seconde fois. Elle le sortit de sa poche. Cette fois c'était un texto. En numéro inconnu encore. Elle s'arrêta et ouvrit le message :
Coucou Elena, comment tu vas ? J'espère que ta première journée tant attendu au lycée se passe bien :). J'ai pris le téléphone d'un ami, j'ai oublié mon chargeur à la maison comme une gourde. Je t'aime. Maman.

Une première journée, tu parles on est encore le matin à 8h30...

Elle reprit sa cadence et décida de répondre la même chose que ce qu'elle avait pensé. Au moment du détour, la tête baissée pour pouvoir écrire son sms, elle heurta quelqu'un. Elle dut faire un pas en arrière et la personne en question en était tombé par terre.

Génial pour un premier jour...

Elle regarda la jeune lycéenne. Un bouquin était par terre à côté d'elle, un cahier de cours sûrement. Elle échappa un rire nerveux et en même temps inquiet et elle tendit une main amicale.

-Ca va ? demanda-t-elle