[terminé] ❥ Smile in the moonlight || ft. Aiden & Sassa

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(Org. Désolé :/
On peut clore ce sujet là si tu veux? ♥)

Aiden finit par me proposer de rentrer. Mais non, je n'en n'avais pas envie. Nous n'aurions pas l'intimité que nous offrait cet endroit. Après tout, à l'école, j'avais une colocataire, lui aussi, nous ne pouvions presque jamais être seuls. Juste que tout les deux et c'était vrai que ça commençait à être parfois un peu chiant. Même si Matt' et Anaeli comprenaient et nous laissaient la chambre de l'un ou de l'autre, il fallait bien admettre qu'ils étaient tout autant chez eux et qu'on ne pouvait pas imposer notre petit ami comme ça. Alors on se voyait, avec du monde autour, en ville, mais jamais seuls, dans une chambre. Jamais juste nous deux, allongés l'un contre l'autre à ne rien faire d'autre que s'embrasser, ou tout autre chose. Etait-ce une raison de ma virginité encore présente? Peut-être...

Je finis par embrasser les lèvres de mon petit ami, tout d'abord tendrement puis avec plus de passion. Prenant son visage dans mes mains, je dévorais tendrement ses lèvres, venant même par m'asseoir sur ses jambes, passant les miennes autour de lui. Collé l'un à l'autre; moi ayant la vue sur l'océan et lui sur les dunes. Je me sentais beaucoup mieux que tout à l'heure, mais il est vrai que la fatigue commençait à se faire ressentir. Du coup, je finis par interrompre le baiser et lancer à mon petit ami :

« On peut dormir là sinon? Parce que nos chambres risquent d'être occupées et que j'aimerai beaucoup passer la nuit... contre toi. »

Les deux derniers mots avaient été dits avec une voix tellement gênée, qu'elle ressemblait à celle d'un enfant. Je souris alors et attendis la réponse d'Aiden. S'il acceptait de passer la nuit ici, j'allais retirer cette robe trop encombrante, pour opter pour la chemise d'Aiden. J'aurai peut-être un peu froid, mais Aiden serait là et dans les dunes, nous serions à l'abris du vent. Surtout qu'à Miami, ce n'est pas tant la fraicheur qui inquiète. Alors nous passerions une nuit l'un contre l'autre, collé à son corps, nos mains entrelancées, nos souffles lents s'unifiant. Et on se réveillerait à l'aube, dans les bras l'un de l'autre, l'ambiance serait légèrement bleutée. Nous serions seuls. Et on prendrait la route de l'école, afin de regagner nos chambres, le coeur léger. Parce que oui, j'avais le coeur léger. Je me sentais plus qu'heureuse aux côtés de mon petit ami...

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Marissa s'excusa, mais je ne lui en voulais pas, comme je le lui avais dit. Elle me fit remarquer qu'elle n'arrivait pas à se contrôler, pas comme moi... C'est vrai que je l'avais remarquer aussi, mais ce n'était pas grave, bien au contraire, c'était ce qui marquait notre différence et faisait que j'apprenais tant en sa compagnie. Marissa réussit à se calmer, alors que je lui caressais patiemment les cheveux. Elle finit par me dire que ce n'était pas de ma faute, que je n'avais rien à me reprocher et que ca lui avait fait plaisir que je me livre ainsi.

Je sentis la boule qui nouait mon ventre se retirer. Je me serais sentit tellement mal si j'avais été responsable de son état, si elle avait pleuré en découvrant qui j'étais... Mais ce n'était pas ca. Il s'agissait de l'ouragan qui avait frappé l'école quelques mois plus tôt. Marissa ne voulait pas en parler ce soir, ce que je compris très bien, on avait eu assez d'émotions comme ca. J'attendrais qu'elle soit prête, je n'étais pas du genre à lui mettre la pression. Et si elle ne m'en parlait jamais, ce n'était pas si grave non plus. Nous avions tous nos secrets, comme elle l'avait dit... Et j'étais loin d'avoir révélé tous les miens.

Marissa se rapprocha de moi, mettant son front contre le mien. Nous restâmes ainsi un petit moment, tout proche l'un de l'autre, nous soutenant mutuellement. Nous n'étions plus seuls pour surmonter toutes ces épreuves... A deux, nous formions une certaine force. Je sentais son souffle contre le mien, son odeur envoutante, sa chaleur et sa douceur...

Elle me dit qu'elle était ainsi parce qu'elle avait trop bu, qu'elle se sentais bizarre.

« On peut rentrer si tu veux, changer d'air nous changera peut-être les idées... »

Lui proposai-je pour l'aider à aller mieux, l'embrassant affectueusement sur la joue. Et puis, il se faisait tard... Moi je n'avais pas spécialement sommeil, je dormais que très peu, mais Marissa devait fatiguer. Et l'alcool alliée à la fatigue ne faisaient pas bon mélange... surtout que je sais bien qu'elle n'a pas l'habitude de boire comme ca. Nous ne devrions plus discuter de sujets aussi éprouvant en fin de soirée, nous risquions de nous épuiser et de réagir différemment qu'en temps normal.

[hj: désolé c'est court mais je n'étais pas très inspirée sur ce coup :S ]

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Aiden était venu me rejoindre, tombant à genoux devant moi, me prenant dans ses bras. Je pleurais à présent à chaudes larmes et j'en avais honte. Je gâchais la soirée avec cet alcool qui me rendait triste. Non mais bon sang ! Quelle idée de boire autant quand on n'a pas l'habitude aussi?! Au départ, je ne bougeais pas, lorsqu'il me prit dans ses bras. Pleurant juste contre lui, contre sa peau, contre son odeur, je finis néanmoins par venir me coller tout contre lui, passant mes bras autour de son corps chaud. Je le sentais, rassurant, fort, tout contre moi et quelque part, ça me faisait du bien... Je me raccrochais à lui, écoutant alors sa voix rassurante. J'essayais de me calmer, de contrôler mes visions morbides, de penser à autre chose, mais je m'en voulais tellement d'avoir fait que la situation passe d'une soirée romantique à un mélodrame...

« J'ai gâché la soirée... Je suis désolée... Ce n'est pas contre toi, ce n'est pas ce que tu as dis... C'est juste moi... j'arrive pas à tout contrôler comme tu y arrives... »

J'étais un peu confuse et ma respiration était saccadée. Mais je commençais à réussir à me calmer. Fermant les yeux, le front posé sur l'épaule de mon petit ami, j'essayais de respirer doucement, longuement, comme on faisait pour calmer quelqu'un et au bout d'un moment, ça marcha. J'avais même la sensation que j'allais m'endormir là. Et j'aurai pu. Contre l'homme dont j'étais amoureuse, après tant d'émotions...

Lorsqu'Aiden me dit que ce n'était pas grave si je n'en parlais pas, en tout cas pas tout de suite, je hochais la tête positivement. Ce ne serait pas pour ce soir, non. Je lui en parlerai une autre fois parce que ce soir... je n'avais pas la force de partir dans de tels sujets. Aiden semblait s'en vouloir d'abord abordé ce sujet là ce soir. Non. non non non, je ne voulais pas qu'il regrette ou qu'il pense que c'était mal ou que ça me faisait du mal, ça n'était pas le cas, sinon, il allait se renfermer sur lui même et ne plus m'en parler, jamais. Chose que je ne voulais pas. Je finis alors par relever ma tête vers lui, essuyant mes yeux et passant ma main sous mon nez, je lançais d'une voix faible :

« Non... ça m'a fait plaisir que tu te livres comme ça... Tu n'as rien à te repprocher c'est juste que... un détail m'a fait pensé à quelque chose qui s'est passé durant l'Ouragan... Mais je t'en parlerai une autre fois... parce que ce soir... je n'ai pas la force, ni l'envie d'entamer un sujet aussi glauque et traumatisant... »

Je m'étais enfin calmée, même si j'étais épuisée par la soirée, l'alcool qui retombait et les émotions fortes. J'avais mon visage en face de celui de mon petit ami et je vins déposer mon front contre le sien, fermant les yeux. Je sentais son souffle sur mon visage, je sentais ses mains chaudes, ses bras chauds et forts. Je me sentais mieux. J'aimais être avec lui, plus que tout. Je me concentrais sur lui, hochant la tête lorsqu'il dit que c'était la Saint Valentin et donc, une soirée trop spéciale pour parler de tout ça. Qu'on en parlerait un autre jour mais j'espérais qu'il le fasse vraiment et non qu'il se renferme à ce sujet, de peur de me faire du mal à nouveau...

« Oui... mais... je crois que c'est l'alcool qui me fait réagir comme ça... je me sens bizarre en fait... »

Et ça devait être drôle de m'écouter, je sentais que je parlais différemment, presque encore plus naïvement que d'habitude en fait...

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Marissa se justifia sur la fierté qu'elle pouvait ressentir à mon égard, qui était pour le fait que je m'en sois sortis. Et elle s'excusa d'être maladroite... Je ne voulais pas qu'elle ait à se reprocher quoi que ce soit la dessus.

« Tu n'as pas à t'excuser pour ca.. Tu ne peux pas tout comprendre, c'est normal... J'espère juste que tu arrives à me voir tel que je suis vraiment... »

Je voulais dire par là qu'elle ne me voit ni comme un héro, car j'étais loin de l'être, ni comme un clochard drogué non plus. J'étais juste Aiden. Rien de plus, rien de moins.

Et soudain, je remarquai que Marissa semblait différente. J'eus peur que ce soit par rapport à ce que je lui avais confié sur moi. Elle s'écarta, et se mis assise. Elle avait l'air vraiment mal, ca se voyait tout de suite. Dès qu'elle ressentait quelque chose, elle était tellement expressive par rapport à moi qui restait de marbre sauf en cas de colère impulsive. Elle était tellement différente de moi sur pleins de choses... J'apprenais beaucoup à son contact.

La jeune femme replia ses jambes, les yeux fermés, et détacha ses cheveux. Je m'approchai d'elle, pris d'un sentiment de mal être moi aussi, me sentant coupable de son état, ce qui m'était tout bonnement insupportable. Je voulais tant la rendre heureuse... Et je faisais tout l'inverse. Je n'étais à la hauteur.

Marissa parla alors, de façon saccadée et troublée. Elle s'excusa -ce que je ne compris pas tout de suite- et me dit que ce que j'avais raconté lui rappelait quelque chose dont elle se sentait coupable et qu'elle n'arrivait pas à oublier. Je voulais lui répondre, lui dire quelque chose, n'importe quoi, mais j'étais là, comme un con, à ne pas savoir quoi faire ni comment me comporter face à sa détresse que je ne comprenais pas.

« C'est de ma faute, je n'aurais pas du t'embêter avec mes histoires... »

Dis-je sombrement, sans savoir si elle m'avait entendu ou non. Elle se leva et partis face à la mer. Je me levai à sa poursuite, voyant sa silhouette tomber à genoux avant que je puisse la retenir, comme si elle s'était brisée au vent. Je me penchai vers elle, m'agenouillis à mon tour, et la prit dans mes bras car elle pleurait. Je me sentais égoiste d'avoir parlé de moi ainsi sans envisager que cela pourrait l'atteindre par rapport à ce qu'elle avait elle-même vécu. Je n'avais pensé qu'à sa façon de me voir, et la façon dont elle prendrait les choses qui m'étaient arrivées. J'avais parlé de choses horribles, mais sans craquer, sans me briser, parce que j'étais quelqu'un de fort, je m'étais endurcis dès mon plus jeune âge, à travers les épreuves de ma vie. Cela me touchait, mais je l'encaissais et le maitrisais.

Marissa était bien plus fragile, elle ne pouvait supporter tout ce poids que je soutenais, elle avait besoin d'évacuer ses émotions en pleurant. Moi je ne régissais pas comme ca. Même pour la mort de Jack, j'avais ressentais un mal qui me rongeait, que j'évacuais par la violence, ou le sport, mais je ne pleurais pas, jamais. Du coup, je ne savais pas comment la consoler, j'aurais voulu qu'elle se reprenne, s'arrête de pleurer ainsi, car c'était une véritable épreuve pour moi.
Je tentais tout de même de lui dire quelque chose qui pourrait l'aider, ne voulant pas la laisser livrée à elle-même:

« Chut... Ce n'est pas grave, ca ne fait rien, tu n'es pas obligée d'en parler, d'accord?... »

Je la serrai fort contre moi, caressant son dos de mes mains, mais je me sentais nul et impuissant. En tout cas, elle avait l'air encore trop marqué par cet événement pour que je la questionne à ce sujet, ce qui l'aurait torturé davantage.

« C'était pas une si bonne idée de discuter de tout ca... »

J'avais l'impression d'avoir gâché cette belle soirée.

« C'est la Saint Valentin ce soir, si on pensait un peu à nous, au présent, au lieu de remuer tout ca, hein? »

Lui suggérai-je comme ultime recours. Elle pourrait toujours me parler de ca lorsqu'elle s'en sentirait capable.

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(Je viens de perdre totalement ma super réponse... Je suis dégoûtée donc pardonne moi si ce n'est pas terrible...)

Aiden avait l'air de se renfermer davantage sur lui. Comme si j'avais été maladroite dans mes propos. Après tout, je ne savais pas de quoi je parlais. J'ignorais ce que c'était que le monde de la rue. J'ignorais tout ça alors pourquoi émettais-je un avis là dessus? Seulement, je ne voulais pas qu'il comprenne les choses de travers. Jamais je n'avais dis que j'étais fière de ce qu'il avait fait. Non. J'avais dit être fière qu'il s'en soit sortit. Et ça, je tenais à le clarifier :

« Je n'ai pas dit que j'étais fière de ce que tu avais fait Aiden... Mais que tu t'en sois sortie. Après... Je ne connais rien de ce que tu as vécu, dans le sens, la difficulté, la douleur, la violence que ça doit être au quotidien. Mais je sais aussi que beaucoup aurait pu continuer dans cette voie là, parce que c'est plus simple de rester dans ce monde là, que de s'en sortir... Je ne sais pas si je suis claire et excuses moi si je suis maladroite... »

Ce n'était pas un sujet sur lequel j'étais des plus à l'aise, puisque je n'y connaissais strictement rien. Mais j'avais tout de même mon opinion et puis, avec le vécu de mon petit ami, je pense avoir à présent une image plus réaliste de la chose. Cependant, j'avais peur d'apprendre les choses qu'il avait faite, bien que je me doute du genre que ça doit être. Alcool, drogue, arme et sexe. Il n'y a pas d'autre moyen de sauver sa peau lorsque l'on n'a plus rien. A moins de trouver un emploi pour s'en sortir... enfin, un vrai de vrai. Mais qui veut donner sa chance à un SDF?

Aiden ne vint alors à parler de la façon dont il s'en était sortit. Grâce à un ami, Jack. Qui était... mort pour lui. Ses mots restèrent bloqués dans ma tête, alors que ma boîte à souvenir se mettait en marche pour s'arrêter définitivement sur l'image du garçon mort devant moi, durant l'Ouragan. Il avait partagé ses dernières minutes, de peur, avec une inconnue qui avait finit par le laisser là, seul, pour sauver sa peau. Et j'avais beau tout essayer pour m'excuser, pour me pardonner et pour oublier, rien n'y faisait. Je n'y arrivais pas et ce, jamais, j'en étais sûre. Quel geste plus horrible pouvais-je faire? Je l'avais laissé seul, tremblant de peur, mourir là.

L'évocation de ce souvenir remonta aussi fortement et violemment que l'alcool dans mon sang. Je fermais les yeux, fronçant les sourcils. Je ne me sentais pas bien. Je me sentais triste, envahie d'une vague de culpabilité apporté par l'alcool de ce soir. Pourquoi avait-il fallu que je pense à ça? Je me reculais alors de mon petit ami, lentement et me redressa de façon à finalement m'asseoir. Il devait se demander ce qu'il se passait. Toujours les yeux clos, j'encerclais mes jambes remontées vers moi, de mes bras. Posant ma tête sur mes genoux, je finis par passer ma main dans mes cheveux pour les détacher complètement. Je ne me sentais pas bien du tout, pourquoi penser à ça? Pourquoi ce soir? Alors que nous passions une si belle soirée...

Le sentiment de culpabilité, de penser à une telle chose à un moment pareil, ne fit qu'agraver la situation. Je pris alors la parole, essayant de calmer mes émotions en même temps :

« Excuses moi Aiden... C'est juste que... ça me fait penser à quelque chose dont je... que je n'arrive pas à oublier... Et pour lequel j'ai une culpabilité immense... Pardonne moi... Je... je voudrais... »

Je voulais réagir à ce qu'il m'avait dit par la suite, sur Jack, Ryan et la force retrouvée grace à ce sacrifice, mais rien ne sortait... Ne pouvant terminer ma phrase en raison des mots qui restaient bloqués dans ma gorge, je finis par me relever, portant ma robe à la main pour faciliter mes mouvements, je descendis la dune pour rejoindre la plage, face à la mer. Je sentais que mes larmes allaient venir d'un moment à l'autre, levant mon visage vers les étoiles, comme pour les retenir, je pensais à ce garçon... Je pensais à ce que j'avais fait. Je sentais tous ses sentiments négatifs m'envahir. Je ne me sentais pas bien et je ne comprenais pas pourquoi ça arrivait maintenant, avec Aiden... Il allait se demander ce qu'il se passait, il allait me croire folle et comment pourrais-je lui parler de ça? Il allait me voir comme un monstre, moi, la fille qu'il voyait à présent comme un petit bébé doux et sensible... Je finis alors par laisser mes larmes couler. Fermant les yeux et baissant mon visage, que je pris entre mes mains. Tombant à genoux sur le sable, face à l'océan, dans une pénombre sensuelle où la Lune était notre seule lumière.

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Alors que je croyais passer pour un monstre, je fus surpris de voir que Marissa était fière de moi, parce que j'avais réussi à m'en sortir. Et que tout ce qui comptait, c'était que je suis là aujourd'hui. Je n'avais jamais vu les choses dans ce sens là. C'était inespéré qu'elle réagisse aussi bien. Je n'avais pas été fière de moi, jamais, j'avais fait bien trop de conneries et de mal comme ca... Bien sur, Marissa ne savait pas tout, c'était pour ca qu'elle me disait ca, et peut-être pour se convaincre que ca faisait partie d'un passé bel et bien révolu... J'espèrais sincèrement qu'il l'était.

Mais certaines choses refaisaient parfois surface, me rattrapant, comme si ca ne me laisserait jamais tranquille... Récemment, j'avais reçu plusieurs coups de fils de personnes cherchant à se procurer de la drogue ou des armes... J'étais parfois tenté de recommencer, parce que financièrement j'avais du mal à joindre les deux bouts, mais je ne voulais pas prendre le risque de fréquenter ces personnes que je savais dangereuses. En plus, la drogue et les armes, ca faisait plus de mal que de bien, alors je leur rendais service dans un sens...

« Non, pas dans le meilleur sens... L'aventure, la liberté, l'indépendance, ca peut être bien, mais dans d'autres conditions. »

Mon ventre se dénoua en voyant que Marissa ne me repoussait pas, ni ne prenait pas peur. Je n'aurais jamais cru qu'elle puisse m'admirer pour ca, c'était comme si l'on ne parlait pas de la même chose... Il y avait comme un décalage. Je ne voulais aucun mérite d'en être sortis, car c'était moi et moi seul qui était entré. Personne ne m'avait forcé à faire ce voyage, même si ma vie d'avant ne m'avait pas gâté et que rien ne m'incitait pas à rester.

« Moi je suis vraiment pas fière de moi... Tu ne le serais pas non plus si tu m'avais vu à l'oeuvre... J'étais vraiment pas un type bien, il y a des actes que je ne m'explique pas encore aujourd'hui... Je n'étais plus vraiment moi-même, et pourtant... Pourtant c'était bien moi. Je n'ai aucune excuse pour ce que j'ai fais... et je ne veux pas m'en trouver. Parce que je suis coupable... »

Je serrai les dents, puis décidai de parler de Jack à Marissa:

« Et puis, je ne m'en suis pas sortis tout seul... Il y avait quelqu'un qui comptait pour moi, dans toute cette galère. Je l'ai rencontré en faisant du trafic d'armes... Il s'appelait Jack. On s'est pas mal entraidés... Il est mort bêtement en me sauvant la vie... Juste avant, il m'a fait jurer de reprendre ma vie en main et de retrouver Ryan, parce que moi, j'avais finis par abandonner l'idée. J'étais tellement paumé... J'ai été lâche, je m'étais laissé plonger... J'étais même dépendant de l'alcool... Mais la mort de Jack m'a vraiment choqué. A un tel point que je me suis battu, j'ai relever la tête, pour qu'il ne soit pas partis en vain, tu comprends? Je n'aurais jamais réussis sans lui... »

Cette magnifique soirée avait pris une tournure bien tragique. Mais il fallait bien que nous en passions par là. J'avais l'impression d'avoir brièvement parlé à Marissa de l'essentiel. Certes, il y avait pleins de choses qu'elle ignorait encore, mais moi aussi sur elle. En lui disant tout ca ce soir, je me retrouvais au même niveau qu'elle. Je pense que le fait d'avoir raconté certaines choses de ma vie à Alona ce soir là sur le toit m'avait aidé à aborder le sujet avec Marissa.

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Aiden me caressait les cheveux, ce qui avait pour conséquence de m'apaiser. Je l'écoutais attentivement, buvant ses paroles, les paroles que j'attendais depuis toujours. Malheureusement, la tournure de son récit n'était pas celle du début... Je me doutais qu'il avait vécu des choses atroces, pour être comme il était aujourd'hui, aussi... blessé. Je ne voulais pas le couper dans son élan, j'avais mes yeux incrusté sur son visage, sur sa peau. Ma main l'effleurait par moment et j'étais complètement captivée par sa voix. Il n'y avait que ça qui comptait.

« C'est parce que j'en ai pas...

Mes parents sont morts tout les deux... Ma mère en me mettant au monde. Mon père dans un accident de voiture parce qu'il en était devenu alcoolique. »

Me répondit-il alors. Il n'avait pas de famille... Pour moi, c'était l'une des choses que je redoutais le plus, mais ça, c'était parce que j'avais connu les bonheurs d'une famille. J'avais en plus de ça, un frère jumeau ! Ce n'était pas rien ! J'avais eu un grand-frère génial et mes parents, à cette époque, me semblaient tout à fait géniaux ! Mais tout s'est gâté à un moment donné... Et puis aujourd'hui, on avait apprit que Jude n'était en fait, que mon demi-frère... On avait apprit que papa était un monstre et que maman allait sûrement jamais se réveiller... Je me préparais à recevoir cet appel. Celui où l'on va m'annoncer que maman est partie... Mais je ne voulais pas songer à ça. Non. Pas ce soir. Je me reconcentra alors sur Aiden et son récit.

« J'ai été élevé par mon grand-père du côté de ma mère, c'était le seul qu'il me restait... mais on n'a jamais formé une famille... C'est pour ca que je n'ai pas hésité à partir. Je n'avais rien pour me retenir. J'ai pris ma voiture... Enfin, celle de mon grand-père et mes économies et j'ai traversé tout le continent.Mais voilà je me suis attardé en chemin... Pendant 1 an, j'ai vécu sans domicile fixe, à la rue... Les choses ne se passaient pas comme je l'avais imaginé. J'ai vraiment galéré... Chaque jour me paraissait insurmontable, et se nourrir quand on a rien c'est comme une obsession... C'est le genre de chose qu'on ne peut comprendre que quand on les vie. J'ai fréquenté des gens complètement fous, drogués, violents... Les gangs et leurs règlements de comptes... J'ai vraiment traversé une mauvaise passe durant cette période...»

Il avait tout quitté, comme ça. Il avait tout lâché pour partir vers quelque chose qu'il ne connaissait pas. En cet instant, je le trouvais vraiment encore plus courageux que d'habitude. J'avais même, de l'admiration pour lui. Parce qu'il avait vécu des choses horribles. Trop d'atrocité, il avait été élevé par la rue et non par une famille et ça, ça lui avait laissé des marques. Je caressa sa joue. Je le trouvais admirable. Il venait de gagner encore plus d'estime à mes yeux. Je finis alors par lui répondre, alors que sa dernière phrase laissait une once de mystère:

« Je ne connais pas ce monde là, mais je peux me douter à quel point ça a dû être difficile. Tout ce qui nous semble si facile d'avoir, si... naturel; se révèle alors un vrai challenge. Une vraie aventure et pas forcément dans le meilleur sens. Oui, la rue a ses lois et tu as dû t'y plier pour survivre et au fond... Je suis contente et fière que tu l'es fait. Que tu ai réussi. Tu as réussi à t'en sortir, à survivre surtout, tu as réussi à quitter ça, à te battre pour mener une vie plus normale... Je t'admire Aiden, même si je sais que tu as dû sans doute faire des choses pas forcément respectables, tu as survécu, tu es là aujourd'hui. C'est tout ce qui compte... »

J'aurai voulu continuer et lui dire qu'aujourd'hui, il m'avait trouvé, que je l'avais trouvé et que je voulais lui faire découvrir un nouveau monde. Un monde contraire à celui de la rue. Celui de l'amour, de la tendresse, de la facilité et de la confiance... J'voulais lui dire que je prendrais soin de lui, toujours, mais non, je ne voulais pas l'interrompre davantage. Je l'écoutais donc me dire...

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Marissa avait prit ma main, pour m'encourager. De ma main qui était libre, je caressai doucement ses longs cheveux bruns soyeux, continuant mon discours. Lorsque je m'interrompis, Marissa prit la parole, remarquant que ces souvenirs étaient joyeux pour moi, qu'ils me faisaient du bien. Elle avait tout compris... Ryan était la personne qui avait été la plus importante dans ma vie, celle à qui je me rattachais sans cesse, me donnant une raison de vivre et la force de continuer. Lorsque j'avais été à la rue, j'avais rencontré d'autres personnes, mais ca n'avait jamais été pareil, ce n'était pas des gens très recommandés. Et l'ami duquel j'étais le plus proche avait été Jack, qui était mort en me sauvant la vie... Il savait à quel point je désirais retrouver Ryan au début de ma vie de rebelle... Il savait aussi que je m'étais égaré en chemin, étant devenu alcoolique durant un temps, et filant vraiment un mauvais coton. J'avais mal tourné, pris dans ce cercle vicieux... Avant de rendre son dernier soupir, Jack m'avait fait promettre d'arrêter tout cela et de réaliser mon objectif premier, à savoir retrouver enfin Ryan, ce que j'avais donc fait, tenant parole. Pour Jack, pour moi. Mais aussi pour Ryan.

Je répondis à l'affirmative lorsqu'elle me demanda si j'étais né à San Fransisco. Puis elle parla de ma famille... J'ouvris la bouche quelques instants, sans qu'aucun son n'en sorte. Puis je la fermai, hésitant. Il était évident qu'en parlant de moi, le sujet de ma famille allait venir sur le tapis. Je finis donc par répondre:

« C'est parce que j'en ai pas... »

Et comme elle ne comprenait pas vraiment, je m'expliquai:

« Mes parents sont morts tout les deux... Ma mère en me mettant au monde. Mon père dans un accident de voiture parce qu'il en était devenu alcoolique. »

Je laissai un léger blanc, puis rajoutai-je:

« J'ai été élevé par mon grand-père du côté de ma mère, c'était le seul qu'il me restait... mais on n'a jamais formé une famille... C'est pour ca que je n'ai pas hésité à partir. Je n'avais rien pour me retenir. J'ai pris ma voiture... Enfin, celle de mon grand-père... »

*Que j'ai volé... *

« ...et mes économies... »

*d'argent sale et détourné *

« ...et j'ai traversé tout le continent. »

*sans le permis... *

« Mais voilà je me suis attardé en chemin... Pendant 1 an, j'ai vécu sans domicile fixe, à la rue... Les choses ne se passaient pas comme je l'avais imaginé. J'ai vraiment galéré... J'étais seul, dans des pays que je ne connaissais pas... Chaque jour me paraissait insurmontable, et se nourrir quand on a rien c'est comme une obsession... C'est le genre de chose qu'on ne peut comprendre que quand on les vie. J'ai fréquenté des gens complètement fous, drogués, violents... Sans parler des gangs et leurs règlements de comptes... J'ai vraiment traversé une mauvaise passe durant cette période, j'en suis marqué à vie...»

* J'ai même été accro à l'alcool durant l'hiver, parce que c'était encore plus dur avec le froid.*

« La rue c'est une jungle. On n'est jamais tranquille, on n'a nulle part où se cacher, on est exposé à tout... Il faut se battre à chaque instant pour survivre... Et crois moi, quand on en arrive là, tous les moyens sont bons, il n'y a plus de mal, ni de bien... On fait les choses sans réfléchir, parce qu'on n'a pas d'autre choix... On est coincé, tu comprends? »

Marissa voudrait-elle connaître les moyens que j'avais utilisés en me posant la question? Ou comprendrait-elle d'elle même? Et surtout, pourrait-elle le comprendre, en gardant la même vision qu'elle avait de moi? J'avais fais beaucoup d'erreurs, mais je savais que la rue ne justifiait pas tout non plus... Je voulais m'en persuader, mais je n'avais pas eu besoin d'être à la rue pour faire du trafic d'arme, me battre, dealer, etc... Je le faisais déjà en étant ado, à san Fransisco. La rue n'avait rien arrangé, certes, mais elle n'était pas la seule coupable, je l'étais aussi. Or ca, je ne pouvais pas l'expliquer à Marissa. C'était en moi.

Invité

Allongé sur le côté, l'un en face de l'autre, une main soutenant notre visage, l'autre liée à celle de l'autre, nous ne formions qu'un. Nous n'étions plus qu'une seule enveloppe et là, ce soir, c'était comme si, pour la première fois, nos âmes allaient se lier, s'entremêler et partager quelque chose de réellement fort. Il se livrait à moi, pour la première fois et j'avais une telle envie de sourire, une telle envie de l'encourager, de le rassurer... Mais je connaissais mon petit ami, je savais qu'il avait sa fierté, qu'il avait ce côté sensible et impulsif. J'avais peur que, s'il me voyait sourire, il se dise que je ne prenais pas ce moment au sérieux alors pour le coup, je préférai essayer de contrôler mes lèvres. Je l'observais tendrement, l'écoutant alors commencer son récit. J'apprenais enfin des choses de lui... Et le plus con du monde, l'endroit où il avait grandit... San Francisco. Et là, j'essayais de l'imaginer, dans cette ville que je n'avais vu qu'en photographie, j'essayais d'imaginer son enfance. Avait-il vu le jour là-bas? J'avais envie de tout savoir et ce genre de petit détail bien précis me faisait chaud au coeur. Ca y'est... j'apprenais enfin à réellement le connaître. Lui l'homme dont j'étais amoureuse. Que j'adorais. Qui me faisait voir la vie en rose, qui me faisait vibrer, sourire, pleurer, qui me rendait heureuse, qui me rassurait, qui me surprenait... Il était une telle dose de joie pour moi, que je ne pouvais pas le quitter des yeux, que je ne pouvais me focaliser uniquement sur sa voix et non sur un autre bruit. Il n'y avait que lui. Que nous deux. Et un voyage dans le temps, sur cette plage...

Aiden me parla alors d'un personnage important de son histoire, Ryan. Apparemment l'un des plus importants même. Je connaissais un autre détail, un prénom. J'essayais de l'imaginer lui aussi, je le voyais un peu comme Aiden mais sans savoir pourquoi, je le voyais avec des cheveux plus longs, avec un style un peu plus bohème... allez savoir... Je cru percevoir dans sa voix, une once de nostalgie. Ces souvenirs avaient l'air de lui être agréables. Je souris alors, heureuse de le voir se livrer à moi et de voir que ça n'avait pas l'air de le rendre triste. Je pris sa main dans la mienne, la serrant alors. Il marqua alors une pause, je ne savais pas si je pouvais l'interrompre ou s'il voulait continuer d'une traite... Je finis néanmoins par lui dire :

« Ces souvenirs ont l'air de te faire du bien... Tu es né à San Francisco? Tu... Tu ne m'as pas parlé de ta famille biologique...? »

J'avais peur d'être maladroite et d'entrer sur un terrain douteux, glissant ou trop difficile pour Aiden. Je ne savais pas s'il attendait que je pose des questions ou que je garde le silence. J'avais peur d'être maladroite...

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« Oui je comprends, et c'est justement pour ca que je voulais te préserver et te mettre en dehors de tout ca... »

Lui répondis-je lorsqu'elle voulait savoir de quoi je parlais quand j'évoquais mon passé et ce monde particulier où j'avais évolué.

« Mais tu as raison, ca fait partie de moi, et tu ne pourras jamais réellement me comprendre si tu ne sais pas ce qui m'a construit, et détruit... »

Je pensai notamment à toute cette violence, toute cette haine que j'avais en moi... Mon impulsivité, mes pensées malsaines, mes vices... Mon manque d'éducation, et d'amour aussi... Je ressentis pour la première fois l'envie de lui parler de certaines choses de mon passé pour me soulager d'un poids qui pesait sur moi. Je ne pouvais pas espérer qu'elle me comprenne en ignorant tant de choses qui n'étaient pas anodines... Et je ne pouvais pas continuer à avancer dans cette relation à sens unique où je savais beaucoup de chose d'elle, mais elle rien de moi. Je devais arrêter de passer pour cet imposteur que j'étais. Il était temps qu'elle découvre réellement qui j'étais, qui j'avais été, en partie du moins. Je voulais m'ouvrir à elle comme elle le faisait pour moi depuis le début, prenant pour la première fois ce risque que son regard sur moi change... Mais je ne pouvais plus tricher ainsi en sélectionnant ce qui m'arrange, comme elle l'avait si bien remarqué. Inutile de se voiler la face, il était temps d'assumer ma vie.

Elle m'avait dit être prête à m'écouter. C'était le moment opportun.

« Je ne sais pas vraiment par quoi commencer... »

Dis-je un peu hésitant, comme un oisillon essayant pour la première fois de prendre son envole du bout de sa branche.
Comme je voulais commencer en douceur, je décidai de lui parler de la meilleure chose qui m'était arrivée dans ce passé:

« Je ne sais pas si tu avais remarqué, mais je traine souvent avec un mec des pi sigma... Il s'agit de Ryan. On se connait depuis qu'on est tout petit, on habitait dans le même village, près de San Fransisco. C'est mon meilleur amis... Enfin non, bien plus que ca... C'est un frère. J'aurais du t'en parler bien plus tôt, mais je savais que tu te poserais des questions, et j'attendais le bon moment pour ca. Je te le présenterai si tu veux... »

Je marquai une légère pause. Je ne sais pas vraiment si c'était à cela que Marissa s'attendait, mais il fallait bien commencer par un bout... Je rajoutai:

« Il a déménagé ici parce que son père a eu une promotion... Et je l'ai rejoint quelques années plus tard, il était tout ce que j'avais... C'est lui qui m'a fait entrer à Wynwood, par piston. »

J'attendis de voir si elle avait des question. Je savais que Marissa était assez curieuse, alors je n'en doutais pas, et ses questions m'aideraient à parler, à trouver un fil conducteur, car les monologues, ce n'était pas mon truc. Je ne parlais quasiment jamais de moi. Marissa savait maintenant d'où je venais, et connaissait l'identité de mon meilleur amis. De là pouvait découler de nombreuses questions...

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Aiden me demanda alors si j'étais prête. Après tout n'avait il pas raison? Est-ce que j'étais prête à entendre ce qu'il avait à me dire? N'allait-il pas être trop dur d'entendre des choses terribles à son propos? Est-ce que son image n'allait-elle pas en pâtir comme je le pensais? Je n'en savais rien, il fallait prendre le risque, non? C'était ensuite à moi de faire la part des choses, de comprendre que tout ça, c'était avant. Qu'il s'en voulait et qu'il voulait oublier ces tristes évènements pour recommencer à zéro. Et si je pouvais l'aider ou même mieux, faire partie de ce nouveau départ, alors j'en serai heureuse.

« Je pense que je le suis... Ca fait partie de toi, de ta vie. Ca t'a construit et je voudrais savoir ce que tu as du vivre mais à côté de ça, ne le fait que si tu en as envie, je ne veux pas que tu le fasses juste pour me faire plaisir, ça serait bien trop égoïste de ma part... Je veux juste pouvoir comprendre de quoi tu parles, lorsque tu évoques ce monde là... tu comprends? »

Ma voix était douce et quelque peu rassurante. Je voulais tellement le rendre heureux, qu'il devienne ce qu'il voulait devenir, le voir épanoui, le voir sourire, rire et nous voir grandir ensemble. J'voulais le garder, parce que je me sentais vraiment bien avec lui et je pense davantage qu'on se ressemble un peu plus que l'on pourrait le croire...

Il me dit qu'il voulait m'en parler, qu'il était prêt mais seulement à petit flot. Ce que je comprenais très bien, il y avait des choses qui seraient plus faciles à dire et même pour moi, à accepter. Je m'interrogeais bien évidemment sur ces choses qu'il me cachait. De quoi pouvait-il tellement avoir peur? Je l'ignorais. Mais je le connaissais, je savais qu'il n'avait jamais connu la facilité et ça, je voulais le lui apporter. Une relation simple, un lien facile, un amour pur et sans difficultés. Je voulais lui apprendre quelque chose qu'il n'avait jusqu'alors jamais connu. J'avais un peu peur de ce qu'il allait m'apprendre sur lui, j'avais peur qu'il me dise qu'il pouvait partir en prison à n'importe quel moment et prendre ainsi le risque de le perdre. Oui, je ne pensais pas au crime qu'il aurait pu commettre pour en arriver là, je pensais à nous. Quelle égoïste j'étais !

J'essayais de stoper les images de tueurs, de cambrioleur, de violences et de brutalités qui m'assaillirent et lorsqu'il me répondit avant de m'embrasser, ce fut sur des lèvres étirées en un sourire que ses lèvres douces se posèrent. Je sentais la paume chaude de sa main sur ma joue et je m'approchais un peu plus de lui, posant ma main sur sa poitrine. Il était si chaud... Et moi, je n'avais qu'une envie, l'embrasser encore et encore. Je n'arrivais pas à m'en lasser ni à me passer de lui. J'avais l'impression que ce soir, ça allait être un soir important. L'une des plus belle, mais à choisir, je ne pourrai jamais dire laquelle serait la meilleure de toute. Parce que tous les moments passés en sa compagnie me surprenaient de bonheur et de joie...

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Je remarquai que Marissa avait toujours d'aussi jolies yeux... Mais que ces derniers étaient humides, comme si elle avait pleuré. Etait-ce parce qu'elle n'obtenait pas de moi ce qu'elle attendait, étant donné que je me renfermé sur moi même, ne me dévoilant pas entièrement à elle? Elle avait l'air émue, mais à la fois heureuse, et elle m'embrassa passionnément, je ne m'inquiétai donc pas. Ses baisers me faisaient tout oublier. J'étais tellement bien avec elle. Si je ne lui parlais pas de mes soucis, de mes regrets, mes peurs, et des démons de mon passé, c'était justement pour ne pas gâcher de pareils instant. Elle était la dernière personne à qui je voulais infliger ca.

Alors que j'étais prêt à me livrer doucement à elle, faisant un pas énorme en avant pour satisfaire ses attentes, Marissa fit un pas en arrière, ne voulant pas me forcer à parler, me coupant l'herbe sous le pied.

« Marissa, j'ai totalement confiance en toi. Ce n'est pas de ca dont il est question... »

J'allais lui dire que si je lui avais dit ca, c'est que j'étais prêt à me dévoiler, mais je m'arrêtai en pleine élan, me demandant soudain si ce retournement de situation n'était pas du au fait qu'elle avait finalement peur d'entendre ce que je pourrais lui dire.

« Toi est-ce que tu es prête? … »

J'essayai de lire en elle comme dans un livre ouvert, mais c'était plus facile à dire qu'à faire.

« Ce ne sera jamais naturel pour moi de parler de mon passé... J'ai vécu des choses qui n'ont rien de naturel, ca me fait du mal de revenir la dessus, je préfère les oublier... Et avec toi je me sens tellement bien que c'est la dernière chose dont j'ai envie de parler... Mais ca a l'air important pour toi de me connaître plus, alors je pense que c'est normal d'en arriver là. Je ne pourrai peut-être jamais tout te dire... mais on peut y aller petit à petit, tout n'est pas si sombre après tout... »

Et puis, mieux valait que Marissa apprenne les choses par moi que ce que mon passé me rattrape...
Marissa pensait me comprendre, m'affirmant qu'elle aussi avait ses propres secrets, ce qui me rassura un peu. Ca aurait du m'inquiéter, mais non, moi ca me rassurait. Je ne devais pas être très normal dans ma tête... Mais savoir que Marissa avait aussi son passé, avec ses erreurs et ses peines m'aidais à m'identifier plus à elle et à pouvoir lui parler plus facilement.

La jeune femme me demanda alors de l'embrasser.

« Ca, ce n'est pas très naturel... »

Lui fis-je observer en la taquinant, la prenant à son propre piège. Je lui caressai doucement la joue, elle était si douce... Puis je m'approchai d'elle et exécutai avec joie. J'avais l'impression que nous étions une force tout les deux, que rien ni personne ne pouvait nous séparer. Si Marissa attendait le moment d'en savoir plus sur moi, je n'en voyais pas de meilleurs que celui-ci.

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[terminé] ❥ Smile in the moonlight || ft. Aiden & Sassa Tumblr_m9uqf3c9Rc1r0orgpo1_250

Je sentis les vibrations de sa voix traverser nos corps, mon corps. Allongée sur son dos, me serrant contre lui, contre chaque parcelle de sa peau, pour être au plus proche de lui, je l'écoutait alors me répondre. Ce qu'il me dit... me fit chavirer totalement. Il m'expliquait qu'il ressentait la même chose, ce qui m'étonna en fait. Je n'étais pas... de son niveau, je ne pensais pas être son style et pourtant... Il était avec moi, en cet instant. Il m'avait offert une bague, m'avait offert une soirée délicieuse et commençait à me préparer une nuit fabuleuse. Il partageait tout ça avec moi et pas avec une autre et ça, ça me rendait heureuse. Les mots qu'il utilisa me vinrent droit au coeur, le transperçant alors, je frissonnais. Mes yeux s'étaient fermés, me laissant guider par sa voix, par ses vibrations, ses intonations qui me berçaient. Des larmes me surprirent à quitter mes yeux pour couler sur mes joues et au final, sur le dos de mon petit ami. On ne m'avait jamais dit de si jolies choses, enfin... Hormis mes frères. Alors ça me faisait du bien, mais c'était même bien plus que ça... Ce qu'il disait, c'était comme si c'était les mots qu'elle avait toujours voulu entendre. Elle ne devait pas avoir peur qu'il parte, elle devait croire davantage en lui, davantage en eux. Il lui disait qu'il resterait? Alors elle se devait de le croire et de tout faire pour le garder, n'est-ce pas?

L'adolescente se serra davantage contre le corps de son petit ami, notamment au niveau de leurs doigts entremêlés. Comme pour lui dire à quel point elle était touché... Elle ne tarda d'ailleurs pas à murmurer :

« C'est magnifique ce que tu dis Aiden... »

Sa voix était faible, mais tellement sensible aux mots prononcés par le jeune homme. Rapidement, ce dernier se retourna, la faisant basculer tendrement sur le sable, il se tint à côté d'elle, plongeant son regard ténébreux dans ses yeux brillants. Elle se perdait à l'intérieur de ses deux mondes, le trouvant encore plus magnifique à chaque seconde. Elle avait tellement envie qu'il l'embrasse, qu'ils s’enlacent un moment. Avant, elle n'accordait pas tant que ça d'importance à la partie "physique" d'une relation, mais là, c'était presque indécent de se retenir autant vis à vis d'un homme. Qui plus est, de son petit ami. Tout l'attirait chez lui, absolument tout. Et lorsqu'il lui faisait vivre de telles soirées, elle ne pouvait que lui tomber dans les bras, n'est-ce pas?

Aiden en vint alors à lui parler de son peu de confidence sur son passé. Elle avait donc vu juste. Il avait peur qu'elle le voit différemment, il avait fait des choses dont il n'était pas fier... Mais qui n'en n'a jamais fait? Marissa avait tenté de se voiler la face sur une terrible nuit qui avait fait tout basculer et elle vivait avec ça, chaque jour. Il y avait eu aussi ce garçon mort devant elle, lui demandant de l'aide, lors de l'Ouragan. Marissa n'avait pas tout dit à Aiden. Loin de là et elle ne pouvait que trop bien le comprendre lorsqu'il lui disait ça. Après tout, le passé ressemble à un autre monde et lorsque l'on change, que l'on souhaite changer, se rappeler ce monde là, ces vestiges, ne nous permet pas ce changement. Pour elle, elle avait envoyé ça au plus loin possible de sa mémoire, même si ça ne partait pas complètement, elle cessait d'y penser et de se ronger les sangs en permanence.

L'adolescent lui avoua alors qu'il ne voulait, lui non plus, pas la perdre. Sassa ne pu que sourire, tendrement. Sa main vint se poser délicatement sur la joue de son petit ami, afin de s'approcher de lui pour l'embrasser. Jouant délicieusement avec ses lèvres, leur baiser était d'un romantisme, d'une douceur et d'une envie folles. Elle eu du mal à s'arrêter. Mais Aiden lui demanda alors ce qu'elle désirait savoir sur lui, qu'il pourrait essayer de répondre. La jeune femme fut touché par sa proposition mais ne tarda pas à lui répondre doucement :

« Je ne veux pas que ça se passe comme ça... Tu me parleras de ton passé lorsque tu seras prêt... Si tu en ressens la confiance nécéssaire ou bien, si tu veux m'en faire part tout simplement... Je ne veux pas que ça se passe comme ça, ça n'est pas naturel... »

Lui offrant un sourire, elle continua :

« Mais tu sais... je ne t'ai pas tout dit. Je sais ce que c'est, de cacher quelque chose au fond de sa mémoire, en se disant qu'on finira par l'oublier... De devoir vivre avec quelque chose sur la conscience et lorsque quelqu'un te dit "t'aimer" tu ne peux pas t'empêcher de penser que tu es le pire des monstres, à mentir comme ça...

Mais j'ai aussi compris que le changement avait un prix... Alors ne t'en fais pas. Tu n'as pas à avoir peur que je parte en courant ou autre si tu me parle de tout ça... Parce que je crois que je pourrai te comprendre bien plus que tu ne peux le penser... »

Jouait-elle les femmes mystérieuses? Nous verrons bien, mais pour l'instant, la seule chose dont elle avait réellement envie, c'était qu'il l'embrasse avec fougue, encore et encore.

« J'veux que tu m'embrasse... »

Murmura t-elle faiblement d'une petite voix gênée, en direction de son petit ami.

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Je savourai pleinement l'instant, et, au bout d'un certain temps, je sentis Marissa s'arrêter. Sur le coup, je crois que je n'avais pas réagis tout de suite. Combien de temps s'était-elle arrêtée? J'avais été plongé dans un monde parallèle, presque comme si je m'étais endormis, mais tout en restant avec Marissa par le biais de son contact merveilleux. Je sentis la jeune femme continuer le massage de ses lèvres, embrassant mon dos, mes épaules, de ses douces lèvres, ce qui me fit frissonner de plaisir, et a la fois ca me chatouillait. Elle avait beau être sur mon dos, je sentais également des chatouillis au bas de mon torse, le désir.

Marissa s'allongea sur mon dos. Elle était d'une telle légereté que j'en étais nullement dérangé. Bien au contraire, nos corps superposés se touchant de tout leur long appréciaient cette position. J'aurais bien voulu que Marissa continue son massage, tellement c'était agréable, mais je ne voulais pas l'importuner, elle avait déjà usé de beaucoup de son temps.

Marissa s'adressa à moi. Elle me dit qu'elle avait beaucoup de choses à me dire. J'attendis de voir, me demandant de quoi il pouvait bien s'agir. En même temps, cela ne m'étonnait pas vraiment, parce que je savais que ce moment viendrait. Je savais beaucoup plus de choses sur elle qu'elle ne savait sur mon compte. Il était normal, sachant qu'elle avait de l'intérêt pour moi, qu'elle en vienne à me le demander. Elle aurait voulu connaître tout de moi... ma vie d'avant... mon passé... Je bougeai mon corps pour le décrisper, un peu mal à l'aise. C'était justement ce que je redoutais la concernant.

Pourtant, avant de me forcer à dire quoi que ce soit, elle m'affirma me faire confiance, disant que si je voulais garder des choses pour moi, c'était mon droit. J'avais l'impression qu'elle était curieuse de savoir, mais qu'elle n'osait pas me forcer, me respectant moi et mon passé, m'acceptant comme j'étais aujourd'hui, ce qui m'émue particulièrement, moi qui n'était pourtant pas un grand sensible. Elle savait me toucher droit au coeur, précisément sur des sujets qui me troublaient, vois m'angoissaient.

Elle pensait n'avoir jamais rien à me reprocher. Ca, c'était facile à dire quand on ne connaissait pas ma vie. Moi, de mon point de vue, je me reprochais énormément de choses. Je pense que je n'étais pas entièrement celui qu'elle croyait. Enfin, si, lorsque j'étais avec, j'étais authentique, je ne trichais pas. Mais j'avais changé et je ne voulais plus être l'Aiden de mon passé. Je préférais oublier ce passé, ne plus en parler pour le laisser loin derrière moi, le faire disparaître, même si l'on ne se débarrasse malheureusement pas de ses vieux démons si facilement.

Marissa me fit ensuite prart de son attachement envers moi, ce qui était bien évidemment réciproque. Tout ce qu'elle disait, j'avais l'impression que c'était exactement ce que je pensais. Moi qui n'étais pas doué pour les mots, elle le faisait pour moi. Là dessus, nous étions en parfait accord.

« Je ressens exactement la même chose de mon côté. Je tiens énormément à toi, et j'ai du mal à réaliser ma chance... Tu sais que pour moi aussi, ce n'est pas juste une histoire de quelques semaines... C'est bien plus que ca. Je n'ai jamais cherché à me caser avec qui que ce soit, je ne croyais pas en l'amour... et puis tu as débarqué dans ma vie sans que je ne m'y attende et tu m'a complétement bouleversé. »

J'attendis quelques instants, ce n'était vraiment pas facile pour moi de parler de ca, j'avais l'impression d'être nul, de ne pas savoir trouver les bons mots comme elle. Puis je rajoutai:

« Tu n'as pas à t'en faire pour nous. Je ne partirai jamais, je te laisserai pas... Parce que le seul endroit où je veux être, c'est auprès de toi. C'est comme une évidence pour moi. »

Je me retournai en la faisant basculer sur le côté, pour mieux la regarder. Ses beaux yeux bruns me manquaient déjà. Je pris appuis avec mon bras pour caler ma tête, et là, allongé, torse nu, la regardant, je lui dis:

« Je comprends que tu veuilles savoir plus de choses sur moi, c'est normal, je connais beaucoup mieux ta vie que tu ne connais la mienne... Tu as raison, je sélectionne ce que je veux, parce qu'il y a des tas de choses dont je ne suis pas fière... Mais il faut que tu comprennes que ce n'est pas par rapport à toi. Je te fais confiance... Mais je n'ai pas un passé facile... J'ai beaucoup de mal d'en parler, je ne le fais quasiment jamais... Et j'ai pas envie que tu me voix différemment. »

C'était surtout pour ca que je lui cachais tant de choses. J'avais peur qu'en lui dévoilant qui j'avais été, ce que j'avais pu faire, et qui j'étais encore un peu, elle décide de ne plus rester avec moi.

« Moi non plus, je ne veux pas te perdre... »

J'avalai ma salive, dire des choses tellement vraies sur ce que je pouvais ressentir était difficile pour moi, éprouvant. C'était comme si je me mettais à nu, m'exposant à tous les risques.
Puis je décidai de lui demander:

« Qu'est-ce qui t'intéresse tant dans ma vie? »

Moi je la trouvais pas particulièrement attrayante.

« Tu n'as qu'à me poser des questions, et je verrai si je peux y répondre... »

Je faisais un effort pour elle. J'avais bien réussis à confier à Alona certaines choses. C'était plus facile car je ne la connaissais pas, je n'avais donc rien à perdre, mais je pense que le moment était venu pour moi que je m'ouvre plus à la personne qui était vraiment importante pour moi.

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Mes mains caressaient doucement sa peau, remontant sa peau à ses épaules musclées, massant ses muscles au détour de sa chair. J'essayais de faire du mieux possible, mais je n'en n'avais jamais fait à mon petit ami. J'en avais déjà fait pour Jude ou bien Josh' mais je dois avouer que pour mon petit ami, je m'appliquais pour que le massage soit sensuel, ou du moins, essaie de l'être. Le voir comme ça, voir son corps, ressentir sa chaleur, ça m'excitait. Je commençais à ressentir ce que beaucoup de femmes avaient déjà ressenti autour de moi. Je n'avais qu'une seule amie encore vierge comme moi, mais en même temps, elle avait 15 ans. Moi, d'ici la semaine prochaine, j'allais fêter mes 17 ans, peut-être était-il temps? J'en avais envie, c'était évident. Et je voulais le faire avec Aiden, parce que j'en étais amoureuse, parce que je me sentais en confiance, parce que je savais qu'il ne me ferait jamais de mal, parce que je ne doutais pas de lui... Néanmoins, je ne pouvais pas dire que je me sentais totalement prête... J'avais tellement peur qu'il parte, qu'il me laisse, comme Trevor l'avait fait. J'étais encore marqué par ça. Et puis avec ce que papa avait fait, je crois que l'abandon était une chose qui me faisait vraiment peur et donc, du mal.

Sa peau était chaude, elle était douce. Comme une dune de sable si fin, qu'elle semble telle de la soie. Comme un nuage, comme un souffle doux, sucré, parfumé. Comme une goutte d'eau qui roule sur la peau, comme des cheveux qui viendrait effleurer une peau nue. Aiden me faisait vibrer, il me faisait ressentir des choses tellement fortes... J'avais tellement de choses à lui dire, je voulais tellement lui dire ce que je ressentais et lui parler de mes craintes. J'aurai voulu qu'il me prenne dans ses bras, que le temps s'arrête, qu'il me parle de lui, de l'amour, des choses qu'il aime, qu'il voudrait faire. Je voudrais que le temps se stoppe le temps d'un baiser. Le temps d'une étreinte. Que nous ne soyons plus que lui et moi, dans ces dunes, que la nuit ne se termine jamais, que l'aube ne nous réveille pas, que le froid ne nous surprenne pas. Je voudrais que l'Océan se recule afin de nous laisser le place, autant de place qu'il le faut, afin que l'on puisse s'aimer sans retenu. Mais le monde ne serait jamais assez grand, le temps jamais assez long...

Au bout d'un long moment, mes mains se stoppèrent. Je me sentais trop bien. J'aurai voulu rire, pleurer, me serrer contre lui, qu'il me fasse l'amour, que nous allions nous baigner nu, que nous parlions de nos vies, de nos troubles, de nos souvenirs heureux. Que plus rien d'autre ne compte et d'ailleurs ce soir, c'était le cas. Il n'y avait pas une seule ombre au tableau. C'était juste lui et moi. Pour toute la nuit. Rapidement, mes lèvres vinrent remplacer mes mains sur sa peau, je sentis alors qu'il frissonnais, ce qui me fit sourire. Je lui déposais de fins et doux baisers sur sa peau veloutée avant de venir m'allonger sur son dos, plaçant mes mains sous ses bras, reliant mes doigts aux siens. Je fermais les yeux, je sentais sa respiration sous mon corps, je sentais le moindre mouvement de son corps, le moindre effet sur ce dernier. Et j'adorais. Je me sentais tellement bien. Je ne voulais pas que ça se termine, jamais.

« J'ai tellement de choses à te dire... J'aimerai t'entendre parler de toi, j'aimerai pouvoir tout savoir, où tu as grandis, que tu me parles de ta vie avant notre rencontre... Je sais que tu ne veux pas m'en parler, que tu sélectionne ce que tu laisses transparaître, que tu veux peut-être me protéger... Nous sommes un jeune couple oui, mais je te connais et je me doute que si tu ne m'en parle pas, c'est parce que tu en as honte ou alors que tu juges qu'il vaut mieux pour moi que je ne sache pas certaines choses... Mais moi, je veux que tu sache quelque chose Aiden... Que de un, je te fais confiance. Si tu juges que certaines choses doivent me rester inconnues et que ça ne changera jamais rien pour nous, alors oui, garde les pour toi si tu le veux... Mais sinon, sache que jamais je ne pourrai te reprocher des choses, ou que ça pourrait m'éloigner de toi ou autre chose... En fait... »

J'avais tellement de choses à lui dire, je ne voulais pas le déranger dans un tel moment, où je savais qu'il se sentait bien. Je ne voulais pas gâcher notre soirée, mais à mes yeux, l'honnêteté est très importante et le dialogue aussi. Je veux un petit ami à qui je pourrai parler de tout... Je devais continuer. Ouvrant alors les yeux, je continua doucement :

« J'ai pas envie de te souler à trop parler, je vais faire vite... Mais je... Je tiens sincèrement à toi. Je suis heureuse de t'avoir rencontré et me dire qu'aujourd'hui on est ensemble, j'ai parfois du mal à le croire. Je me demande pourquoi? Pourquoi j'ai réussi alors que je ne me sens pas particulièrement originale... Mais je me sens chanceuse. Tu es tellement... tout ce que j'aime. Je me sens tellement bien quand tu es là, j'arrive même pas à le croire en fait. »

Je ris, nerveusement, sentant alors l'émotion qui me gagnait. L'alcool effaçait toutes les barrières, je parlais sans honte, sans retenue.

« J'arrive pas à croire que j'ai enfin trouvé une personne comme j'ai toujours voulu. J'arrive pas à croire que cette personne m'apprécie tellement, qu'elle souhaite partager un peu plus ma vie. Alors oui, tu as tes mystères mais comme je te l'ai dit, si ça n'empiète jamais sur notre couple alors ne m'en parle pas... J'ai envie de construire quelque chose avec toi, je ne veux pas d'une histoire bancale ou d'une histoire de quelques semaines. J'ai envie que ça marche... »

Il y avait encore tellement de choses que j'aurai voulu lui dire, mais ma gorge se serrait, je sentais que parler à coeur ouvert avait un prit, celui des sensations fortes. Je ne me décollais pas de lui. Non. Je voulais le sentir près de moi, tout contre moi, comme s'il pouvait me protéger de tout, comme s'il allait partir et que je voulais profiter de lui encore ces dernières secondes. Je ne voulais pas qu'il parte...

« Je ne veux pas que tu parte... » Murmurais-je alors faiblement.

Invité

Marissa m'embrassa passionnément en se mettant assise sur moi, ce qui évidemment m'excita. Mes mains se baladèrent toutes seules le long de son dos, la caressant précieusement. Marissa était vraiment douée pour m'embrasser, elle m'en faisait presque perdre la tête. Nous avions atteint un tel niveau de complicité tout les deux... C'était comme si nous nous connaissions depuis de longues années... presque depuis toujours, j'ai envie de dire. Depuis que je l'avais à mes côté, je me rendait compte combien elle avait pu ma manquer, à quel point il y avait ce vide dans ma vie avant elle.

Comme nous n'étions que tout les deux, l'un contre l'autre, il me vint évidemment l'idée d'aller plus loin avec elle. Mais, par peur de la brusquer, je me laissai faire, ne voulant pas l'obliger à quoi que ce soit. J'arrivais à me contrôler avec ca pour l'instant, je ne sais pas vraiment comment. Lorsqu'il s'agissait de me battre, j'étais plus impulsif que jamais, mais pour coucher avec une femme, ce n'était pas pareil... Je les respectais beaucoup, je n'aurais jamais pu violer quelqu'un par exemple. Et là, comme en plus il s'agissait de Marissa, c'était pour moi un acte qui avait toute son importance, contrairement aux autres filles que j'avais connu.

Je serrais Marissa contre moi. J'avais l'impression qu'elle pouvait entendre les battements de mon coeur qui résonnaient dans ma tête à une vitesse folle. Je me sentais si bien à ses côté... Et le mieux dans tout cela, c'était que je ne m'étais pas réveillé avec une douche froide, ca durait comme ca depuis qu'elle m'avait avoué ses sentiments, et je comptais bien faire durer les choses ainsi.

Marissa m'enleva ma chemise, dévoilant mes tatouages. Je crois qu'elle voulait passer aux choses sérieuses... En tout cas ca avait l'air bien partis pour. Je me mis a plat ventre, me prêtant à son jeu, comme elle me l'avait si malicieusement demandé, et elle commença de me masser, me disant qu'elle me trouvait beau. Je ne sais pas si elle avait raison, encore moins si elle était la seule à le penser, mais ca me fis plaisir qu'elle pense ca de moi. Mon but ultime dans la vie n'avait jamais été de plaire, loin de là, je n'étais pas l'un de ces play boys qui draguent tout ce qui bouge. Mais j'étais heureux de sentir l'estime et l'attirance qu'elle avait pour moi. Ca me réconfortait un peu et me donnait confiance en moi, car j'avais souvent cette impression de ne pas la mériter.

Marissa me massa de ses petites mains. Je la sentais tellement appliquée, tellement douces avec moi. Personne ne m'avait jamais porté une telle attention. Je n'avais jamais reçu d'amour comme celui-ci de ma vie.

« Et toi tu es vraiment douée pour les massages... »

Déclarai-je d'une voix légère qui pouvait laisser deviner le sourire qui s'était emparé de mes lèvres. J'attendis ainsi, couché de le sable, savourant le massage de ma belle. C'était tellement agréable, j'avais l'impression de me détendre entièrement, enfin, je me laissais aller. J'étais normalement toujours aux aguets, prêt à bondir, sur mes gardes. Là, je me laissai fondre, me relaxant pleinement et profitant du moment présent.

« On devrait faire ca plus souvent. »

Dis-je un peu amusé, pour lui faire comprendre que ca me plaisait. J'avais aussi envie qu'elle puisse se relaxer ainsi, mais ca voulait dire arrêter pour moi, ce qui aurait été un véritable sacrifice. J'avoue, j'étais trop égoïste pour ca. De plus, pour ma part, je devais être nul en massage. Je n'avais jamais massé quelqu'un, et je devais être une vraie brute alors je préférais l'épargner...

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❥ Smile in the moonlight

Bal de Saint Valentin.
14 Février 2013.
Night.

Aiden lui dit alors :

« J'aime bien me retrouver dans ce genre d'endroits... On se sent libre. Et en plus, avec toi, c'est... parfait. »

L'adolescente eut comme réponse de venir déposer ses lèvres sur celles de son petit ami. Assis côte à côte, elle déposa sa main sur sa joue mal rasée et l'embrassa tendrement. Ses lèvres étaient un peu sucrées et encore avec le goût de l'alcool, ce qui leur donnait une acidité particulière. Marissa adorait. Mais n'étant pas très à l'aise, elle se rapprocha de lui, de façon à être assise sur lui, à califourchon, dos à l'océan. Le jeune homme plaça ses mains dans le bas de son dos, tandis que ses main à elles vinrent sur ses joues, ne voulant pas éloigner le visage de son bien aimé une seule seconde. Leur baiser était tendre mais ardent en même temps. On pouvait y sentir de l'envie, du bien être, de la confiance. La jeune femme jouait avec les lèvres d'Aiden, quelques secondes avant de rencontrer sa langue pour un baiser encore plus passionné. La jeune femme se laissait aller, aidée par l'alcool de cette fabuleuse soirée. Après un petit moment, ils mirent fin au baiser et elle vint déposer son visage dans le creux de son cou. Elle se sentait tellement bien contre lui, dans ses bras, en sécurité, au chaud. Fermant les yeux, elle pouvait entendre les battements de leurs coeurs unis, le bruit des vagues venant se mourir sur la plage, le bruit du vent doux dans les dunes.

« Tu t'allonge sur le ventre? »

Sa voix avait une once de malice. Avant que le jeune homme ne s’exécute sans poser de question, Marissa prit soin de déboutonner chaque petit bouton de sa chemise. Dévoilant alors la peau nue de son petit ami, elle sentit une vague d'excitation l'envahir. La jeune femme était encore vierge, elle n'avait jamais rien fait de sexuel. Elle en avait ressenti l'envie avec Trevor, mais là... C'était autre chose. Bien plus qu'une envie. Elle souriait toujours, retirant la chemise d'Aiden et la plaçant près d'eux, elle le laissa se mettre sur le ventre. Assise sur ses fesses, elle admirait sa peau. Son dos musclé, son corps de rêve. Mais qu'est-ce qu'il était beau !

« Tu es tellement beau Aiden... »

La jeune femme n'avait jamais utilisé de surnoms avec Trevor et non plus avec Aiden. De toute façon, elle ne le voyait pas trop l'appeler "mon poulet" ou "mon bébé" alors qu'il était plutôt imposant. Elle trouvait ça ringard et nul. Mais il est vrai qu'un "mon chéri", "mon amour" et ce, même pour elle, la faisait rêver parfois. La jeune femme posa alors ses mains sur le corps de son petit ami et elle se rendit compte à quel point sa peau était chaude et douce. Incroyablement ! Ca lui arracha même un petit rire. Ses joues s’enflammèrent alors que ses mains glissaient sur la peau d'Aiden, commençant un massage des plus agréable...

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Je suivis donc Marissa, puisque contrairement à ce que j'avais cru, elle ne comptait pas rentrer tout de suite. Autenant prolonger la soirée, la perspective m'enthousiasma, car comme je l'ai déjà dis, je ne suis pas un grand dormeur. La nuit et moi, c'est une grande histoire d'amour... ou presque. Nous marchâmes donc côte à côte. Je me sentais bien avec elle, c'était reposant, agréable, léger. Je n'avais aucunes autres pensées négatives, j'oubliais tout mes problèmes, j'étais simplement heureux d'être là, avec elle. Je n'étais pas habitué à ce bonheur, mais depuis le temps qu'il avait manqué à ma vie, je ne pouvais que l'accepter sans broncher. J'esperais juste qu'il dure le plus longtemps possible.

Nous arrivâmes sur les dunes, après avoir croisé quelques couples dont nous avions rien à envier. C'était à peine si je les avais remarqué. Je ne faisais pas attention aux autres, encore moins quand je ne les connaissais pas, car je m'en fichais, ils ne m'intéressaient pas. Et surtout, quand j'étais avec Marissa, il n'y avait plus qu'elle.
Elle retira ses chaussures, je fis de même. C'était évidement plus pratique pour marcher dans le sable, et j'aimais sentir ce contact de la nature à mes pieds. Je n'étais pas vraiment à l'aise dans mon costume, je n'en avais pas l'habitude, j'étais toujours à la cool d'habitude, privilégiant le confort au style. Et d'ailleurs, je n'avais pas les moyens de me payer des fringues a gogo.

Nous nous asimes sur le sable, face à la mer. C'était tout bonnement magnifique. J'enlevai ma veste. Il ne faisait pas si chaud que ca, mais j'aimais justement cette fraicheur. Il n'y avait personne, juste Marissa et moi, tranquilles, et ce ciel qui s'offraient à nous, rien qu'à nous. C'était juste parfait. Nous passerions peut-être la nuit là, qu'à cela ne tienne. Cela me rappellerait notre nuit sur les toits de l'école. Et me concernant, je pouvais dormir partout, j'avais habité une voiture durant plusieurs mois, dormir sur le sable ne me dérangeait pas.

Je préférais de loin me trouver ici qu'au bal. J'avais l'impression de respirer enfin, loin de tout ce monde.

« J'aime bien me retrouver dans ce genre d'endroits... On se sent libre. Et en plus, avec toi, c'est... parfait. »

Lui fis-je savoir en lui faisant passer une mèches de ses longs cheveux bruns derrière son oreille. Le ciel avait beau être splendide, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer elle, elle captait toute mon attention, éveillant tous mes sens.

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❥ Smile in the moonlight

Bal de Saint Valentin.
14 Février 2013.
Night.

Marissa et son petit ami Aiden venaient donc de quitter la salle de réception où avait eu lieu le bal de la saint valentin. Il était à peu près vingt trois heures et la fête allait bientôt se terminer. Après quelques verres, un magnifique cadeau offert par le jeune homme et un rebondissement offert par Dexter, il était temps pour les deux amoureux de quitter la fête. Marissa avait lié son bras à son petit ami, alors qu'ils déambulaient dans le campus du lycée. Déambuler était le bon verbe, la jeune femme avait bu plusieurs verres très vite et de ce fait, commençait légèrement à être pompette. Le ciel était étoilé, magnifique et l'air était plutôt doux. Marissa ne cessait de sourire, se sentait totalement heureuse d'être en compagnie d'Aiden. Elle avait par ailleurs manqué de tomber en trébuchant sur le sol, mais ce dernier, prévenant, l'avait secondé comme un co-capitaine à sa charge. Le jeune homme avait alors demandé à sa petite amie si elle désirait rentrer.

« Oh non non ! J'ai envie d'aller un peu me balader, avec toi »

Parfumant son souhait d'un délicieux sourire, elle se laissa donc embarquer dans une drôle de fin de soirée. Les deux jeunes gens avancèrent tranquillement sur la route, croisant pas mal d'autres couples ou bien d'amis qui rentraient eux aussi chez eux ou alors, qui allaient finir la soirée un peu partout dans l'école. Il y avait tellement d'endroit, les toits, la plage, le parc, la forêt non loin ou bien tout simplement la ville. Chaque année, Miami organisait une sorte de grande fête dans le centre. Marissa n'y était jamais allée étant donné qu'elle se retrouvait toujours célibataire à cette période de l'année. Pourquoi ne pas y aller cette année? Après tout, qu'est-ce qui les en empêchait? Oh... Aiden ne voudrait pas, il n'aimait pas la foule. Il avait déjà fait l'effort de venir à cette soirée qu'il n'affectionnait pas particulièrement, ça n'était pas pour faire continuer le calvaire ! La jeune femme et son petit ami prirent -sans réellement sans rendre compte- la direction des dunes, bordant alors la plage de l'école. Il s'agissait de petites collines de sable, parfois agrémentées d'herbes hautes, donnant alors une vue splendide sur l'océan bleu nuit, bercé par cette pleine lune incroyable qui venait se baigner dans l'étendue d'eau. L'air y était plus frais, mais bon dieu que c'était beau et agréable. Un vrai coin de paradis. Marissa retira ses chaussures à talons une fois parvenue au sable. Elle les tenait dans sa main, cherchant alors un droit où ils pourraient s'installer tranquillement. Comment elle voyait sa soirée? Elle ne la voyait pas. Elle ne voulait pas la programmer, ce qui la rendait alors totalement magique. Peut-être allaient-ils rester là toute la nuit, discutant, rigolant de tellement de choses, pour se réveiller à l'aube, dans les bras de l'un et de l'autre?...