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 your heart is as black as night ~ williams family ♥

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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMar 5 Fév 2013 - 12:51

the END ♥

Je commence le nouveau sujet ce soir ♥
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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMar 5 Fév 2013 - 2:21




your heart is as black as night
in the bedroom.




« Je voulais qu'on aille voir maman. Qu'on lui dise au revoir ensemble. Qu'elle puisse partir... tranquille. »

Je relève instinctivement la tête, les yeux ronds comme des ballons. Je ne m'attendais pas à une telle proposition. Et honnêtement, je ne sais quoi en penser. Dois-je accepter ? Sûrement. Ma mère va mal, elle va bientôt mourir. Ma mère, ma maman, celle qui m'a tout apprit, qui m'a donné tout l'amour qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Celle qui m'a apprit à avoir le goût de la vie, de l'aventure, de l'art. Je n'en serais pas là sans elle. Alors bien sûr que je veux la voir. Mais j'ai peur. J'ai peur de ne plus retrouver la femme que je connaissais : joyeuse, élégante, pétillante. J'ai peur de ne retrouver que l'ombre de cette femme, si importante pour moi.

Elle a toujours été forte pour moi. Quand elle allait mal, elle souriait pour me rassurer. Alors j'ai peur. Peur de ne retrouver qu'une infirme sur son lit d'hôpital, sur le point de rendre son dernier souffle. J'ai vu mourir Leelah. Je ne veux pas voir maman mourir. Alors, j'aurais vu de mes propres yeux la perte de l'être aimé, à son paroxysme. Et jamais je ne m'en remettrais. Je ne sais quoi rajouter, ni quoi répondre. Je reste silencieux, mes yeux s'abaissant à nouveau vers mes pieds. Qu'est-ce que Joe pensera de moi si je dis non ? Que je suis un monstre, un vrai. Et il aurait raison. Pour une fois, c'était impossible de le nier.

Je reste muet, mais pas immobile. Je navigue à travers la pièce, mal à l'aise. Il faut que je bouge, que je fasse quelque chose. Mais quoi ? Mon attitude trahit mon malaise. J'ai l'air d'un petit garçon, nerveux et tendu à souhait. Je tourne mon regard à de multiples reprises vers ma toile de Leelah, et Joe semble l'avoir remarqué puisqu'il me demande : Tu l'as retrouvée ? Je ne réponds pas tout de suite. Je le fixe un instant, neutre. Puis je lui tourne le dos, cherchant à dissimuler les larmes qui commencent à me monter aux yeux. Moi qui ne voulait pas me montrer faible devant lui, c'est cuit. Mais il s'attaque à mes deux plus grandes faiblesses : Maman et Leelah. Les deux femmes de ma vie. J'essuie mes quelques larmes d'un revers de manche fébrile puis ajoute « Plus ou moins ». Je préfère rester vague pour l'instant, sachant pertinemment qu'il faudra aborder ce sujet à un moment ou un autre. Mais c'est tout à fait moi, ça. Remettre au plus tard possible les instants, les mots, et les actes qui sont synonymes de souffrance. L’instinct de survie, je pense. Et la peur de souffrir, aussi.

Une fois remit - plus ou moins - je me retourne enfin vers mon frère, et le fixe à nouveau. J'allume une énième cigarette, tentant vainement de calmer mes nerfs. Ces nerfs qui m'en font voir de toutes les couleurs. Je voudrais dire quelque chose, mais Joe prend la parole avant moi.

« Je sais que tu n'aimes pas New York Jeffrey. Mais je sais aussi que tu aimes maman, sinon, tu n'aurais jamais fait ce que tu as fait. Ça ne prendra qu'un jour ou deux. Juste pour la voir elle, ensuite, je voulais qu'on aille à Los Angeles. Qu'on retourne là où on a grandit, retourner dans notre maison. Et puis... ça nous ferait du bien je pense, non ? »

Je l'écoute, paisiblement. Je reste neutre, tirant lattes après lattes sur ma cigarette. Je réfléchis. Sa proposition est intéressante. Retourner à Los Angeles ... je ne sais pas. J'adore cette ville. C'est celle de mon enfance, celle des meilleurs souvenirs. Mais c'est aussi là-bas que j'ai rencontré, et aimé Leelah. De bons souvenirs en amènent souvent d'autres, mauvais. Mais cette fois, je ne peux plus me défiler. Je dois lui donner une réponse, et tout de suite. Alors, que répondre ? Dois-je dire oui, dans le seul but de lui faire plaisir ? Non. Dois-je refuser sa proposition ? Non plus. Parce qu'au fond, je rêve de retourner à L.A. Retrouver ses rues, son ambiance, ses plages. Et peut-être revoir notre ancienne villa. Je crois que j'en ai besoin. « C'est d'accord. Je te suis. »

Je reste immobile quelques secondes, puis écrase ma fin de cigarette dans le cendrier. Je me retourne vers mon frère, et ajoute « Partons tout de suite. »


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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptySam 12 Jan 2013 - 9:08



your heart is as black as night
in the bedroom.





« Pour aller où ?

Tu sais ... Je suis bien, ici. Sincèrement. J'ai rencontré des gens fabuleux. Je crois ... je crois que je suis heureux ... en tout cas, je l'ai été »


« Je voulais qu'on aille voir maman. Qu'on lui dise au revoir ensemble. Qu'elle puisse partir... tranquille. »

Lançais-je alors à Jeffrey. Ce dernier n'arrêtait pas de bouger d'endroit dans la pièce, pourtant la chambre n'était pas spécialement grande, mais il trouvait le moyen d'enchainer les mètres, les positions, les regards. J'avais remarqué qu'il y avait pas mal de lancé de regards vers le tableau en face du lit. De la peinture, l'Art. En voilà une belle différence entre Jeff et moi. Il aimait ça, vraiment et le pratiquait même mais alors moi... pof. Tu me mets dans un musée, je suis incapable de faire autre chose que de draguer les demoiselles qui s'y trouveraient, enfin je dis ça, mais les artistes sont timbrés et on en a eu la preuve dans le passé par différents car. Y'en a pas un qui s'est même coupé l'oreille? Si si, je crois bien. Un Européen même. Tous cinglés de l'autre côté de l'océan. Sortant de mes pensées, je finis par m'approcher du lit -puant- de mon frangin et je m'installais dessus. Observant alors le tableau encore une fois, il y avait quelque chose qui nous forçait à le regarder. Je ne savais pas ce que c'était, mais il y avait quelque chose de captivant... N'était-ce pas Leelah? Je crois bien que si. Ralala, cette fille était une vraie bombe je me demandais toujours comment mon frère pouvait-il l'avoir séduite? Mais mes questions étaient surtout : pourquoi avoir plein de photos ou de tableaux d'elle? Avaient-ils repris contact? Apparemment.

« Tu l'as retrouvée? »

Lançais-je alors tandis que mon menton se levait en direction du tableau, désignant donc Leelah. Je ne voulais pas me forcer à essayer de combler ces deux dernières années sans aucunes nouvelles, je savais très bien que tout ce temps n'allait pas être rattrapé comme ça, en un claquement de doigt. Ca demanderait du temps et encore, s'il veut bien m'en donner.

« Je sais que tu n'aimes pas New York Jeffrey. Mais je sais aussi que tu aimes maman, sinon, tu n'aurais jamais fait ce que tu as fait. Ca ne prendra qu'un jour ou deux. Juste pour la voir elle, ensuite, je voulais qu'on aille à Los Angeles. Qu'on retourne là où on a grandit, retourner dans notre maison. Et puis... ça nous ferait du bien je pense, non? »

Sous entendu, de se retrouver seuls, toi et moi, avec les ruines d'un passé heureux. Ils pourraient se rapproché, c'est évident et ça, je le voulais vraiment. Je voulais retrouver un lien fraternel, là où tous les autres liens familiaux ne pouvaient plus jamais être. Nous ne devions pas gâcher ça. Non.

(désolé pour ma réponse pourrie, je suis sur l'ordi 10 pouces de mon copain, dans le noir en plus alors je galère ! ^^)





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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptySam 12 Jan 2013 - 6:28




your heart is as black as night
in the bedroom.




La fatigue le gagne. L'agacement, aussi. Je l'agace. Tout autant qu'il m'insupporte, parfois. Ses airs de monsieur-je-sais-tout-j'ai-tout-fais. J'ai horreur de ça. Las, il se frotte le front avec sa main, comme pour calmer une fièvre particulièrement douloureuse. Il n'y a plus aucune colère en lui, seulement de la déception. Comme toujours. La déception. « Tu ne comprends donc toujours pas? A ton avis, qu'est-ce qui peut pousser un homme qui a tout réussit, à recommencer presque à zéro, dans la même ville que son petit frère ? » Un homme qui a tout réussit. Peut-être. Belle appartement, belle voiture et job prestigieux. C'est clair, Joe a vraiment fait quelque chose de sa vie, pour l'instant. Moi, pas. Et pourtant, je n'échangerais ma place pour la sienne pour rien au monde. On est trop différents. Mener une vie comme la sienne, pour quelqu'un comme moi, reviendrait à un suicide. Pas du corps. De l'âme.

Je demeure silencieux, lui faisant face, mon regard dans le sien. Ses yeux clairs. Comme les miens. Comme ceux du paternel. On lui ressemble beaucoup. Beaucoup trop. Je sais pas trop quoi dire, j'hésite. Il est revenu ici pour moi. Si je n'en étais pas totalement sur, voilà qui est chose faite. Il est venu me chercher. Pour me ramener. À New-York.
Hors de question.

« Je devais être sûr de certaines choses. Je voulais essayer de comprendre, bien que malgré notre conversation, je n'y arrive toujours pas... J'voulais te revoir. Parce que malgré tout ce qu'il a pu se passer entre nous Jeffrey, tu restes mon petit frère. »

Jeffrey, tu restes mon petit frère. Ces mots, aussi simples puissent-ils être, me vont droit au cœur. Tellement fort, que mes yeux me piquent. Je cligne une fois, deux fois. Mais rien à faire, ils me piquent toujours. Serait-ce une larme, au coin de mon œil ? Non. Certainement pas. Je lui ai assuré que j'étais fort, désormais. C'est pas le moment de tout gâcher, et de perdre le peu de crédibilité qui me reste. Après l'avoir fixé un moment, je détourne mon regard et, fébrile, je plonge ma main dans ma poche, attrape une cigarette et l'allume. Mes gestes sont hésitants et vifs à la fois. Nerveux. Je suis nerveux. C'est lui qui me rend comme ça. Je ne veux pas craquer. Et ne craquerai pas. « Et si tu n'avais rien de prévu pour les vacances, j'aurai aimé qu'on aille quelque part toi et moi. Si tu es d'accord. » Je lui tourne le dos, désormais. Je ne veux pas qu'il voit à quel point je me sens désemparé. J'avance jusqu'à la deuxième fenêtre de la pièce et fixe l'océan tout proche. Je me demande où il veut qu'on aille, ensemble. Mais j'ai quelques petites idées. La première est New York, bien sûr. Mais je n'irai pas. Il le sait. Du moins, j'espère qu'il en soit ainsi. En venant à Miami, je me suis juré de ne plus jamais remettre les pieds à Big Apple.

Au fond de moi, j'espère qu'il évoque Los Angeles. Je n'y suis plus retourné depuis des années. On avait faillit, avec Leelah ... Pendant quelques secondes, mon regard se tourne vers la toile que j'ai peinte d'elle, accrochée au mur, face à mon lit. Je ne suis plus retourné à L.A car c'était avec elle que je voulais le faire. Mais c'était trop tard, elle était plus là.

Je tire tellement fort, et tellement nerveusement, sur ma clope que mon filtre en est tout aplatit. Leelah. Lui, l'avait connut ... Il avait connu l'amour immense et dévastateur qui m'avait envahit en la rencontrant, ainsi qu'en la fréquentant. Il savait tout de moi, ou presque. Oui, presque. Au fond, je n'avais plus que lui. Certes, j'avais des amis géniaux. Mais Maman n'était plus vraiment là, Shean non plus, et Leelah avait été assassinée il y a quelques mois. Oui, il ne restait que lui. Triste bilan. « Pour aller où ? » arrivai-je enfin à ajouter, toujours face à la fenêtre. Je ne fais pas attention à ma cigarette qui se consume jusqu'au filtre, allant jusqu'à m'en brûler les doigts. J'attends une réponse. Seulement une réponse. Mais je ne peux plus attendre.

« Tu sais ... Je suis bien, ici. Sincèrement. J'ai rencontré des gens fabuleux. Je crois ... je crois que je suis heureux ... en tout cas, je l'ai été » ajoutai-je, nostalgique, en fixant le portrait de Leelah. Et je souris. C'est douloureux, certes. Mais ce bonheur, bien que volatilisé, restera un merveilleux souvenir. Alors je souris. Et je pense à elle. Et à lui. Et à eux. Parfois, j'aimerais ne plus penser. Et avancer, marcher jusqu'à s'en rompre les rotules, jusqu'à chuter d'épuisement. Puis ramper, encore.

Parfois, j'aimerais ne plus être dépendant des gens que j'aime. Ainsi je pourrais vraiment avancer.


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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyDim 6 Jan 2013 - 16:02



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in the bedroom.





« Je ... je ne me rappelle pas de tout ça »

Eut-il pour seule réponse. Ça ne m'aurait pas étonné, il était trop jeune pour ce souvenir de ça et d'autant plus qu'il s'agissait de quelque chose d'assez effrayant. J'étais toujours tourné vers la fenêtre de sa chambre, observant le parc de l'école. Je comprenais pourquoi Jeff avait choisit cet endroit, c'était la chaleur, l'été, les vacances, l'esprit bohème, libre et nature de l'homme. Tout le portrait de mon frère. Alors qu'il aurait été symbolisé par un homme nu tenant une feuille d'arbre, j'aurai pu être l'homme en costard tenant une barre de métal. Nous sommes deux êtres façonné par les mêmes personnes mais ô combien des plus différentes. Comme le Lune et le Soleil créés par Gaya et le Ciel. Deux même parents et pourtant, nous n'avons rien à voir l'un avec l'autre. Je laissais mon regard froid vagabonder sur tour ce qu'il pouvait se passer devant moi, avant de me retourner de moitié, lorsque j'entendis mon frère me dire :

« Je ... Pourquoi es-tu là, Joaquin ? Me ramener à New York ? C'est impossible. Je préférerais crever que d'y retourner. Et tu le sais. Alors quoi ? Tu viens pour me foutre ta vérité en pleine gueule ? Tu n'étais pas mieux, dans ta vie parfaite, avec ton job brillant et ton appart' luxueux ? Si ... si je te déçois autant ... alors, pourquoi n'essaies-tu pas de m'oublier ? Si je n'en veux pas la peine ... »
« Jeffrey... »

Commençais-je à dire, comme blasé d'entendre à nouveau ce discours de perdant. Je suis exténué de l'entendre. Je ramène ma main à ma tempe afin de la masser durant quelques secondes, avant de continuer à tirer sur ma cigarette. Elle se termine et je la lance au delà de la fenêtre de Marlon, pour qu'elle aille se mourir sur le toit du bâtiment en dessous de nous. Je me tourne alors vers lui pour le regarder dans les yeux, avant de lui dire d'une voix calme :

« Tu ne comprends donc toujours pas? A ton avis, qu'est-ce qui peut pousser un homme qui a tout réussit, à recommencer presque à zéro, dans la même ville que son petit frère? »

Je le laissais réfléchir à cela, pensant alors à la réponse dans ma tête. Mis à part l'Amour, je ne vois aucun prétexte. Oui, l'amour fraternel qui nous avait unie pendant de si longues années et que nous avions laissé crever sur un toit, comme la cigarette que je venais de jeter il y a juste quelques secondes encore. Je l'observais encore et je repris d'une voix calme :

« Je devais être sûr de certaines choses. Je voulais essayer de comprendre, bien que malgré notre conversation, je n'y arrive toujours pas... J'voulais te revoir. Parce que malgré tout ce qu'il a pu se passer entre nous Jeffrey, tu restes mon petit frère. »

Je le fixais à présent. Cette dernière phrase, c'était un peu comme un « Je t'aime » made in Joe Williams. Je ne pourrai jamais le dire à personne, c'est évident. Je ne l'ai d'ailleurs jamais dis à personne d'aussi loin que je me souvienne ! Mais Jeffrey, c'est mon petit frère. C'est le bambin que je protégeais de ma vie quand j'étais plus jeune, c'est celui à qui j'ai tout appris, avec qui j'ai tout partagé. En tout cas, jusqu'à un certain âge. Tout à changé mais se dire que c'est définitif serait une erreur je crois, non?

« Et si tu n'avais rien de prévu pour les vacances, j'aurai aimé qu'on aille quelque part toi et moi. Si tu es d'accord. »

J'étais vraiment calmé, comparé à tout à l'heure. Mais en même temps, je ne pouvais pas continuer à m'énerver, c'était un signe de faiblesse que de ne pas réussir à parler calmement à quelqu'un. J'avais une idée en tête concernant mon frère et les vacances de Noël. En fait, j'aurai voulu l'emmener voir maman. Une dernière fois. Et ensuite, j'aurai voulu qu'on aille à Los Angeles, sur les terres de notre enfance, de notre complicité, comme si nous revenions sur les braises. Sur les braises de notre relation, pour essayer de la rallumer. Au mieux.

(désolé pour ma toute petite réponse x_x)



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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyVen 4 Jan 2013 - 2:45




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in the bedroom.




Je bouillonne intérieurement. Mes mains tremblent, des gouttes de sueurs perlent de mon front. Je hais son comportement avec moi, ce qu'il me dit. Je trouve ça tout bonnement détestable. Le portrait craché du paternel. Un homme capable de démontrer que ce qu'il croit est vrai ... aussi faux puisse-t-il être. J'en suis incapable, moi. Je n'ai pas ce don de persuasion, ce sens du plaidoyer qu'eux ont. Et je les jalouse, sûrement. Peut-être parce qu'ils sont plus intelligents que moi, j'en sais rien. Du moins, c'est ce qu'ils m'ont toujours fait comprendre, volontairement ou non. Je ne suis probablement qu'un saltimbanque aux idées courtes, un idéaliste, un rêveur, un utopiste ... et alors ? C'est comme ça que je veux être. Je n'ai jamais cherché à leurs ressembler et à mener la petite vie "parfaite" qu'ils avaient toujours imaginé pour moi : études brillantes, job prestigieux et réussite certaine. Ça ne m'intéresse pas et ne m'a jamais intéressé. Je veux vivre les choses. Les ressentir. Et tant pis si je dois finir au fond d'un caniveau. Tant pis si je suis dans le faux. Tant pis.

J'entends à peine ce que mon frangin me dit, tellement la colère s'empare doucement de moi. Les seuls mots qui parviennent jusqu'à mon cerveau sont "Arrête de croire que tu es loin d'être différent de papa et de lui cracher dessus, tu es exactement pareil". Le pire, je pense, qu'on ne pourrait jamais me dire. Me dire que je ressemble à mon père, à ce géniteur que j'ai toujours cherché à oublier. Je ne veux pas lui ressembler, ça non. C'est ma hantise, la pire chose qui pourrait m'arriver. Le jour où j'en arriverais à ce point, une balle dans la tête serait la bienvenue. Alors, s'il te plaît, tais toi. Et laisses-moi croire. Laisses-moi croire que quelque chose d'autre m'attend plus loin, pitié. Je ne veux pas être comme lui. Comme lui. Jamais.

Le ton de sa voix est plus calme. Du chien enragé, il est passé au scientifique posé, expliquant tranquillement sa théorie. Ça m’énerve d'autant plus. Cette croyance qu'il a d'avoir la science infuse me fout la gerbe. Et me rappele, encore une fois, notre père. Pourquoi a-t-il fallut qu'il lui ressemble, et qu'il l'idolâtre tant ? J'aime mon frère. Mais il me rappelle tellement Sean, que j'en arrive aussi à le détester. Il marque une pause, et part me prendre une clope. J'en profite pour m'en aller une aussi et lui envoie d'un geste vif mon briquet. Pas de contact physique pour l'instant, c'est plus sage. Il s'éloigne de moi et s'accoude à ma fenêtre. Il jette furtivement quelques coups d’œils en ma direction, et je lis la déception dans ses yeux. Ça me déçoit qu'il pense ça, bien que ça ne me surprenne pas. Qu'aurait-il voulu ? Un petit frère à son image ? Un petit double, un pantin ? Chacun de mes choix qui étaient différents des siens avaient été de trop pour lui. J'appelle ça de l'intolérance. De l'orgueil. Le profil type du "Williams". Putain, pourquoi a-t-il fallu que je m'appelle comme ça, aussi ?

« Tu as pour habitude de laisser toujours tes échecs pour les autres. Tu te trouves une excuses pour ne pas t'avouer tes erreurs. C'est une mentalité de perdant. Et ça, ça a commencé y'a longtemps. Lorsqu'on a quitté Los Angeles et que tu étais avec... » Il hésite, il cherche ses mots. Et moi, je crains le pire. Je vois où il veut en venir, je le connais bien. Les battements de mon cœur s'accélèrent dangereusement. Va-t-il oser m'en parler ? Ça ne vaut mieux pas pour lui. « ... Leelah. » Mon cœur semble rater un battement, tandis que je reste fixe, le foudroyant du regard. Il a touché un point sensible, LE point sensible. Il n'a pas le droit de me parler d'elle. Elle. Je lui interdis. J'aimais Leelah plus qu'il ne sera jamais capable d'aimer qui que ce soit. Hormis son admiration aveugle du père. « Je t'interdis ... de ... parler ... Leelah ... » sifflai-je entre mes dents. Au final, je ne savais pas vraiment pourquoi il était là, à me reprocher toutes les soi-disant erreurs de ma vie. Pour se battre ? Il était bien partit pour. « Tu préférais te dire que c'était la faute de papa, mais tu savais pertinemment que tu aurai pu t'inscrire en Californie. On en avait les moyens, mais tu n'y as pas pensé ou alors, ça t'arrangeait plutôt bien. Quand je suis partie à la Fac, tu as préféré te dire que tu étais abandonné, plutôt que de prendre davantage tes marques dans la famille. Quand maman a trompé papa, tu as préféré te taire en me laissant faire le sale boulot. Quand maman a du se faire interner, tu as préféré partir, pour ne pas être confronté chaque jour, à ta culpabilité. En fait, depuis Los Angeles, tu fermes les yeux au lieu de les ouvrir. Tu préfères te voir en victime plutôt que de combattre et c'est ça, qui me dégoûte chez toi. Qui me déçoit... » Je ne dis rien. Non pas pour lui donner raison. Mais bel et bien parce que je n'ai rien à dire. À part qu'il a tort. Selon son point de vue, c'est moi qui suis lâche, faible. Selon le mien, c'est l'inverse. C'est moi, qui ai eu les couilles de partir et tout abandonner. Moi, qui ai eu les couilles de vouloir autre chose. C'est moi, et moi seul, qui ai eu la force de fuir. De fuir ce quotidien, cette vide merdique, qui n'avait plus rien à nous offrir.

Le silence. J'apprécie ce silence, magnifique et bienvenue. L'accalmie. La trêve qui permet à mon cœur de calmer ses battements tandis que je finis ma clope, fumée en un éclair. Puis il reprend. Mais absolument pas comme je l'aurais imaginé. Il n'est pas en colère, ni agacé. Seulement ... nostalgique.

« Tu te souviens de la fois où on était partit en vacances au Canada ? Tu devais avoir environ quatre ans. Papa avait voulu nous emmener faire de la pêche sous la glace. On était trop impatients d'y aller. Maman nous avait préparé toutes nos affaires et nous... on avait pas dormi de la nuit, on avait trop hâte. Le matin, on est partit. On tenait tous sur le même traineau, tu disais que tu voulais ramener un des chiens à Los Angeles et je me souviens que papa avait rigolé. J'avais rigolé aussi. Et toi, tu étais déterminé. Tu étais sérieux. » Ça, si je m'en rappelle ... J'ai toujours aimé les animaux, d'autant plus les husky, ces espèces de chiens/loups. J'ai toujours rêvé d'avoir des animaux. Malheureusement, la vie en appartement de Manhattan ne l'avait jamais permit, par la suite. Sûrement l'une des raisons pour laquelle je détestais cette vie. « On est arrivé au Lac gelé, on a laissé le traîneau et on a commencé à suivre papa. On devait faire attention, on marchait lentement. Mais je ne sais pas pourquoi, tu as du voir quelque chose et tu as lâché ma main pour courir sur le glace. » Je fixe mon frère. Il se rappelle tellement mieux que moi de ces moments ... Il a cette chance. Moi pas. Alors, ce n'est plus de la rage ni de l'agacement qui traverse mes yeux. Seulement la nostalgie. J'ai envie de sourire aux souvenirs de ces instants privilégiés. C'était le bon temps. « Je me suis mis à te courir après. Et là, tu es passé au travers de la glace. J'ai vu ton corps disparaitre sous l'épaisse neige glacée. Je me suis pas posé de questions, j'ai sauté dans le trou. L'eau était plus que gelée, ce n'était même plus de l'eau. J'avais mal partout, j'pouvais plus respirer, j'pouvais plus bouger. Et là, j'ai sentie une main m'attraper et me tirer hors de l'eau. J'ai ouvert brièvement les yeux, j'avais jamais eu aussi froid de toute ma vie. Papa nous avait sortit tous les deux de l'eau. Tu ne bougeais plus. Tu étais tout bleu, j'ai cru que tu étais mort. Et c'est à ce moment que j'ai entendu crier. Papa criait, essayant de te réanimer. C'était la première et l'unique fois où je l'ai vu pleurer. »

Ce souvenir me choque, m'interpelle. Je ne me rappelle pas de ça ... Mon père, pleurer pour moi ? Ça relève du surréaliste. Mais pourtant, je le crois. J'aurais pu penser qu'il s'agissait là d'une ruse, pour remonter le paternel dans mon estime. Mes yeux me piquent. Serait-ce du remord ? L'émotion ? Je ne veux pas que Joe me voit comme ça. Je lutte déjà assez pour ne plus qu'il me prenne pour ce gamin faible et pleurnichard. Je me retourne alors, et fais mine de ranger des affaires, sans réaliser que je fous encore plus le bordel. Il a peut-être raison, après tout. Je suis faible. Je ressemble à ma mère après tout. J'ai beau être le portrait craché du père physiquement, j'ai toujours voulu ressembler à ma mère à l'intérieur. Sincèrement bon. Pur. Quelqu'un de bien. « Je ... je ne me rappelle pas de tout ça » marmonnai-je, lui tournant toujours le dos. Puis, je me retourne et fais face. Je veux lui montrer que je peux être fort aussi. Comme lui. Mais n'est-ce pas aussi ce que je redoute ?

« Je ... Pourquoi es-tu là, Joaquin ? Me ramener à New York ? C'est impossible. Je préférerais crever que d'y retourner. Et tu le sais. Alors quoi ? Tu viens pour me foutre ta vérité en pleine gueule ? Tu n'étais pas mieux, dans ta vie parfaite, avec ton job brillant et ton appart' luxueux ? Si ... si je te déçois autant ... alors, pourquoi n'essaies-tu pas de m'oublier ? Si je n'en veux pas la peine ... »


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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyDim 30 Déc 2012 - 12:20



your heart is as black as night
in the bedroom.





« L'ARGENT » Finit-il par lâcher alors, entre ses dents serrées.

Quoi l'argent? C'est la seule chose qu'il peut me répondre? Tu parles d'une argumentation Monseigneur d'Artiste ! Putain mais c'est qui ce type devant moi? N'osez pas me dire qu'il s'agit de ce petit frère que j'ai si tant de fois couvert? Ne me dis pas que c'est le bambin qui courrait en culotte courte pour venir se coller à moi à longueur de temps? Il n'a plus rien à voir avec ce bébé que j'ai connu. Cet enfant.
Il arbore ce sourire qui me donne envie de le démonte, là, tout de suite. De lui arracher un à un chacun de ses membres, que le jeter contre tous les murs, de le réduire à un état tellement minable que même les pires animaux du monde ne viendraient pas toucher à ses restes. J'ai envie de lui faire bouffer ses propres membres avant de lui écraser sa sale petite tête de con sur le sol de sa chambre. J'ai la rage, je suis vif et de sang chaud lorsqu'on parle de papa et encore plus de cette façon. Il ne se rend vraiment compte de rien alors?

Je lui parle, il garde le silence mais il bouillonne petit à petit, je le vois dans ses yeux. Je l'observe au plus profond de son âme, dans le fond de la pupille. Il a l'iris dilaté, il commence à avoir la peau de son visage tendu et rouge. Il s'échauffe, il s'énerve. Je le vois venir, je sais très bien ce qu'il veut faire mais va t-il seulement oser le faire? Il ne l'a jamais fait auparavant, par peur, par manque de confiance aussi. Aujourd'hui, il sert le poing en ma direction. Il veut me l'envoyer? Alors vas-y. Fais le. Montre moi de quoi tu es capable. Montre moi si tu as grandis, montre moi si tu es vraiment devenu l'homme que tu prétend être ! Vas-y ! Montre moi putain ! Je n'attends que ça !
Son poing atteint ma joue, il a cogné.
Mon visage part sur le côté, la douleur s'étend. Il a une force évidente, sûrement causée par l'adrénaline du moment. Il repart, alors que je sens la colère bouillonner davantage en moi. Je ne peux pas rester comme ça, j'ai encore plus envie de me jeter sur lui, de le frapper. Qu'il comprenne qu'il a tord. Parce qu'il a tord. Il le dit lui même, j'ai toujours raison. Je suis l'intellectuel. Il devrait m'écouter ! Je suis l'homme de la famille moi ! Je m'occupe de tellement de choses : l'internement et la santé de maman, les études de mon putain de frère, l'entreprise, ma vie. Et il faut qu'il continue à faire chier ! Putain comme si je n'avais que ça à foutre !

« Tu sais quoi ? T'as raison. Sur tout. T'as toujours eu raison, de toutes manières. Et jamais je n'oserais lutter face à MONSIEUR le Président de Williams Entreprises, si grand, si fort, si intelligent, si ... visionnaire. Et je te remercie milles fois pour ces mots et ces belles paroles, ça m'a vraiment éclairé ! Mais ...mais ... PUTAIN ! »

Il frappe à nouveau, mais dans le mur cette fois. Je l'ai souvent fait ça, moi aussi. Lorsque j'étais jeune et ça m'a apprit une chose : ça te défonce les phalanges pour rien. Je le laisse faire, apprendre par lui même. De toute façon, je dois me calmer, si je ne veux pas me jeter sur lui pour le défoncer.

« On dirait que tu fais semblant de pas comprendre, putain ! Tu parles comme lui ! Comment tu peux fermer les yeux de cette façon ? Sean ne pensait qu'à ça aussi ! "Pas de temps à passer avec toi, mon fils, papa est très occupé. Tiens, des cours de guitares". Ouep, il m'a payé des putains de vacances, des putains de guitares, c'est lui qui m'paie cette putain de clope, tu vois ? Et ça te suffit ? Putain, c'est de ça que tu veux te souvenir ? C'est ça, ton père parfait, ton idole ? Il était incapable de donner plus que ça. Et tant pis pour maman, elle avait qu'à tout endurer. Avant sa mort, c'est lui qui gâchait tout, et tu le sais. Merde, mais tu le sais qu'on avait pas une vie parfaite. Pourquoi tu t'es cassé dans ta putain d'université prestigieuse, là ? Pourquoi maman, si amoureuse, fidèle et docile, a été foutre son cul ailleurs, tu penses ? Sean n'a plus montré le moindre signe d'attention à personne depuis notre départ de Los Angeles. À part peut-être pour tes bulletins de notes, si resplendissant, si glorieux. S'il a loupé des fêtes de familles ... c'est parce qu'il le voulait. Il n'aimait pas ça, de toutes façons. Tu sais comme moi qu'il préférait amplement son bureau merdique, sur son île merdique, son boulot merdique, plutôt qu'un moment en famille, près de la cheminée. Tu le sais, putain, TU LE SAIS. »
« Pas le temps?! Tu te fous de moi là? Qui est-ce qui l'a trouvé ce putain de temps pour venir te chercher par la peau du cul dans ton trou merdique? Hein? Qui est-ce qui a passé des journées entières avec maman, dans son centre pour aliénés depuis que tu es partis t'enfermer ici? Hein? Qui est-ce qui a fuit sa famille, qui a fuit sa vie d'avant par pur égoïsme? Ce n'est pas papa, c'est toi ! C'est ce que tu fais ! Depuis deux ans c'est devenu encore pire mais ça date déjà de New-York. Tu nous abandonnais complètement pour passer tes journées on ne sait où ! Tu ne t'es pas préoccupé de papa ni de maman lorsque tu l'as vu baiser avec cet enculé hein? Tu n'as pensé à personne d'autre qu'à ta gueule et c'est pour ça que tu n'as rien dit ! Arrête de croire que tu es loin d'être différent de papa et de lui cracher dessus, tu es exactement pareil. On a ça dans le sang, ça ne sert à rien de vouloir s'en débarrasser, faut juste vivre avec ! »

Ma voix c'était beaucoup plus calmée que tout à l'heure. Pourquoi? Parce que je savais que mes paroles étaient profondes et argumentées. J'avais raison et il le savait pertinemment. Je finis par aller chercher son paquet de clope sur le bureau et je lui demanda son briquet afin de m'en allumer une moi aussi. La première bouffée ne fit du bien. Je ne fumais pas vraiment, juste lorsque j'étais trop énervé et que je ne pouvais pas faire du sport. Enfin si, je le pourrai, mais je tuerai mon frère et ce n'est pas ce que je veux. Je ne suis pas venu ici pour ça. Au contraire. J'étais à présent debout, près de la fenêtre, fumant ma fumée en dehors de la chambre, par étique.



Je baissais la tête vers le sol. Il me décevait tellement. Chaque jour un peu plus. Mais je n'avais pas envie de me battre avec lui, parce que je savais que j'allais gagner. Je savais qu'il m'en voudrait davantage encore. Alors je laissais place aux mots.

« Tu as pour habitude de laisser toujours tes échecs pour les autres. Tu te trouves une excuses pour ne pas t'avouer tes erreurs. C'est une mentalité de perdant. Et ça, ça a commencé y'a longtemps. Lorsqu'on a quitté Los Angeles et que tu étais avec...

Je cherchais son prénom quelques secondes, avant de finalement le trouver.

Leelah. Tu préférais te dire que c'était la faute de papa, mais tu savais pertinemment que tu aurai pu t'inscrire en Californie. On en avait les moyens, mais tu n'y as pas pensé ou alors, ça t'arrangeait plutôt bien. Quand je suis partie à la Fac, tu as préféré te dire que tu étais abandonné, plutôt que de prendre davantage tes marques dans la famille. Quand maman a trompé papa, tu as préféré te taire en me laissant faire le sale boulot. Quand maman a du se faire interner, tu as préféré partir, pour ne pas être confronté chaque jour, à ta culpabilité. En fait, depuis Los Angeles, tu fermes les yeux au lieu de les ouvrir. Tu préfères te voir en victime plutôt que de combattre et c'est ça, qui me dégoûte chez toi. Qui me déçoit... »

Ma voix était calme, posée, pure. Je n'avais pas envie de me battre, je n'étais plus en colère. Je tirai sur ma clope, n'en restant plus qu'un tiers. J'observais mon frère, il semblait réagir à mes mots. J'espérais pour une fois qu'il réagisse de la bonne façon. Sinon... ça ne servait plus à rien de se battre pour lui. Je laissais ensuite mon corps se tourner entièrement vers l'extérieur. Je sentais l'air marin de Miami, l'air doux, différent de celui de New York, qui te pique la peau avec le froid hivernal de cette saison. Je souris alors. Je me souviens...

« Tu te souviens de la fois où on était partit en vacances au Canada? Tu devais avoir environ quatre ans. Papa avait voulu nous emmener faire de la pêche sous la glace. On était trop impatients d'y aller. Maman nous avait préparé toutes nos affaires et nous... on avait pas dormi de la nuit, on avait trop hâte. Le matin, on est partit. On tenait tous sur le même traineau, tu disais que tu voulais ramener un des chiens à Los Angeles et je me souviens que papa avait rigolé. J'avais rigolé aussi. Et toi, tu étais déterminé. Tu étais sérieux.

On est arrivé au Lac gelé, on a laissé le traîneau et on a commencé à suivre papa. On devait faire attention, on marchait lentement. Mais je ne sais pas pourquoi, tu as du voir quelque chose et tu as lâché ma main pour courir sur le glace. Je me suis mis à te courir après. Et là, tu es passé au travers de la glace. J'ai vu ton corps disparaitre sous l'épaisse neige glacée. Je me suis pas posé de questions, j'ai sauté dans le trou. L'eau était plus que gelée, ce n'était même plus de l'eau. J'avais mal partout, j'pouvais plus respirer, j'pouvais plus bouger. Et là, j'ai sentie une main m'attraper et me tirer hors de l'eau. J'ai ouvert brièvement les yeux, j'avais jamais eu aussi froid de toute ma vie. Papa nous avait sortit tous les deux de l'eau. Tu ne bougeais plus. Tu étais tout bleu, j'ai cru que tu étais mort. Et c'est à ce moment que j'ai entendu crier. Papa criait, essayant de te réanimer. C'était la première et l'unique fois où je l'ai vu pleurer. »


Terminant ainsi mon souvenir, je tourne la tête vers Jeffrey. J'espère vraiment réussir à signer la paix avec lui. Je me souviens de tout, concernant nos vies. Il a une opinion différente de la réalité, sur papa, parce qu'il est rongé par la haine. Quant à moi, c'est peut-être la même chose, même si je comprends que papa a peut-être commis quelques erreurs dans sa vie, il n'est pas à battre avec un bâton, loin de là...








Dernière édition par Joe Williams le Dim 6 Jan 2013 - 15:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyDim 30 Déc 2012 - 1:35




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Il n'avait pas changé. Il avait toujours cette impulsivité, dissimulée mais bien réelle, prête à surgir à n'importe quel moment. C'est l'un de nos seuls points communs. On est calme, on est intelligent, on est réfléchit. Mais pas tout le temps. Il arrive parfois que la rage, la colère l'emporte sur tout le reste. Tout le monde a des faiblesses. Le paternel était - et est toujours - la plus grand faiblesse de Joe.
Du moins, tout autant que l'était ma mère pour moi. Je n'arrive même pas à comprendre pourquoi je n'ai pas cherché à la revoir ... et pourquoi je ne le veux toujours pas. C'était une femme merveilleuse, autrefois. Douce, attentionnée, adorable. Gracieuse. Mais les choses avaient bien changés. Elle était devenue anorexique, dépressive et, pour couronner le tout, suicidaire. Je crois que c'est pour ça que je ne veux plus la voir. Je préfère garder le souvenir que j'ai d'elle lorsque j'étais plus jeune. Le souvenir de cette femme forte, mais si faible à la fois, qui m'avait donné la vie. Et m'avait donné foi en elle. De toutes façons, elle n'aimerait que je la vois comme ça. Je le sais.

À peine ma remarque sur notre père faite, il se rue sur moi, me prend par la gorge et me soulève contre le mur. Pour le coup, il me fait vraiment flipper. Il veut me tuer, je le vois sur son visage. Sa rage envers la seule et unique famille qui lui reste -moi- semble le submerger. Son visage vire au rouge, ses yeux me lancerait presque des éclairs. Si je n'éprouvais une espèce de plaisir-défi maso, j'aurais hurlé à l'aide ou me serait enfuit.
La peur est bien là. Mais l'excitation aussi. Tu veux me tuer ? Continue de serrer.

« Arrête, petit con ! De quel droit tu oses parler de lui comme ça, hein ?! Tu n'es qu'un sale gamin égoïste qui ne voit que son nombril ! Ton petit confort, ton petit bien-être ! Qui a pu te payer tout ce qui a fait que tu es ainsi, hein ?! Arrêtes de cracher sur d'où tu viens ! Ne l'oublies pas ! Arrête de faire ton martyr ! Tu as eu la plus belle enfance qu'on puisse rêver ! Une mère qui t'aimait plus que tout, un frère toujours sur tes gardes et un père qui te disait oui à tout ! Tes cours de guitare de merde là, tu oublies qui te les as acheté? Qui te permettait de devenir ce que tu voulais être, hein?! Qui t'a payé tes écoles, tes vacances, tout ce que tu voulais?! Qui te paye encore tes putains de clopes?! Ne viens pas me cracher dessus alors que je suis venu faire le voyage que tu aurai du faire il y a déjà plus de deux ans ! Sale petit con ! » Un sourire mauvais s'installe sur mon visage. Je n'aime pas ce qu'il me dit. J'ai l'impression de voir mon père dans sa fureur, l'expression de son visage, le ton moralisateur de sa voix. J'ai toujours détesté ça chez eux. Ce qu'il me dit me donne l'envie de rire. Les choses sont loin d'être aussi simple ... et lui me sort le discours type du moralisateur, genre "t'es un gosse pourrit gâté". C'est pitoyable. « L'ARGENT » lâchai-je, calmement mais bien distinctement. Il sait très bien ce que je veux dire ainsi qu'où mènera cette discussion. Je sais que ça ne fera pas avancer les choses, au contraire, mais je m'en fiche. Là tout de suite, j'ignore pourquoi, mais il m'agace tellement que je voudrais frapper là où ça fait mal. Même si ce grand costaud est mon frère, mon seul et grand frère, mon premier modèle dans la vie.

Il ne se calme pas. Il commence à agiter ses bras dans tout les sens. Il me tire vers lui, puis me plaque à nouveau contre le mur. Il veut se battre, j'en suis sûr. Il a toujours été le plus bagarreur des deux. « Tu es en train de cracher sur un père qui a sacrifier sa vie pour nous ! Il nous a demandé un seul sacrifice : celui de quitter Los Angeles. Lui, il passait ses journées à bosser pour qu'on ne manque jamais de rien ! Il a sacrifié des fêtes de famille par dizaines et tu crois quoi ?! Qu'il était content - Indifférent - ... tout seul dans son bureau ? Hein ? Tu es con ou quoi ?! Putain mais réveilles toi un peu là ! Ta vie n'est pas ce que tu voudrais qu'elle soit ou fut, juste pour l'effet de style. L'artiste écorché, tu voudrais avoir cette image ? Non mais bon sang réveille toi un peu de ton monde à la con là ! Tu crois que la vie c'est quoi ? Que tu trouveras une femme fidèle, belle et intelligente ? Que tu auras de merveilleux enfants ? Que tu pourras vivre comme bon te semble ?! On ne peut pas tout avoir et je crois que notre famille le montre bien ! Grandis un peu et ouvre les yeux Jeffrey ! » Il est au bord de la rupture, il s'éloigne même de moi quelques secondes, tentant de se canaliser comme il peut. Il fait les cents pas, il marmonne. Putain, le portrait craché du paternel. Ça me fout la gerbe.

Mais plus que ça, c'est les sujets qu'il aborde qui me donnent la rage. Tout d'abord, le sujet de l'art. C'est ma plus grande passion, l’élément motivateur de ma vie, mon seul espoir d'avenir ou de carrière. Mais il n'a jamais comprit ça. C'est un putain d'intellectuel, et rien d'autre, grossièrement emprisonné dans un schéma de vie qu'on lui avait transmit de force, inculqué par la figure paternel. J'ai toujours refusé ça, et c'est là qu'a commencé notre mésentente. Mais le pire, c'est quand il parle d'une femme "fidèle, belle et intelligente" avec "de merveilleux enfants". Putain de connard, va. Je l'avais cette femme. Et je l'ai perdu.

À mon tour, je bouillonne de l'intérieur, le ton de ma peau rougit et mes yeux ne cillent plus, fixant furieusement Joe. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que l'on se batte réellement. Il parviendrait sûrement à me maîtriser ... mais je n'en avais rien à faire. Tout ce que je voulais, c'était envoyer quelques droites à travers ce visage, en signe de haine, de rancœur, de déception ... et d'amour. C'était mon frère, quand même. Et c'était un con. Mais, j'aimais ce con. « Pendant que tu devenais celui que tu voulais, pendant que tu choisissais celui que tu voulais être, maman et moi, on est devenu ceux qu'il voulait qu'on soit. Il avait besoin de ça, autant que tu as besoin de jouer à ton artiste raté ! On a donné de notre personne pour le bien-être de la famille et maman le savait très bien ! Tout autant que papa et moi d'ailleurs ! »

Maman. Artiste raté. Maman. Artiste raté. Je ne pensais qu'à ça, ne faisais que répéter dans ma tête ses paroles. Elle m'obsédait tellement que je les murmurais presque, tandis que je passe ma tête entre mes mains. Je vais craquer.

... J'ai craqué. Je sais pas trop comment, mais me voilà face à lui, furieux, mon poing droit serré comme jamais, venant heurter son visage. Je crois que c'est la première fois que j'ose le frapper. Je balbutie, j'essaie de dire quelque chose, mais les quelques sons qui me sortent de ma bouche ne veulent rien dire. Je suis trop chamboulé, énervé, pour réagir correctement et parler normalement. Je pète un câble, putain, je veux le frapper, le saigner. Je lui en veux. Je crois que je lui en veux d'être comme il est. Comme notre géniteur. Une clope. Vite. Je vais vers ma fenêtre - toujours vêtu de mon caleçon "parachute" - et m'allume une cigarette, ô combien libératrice. Puis, je me retourne vers lui. Je suis calmé. Enfin, je crois. « Tu sais quoi ? T'as raison. Sur tout. T'as toujours eu raison, de toutes manières. Et jamais je n'oserais lutter face à MONSIEUR le Président de Williams Entreprises, si grand, si fort, si intelligent, si ... visionnaire. » Je ne sais pas trop comment il va prendre le ton sarcastique dans ma voix. « Et je te remercie milles fois pour ces mots et ces belles paroles, ça m'a vraiment éclairé ! Mais ...mais ... PUTAIN ! » Je ne l'avais pas vu venir, celle-là. C'est rare quand je m'emporte comme ça. Mon poing s'en va finir dans le mur. Mais je ne ressens aucune douleur, pas encore. Je ne peux que constater l'impacte de mon poing sur le mur. Je bouillonne toujours autant, à l'intérieur, si ce n'est plus. « On dirait que tu fais semblant de pas comprendre, putain ! Tu parles comme lui ! Comment tu peux fermer les yeux de cette façon ? Sean - hors de question de l'appeler "Papa" désormais, plus jamais - ne pensait qu'à ça aussi ! "Pas de temps à passer avec toi, mon fils, papa est très occupé. Tiens, des cours de guitares". Ouep, il m'a payé des putains de vacances, des putains de guitares, c'est lui qui m'paie cette putain de clope, tu vois ? tonnai-je en indiquant la cigarette qui se consume entre mes doigts. Et ça te suffit ? Putain, c'est de ça que tu veux te souvenir ? C'est ça, ton père parfait, ton idole ? Il était incapable de donner plus que ça. Et tant pis pour maman, elle avait qu'à tout endurer. Avant sa mort, c'est lui qui gâchait tout, et tu le sais. Merde, mais tu le sais qu'on avait pas une vie parfaite. Pourquoi tu t'es cassé dans ta putain d'université prestigieuse, là ? Pourquoi maman, si amoureuse, fidèle et docile, a été foutre son cul ailleurs, tu penses ? Sean n'a plus montré le moindre signe d'attention à personne depuis notre départ de Los Angeles. À part peut-être pour tes bulletins de notes, si resplendissant, si glorieux. S'il a loupé des fêtes de familles ... c'est parce qu'il le voulait. Il n'aimait pas ça, de toutes façons. Tu sais comme moi qu'il préférait amplement son bureau merdique, sur son île merdique, son boulot merdique, plutôt qu'un moment en famille, près de la cheminée. Tu le sais, putain, TU LE SAIS. »

J'ai le souffle court. Ma tirade m'a épuisé et libéré à la fois. Je me sens léger. Mais parallèlement, je me sens mal. Mon clope est finie depuis longtemps, je viens de remarquer que je tire sur le filtre depuis plusieurs minutes.
C'est comme si toute ma rage, qui s'était emparé de ma tête un instant auparavant, se déversait désormais dans tout mon corps. C'est léger, comme une accalmie. J'en profite pour reprendre mon souffle. J'ose plus le regarder.




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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMer 26 Déc 2012 - 19:24



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« Qui te dit que sa mémoire mérite d'être honorée ? »

Je bouillonne. Je fuse de l'intérieur. Je sens que mon corps s'échauffe et que quelque chose se brise, comme une frontière. Celle de la sagesse. Je ne peux pas rester calme face à une telle remarque aussi irrespectueuse envers papa. Non, je ne le permettrai pas. Il passe près de moi, ouvrant un tiroir pour se saisir d'un paquet de cigarette et allant se planquer à l'autre bout de la chambre. Il se fout de moi là? Il veut jouer au plus con? Je le vois comme un adolescent pourrit gâté qui n'a encore rien comprit à la vie. Ma déception est aussi grande que ma colère. J'ai envie de me jeter sur lui et je ne tarde pas à le faire. Il va trop loin, je ne peux pas laisser passer ça. J'arrive à grands pas vers lui et je le saisis à la gorge, le plaquant contre le mur. Sa cigarette juste allumée tombe sur le sol et nous la brisons de nos pieds dans notre rencontre brutale. Je relève le corps de Jeff du mur pour mieux le frapper dessus à nouveau. Son dos frappe et le meuble à nos côtés tremble. Je ne tarde pas non plus à élever la voix :

« Arrête, petit con ! De quel droit tu oses parler de lui comme ça, hein?! Tu n'es qu'un sale gamin égoïste qui ne voit que son nombril ! Ton petit confort, ton petit bien-être! Qui a pu te payer tout ce qui a fait que tu es ainsi, hein?! Arrêtes de cracher sur d'où tu viens ! Ne l'oublies pas ! Arrête de faire ton martyr ! Tu as eu la plus belle enfance qu'on puisse rêver ! Une mère qui t'aimait plus que tout, un frère toujours sur tes gardes et un père qui te disait oui à tout ! Tes cours de guitare de merde là, tu oublies qui te les as acheté? Qui te permettait de devenir ce que tu voulais être, hein?! Qui t'a payé tes écoles, tes vacances, tout ce que tu voulais?! Qui te paye encore tes putains de clopes?! Ne viens pas me cracher dessus alors que je suis venu faire le voyage que tu aurai du faire il y a déjà plus de deux ans ! Sale petit con ! »

Je le tire vers moi afin de mieux le cogner contre le mur à nouveau. Je ressemble à un animal quand je suis en colère, j'ai cette apparence qui fait peur et je le sais. Je sais aussi qu'il a peur de moi parce qu'il sait très bien de quoi je suis capable. Je reprends alors, du même ton :

« Tu es en train de cracher sur un père qui a sacrifier sa vie pour nous ! Il nous a demandé un seul sacrifice : celui de quitter Los Angeles. Lui, il passait ses journées à bosser pour qu'on ne manque jamais de rien ! Il a sacrifié des fêtes de famille par dizaines et tu crois quoi?! Qu'il était content, tout seul dans son bureau? Hein? Tu es con ou quoi?! Putain mais réveilles toi un peu là ! Ta vie n'est pas ce que tu voudrais qu'elle soit ou fut, juste pour l'effet de style. L'artiste écorché, tu voudrais avoir cette image? Non mais bon sang réveille toi un peu de ton monde à la con là ! Tu crois que la vie c'est quoi? Que tu trouveras une femme fidèle, belle et intelligente? Que tu auras de merveilleux enfants? Que tu pourras vivre comme bon te semble?! On ne peut pas tout avoir et je crois que notre famille le montre bien ! Grandis un peu et ouvre les yeux Jeffrey ! »

Je le laisse alors et m'éloigne de lui. Je passe mes mains sur mon crâne et tourne un peu en rond histoire de me calmer un peu. Il m'a mit hors de moi, je ne réponds plus de moi en cet instant. Il a été trop loin. Bien trop loin. Il ne comprend rien mais bon sang, il a 18 ans aujourd'hui ! Il serait temps qu'il comprenne que tout n'était pas aussi simple !

« Pendant que tu devenais celui que tu voulais, pendant que tu choisissais celui que tu voulais être, maman et moi, on est devenu ceux qu'il voulait qu'on soit. Il avait besoin de ça, autant que tu as besoin de jouer à ton artiste raté ! On a donné de notre personne pour le bien-être de la famille et maman le savait très bien ! Tout autant que papa et moi d'ailleurs ! »

Je n'arrive pas à le comprendre, j'ai beau tourner et retourner la situation dans tous les sens, je n'arrive pas à lui trouver des excuses. Ce n'est plus un enfant ! Je le regarde à nouveau de mes yeux froids, glaçant, tranchant. Je serre les dents et les poings tellement l'envie de me battre contre lui me prend à la gorge.



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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMer 26 Déc 2012 - 18:56




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Joe me regarde avec un air supérieur, tandis que je viens de lui demander ce qu'il fait ici. J'ai toujours détesté cet air supérieur sur son visage. Lui semble l'apprécier au plus haut point. Il a beau être l'ainé, j'ai toujours refusé qu'il adopte le ton "grand frère" avec moi ... depuis Los Angeles. En Californie, tout était différent. J'acceptais qu'il me batte à la course à pied ou encore à la console. C'était l'ordre des choses, puis je crois que ça me motivait. Ça me motivait à devenir grand et fort comme lui. Ce n'est que lorsque j'ai vu ce que je pouvais devenir en cherchant à l'imiter - un monstre froid, avide de travail mais vide de sentiments - que j'ai mis de côté notre relation, involontairement. Devenir comme mon paternel et comme Joe était devenu ma pire hantise. Et elle l'était toujours. « Tu n'as pas une petite idée ? me lance-t-il en arquant un sourcil. Il me provoque, je le sens. Je n'aime pas ça. Mais je ne le laisserais pas m'atteindre. Ça, non. Ça fait deux ans que j'attends que tu viennes à New-York. Que j'attends que tu agisses comme un homme, un adulte responsable. Que tu viennes voir ton frère, ta mère et que tu leur avoues. » Mon sang se glace, mon regard se fait vide et je me sens, le temps d'une seconde, comme pétrifié. Son insistance sur le dernier mot m'angoisse. Que pensait-il que j'avais à avouer ? Je préfère tourner autour du pot et lui répond « Comme un homme ? Mais putain, c'est quoi "agir comme un homme" pour t... » Mais il me coupe la parole. Ça aussi, il l'a toujours fait.
« T'es partit comme un sauvage, comme un voleur, comme un coupable. Tu as laissé maman, qui t'adorait, sombrer un peu plus dans son malheur. C'est aussi pour ça que je suis venu ici. Elle va mourir Jeff. Bientôt... alors tu devrais aller lui dire adieux. Tu as cette chance de pouvoir le faire. Chance que je n'ai pas eu »

Si je ne voulais pas que ces paroles m'atteignent, j'étais officiellement en train d'échouer. Rien que le fait de parler de maman .... Comment ose-t-il me parler d'elle ? Il ne lui avait plus accordé le moindre crédit depuis longtemps, la négligeant totalement. D'ailleurs, c'était en partie sa faute si tout ça avait dégénéré. S'il n'avait pas été sous la coupe du père depuis toujours, et qu'il n'avait pas répété la seule confidence que je lui avais fais en plusieurs années, rien de tout ça ne serait arrivé. Mais on ne sait jamais ce qui "aurait pu arriver". Et je préfère ne pas y penser.
Mon cœur semble s'arrêter lorsqu'il me dit que Maman va mourir. Il a raison. Ça fait des mois, des années qu'elle se laisse dépérir. Elle n'avait eu que moi, pour la soutenir, l'aimer, être présent. Ce que je n'étais plus. J'avais honte, incroyablement honte de moi pour le coup. Il a raison. Je suis irresponsable. Je ne suis pas un Homme. Mais si c'est pour être un Homme comme lui ... je préfère être lâche.

Je le vois se saisir de mon paquet de clope, après avoir attrapé celle que j'étais en train de fumer et l'avoir jeté par la fenêtre. Il me connaît bien, malgré tout, il sait que je déteste ça. « Tu as eu la belle vie Jeff, et toi? Tu as tout gâché. Les parents t'ont toujours laissé faire ce que tu aimais. Tu as eu une enfance douce et protégée. Par moi, par maman. Et tu as quand même trouvé le moyen de tout détruire et puis de faire ta victime ? Mais bon sang dis moi ce que tu juges qui méritait ça, dans la vie que tu avais, hein ? » Avec du recul, il n'a pas tout à fait tort. Mais plutôt crever que de le reconnaître. Et puis les choses sont bien plus compliquées qu'il ne semble le comprendre. Je suis un gars compliqué et je le sais. Je suis un peu torturé, perdu. Mon côté artiste, probablement. « Maman et moi, on s'est toujours battu pour toi. Et je pèse mes mots... c'est peu de le dire. » Il marque une pause. Moi, je me sens vide et vidé. J'ai fuis la vérité trop longtemps. Beaucoup trop longtemps pour supporter que je me la prenne en pleine figure de cette façon, maintenant. D'un côté, je lui en veux d'adopter ce ton et cette attitude avec moi. S'il se croît irréprochable, il peut se mettre le doigt dans l’œil. Et je serai là, pour lui rappeler qu'il est loin d'être irréprochable.



Une envie de défi s'empare de moi. S'il veut jouer au grand, il va apprendre que j'ai gagné en maturité. Je suis prêt à lui faire face désormais. Je ne suis pas qu'un gamin bohème, un saltimbanque sans avenir ni but. Je suis plus que ça. Contrairement à ce qu'il a toujours pensé. Je me souviens qu'un paquet de clope à moitié vide se trouve dans le placard de mon bureau. Je vais le chercher, m'en sort une, l'allume et vais me mettre à distance. S'il veut me rejouer le numéro du grand frère, il faudra qu'il vienne vers moi.
Et je l'y attendrais.




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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMar 25 Déc 2012 - 8:55



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« Joaquin » Lâte t-il enfin, les dents serrées. Il me fixe d'un oeil improbateur, son corps est dressé devant moi, tout son être crie son mécontentement. J'ai la sensation qu'il est en alerte, qu'il se méfie et aussi... Qu'il est devenu un homme. Même si deux années ont passées seulement, quelque chose a changé, bien qu'il est commencé par se cacher sous sa couette, j'observe qu'il a un petit quelque chose d'adulte. Une certaine assurance qui pourrait alors passer pour de l'arrogance à mon égard. Je pense même que c'est ça. Il est trop peureux, là, il est perdu. Il ne s'attendait pas à me voir, je le déstabilise dans son propre univers, il est totalement à côté de ses pompes mais il essaie de me montrer que non. Très bien. Si tu veux petit frère. Je l'observe plus doucement et je place mes mains de chaque côté de mon corps, sur la table en bois derrière moi, je lance mes yeux de pars en pars afin d'en apprendre un peu plus sur sa vie. Il y a quelques photos accrochées au mur, aucune de moi ni de papa. Il y en a une de maman. Je m'approche alors pour mieux l'observer, elle tient Jeff dans ses bras, elle sourit jusqu'aux étoiles, lançant quelque peu le corps de son deuxième bambin en l'air. Il y a un sapin de nöel derrière eux et moi?... Je ne sais pas où je suis là dedans. Papa devait sûrement prendre la photo. Ce souvenir me fait un pincement au coeur. Maman a toujours préféré Jeffrey, j'ai finit par le comprendre et par l'admettre. Même si ça fait un peu mal. Mais lorsqu'on est gamin, il y a des choses qu'on ne peut pas comprendre et c'est là que la douleur entre en compte.

« Tu pardonneras la tenue. Je sais pas si c'est nécessaire de préciser que tu me prends au dépourvu. »
« Pas de problème »

Je ne sais pas trop s'il est sincère ou alors sarcastique, mais je confirme que ce n'est pas important. Je suis tellement déçu de sa façon de s'habiller qu'au final, je crois même que c'est mieux. Je n'aurai pas à faire à ses tee-shirt de groupe de rock indépendant sortie d'on ne sait où. Parfois, j'en oublierai qu'il n'a que 18 ans. J'ai toujours vu moins d'écart entre nous. Je le voyais plus grand? J'en sais rien. Mes yeux glissent de la photo de maman et Jeff à celle d'une jeune femme. Elle a de longs cheveux blonds et son visage m'est familier. J'ai son nom sur le bout de la langue... Leelah ! Oui ! Je me souviens très bien d'elle. C'était la copine de mon frère à Los Angeles, ils se sont séparés à notre arrivée à New-York, il en a pleuré pendant des semaines. J'en pouvais plus de l'entendre me parler d'elle ! Juste en dessous, il y a une photo d'eux, prise il n'y a pas si longtemps que ça. Ils se sont retrouvé? Je savais bien qu'il s'agissait d'une fille! Je souris doucement et me tourne alors vers mon frère qui me tire de mes pensées :

« Je peux savoir ce que tu fais ici ? »


Nous y voilà. Il a enfin les couilles de me poser la question. Je n'espérais plus. Il venait de s'allumer une clope, laissant la fumer passer devant moi pour sortir dehors. Je l'observe jouer au grand avec un air déçu. Il est trop jeune pour ses saloperies. Le voir fumer ne me plaît pas. Je m'avance vers lui calmement et lui retira la cigarette de la bouche. Je tire une latte dessus avant de la jeter par la fenêtre. J'ai envie de lui parler yeux dans les yeux et non pas cachés derrière un écran de fumée. Je me saisis de son paquet de clope et je le garde dans la main. Qu'il essaye de venir me le prendre, on va rigoler. Parce que même s'il a prit en muscles, il n'arrivera toujours pas à me mettre une raclée.
Je retourne à mon bureau et finit par poser une de mes fesses dessus. Je croise mes bras sur ma cuisse et je l'observe avant de commencer :

« Tu n'as pas une petite idée? » Lui lançais-je alors en haussant un sourcil en attendant sa réponse. Après celle-ci, je reprends :
« Ca fait deux ans que j'attends que tu viennes à New-York. Que j'attends que tu agisses comme un homme, un adulte responsable. Que tu viennes voir ton frère, ta mère et que tu leur avoue. »

J'appuie sur le dernier mot et je lève mes yeux froids sur lui. Je l'observe, lui et chacun de ses mouvements. Je croise son regard. J'ai ma réponse. Putain... Comment a t-il pu? Comment tout ça s'est-il passé? Je sens de mauvais sentiments envahir mon corps. J'ai la rage. J'ai envie de me battre contre lui et c'est d'ailleurs sûrement ce qu'il va se passer.

« T'es partit comme un sauvage, comme un voleur, comme un coupable. Tu as laissé maman, qui t'adorait, sombrer un peu plus dans son malheur. C'est aussi pour ça que je suis venu ici. Elle va mourir Jeff. Bientôt... alors tu devrais aller lui dire adieux. Tu as cette chance de pouvoir le faire. Chance que je n'ai pas eu. »

Je sers les dents et je laisse le paquet de clope derrière moi, m'avançant alors vers la chambre de mon frère. J'observe encore ses photos de mon emplacement et finit par ouvrir grand les bras, tournant sur moi même et lançant :

« Tu as eu la belle vie Jeff et toi? Tu as tout gâché. Les parents t'ont toujours laissé faire ce que tu aimais. Tu as eu une enfance douce et protégée. Par moi, par maman. Et tu as quand même trouvé le moyen de tout détruire et puis de faire ta victime? Mais bon sang dis moi ce que tu juges qui méritait ça, dans la vie que tu avais, hein? »

Ma voix est plus forte, plus sèche, plus violente. La colère monte. Surtout maintenant que j'ai la confirmation de ce que je redoutais. J'ai envie qu'il m'explique. J'ai envie de savoir.

« Maman et moi, on s'est toujours battu pour toi. Et je pèse mes mots... c'est peu de le dire. »

Je repensais à toutes ces années de coups. Où maman et moi avons prit pour tout les trois, protégeant alors Jeffrey de cette violence qui l'aurait détruite toute sa vie. Papa n'a jamais levé la main sur lui, je le lui avais demandé et je pense que maman aussi. J'étais fort. Assez fort pour deux, alors je prenais pour lui. Ca ne m'a jamais dérangé mais maintenant que papa est mort et que maman va bientôt le rejoindre, je pense qu'il est assez grand pour comprendre et apprendre certaine choses.



J'aurai pu continuer encore à lui dire ce que j'avais sur le coeur, mais je préférais m'arrêter là, attendant déjà de se calmer un peu. Je passe une main sur mon visage et je chope une bouteille d'eau qui est posé sur sa table de chevet, la buvant presque de moitié, je retourne m'installer près de la fenêtre, j'ai besoin d'air.





Dernière édition par Joe Williams le Mer 26 Déc 2012 - 19:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMar 25 Déc 2012 - 2:49




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Non, non, non et non. C'était tout bonnement impossible. Improbable. Surréaliste, comme un rêve. Ou un cauchemar, au choix. J'avais beau me trouver sous ma couette, dans l'obscurité, mon cerveau restait bloqué sur cette image : celle de mon frère, sur le pas de ma porte. Mon grand frère. Il était bien la dernière personne que je pensais trouver ici ... et encore plus maintenant. Je ressens comme un nœud à l'estomac et les battements de mon cœur s'accélèrent. Au fond de moi, j'espère qu'il a comprit la leçon -de par mon claquement de porte : je n'ai pas envie de le voir. Pas maintenant. Je crois que je n'y suis pas préparé. Le moment n'est pas venu.

J'espère qu'il abandonnera toutes tentatives, qu'il fera demi-tour et retournera à New York. Après tout, il avait l'air de s'y plaire, contrairement à moi. Pour une fois que j'avais trouvé ma voix, ma route, pourquoi fallait-il qu'il s'interpose ? Pensait-il vraiment qu'il aurait la moindre autorité sur moi ? Je sais ce qu'il pense de moi, son petit frère. Il pense que je suis un raté. Que je suis un utopiste, un rêveur, un gamin. Que je n'ai pas d'avenir, pas sans lui. Peut-être a-t-il raison, après tout, il est plutôt intelligent. Plus que moi, comme notre père ne s'était jamais privé de le dire. Joe avait toujours été la fierté du paternel et moi ... l'erreur de parcours. Sa seule et unique erreur. Je suis toujours sous ma couette. J'ai chaud, je suffoque. Mais j'ai trop peur pour regarder dehors. J'appréhende, je stresse. Je ne veux pas le voir, ni lui parler mais il y a quand même ce petit sentiment. Celui que j'ai ressenti, durant un quart de seconde, lorsque je l'ai reconnu sur le palier de ma porte. Lorsque j'ai reconnu sa carrure de sportif, ses yeux semblables au miens, sa barbe parfaitement rasé. Et ses fringues hors de prix. Oui, à ce moment-là, j'étais heureux de le voir. Seulement ça. Il avait beau être ce qu'il était - et moi aussi - il restait mon grand frère. Celui qui m'avait apprit à faire du vélo, à sortir en cachette le soir, à aborder les filles. Il fut un temps où nous étions proches et où l'on s'aimait. La plus belle partie de ma vie. Loin. Envolée.

J'entends le grincement de ma porte, et le temps de quelques secondes, je retiens mon souffle, comme un enfant effrayé. Je suis toujours caché sous ma couette. Il doit trouver ça pitoyable, j'en suis sûr. Il a probablement raison. Il a cette capacité à convaincre les autres qu'il a toujours raison, et je déteste ça. En fait, je l'envie je crois. Et je le plains. Il ne vit pas ce que je vis , ne ressent pas ce que je ressens. Sa vie se résume à un parcours parfait, sans embûches. Des conquêtes de tout les côtés, un job haut-placé et très très bien rémunéré, des fringues de luxe, un quotidien rythmé par le travail. J'envie sa réussite, c'est évident. Mais d'un autre côté, je plains la monotonie de son quotidien.

Ses pas résonnent dans la pièce, je sens qu'il passe tout près de moi. Je suis près à rester sous cette couette des années s'il le faut, s'il ne m'impose pas ça. Je ne suis pas près à lui parler ... ni à lui pardonner, d'une certaine façon. Lui pardonner de quoi, je ne le sais pas vraiment. Mais je lui en veux. Et le redoute. Je sais qu'il n'est pas venu par hasard. Quelque chose de bien précis l'a amené ici, et j'espère me tromper quant à cette chose-là. Je l'entends tirer les rideaux puis ouvrir la fenêtre. Il a probablement sentit l'odeur de renfermé - et de fauve ? - qui règne ici. C'est un maniaque de la propreté. Ce que je ne suis pas. Encore une différence entre nous. Parfois, je me demande comment nous avons fait pour être si opposés.

Puis, je viens à penser que tout ça ne rime à rien. Vu de l'extérieur, ça doit être risible. Je me cache comme un gosse sous une couette, tentant vainement de me cacher de mon propre frangin. C'est pathétique. En tout cas, je suis sûr que lui le pense. Je ne veux plus qu'il croît ça. Je ne suis plus le gamin qu'il a connu. J'ai beau être encore très jeune dans ma tête, mes expériences m'ont apprit pas mal de choses et j'ai grandis. J'ai appris qu'il ne fallait pas se laisser démonter, jamais. Être soi-même, jusqu'au bout.
Alors, j'extirpe ma tête de dessous ma couette.

Et le regarde. C'est bien lui. Mais je n'ose encore y croire totalement. Il a toujours cet aura autour de lui. Il est beau. Je l'ai toujours trouvé plus beau que moi, plus intelligent, plus ... tout, en fait. Mais ça, je ne lui ai jamais dis, ni même fait comprendre, de quelques façons que ce soit. Plutôt crever. « Bonjour quand même, Jeff » me lance-t-il, sarcastique. Je le fixe, ne sais quoi dire. « Joaquin ». Rien d'autre ne sort de ma bouche. J'en suis incapable, mon souffle est encore trop court. Et pourtant, j'aurais des millions de choses à lui dire, à lui raconter, à lui reprocher.

Un incompréhensible sentiment de colère s'empare très délicatement de moi. Mais parallèlement, je me sens vidé. Ma journée vient à peine de commencer, et j'ai pourtant déjà l'impression d'en avoir assez vu pour aujourd'hui. C'est étrange comme sentiment. Inexplicable. Je suis mal à l'aise. Il faut que je bouge, que je fasse quelque chose. Je ne peux rester planté comme un piquet, comme ça.

Subitement, je me relève et prend la direction de mon bureau. « Tu pardonneras la tenue, marmonnai-je en parlant de mon unique caleçon. Je sais pas si c'est nécessaire de préciser que tu me prends au dépourvu. » Je passe tout près de lui, mais prends bien la peine de ne pas croiser son regard. Je remarque seulement qu'il est toujours légèrement plus grand que moi, bien que j'ai rattrapé du retard. Je saisis mon paquet de clopes, mon briquet et file vers ma fenêtre, silencieux à nouveau. Je m'accoude à celle-ci, m'allume une cigarette et fais tout d'abord mine de m'intéresser à ce qu'il se passe dehors. Or, il n'y a rien ni personne dehors. Quelques secondes plus tard, je daigne donc reprendre la parole. « Je peux savoir ce que tu fais ici ? »

Le ton de ma voix est dur, subitement. S'il attendait à de belles retrouvailles, et que je le prenne dans mes bras, il pouvait se mettre le doigt dans l’œil. Je suis même surprit qu'il ai osé venir jusqu'ici. J'ai toujours pensé qu'il avait lâcher l'affaire, me concernant.
J'avais tort.



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MessageSujet: Re: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyMar 25 Déc 2012 - 2:03



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Mardi 24 Décembre.

Je suis arrivé hier soir sur le sol de la Floride. Je ne m'attendais pas à un tel changement de température, la brise chaude aura pour prétention de dire qu'elle m'a surprise. Alors que j'ai laissé la neige envahir les rues New-yorkaises, je viens à la rencontre d'une température douce et d'un vent presque chaud. Je comprends ce qui retient Jeff ici, si ce n'est pas une histoire d'amour. Je traine ma somptueuse valise derrière moi, j'ai une démarche élégante. Les regards féminins se tournent vers moi, on m'observe, on tente de me lancer un regard séducteur et un sourire enjoliveur auquel je réponds bien entendu. Les filles ici, ne sont pas totalement ma tasse de thé, je préfère les blondes aux filles brunes et bronzées. Mais je ne suis pas là pour ça. J'arrête un taxi et m'engouffre à l'intérieur. Je baisse les vitres et j'attends que le chauffeur s'installe au volant pour lui indiquer l'adresse d'un hôtel réputé. Je vais y passer la nuit, me préparant pour demain. Je ne vais pas attendre une semaine pour faire ce que j'ai à faire, je ne suis pas là pour tourner autour du pot. Ca fait déjà deux ans maintenant, je pense qu'il s'est assez fichu de ma gueule pour attendre davantage un signe de sa part. Je ne m'attache pas, je pose mon coude sur la porte, posant mon visage dans le creux de ma main, je laisse mes yeux bleus en apprendre plus sur Miami. Ca ressemble un peu à Los Angeles. Les palmiers, cette odeur d'argent qui investie chacune de ses ruelles. Les gens antipathiques. Le soleil et la chaleur. Je souris alors faiblement, me remémorant des souvenirs d'enfance. Je pense à mon petit frère, Jeffrey. Je n'arrive pas à le comprendre ou bien... si. Je me suis posé énormément de questions, sur notre condition, notre situation. On ne se parle plus, nous ne partageons plus rien, nous ne sommes plus rien l'un pour l'autre. On ne s'est pas adressé la parole depuis plus de deux ans maintenant... Alors pourquoi réagir maintenant? Pourquoi venir jusqu'ici? Tout simplement parce qu'il n'a pas été fichu de le faire en deux ans. Il ne viendra pas. Il ne serait jamais venu. J'ai essayé de lui laisser sa chance, mais je ne veux plus attendre. J'ai des questions qui demandent des affirmations. Mes phrases demandent des points. Voilà tout.

Le paysage défile sous mes yeux fatigués par le voyage. J'ai tout laissé derrière moi, j'ai mis mes affaires en ordre avant de prendre le large, bien entendu. Et puis... je suis passé voir maman. Elle ne va pas bien du tout, les médecins sont vraiment pessimistes et je pense que ça a aussi joué sur ma décision de venir jusqu'ici voir Jeff. Il doit aller la voir... une dernière fois. Il a cette chance. Cette chance de pouvoir se préparer à perdre l'être qui compte le plus pour lui. Je n'ai pas eu cette chance. On m'a retiré mon père brutalement, sans que je n'ai pu lui dire tout ce que j'avais à lui dire. Tout ce que j'aurai aimé lui dire. Mes pensées divergent, s'envolent, je me demande même à quoi mon petit frère peut il bien ressembler à présent. C'en est pathétique. A t-il cette barbe propre aux bohèmes? A t-il toujours ses pantalons troués et ces pulls tricotés? Enfin bon... je doute qu'en Floride le pull en laine soit de rigueur. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'il en arrive là? C'est lui qui a dérapé avec moi, qui a ruiné notre relation. Moi, j'ai toujours voulu le tirer vers le haut, alors qu'il se laissait mourir vers le bas. Comme maman. J'ai peur de le voir finir de la même façon. Voilà peut-être une raison de plus quant à mon déplacement jusqu'ici?

Le taxi s'arrête devant l'hôtel, je paye ma course et j'entre dans le bâtiment prendre ma réservation. Je monte, déposa ma valise dans le petit salon puis retire ma veste de costume, ouvrant alors ma chemise. Je me dirige vers la baie vitrée et décide d'aller un peu m'aérer sur le balcon. La vue face à la mer me rappelle Los Angeles. Notre maison face à l'océan. J'ai les mains dans les poches, j'ai sûrement mon regard froid, je fixe cette ligne blanche dessinée par la Lune scintillante, sur l'horizon. Je respire calmement. Je nous revoie enfants, insouciants. Je tourne les talons et me dirige vers la salle de bain afin de prendre une douche. Une fois cela fait, j'entoure ma taille d'une serviette blanche et me dirige vers le mini bar afin de me boire une mini bouteille de whisky. Je m'installe sur le canapé avec ma tablette, je clique dans mes favoris. Wynwood High School. Ma destination prochaine. Dès demain matin.

~~


La nuit a été courte, mais réparatrice. J'ai pris le temps de déjeuner, de me préparer soigneusement. J'ai enfilé une simple chemise blanche et un pantalon de costume noir ainsi que mes derby. Mon téléphone, ma clef de chambre et quelques billets se trouvent dans mes poches. Je quitte l'hôtel avec pour destination, l'école de mon petit frère. Ca ne m'arrive pas souvent, mais j'appréhende un peu ces retrouvailles. Comment va t-il réagir? Nous sommes la veille de Noël, la veille d'un jour qui signe les mots Famille, Amour et Tradition à merveille et... nous allons nous revoir. Après deux années de blackout total. Le taxi connait la route et après seulement vingt minutes, j'arrive à l'école. Il est à peine neuf heures et demie lorsque j'entre dans le bâtiment ouvert de l'école. Il y a une permanence, je demande alors où est-ce que je peux trouver Jeffrey Williams. Je ne sais même pas ce qu'il étudie, même si c'est moi qui réglait ses frais d'inscription ici grâce à Williams Entreprises, je ne sais rien de la vie de mon frère. J'imagine qu'au mieux, il se sera tourné vers la philo ou la Littérature, mais je sais qu'il est bien trop peureux pour se confronter à un domaine qu'il ne maîtrise pas totalement. J'ai peur de le retrouver dans un truc d'artistes fous.
La charmante jeune femme à l'accueil m'indique alors qu'il se trouve dans le bâtiment des Alpha Psi, deuxième maison sur la droite, de l'allée des confréries qui se situe... là-bas. Je suis son index dénonciateur des yeux et aperçoit la rue. Je la remercie, la salue et la quitte. Je m'avance, tranquillement, vers le lieu annoncé. J'ai l'impression d'appréhender un peu plus encore, c'est une chose bizarre pour moi, de ressentir ça. Ce n'est pas quelque chose que j'apprécie.

Je vois la maison, je me sens légèrement stressé. J'entre dans le jardin puis vient toquer à la porte. On m'ouvre, il s'agit d'une jolie blonde tout sourire. Délicieuse.

« Salut, excuses moi, c'est bien ici que vit Jeffrey Williams? » Lui demandais-je alors poliment.
« Oui, je crois qu'il dort encore par contre... »
« Ah. Je peux le voir? Je suis son frère. »

Elle semble alors surprise et me regarde avec de grands yeux. Le connait-elle bien? J'en sais rien et à vrai dire, je crois que je m'en fous. Mais l'idée qu'elle le connaisse mieux que moi, son frère, me déplait. Ce n'est pas quelque chose de normal ça. Et d'autant plus pour moi ! Elle m'invite alors à entrer, me laissant monter à l'étage, pensant sans nul doute que nos retrouvailles ont un goût d'impatience... J'arrive dans un couloir, elle m'a indiqué qu'il s'agissait de la porte à côté de la salle de bain. Je m'approche alors et tandis que je m'apprête à lever mon poing pour frapper sur la planche de bois, celle-ci bouge et s'ouvre, sur un corps masculin. Mes yeux sont d'abord à hauteur de son ventre, je le trouve bien plus musclé qu'auparavant. Je reconnais de grain de beauté. Je lève les yeux. Il a vraiment prit en carrure, il me ressemble un peu plus non? Mais bientôt, mes yeux froids arrivent à la rencontre des siens. Il n'a pas changé. Malgré la petite barbe, les cheveux tiraillés dans n'importe quel sens, c'est lui. Cette forme de visage, ses traits... j'ai l'impression de voir maman. Maman lorsqu'elle était encore... parmi nous. Bien vivante et non pas une ombre. Je ne souris pas, je ne pensais pas que j'allais ressentir ça en le voyant. Ca me fait quelque chose, j'ai chaud, d'un coup. Mon coeur a raté un battement et je me laisse surprendre. Je me sens vulnérable, malgré tout, je ne veux pas le lui montrer. Je ne détache pas mes yeux de lui et j'ignore combien de temps on est resté à se toiser de la sorte, mais bientôt, la porte claque. Elle se referme sur lui. Il disparaît. Il semblait bien plus impressionné que moi, mais il ne s'attendait sûrement pas à me voir débarquer ici, comme ça, maintenant. Il devait tout imaginer, sauf ça.

Un arrière goût amer s'empare de ma gorge. Je n'aime pas ce manque de respect. On ne me claque pas une porte au nez, certainement pas et encore moins après un déménagement comme le miens. J'ouvre donc la porte derrière mon frère et je le retrouve sous sa couette, comme un gamin. En effet, il n'a pas tant changé que ça. A t-il toujours aussi peur de tout? J'entre dans la chambre et je ferme la porte derrière moi. Pas besoin que tout le monde soit au courant de ce qu'il se passe entre lui et moi. Je fais quelques pas, qui résonnent alors et je me dirige vers sa fenêtre. J'ouvre les rideaux puis les fenêtres. Ca sent le fauve ici.
Après quoi, je me retourne vers lui, j'aperçois son visage. J'ai l'impression de le revoir lorsqu'il avait cinq ans. Je prend appuie sur son bureau -avec mes fesses- et je lui lance :

« Bonjour quand même Jeff »





Dernière édition par Joe Williams le Mar 25 Déc 2012 - 8:24, édité 1 fois
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MessageSujet: your heart is as black as night ~ williams family ♥   your heart is as black as night ~ williams family ♥ EmptyLun 24 Déc 2012 - 18:43




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Matin du 24 décembre.
Le soleil venait à peine de se lever sur Miami, laissant présager une journée ensoleillée et douce. Quelques rayons de lumières traversaient les volets de la chambre de Jeff, mais celui-ci dormait encore. Ce n'était que neuf heures du matin, et c'était les vacances. Rien de plus normal pour un lève-tard comme lui que de rester au lit. Bien au chaud sous sa couette, il semblait apaisé, calme. Serein. Il avait toujours aimé Noël, depuis tout petit. Bien que ce Noël-là n'avait rien à voir avec ses Noëls précédents, ceux qu'il avait passé à New York. Probablement les meilleurs de sa vie. Son père n'avait beau être présent qu'une fois sur deux, il était littéralement tombé amoureux de l'ambiance qui régnait dans la Grand Pomme durant cette période. Et pourtant, il détestait cette ville. Sauf ce jour-là, celui de Noël. Les cantiques qui résonnaient dans la rue, la neige qui bloquaient les routes, l’électricité qui semblait régner dans l'air. Il trouvait ce jour-là juste magique.
Il se rappelait bien de ses vadrouilles à travers Manhattan, Little Italy, ou Central Park. New York était une ville spéciale. Autant il pouvait la détester de par son agitation constante, autant elle pouvait le charmer, les fêtes venues.

C'était comme une trêve, éphémère et magique. Comme une promesse, celle d'un monde meilleur, plus coloré, plus vivant.

À Miami, c'était différent. Déjà, il n'y avait pas de neige, rien. Juste de la pluie, de temps en temps. Les températures étaient douces pour la saison, et Jeff trouvait ça étonnement ennuyeux. Pas de batailles, de bonhommes de neiges, de luges. Il pouvait bien grandir, il restait quand même un gamin au fond de lui. Un gamin aux plaisirs simples. Un bruit venant de l'étage du dessous le fit sursauter et l'arracha à son sommeil. Difficilement, il tendit sa tête vers son réveil et put lire neuf heures et quart. C'était tôt, bien trop tôt, songea-t-il. Il décida alors, comme on pouvait le prévoir, de se rendormir. Manque de chance, un nouveau bruit le sortit de sa torpeur et, après avoir râlé un bon coup, il daigna enfin s'extirper de son lit, ô combien difficilement. Vêtu d'un unique caleçon, il sortit sa tête dans le couloir. Celui-ci était vide, tout comme semblait l'être la salle de bain, juste à côté de sa chambre. Il alla se munir de sa serviette de bain, ainsi que de ses enceintes stéréo (il adorait écouter de la musique sous la douche). De toutes façons, il semblait seul, alors autant en profiter. La moitié des élèves étaient rentrés chez eux pour les fêtes, et le reste dormait encore à cette heure-ci.
Jeff avait beau craindre la solitude, il aimait ces petits moments, paisibles et tranquilles.

Encore la tête dans le cul, il ouvrit sèchement la poignée de sa porte, prenant la direction de la salle de bain. Mais, tandis qu'il était sur le point de franchir le pas de sa porte, il s'arrêta net. Comme pétrifié, il lâcha sa serviette ainsi que ses enceintes, qui finirent par se briser au sol. Ses yeux étaient vides, impassibles. Et ce qu'ils voyaient - ou plutôt retranscrivaient difficilement vers son cerveau - était terrible. Ce n'était pas une vision d'horreur. C'était comme un souvenir. Le passé incarné, sur son palier de porte. Un passé que l'on avait tenté de chasser et d'oublier depuis des mois ... sans réel succès.
Jeff en avait eu des surprises depuis son arrivée à Miami, mais comme celle-ci, jamais.

À ses yeux, c'était tellement improbable que l'idée d'une hallucination lui traversa l'esprit. C'était impossible. Joe. Il était là, devant lui. C'était bien lui. Sa carrure de sportif, son visage parfaitement rasé, ses cheveux coiffés à la perfection, ses yeux autoritaires. Non. Ce devait être une hallucination, comme celles qu'ils avaient eu pour Halloween. Il n'y avait pas d'autres explications.

L'alpha psi n'avait plus bougé depuis plusieurs secondes, attendant une solution à ce problème, attendant que cette vision disparaisse. Ou alors qu'il se réveille de cet horrible cauchemar. Mais il ne se passa rien. Joe, fier comme toujours, resta aussi impassible que son petit frère. Paniquant, Jeff referma alors soudainement la porte, la claquant au nez de son frère, son unique frère.

Le temps semblait s'être arrêté, et Jeff réagissait bizarrement, comme s'il avait perdu le contrôle de lui-même. Après avoir claqué la porte, il retourna immédiatement dans son lit, se réfugiant sous sa couette. Puis, rien. Et c'était mieux comme ça. Il souhaitait oublier sa vision. Il avait ce sentiment d'avoir vu quelque chose qu'il n'était pas préparé à voir. Quelque chose qu'il avait refoulé, pendant tout ces mois, toutes ces années.
Quelque chose qui l'effrayait, au fond.

Mais putain, qu'est-ce qu'il foutait ici ?




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