London, the city of love ♥ Dexter & Neil

Rien d’inattendu ne s’était produisit durant le trajet de taxi. Après être sortis du taxi, Neil me dit qu’il faudrait qu’on loue une voiture. Il n’avait pas tort. J’acquiesçais d’un signe de tête. Puis nous montâmes jusqu’à notre chambre. Je regardai Neil se jeter sur le lit. Pendant un instant, je cru qu’il s’était endormi mais non. Il s’assis sur le bord du lit et me regarda. Son sourire n’augurait rien de bon. Il se leva et me plaqua au mur. J’adorais quand c’était musclé entre nous. Il m’embrassa pendant que je glissais une main sur ses fesses fermes. A regret, Neil se détacha de moi. J’avais  subitement eu chaud et la distance qu’il avait réinstauré m’avait fait l’effet d’une douche froide. Il me dit ensuite qu’il avait une question à me poser. Je le regardais, attendant qu’il me pose sa question. Il s’était déshabillé, étant uniquement vêtu de son boxer. S’amusait-il à me faire tourner en bourrique? Finalement, la question tomba. Que représentait Lexi pour moi? Je levais les yeux au ciel. Il pensait toujours à ça. Moi, j’avais tourné la page. Lexi était uniquement mon passé. J’ignorais momentanéement la question. J’allais d’abord me changer moi aussi. Puis que Neil voulait me frustrer, j’allais faire la même chose : il ne me verrait pas torse-nu ce soir. Je revins de la salle de bain vêtu d’un t-shirt noir et d’un pantalon de jogging foncé. J’aimais être à l’aise quand je dormais. Je m’asseyais sur le lit, à côté de Neil. D’une main douce, je tournais son visage vers moi.
 
-Lexi était la première et dernière fille dont je suis tombé amoureux. D’accord, je l’ai demandé en mariage mais c’est fini maintenant. Tu es le seul homme de ma vie, Neil. Je t’aime et c’est avec toi que je veux faire ma vie. Tu sais comment je me vois quand je serais vieux? Je me vois assis sur un banc devant ma maison, avec mes petits-enfants qui courent dans le jardin et je serais main dans la main avec toi. Voilà comment je veux vieillir, je veux vieillir avec toi. Arrête de penser à Lexi maintenant., fis-je d’une voix ferme.
 
Je ne voulais pas qu’il repense à Lexi. Je savais très bien que je l’avais blessé quand je lui avais préféré Lexi mais il devait comprendre que c’était du passé. Je posais mes lèvres sur les siennes. C'était pas vrai, je n'arrivais même pas à lui faire la tête. D’une main j’agrippais sa cuisse droite et de l’autre, je caressais son dos. J’avais envie de lui. J’avais tout le temps envie de lui. Je me sentais toujours bien avec lui même quand il me posait des questions pareilles. Je me demandais subitement s’il avait encore quelque chose à me demander mais il m’avait dit qu’il avait “une” question à me poser alors, il devait en avoir fini… Je me trompais lourdement. Quand je détachais mes lèvres des siennes, je lui dit d’un air plein de sous-entendus salaces :
 
-Et si on se laissait aller, qu’on profitait juste d’être seuls tous les deux dans cette chambre? Tu sais ce qu’on fait dans les chambres d’hôtel, hein! On ne joue certainement pas aux cartes.
 

Mais bien sûr, Neil avait d’autre chose en tête. Il était beaucoup obsédé que moi par l’amour physique… Peut-être était-ce parce qu’il s’était toujours assumé alors que moi, c’était récent? Un peu comme ces femmes quadragénaires qui, après leur divorce, vivaient une nouvelle vie, une vie de débauche digne d’une lycéenne qui va voir à droite et à gauche. Ou était-ce juste dans ma nature? Je ne savais pas mais comme pour Lexi, je préférais ne pas me poser plus de questions.

En y pensant, mon couple avec Neil avait vraiment connu des hauts et des bas… Et surtout des bas. Au tout début, je n’étais pas amoureux de lui mais de Lexi. J’étais bi. Puis, Lexi était partie et je m’étais offert à Neil sans réellement l’aimer. Je l’appréciais, c’était clair. Quelque chose nous liait mais je n’étais pas encore tout à fait amoureux de lui. Quand je suis bel et bien devenu accro à Neil, j’ai dû combattre l’homophobie des gens et ma peur d’être jugé. J’avais fait mon coming-out en public. Maintenant, on était bien mais qui pouvait dire combien de temps allait durer cette paix. Si seulement je savais ce qui nous attendait, ce qui m’attendais.

J’avais dit à Neil que je pensais qu’il était l’homme de ma vie. En réalité, c’était un euphémisme : je savais qu’il était l’homme de ma vie. En réponse, il m’embrassa et me dit qu’il était sûr que, moi, j’étais l’homme de sa vie. Je lui souris et rectifiais mes paroles précédentes :

-Non, je ne crois pas. J’en suis sûr, moi aussi.

A l’intérieur du musée, Neil prenais des photos de moi quand je faisais le fou. Je voyais bien qu’il aimait me voir ainsi. C’est vrai qu’aujourd’hui, je me sentais vraiment bien. En fait, je ne m’étais jamais senti aussi bien. Nous sortîmes ensuite du musée. J’étais un peu déçu qu’il n’y ai pas plus de statues. Un grand sourire béat ne quittait pas mes lèvres. En jetant un coup d’oeil à mon petit-ami, je vis qu’il avait l’air fatigué. Il m’attira contre lui et me demanda si je voulais qu’on mange au restaurant ou si je préférai retourner à l’hôtel. Je ne savais pas. Finalement, je me dis que, vu l’état dans lequel était Neil, il serait mieux de retourner à l’hôtel.

-Moi, tout me va tant que tu es avec moi et que tu te sentes bien avec moi. Mais tu as l’air fatigué alors on n’a qu’à rentrer… Mais si tu tiens vraiment à aller au restaurant, on peut y aller. En tout cas,  je sais ce qu’on pourra faire quand on sera à l’hôtel., dis-je d’une voix enjouée qui me ressemblait assez peu.

Oui, j’étais d’une nature assez sombre, j’étais rarement aussi souriant et jovial. Neil tuait cette nature et me faisait dévoiler la meilleure partie de mon être. Une autre idée se fraya un chemin dans mon esprit : je n’avais pas dit à mon père que j’étais homo et que j’avais un petit-ami. Il faudrait que j’y songe sincèrement. J’étais sûr qu’il comprendrait et qu’il m’accepterait comme je suis. J’espérais pouvoir faire se rencontrer Neil et mon père ainsi que ma petite-soeur. Ce qu’il restait de ma famille me manquait cruellement mais Neil parvenait à atténuer la souffrance de l’éloignement.

Je me rapprochais de Neil, j’avais envie de sentir sa chaleur contre moi. J’avais besoin de lui. Je n’osais même plus penser qu’on puisse, un jour, ne plus être ensemble. Si seulement j’avais su… En fait, je ne sais pas ce que j’aurais fait de plus ou de moins mais connaître le futur offre un certain confort…

Spoiler:

Souvent, j’avais l’impression de fatiguer Neil avec mes ardeurs, mes pulsions. C’est vrai que j’avais souvent envie de sexe. J’étais comme les trois-quarts des mecs… Neil, lui, était différent : il n’avait pas besoin de ça, être avec moi suffisait à son bonheur. Au moins, je me rendais compte que je lui demandais souvent de s’offrir à moi. Peut-être que je lui en demandais trop? Je riais quand il me demanda s’il existait une personne qui ne voulait pas de lui. Il était clair que tout le monde avait envie de lui : il était mignon et il était l’une des meilleures personnes qui avaient croisé mon chemin. Il était parfait, peut-être même trop parfait pour que tout cela soit réel. Après que je lui ai fait mon petit aveu, Neil avait caressé mon visage. Il était si tendre. En fait, je n’avais pas envie de coucher avec lui, là, en ce moment, j’avais juste envie d’être seul avec lui et rester collé contre lui. Sentir sa chaleur contre moi. Sentir qu’il était avec moi. Sentir qu’il n’était qu’à moi. Voilà, ce que je voulais vraiment.

Quand je vis que mon opération séduction avait échoué, Neil se moqua gentillement de moi en me demandant qui je voulais impressionner. Cependant, je ne répondis pas à sa question. Ca ne servait à rien. Il savait très bien que la personne que je voulais impressionner n’était nul autre que lui. Lorsque je fus sortis de la salle de bain, Neil m’appela “Chéri”. Je rougissais. Ca me faisait toujours un peu bizarre quand Neil me donnait ce genre de surnom. Je n’étais pas vraiment habitué à la tendresse mais ça me plaisait vraiment de voir que quelqu’un m’aimait. Neil me prit par la main et nous sortîmes comme ça. Neil n’avait vraiment aucune honte de son homosexualité. Grâce à lui, j’apprenais à m’accepter comme j’étais, j’apprenais à assumer mon homosexualité.

Neil appelait un taxi et même dans le taxi, nous ne nous lâchions pas la main. Au milieu du trajet en taxi, je m’imposais un “petit défi”. J’obligeais Neil à tourner son visage vers moi puis je l’embrassais sur les lèvres, sous les yeux du chauffeur de taxi. Il fallait que je m’impose ce genre de “défi” pour m’obliger à m’accepter et pour me prouver que je n’étais pas forcément un être contre-nature aux yeux des gens. Puis le taxi s’arrêta, nous étions devant le musée. Sans lâcher la main de mon petit-ami, je sortis du taxi. Nous entrâmes ensuite dans le musée. Je ne savais pas quelles stars étaient représentées en cire. Ca serait la grande surprise mais j’étais sûr qu’on aurait quelques occasions de rire.

Je découvrais avec surprise et ravissement les statues de cires de certaines stars que j’admirais ou que j’appréciais tout simplement : Michael Jackson, Freddie Mercury, Jimi Hendrix, Bob Marley, Amy Winehouse ou encore Robbie Williams pour les stars de la musique… Il y avait aussi les acteurs et les réalisateurs : Alfred Hitchcock, Audrey Hepburn (et ses yeux de biche), Clark Gable, Morgan Freeman, Colin Firth ou encore Johnny Depp… Ouais, j’avais des goûts hétéroclites mais je leur trouvais tous un petit quelque chose qui les rendaient uniques. Je demandais parfois à Neil de me prendre en photo surtout quand je faisais des conneries à côté des statues de cire. J’avais bien besoin de rire avec mon petit-ami. Finalement, Neil aura eu une très bonne idée de me faire faire les musées car ça me détendait. Dès le début de notre visite du musée, je murmurais à Neil :

-Je t’aime. Tu es le meilleur des petits-amis! Je crois bien que j’ai trouvé en toi l’homme de ma vie.

Sur cette dernière parole, j’avais déposé un bref baiser sur ses lèvres sans me soucier des gens qui pouvait nous regarder. Je commençais à me débarasser de ma peur des démonstrations d’affection en public.

Spoiler:

Si j’avais su que Neil avait vidé sa garde-robe et l’avait emporté, j’aurais très certainement ris et je l’aurais taquiné avec ça pendant une bonne partie du trajet jusqu’à l’hôtel. Dans le taxi, Neil m’embrassa sur le front. Je n’avais pas pu retenir le frisson qui me traversa l’échine. Arrivés à l’hôtel, dans la chambre, je vis que Neil était content d’avoir choisi un aussi bel hôtel. Personnellement, tout m’aurait convenu même le motel de Norman Bates tant que j’étais avec Neil. Tant que j’étais avec Neil, j’étais bien partout. J’étais chez moi partout. Neil était comme ma demeure.

Quand j’avais jeté Neil sur le lit, je m’étais attendu à ce qu’on y reste pendant quelque temps et surtout à ce que je reste au-dessus de Neil. Neil inversa nos positions et m’embrassa dans le cou puis de nouveau sur les lèvres. J’étais persuadé que Neil allait nous accorder une petite pause “intime” avant de vraiment faire du tourisme. D’ailleurs, j’avais même glissé ma main sous son t-shirt et je caressais la peau de son dos. Malheureusement pour moi, Neil, lui, avait envie d’aller faire du tourisme. Je renversais Neil sur le côté. Nous étions donc allongé l’un à côté de l’autre. Je me relevais sur mon coude et je ne cachais pas ma déception de ne pas pouvoir être seul avec mon petit-ami. Je passais ma main sur son torse et je lui dis :

-C’est vraiment dommage… Dire que ça fait des heures que j’ai envie de toi… J’aurais même pu le faire dans les toilettes de l’avion si je n’avais été aussi paranoïaque à l’idée qu’il y ai des vidéos de surveillance et qu’un autre que moi puisse te voir dans un pareil moment… Quznd tu dis “The Big Eye”, tu ne veux pas plutôt The London Eye? Qu’importe… Vu que je dois choisir, je préfère le musée de cire.

Pendant que j’avais dis ça, j’avais laissé ma main glisser son T-shirt, effleurer les abdos délicatement dessiné en espérant que ça pourrait le faire changer d’avis. Ca n’avait pas l’air de marcher. J’embrassais brièvement mon petit-ami sur les lèvres et je me levais du lit.

-Je me permet d’aller me changer avant qu’on aille faire du tourisme.

Je pris un t-shirt blanc et un jeans avant d’aller dans la salle de bain. Je savais que j’aurais pu me changer devant Neil mais quelque chose me disait qu’il valait mieux que j’aille dans la salle de bain. Je me regardais dans le miroir au-dessus du lavabo, dans la salle de bain. J’avais une sale tête… Faut dire que j’avais plutôt envie de me recoucher. Quand je me fus changé, je revins voir mon petit-copain et lui dis avec un grand sourire :

-Alors, tu es prêt à y aller?

Je savais que la caresse que lui avait procuré lui avait plus. Je savais aussi que le baiser avait aussi fait son petit effet. Je me demandais si Neil avait remarqué que c’était la première fois que j’osais l’embrasser devant tout un tas de monde qui m’était inconnu. Je souriais à mon petit-ami lorsqu’il m’avoua qu’au début de notre relation il avait peur de ne pas être « à ma hauteur ». Plus nous nous parlions et plus j’aimais mon petit ami. C’était fou comme une accumulation de chose pouvait nous rendre encore plus amoureux. Je m’étais endormi sur l’épaule de Neil.

Je me réveillais plusieurs heures plus tard à cause d’un mouvement de Neil. Je me réveillais au moment même où une voix dans les haut-parleurs annonçait qu’on était arrivé. Déjà ? Allez, Londres nous voilà !

Je repris Neil par la main. Je ne voulais pas le lâcher d’un seul millimètre. Je venais de prendre l’avion pour la première fois de ma vie. Je n’étais pas mort. J’étais juste à des centaines de kilomètres de chez moi. J’étais à Londres, en Angleterre. C’était presque incroyable. Si on m’avait dit que je quitterais les Etats-Unis pour aller en voyage à Londres, je me serais dit qu’on me mentait. Si on m’avait dit que je partirais à Londres avec mon petit-ami, j’aurais carrément éclaté de rire tellement j’aurais trouvé ça stupide.

Nous récupérâmes tous nos bagages. Honnêtement, même si j’avais l’air d’être sûr de moi, j’étais complètement paumé. Je me doutais que Neil avait réservé un hôtel mais je ne savais pas ce qu’il avait fait. A la sortie de l’aéroport, nous hélâmes un taxi qui s’arrêta. On s’engouffrait dedans et je laissais mon petit-ami donner l’adresse de l’hôtel au chauffeur. J’avais bouclé ma ceinture de sécurité et, sur la banquette, j’attrapais la main de Neil. J’avais un peu peur que l’on soit tombé sur un chauffeur homophobe et qu’il nous fasse descendre de la voiture parce qu’on était gays. Je me demandais si Neil avait prévu des choses particulières. Après tout, c’était lui qui avait eu l’idée de ce voyage et c’était lui qui avait tout organisé. En tout cas, j’étais sûr que si on avait un programme, il risquait d’être modifié par des envies plus ou moins incontrôlables.

Après de longues minutes, nous arrivâmes à notre hôtel. J’avais lâché la main de Neil mais nous restions toujours très proches physiquement l’un de l’autre. Dès que nous eûmes la clé de notre chambre, nous grimpâmes les escaliers jusqu’à notre chambre. J’étais le dernier à entrer dans la chambre. Dès que la porte se fut refermée sur nous, je posais ma valise dans un coin de la chambre. Je regardais ensuite Neil avec un regard carnassier, un regard de prédateur. Je marchais vers lui, plus déterminé que jamais. Je poussais Neil sur le lit et me jetais sur lui. Je l’embrassais avec cette fougue qui me consumait depuis quelques temps et qui me consumait déjà dans l’avion. Ca aurait pu marrant d’aller faire des choses pas très catholiques dans les toilettes de l’avion. Mes mains glissaient dans ses cheveux. Mes lèvres s’emparaient des siennes avec passion et avidité.

Neil me donnait la force de tout affronter. Sans lui, j’étais vulnérable. Grâce à lui, je venais de traverser un aéroport bondé, main dans la main avec lui, sans être rouge de honte ou même éprouvé un quelconque sentiment de honte. Je n’en étais pas à l’embrasser en public mais c’était déjà mieux qu’avant. Maintenant, j’osais être proche de lui, me coller à lui-même si tout le monde me regardait. Je me sentais vivre enfin. J’étais heureux. Neil tuait tout le ressentiment, la haine et la colère qu’il y avait en moi depuis que j’étais gamin. Il m’embrassa sur le front. J’eu un petit sourire lorsqu’il me dit que j’avais certainement était un peu « too much » au bal de St-Valentin mais qu’il pensait que si je ne l’avais pas fais de cette façon mon message dans son casier n’aurait pas eu le même impact. Quand il me dit que, grâce à mon show au bal, il m’aimait encore plus qu’avant, mon cœur fit un bond dans ma poitrine.

-Tu es vraiment incroyable. Tu es génial. Tu es adorable. Je t’aime tellement. J’en crèverai si je te perdais à nouveau., lui dis-je sans décoller ma tête de son épaule. En revanche, je détachais ma main de la sienne pour venir la glisser sous son haut et caresser tendrement ses abdos. Après quelques instants, je me décollais de l’épaule de Neil et me redressais. Je regardais dans les yeux pendant quelques secondes puis j’allais cueillir un baiser sur ses lèvres. A ma plus grande surprise, bien que nous soyons visibles par tous les passagers de l’avion, j’en demandais encore. Je prolongeais notre baiser en jouant avec les lèvres de mon petit-ami. Je me détachais de ses lèvres et lui dis : Neil, tu es l’homme de ma vie. Sans toi, je n’arriverais pas à assumer ce que je suis. Sans toi, je serais encore un homme en colère contre le monde entier. Sans toi, je serais encore le type malheureux que j’étais quand tu es tombé amoureux de moi.

Je reposais ma tête sur son épaule et repris sa main dans la mienne. C’était pas croyable d’être aussi heureux. Au fait, est-ce qu’on pouvait mourir de trop de bonheur ? Je croisais le regard d’une vieille passagère qui me dévisageait, outrée de la scène à laquelle elle venait d’assister. Je détournais le regard pour le fixer sur le film que le personnel naviguant avait lancé. Humm… « Valentine’s day »… Très original comme choix. Peu importe. Au moins ça passerait le temps. J’eu un petit sourire lorsque le personnage joué par Eric Dane faisait un communiqué de presse pour faire son coming-out et dire qu’il était gay et continuerait sa carrière sportive. Il me faisait un peu penser à moi et à Neil. D’accord, Neil était quand même beaucoup plus à l’aise que moi avec son homosexualité. Je m’aperçu d’une chose : je n’avais toujours pas dit que j’étais gay à mon père. Lui avouer ça me faisait encore peur. Et s’il réagissait comme mon beau-père ? S’il ne m’acceptait pas comme j’étais. Je devais arrêter de me poser des questions et vivre ma vie sans me poser de questions. Tout ce que je devais était que j’étais bien avec Neil, que j’étais éperdument amoureux de lui et que tout allait pour le mieux.

Je pris le temps de regarder l’heure sur mon téléphone portable. Encore plusieurs heures de vols. Merde. Pourquoi ça devait être aussi long ? Bon, bha je n’avais plus qu’à rattraper le sommeil que je n’avais pas eu cette nuit. Je fermais les yeux et sombrais bientôt dans le sommeil. Ca m’avait manqué de ne pas dormir près de Neil.

Je ne savais pas comment on était venu à ça mais j’étais là à faire mes bagages. Non. Je ne quittais pas Wynwood High School, je partais juste en voyage avec Neil. Oui, avec Neil. Avec tout ce qu’on avait vécu, on avait bien besoin de vacances et Neil avait trouvé ça parfait qu’on parte à Londres pendant quelques jours. J’avais réussi à boucler mes valises la veille mais je n’avais pas vraiment réussi à dormir. J’étais trop nerveux à l’idée de partir en voyage en amoureux avec Neil. J’avais dû trouver le sommeil vers 5h ou 6h du matin. Si bien que je dormais encore quand Neil vint frapper à la porte de ma chambre. Merde. Il m’appela « Choupinou »… C’était pas vrai ! Quand il s’y mettait, Neil pouvait vraiment être une folle tordue ! Je sautais hors de mon lit. J’allais rapidement déposer un baiser sur les lèvres de mon petit-ami. Puis, précipitamment, je me déshabillais pour enfiler des vêtements propres. Quand je fus prêt, je me tournais vers Neil, en prenant mes bagages.

-C’est bon, mon cœur, je suis prêt. On y va ?, lui demandais-je avec un grand sourire.

Je pris ensuite Neil par la main et je l’emmenais à ma voiture. Sur le chemin, je me reposais cette question que je n’avais cessé de me poser depuis que Neil m’avait proposé ce voyage : Pourquoi avait-il pensé à ça et pourquoi avait-il eu envie d’aller à Londres ? Mais si je connaissais ses raisons, je continuais à me poser ces questions. J’avoue que Neil n’avait pas tort sur un point : on avait bien besoin de vacances avec ce qu’on avait vécu. Et puis, j’avais une autre raison de partir loin de Wynwood High School pendant quelques jours : j’avais avoué mon amour à Neil en public et en chanson ! Je n’arrivais toujours pas à croire que je l’avais fais. J’avais vaincu de deux mes plus grandes craintes : faire mon coming-out en public et chanter en public. Je sortais de mes pensées et mes souvenirs de ces dernières semaines quand j’arrivais près ma voiture. Dans le coffre de ma voiture, j’entassais mes bagages et ceux de mon petit-ami. Le coffre fermé, je me mis au volant et nous conduisit jusqu’à l’aéroport. Juste avant d’avoir mis le contact, j’avais jeté un regard dans le rétroviseur et j’avais vu l’un des stigmates de mon amour pour Neil. Mon nez avait souffert du coup qu’Abygaëlle avait dedans. Heureusement, j’avais déjà le nez cassé plus d’une fois si bien qu’une fois de plus ou de moins m’importais peu. Je ne parlais durant le trajet jusqu’à l’aéroport. Je ne savais pas quoi dire. Je n’avais rien à dire. Neil et moi n’avions pas besoin de parler pour se comprendre. J’étais sûr que Neil pensait à la même chose que moi : le plaisir d’être seuls tous les deux dans la belle ville de Londres. En attendant que le feu passe au vert, j’avais pris le temps de caresser doucement la cuisse de Neil. J’avais tout le temps envie d’être avec lui, de le toucher. J’avais continuellement envie de lui. Au bout de longues minutes, nous arrivâmes à l’aéroport. C’était la première fois que je prenais l’avion. Je ne pouvais pas cacher que j’étais à la fois nerveux et excité.

Dès que je fus sortis de ma voiture, je sortis les bagages et donnais les siens à Neil avant de le prendre par la main, sans crainte et sans honte (… Enfin, j’étais beaucoup moins honteux d’être gay qu’avant) d’être dévisagé parce que j’étais homo. Après toutes les formalités faites : enregistrement des bagages, contrôle des billets, etc. Nous étions dans l’avion, l’un à côté de l’autre. J’entremêlais mes doigts aux siens et posais ma tête sur son épaule. Le vol promettait d’être long et pour patienter, quelques jours après la Saint-Valentin, le personnel naviguant avait jugé bon de diffuser une comédie romantique. D’ailleurs, en parlant de St-Valentin, je me demandais si Neil avait lu la lettre que j’avais glissé dans son casier et ce qu’il en avait pensé.

-Bébé… Je ne t’ai pas demandé : tu as lu mon petit mot dans ton casier le jour de la Saint-Valentin ? Tu ne pense pas que j’aurais dû m’en tenir uniquement à ce petit mot sans faire mon show devant tout le monde ?, lui demandais-je en gardant ma tête posée sur son épaule sans m’occuper des regards insistants de certaines personnes.