Seul un regard volontaire est capable de voir l'âme cachée sous une apparence trompeuse [Carter & Arwen] ~ Terminé

-Non y'as pas de soucis, un jour je te jouerais un morceau!

Arwen était contente. Ils allaient pouvoir partager un moment autour de la musique. Rien de tel pour rapprocher en douceur. Et même si la guitare était un instrument plutôt classique, elle aimait le son qu’elle émettait. Bien joué, un morceau à la guitare valait bien celui fait par un orchestre.

-Pour être honnête, non, je n'écris pas beaucoup, ça m'arrive une fois de temps en temps, quand je suis inspiré. Mais c'est rare que j'écrive.

Arwen fit une petite moue déçue. Ce n’était pas grave, mais un peu dommage quand même. Elle avait bien aimé le poème. Il était simple, mais très joli. Il suffisait parfois d’aller à l’essentiel, sans rajouter de superflu, pour faire quelque chose de bien. Elle ne dit cependant rien.

-C'est vrai que c'est bien. Tout effacer et recommencer, personne ne te connais tu peux être qui tu veux....Y compris toi même, dans mon cas. Et quelques fois c'est bien mieux de repartir à zéro....

Arwen espérait qu’il disait vrai. Elle aussi voulait repartir à zéro. Et Carter pourrait redevenir le garçon gentil et doué dans les études qu’il disait être auparavant. Il lui sourit encore. Elle ne l’avait pas encore remarqué mais la nuit commençait à tomber et elle n’allait pas tarder à avoir froid. Elle était pourtant bien, assise à côté du garçon. Elle avait même envie de poser sa tête sur son épaule. Mais elle ne le fit pas. Parce que ce n’était pas réellement son genre. Elle ne doutait pas que ça ne dérangerait pas Carter. Le silence s’installa à nouveau. Mais il n’était pas pesant. Parfois, il fallait savoir se taire. Et laisser passer les choses. Un bout d’un petit moment, elle se décida. Cette soirée avait été très bien, la fin en tous cas. Mais elle ne pouvait pas rester. Il fallait bien qu’elle rentre chez elle. Elle tourna son regard vers celui du garçon. Il lui faisait toujours le même effet. Elle se mordit la lèvre un instant. Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle s’approcha et déposa un baiser sur la joue de Carter, juste à côté de ses lèvres. Elle lui sourit et se leva.

- Merci pour cette soirée, mais il se fait tard. Il faut que je rentre chez moi.

Elle s’éloigna un peu avant d’ajouter :

- On se voit demain en cours !

Elle repartit, joyeuse. Elle se sentait beaucoup mieux et attendait avec impatience la suite. Elle voulait y croire, elle avait foie. Il y avait toujours une chance pour qu’elle se trompe, mais elle préférait ne pas y penser. Après tout, n’importe qui à sa place aurait eu confiance, non ?

"Tu me joueras un morceau un jour ? Sauf si tu ne préfères pas, je veux pas t’obliger. Je sais que beaucoup de musiciens n’osent pas forcément devant les autres.

-Non y'as pas de soucis, un jour je te jouerais un morceau!"Répondis-je en souriant.

-Et … tu écris aussi ? Je veux dire, comme le poème que tu as laissé dans mon casier. Ça t’arrive souvent ou … ?

-Pour être honnête, non, je n'écris pas beaucoup, ça m'arrive une fois de temps en temps, quand je suis inspiré.Mais c'est rare que j'écrive.-Et toi, d'où tu viens ?

- Je viens de Liverpool, en Angleterre. J’y ai toujours vécu. Jusqu’à il y a quelques mois. Je ne supportais plus cette ville, le taudis où je vivais. Je ne supportais plus personne là-bas. Il fallait que je prenne l’air. J’allais étouffer là-bas."

Elle n'était pas obliger de tout me dire, et le fait qu'elle se confie un peu à moi me faisait plaisir.J'avais l'impression qu'elle avait un peu plus confiance en moi.

"Je me sens bien ici. Personne ne me connait. Il y a tellement de monde que personne ne s’attarde sur moi.

-C'est vrai que c'est bien.Tout effacer et recommencer, personne ne te connais tu peut être qui tu veux....Y compris toi même, dans mon cas.Et quelques fois c'est bien mieux de repartir à zéro...."

Je sourit légèrement, j'avais bien faillis tout foutre en l'air d'ailleurs.Si je n'avais pas rencontrer Arwen, je n'aurais pas changer, là j'avais encore la possibilité de changer totalement.De redevenir ce que j'étais réellement.

- C'est vrai que c'est l'instrument le compliquer pour apprendre, mais le son est magnifique, et puis c'est beaucoup moins commun que la guitare, mais j'adore ça ! Je veux dire....La musique fait partie de nos vies, même si on aime pas, et c'est un bon moyen de s'exprimer quand tu trouves pas les mots....

C’était vrai. Les instruments pouvaient faire passer beaucoup d’émotions à conditions qu’on sache les utiliser. Elle était curieuse de l’entendre jouer. Elle ne doutait pas qu’il était doué, même si elle n’avait pas eu l’occasion de la vérifier.

- Tu me joueras un morceau un jour ? Sauf si tu ne préfères pas, je veux pas t’obliger. Je sais que beaucoup de musiciens n’osent pas forcément devant les autres.

Elle s’arrêta un instant puis continua. C’était certainement une question un peu plus personnelle qu’elle allait lui poser.

- Et … tu écris aussi ? Je veux dire, comme le poème que tu as laissé dans mon casier. Ça t’arrive souvent ou … ?

Elle laissa sa phrase en suspens. Elle n’était pas sûre que sa demande soit bien compréhensible. Ni que Carter y répondrait. C’était à lui de voir, il n’était pas forcément obligé de tout lui dire, maintenant. Elle lui laisserait le temps.

- Je suis né à Washington, on a vécu là un bon moment, et puis j'ai déménagé quand ma mère est décédée, mais ça tu le sais déjà. J’ai vécu un bon moment là-bas, 13 ans environ, c'est là que j'ai connu Matt quand on était gamins ! On s'est perdu de vue après mon déménagement.

Elle avait raison, il était du pays. C’était toujours difficile de quitter un endroit où on a vécu longtemps. Surtout quand on y a des souvenirs qui nous sont chers. Carter en avait sans doute de sa mère. C’était triste, que les deux jeunes hommes se soient perdus de vue. Même si Arwen doutait de pouvoir appréciait Matthew, vu son comportement avec les filles, deux amis n’avaient pas à être séparés. Carter semblait le regretter d’ailleurs. Ce n’était sans doute pas de sa faute. On n’a pas toujours le choix et parfois, on se retrouve emporté ailleurs, sans pouvoir donner son avis. Elle le savait, elle était passée par là. Elle avait perdu le seul ami qu’elle avait depuis longtemps en venant à Miami. Elle n’avait aucun moyen de le joindre et ça lui gâchait un peu le moral quelques fois. Le passé était le passé, autant le laisser où il était.

-Tout le monde est doué pour quelque chose! Il suffit simplement de trouver pourquoi tu es douée! Mais y'as toujours quelque chose, crois-moi! Même si ça ne te vient pas encore à l'esprit!

A part aider les autres, en quelques occasions, elle ne voyait pas quoi. Peut-être que si elle avait pu développer un côté artistique dès son plus jeune âge, elle saurait faire quelque chose de potable de ses dix doigts aujourd’hui. Mais ce n’était pas le cas.

La jeune fille fut contente que Carter vienne s’installer près d’elle. Elle ne se voyait pas garder la tête relevée et rester assise pendant que lui était à quelques mètres. Ce n’était pas pratique pratique pour discuter.

- Et toi, d'où tu viens ?

- Je viens de Liverpool, en Angleterre. J’y ai toujours vécu. Jusqu’à il y a quelques mois. Je ne supportais plus cette ville, le taudis où je vivais. Je ne supportais plus personne là-bas. Il fallait que je prenne l’air. J’allais étouffer là-bas.

C’était vrai. Même si c’était plus compliqué que ce qu’elle voulait bien le laisser entendre, elle ne pouvait plus rester dans le pays qui l’avait vu naître. Elle aurait pu, mais elle avait préféré s’en aller.

- Je me sens bien ici. Personne ne me connait. Il y a tellement de monde que personne ne s’attarde sur moi.

Sauf toi !

Elle garda ses pensées pour elle. Ce n’était plus important. Elle avait toujours su se cacher parmi les autres, mais ça ne marchait pas à tous les coups.

Quelque chose semblait se passer dans la tête d'Arwen, mais je ne posais aucune question, elle se reprit d'ailleurs rapidement avant de me répondre.

"De la guitare ? J’adore la musique ! Si j’avais eu le choix, j’aurais bien appris le violon. Il paraît que c’est très compliqué comme instrument, je ne sais pas si j’aurai eu la patience !

-C'est vrai que c'est l'instrument le compliquer pour apprendre, mais le son est magnifique,et puis c'est beaucoup moins commun que la guitare, mais j'adore ça!Je veux dire....La musique fait partie de nos vies, même si on aime pas, et c'est un bon moyen de s'exprimer quand tu trouve pas les mots...."

C'est vrai que généralement, quand quelque chose n'allait pas, et que je n'arrivais pas à parler, que je n'arrivais pas à y faire face, comme pour la mort de ma mère, je jouais.Ca me détendais, ça me défoulais et je ne réfléchissais plus, je jouais tout simplement, il n'y avait plus que moi et ma musique, aussi morbide soit-elle.

" D’où tu viens ? Tu m’as dit que tu avais dû déménager mais où es-tu né ?

-Je suis né à Washington, on à vécu là un bon moment, et puis j'ai déménager quand ma mère est décédé, mais ça tu le sais déjà.J'ai vécu un bon moment là bas, 13 ans environs, c'est là que j'ai connu Matt quand on était gamins!On s'est perdus de vue après mon déménagement.

Ce que je regrettais d'ailleurs, partir comme ça du jour au lendemain, sans donner aucune nouvelles, sans prévenir, je me haïssais d'avoir fais ça, mais avec tout ce qui s'était passé....Ce que je haïssais le plus dans cette histoire, c'est que la fille que j'aimais avait fait la même chose, et ça me dégoûtait...Comment j'avais pu partir et abandonner mon meilleur ami avec ce qu'il vivait...?!

"Je n’ai aucun don moi. Je ne chante pas, je ne joue pas d’instrument, je ne dessine pas. Je ne fais rien à vrai dire. Je suis une lambda. J’aime bien étudier par contre. Je trouve que le monde qui nous entoure peut se révéler fascinant !

-Tout le monde est doué pour quelque chose!Il suffit simplement de trouver pourquoi tu es douée!Mais y'as toujours quelque chose, crois moi!Même si ça ne te vient pas encore à l'esprit!

- Tu m’excuses, je vais me poser."

Elle s'appuya alors contre le mur et s'assit par terre, je faisais de même, m'asseyant tout près d'elle.

"Et toi, d'ou tu viens?"Lui demandais-je tournant la tête vers elle.

- Nan, nan, t'as pas à t'excuser ou quoique ce soit....Je crois qu'il m'en faut aussi...

Bien sûr. Elle avait été un peu sotte de penser qu’elle était seule à être blessée par la vie. Le jeune homme avait rencontré lui aussi des épreuves. Il lui avait parlé de son père mais il y avait sans doute autre chose, dont il n’était peut-être pas d’accord pour lui parler. Et puis, le changement ne pouvait pas se faire immédiatement. Ni pour elle, ni pour lui. Elle espérait simplement qu’il soit assez patient pour l’attendre. Même si elle ne le connaissait presque pas, elle sentait qu’elle ne voulait pas laisser passer sa chance. Mais attendre quelque chose qui ne vient pas, c’était lassant. Elle allait tout faire pour ne pas le décevoir, en espérant que ce soit le cas pour lui aussi. Il répondit à sa question après quelques moments de réflexion.

-Quelque chose dont j'aimerais te parler ? Pas particulièrement, question don, à part le fait que j'ai une mémoire de tarée, photographique et que je ne m'en suis pas autant servis que je l'aurais dû, pas grand-chose. Niveau activité, je fais du basket, un peu, dans mes temps libre, et de la guitare aussi....Et je suis d'accord avec toi, courir ça détends !

Il lui sourit. Elle pouvait lui poser des questions tranquillement. Que des choses simples, pour commencer. Tout le monde a le droit d’avoir des secrets. Elle-même, il y avait certaines dont elle préférait ne pas repenser. Elle frissonna à cette idée. L’honnêteté avait une limite, malheureusement. Elle lui sourit aussi, pour lui dire qu’elle ne comptait pas aller trop loin.

- De la guitare ? J’adore la musique ! Si j’avais eu le choix, j’aurais bien appris le violon. Il paraît que c’est très compliqué comme instrument, je ne sais pas si j’aurai eu la patience !

Pour le basket, elle n’en faisait pas. C’était un sport collectif. Etant toujours toute seule, elle ne pouvait pas jouer contre elle-même ! Arwen chercha dans sa mémoire ce que le jeune homme lui avait déjà dit. Il n’avait pas précisé d’où il venait. Il n’avait pas d’accent, elle en conclu qu’il avait vécu dans un pays anglophone. Mais le choix était encore grand et elle pouvait toujours se tromper !

- D’où tu viens ? Tu m’as dit que tu avais dû déménager mais où es-tu né ?

Elle aimait bien connaître les origines des autres. Ce n’était pas forcément important mais parfois, le savoir permettait de comprendre. La jeune fille se rendit compte qu’elle pouvait aussi répondre à sa propre question.

- Je n’ai aucun don moi. Je ne chante pas, je ne joue pas d’instrument, je ne dessine pas. Je ne fais rien à vrai dire. Je suis une lambda. J’aime bien étudier par contre. Je trouve que le monde qui nous entoure peut se révéler fascinant !

Et ma passion ce sont les insectes !

Elle ne pouvait pas lui dire ça. Ça avait tendance à faire fuir les autres. Elle rigola à l’image de Carter, dégoûté par une de ces petites bestioles. Lui, grand et fort, terrifié pas un cafard ou une araignée. Elle secoua la tête pour s’arrêter, elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle se moquait de lui. Ce n’était pas le cas. Elle commençait à avoir mal aux jambes. Il ne fallait pas oublier qu’elle n’était pas en forme de départ.

- Tu m’excuses, je vais me poser.

Elle résista à l’envie de lui prendre le bras pour l’emmener avec elle. Elle ne pouvait pas l’obliger à la suivre. Elle s’installa le dos contre le mur le plus proche et s’assit à même le sol, comme lorsqu’elle s’était arrêté de courir. Elle étendit ses jambes et regarda Carter d’un air de dire « Tu viens ? », sans rien lui dire. Elle avait le sourire, autant en profiter !

"Ne fais pas de promesse s’il te plait. Je ne peux pas t’en faire. Tiens-les si tu veux, mais ne me les dis pas."

Je les tiendrais, je savais que je les tiendrais, parce qu'elle comptait énormément pour moi, et qu'il était hors de question que je lui fasse de mal, que je fasse l'idiot, que la fasse souffrir, c'est la dernière chose que j'aurais voulu. C'était rare que je me comporte comme ça, que je tienne autant à quelqu'un, à une fille en particulier.La dernière était la fille d'Europe,et oui, je continuerais à l'appeler comme ça. Je tenais à elle, et je crois que j'étais réellement amoureux.C'était y as pas si longtemps, mais elle est partie, du jour au lendemain, m’appelant une dernière fois de je-ne-sais-ou en France, pour me demander de l'oublier.J'ai essayer de la retrouver, pour différentes raisons, mais je n'ai jamais réussi.Changer d'adresse, de numéro, de vie, c'est compliquer de retrouver quelqu'un dans de tel conditions. Toujours est-il qu'Arwen était là elle, devant moi, et que je tenais à elle, réellement.J'avais fais des conneries dans le passé, des tas de conneries, mais cette fois, hors de question que je fasse un faux pas! J’acquiesçais. Ok, je tiendrais mes promesses sans lui dire lesquelles.

"Merci,. Je suis navrée de ne pas pouvoir te donner plus pour le moment. Il me faut du temps.

-Nan, nan, t'as pas à t'excuser ou quoique ce sot....Je crois qu'il m'en faut aussi...."

C'était vrai, j'avais passer tellement de temps à faire l'idiot, à être quelqu'un d'autre, que désormais, il me fallait du temps pour redevenir ce que je suis vraiment, pour m'habituer à ce "nouveau" rythme.Il me fallait du temps pour redevenir moi, et définitivement cette fois.

"Apprenons à nous connaître!"

Pourquoi pas!?Et cette fois, pas besoin de raconter mille et une connerie, il suffisait de répondre vraiment, de lui avouer ce que j'étais, enfin, encore plus quoi.

"Y a-t-il quelque chose dont tu veux me parler ? As-tu un don particulier ? Quelles activités pratiques-tu ?J’aime bien courir, par exemple. Ça me détend.

-Quelque chose dont j'aimerais te parler?Pas particulièrement, question don, à part le fait que j'ai une mémoire de tarée, photographique et que je ne m'en suis pas autant servis que je l'aurais dû, pas grand chose.Niveau activité, je fais du basket, un peu, dans mes temps libre, et de la guitare aussi....Et je suis d'accord avec toi, courir ça détends!"

Je lui sourit légèrement, si elle voulait savoir quoique ce soit de moi, j'étais prêt à répondre à n'importe quelle questions, peu importe ce qu'elle voulait savoir, je lui répondrais....Enfin, il y avait une seule chose dont je n'avais parler à personne, mais le lui dire serait une grave erreur, je le savais, et ça ne servais à rien qu'elle le sache.

Carter n’avait pas mal réagit. Soit il était vraiment très bon comédien, soit il ne fallait plus douter de lui une seule seconde. Il l’écoutait avec attention alors que ce qu’elle disait ne lui était pas vraiment favorable.

- Pour te dire, j'ai peur aussi, peur de jouer au con après toutes ces années....Mais je sais une chose, je ne te ferais jamais souffrir Arwen....Je comprends que tu ais peur après avoir été déçue par des mecs.....Comme moi, si on peut dire ça...Mais je peux t'assurer que je ne te ferais jamais de mal...

Tant de personnes disaient ça, sans jamais s’y tenir ! L’être humain était compliqué. Il n’y avait pas d’exception. Tout le monde faisait des promesses, de belles paroles que l’on ne tenait pas souvent. Parfois, il valait mieux ne rien dire, pour ne pas briser ce que l’on avait juré.

- Ne fais pas de promesse s’il te plait. Je ne peux pas t’en faire. Tiens-les si tu veux, mais ne me les dis pas.

Ce qu’elle pouvait être énervante ! « Ne me dis pas que tu tiens à moi …. ». « Ne me fais pas de promesses … ». De quoi rendre fou le garçon. Avec elle, il avait intérêt à être motivé. Elle était consciente de cela et elle aurait voulu se détendre un peu à ce niveau. Cela relevait presque de la paranoïa.
On disait que les yeux étaient le miroir de l’âme. Arwen était donc bien placée pour voir celle de Carter. Elle ne lui sembla pas mauvaise, dans le fond. Certainement un peu égarée. Le jeune homme lui prit la main. Elle n’avait pas l’habitude qu’on agisse ainsi avec elle. Il déposa un baiser sur son front. Comme un protecteur l’aurait fait. Un père avec sa fille, un jeune homme avec sa petite sœur. Il semblait avoir compris qu’elle n’allait pas lui sauter dessus, là, maintenant, tout de suite.

- Merci, lui souffla la jolie brune. Je suis navrée de ne pas pouvoir te donner plus pour le moment. Il me faut du temps.

Il faisait des efforts, à elle aussi d’en faire. Elle voulait lui montrer que ce n’était pas perdu. Elle l’embrassa à nouveau, mais sur la joue. Elle n’avait rien de mieux à lui proposer. Elle ne jouait pas avec lui, bien sûr. Elle aurait été incapable de faire du mal à quelqu’un ainsi, volontairement. Elle aimait son contact, la sensation de sa peau sur la sienne. Pourtant, elle finit par se dégager. De son regard d’abord, puis de ses bras musclés. Elle recula un peu, mais resta face à lui.

- Apprenons à nous connaître !

Toute relation commençait par ce stade. L’apprentissage l’un de l’autre. Que ce soit en amitié ou en amour, c’était très important. Ce serait sans doute difficile pour Arwen de dévoiler ce qu’elle était, mais elle pouvait quand même essayer.

- Y a-t-il quelque chose dont tu veux me parler ? As-tu un don particulier ? Quelles activités pratiques-tu ?

Ce n’étaient que des pistes que l’adolescent pouvait suivre, il n’était nullement obligé de répondre à ces questions précises. Du moment qu’il ne mentait pas … La jeune fille se lança alors la première. Elle n’avait pas besoin d’attendre de réponse pour pouvoir en dire un peu plus sur elle.

- J’aime bien courir, par exemple. Ça me détend.

Ce n’était pas grand-chose et c’était un peu lancé comme ça. De plus, il aurait pu le deviner, vu l’endroit où ils étaient. Sur le terrain de sport. La jeune fille était d’ailleurs toujours en tenue. Elle ne transpirait plus, elle avait arrêté de se dépenser. Elle attendit un peu avec appréhension la réaction de Carter. Elle ne le connaissait pas, elle n’avait donc aucun moyen de prévoir à l’avance ses mots ou ses gestes. Avec le temps, elle pourrait sans doute le faire. S’ils se donnaient du temps pour s’apprivoiser.

Elle était folle. Totalement folle. Elle courait à sa propre perte. Elle le savait pourtant. Elle s’était laissé faire une première fois. Et elle y était retournée. Dieu, ce que le jeune homme embrassait bien ! Il ne devait pas être humain. Ce devait être ça. Cette fois-ci, ce fut lui qui se détacha d’elle. Elle fut un peu déçue, elle aurait bien aimé que cela continue un peu. Il avait toujours les mains sur sa taille. Ce contact aurait dû la gêner mais il n’en était rien. Carter posa son front contre le sien et la regarda dans les yeux. Beaucoup de choses semblaient passer dans ses yeux. Des interrogations. Ce qui était normal à vrai dire. Au début, il ne dit rien. Il finit par briser le silence.

- Je tiens à toi Arwen …

Ce que la jeune fille redoutait. Ce n’était pas possible. Pas déjà, ça allait trop vite. Il ne pouvait pas. Elle ferma les yeux, cherchant les mots pour lui répondre. Elle ne voulait pas le blesser, elle ne voulait pas qu’il s’en aille. Elle ne voulait pas l’admettre, elle pouvait s’attacher à lui. Même s’il était trop tôt pour savoir, c’était tout à fait probable. Au moins, il ne lui avait pas dit qu’il l’aimait. Mais ça n’aidait pas plus Arwen. Elle décida quand même de se lancer. Elle rouvrit les yeux et plongea à nouveaux dans ceux de Carter. Elle n’avait pas besoin de parler bien fort, il était tout près. Elle enleva ses mains de derrière la tête du garçon pour les placer à plat, contre son torse.

- Ne dis pas ça … pas maintenant. C’est bien trop … tôt.

Il fallait laisser le temps faire. Il savait ce qu’il faisait, même s’il faisait souvent mal. Et il y avait autre chose. Elle ne pouvait pas changer en quelques minutes. Elle ne pouvait pas changer d’idée. Elle se sentait bien dans les bras du garçon, mais elle ne pouvait pas oublier pourquoi elle repoussait les autres. Elle n’était qu’une lâche, fuyant devant les sentiments. Elle ne se sentait pas capable de faire face. Pas toute seule. Mais peut-être qu’avec lui, elle pourrait enfin se libérer de toutes les contraintes qu’elle s’était fixées ? Elle voulut jouer franc jeu avec lui. Elle espérait qu’il comprenne, qu’il ne pense pas que c’était pour elle une excuse bidon.

- J’ai peur Carter. C’est bête, mais j’ai peur. Je ne veux pas avoir mal. Tout en moi me crie que c’est comme ça que ça finira. Je ne veux plus avoir peur. Je …

Je ne suis qu’une idiote ! Il s’en fiche certainement !

Elle était totalement désorientée, il fallait le dire. Elle ne voulait pas le laisser partir. Mais elle avait peur de le retenir. Que faire dans ces cas-là ? Devait-elle suivre sa tête ou plutôt son cœur ? Elle n’en savait rien. C’était compliqué. Elle était compliquée. Elle aurait voulu le serrer contre elle, tellement fort pour ne pas qu’il parte. Pas parce qu’elle l’aimait, ce n’était pas le cas, c’était trop tôt. Mais parce qu’il la comprenait sur certains points, parce qu’il était là et qu’il semblait déterminé. Mais elle aurait voulu aussi lui hurler de partir, de la laisser tranquille. D’aller chercher une autre proie, qu’elle n’était pas intéressée. Elle en fut incapable. Elle n’était pas cruelle, ni fleur bleue. Elle était juste elle, avec tout un tas d’imperfections et un esprit plutôt complexe. Elle avait parfois du mal à s’accepter, comment quelqu’un d’autre pourrait-il le faire ?
La jeune fille ne rajouta rien. Mais elle changea encore de position. Elle posa l’une de ses mains –celle non bandé- sur le visage de Carter. Comme pour vérifier qu’il était bien là, qu’il était réel. Elle lui caressa doucement la joue, comme il l’avait fait pour elle quelques minutes plus tôt. Elle n’avait pas de mèche à replacer. Cette image la fit sourire intérieurement. Elle pouvait se perdre dans ce regard. En espérant ne pas le regretter après.

Il l’avait laissé parler, l’avait écouté. Il ne l’avait pas interrompue. Il la comprenait. Personne n’avait pu la comprendre jusque-là. Ou personne n’avait voulu.

- Et moi ? Tu crois que j'suis quoi ? Je dois être l'un des plus imparfaits de ce monde....Personne n'est parfait, ce sont nos imperfections qui nous construisent, qui nous forgent, qui nous rendent plus fort encore....C'est avec nos erreurs qu'on apprend, qu'on grandis. Et c'est l'imperfection et la connerie qui règne ici...Tu sais des fausses idées je n'en ai pas....

Il avait raison. Totalement. Tout le monde faisait des erreurs. C’était humain. Le tout était de savoir les reconnaître. D’éviter de les recommencer. D’apprendre à en tirer parti pour être meilleur. Mais c’était un travail difficile et beaucoup ne l’entreprenaient pas. Ce qui était bien dommage.
Comme quelques secondes plus tôt, les deux adolescents étaient très près l’un de l’autre. Visiblement, ils ne pouvaient pas faire autrement. Ils ne pouvaient pas le nier. Ils étaient attirés l’un pas l’autre. Arwen avait du mal à l’accepter, évidemment. Mais elle ne pouvait pas l’ignorer. Et si le garçon n’avait rien tenté plus tôt –ce qu’il avait regretté- ce n’était plus le cas. Il s’approcha encore, bien qu’il n’ait pas eu beaucoup à le faire puisqu’ils n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Il n’avait pas hésité. Il savait ce qu’il voulait. Il l’embrassa. Il ne cherchait pas à la forcer du tout. C’était un baiser doux, tendre. Arwen sentit son poult s’accélérer à l’instant où leurs lèvres se touchèrent. Ce n’était pas le premier garçon à l’embrasser, il fallait l’avouer. Ni le premier pour lequel son cœur battait soudainement. Mais lui, il la respectait. En tout cas, c’était l’impression qu’elle avait. Alors elle se laissa aller. Elle passa sa main valide dans la nuque du garçon et prolongea le baiser. Elle oublia toutes ses prudences, tous ses préjugés, tout ce dont elle croyait depuis tellement longtemps. Elle oublia la souffrance, la peur de se retrouver à nouveau abandonnée, ignorée. Elle ne voulait que profiter de l’instant. Ce qu’elle aurait dû faire depuis le début. Elle s’en fichait d’être en tenue de sport, transpirante et certainement sentant la sueur. Le garçon avait une douce odeur de savon, ses cheveux étaient encore mouillés de la douche qu’il avait prise et sa peau était douce. C’était visiblement un garçon qui prenait soin de lui. Comme un playboy. Cette pensée traversa l’esprit de la jeune fille. Non, elle voulait lui faire confiance. Lui laisser une chance. Ce n’était pas dans ses habitudes, elle allait en changer. Elle finit cependant par interrompre le baiser. Pour respirer déjà, c’était important pour sa vie. Et pour contempler Carter. Il était beau. Il n’y avait pas de doute. Il n’avait pas eu de mal à utiliser cette beauté.

Pourvu que je ne fasse pas une grosse bêtise !

- Tu es têtu dis-moi !

Elle l’avait dit sur le ton de la rigolade. Elle se sentait bien. Elle lui avait dit, la veille, que c’était un minable et qu’il fallait qu’il l’oubli. Il n’avait pas vraiment suivi ce qu’elle lui avait dit. Tant pis, elle n’était pas toujours très obéissante non plus.
Elle ne voulait pas en rester là. Elle avait trop souvent été privée du bonheur provoqué par les autres. Sur le coup, elle se traitait d’andouille. Elle abandonna toute idée de le repousser et encore moins de le haïr comme la veille. Elle l’embrassa à nouveau. Peut-être avec un peu plus de fougue. Elle avait maintenant passé ses deux bras derrière la tête de Carter. Il n’était pas très grand pour un homme, elle n’avait pas besoin de se mettre sur la pointe des pieds. Comme la première fois, elle sentit des papillons dans son ventre. Sans doute quelque chose qui n’était pas important.

C'était comme si elle hésitait.Comme si la situation était inversée.Tout à l'heure, c'est moi qui osait à peine la regarder, et qui déballait tout ce que j'avais sur le coeur, et là, c'était son tour. Elle hésitait, ça se sentait, et c'était normal. Moi aussi j'avais hésiter, j'avais hésiter parce que je ne savais pas comment elle allait réagir.Je ne savais pas si elle me croirait, si elle me repousserait, je ne savais même pas si elle aurait accepter de m'écouter, mais au point ou j'en étais, j'en avais plus rien à faire. Mais elle, quelque chose la retenait intérieurement.Comme si.....Comme si elle s'interdisait elle même de faire confiance aux gens.J'admet que 24h ne suffisent pas pour pouvoir faire confiance, mais après toutes ces confessions, après toute ma franchise, elle hésitait encore...

"C’est moi qui ne vais pas. C’est moi le problème. Je ne suis pas digne de confiance car je ne sais pas faire confiance. Toute ma vie, j’ai voulu me préserver des autres. J’en ai rencontré des playboys, tous plus charmeurs les uns que les autres. Mais ils étaient tous pareils. Ils ne restaient jamais bien longtemps. A chaque fois, j’avais beau avoir le cœur brisé, j’y retournais. "

J'ai eu honte.Je me suis vu dans cette description.J'ai beaucoup fais souffrir parce que je faisais partis de ce genre de type.Le genre de mec qui dit t'aimer, et qui part avant le petit déjeuner, qui ne te rappelle pas, qui dit ne t'avoir jamais vu, le genre de mecs qui serait à tabasser.J'en avais fais parti.J'avais été comme eux, à ne pas me soucier de ce qu'elles pouvaient ressentir en se réveillant le lendemain, des larmes qui pouvaient couler sur leurs joues.Ce que ressentait Arwen, chez les autres, je ne m'en étais pas soucier, et j'avais honte.Honte de moi et de toutes ces années ou j'ai pu me comporter en vrai salop..

"Mon père, je l’aimais plus que tout. On me l’a arraché, en l’assassinant. J’étais petite, mais ça m’a beaucoup affectée. Et puis mon beau-père est arrivé à la maison. Pour ma mère, je n’existais plus. Pour lui, j’existais trop. Je pouvais aller n’importe où, ce n’étais pas ma place. Je pouvais faire n’importe quoi, ce n’était pas ce qu’il fallait. Je sais ce que c’est que de perdre la seule personne qui nous comprend. Je sais ce que c’est que d’être transparent pour un parent, pour celui qui nous a donné la vie et qui n’en a plus rien à faire quelques années après."

C'est pour ça qu'elle semblait tellement me comprendre...Elle et moi avions vécu la même chose ou presque concernant nos familles.Ce sentiments de rejet, ces moments ou on se pose des questions sur nous même, ou on se demande ce qui va pas chez nous pour que ce parent que l'on aime tant, qui nous as donner la vie, qui nous as élever, décide de nous haïr du plus profond de leur coeur.On se demande pourquoi, on se morfond, on essaye de comprendre,mais finalement....Y'as rien à comprendre.Ce n'est pas nous qui sommes en tord.Un parent ne devrait pas se retourner ainsi contre son enfant, le traiter de la sorte, comme un inconnu, comme si notre sort leur était égal....

"- Je ne veux pas t’ennuyer avec ma vie, tu sais. Ne crois pas que je sois parfaite. C’est loin d’être le cas. Ne te fais pas de fausses idées.

Je m'étais tus pendant tout son discours, la laissant parler, parce que je sais à quel point ça peut soulager, à quel point on peut se sentir bien après ça, et parce que je sentais qu'elle en avait réellement besoin, besoin d'être comprise par quelqu'un....

-Et moi?Tu crois que j'ui quoi?Je dois être l'un des plus imparfaits de ce monde....Personne n'est parfait, ce sont nos imperfection qui nous construisent, qui nous forge, qui nous rendent plus fort encore....C'est avec nos erreur qu'on apprends, qu'on grandis.Et c'est l'imperfection et la connerie qui règne ici...Tu sais des fausses idées je n'en ai pas...."

Si je n'avais pas tenter de l'embrasser tout à l'heure, ce n'est pas l'envie qui manquais.Tout en finissant ma phrase, je m'étais approcher d'elle, et tant pis pour le reste, je me lançais, approchant mon visage du sien, pour finalement l'embrasser.

Le jeune homme devait vraiment tenir à elle. Parce qu’il n’était pas parti. Après un autre rejet de la part d’Arwen. Il s’était montré calme, patient, gentil, sincère. Et voilà comment il était récompensé. Mais il n’avait pas abandonné. Il s’était placé derrière elle, posant sa main sur son épaule. La jeune fille sentait son regard posé sur elle. Elle ne voulait pas à nouveau partir. Peut-être que ne pas le voir l’aiderai à ne pas réagir trop violemment. Elle ne bougea pas. A croire qu’elle allait se transformer en statue.

- Quelque chose ne va pas ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Oui, quelque chose n’allait pas. Elle le sentait, même si elle ne pouvait pas trop le décrire. C’était elle qui n’allait pas. Elle avait fait des choix dans sa vie. Elle avait toujours pensé que c’était les meilleurs pour elle. Elle commençait à douter, à penser qu’elle s’était trompée. Après tout, que valait une vie sans amour ? Une vie sans les autres ? Une vie en solitaire ? Certainement pas grand-chose. Et c’était ça sa vie. Le jeune homme lui avait fait confiance en lui dévoilant sa vie. Sans la connaître. Ne pouvait-elle pas faire de même ? Vider son sac pouvait lui faire du bien. Elle ne l’avait jamais fait. Elle n’avait jamais raconté sa vie à personne. Parce qu’elle avait peur que ça se retourne contre elle. Elle n’avait fait que s’interdire de faire des choses, en plus de ce que les autres lui interdisaient de faire. Elle s’était interdit de vivre. Depuis son arrivée ici, elle avait l’impression de ne plus pouvoir vivre comme avant. D’abord, c‘était Neil qui l’avait intriguée. Il l’avait poussé à lui expliquer son comportement, ses choix. Même si elle l’avait fait de son propre grès, ce n’était pas comme d’habitude. Et là, Carter débarquait, tombait sous son charme. Il voulait lui montrer ce qu’il valait vraiment. Mais les choses ne pouvaient pas être à sens unique. Arwen le savait. Elle n’avait pas le choix, elle ne pouvait plus se battre contre la nature humaine. Celle de s’attacher, même si l’on sait que ça va mal tourner. Elle n’était qu’une lâche, à tout éviter. Il fallait qu’elle prenne son courage à deux mains, comme l’avait fait Carter en venant lui parler. Elle se retourna, elle s’en fichait d’être déstabilisée par son regard. Elle était déterminée.

- C’est moi qui ne vais pas. C’est moi le problème. Je ne suis pas digne de confiance car je ne sais pas faire confiance. Toute ma vie, j’ai voulu me préserver des autres. J’en ai rencontré des playboys, tous plus charmeurs les uns que les autres. Mais ils étaient tous pareils. Ils ne restaient jamais bien longtemps. A chaque fois, j’avais beau avoir le cœur brisé, j’y retournais.

Il n’y avait pas que les mauvaises relations avec les garçons qui l’avaient dégoutée des relations humaines. Sa famille aussi. Carter avait perdu sa mère et avait été rejeté par son père. Pour Arwen, c’était le contraire. Elle décida de lui raconter, elle aussi, une partie de son histoire.

- Mon père, je l’aimais plus que tout. On me l’a arraché, en l’assassinant. J’étais petite, mais ça m’a beaucoup affectée. Et puis mon beau-père est arrivé à la maison. Pour ma mère, je n’existais plus. Pour lui, j’existais trop. Je pouvais aller n’importe où, ce n’étais pas ma place. Je pouvais faire n’importe quoi, ce n’était pas ce qu’il fallait. Je sais ce que c’est que de perdre la seule personne qui nous comprend. Je sais ce que c’est que d’être transparent pour un parent, pour celui qui nous a donné la vie et qui n’en a plus rien à faire quelques années après.

Elle aussi était sincère. Elle n’aimait pas le mensonge de toute façon, il faisait plus de mal que le reste. Elle aurait tellement aimé en dire plus, pouvoir rendre au garçon sa confiance. Mais elle en était incapable. Elle en avait déjà fait beaucoup, pour elle. Elle ne voulait pas abuser. Elle était triste de déballer ce qui lui avait fait de la peine dans sa vie. Elle ne voulait pas pleurer à nouveau. Elle se retint.

- Je ne veux pas t’ennuyer avec ma vie, tu sais. Ne crois pas que je sois parfaite. C’est loin d’être le cas. Ne te fais pas de fausses idées.

Elle s’était radoucit. Son regard aussi. Sa carapace, si longuement acquise, n’était pas très loin de céder. Et si elle se laissait aller, pour une fois ?

Ça n’allait pas du tout. Elle ne le connaissait pas. Elle l’avait détesté et repoussé à peine 24 heures plus tôt. Pour ce qu’il était. Ou ce qu’il semblait être. Et là, il se ramenait à l’endroit où elle était, par pur hasard. Il avait fallu qu’il la trouve dans cet état, recroquevillée comme un animal. Fragile, à la portée de tous. Il aurait pu la laisser là ce qu’elle aurait préféré. Au début. Parce que là, elle ne savait plus. Il ne lui avait pas laissé le choix. Il avait voulu s’expliquer. Il s’était alors présenté sous une autre facette. Très différente de la première. Il était presque impossible que deux personnalités comme celle-là vivent dans le même corps. Mais l’une d’elle était fausse. Mais comment savoir ? Après tant d’années à jouer la comédie, le jeune homme n’avait-il pas changé ? N’était-il pas devenu ce que les autres voyaient de lui ? Ou sa vraie personnalité était résistante ? Arwen ne savait pas. Elle était perdue. Non, elle ne le connaissait pas. Elle ne pouvait pas lui faire confiance. Pas déjà. Pas à quelqu’un d’autre qu’elle-même. Et pourtant, elle n’avait pas envie de le laisser. Il avait sans doute besoin d’aide, s’il voulait redevenir celui qu’il disait être. Et elle aidait les autres. Bien qu’en ce moment, les rôles étaient inversés. Ils étaient là, sur le banc. Leurs regards s’accrochant. Le cœur d’Arwen rata un battement. Encore. Comme la veille. Il était toujours aussi beau, même s’il n’était pas en costume de soirée. Il se rapprocha encore d’elle, comme pour l’embrasser. Ce qu’il ne fit pas. La jeune fille en profita. Elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas. Après quelques secondes de blanc, elle se leva soudainement. Comme si le banc venait de lui donner une décharge.

- Je … je suis désolée. J’ai … besoin de prendre l’air.

Elle s’enfuit, un peu à la manière d’une biche effarée. Elle sortit de gymnase, se servant de sa main non bandé pour ouvrir la porte. Elle la laissa claquer derrière elle. Elle ne s’était pas retournée. Quand l’air frais l’atteignit, elle l’inspira profondément. Elle était venue pour se sentir mieux. Pas sûr que ce soit réussi.

- Je ne peux pas, murmura-t-elle plus pour elle-même.

C’était vrai. Elle avait toujours su garder ses distances avec les autres, ou presque. Pourquoi ne pouvait-elle pas ? Il n’était qu’un inconnu bon sang ! Et il devait presque le rester. Parce qu’Arwen ne le supporterait pas quand il la ferait souffrir.
Elle entendit la porte s’ouvrir derrière elle. Evidemment, elle l’avait encore rejeté. Mais là, il n’avait aucun indice pour comprendre pour quelles raisons cette fois-ci. Il avait été franc, gentil. Ça n’avait pas suffi. Avec n’importe qui, le problème aurait été résolu. Mais pas avec elle. Elle se détestait. Elle n’était pas mieux que les autres. Elle lui avait sans doute fait du mal. Beaucoup et en l’espace de peu de temps. Mais elle ne pouvait pas se forcer, pas pour l’instant. Elle sentit les larmes lui piquer à nouveau les yeux. Elle avait bien fait de ne pas se maquiller, elle aurait fini en panda ! Elle s’essuya le visage, même s’il n’était pas encore tout mouillé. Elle renifla aussi. Ce n’était vraiment pas glamour. Elle s’en foutait. Physiquement, ça allait mieux. Elle avait un peu plus d’énergie qu’à son arrivée, même si elle avait un peu mal à la main. Ce n’était rien. Il lui en restait une, elle savait se servir des deux. La rage commença à reprendre le dessus sur la fatigue. Pas contre Carter mais contre elle. Elle faisait n’importe quoi. Elle ne serait pas la seule à en payer le prix.

- Et merde.

Cela résumait bien la situation. Elle était vraiment perdue. Elle ne savait plus quoi faire, elle était tiraillée entre deux envies. Celle de partir à nouveau et celle de rester, s’excuser. Même si ça lui en couterait. Elle ne bougea donc pas. Elle était debout, à côté du terrain de sport. Il faisait encore jour, même si la fraicheur était tombée. Et sa bouteille l’attendait toujours, près du mur. Non, elle ne bougea pas.

- Parce que je souffrais trop. Ma mère était la seule qui me comprenait, qui me faisait garder les pieds sur terre. Mais elle est partie, j'avais plus rien....Et je me suis accrocher à la seule personne qui me restais....Mais j'ai eu tort. Quand je me suis rendu compte de ma connerie, c'était trop tard, je pouvais ne pas revenir en arrière comme ça....Mais tu veux que je te dise...Ouais, fallait que je me réveille. Et tu m'as réveillé....Ca a trop duré ces conneries...

Le garçon faisait presque pitié ainsi. Il était vulnérable. Mais Arwen ne pensait pas en profiter. Ce n’était pas dans sa nature. Oui, elle avait été énervée le soir du bal. Elle l’avait détesté alors qu’elle ne le connaissait pas. Elle avait été méchante, lui avait brisé le cœur. Il avait été sincère, pour une fois dans sa vie. Il avait été repoussé par une fille, pour une fois dans sa vie. Elle s’en voulait. Elle était comme les autres. Elle faisait souffrir ceux qui ne lui avaient rien demandé.

- J'ai simplement honte d'avoir été aussi influençable. Vouloir plaire à une personne comme lui, attendre qu'il soit fier de moi, que je sois son fils et qu'il le reconnaisse....J'ai été bien trop con.

- C’est ceux que nous aimons le plus qui ne font pas attention à nous. Un parent qui rejette son enfant, ce n’est pas normal. Surtout quand l’enfant fait tout pour être accepté. Saches juste que tu n’es pas le seul à être passé par là.

Arwen en savait quelque chose. Elle n’existait sans doute plus pour sa mère. Ni pour son frère. La seule famille qui lui restait. Normalement. Pour elle, elle n’avait plus de famille. Elle ne pensait déjà plus à ce qu’elle s’était fait. Ce n’était rien. Elle en avait vu d’autre. Sa main ne lui faisait presque pas mal. Ou alors c’était parce qu’elle ne sentait pas encore la douleur. Après tout, elle l’avait cherché. Elle savait ce qu’elle faisait au moment où elle avait frappé le sol. Elle était consciente que ce n’était pas à lui qu’elle allait faire mal. Le jeune homme lui prit la main, celle où elle n’avait rien, pour l’emmener dans le gymnase. Son contact était chaud et agréable, ce qui surprit la jeune fille. Elle se laissa tirer, sans rien dire. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire de toute façon ?

- Ça risque de piquer....

Tant pis. Les deux adolescents s’installèrent sur un banc, côté à côté. Ba oui, à trois mètres l’un de l’autre, ça serait beaucoup moins pratique ! Effectivement, ça piquait un peu. Elle fit une petite grimace qu’elle ne put retenir. Non mais quelle chochotte ! Elle le regarda dans les yeux quand il eut fini de nettoyer. Ils étaient très proche l’un de l’autre.

- Merci, mais tu n’étais pas obligé tu sais, lui souffla-t-elle. C’était gentil de ta part mais je me serais débrouillée.

Elle était reconnaissante, évidemment. Mais elle avait toujours eu l’habitude de faire tout toute seule. Elle n’avait pu compter sur personne dans son enfance. Elle aimait aider les autres. Quand elle passait de l’autre côté, ça lui plaisait nettement moins. Le garçon lui semblait tout à fait différent de l’image qu’elle s’était faite avant de le planter au bal. Elle l’avait certainement mal jugé. Et même s’il semblait sincère avec elle -elle ne comprenait toujours pas pourquoi, elle n’avait rien de spécial-, comment savoir réellement ses intentions ? Etaient-elles ce qu’il disait ou bien celles qu’elle avait cru au départ. Arwen ne pouvait s’empêcher de douter.

Au moment où il commença à parler, Arwen sut qu’elle aurait droit à l’histoire complète. Et elle le sentit sincère. Elle pouvait se tromper, bien évidemment, mais il y avait peu de chance. Il ne réfléchissait pas, c’était naturel. Il ne mentait donc pas. En principe. Il lui raconta son histoire, du début jusqu’à la fin. Le fait d’être rejeté par un père, de ne pas être l’image que celui-ci attend. Le fait de perdre une mère, que l’on aimait plus que tout. La jeune fille comprenait. Elle avait perdu son père. Elle était très jeune mais la douleur avait toujours été là. Elle ne s’en était jamais vraiment remise. Bien sûr, elle avait continué à vivre, comme elle avait pu. Et Carter avait fait de même à la mort de sa mère. Il avait aussi fait des erreurs. Choisit peut-être les mauvaises personnes, un mauvais chemin. Pour plaire à quelqu’un qui n’en avait rien à faire. Il avait fait des efforts, avait changé, avec refoulé ce qu’il était. Pour rien. Il ne parlait plus à son père. Il était libre de faire ce qu’il voulait. Mais il était libre sans amour. Une vie basée sur le mensonge ne valait pas grand-chose, selon Arwen. Mais il pouvait y avoir moyen de se rattraper.

- Pourquoi alors ? lui murmura-t-elle. Pourquoi avoir fait des choix que tu ne savais pas bons ? Pourquoi ne pas avoir dit non quand il en était temps ? Tu as le droit d’être qui tu veux. Ton père n’a pas à te dicter ta conduite. Ce n’est pas juste. Réveille-toi si tu juges que c’est nécessaire ! Si tu as des capacités, ne les gâches pas. Prouve à ta mère qu’elle peut être fière de toi, où qu’elle soit.

Bien sûr, elle pensait aussi à son père. C’était la seule personne pour qui elle avait une réelle affection depuis des années. C’était la seule personne qu’elle ne pouvait pas avoir. Elle comprenait. La douleur et la perte rendaient fous. Ils étaient ennemis de l’âme humaine. Ils semaient le mal. Arwen vit dans les yeux du jeune homme la tristesse d’évoquer cette partie de son histoire. Puis, il baissa la tête après avoir prononcé une phrase. Il avait honte.

- Je te demande mille fois pardon pour hier, parce qu'indirectement, avec tous ces putains de mensonges je t'ai fait souffrir....

Non, il ne devait pas. Pas pour ça. Un pardon suffisait, s'il était honnête et sincère. La jeune fille se montra douce, elle ne voulait pas le brusquer. Elle le força à relever la tête en la prenant entre les mains. Elle ne garda cependant pas le contact bien longtemps.

- Tu n’as pas à avoir honte de ce qu’il s’est passé dans ta vie, comme le comportement de ton père. Tout le monde fait des erreurs. Essais de les réparer, même si ce sera difficile. Si ton père n’en a rien à faire de son fils, montre lui qu’il ne te mérite pas, tout comme il ne méritait pas ta mère. Sois libre de tes choix, ne les fais pas parce que c’est ce qu’on attend de toi.

Elle le regardait toujours. Cela la peinait. Il y avait quelques minutes, c’était elle qui pleurait. Désormais, elle le réconfortait plutôt. Elle ne pouvait pas le laisser là, avec ses remords, sans l’aider. C’était dans sa nature. Mais elle n’avait pas fait allusion au fait que le jeune homme semblait intéressé par sa personne, comme le prouvait le mot dans le casier. Pour elle, c’était secondaire. Elle savait désormais ce qui n’allait pas à la souche. Ils avaient tout le temps de mettre les choses au point.

Arwen n’avait même pas fait attention aux bruits extérieurs. Ni aux mouvements. N’importe qui aurait pu arriver et lui faire n’importe quoi. Et ce fut Carter qui gagna la loterie ! Il la trouva ainsi, dans une position tout à fait pas confortable, à pleurer comme une gamine. N’importe qui. Lui. Il s’était approché, comme hésitant. Et il avait vu que c’était bien elle. Il s’était penché sur elle, regardant la main abîmée. Oh, ce n’était presque rien ! Elle en avait vu des pires dans sa vie. Elle le regarda, les yeux emplis de larmes.

Oh non, pas lui ! Pourquoi lui ? Je ne veux pas le voir …

Pourtant, il ne lui laissa pas le choix. Il partit dans une tirade. Arwen n’avait même pas le courage de l’arrêter. Elle l’écouta quand même, même si elle baissa la tête, un peu honteuse de se montrer si faible devant lui.

- Arwen...Je te demande pardon pour hier...Mais tu te trompes sur moi. Je suis pas un playboy à la con qui ne pense qu'as lui....Ça c'est ce que tout le monde crois. Y compris Matt. Mais c'est pas moi. Tu es la seule personne qui me connaît le mieux, pour te dire....

Quoi ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ?

Elle n’avait pas non plus la force de le repousser avec autant de rage que lors du bal. Même si elle en avait terriblement envie. A vrai dire, elle hésitait entre ne pas lui répondre et lui répondre. Après réflexion, elle se dit que rester muette n’allait pas faire avancer les choses. Elle se leva, faisant une toute petite grimace puisqu’elle s’était servie de sa main. Sa tête lui tourna un peu, ce qui était normal. Elle n’était déjà pas très bien avant et pleurer donnait souvent la migraine. Ceci expliquait cela. Elle attendit que Carter face de même pour être en face de lui. Elle ne le regarda pourtant pas dans les yeux, elle ne leva même pas les siens vers son visage. Elle gardait la tête baissée.

- Comment je peux être celle qui te connaît le mieux ? On s’est à peine croisés ! Et d’après le souvenir que j’ai, ce n’était pas pour faire la causette …

C’était tout à fait vrai d’ailleurs. Ils aillaient faire connaissance quand ça avait tourné court. Grâce à l’intervention de Matthew. Arwen l’en remerciait d’ailleurs intérieurement. Même si lui aussi faisait partis du type de mecs qu’elle détestait. La jeune fille hésita pourtant à le laisser encore planté là. Elle avait comme ressentit une once de vérité dans sa voix, et de la supplication aussi. Carter voulait vraiment lui montrer qu’il disait vrai, la persuader. Bien, il allait devoir le faire à la perfection.

- Prouve-moi alors ce que tu dis. Montre-moi qui tu es vraiment. Montre-moi que je me trompe, comme tout le monde sur cette Terre. Alors seulement après, je pourrai peut-être te croire.

C’était comme un avertissement. Il avait intérêt à ne pas se moquer d’elle, comme tant d’autres le feraient. Il n’avait pas le choix. Il allait devoir être sincère jusqu’au bout. Parce qu’à la moindre erreur, Arwen serait sans pitié. Elle avait déjà souffert à cause de cette histoire, bien que ce ne fût pas allé très loin. Elle avait surtout vu ressurgir des souvenirs, des souvenirs de souffrance. Elle ne voulait pas recommencer. Se sentir seule au milieu des autres. N’avoir aucune main tendue pour l’aider. Ne plus voir le bout du chemin. Jusqu’à ce que tout change, à cause d’une seule personne …

Arwen inspira profondément. Elle ne voulait pas succomber à son humeur. Fait étrange, depuis le matin même, elle ne se sentait pas très bien. Elle se sentait fatiguée, affaiblie, malade. Triste. Elle ne savait pas du tout pourquoi. Il lui arrivait parfois de ne pas être en forme mais là, elle avait l’impression que c’était différent. Au fond d’elle, elle en était persuadée. Elle décida donc d’aller un peu se défouler. D’ordinaire, elle n’était pas très sportive. Le foot, la boxe, le tennis par exemple, n’étaient pas des activités faites pour elle. De toute façon, même si elle avait voulu prendre des cours dans son enfance, elle n’aurait pas pu. Mais le simple fait de courir lui plaisait bien. Cela la détendait et lui redonnait de l’énergie en même temps. Elle se sentait toujours beaucoup mieux après. Elle mettait en route sa musique généralement, et elle faisait des tours de stade jusqu’à ce que ses jambes ne puisse plus la porter. Ce soir-là, elle se changea rapidement, mettant un pantacourt de sport et un t-shirt, enfilant sa paire de basket et s’attachant les cheveux. Elle n’était pas maquillée et elle ne comptait pas le faire pour aller transpirer. Elle prit son baladeur, qu’elle enfourna sans ménagement dans l’une de ses poches. Elle emmena également une bouteille d’eau qu’elle garda dans sa main. Elle était fin prête. Elle ne prit pas la peine d’emporter une veste, elle n’avait jamais froid quand elle courait. Elle sortit donc de sa chambre, bien qu’elle ne pressa pas le pas.

Elle prit son temps pour arriver à destination. De toute façon, elle n’était attendue par personne elle aperçut au loin le terrain de sport. Parfait. Elle déposa sa bouteille à côté de la piste quand elle arriva à sa hauteur et commença à courir. A petites foulées d’bord, son intention n’était pas de s’épuiser totalement. Son esprit se vida alors complètement. Ce fut ses nerfs qui craquèrent. Elle ne put se retenir. Ses larmes se mirent à couler le long de ses joues. Elle ne les retint pas. Elle en avait sans doute besoin. Elle sanglota même, à bout. Mais elle continua son chemin. Pas très longtemps cependant. Au bout d’environ un quart d’heure, elle s’arrêta. Elle récupéra sa bouteille et coupa la musique qu’elle ait mise en route. Elle sortit du terrain et se rendit jusqu’au gymnase. Elle s’adossa contre le mur extérieur et se laissa glisser jusqu’à toucher le sol. Elle ramena ses genoux au menton, entoura le tout de ses bras et enfouit sa tête à l’intérieur. Elle n’avait pas arrêté de pleurer et son corps était secoué de spasmes.

Elle n’avait plus sa musique pour canaliser ses pensées, celles-ci firent donc ce qu’elles voulaient. Elles se tournèrent vers Carter. Le jeune homme qu’Arwen avait rencontré au bal de la Saint Valentin, la veille. La jeune fille se sentait minable, humiliée. Elle s’était préparée, déplacée pour rien. Elle avait failli se faire avoir, comme tant d’autre avant elle. Elle avait eu de la chance que son meilleur ami le trahisse. Elle ne se serait pas montrée intéressée sans doute, mais elle aurait perdu beaucoup plus de temps avec un type qui n’en valait certainement pas la peine. Elle avait bien raison de se protéger des autres. Même comme ça, elle pouvait avoir des mauvaises surprises. Elle cogna rageusement le sol avec son poing. Qui heurta le sol dur et froid. La douleur se propagea dans tous ces doigts tandis que le sang commençait à affluer là où la peau était abîmée. Mais elle n’en avait que faire. Elle reprit sa position toujours en pleurant. Elle était désormais à la merci de n’importe qui, ses faiblesses reprenaient le dessus. Pour le moment. Elle se jura qu’elle ne se ferait jamais avoir. Elle allait être encore plus vigilante. Même si au fond d’elle, elle savait qu’elle ne pourrait pas se tenir éloignée des autres toutes sa vie. Un jour ou l’autre, elle allait bien succomber aux charmes de quelqu’un. Peut-être plus tôt que prévu. Pour son plus grand malheur, évidement.