Aller à l'encontre des règles est le propre de l'Homme [Nina Palmer]

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La tension semblait s'apaiser avec le temps, et ce n'était pas pour me déplaire. Je sais que je suis le principal fautif de cette situation et que c'est à moi de faire ce qu'il faut, mais cela est quand même plaisant. Je comprends la position dans laquelle Nina se trouve, être avec quelqu'un de mon âge et de ma profession doit être délicat. Pour le reste je suis surtout étonné par ma propre conduite, c'est tellement rare, voir exceptionnel que j'aille asticoter de la sorte une fille, jeune ou pas. Enfin je ne me cherche pas d'excuse, j'ai mal agis et cela a dégradé l'ambiance entre nous. Je n'avais pas envie de m'imposer à Nina bien au contraire, j'étais plus du genre à prendre mon temps, je n'étais pas un mec pressé. Pour le reste j'essayais donc d'engager une conversation avec la jeune fille, sans pour autant paraître trop lourd, je ne sais pas si j'ai réussi mon coup mais au moins si elle m'envoie sur les roses, je serais fixé.

Je buvais par intermittence ma bière, et la jeune fille me fit part de sa réponse à ma question. Elle était donc de Las Vegas.... Je n'avais jamais vraiment eu le temps de visiter cette ville, j'y suis passé avec l'armée plusieurs fois mais jamais pour le plaisir. Puis nous n'avions pas vraiment le droit de sortir faire ce que l'on voulait. Après je fus surtout intrigué par la fin de sa phrase. Apparemment elle voulait partir de chez elle ? Je suppose qu'elle a ses raisons de vouloir cela et qu'elle a sa propre histoire. Je pense en avoir assez fait pour le moment et je ne vais pas être indiscret au point de demander ça. Premièrement ça ne me regarde pas, et si Nina voulait en parler, elle l'aurait fait. Ma voix s'éleva alors, doucement, légèrement pensive. Je fis un sourire à la jeune fille. Le bleu de mes yeux la fixait sans pour autant être insistant.

« Ahh Las Vegas... J'y suis déjà passé plusieurs fois avec le boulot, mais jamais pour le plaisir. Je ne connais que le côté «casino» donc c'est très réducteur. En tout cas je préfère le climat d'ici à la bas, et à entendre ta dernière phrase, j'ai l'impression que toi aussi tu as trouvé chaussure à ton pied, tant mieux.»

Je n'insistais pas plus, je lui faisait un dernier sourire avant de me replonger dans ma bière. Je parlais de façon plus décontracté, moins neutre et surtout beaucoup moins fermée. Ma voix était plus douce et plus agréable qu'en début de soirée, j'avais retrouvé mon calme en fait. Bien entendu la discussion avait déviée et je savais que l'on arrivait dans la partie sensible. J'avais été honnête avec Nina, je n'avais aucune idée de la façon de me comporter avec elle, car concrètement c'est la première fois que j'agis ainsi. Puis c'est surtout la première fois que je sors avec une élève … En même temps c'est aussi la première fois que je suis prof donc .. La question n'était pas vraiment la, j'avais agis de façon tellement puérile et tellement infantile, jamais je ne m'étais comporté comme un gamin de 15 ans qui embête les filles pour attirer leur attention.

Je n'avais pas besoin de ça, je le savais, mais avec Nina je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ne me cherche aucune excuse, j'ai très mal agis, et j'en suis conscient. La jeune fille me fit donc part de son avis, je buvais ma bière en l'écoutant avec attention. Alors comme ça elle est souriante d'ordinaire ? Je ne suis pas vraiment étonné, elle n'a pas l'air d'être une fille associable qui tire toujours la gueule, bien au contraire, elle m'a plus l'air d'être le genre de fille libérée, extravertie, qui profites à fond de sa jeunesse. Cette période me manque dans un sens, j'étais jeune, sauvage et surtout libre. D'un air pensif, je ne me complétais pas en excuse, mais je faisais parvenir à Nina le fait que j'étais sincèrement désolé de mon comportement.

«Je n'en doute pas, tu as l'air d'être quelqu'un d'ouvert, libre et libérée et surtout très sociable. Encore une fois je m'excuse de ma conduite. Je ne me cherche pas d'excuse, mais sache juste que je ne suis pas aussi «gamin et puérile» d'ordinaire. Je sais reconnaître mes torts, et te concernant, j'ai eu tort sur toute la ligne. J'espère qu'on arrivera à repartir de bon pieds»

Je buvais un peu de ma bière, je voulais surtout mettre un point au clair avec Nina. Loin de moi l'idée de lui faire un reproche, je comprends tout à fait sa réticence, mais les gens avaient tendance à mettre les enseignants dans un panier très particuliers, celui du citoyen modèle. Or un enseignant est avant tout un être humain, avec des qualités et des défauts, il est certes chargé d'une mission très spéciale, celle d'éduquer les enfants et en faire justement des personnes responsables, en cela nous avons un rôle et nous devons montrer l'exemple, mais nous n'en restons pas moins des êtres vivants avec des qualités et des défauts. Puis surtout, je voulais faire part de ma façon dont je voyais Nina, avec mes yeux, ceux d'un homme, pas ceux d'un enseignant.

«Après, concernant le fait que je suis un prof, je voulais juste te dire, et je ne te demande pas d'approuver ni même de suivre ma pensée, tu es libre de tes choix. Je comprends ta réticence, mais sache juste que en dehors de l'école, je n'ai plus ce masque d'enseignant, je suis juste moi, et la tout ce que je vois, ce n'est pas une de mes élèves, je te vois juste toi Nina. Il y a l'école, le boulot, et la vie en dehors. Je ne cherche pas à te persuader de quoi que ce soit, tu fais ce que bon te semble avec mes propos, mais je voulais juste te dire qu'en dehors, je suis juste moi, et je te regarde avec mes yeux d'hommes, pas avec mes yeux d'enseignants.»

Il n'y avait aucun reproche dans ma voix, bien au contraire, j'avais parlé à nouveau de façon douce et avec un sourire aux lèvres. Il n'y avait pas d'agressivité ou d'animosité dans mes propos, je voulais juste remettre le contexte en place. Maintenant Nina est une personne libre de pensée et d'acte. Elle ferait ce qu'elle veut de tout ça. Je concluais après avoir bu de ma bière d'un regard pétillant.

«J'espère avoir l'occasion de te voir sourire en tout cas.»

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