Une rencontre innatendue

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Kimberley & Orlando

« Les blessures du corps ne sont rien face à celles de l'âme. »

Que de vulgarité sortant d’un si petit corps. Heureusement pour elle, ils étaient arrivés lorsqu’elle décida de jouer la forte tête. Passablement agacé, l’Italien jeta un regard noir à la jeune fille sans prononcer un seul mot. Il ne lui ferait pas l’honneur de lui adresser la parole, il avait déjà fait beaucoup pour elle. L’infirmière ne semblait pas être pressée d’ouvrir, bien au contraire. Une minute défila, suivie rapidement d’une deuxième. Il semblait clair et net que cette incapable était partie pour une énième pause-café en compagnie de certains membres du personnel. C’était une énorme plaisanterie qui ne faisait absolument pas rire le descendant Vetràio.

Finalement, il poussa la porte de l’infirmerie avec son épaule pour entrer dans la salle d’attente avant de lâcher l’adolescente sans réellement de délicatesse sur un des sièges de l’infirmerie. S’il avait su qu’elle souffrait à ce point-là du dos, jamais il ne l’aurait déposé ainsi mais il était à présent trop tard. Quoiqu’il en soit, Orlando n’était pas du genre à avoir des remords et cette petite l’avait tout bonnement énervé plus que ce qui était permis. En temps normal, il serait déjà parti depuis longtemps car elle ne représentait absolument pas le genre de femme qui attisait son intérêt. La vulgarité de cette fille et son manque de charisme certain donnait à l’Italien une seule et unique envie, la fuite. Seulement, la menace qui planait sur lui le forçait à réfléchir. Pouvait-il se permettre de partir et s’exposer ainsi a courroux de son professeur de sport qui n’hésiterait pas cette fois ci à le trainer devant le proviseur ? Cet entretient remonterait immédiatement aux oreilles de son père et il allait irrémédiablement en prendre pour son grade.

Il se frotta le menton, fixant la blessée d’un air songeur. Il allait rester, d’une part pour éviter les problèmes et pour la simple et bonne raison que sa présence semblait déranger et insupporter l’adolescente. S’il pouvait éviter une sanction tout en embêtant une pauvre petite gamine, il ne voyait pas pourquoi il se priverait de ce petit plaisir.

« Si mademoiselle a fini de se plaindre, peut-être qu’elle pourrait me dire pourquoi elle s’est faite rouer de coups ainsi ? »

Rouer de coups était l’expression la plus courtoise et la moins agressive qu’il avait trouvé. Même s’il se comportait bien souvent comme un gentleman, il lui arrivait parfois d’être tout simplement imbuvable et dans ces moments-là, mieux valait l’éviter. Malheureusement pour elle, la fuite lui était tout simplement impossible et elle demeurerait à la merci du Pi Sigma jusqu’à ce que l’infirmière daigne revenir pour s’occuper d’elle.

Désolée pour le retard, j'espère que la réponse te conviendra tout de même.

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A sa plus grande surprise, Kimberley se laissa porter sans grande réaction, juste un petit grognement se fit pour le moment entendre de la bouche de la jeune demoiselle. Elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait été portée par un garçon, voire même carrément par une fille. Cependant, elle n'épprouva aucune gène et son visage ne montrait aucune expression, un visage tout bonnement neutre. Oui, elle souffrait, mais ce gugusse n'avait tout simplement pas à le savoir. Lorsqu'elle entendit l'avertissement qu'il allait la lâcher si elle bougeait de trop, elle ne put s'empêcher de lui dire d'un ton froid et sec:

- Ca te ferai bien plaisir de me lâcher, hein ? Avoue que j't'emmerde, aussi. Si ça t'emmerde autant de m'aider, lâche moi, j'me débrouillerai sans toi.

Il était vrai qu'elle n'avait tout simplement aucune raison de se laisser faire, puis en plus, elle n'était pas sûre de comprendre correctement le français de cet homme qui possédait un accent italien très prononcé, selon elle. En tout cas, bien qu'elle n'était pas non plus aimable, elle espérait quand même être tombé sur quelqu'un de plus...compatissant. Elle s'accrocha non sans insistance à la nuque de l'homme qui la portait, afin de s'assurer qu'elle ne tomberai pas, sauf s'il décidait de la lâcher. Devait elle lui préciser que s'il l'a lâcher sur le dos, il l'entendrait crier comme jamais ? Et pourtant, Kim n'était pas une fille qui se plaignait beaucoup, mais son dos était son talon d'Achille. Elle se laissa tout de même porter, en veillant bien à ce que celui ci l'accompagne bien à l'infirmerie et non à la guillotine, vue son envie immense de l'aider. Non, elle ne s'excuserai pas de gâcher son après midi, non elle n'a aucun regrets sur ce qu'elle est en train de faire vivre à cet homme. Et puis, pour bien l'embêter, elle s'agita un peu dans ses bras, simulant le fait qu'il l'avait tout bonnement mal prise et qu'elle était mal placée dans ses bras. Elle sourit d'un air provocateur puis bougea encore un peu et finit par cesser ses mouvements. La porte de l'infirmerie était devant eux, mais étrangement, Kim espérait que celle ci ne soit pas disponible, afin qu'elle puisse passer plus de temps avec la seule personne qu'elle connaisse pour le moment dans cette école, mis à part la fille avec laquelle elle s'était battue. Elle fixa sagement la porte puis attendit qu'elle s'ouvre, bougeant une dernière fois dans les bras de l'homme, afin de le provoquer encore un peu.

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Kimberley & Orlando

« Les blessures du corps ne sont rien face à celles de l'âme. »

La jeune fille au sol semblait être véritablement incapable de parler et de bouger, cependant, à aucun moment l’Italien ne s’en voulut pour ne pas être allé l’aider quand l’occasion s’était présentée, même si à présent, il était un peu dans la galère. Il la regarda en silence, se demandant comment il allait se débrouiller et surtout, comme il allait l’emmener à l’infirmerie. Le jeune homme était en train de jurer à mi-voix en italien, ce n’était pas à lui de faire ça après tout, ce n’était pas son rôle et encore moins son travail d’aider les gens. Jamais il n’avait autant détesté ce prof de sport qui parvenait à lui gâcher ses journées, même quand il parvenait à échapper à ses cours.

L’Italien leva les yeux vers le ciel, il faisait beau, il faisait chaud et techniquement, il n’avait rien à craindre pour sa tenue, enfin, techniquement. Après un soupire, il passa l’un de ses bras sous les genoux de la demoiselle avant de passer une main derrière ses épaules. Il devait l’aider, en évitant de lui faire mal car se retrouver avec une chouineuse dans les bras ne l’intéressait guère, au contraire.

« Je vais te porter du coup. Je te conseille d’éviter de trop bouger, sinon je te lâche sans aucun remord. »

Le pire dans tout cela, c’était que c’était la pure vérité. L’Italien n’allait pas en plus se donner la peine d’être doux et gentil avec elle. Il perdait suffisamment de temps en l’aidant alors la moindre des choses c’était qu’elle y mette un peu du sien et qu’elle ne se comporte pas comme un boulet de première. Il la prit finalement dans ses bras et se releva, remerciant le ciel pour le fait qu’elle soit svelte et plutôt légère. L’Italien ne pratiquait en sport que la musculation et même avec cela, il ne faisait pas parti des plus costauds de sa confrérie car il détestait le sport en général.

« Dépêche toi Vetràio, on a pas toute la journée devant nous »

La charmante voix du prof le ramena à la dure réalité. Il était en plein milieu du terrain de sport et les élèves attendaient visiblement pour commencer le cours.

« Peut-être que si vous faisiez votre travail, cela ne serait pas arrivé ou qu’elle serait déjà à l’infirmerie. La moindre des choses quand on relègue lâchement son travail, c’est de ne pas en rajouter. »

Conclut l’Italien avec une mine satisfaite. Sans prêter attention aux réprimandes de l’enseignant qui vociférait à son égard, il quitta le terrain de sport en direction de l’infirmerie, essayant tout de fois de ne pas trop bouger en route. Il ne manquerait plus qu’elle se mette elle aussi à crier et le tableau serait complet. En arrivant devant l’infirmerie, il sonna pour prévenir qu’il était de retour au plus grand désespoir de l’infirmière certainement mais il s’en moquait. Plus vite elle répondrait et plus vite il serait débarrassé de la jeune femme.

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Les voix autour d'elle semblaient lointaines, et si proche en même temps. Et pourtant, elle était tout bonnement incapable de distinguer les voix masculines des voix féminines. Elle ne pouvait percevoir que des rires, des cris, des grognements. L'air frais caressait doucement son visage meurtri par les coups, et ses cheveux avaient bien besoin d'un bon shampoing.
Puis soudain, des pas près d'elle se firent entendre, se rapprochant puis s’arrêtèrent d'un seul coup. Kim ne bougea pas, son visage n'étant pas tourné vers la présence humaine qui se tenait près d'elle. Elle ne put que sentir sa présence, et se servir de son ouïe affaiblie pour distinguer plusieurs voix masculines non loin d'elle. Elle tenta de bouger, même un sourcil, il n'en fit rien. Son corps ne lui répondait plus du tout.
La voix d'un homme particulièrement se rapprochait d'elle, ainsi que ses pas, une nouvelle fois. Une question lui avait été posée, mais kimberley ne répondit pas, pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait tout simplement rien entendu. Son esprit était troublé, et son cerveau semblait fonctionner au ralenti.
Les gens autour d'elle semblaient s'être tout simplement ralenti, comme si que le temps s'était figé. Afin de se rassurer, elle tenta comme elle peut de bouger son poignet droit, sur lequel était attaché un petit ruban rouge: son identité au sein de l'école. Kimberley n'était qu'une junior de sa classe et venait tout juste d'arrivée. C'était le seul geste qu'elle avait pu faire sans grimacer une nouvelle fois de douleur. Son dos lui faisait vivre un enfer, elle se demandait même si sa cicatrice ne s'était pas rouverte malgré toutes ces années. Elle put quand même tourner lentement la tête vers l'homme et faisait maintenant face à lui, toujours allongée au sol, sans bouger plus que ça.
Elle lui fit un tout petit sourire, lui lançant comme une invitation à se moquer d'elle, comme tout les autres. C'était un homme plutôt de grande taille comparé à elle, et il avait un très beau physique. Plutôt beau gosse dans son genre, pas un homme qu'on trouve souvent en France, se disait-elle. Elle ne put s’empêcher de détacher son regard du physique de l'homme, qui attendait sagement une réponse à sa question que la jeune fille avait complètement oublier... ou pas comprise, sans doute. Elle se contenta de lui sourire de nouveau, et attendit patiemment une réaction de l'homme, sans prononcer un seul mot, aucun son. Cependant, l'environnement autour d'elle recommençait à prendre vie, tout recommençait à s'animer, son oreille recommençait à entendre des sons. Elle put alors entendre la question de l'homme devant elle, enfin ! Marcher ? Étrangement, ce mot ne faisait pas parti de son vocabulaire actuel. Non, elle ne pouvait pas marcher, et elle ne comptait pas non plus se forcer pour tenter de marcher ! L'infirmerie ? Cet endroit tout blanc qu'on lui avait fait visiter le matin même ? Ses pensées se bousculaient sans cesse dans sa tête, mais les mots ne sortaient pas même. Elle réussit cependant à lever difficilement le bras, et à désigner son dos, qui 'a faisait énormément souffrir. Puis elle ferma encore les yeux.

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Kimberly & Orlando

« Les blessures du corps ne sont rien face à celles de l'âme. »

Le regard inquisiteur et lourd de sous-entendus, un sourire en coin. Une rature sur une feuille, le son du stylo qui dessine furieusement des lettres sur du papier avant que la bruit d'une violente déchirure ne résonne dans la pièce.

« Tu prends ça et tu sors. Je ne veux plus te voir dans les environs. »

Le sourire finit par disparaître. La victoire est acquise et pourtant, on ne peut pas tout se permettre. La joie passagère de l'Italien prend fin lorsqu'il tient finalement ce papier entre ses doigts. Une dispense de sport. Avec ça il allait enfin pouvoir être libre et partir une fois ce document remis aux mains de son enseignant.

« Merci. Bonne journée à vous, au revoir madame. »

Si l'infirmière en avait eu les moyens, elle aurait arraché les yeux du séducteur et pourtant elle du se contenter de retenir sa rage qui prenait en ampleur au fil des secondes. Sans tarder plus longtemps, Orlando sortit de l'infirmerie et se dirigea vers le terrain de sport. En chemin, il se mit déjà à réfléchir au programme de son après-midi devenu libre. L'Italien avait une folle envie de prendre le volant de sa Pagani pour rouler encore et toujours dans contrainte et sans aucune restriction. C'était tout ce qu'il voulait et tout ce qui pouvait lui faire plaisir actuellement.

En arrivant près des terrains de sport le Pi Sigma se rendit compte qu'il y avait de grabuge et que des filles étaient purement et simplement en train de se battre sans que personne n'intervienne. Comme il ne connaissait aucun des deux protagonistes, il ne se donna pas la peine d'intervenir, d'une part parce qu'il ne voulait pas risquer de salir ses vêtements et également car il ne voulait pas de mêler de querelles de filles. Pour rester sain et sauf, mieux valait éviter de s'occuper des histoires de la gente féminine.

L’Italien se désintéressa de la scène, l’effaçant de sa mémoire comme s’il n’avait rien vu avant de remettre son justificatif à son enseignant. Mécontent de voir l’élève manquer une nouvelle fois un cours, le professeur ne pouvait cette fois ci rien dire puisqu’il avait un justificatif. Orlando s’autorisa même un petit sourire victorieux et tourna les talons, prêt à partir mais malheureusement pour lui, il allait finalement être obligé de rester là. Une fille qui avait assisté à l’affrontement entre les deux adolescentes était partie relater tout cela aux enseignants et le tyran qui servait d’entraineur aux Senior Year C sauta sur l’occasion pour mettre des bâtons dans les roues de l’Italien.

« Vetràio ! Tu emmènes la petite à l’infirmerie avant de partir. Tu as tout ton temps après tout. »

Orlando hésita entre ignorer la requête de l’enseignant et se plier à sa volonté. L’esprit de contradiction de l’Italien ne demandait qu’à partir et à prendre le volant de sa voiture mais d’un autre côté, les conséquences de ses actes pourraient être bien lourdes s’il refusait d’obéir. Non sans jeter au préalable un regard noir au professeur, le Pi Sigma se dirigea vers la jeune fille à terre et s’accroupit à ses côtés. Il regarda son visage où la douleur avait pris racine et se demandait pourquoi elle s’était battue si elle savait qu’elle allait se prendre une dérouillée. Laissant de côté ce problème qui aurait pu détourner l’attention du Milanais durant de longues minutes, il s’intéressa à nouveau à la jeune fille.

« On va aller à l’infirmerie, tu peux marcher ? »

Pitié, qu’elle dise oui. Si jamais il devait la porter, il allait à coup sûr salir ses vêtements puisque cette fille était actuellement allongée à même le sol. Décidément, ce prof savait comment faire pour gâcher les journées d’Orlando.

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Il était exactement près de 15h lorsque Kim était sur le terrain de sport, fixant la file devant elle d'un regard noir et méfiant. Les élèves autour ne semblaient pas s'occuper des jeunes filles qui ne cessaient de s'engueuler depuis maintenant un bon moment déjà. De nombreux coups avaient déjà été échangés entre les deux demoiselles, cependant, personne n'était intervenu, comme si que cette situation était tout à fait banale. Kim, elle, n'avait pas frapper, elle n'avait qu'esquiver les coups de son adversaire, tout en veillant à son dos, son point faible depuis quelques années déjà. A bout de forces, a vue de Kim se troublait peu à peu, elle ne put distinguer qu'un sourrir satisfait sur e visage de la jeune fille. Kim se jura intérieurement qu'elle l'a retrouverai et lui ferai payer cher cette altercation. Bien que Kimberley prenait des cours de self défense, ceux ci ne lui avaient servit à rien, sur ce coup-là. Ses membres tremblaient et ses jambes ne la portait plus. Elle bouillonnait pourtant de rage et de haine, son sang semblait la brûler de l'intérieur. Elle ne ut cependant à peine serrer les poingts, qu'elle s'effondra littéralement au sol, anéantie et blessée. Elle n'avait pas su faire face à son adversaire et s'en voulait énormément. Les rires moqueurs de celle ci la hantait. Elle se redressa cependant un peu et se mit à genoux au sol, fusillant la fille du regard. Celle ci continuait de se moquer d'elle, lui cracha au visage et s'en alla d'une démarche assez étrange. Pour un premier jour d'école, kim n'avait pas fait long feu s'en s'attirer des ennuis. Épuisée, elle tenta de nouveau de se lever, puis s'effondra de nouveau au sol, grimaçant de douleur mais ne criant pas. Elle resta là, allongée et immobile, regardant les élèves sportifs, dans leur univers. Quel ennui le sport! Elle se mit a sourit faiblement et ferma lentement les yeux, se laissant inerte au sol.