[terminé :'(] La danse est un poème [PV libre:Arwen L. Tweirh]

La danse est un poème
Ki & Arwen

-Ouf, l'honneur est sauf!! Tu devrais aller faire un tour avec ton petit ami, tu verras c'est drôle et tu gagneras pleins de jolis souvenirs.

Oui, il devait y avoir des fêtes foraines ou des installations dans le genre à Miami ! La jeune fille avait sans doute des idées préconçues mais elle ne doutait pas une seule seconde qu’elle s’amuserait dans un endroit pareil. Elle ne savait pas si c’était le genre de Carter cependant. Et puis, de toute façon, elle n’était pas obligée d’y aller avec lui, si ? C’était un moment de partage, elle pouvait bien le partager avec n’importe qui.

- Tu as raison, j’irai avec qui voudra bien m’y emmener !

Elle rigola doucement. Elle était jeune, elle avait tout son temps pour ça. Le garçon ne semblait pas surpris par ce qu’elle lui disait ensuite.

-Ah oui c'est vrai, je parle tellement que je me rends même plus compte de ce que je dis. Une véritable pipelette ce gars !

Arwen sourit. Elle préférait ça que quelqu’un qui s’énerve en pensant avoir dit quelque chose et qui ne l’a finalement pas fait. Elle, ça ne la dérangeait pas le moins du monde. Pendant que le garçon se mettait du déodorant pour masquer l’odeur qu’il ne semblait pas dégager, elle le rassura gentiment :

- Ne t’inquiète pas, il n’y a aucun problème. Et puis, je suis assez curieuse. Si je pose d’ailleurs des questions qui te gênent ou si je parle d’un sujet que tu préfères éviter, n’hésite pas à me le faire savoir.

Ki continua alors sur les études, ne rajoutant rien au sujet de Londres. Il semblait comprendre, même s’il s’imaginait sûrement qu’elle bossait comme une malade. Ce n’était pas vraiment exact. Pendant des années, elle avait dû se débrouiller pour avoir des livres, une certaine éducation, des connaissances. Alors évidemment, elle avait des lacunes. Parfois très grosses. Mais elle était motivée. Elle aimait apprendre, se plonger dans un ouvrage et sentir sa tête moins vide en le refermant.

- Ce n’est pas toujours facile mais j’aime découvrir de nouvelles choses et étudier en général. Ça me facilite la tâche, je n’ai pas besoin de passer des heures sur toutes mes leçons. Même si je t’avoue que je ne comprends pas toujours tout ce que je fais.

Le jeune homme semblait plongé dans des souvenirs. Pas très plaisants, à en voir sa tête. Comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt pour elle, l’Anglaise ne posa pas de question. A chacun ses secrets, à chacun une part de vie que l’on ne veut pas évoquer. Elle respectait cela. Elle attendait donc sagement qu’il ressorte de ses pensées, sans rien prononcer. Il semblait quand même hésiter sur ce qu’il allait dire. La brune ne comprit pas vraiment pourquoi d’ailleurs.

-Tu sais si tu as des problèmes pour certaines matières je pourrais peut-être t'aider et puis à 2 on travaille mieux car il y a toujours un des 2 qui aura compris ce que l'autres n'aura pas compris. Enfin, je sais pas si je suis la personne la plus qualifié pour t'aider... je suis même pas anglophone. Moi, par contre je risque d'avoir plus besoin de ton aide que toi tu auras besoin du mien.

- Ne t’en fais pas pour ça. C’est mieux de travailler à deux et je suis sûre qu’on peut chacun en apprendre beaucoup de et à l’autre. Pas forcément dans les mêmes domaines, mais il y a toujours une quantité insoupçonnée de choses à transmettre aux autres. Et puis, ça ne me dérange absolument pas de t’aider, j’en suis ravie.

Elle avait l’habitude. Dès qu’elle le pouvait, elle proposait un coup de main. Elle se sentait utile comme ça. Elle n’attendait pas quelque chose en retour mais inconsciemment, elle était heureuse d’avoir, de temps en temps, un peu de reconnaissance. Vint ensuite la demande sur les confréries. Elle avait donné les informations qu’elle connaissait au jeune homme mais elle craignait de ne pas avoir été très utile. En même temps, elle ne connaissait pas tout. Et puis, elle avait évité si longtemps de s’attacher aux autres que finalement, elle avait eu du mal à connaitre les affinités de chaque confrérie. Ce n’était pas que ça ne l’intéressait pas. Mais pour elle, c’était un peu de leur vie privée, ce qu’elle n’avait pas à savoir sans qu’ils veuillent en parler. En fait, c’était une de ses qualités. Elle savait écouter, être attentive, conseiller quand c’était possible. Et surtout, elle ne forçait pas. Parce qu’elle estimait que c’était encore pire pour quelqu’un de se voir contraint d’expliquer quelque chose de marquant plutôt que d’en parler de soi-même, ce qui était déjà assez compliqué. Elle était patiente et si ça ne venait pas, tant pis. C’est que ça ne devait pas venir, sans doute.


- Merci beaucoup pour cette vue d'ensemble. Je comprends un peu mieux comment ça fonctionne. Je n'ai pas rencontré grand monde et je serais curieux de voir à quoi ressemble ces eta iota ou pi sigma.

C’était vraiment une vue d’ensemble, très générale et sans doute un peu faussée par des jugements personnels ou des impressions du premier coup d’œil. C’est vrai que parfois, ces confréries étaient curieuses à voir. Beaucoup ne semblaient pas se soucier de la réputation qu’ils pouvaient avoir. Arwen n’aurait jamais pu être comme ça. Ce n’était que son ressenti personnel. Évidemment, il y avait toujours des exceptions, des personnes qui valaient un peu plus à ses yeux. Elle avait un très bon exemple d’ailleurs.

- Bon, je sais qu’on ne se connait pas trop, mais si tu veux, je te présenterai mon copain. C’est un Pi Sigma d’ailleurs. Mais je pense qu’il n’a rien à y faire. C’est assez compliqué à vrai dire. Il pourra sans doute te parler un peu plus de ses camarades de confrérie parce que moi, je ne les connais pas. Je ne les supporte pas de toute façon. Tu pourras peut-être comprendre un peu mieux comment ils fonctionnent.

Et oui, ou comment aimer le plus quelqu’un qui faisait partie du groupe qui nous horripilait au plus haut point. Parfois, il valait mieux ne pas se poser de question, parce qu’elles n’amènent aucune réponse. La jeune brune sourit. C’était juste une proposition, rien de déjà décidé.
Le garçon s’inquiéta alors à nouveau pour sa main. Elle rigola intérieurement. Elle n’avait toujours pas l’habitude qu’on s’occupe d’elle. Elle avait dû se débrouiller seule pendant trop longtemps et même si elle ne s’était pas coupé du monde, de la civilisation et de la socialisation, elle n’avait jamais eu personne pour prendre soin d’elle. Et en l’espace de quelques temps, plusieurs personnes s’étaient mises à s’inquiéter et à lui venir en aide. Elle appréciait le geste, même si elle avait pris le réflexe de dire aux autres que tout allait bien.

- Je n’ai plus mal, tes patchs sont magiques ! C’est extraordinaire ! Je ne pensais pas que ça pouvait fonctionner. Je te remercie en tous cas. Et je m’excuse encore pour t’avoir dérangé alors que tu travaillais. Ce qui est sûr, c’est que je ferai attention la prochaine fois. Je ne compte pas refaire le même vol plané !

Elle n’était pas morte non plus. Mais ce n’était pas l’expérience la plus agréable qu’elle ait vécue. Ni la moins d’ailleurs. Heureusement qu’elle n’avait pas la santé fragile ! A part quelques problèmes de sommeil, dus à une mauvaise adaptation au climat de Miami, et la blessure à sa main, elle ne s’était encore rien fait. Et puis, son poignet, c’était entièrement sa faute. Elle ne pouvait pas donner un coup de poing dans un sol en béton sans rien avoir par la suite, simple question de logique. Alors c’était un peu tant pis pour elle, même si ça lui avait permis de se rapprocher de son petit ami et de discuter avec lui, avant qu’il y ait le triste épisode « Nina ». Encore un petit détail qui faisait qu’elle n’aimait pas les Eta.
Arwen sentit sa poche vibrer. Elle avait mis son portable à sonner, parce qu’elle ne pensait jamais à regarder l’heure. C’était le moment de rentrer chez elle visiblement. Elle fit une petite grimace en éteignant l’alarme. Elle aimait bien discuter avec le jeune asiatique. Mais bon, elle serait amenée à le revoir, sans aucun doute.

- Bon, je m’excuse, mais il va falloir que je file. Je te laisse donc la salle pour toi tout seul.

Elle lui fit un autre clin d’œil. Elle ne savait pas s’il allait se remettre à travailler la danse mais au moins, elle ne le dérangerait plus.

- Je t’ai assez embêté comme ça je crois ...

Il n’y avait pas que ça non plus. Le garçon était très sympathique et si elle pouvait le compter dans ses amis, elle ne dirait pas non. Il y avait à peine quelques semaines, elle aurait évité de discuter comme ça, de donner des informations sur sa vie personnelle et elle aurait encore moins cherché à revoir Ki. Mais elle avait changé, contre son grès au début, et elle voulait profiter. Si la vie mettait des gens de confiance sur son chemin, pourquoi les repousser ? Elle n’en avait plus l’intention maintenant. Désormais, elle était pressée de commencer la danse, presque comme une enfant. Elle récupéra le numéro du jeune homme, dont elle ferait bon usage. Elle ne savait pas trop comment lui dire au revoir. Il fallait dire que leur « bonjour » avait été un peu spécial. Elle lui fit donc un signe de la tête au moment de refermer la porte derrière elle. Elle savait donc où était la salle de danse. Encore mieux, elle avait quelqu’un qui se proposait gentiment pour l’aider. Alors même si elle avait atterri sur les fesses, elle était loin d’avoir perdu son temps en venant ici.

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La danse est un poème
Ki & Arwen

- Je ne juge pas du tout ta passion. Mais pour être franc, j'ai vraiment peur des araignées, enfin peur, disons qu'elle me dégoûte un peu. Tu poses une araignée sur mon épaule, tu peux être sûr que je gagne un marathon.

Le garçon rigola. Il ne la prenait peut-être pas pour une folle. Mais il ne partageait pas sa vision des choses. Elle comprenait tout à fait. Elle voyait même le garçon courir dans sa tête, paniqué. Elle se retint cependant de rire. La peur n’était pas quelque chose de contrôlable et ce n’était pas très sympathique de se moquer, même si ce n’était pas une intention méchante.

-Plus sérieusement, tu les collectionnes par exemple? Tu en as chez toi dans des comment on dit déjà comme un aquarium mais ça n'en ait pas... Vivarium peut-être? Et tu n'as pas peur, genre tu peux porter une tarentule sur ta main?

Elle n’en faisait pas la collection, non. Elle préférait les voir vivantes, comme les autres arachnides et insectes. Elle n’avait pas non plus de vivarium. Elle n’aurait pas la place d’en avoir un de toute façon, dans sa petite chambre à la confrérie. Bien que ça ne lui aurait pas déplu. Il suffisait de savoir s’en occuper et de ne pas faire n’importe quoi. Malheureusement, beaucoup de personnes ne faisaient pas attention et ne prenaient pas soin de leurs animaux, en général. Elle trouvait ça déplorable.

- Non, je n’en ai pas. Ni en collection, ni vivantes. J’ai peur de ne pas avoir le temps de m’en occuper donc je ne préfère pas pour le moment. Et de toute façon, en Angleterre, ce n’était pas possible. Si j’avais une tarentule sur ma main et que je savais qu’elle ne peut pas me faire de mal, ça ne me dérangerait absolument pas !

Elle ne s’étendit pas trop sur le sujet. Elle avait déjà évoqué son manque de liberté, pas la peine d’en rajouter. Encore moins pour accuser sa famille. Ça la tentait bien mais elle doutait que cela plaise à sa colocataire. Enfin, elle avait tout le temps. Quand elle aurait un appartement pour elle, après ses études. Même s’il fallait prendre en compte qu’elle n’y vivrait peut-être pas toute seule. Si elle était encore avec Carter, ce qu’elle espérait, ça ne plairait pas au garçon non plus. Bah, elle verrait bien en temps voulus.


-C'est franchement incroyable! Tu vas aussi me révéler que tu adores les attractions à sensation forte et que tu n'as pas le vertige et je peux t'affirmer que ma virilité en prendra un coup. Si virilité il me reste...

Là encore, il éclata de rire. Elle ne trouvait pas ça si incroyable, juste un peu en dehors de l’ordinaire. Mais elle comprenait que pour un regard extérieur, cela pouvait être très étrange, voire choquant. Surtout qu’elle n’avait pas du tout une apparence à aimer les bestioles en tout genre. Et encore, elle aimait bien les reptiles, même si elle les trouvait moins intéressants. Un détail qu’elle ne mentionna pas, évidemment. Quant à sa remarque sur les sensations fortes …

- En fait, je peux bien te l’avouer, je n’ai jamais fait de manège dans ce genre. Alors t’as virilité reste entière !

Elle lui fit un clin d’œil. Chacun avait ses peurs, il n’y avait pas de quoi avoir honte ou de se sentir moins viril pour ça. Enfin, c’était comme ça aux yeux de la jeune brune. Le jeune asiatique fit une nouvelle remarque sur sa passion mais elle ne releva pas. Elle se trouvait tout à fait normale. Rien d’hors norme. Au moins, le jeune homme ne la regardait pas d’un air dégouté, c’était déjà ça. Le sujet de conversation changea à nouveau, repartant sur la danse.

-A moins que ton petit-ami soit un robot, je suis certain que ça lui fera très plaisir. Et puis, on dirait pas comme ça mais la danse orientale rend bien plus souple et fait travailler véritablement tout le corps car elle sollicite énormément de souplesse et de tonicité au niveau des épaules, buste, bras, mains, bassin, ventre. Pratique pour éliminer et tonifier les abdos, le dos, le ventre, les cuisses.
Enfin bon, de toute façon, tu comptes faire ça pour toi, pas pour lui donc que ça lui plaise ou pas c'est pas le plus important.

C’est sûr. Elle n’était même pas obligée de lui dire. Bon, c’est sûr que s’il apprenait qu’elle prenait des cours de danse avec un mec, il ne serait pas très content. Quoi que, était-il vraiment du genre jaloux ? Elle ne le savait pas vraiment, elle n’avait jamais testé. Elle lui en parlerait quand même, histoire d’éviter les ennuis. A elle mais aussi à Ki. Parce qu’un garçon jaloux et en colère pouvait vite devenir violent, même si ce n’est pas dans ses habitudes.

- Je suis pas un fervent admirateur de la danse orientale non plus. Moi ça m'a aidé pour améliorer ma souplesse et tonicité mais je dois avouer ne pas pouvoir blairer les filles qui ne pratiquent que ça dans le seul but de faire leurs malignes devant le sexe opposé.

Elle n’aimait pas vraiment ça non plus. Elle avait l’impression que c’était « tricher » en quelque sorte. C’était forcer les choses et ne pas montrer ce qu’il y avait en première ligne, ce qu’il y avait d’évident. Car quand une fille cherchait à séduire un homme, elle ne se montrait pas vraiment au naturel. Bien sûr, c’était elle. Mais elle ne mettait bien souvent que ses qualités en avant et cachait ses défauts. Pour Arwen, une personne était faite des deux et elle ne cherchait pas à changer ça. Ce n’était pas elle qui avait été séduire Carter d’ailleurs et elle lui avait bien dit qu’elle était loin d’être parfaite. D’ailleurs, si elle voulait vraiment le paraitre, ou faire « sa maligne devant le sexe opposé » comme le disait si bien Ki, jamais elle ne parlerait de sa passion par exemple. Mais ça ne la gênait pas. Parce que chacun avait des points positifs et des points négatifs et que c’était ça qui faisait la richesse du monde. S’il n’y avait que des gens parfaits, est-ce que ça serait aussi drôle ?

-Oui je viens de Corée, trouvé! Comment tu as fait pour deviner??

Ah, ça n’avait pas été bien compliqué, elle n’avait aucun mérite.

-Eh bien, tu ne ressembles ni à un japonais, ni à un chinois. Je ne connais vraiment que trois pays asiatiques, il ne me restait plus que la Corée. Et puis, tu as dit tout à l’heure que tu avais ramené les patchs ce là-bas. Donc ça a confirmé ce que je pensais.

Mouais, très moyen de réduire les asiatiques à trois peuples. Non, elle connaissait aussi les Indiens, mais ils ne ressemblaient pas du tout aux Chinois, aux Japonais ou aux Coréens. En tous cas, il avait l’air très heureux qu’elle soit Anglaise.

- J'adore l'Angleterre et surtout Londres. Je voulais aller à Londres pour mes études mais mon lycée a décidé de m'envoyer dans une école meilleure au vu de mes résultats. Je suis déjà allé à Londres une fois, c'était vraiment bien.

- Je ne suis jamais allée à Londres, c’est un peu bête.

Elle baissa la tête. Elle aurait bien aimé pourtant mais elle avait toujours été bloquée à Liverpool. Jusqu’à ce qu’elle vienne à Miami. Peut-être un jour, elle oserait revenir sur ses terres natales. Elle avait voulu couper tout lien avec mais après quelques temps, elle pourrait y retourner sans penser à l’enfance plutôt malheureuse et solitaire qu’elle y avait eu.

- Mais j'y pense, tu es venue étudier ici cette année ou tu habites en Amérique?

- Je suis là pour mes études mais je pense rester ici.

Elle ne donna pas plus de précision. Il était vrai qu’elle était bien en Amérique. Elle n’avait aucune attache dans son pays d’origine, juste de vieux souvenirs douloureux. Elle avait choisi ce pays pour ses études et aussi parce que c’était plus facile de s’intégrer ici, notamment grâce à la langue. Elle ne se voyait pas retourner en Angleterre mais elle ne se voyait pas partir autre part non plus. Le jeune homme, lui n’avait pas choisi. Visiblement, il devait être bon élève. Elle aussi, mais elle devait travailler dur pour ça, il n’y avait qu’elle pour assurer sa place.

- J’ai une bourse, il faut donc que je bosse sérieusement pour ne pas me faire éjecter.

Ce n’était pas très beau à dire, mais c’était vrai. Et puis, ce n’était pas une honte pour elle, de ne pas être riche. Pourtant, elle aurait pu se sentir mal à l’aise dans un environnement tel que celui de Wynwood. Autour d’elle, il y avait un certain nombre de riches et arrogants adolescents. Elle ne faisait pas partie du lot. Tant mieux pour elle, elle détestait ça. Elle n’avait jamais eu l’habitude, elle trouvait que l’argent changeait les gens en mal, c’était un monde possédant trop de chichis et d’ombres pour elle. Elle était très heureuse de ne pas y appartenir.

-Oui c'est ça. Décidément t'es devin! Comment tu as fait pour deviner? Par contre, je suis désolé mais je suis bien incapable de te dire de quelle confrérie tu viens... Alpha Psi aussi peut être? En faite, je ne connais même pas le nom des autres, ah si une fois j'avais du chercher une Nu Zeta pour une histoire de chaton. Si ça te dérange pas... tu pourrais m'expliquer brièvement quelle genre de confrérie, il y'a et leurs spécialités? Est-ce qu'il y en a éviter, certaines plus renommées que d'autres? Certaines en conflits? Ou c'est juste une étiquette qu'on colle sur les gens?

Ah, les confréries. Elle ne les connaissait pas par cœur mais elle pouvait l’aider. Là encore, elle n’avait aucun mérite pour avoir deviné. Elle tirait juste les conclusions des informations qu’elle entendait. Elle lui sourit, lui montrant ainsi que ça ne la dérangeait nullement de lui répondre.

- Les Alpha sont des artistes. Tu m’as dit que tu chantais et j’ai vu que tu dansais. C’était normal pour moi que tu sois l’un des leur, même si je pouvais me tromper. Je suis une Lambda pour ma part. C’est la seule confrérie qui n’a pas vraiment « d’étiquette » comme tu dis. Je n’ai rien de spécial, c’est pour ça que je suis chez eux. Mais on peut y trouver pas mal de personnes différentes. Des musiciens, des sportifs, tous ceux qui se sentent mieux quand ils ne sont pas catalogués par exemple. Après, chacun a sa motivation et je ne connais pas celle de tous mes camarades.

Le jeune garçon mentionna les Nu Zeta. Elle ne connaissait personne là-bas mais elle en avait entendu parler. Les écolos, amoureux de la nature.

- Les Nu Zeta sont très proches de la nature mais je n’en sais pas vraiment plus sur eux. Je ne connais pas non plus trop les Khi Omikron mais je sais qu’ils passent beaucoup de temps dans leurs bouquins. Ils sont doués pour les études et préfèrent, la plupart du temps, apprendre plutôt qu’autre chose ceci-dis, ils ne sont pas tous comme ça je pense, ce ne sont que des préjugés.

Après, elle connaissait les autres confréries et se basait un peu sur les rencontres qu’elle avait pu faire. Par où commencer ? Le positif ou ne négatif ? Peu importait, ça ne changerait pas son avis ni ce qu’elle dirait.

- Bon, les Alpha Psi, pas la peine de te les présenter ! Les Sigma Mu sont un peu les « rebelles » de l’école. Ils n’aiment pas trop les règles et souvent, ils ne les respectent pas. Ils ne sont pas méchants je pense mais il faut se méfier de certains. Ça peut vite tourner au vinaigre, ils ont le sang chaud.

C’était un peu des préjugés encore. Par exemple, Matthew, le meilleur ami de Carter, elle le voyait plus comme un coureur de jupons. Pas vraiment comme un grand violent drogué. Après, il y avait les Rho Kappa, les sportifs. Elle connaissait Neil, c’était un garçon vraiment très gentil. C’était le premier à être venu la voir, à lui avoir montré que se couper du monde n’était pas la solution pour éviter de souffrir.

- Les Rho Kappa sont les sportifs. Là encore, je n’en sais pas vraiment plus. Ils touchent un peu à tout. Course, boxe, tennis, et j’en passe. Tout ce qui peut être fait ici.

Elle avait gardé le meilleur pour la fin. Les Eta Iota et les Pi Sigma. Deux confréries qu’elle ne portait pas vraiment dans son cœur. Elle essaya quand même de ne pas trop en parler négativement, ce n’était que son avis.

- Les Eta Iota est une confrérie uniquement de filles. Elles aiment prendre soin d’elles et tout le tralala. Elles sont superficielles je trouve. Elle aime séduire aussi. Les Pi Sigma, c’est la même chose mais au masculin. Tout un tas de play-boys prêts à tout pour avoir une fille différente dans leur lit chaque soir. Ils aiment charmer et la plupart du temps, ils sont effectivement charmants. Charmants mais stupides si tu veux mon avis.

Oui, car l’apparence ne pouvait pas tout faire. Ils ne semblaient pas l’avoir compris. Enfin, c’était l’impression qu’elle en avait. Et puis, elle ne précisa pas que son propre petit-ami était un Pi. Pour elle, c’était différent. Mais au fond, en quoi ça l’était ? Elle sourit au jeune Alpha. Elle avait fini. Elle espérait ne rien avoir oublié. Et ne pas avoir dit trop de bêtises aussi. Parce qu’après tout, elle ne savait pas tout et une erreur était très vite arrivée. Il ne fallait pas prendre au mot tout ce qu’elle disait.

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La danse est un poème
Ki & Arwen

- Ah ça! Mes amis me demandent souvent de leurs faire la danse du ventre, surtout les hommes en faite.

Arwen trouvait cette révélation assez étrange. Bon, c’était sans doute pour rire. Elle savait qu’entre amis, on aimait bien se moquer –gentiment bien sûr- des autres et de certaines particularités. La jeune fille n’avait pas l’habitude de ces comportements puisque ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’elle se « sociabilisait ». Ki reprit un peu son sérieux et continua.

- Ce n'est pas important si tu n'es pas douée, l'important comme j'aime le dire en danse et d'ailleurs dans tout ce qu'on entreprend, c'est le plaisir qu'on y prend et la motivation. Tu ne deviendras probablement jamais danseuse professionnelle et moi non plus d'ailleurs. Mais tant que tu prends du plaisir, tu peux réaliser de grande chose. De toute façon, je suis persuadé que peu importe combien une personne essaye de réaliser quelque chose, si elle n' en a pas envie, alors elle se délaissera de cette chose naturellement même si c'est la personne la plus persévérante et courageuse qui existe. On doit faire les choses car on en a envie pas parce qu'on y est forcé. Tout comme, on peut contraindre une personne et la priver de sa liberté un temps mais pas éternellement. C'est pareille pour la danse, si tu en as envie alors fais le, si tu n'en as pas envie tu laisseras vite tomber. Que tu sois douée ou pas, c'est pas important si tu es motivée et si tu en a vraiment envie, tu auras un visage souriant et tu prendras du plaisir, je prendrais du plaisir aussi à t'enseigner la danse. C'est tout ce qui m’incombe.

Ce petit discours lui donnait envie d’essayer. Le garçon avait l’air heureux de pouvoir l’aider et avait raison dans tout ce qu’il disait. Elle pouvait au moins tenter. Elle le voulait vraiment, elle n’avait donc, en théorie, aucun risque d’abandonner en cours de route sous prétexte que c’est un peu difficile. Le garçon s’excusa alors pour sa façon de parler. Il semblait avoir quelques problèmes pour s’exprimer. Arwen comprit que ce n’était pas un problème de pensée mais de langue. L’anglais n’était pas son langage de base et c’était tout à fait normal qu’il ait un peu de mal à dire tout ce qu’il voulait. Elle, elle avait la chance d’être anglaise, elle n’avait donc aucun soucis pour se faire comprendre ici et ce devait être un peu pareil partout dans le monde. Elle gratifia le jeune asiatique d’un sourire, pour lui montrer qu’il n’y avait aucun problème. Elle avait saisi l’essentiel de ce qu’il voulait lui dire.

-Je pratique du chant aussi et un peu de ski nautique à titre de loisir. J'ai aussi posé en tant que mannequin pour aider une amie qui est devenue mannequin professionnelle, il y'a peu. Elle avait besoin de faire un magasine de mode pour ses études et cherchait un modèle masculin. Quand je revois ces photos, j'ai du mal à me reconnaître mais c'était vraiment une expérience spéciale et inoubliable.

Elle n’en doutait pas une seconde. Ça ne lui déplairait pas de poser elle aussi, à condition de ne pas être un simple pantin et d’avoir quand même un petit mot à dire sur les poses ou les habits par exemple. Bon, le problème, c’est qu’elle n’avait pas du tout l’apparence d’un mannequin. Enfin, pour elle. Elle n’avait rien de spécial. Ki lui parla aussi de la mode. Elle aimait bien aussi mais n’avait jamais vraiment eu l’occasion de s’y intéresser plus que ça. Il lui retourna alors la question. Ah, elle était un peu embêtée. Effectivement, elle avait bien une passion. Mais pas le genre qu’on balançait comme ça. En même temps, elle se fichait un peu de ce que les autres pensaient. Elle avait le droit d’aimer ce qu’elle voulait et tant pis si ça ne plaisait pas. Elle sourit au jeune homme avant de lui répondre.

- Ça va te paraître bizarre, mais oui, j’ai une passion. Les insectes et arachnides. Ce n’est pas très commun mais je vis bien avec !

Elle rigola doucement. Ce n’était pas vraiment une blague mais elle l’avait dit sur un ton léger dans l’espoir de ne pas trop effrayer le jeune homme. Enfin, effrayer était un bien grand mot. Surtout se faire passer pour une cinglée. Déjà, avec son histoire de chocolat, elle avait dû paraitre ridicule ! Là, elle ne s’aidait pas franchement.
Après sa question sur les compétitions, Ki semblait d’humeur beaucoup moins joyeuse. Il ne sourit plus pendant un tout petit temps avant d’étirer ses lèvres à nouveau. Cependant, ça se voyait qu’il hésitait à répondre. Elle avait touché un point sensible. Mince, ça n’avait pas été son but. Elle se mordit la lèvre, se traitant d’idiote. Il lui parla alors des compétitions et de ses classements. Il avait l’air d’être très doué. Mais il y avait eu un problème quelque part, un jour. Une compétition qui mêlait d’autres choses à la danse. Il l’avait ratée. Ce n’était pas un très bon souvenir pour lui, même si il riait d’une de ses remarques. Cependant, il ne la regardait toujours pas dans les yeux. Arwen comprit que le sujet n’était pas le meilleur à aborder, aussi, elle ne dit rien. Il changea de sujet rapidement, ce qui la soulagea un peu.

-Faisons un marché! Je t'apprends quelques pas de danse et même la danse orientale pour impressionner les garçons si tu veux. Et en échange, tu m'aides à pratiquer mon anglais. Ça te va?

Il lui avait montré comment il ondulait des hanches, ce qui la fit doucement rire. Il lui tendit alors la main, pour conclure le marché. Ça ne devrait pas être difficile pour elle de lui apprendre un peu l’anglais, de l’aider. Ça lui convenait mieux comme ça, elle pourrait donner aussi, au lieu de seulement recevoir. Elle lui fit un grand sourire et serra sa main.

- Ça marche ! Mais je doute que ça impressionne beaucoup mon petit-ami !

Le jeune homme continua, lui posant des questions sur ses origines. Il avait vu juste, elle n’était pas américaine mais bien anglophone quand même.

- Tu as raison, lui répondit-elle, je ne viens pas d’ici. Je suis anglaise. Je ne parle donc peut-être pas exactement comme ceux du pays mais je me fais comprendre facilement. Tu es Coréen si j’ai bien compris ?

Elle espérait ne pas faire une boulette, elle en était bien capable. Elle voulait continuer à faire connaissance avec le jeune asiatique mais elle craignait de faire encore un faux pas. Elle avait quand même une petite idée de question à poser, et elle pensait ne pas trop se mouiller.

- Tu danses et tu chantes, tu dois être un alpha psi, non ?

C’était des déductions rapides, elle le savait mais elle voulait quand même savoir. Au pire, s’il était dans une autre confrérie, elle pourrait apprendre –déduire encore une fois plutôt- un nouveau trait de caractère sur lui. Parce que les confréries reflétaient quand même la personnalité des personnes qui y entraient. Elle, par exemple, n’avait rien d’extraordinaire, ne faisait aucune activité. Elle était donc chez les lambda. Mais il fallait parfois se méfier. Par exemple, il y avait des musiciens chez les lambda, comme Elycia. Arwen allait vite en besogne sur ce coup mais bon, tant pis. Le brun la corrigerait si elle avait dit quelque chose qui n’allait pas, non ?

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La danse est un poème
Ki & Arwen

-Arwen … enchanté Arwen, ravi de faire ta connaissance! Je m'appelle Ki Beom mais tu peux m'appeler Ki c'est facile ça se prononce comme le mot Key en anglais.

Ki, c’était pas mal. Court, simple, facile à retenir. Elle aimait, ça sonnait bien. Elle ne connaissait personne portant ce prénom mais il fallait dire qu’elle ne connaissait pas beaucoup d’asiatique. Elle se promit de ne pas écorcher son nom. Il devait bien y en avoir pour ne pas le prononçait correctement et elle pouvait deviner –même si ça ne lui était jamais arrivé- que ça devenait lassant à la longue.

- Enchantée aussi Ki !

-Ah, je pratique différentes danses mais je suis surtout bon en hip-hop. Je peux me débrouiller en breakdance et aussi en danse type “robot”. Je sais même faire la danse du ventre.

Elle arqua un sourcil. Elle avait du mal à associer dans « robot » et danse du ventre. C’était deux styles tout à fait différents. Elle aimait bien le hip-hop et le breakdance. Même si elle jugeait que c’était très difficile. Elle qui n’était pas très douée, elle ne se voyait pas vraiment faire ça. Elle avait peut-être tort ?

-Tu es sûr que ça va. Si tu as déjà eu des fractures ou tendinites au poignet, il vaut peut-être mieux être prudente non?

Elle allait répondre que ça allait, qu’elle avait déjà été soignée –plus ou moins- pour ça, mais il ne lui en laissa pas le temps. Il lui intimait de ne pas bouger alors c’est ce qu’elle fit sagement. Cela ne l’empêcha pas de regarder ce qu’il faisait avec curiosité. Il récupéra quelque chose qui était dans son sac. Il revint vers elle et lui colla un patch sur la main, là où elle avait mal.

-Je sais pas si ça existe en Amérique mais d'où je viens, c'est très réputé. C'est une sorte de bande anti-douleur, ça vient du Japon et c'est utilisé pour soulager les douleurs musculaires.

Non, elle ne connaissait pas. Même si elle avait eu des douleurs musculaires, ce n’était pas réellement le genre de choses que son entourage utilisait en Angleterre. Et elle était ici depuis trop peu de temps pour savoir si les Américains utilisaient ça. Elle regarda sa main, se demandant comment un truc autocollant pouvait soulager les douleurs. Il devait bien y avoir un principe et comme elle était curieuse de tout et qu’elle aimait apprendre plein de petites choses, ça l’intéressait.

-Une chaleur doit maintenant se répandre dans ton poignet non? En faite, au moment où tu l'appliques, je sais pas comment c'est possible mais le patch réagit et diffuse une chaleur qui calme les douleurs musculaires, c'est super apprécié des sportifs. C'est très pratique lors d'effort intense par exemple, j'en ai ramené une petit cargaison de Corée car j'ai une fâcheuse tendance à en demander trop à mon corps et celui-ci réagit assez violemment. Enfin, je parle et je parle mais ça t’intéresse pas vraiment.

Ah, c’était donc ça le secret du patch ! Elle se promit de se renseigner plus, à la bibliothèque. Et elle avait la réponse à l’une de ses questions, qu’elle n’avait pas posée. Ki venait de Corée. Elle range l’information dans sa tête, comme presque tout ce qu’elle entendait ou voyait. Le garçon lui proposa alors un out de barre chocolatée. Elle n’avait pas faim et il en avait certainement plus besoin qu’elle.

- Non merci, mais c’est gentil. Ça m’intéresse l’histoire de son patch, j’irai chercher des informations là-dessus je pense !

Le garçon enchaina alors avec un tout autre sujet. Le caramel. Il lui parla de son gout pour le caramel. C’était étrange de partir sur ça mais ça la fit rire. Elle ne se moquait pas le moins du monde. Ça l’amusait juste. Il était comme un enfant découvrant une nouvelle friandise. Il rigola, gêné. Il n’y avait pas vraiment de quoi l’être. Elle, ça ne la dérangeait pas du tout. Elle le regarda et lui dit, sur le ton de la confidence :

- Moi, c’est le chocolat. Je n’en avais presque pas mangé avant, je ne peux plus m’en passer maintenant !

Bon, il fallait aussi qu’elle surveille un peu sa consommation, sous peine de finir obèse ou de faire une crise de foie. Quoi que, elle était mince, voire maigre de nature. Même si elle avait un poids correct en ce moment, ça n’avait pas toujours été le cas. La jeune fille sentit la chaleur dans sa main, elle n’avait presque plus mal. C’était magique cette chose ! Ki lui posa alors d’autres questions sur la danse.

-Pourquoi tu n'as jamais essayé de faire de la danse, si tu aimes bien ça? D'ailleurs, soit dit en passant, si tu veux que je te donne des cours ça me dérange pas du tout mais peut être que ce n'est pas ce genre de danse que tu aimes?

Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle devait lui répondre. Elle n’avait pas envie de raconter sa vie, elle avait peur d’ennuyer le jeune homme. Mais en même temps, elle ne se voyait pas ne pas lui répondre ou lui mentir. Elle n’était pas obligée de lui dévoiler tous les détails non plus. Elle pouvait lui expliquer en gros. Et puis, il se proposait pour lui donner des cours. Ça lui faisait plaisir mais elle n’était pas sûre d’être une élève hyper douée, même si elle était motivée !

- Ma famille n’avait pas les moyens et puis, elle ne m’a jamais laissé beaucoup de liberté.

Son beau-père avait même été jusqu’à la déscolariser. Et oui, quand on a des relations, on peut tout faire, tout se permettre, tout cacher. Enfin, elle s’était éloignée de cette famille et elle pouvait maintenant faire ses propres choix, ses propres expériences. Elle lui sourit gentiment.

- J’accepterais bien les cours mais je ne suis pas très douée ! Quoi que, je suis curieuse de te voir faire la danse du ventre !

Elle se mit à rire mais pas méchamment. Et puis, tant qu’elle n’avait pas essayé, elle ne pouvait pas vraiment dire quel style de danse elle aimait bien pratiquer ou non. Il fallait tenter et voir ce que ça donnait ! Arwen était curieuse et elle avait envie de continuer à en apprendre plus sur le jeune asiatique. De l’impression qu’elle avait de lui pour le moment, elle conclut qu’il n’allait pas le prendre mal si elle le questionnait un peu.

- Et à part de la danse, tu fais autre chose ? Je veux dire, un sport, de la musique, … ?

Elle, elle était tranquille sur ce point-là. A part les études, elle ne faisait rien. A part peut-être quelques recherches sur sa passion, les insectes. Ce n’était pas non plus trop prenant, elle ne voulait pas que cela envahisse sa vie personnelle. Et puis, c’était un peu bizarre et elle préférait ne pas trop en parler avec ses amis ou même son petit-ami. Ça lui allait comme ça. C’était son petit jardin secret.

- T’as déjà fait des compétitions de danse ?

Oui, vraiment très curieuse elle pouvait se révéler. Comme ça, ça lui donnerait une petite idée du niveau de Ki, même si elle ne doutait pas qu’il était doué. Déjà, il dégageait quelque chose dans sa tenue. Ça se voyait qu’il n’était pas un simple amateur, mais un peu plus quand même. Arwen ne pouvait s’empêcher de sourire, comme souvent. Quand elle était triste, gênée ou en colère, ça se voyait tout de suite. Sinon, le reste du temps, elle respirait la joie de vivre. Elle n’avait pas eu l’occasion de profiter en Angleterre, privée de tout par son beau-père et indirectement sa mère. Elle ne voulait plus se prendre la tête avec des futilités. Elle était arrivée ici en se disant qu’elle resterait seule, que les autres ne pouvaient lui apporter que souffrance, comme ils l’avaient tous fait dans sa jeunesse. Et puis, petit à petit, elle s’était laissé emporter par la sympathie des gens. Elle s’était mise à vivre, tout simplement. Il était vrai que se couper de toute relation n’était pas la meilleure des solutions, elle l’avait enfin compris. On ne peut pas vivre sans sentiments éternellement. Depuis qu’elle avait noué des liens avec les élèves de Wynwood, tout s’était bien pasé. Elle était donc plus confiante pour la suite et surtout moins méfiante envers les inconnus.

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La danse est un poème
Ki & Arwen

Le jeune homme avait détourné son regard mais elle ne le vit pas puisqu'elle était en train de rapatrier ce qui était à elle et qui avait volé un peu plus loin. Elle avait toujours la tête baissée mais elle entendit qu'il arrêtait la musique et elle vit du coin de l'œil qu'il marchait en boitant. Mince, elle lui avait fait mal ! Ce n'était pas ce qu'elle avait voulu. Elle le dérangeait et en plus, elle lui causait une douleur. C'était pire que ce qu'elle pensait.

- Rien de cassée? Tu as fait une sacrée chute!Tu as mal nul part ?


Elle y réfléchit bien. A première vue, non, elle n'avait rien de cassé. Mais elle avait quand même mal quelque part. A sa main. Ce n'était pas la première fois, elle s'était déjà blessée au terrain de sport. Cela faisait assez longtemps mais elle avait dû réveiller la douleur en se cognant. Ce n'était pas grand chose non plus, juste le choc. D'ici quelques temps, il n'y aurait sans doute plus rien. Elle étira ses doigts, comme pour vérifier. Elle osa enfin regarder le jeune homme et lui sourit.

- Je crois que je me suis cogné la main mais j'avais déjà mal avant, ce n'est pas grave.


-C'est pas dans mes habitudes pourtant, de faire du rendre dedans, Je suis sincèrement désolé...

Elle sourit à cette remarque. Ce n'était pas dans ses habitudes à elle non plus. Ni d'être distraite et de déranger les autres. Qu'elle étourdie elle avait été? Elle avait agi sur un coup de tête, voulant juste voir la salle. Résultat, elle avait coupé un jeune homme en plein danse et l'avait presque fait chuter. Celui-ci lui tendit un crayon qui avait apparemment roulé jusqu'à lui. Elle le saisit et le rangea, en remerciant le danseur. Elle se sentait déjà mieux. Le jeune homme n'avait pas l'air d'être hostile et semblait plutôt gentil. En d'autres occasions, elle n'aurait déjà plus d'oreilles et elle s'attendait un peu à un « Tu peux pas faire attention à ce que tu fais ? » lancé sur un ton méchant. Mais en détaillant bien le visage de l'inconnu, on pouvait voir qu'il n'était pas de ce style Enfin, c'était l'impression qu'avait Arwen.

-Je suis relativement nouveau ici et je sais pas s'il y'a des procédures particulières afin de réserver les salles de danse? Peut-être l'as tu réservée?

En fait, elle ne savait pas. Il avait peut-être raison. Il fallait réserver la salle. Elle n'avait pas pensé à se renseigner mais elle n'avait jamais entendu dire que oui. En même temps, elle ne connaissait personne qui pratiquait une danse. Elle n'était pas là depuis des années non plus. Mais non, elle n'avait rien réservé, il était sans doute dans son droit d'être là.

- Non non, pas du tout, je n'ai rien réservé. Mais je ne sais pas du tout s'il faut le faire. Sur ce coup-là, je ne suis pas plus renseignée que toi.

Elle était à présent détendue. Elle s'éloigna de quelques pas de la porte, elle n'allait quand même pas rester plantée là comme un piquet ! Elle resta cependant en face du jeune asiatique, qu'elle fixait de ses yeux noisettes. Ce n'était pas du tout une habitude mauvaise de sa part. Elle était juste intriguée. Il semblait s'être bien dépensé. Elle se demanda quel genre de danse il pratiquait. Elle n'avait pas eu l'occasion de bien entendre puisqu'elle avait eu ses écouteurs dans les oreilles. Il s'essuya un peu, certainement gêné par la sueur. Elle, quand elle restait comme ça après avoir couru, elle tombait souvent malade. Elle pouvait avoir la santé fragile, ce qui l'agaçait beaucoup.

-Tu es danseuse?

Elle, danseuse ? Pas du tout ! Elle n'en avait pas l'air d'ailleurs. Mais il était vrai que sa présence ici pouvait amener des questions. Elle lui sourit gentiment.

- Oh, non. Je n'ai pas cette chance. J'aurai bien aimé pourtant. En fait ...

Elle hésita à lui dire la vraie raison de sa présence ici. C'était assez bizarre. Mais en même temps, ça le serait encore plus si elle ne disait rien.

-... je voulais juste voir à quoi ressemblait la salle de danse. J'ai toujours voulu en faire mais je n'ai jamais pu.

Autant ne pas s'étendre sur le sujet quand même. Maintenant qu'elle était là, elle n'allait pas s'en aller comme ça, si ? Elle continuait de le regarder et d'afficher un sourire. Elle se présenta alors.

- Au fait, je m'appelle Arwen.


Elle avait aussi une question qui lui venait à l'esprit mais elle ne voulait pas la poser comme ça de but en blanc, elle trouvait ça un peu trop direct. Surtout qu'elle n'avait pas l'habitude de questionner. Elle acceptait d'écouter, d'aider. Elle ne se mêlait pas de la vie des autres sans leur accord. En même temps, sa question n'était pas méchante.

- Tu fais quel type de danse ?

Elle n'y connaissait rien, elle avait un peu peur de ne pas savoir de quoi il parlait quand il lui répondrait. Elle se sentait déjà beaucoup plus en confiance par rapport à quelques instants plus tôt, même si ce n'était pas la situation la plus détendue qu'elle avait connue. Il ne fallait pas forcément se fier aux premiers minutes d'une rencontre, elles pouvaient être trompeuses. Là, elle était plutôt confiante, même si l'apparence ne faisait pas tout.

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La danse est un poème
Ki & Arwen

Arwen était assise sur son lit, indécise. Cela faisait déjà quelques minutes qu’elle était installée ainsi. Elle réfléchissait. A quoi ? Seule elle pouvait le dire. A vrai dire, un peu à tout. A son arrivée à Miami, à son ancienne vie en Angleterre. Aux personnes qu’elle avait croisées et à celles qu’elle ne connaissait pas encore. Et surtout, à sa nouvelle liberté. Parce qu’ici, elle pouvait faire ce qu’elle voulait, ou presque. Elle avait été longtemps privée de ça, elle ne savait donc pas vraiment comment agir maintenant. Elle allait en cours, déjà. Ce que son beau-père lui avait interdit de faire depuis des années. Avoir des relations, ça pouvait servir. Elle faisait aussi un peu de sport, comme courir autour d’un stade. Parfois, elle s’accordait des sorties aussi. Elle profitait un peu, elle pouvait prendre ses propres décisions. Mais une chose lui manquait. Elle ne savait pas vraiment quoi. Elle y avait pensé, avait tourné et retourné l’idée dans sa tête. Elle avait peut-être trouvé. Elle avait dit à Carter, sur le terrain de sport, qu’elle n’avait aucun don. Qu’elle n’était douée dans aucun domaine. C’était peut-être ça son problème ? L’art ? Elle n’avait pas la fibre artistique. Enfin, elle ne le pensait pas. En fait, elle n’avait jamais essayé. Elle n’avait jamais pu, l’occasion ne s’était jamais présentée. Mais si elle avait pu choisir, ça aurait été vers la danse qu’elle se serait tournée. C’était ce qui lui traversait l’esprit. Elle ne savait pas quoi faire. Elle avait la possibilité de prendre des cours à l’école, si elle le voulait. Mais elle n’osait pas. Déjà, se retrouver devant tout le monde la gênait. Elle n’était pas timide mais elle ne se trouvait pas gracieuse du tout. Donc pour elle, valait mieux s’abstenir. Plus elle y pensait, plus elle en avait envie pourtant. Elle n’était pas obligée de se mélanger aux autres. Elle avait vu qu’il y avait une salle de danse au gymnase, avec des miroirs et tout. La totale quoi. En faisant attention, en se débrouillant bien, elle pouvait très bien y aller pendant qu’elle était inoccupée. Sauf qu’elle n’avait personne pour lui apprendre. Elle aurait l’air un peu bête à bouger dans tous les sens, sans que ça ressemble à quelque chose. Elle pouvait au moins aller voir la salle, non ?

Elle se leva sans réfléchir plus. Sinon, elle n’allait jamais bouger de sa chambre. Elle ne prit pas son blouson, elle n’avait pas froid. Elle portait une chemise parme avec un jean bleu ciel et des ballerines à talons compensés. Elle avait les cheveux libres, lissés et ne portait presque pas de maquillage. Elle n’avait pas du tout l’allure d’une danseuse. Normal, elle n’en était pas une. Elle récupéra son portable qui était posé sur sa table de chevet ainsi que ses écouteurs. Elle avait besoin de musique pour se donner du courage. Elle choisit une station de radio au hasard et sortit en fermant doucement la porte. Le soleil tapait dehors et le vent soufflait un peu. Juste ce qu’il fallait. Cela mit donc la jeune fille de bonne humeur. Bon, elle était presque toujours de bonne humeur et le matin-même, c’était plus ou moins le cas. Elle marcha donc d’un pas joyeux vers le gymnase. En repassant par-là, elle se souvint de son explication avec Carter, son petit-ami. Enfin, sa première explication. Elle sourit à ce souvenir. Elle entra dans le bâtiment et se dirigea vers les vestiaires. Elle savait qu’il fallait passer par là mais elle n’avait pas besoin de se changer. Elle n’était là qu’en repérage. Elle n’en avait que pour quelques minutes. Elle passa donc rapidement dans la pièce et ouvrit la porte qui menait à la salle de danse. Dans sa hâte, elle n’avait même pas vérifié qu’elle était inoccupée. Et comme elle avait toujours ses écouteurs sur ses oreilles, elle n’avait pas non plus entendu la musique qui résonnait. Tant pis pour elle. Elle eut à peine le temps d’entrer et de remarquer qu’il y avait effectivement quelqu’un qu’elle se retrouvait sur les fesses, à quelques mètres de son point de départ. Elle sentit que ses écouteurs s’arrachaient de ses oreilles. Elle fut un peu sonnée par le choc, il lui fallut donc quelques secondes avant que ses esprits ne se remettent en place. Elle secoua la tête, comme si ça pouvait changer quelque chose. Elle la releva ensuite, la tournant vers la personne qui venait de la percuter. C’était un jeune homme, qui semblait tout aussi étonné qu’elle. Il n’était pas tombé mais à voir sa tête, ce n’avait pas été très loin d’être le cas. Si elle avait voulu être discrète, c’était réussi ! Le garçon ne disait rien. S’était-il fait mal ?

- Je … je suis désolée. Je ne t’avais pas vu. Je pensais que … qu’il n’y avait personne.

Elle rougit, gênée. Non mais, quel boulet elle faisait ! Du une, elle était entrée alors que la place était déjà prise. Et de deux, elle venait de rencontrer plutôt … violement celui qu’elle avait dérangé. Elle ramassa vite fait ses affaires -son téléphone n’avait rien et les écouteurs étaient juste tombés par terre- et se releva avec peine. Ça lui avait quand même coupé le souffle, cette histoire ! Elle ne savait plus vraiment où se mettre. Elle était juste intimidée par le lycéen en face d’elle. Il mesurait environ un mètre quatre-vingt, donc il était plus grand qu’elle. Il était asiatique apparemment. Pas Japonais, il ne ressemblait pas à Ayase, la jeune fille qu’elle avait rencontrée sur le toit. Pas Indien non plus, il n’en avait pas le type. Elle ne pensait pas qu’il était Chinois. Le seul autre pays d’Asie qu’elle connaissait, c’était la Corée. Mais elle ne pouvait pas en conclure pour autant qu’il était Coréen. Pour elle, les asiatiques ne se ressemblaient pas. Elle l’avait déjà pensé en croisant Ayase. Mais elle n’arrivait pas à reconnaître les personnes venant des différents états d’Asie. Il était brun avec des yeux marron foncé. Il dégageait quelque chose aussi, même si elle ne pouvait pas le décrire. Visiblement, il était en plein effort sportif. Elle ne l’avait jamais vu en tous cas. Après sa rapide inspection, elle baissa les yeux, honteuse d’avoir débarqué dans la salle comme ça et d’avoir fait une entrée disons … remarquable. Elle ne savait pas quoi dire de plus de toute façon. Elle espérait juste que le jeune homme ne se soit pas fait mal et qu’il n’allait pas trop s’en prendre à elle. Même si elle le méritait certainement.

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