Ebriété sur la voie publique, et voilà pourquoi je me retrouve à l’arrière d’une voiture me séparant du conducteur par une grille. Je tortille mon chewing-gum autour de mon doigt, le bruit de ma bouche agace le passager du devant. J’étais bon pour la cellule de dégrisement. La voiture s’arrête devant l’allée et un bras vient me trainer hors du monstre d’acier bleu et blanc. Je titube dans ses bras, je suis complétement morte de rire. Son collègue me prend l’autre bras, et à deux il me traine dans le poste de police.
-Oh comme c’est mignon, vous êtes habillé tous pareils !
J’entends le plus âgés grogner sans pour autant être violent. Pour eux je suis qu’une gamine un peu trop ivre. J’entends le grincement métallique d’une porte qui s’ouvre, et il m’assoit sur un lit puant la poussière et le vomi. Berk, ça me fait remonter la bile au bord des lèvres. J’essuie mes mains sur mon t-shirt blanc couvert de tache, j’ai dû me rouler par terre à tous les coups. L’avantage à Miami, c’est qu’il fait toujours assez chaud pour porter ces shorts hyper courts. Je regarde vers le bas en tenant ma tête entre mes mains. Vu la gueule de mes converses, j’ai encore du traîner à la plage. Je crois que j’en étais pas si loin quand les flics m’ont choppé. Faut dire aussi que je me souviens pas bien de la soirée, j’ai comme des flashes et plusieurs trou noirs depuis que j’ai accepté ce bout de papier sur ma langue.
Je me secoue la tête, tiens je ne suis pas toute seule dans cette jolie cage moisi. Ya une prostituée, elle ronge ses faux ongles avec fureur. A côté d’elle se trouve une gamine de seize ans à tout péter. Elle pleure. A mon avis, elle attend ses parents, et s’inquiète de ce qu’ils vont lui faire en arrivant. Je souris, je trouve ça ironique. Je passe ma main sur mon visage et me décoiffe au passage. Bouah je n’ai vraiment pas la tête à l’endroit. Je regarde ma montre, il est quatre heures du matin passé. Juste assez pour être entre un état presque végétatif et nauséeux. Heureusement que j’ai encore la tête qui tourne pour me donner l’impression d’être perché.
Je commence à farfouillé dans ma poche, vide, l’autre poche, vide aussi. Les enfoirés !!! Ils ont pris ma beuh en plus, non sérieux ! La ça craint !
Je regarde en face de moi, et je note un minois qui m’est familier. Trop mignon pour être une simple ratisseuse de trottoirs, l’air trop gentil pour avoir commis un crime. Attend, je crois que je me souviens ou je l’ai déjà vu cette petite blonde.
-Hey… Boucle d’or ? T’es pas de Winwood ?
Je hoquètes en mettant ma main devant la bouche pour me retenir de vomir. Je me lève pour m’éloigner de ce matelas puant sinon je vais finir par lui rajouter une touche parfumée en plus. Et je viens m’asseoir près de la blondinette.
-Mais siiii je crois que je t’ai déjà vu dans le bâtiment des sigma c’est ça ?
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