[TERMINE]L'élégance à la française [Pv Elycia]

« Merci du compliment, mais je maintiens que la danse est bien trop dure pour moi ! Et oui c’est un sport, qu’est-ce que ça serait d’autre ? Peut-être un art ou un mode d’expression corporel, mais ceux qui jugent la danse sur les tutus roses n’ont rien compris. »

Décidément, ce jeune homme savait trouver les mots justes pour plaire à Elycia. La jeune fille rendit une nouvelle fois son sourire au garçon. Avant de se diriger vers ses affaires. Elle aurait pu rajouter quelque chose à ces dernières paroles, mais était-ce bien nécessaire ? Soma avait résumé tout ce qu’elle pensait en quelque mot et le sourire qu’elle lui avait alors accordé était une sorte d’acquiescement à ses paroles.

Tandis que le jeune homme terminait ses étirements et qu’Elycia se trouvait à présent près de ses affaires, il rajouta encore quelques mots :

« Surtout le classique… Je sais que le degré d’exigence envers soi-même est énorme. En Boxe aussi, disons qu’ils ont chacun leurs exigences physiques et morales, mais selon moi la danse est bien plus dure ! La boxe est plus simple, je n’ai juste qu’à mettre l’adversaire K.O… Toi il faut de la grâce, vous transmettez de l’émotion, des sentiments au public. Nous nous sommes surtout des bourrins… »

La dernière expression amusa Elycia qui leva les yeux et les posa sur le jeune homme, un sourire amusé aux lèvres. Il était là, à quelques mètres d’elle, de l’autre côté de la salle, debout, les mains sur les hanches. Du haut de ses 1m85, son torse nu recouvert d’une fine couche de sueur le rendait réellement sexy et les quelques mèches de ses cheveux ébènes qui lui tombaient devant ses yeux tout aussi sombres et mystérieux finirent de troubler la jeune demoiselle qui se sentit obligée de baisser les yeux pour tenter de cacher son embarras. Elle se retourna même quelques secondes pour éviter que le garçon ne se rende compte de l’état d’émoi dans lequel elle était.

« Ah, alors c’est de la boxe que tu pratiques ?! J’avais pensé à un art martial, par rapport à ta tenue… Je dois avouer que j’y connais pas grand aux sports de combats. » adressa-t-elle au garçon un peu gênée, toujours de dos, en train de s’afférer sur ses chaussons pour essayer de distraire ses pensées pour faire disparaitre cet état de trouble embarrassant. « En fait, je n’ai jamais eu l’occasion de m’y intéresser. Jusqu’à maintenant je ne connaissais personne qui en pratiquait. Mais je crois que ça me plairait bien d’essayer un jour. » finit-elle par s’exclamer en se redressant et en se retournant face au garçon toujours debout qui la regardait depuis l’autre côté de la pièce.

Avant de boire quelques gorgées d’eau Elycia demanda au jeune homme s’il comptait allez voir l’un des matchs d’une des équipes de WHS. La réponse qu’il lui donna l’a surpris, mais l’idée ne lui déplut pas.

« Oui je compte aller voir celui de basket, ça te dit de venir avec moi ? »

Avant même que la petite française n’est le temps de répondre, Soma afficha un air gêné et se reprit en bégayant un peu, complètement confus :

« Ah … Excuse-moi… Je … J’aurais dû… être plus délicat… »

Elycia ne lui laissa pas le temps de se rétracter et lui coupa presque la parole alors que le jeune homme lui adressait un sourire timide tout en baissant légèrement la tête, surement en guise d’excuse :

« Non ! Pas de soucis ! J’avais aussi envie d’y aller, mais toute seule ça me tentait moyen. Je serai ravie qu’on y aille ensemble ! » s’exclama-t-elle un peu précipitamment.

Soma se sentit obliger de rajouter :

« J’aimerais beaucoup faire plus ample connaissance avec toi… Si… Si tu veux bien naturellement … »

C’était plutôt brusque, le jeune homme avait une approche rapide : Elycia devait admettre qu’il ne perdait pas son temps. Mais pourquoi refuser puisqu’elle avait aussi envie d’en apprendre plus sur ce bel asiatique tout juste rencontré. Bien qu’en y réfléchissant plus, la jeune fille se rappela l’avoir déjà croisé plusieurs fois dans les bâtiments de l’école. Logique quand on y réfléchit : à vivre 24h sur 24 à WHS, on finissait par connaitre tout le monde de vue.

En réponse au garçon, elle se contenta d’un sourire et d’un léger signe de tête pour acquiescer sa demande tandis qu’il lui adressait toujours un sourire un peu embarrassé.

Elycia attrapa son chapeau posé à côté de son sac et récupéra une petite clé USB. Elle chercha aussi de quoi écrire dans son sac, mais n’y trouva qu’un stylo. Pas la moindre trace d’un petit bout de papier. Tant pis.

Elle se redressa et s’avança vers la chaine hi-fi de la pièce, posée à même le parquet dans un coin de la salle de danse tout en demandant à Soma si cela le dérangeait qu’elle mette de la musique.

« Non je t’en prie, met la musique, cela ne me gêne pas. J’ai fini de mon côté donc fais comme d’habitude. »

La jeune fille alluma donc le poste de musique et y brancha sa clé USB. Elle posa son chapeau noir sur sa tête, ses longs cheveux ondulés couvrant ses épaules et retourna près de Soma, tandis qu’il s’adressait à elle, l’air encore gêné.

« Je peux rester regarder ? Au moins le temps de ranger mes affaires ? Promis je ne te dérange pas. »

Elycia laissa échapper un petit rire avant de lui répondre avec un sourire :

« Si tu n’as pas mieux à faire de ton temps, je t’en prie, moi ça ne me gêne pas ! »

De nouveau devant le garçon, elle attrapa doucement son avant-bras et inscrit quelque quelques chiffres sur le poignet du jeune homme avec son stylo.

305-659-0811

« Appelle-moi pour le match de basket ! » se contenta-t-elle de lui dire en guise d’explication avant de tourner les talons et d’aller poser son stylo dans ses affaires puis d’allumer la chaine hifi.

Elle alla se positionner au milieu de la salle, attendant que les premières notes de la musique choisie retentissent. Elle inclina légèrement son chapeau vers l’avant de façon à ce qu’il cache une partie de son visage et se concentra quelques secondes, tandis que retentissait dans toute la salle l’intro de la musique puis la jeune fille laissa la mélodie imprégner entièrement son corps et en oublia la présence du jeune homme. Ses pas légers foulant le parquet de la salle, ses cheveux suivant librement les mouvements de sa tête, Elycia se sentait libre, l’esprit vide et serein. Cette chorégraphie jazz, qu’elle travaillait depuis quelques jours, était sa façon à elle de se défouler et lorsqu’elle dansait, plus rien ne comptait, même plus les garçons…

Hrp: désolé de la taille, mais j'ai voulu recentrer sur le dialogue.

« ça fait un moment oui. Peut-être 11 ou 12 ans… Tu es bien l’une des rares personnes que je rencontre à dire que c’est un sport ! Et j’ai vu les enchaînements que tu faisais tout à l’heure, tu n’as pas l’air aussi maladroit que tu sembles le prétendre. La danse c’est pas plus compliqué qu’un art martial au final. C’est peut-être même plus simple, je pense. Au final, les deux restent des enchaînements de mouvements, c’est une chorégraphie quoi. On a chacun notre façon de danser, tout simplement ! »

La jeune fille parlait de façon douce et gentille, j'étais surtout très captivé par son sourire. Mes propos avaient l'air de l'étonner. Selon moi, la danse est un sport comme un autre, c'est même très dur je trouve. J'excelle dans les sports collectifs, surtout ceux de grands terrains, mais la danse ... Faut pas trop m'en demander. Aussi je prenais la parole, avec mon sourire candide toujours sur les lèvres.

"Merci du compliment, mais je maintiens que la danse est bien top dur pour moi ! Et oui c'est un sport, qu'est ce que ça serait d'autre ? Peut être un art ou un mode d'expression corporel mais ceux qui jugent la danse sur les tutus roses n'ont rien compris."

Terminant mon étirement je regardais Elycia, je soufflais un bon coup, les mains sur la taille je reprenais la parole tranquillement.

"Surtout le classique ... Je sais que le degré d'exigence envers soi même est énorme. En Boxe aussi, disons qu'ils ont chacun leurs exigences physiques et morales, mais selon moi la danse est bien plus dur ! La Boxe est plus simple, je n'ai juste qu'à mettre l'adversaire K.O ... Toi il faut de la grâce, vous transmettez de l'émotion, des sentiments au public. Nous nous sommes surtout des bourrins .."

Je rigolais de mon propre sport. Enfin je ne pratiquais le Muay Thai que pour faire plaisir à ma famille. c'est une sorte de tradition qui se perpétue chez nous. Au moins cela est utile pour garder la forme, puis je ne vais pas mentir, j'aime quand même ça, sinon je ne serais pas aussi assidu. Suite à cela la jeune française repris la parole, elle me demandait si ja'vais l'intention d'aller voir le match de basket et de volley. Celui de volley pas vraiment, je ne suis pas fan de ce sport, mais celui de basket oui c'était presque sur. D'ailleurs je ne sais pas ce qui m'a pris à ce moment de la conversation, mais ma voix s'élevait à nouveau, de façon très spontanée d'ailleurs.

" Oui je compte aller voir celui de basket, ça te dit de venir avec moi ?"

Puis en l'espace de quelques secondes je m'apercevais de ma bourde. Enfin je ne le regrettait pas, mais côté délicatesse on avait vu mieux. Je me reprenais alors rapidement, en begayant un peu, j'étais vraiment confus.

" Ah .. Excuse moi ... Je ... J'aurais du ... être plus délicat .."

Je lui faisais un sourire et j'inclinais légèrement la tête en guise d'excuse. En bon Japonais je n'oubliais pas le respect. Mais je le répète, dans un sens je ne regrette pas, cette fille me plait beaucoup, et j'aimerais bien passer un moment avec elle, en apprendre plus sur elle. Puis un match de basket n'a rien de trop "intime" nous sommes entourés, ça va peut être passer..

"J'aimerais beaucoup faire plus ample connaissance avec toi ...Si ... Si tu veux bien naturellement ..."

Je lui faisais un sourire timide. Oui j'avais envie de passer un moment rien qu'avec elle. Nous ne serions pas vraiment seul, mais se serait juste entre elle et moi au final, et rien que cette pensée me fit ressentir au fond de mon estomac sensations étranges. Une émotion particulière émanait de mon abdomen, cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cela. Posant mes yeux sur Elycia cela s'intensifia, pas de doute c'était elle la cause de cela. J'espérais ne pas me faire recaler, après si elle ne veut pas, je peux comprendre c'est son droit après tout. La seule chose que je trouvais à ajouter était finalement.

"Non je t'en prie, met la musique, cela ne me gêne pas. J'ai fini de mon côté donc fais comme d'habitude."

Me grattant l'arrière de la tête, signe de gêne chez moi, je concluais d'une voix un peu gênée.

"Je peux rester regarder ? Au moins le temps de ranger mes affaires ? Promis je ne te dérange pas."

Après l’avoir remercié pour le compliment qu’elle lui avait fait avec sincérité, Soma adressa ensuite un sourire gêné à Elycia, enchaînant sur une petite explication quant à son habitude de vouvoiement, alors que tous deux continuaient de s’étirer :

« Pas de souci, j’osais pas te tutoyer tout de suite, une vieille habitude de Japonais. En tout cas ravi de faire ta connaissance Elycia, tu as un prénom magnifique. »

La dernière phrase du garçon troubla la jeune fille. Avec un prénom comme le sien, elle avait pourtant l’habitude qu’on lui dise que ça sorte de l’ordinaire, ou que c’est un joli prénom. Beaucoup de gens n’aiment pas le prénom que leur ont donné leurs parents et s’en plaignent. Pour Elycia, c’était une des rares choses qui lui venait directement de ses parents, et son prénom, elle, elle l’adorait. Il lui permettait de sortir des prénoms trop communs ou à la mode et il sonnait doux à l’oreille. Son prénom reflétait un peu ce qu’elle était : douce et discrète, mais sortant un peu de l’ordinaire. Enfin, pour ce dernier trait de caractère, il fallait connaitre la jeune fille pour se rendre compte qu’elle n’était pas aussi banale que ce qu’elle aimait laisser croire.

Ainsi, malgré l’habitude qu’elle avait de recevoir des compliments sur son prénom, ces mots sortant de la bouche du garçon, la troublèrent un peu plus et elle tenta de dissimuler ses émotions avec insistant sur ses étirements après avoir remercié timidement le jeune homme qui la gratifiait d’un sourire resplendissant. Elle lui adressa à son tour un petit sourire plus timide avant de quitter la barre quelques instants plus tard, à la suite du silence qui était tombé entre les deux jeunes personnes.

En revenant, elle tendit le sachet de bonbons, tout juste ouvert, au garçon qui en prit un et l’introduit dans sa bouche. Il l’imita juste après qu’il se soit servie et déposa le paquet sous la barre entre eux deux, afin que chacun puissent se servir librement s’il le souhaitait.

« Tu sais parler aux hommes Elycia ! Merci, ça va me redonner un peu de peps ! »

« Pas de quoi !,ajouta-t-elle, et surtout sert toi, si tu en veux d’autres. », lui dit-elle avec un signe de tête vers le paquet posé sur le parquet de la salle.

Puis la demoiselle le questionna sur les matchs à venir, espérant que le garçon pourrait répondre à ses questions.

« Et bien de ce que je sais, c’est dans trois jours, du coup ils mettent les bouchées doubles. J’espère qu’ils gagneront car ils ont l’air d’en baver. »

« Oui, c’est vrai qu’on les voit souvent s’entrainer et ça n’a pas l’air d’être tous les jours une partie de plaisir. »

Elycia se replaça à la barre et enchaîna quelques séries rapides de petits exercices de danse classique pour s’échauffer correctement, instant sur ses chevilles fragiles. Les quelques mots échangés et le paquet de bonbons ouvert avaient su détendre l’atmosphère. A présent un peu plus à l’aise, la jeune fille put s’échauffer correctement tandis que Soma continuait les étirements du haut de son corps.

Chacun à leur activité, ça ne les empêcha pas pour autant de continuer à discuter :

« Tu fais de la danse depuis longtemps ? J’ai toujours admiré les gens comme toi, perso ne je sais pas mettre un pied devant l’autre … Et la danse de boite de nuit, on peut pas mettre ça dans le même sac que ton sport ! »

Sport ?! Avait-elle bien entendue ? Pour une fois que quelqu’un considérait encore la danse comme du sport, elle n’en revenait pas ! Tout en continuant son échauffement, ravie, Elycia lui répondit gentiment, le sourire aux lèvres :

« ça fait un moment oui. Peut-être 11 ou 12 ans… Tu es bien l’une des rares personnes que je rencontre à dire que c’est un sport ! s’exclama-t-elle dans un ton des plus enjoué. Et j’ai vu les enchaînements que tu faisais tout à l’heure, tu n’as pas l’air aussi maladroit que tu sembles le prétendre. La danse c’est pas plus compliqué qu’un art martial au final. C’est peut-être même plus simple, je pense., ajouta-t-elle admirative. Au final, les deux restent des enchaînements de mouvements, c’est une chorégraphie quoi. On a chacun notre façon de danser, tout simplement ! » conclu-t-elle avant d’abandonner une nouvelle fois la barre et de retourner près de ses affaires.

Elle sortit une bouteille d’eau de son sac et but quelques gorgées avant de retirer son cache-cœur et son pantalon pour se retrouver un collant noir et en justaucorps noir et bordeaux. Elle remit les guêtres sur ses chevilles pour les garder au chaud et minimiser les risques de blessures puis défit sa queue de cheval, libérant ses longs cheveux châtains ondulés sur ses épaules.

« Sinon, tu avais l’intention d’y aller, aux matchs de volley et ce basketball ? » demanda-t-elle à Soma.

Elle attrapa son chapeau noir posé à côté de son sac et récupéra une petite clé USB dans ses affaires avant de se diriger vers le poste de musique posé à même le sol dans un coin de la pièce.

« ça t’embête si je mets de la musique ? Sinon je peux utiliser mon mp3… »

« Oui, c’est exacte, je suis française. »

J'avais raison, la jeune fille était donc bien française. Je suis content de ne pas m'être trompé, sinon bonjour l'air con ... Enfin plus que cela, je retenais ce sourire radieux que la jeune fille m'offrait à l'entente de mon pitoyable français. Le sourire est chez une femme, quelque chose qui me fait fondre sur place, et pour le moment, je crois que la sueur qui coule non stop est un prémisse !

Oui elle est vraiment très belle, c'est un fait indéniable. Elle me lança ensuite un compliment, toujours en français, une chance dans ce genre de cas de parler un peu la langue et surtout de la comprendre en grande partie. Merci papa !! J'avais gratifié la jeune fille d'un sourire éclatant et d'un

"Merci du compliment !"

Le tout en français naturellement. Suite à cela, nous étions partis sur une séance d'étirements, chacun faisait ce qu'il avait à faire. La jeune femme se présenta ensuite à moi. Elle s'appelait donc Elycia, Elycia Girard précisément. C'est la première fois que j'entendais ce prénom et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il était tout à fait à son image, très jolie et très doux à l'oreille.

Ma jambe sur la barre je continuais tranquillement à m'étirer et la jeune femme me fit part de son désir de tutoiement. Je m'en doutais un peu en fait, souvent je met mal à l'aise mes interlocuteurs quand je fais ça, mais c'est une habitude de Japonais que je peine à perdre, surement mon côté conservateur. Lui faisant un sourire gêné je lui dit d'une voix pleine d'excuse.

"Pas de souci, j'osais pas te tutoyer tout de suite, une vieille habitude de Japonais. En tout cas ravi de faire ta connaissance Elycia, tu as un prénom magnifique."

La gratifiant d'un sourire colgate et d'un regard pétillant, je n'en ajoutais pas plus, on avait l'air un peu mal à l'aise tous les deux, je ne voulais pas trop en faire. Puis je ne suis pas un séducteur dans l'âme, j'aime les femmes, mais je n'ai pas assez confiance en moi pour partir dans un jeu de romance. Après cela, un long silence s'installa, je continuais ma séance d'étirements, je n'avais pas parlé car je n'osais pas trop, j'avais peur de déranger la jeune fille.

Au bout d'un moment je la vis partir vers son sac et revenir en me tendant un paquet de bonbon. Ma parole elle sait parler aux mecs ... Bon elle sait me parler peut être qu'à moi, mais les bonbons ... C'est la vice absolu ! La tentation du sportif ! Mais bon j'avais besoin d'une dose de glucose alors je n'allais pas refuser.

"Tu sais parler aux hommes Elycia ! Merci ça va me redonner un peu de peps !"

Je fourrais le bonbon dans ma bouche, on pouvait voir dans mon regard une convoitise maintenant comblée. Un doux parfum de fruit s'installa dans ma bouche, je me délectais de cet instant jusqu'à ce que la jeune femme me parle du match de basket et de volley. J'en avais parlé un peu avec l'enseignant en arrivant donc je pouvais lui répondre.

"Et bien de ce que je sais, c'est dans trois jours, du coup ils mettent les bouchées doubles. J'espère qu'ils gagneront car ils ont l'air d'en baver"

Suite à cela je continuais à m'étirer le haut du corps, passant une main dans mon dos, j'essayais en poussant de mon autre main mon coude, pour que mon bras touche le milieu de mon dos. La jeune française ayant lancée la conversation, je me devais maintenant de la poursuivre, puis elle avait balayé mes doutes en prenant l'initiative. Je lui dis donc d'une voix calme et toujours aussi posé.

"Tu fais de la danse depuis longtemps ? J'ai toujours admiré les gens comme toi, perso je ne sais pas mettre un pieds devant l'autre .... Et la danse de boite de nuit, on peut pas mettre ça dans le même sac que ton sport !"

Quand je vois la silhouette de la jeune femme, je me dis qu'elle doit en faire depuis longtemps, je sais que la danse classique demande une rigueur particulière, que peu de personne imagine. Pour certains c'est juste le côté ridicule qui ressort. Sans être fan, je respecte ces gens, car ma passion du soccer est surement égale la passion de la danse d'Elycia. En tout cas, plus je la regardais, et plus je mourrais d'envie de la bombarder de questions pour en apprendre plus sur elle, mais chaque chose en son temps ... J'ai envie de savourer cet instant privilégié avec elle.

Le buste allongé sur sa jambe posée sur la barre, les bras tendus, ses mains posées sur son chausson, Elycia tentait vainement de se concentrer sur ses étirements. Bien souvent elle se passait de musique pour toute cette partie là de son entrainement afin de se concentrer au mieux. Généralement elle commençait avec quelques pliés, dégagés, petits jetés et toute une batterie d’exercices à la barre pour échauffer ses muscles en douceurs puis s’attaquait aux étirements une fois son corps bien chaud, voir même souvent, après avoir dansé. Mais la présence du jeune homme, dont elle sentait le regard dans son dos, avait un peu chamboulée ses habitudes. Si elle avait l’habitude de danser en public, elle n’était jamais à l’aise de s’échauffer en étant le centre de l’attention. Faire des étirements c’était banal, et commun à beaucoup de sport. Alors que les échauffements de danse en classique étaient bien propres à cette discipline qui demandait beaucoup de rigueur et d’exigence envers soi-même. Son malaise à s’échauffer « en public » provenait peut-être de moquerie qu’elle avait subie étant plus jeune de la part de camarades d’école qui ne comprenaient rien à la danse et voyaient seulement le côté « tutu rose », musique classique et « position ridicule » qui selon eux résumaient parfaitement ce sport.

Après de longues secondes qui parurent une éternité à la jeune fille, elle entendit le jeune homme marché sur le parquet clair de la salle, à l’opposé de là où elle se trouvait. Ne se sentant plus la cible de toutes les attentions, elle se détendit quelque peu et imagina un instant que le jeune homme s’était dirigé vers ses affaires, car il avait peut-être fini son entrainement et allait d’ici peu quitter la salle. Ce n’était pourtant pas la première fois que la petite française partageait la salle de danse, mais d’habitude c’était avec d’autres danseurs, donc tout le monde faisait à peu près la même chose et il ne risquait pas d’y avoir de moquerie ou de regard déplacé. Oui, en fait c’était de cela dont Elycia avait peur et qui la mettait si mal à l’aise depuis son entrée dans la pièce. Peur du ridicule, que le jeune homme se moque d’elle et de ses échauffements purement de danse classique. Sauf que généralement elle passait au-dessus de ce genre de mesquinerie, alors pourquoi cette fois-ci, les pensées et les aprioris du jeune homme à son égard l’inquiétaient-ils autant ?

Finalement la voix douce et posée du garçon vint rompre le silence pesant qu’il régnait dans la salle :

« Vous… Vous être française ? Votre accent… On dirait vous être de France. »

Du français ? Avait-elle bien entendu ? Bien sûr que oui ! Le garçon venait de s’adresser à elle en français. Il avait entendu son accent et en avait déduit qu’elle n’était pas américaine. Bon, son français était loin d’être parfait, mais l’effort qu’il avait fait, ce petit geste en avant, il n’en fallut pas plus à la jeune fille pour lui déclencher un sourire.

Elle se redressa doucement et se tourna vers le garçon, gardant sa position d’étirement. Elle lui adressa ce sourire radieux, mais encore timide, qu’il avait réussi à provoquer. Le jeune homme était là, debout de l’autre côté de la pièce, une serviette autour du coup, le corps luisant de sueur. Elycia prit quelques instants pour admirer le garçon au corps fin mais parfaitement musclé : un vrai corps de sportif à faire craquer plus d’une fille.

« Oui, c’est exacte, je suis française. » répondit-elle en français sur un ton enjoué, avant d’ajouter :

« Tu te débrouilles plutôt bien en français ! »

Une petite phrase gentille, peut-être pas tout à fait réaliste, mais sincère, dans le but d’encourager le garçon qui avait osé prendre quelques risques juste pour se montrer amical à son égard. Lui, il avait osé prendre le risque d’être ridicule et en final la jeune fille avait trouvé cela adorable de sa part et en aucun cas risible.

Il s’empressa pourtant d’ajouter en anglais sur un ton un légèrement embarrassé :

« Désolé, avec votre accent j’avais l’impression que vous n’étiez pas des USA … Je m’égare désolé. Concernant le gymnase, ne vous inquiétez pas, si quelqu’un doit partir ce sera moi, ce n’est pas une salle de boxe mais de danse après tout. »

Le lycéen adressa un large sourire à la française avant de reprendre sur un ton plus calme :

« Après j’avoue que si vous êtes d’accord, je veux bien rester … Mais je ne veux pas déranger ! »

« Non, non, la salle est largement assez grande pour deux » répondit vivement Elycia, qui était repassée en anglais, affichant un sourire un peu mal à l’aise mais sincère au jeune homme. Ce dernier avança doucement vers elle, passant une main dans ses cheveux couleur ébène. Il vint s’étirer à son tour à côté d’elle. Ni trop près, ni trop loin, les deux jeunes gens pouvaient ainsi continuer de discuter sans qu’ils soient mutuellement mal à l’aise à cause d’une proximité trop prononcée.

Elycia pu ainsi constater que le garçon était nettement plus grand qu’elle, ce qui lui procurait une certaine facilité à mettre sa jambe sur la barre, malgré son léger manque de souplesse. Léger parce que la très grande majorité des hommes est incapable de mettre une jambe sur la barre, même la jambe pliée, alors que lui, y arrivait sans peine.

Doucement il s’adressa à la petite française :

« Promis je ne vous embête pas longtemps. Au fait, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Soma, Soma Akane. »

Il compléta ses paroles d’un nouveau sourire adressé à la jolie brune, mais gardant tout de même une attitude que la jeune fille sentait quelque peu embarrassée. Ah ils avaient l’air bien tous les deux, côte à côte à faire leurs étirements, se mettant mutuellement mal à l’aise. A vrai dire, ce qui gênait le plus la demoiselle pour le moment, c’était le vouvoiement qu’utilisait l’asiatique pour s’adresser à elle. Elycia, elle, l’avait tout de suite tutoyé, comme elle le faisait avec n’importe quel autre élève du lycée. Mais peut-être que dans la culture du garçon ça ne se faisait pas et que s’en le vouloir, elle lui manquait de respect ?

« Moi c’est Elycia Girard ! Enchantée ! » s’exclama-t-elle à l’intention du garçon avant de reprendre : « Tu sais tu peux me tutoyer … En fait je préférerais même que tu me tutoies, si tu veux bien. Ou alors je vais me sentir obliger de te vouvoyer à mon tour. » ajouta-t-elle sur un ton légèrement embarrassé.

Ses yeux croisèrent le regard sombre du jeune homme. Un léger frisson remonta le long de la colonne vertébrale de la jeune fille, qui soutint quelques instants le regard du beau brun avant de détourner la tête, dans un petit raclement de gorge, cherchant une nouvelle fois à cacher sa gêne.

Elle enleva sa jambe droite de la barre et y posa l’autre jambe. Pour ne pas tourner le dos au garçon, elle resta face à la barre, continuant tout de même ses étirements. Elle en profita en même temps pour commencer à échauffer le reste de son corps.

Les deux lycéens restèrent ainsi un moment dans un silence qui commençait à peser. Finalement trop troublée pour continuer à s’échauffer de cette façon, elle quitta la barre pour aller fouiller dans son sac. Elle en sortit un paquet de bonbon qu’elle ouvrit et revint vers le garçon, lui tendant le sachet.

« Tu en veux un ? » proposa-t-elle gentiment sur un ton un peu plus assurée.

Ha les bonbons ! Elle est les friandises c’était une grande histoire d’amour. La gourmandise était son pécher mignon, plutôt gênant pour une danseuse. Mais toutes ses heures de danses et d’activités physiques en tous genre contrebalançaient largement toutes ses sucreries qu’elle avalait avec plaisir à longueur de journée. Elle n’en était pas non plus à manger des bonbons continuellement, mais elle avait toujours dans son sac un paquet de bonbons ou une sucette. De quoi satisfaire ses envies et partager avec son entourage. En fait, comme elle venait de le faire à l’instant, elle se servait de ça pour aborder les gens qui refusaient rarement un bonbon, ce qui lui permettait dans tous les cas de lancer la conversation.

Elle piocha un bonbon dans le sachet. Le goût sucré de la friandise dans sa bouche l’a ravie et l’a fit sourire. Elle reprit sur un ton plus posé :

« J’ai cru comprendre que les basketteurs et l’équipe de volley allaient jouer des matchs bientôt, tu sais quand exactement ? » questionna-t-elle avec curiosité et histoire d’enclencher une réelle discussion.

Mon mp3 et mes écouteurs à la main, je fixais la jeune fille qui était présente dans la salle. Comme je vous l'ai dis, j'ai perdu l'intégralité de mes sens, de ma raison. J'ai beau être meurtri à l'intérieur, mais la Cristina est loin, tellement loin à l'instant ou je pose mes yeux sur cette belle inconnue. Non je ne suis pas un coureur de jupon. Je ne réagis pas comme ça dès qu'une fille se présente à moi mais ici je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à détacher mes yeux. Ce petit brin de femme, pas très grande d'ailleurs, ses cheveux attachés de façon soigneuse, cette élégance de danseuse et par dessus tout cet accent.

Oui elle m'avait adressé la parole, arborant un sourire timide à faire craquer n'importe quel homme, mais c'est surtout son petit accent qui m'avait mis la puce à l'oreille sur deux choses. La première, elle est étrangère. Superbe déduction Soma … En tout cas elle n'est pas originaire des USA, comme moi. Premier point commun. Ensuite la nature de son accent, cette façon de parler, cette élégance naturelle qu'elle dégage, cette classe que seul ce peuple possède. Elle doit être française, j'en met ma main à couper ! Je le remarque si rapidement car j'ai beaucoup trainé dans l'entreprise de mon père à Tokyo, et il est en contact avec beaucoup de français, de ce fait je l'ai entendu parler plus d'une fois.

Il m'a apprit un peu, mais je ne suis pas très bon … Je n'ai pas beaucoup de vocabulaire et je formule mal mes phrases, mais je ne pense pas me tromper concernant cette sublime inconnue. Je l'observais en silence, elle me tournait maintenant le dos et commençait ses étirements contre la barre. J'avais bien senti que je l'avais intimidé, mais à cause de quoi ? Aurais-je fais quelque chose de mal ? Peut être la fixer du regard ? Nawel m'a toujours dit que ce genre de chose m'était certaines personnes mal à l'aise, c'est peut être le cas de cette demoiselle.

En tout cas je me dirigeais vers mon sac, je saisissais ma serviette et je m'épongeais tranquillement le visage, puis le torse. Je n'étais déjà pas très présentable, mais après tout je n'étais pas ici pour charmer une demoiselle, j'étais la pour suer. Je regardais la jeune fille à nouveau, elle avait l'air vraiment frêle, le genre de fille dont on voudrait prendre soin, qu'on voudrait choyer pour toujours la voir sourire. Oui j'aime aussi son sourire, j'aime beaucoup de choses d'un coup je trouve … Mais c'est sa faute aussi … Sur cela, ma serviette autour du cou, ma voix s'élevait à nouveau, calme et toujours aussi douce, cela contraste avec la nature du sport que je pratique d'ailleurs. En revanche je tentais quelque chose, je ne suis pas bon mais tant pis ..

« Vous … Vous être française ? Votre accent .. On dirait vous être de France »

Bon j'étais vraiment une buse, mais bon au moins avec ça j'aurais les idées claires! A cela j'ajoutais, un peu précipitamment d'ailleurs, mais ce coup ci en Anglais.

« Désolé, avec votre accent j'avais l'impression que vous n'étiez pas des USA … Je m'égare désolé. Concernant le gymnase, ne vous inquiétez pas, si quelqu'un doit partir, ce sera moi, ce n'est pas une salle de boxe mais de danse après tout. »

Je lui faisais un large sourire avant de reprendre sur un ton plus calme.

«Après j'avoue que si vous êtes d'accord, je veux bien rester ... Mais je ne veux pas déranger !»

Passant ma main dans mes cheveux en faisant mine de les gratter, signe qui traduit chez moi un certains embarras, je continuais malgré tout à sourire et poser mes yeux sur elle. M'approchant d'elle sans pour autant la coller, je restais à une distance raisonnable, cependant j'avais rejoins la barre moi aussi pour entamer ma séance d'étirements. Oui c'était obligatoire entre deux répétitions de gamme, histoire de casser de la fibre, enfin un truc de sportif quoi. Posant ma longue jambe sur la barre, il est vrai que comparé à la jeune fille j'étais moins souple, mais plus grand. Je repris donc la parole doucement, avec un air un peu timide quand même.

«Promis je ne vous embête pas longtemps. Au fait je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Soma, Soma Akane. »

La gratifiant à nouveau d'un sourire, j'évitais de trop la fixer et m'occupais de mon étirement. J'espère ne pas la déranger .. Quoique la … J'ai peut être fait mon gros lourd .. On verra bien, elle me le fera savoir au pire. Ou pas. De plus, je continuais à la vouvoyer, j'espère que ça ne sera pas trop gênant, me concernant ça ne me dérange pas qu'une demoiselle me tutoie comme elle l'a fait, mais pour ma part vouvoyer une dame c'est la base de l'éducation des Akane.

Lundi 25 février, début de semaine et fin des cours. Elycia rangea tranquillement ses affaires dans son sac avant de saluer poliment son professeur d’histoire et de quitter la pièce en direction de son casier. Arrivé devant, elle l’ouvrit et y déposa toutes ses affaires de cours avant de récupérer les clés de sa chambre et son manteau qu’elle enfila avant de sortir dehors.

La jeune fille avait enfin pris l’habitude d’utiliser son casier et y déposait la totalité de ses affaires de cours qui y restaient jusqu’au lendemain lorsqu’elle n’avait pas prévu de travailler le soir même et en ce début de semaine, le week-end passé lui avait permis de s’avancer dans son travail, libérant ainsi totalement sa soirée qu’elle avait décidé de consacrer à la danse. Comme la plupart de son temps libre en fait. De plus, le début des vacances d’hiver approchait et elle allait enfin retrouver son oncle qu’elle n’avait pas vu depuis bien trop longtemps à son goût. Elle avait prévu pour l’occasion une petite chorégraphie sur une nouvelle musique qu’elle avait récemment écouté et qui l’avait beaucoup inspiré.

Elle repassa donc par sa chambre, au bâtiment des lambdas pour se changer. Elle troqua sa jupe, son chemisier et ses chaussures à talons contre un collant noir et un nouveau justaucorps bicolore, noir et bordeaux, que venait de lui envoyer son oncle. Encore un cadeau sans raison véritable. A moins peut-être qu’il se sente coupable de ne pas pouvoir accorder plus de temps à la jeune fille. Quoi qu’il en soit, le vêtement allait parfaitement bien à la demoiselle et était des plus confortables pour danser. Elle enfila un pantalon de jazz noir, une paire de tennis et un cache-cœur noir avant de se couvrir chaudement, d’attraper son sac de danse et son chapeau trilby noir et de quitter sa chambre. Direction son lieu préféré à Wyndwood : la salle de danse !

En arrivant au gymnase la petite française fut un peu surprise d’y trouver en plein entrainement l’équipe de volley et celle de basket. Mais elle se rappela avoir entendu parler des matchs qui allaient bientôt se jouer. Rien d’étonnant donc, à cette effervescence dans la grande salle de sport. Discrètement, elle gagna sa salle à elle, tâchant de ne pas déranger les autres sportifs.

Elle se glissa dans la salle de danse et fut par contre très étonnée de se retrouver face à un jeune homme qui lui faisait dos, mais qui ne semblait pas habiller pour danser et qui n’avait tout bonnement pas l’air de danser. A en juger par sa tenue, short, ceinture de sudation et bandage aux poignets, la jeune fille en déduit qu’il devait sans doute s’entrainer à une sorte de boxe, un art martial peut-être ? Elle n’y connaissait pas grand-chose dans ce genre de sport. Quoi qu’il en soit le garçon aux cheveux mi long, d’un noir intense, ne l’avait visiblement pas entendue entrer, surement à cause des écouteurs dans ses oreilles.

La sophomore year décida de se faire discrète et de ne pas le déranger. Elle-même n’aimait pas trop être dérangée lorsqu’elle était concentrée. Et puis pour le temps qu’elle s’échauffe dans un petit coin de la salle, le jeune homme aurait peut-être finis et elle pourrait alors profiter de la salle tout entière pour danser. Elle ôta donc silencieusement ses vêtements d’extérieurs, enfila une paire de demi-pointes noires et recouvra ses chevilles fragiles d’une paire de guêtres bordeaux par-dessus son pantalon de danse relativement moulant.

Elle releva ses cheveux en une queue de cheval haute et attacha les quelques mèches récalcitrantes avec des barrettes puis se dirigea vers la barre d’échauffement dans un angle de la pièce. Alors qu’elle atteignit le coin, le jeune homme s’arrêta dans ses mouvements et la fixa en silence, retirant ses écouteurs d’un geste machinal, avant de s’incliner légèrement dans sa direction et de lui adresser la parole d’une voix douce et posée :

« Bonsoir. Vous… Vous avez besoin de la salle peut être ? »

Bon bah pour passer inaperçue c’est raté !

Gênée d’avoir dérangé le jeune homme dans son entrainement, elle adressa un petit sourire traduisant son embarras, tandis que le garçon passait sa main instinctivement dans ses cheveux sombres, dégageant son visage et laissant apparaître ses yeux ébène qui intimidèrent quelques peu la petite française.

Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, il ajouta :

« Désolé, je devrais pas être là en fait, mais comme le gymnase est occupé, on m’a dit que je pouvais venir là. Dois-je partir ? »

Cette voix si douce, cette façon si polie de s’adresser à elle et ce regard profond amplifièrent le trouble de la lycéenne. Elle se mordilla le coin de la lèvre inférieure, tentant de cacher sa confusion avant de répondre au garçon, avec un léger accent français qui se faisait entendre lorsqu’elle était intimidée :

« Heu... non, non pas de soucis ! La salle est assez grande pour deux… Et puis j’ai pas besoin de beaucoup de place pour m’échauffer… En plus tu étais là avant moi, alors si quelqu’un doit partir, ça sera moi ! » conclut-elle dans un autre sourire timide.

Un peu mal à l’aise, la jeune fille détourna le regard et se retourna face à la barre de bois fixée au mur, préférant se concentrer sur son échauffement. La présence du garçon la rendait un peu nerveuse. Il est vrai que physiquement, même si elle n’avait pas osé le regarder plus de quelques instants, le jeune homme ne la laissait pas indifférente. Etait-ce dû à sa tenue ? Ou bien à ses yeux si sombres et si mystérieux ?

Sentant la présence du garçon dans son dos, elle commença quelques étirements, une jambe sur la barre, essayant, tant bien que mal, de se concentrer sur ce qu’elle faisait plutôt que de penser à ce qu’était en train de faire le lycéen derrière elle.

La journée se terminait, il était maintenant l'heure de ranger les affaires de cours, place à la détente. Ni une ni deux je ne trainais pas dans la salle de classe, j'étais bien trop pressé d'aller me défouler au gymnase. J'en avais besoin, surtout ces derniers temps. Depuis le départ, ou plutôt le plantage de Cristina, ma vie se résumait à faire du sport, faire du sport, faire du sport. Pourquoi ? Pour oublier naturellement. Je crois que je suis vraiment un cœur d’artichaut. On ne peut pas dire que elle et moi on se connaissait depuis un moment, mais j'avais tout de suite accroché, j'avais tout de suite aimé son contact, sa voix, sa présence, oui je pense avec le recul je peux le dire, j'étais tombé amoureux. Moi qui m'étais juré de devenir plus méfiant, de ne pas baisser ma garder, d'être toujours au taquet .. Comme quoi les bonnes résolutions sont décidément faites pour être rompues !

Quoiqu'il en soit, sac de sport sur l'épaule, mon fidèle casque sur les oreilles, je me dirigeais vers mon casier pour y mettre mes affaires de cours de la journée. Les devoirs ? Certainement pas maintenant, puis j'avais pris de l'avance donc au pire je vérifierais en sortant de ma séance mais pour l'instant c'est sport. Plus précisément séance de Muay Thaï (Boxe Thaïlandaise). Ash n'était pas disponible ce soir, c'est dommage j'aimais bien m'entrainer avec elle, c'est un bon sparring partner mais ce n'est pas grave, je ferais du shadow boxing, et je répéterais mes gammes, l'important c'est que j'oublie la blondasse qui me hante l'esprit. Déambulant tranquillement au son de ma musique je me rendais vers le gymnase, plus j'approchais de celui-ci, plus j'affichais un sourire niais. Oui je ne sais pas pourquoi, mais j'étais heureux d'aller me défouler. Je poussais la porte pour entrer dans le bâtiment mais la surprise. L'équipe de volley et de basket occupait déjà l'enceinte... Super je fais comment la …

Je m'approchais d'un des entraineurs, d'ordinaire il n'y a personne ce jour-ci mais voilà, un match important approche, les deux équipes ont donc une séance supplémentaire, de ce fait le gymnase n'est pas accessible. Me voyant un peu gêné l'entraineur me dit que je pouvais utiliser la salle de danse, elle était inoccupée. En revanche je devais être prudent et faire attention au matériel. Le genre de discours habituel en somme. Le remerciant j'allais donc vers la salle de danse en priant qu'il n'y ait personne et effectivement celle-ci était vide ! Soulagement intérieur et cri de victoire. Je jetais alors mon sac au sol et me déshabillais en quatrième vitesse. Une fois en tenue, à savoir un short bleu, une unique ceinture de sudation, pour transpirer abondamment au niveau des abdos, et mes bandages sur les poignets, je commençais mon échauffement.

J'avais enfilé mon mp3 et mes écouteurs naturellement, impossible pour moi de m'entrainer sans musique. Je commençais donc mon échauffement, celui-ci dura une quinzaine de minutes puis suite à cela je commençais tranquillement à répéter mes gammes. Coup de pieds droit, gauche, coup de genou, coup de coude, coup de poings, direct, crochet, uppercut. Je répétais les mêmes gestes inlassablement. Je ne sais d'ailleurs pas combien de temps s'est écoulé quand je m'aperçus que je n'étais plus seul dans la salle. Mes ébènes se posèrent sur une demoiselle, probablement de mon âge, qui venait d'entrer dans la salle. Je l'observais en silence, enlevant machinalement mes écouteurs. Je lui adressais un signe de tête en m'inclinant légèrement, en bon japonais, puis ma voix s'éleva, douce, calme, comme à l'accoutumée.

« Bonsoir. Vous … Vous avez besoin de la salle peut être ? »

J'espère que non ! Mais faut pas rêver, elle ne serait pas la juste pour le plaisir donc bien sur qu'elle a besoin de la salle. Moi qui pensais que je pourrais m'entrainer peinard, il faut encore que je sois dérangé ! Bon la je pardonne parce que la demoiselle que j'avais en face de moi … Je crois que je n'ai pas assez de superlatif pour la décrire. Le genre de beauté naturelle qui vous perturbe les sens, vous dénature totalement et vous coupe dans tout ce que vous faisiez, pour ne porter votre attention que sur elle, et uniquement sur elle. Je suivais donc mon raisonnement. Passant ma main dans mes cheveux pour libérer les mèches que j'avais devant les yeux je reprenais la parole.

«Désolé, je devrais pas être la en fait, mais comme le gymnase est occupé, on m'a dit que je pouvais venir la. Dois-je partir ?»