[TERMINÉ]J'exige une deuxième chance (feat Dexter)

J’avais chaud. Neil avait le don de m’exciter pour un rien et de savoir ce qui m’excitait au plus haut point. Il savait ce qui me plaisait. Il savait que j’aimais quand il jouait avec mon sexe. Puis Neil avait approché une nouvelle fois ses lèvres des miennes. Brusquement, Neil se détacha de moi et me dit qu’il revenait. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait à faire ? Je ne comprenais pas pourquoi il s’en allait. Malgré tout, je ne pouvais pas me plaindre de sa subite envie de se dégourdir les jambes car le fait qu’il se soit levé me donnait une magnifique vue sur son joli derrière. Puis Neil revint avec un préservatif… C’était ça qu’il était parti chercher ! Il me demanda si je pensais qu’on en aurait besoin. Bha c’était une très bonne question mais je n’en savais rien.

-Il vaut mieux être prudent alors… Autant s’en servir et ne pas risquer d’avoir une MST…

Je pris le préservatif des mains de Neil et obligeais ce dernier à se remettre sur moi. J’avais envoyé voler la serviette qu’il avait mis autour de sa taille. Je n’en pouvais plus. J’étais tendu par le désir et l’envie de passer à l’acte pour la seconde fois avec Neil. J’étais aussi très nerveux à l’idée de ne pas satisfaire Neil comme il méritait d’être satisfait. Je voulais lui offrir une belle seconde fois. Je ne voulais pas le décevoir. Je caressais le corps nu de mon amant. Il me faisait vraiment rêver. Neil était vraiment un apollon. Je me demandais comment j’avais fais pour qu’il m’aime autant. Mes doigts se perdaient sur les abdos finement dessinés de mon amant. Je me redressais, collais mon corps brûlant contre celui de Neil, passais mes bras autour de sa nuque et l’embrassais avec passion, sauvagerie, désir et fougue. Le moment était si langoureux que j’en perdais la tête. Comme pouvions-nous ressentir des émotions aussi fortes sans difficultés et sans mourir écraser par le poids de la folie de nos passions ? L’Homme était décidément un être vraiment stupéfiant et incroyablement résistant. Toujours collé à l’homme qui me faisait perdre la tête, je décollais légèrement mes lèvres des siennes et lui dit, tout contre ses lèvres :

-Je t’aime… Je suis tellement heureux que mes sentiments soient réciproques et que tout soit aussi simple aujourd’hui.

Si j’avais su que Neil me punirait pour l’avoir fait souffrir en me refaisant exactement la même chose que ce que je lui avais fait quand j’étais sorti avec lui et que je l’avais plaqué dès que Lexi m’avait dit « Oui »… Si j’avais su, je me serais tu avant de dire cette phrase…

Spoiler:

Neil et moi ne cessions de nous laisser envahir par la fièvre de cet instant. On était collé l’un à l’autre. Nos lèvres ne voulaient pas se détacher de celles de l’autre. On était gagné par la folie de ce merveilleux moment. On était ensemble, on était sauvage comme si c’était la dernière fois que l’on pouvait faire ça, que l’on pouvait s’embrasser, que l’on pouvait être ensemble, que l’on pouvait être amoureux. Notre désir était si puissant et si synchronisé à celui de l’autre que nous avions eu tous les deux une érection en même temps. Neil et moi nous étions perdus et le plaisir des retrouvailles nous surpassait largement. On était si minuscules à côté de notre désir. Neil commença à me déshabiller d’abord mon t-shirt. Puis il m’avoua que lui aussi avait envie de moi et il m’enleva mon pantalon et mon boxer. Je ne m’attardais pas sur le fait que j’avais brusquement chaud suite aux baisers de Neil et à son exploration de mon torse. Je rougissais lorsque Neil prit mon sexe dans sa main. Je me sentais de bien peu d’importance face à Neil. Je me sentais vulnérable. Je me dévoilais totalement face à Neil. J’étais nu autant physiquement que psychologiquement face à Neil.

Le désir me poussait à oser, à ne plus me taire, à ne plus me laisser faire. Mes mains se posèrent sur la taille de Neil avant de les faire glisser plus bas, sur ses fesses, sous son pantalon. L’idée qu’on puisse être découvert dans cette position plutôt… Très intime me sortit totalement de la tête et n’y revint pas avant un certain bout de temps. J’étais fou. L’Amour rendait fou, c’était clair. J’étais follement amoureux de lui et je me sentais bien. C’était tellement rare que je me sente bien. J’étais tellement mal dans ma peau que je ne pouvais que profiter de ce moment de bien-être et de sérénité. Je collais de nouveau mes lèvres contre celles de Neil. Bien que nous n’étions qu’au début de la « chose », je frémissais déjà de plaisir entre les bras du garçon que j’aimais. J’attendais que Neil fasse un geste. Je ne savais pas ce qu’il comptait faire de mon sexe, qu’il tenait toujours dans sa main chaude. Je détachais encore une fois mes lèvres des siennes pour parler.

-Je ne veux plus te perdre… Je t’aime tellement… J’ai été un vrai crétin de t’avoir trahi et trompé…

J’aurais voulu lui dire tellement plus de choses. Lui dire des choses beaucoup plus importantes, des choses qu’il ne savait pas. Mais les mots se coincèrent dans ma gorge. Je ne pus pas lui dire qu’avec lui, j’osais être moi-même, j’osais m’afficher en couple avec lui. Avec j’osais affirmer ma bisexualité. Avec lui, je me sentais fort. Avec lui, mon courage était décuplé. Avec lui, j’étais vivant et amoureux. Les mots ne sortant pas de ma bouche, je ne pu que lui lancer un regard éperdument amoureux.

Après que j’eu enfui ma tête dans le creux du cou de Neil, il me serra contre lui. L’air de rien, ça m’avait manqué. Peut-être étais-je plus homo que bi ? Peut-être que ma bisexualité n’était qu’une couverture parce que je n’osais pas m’avouer que j’étais homosexuel ? Sans vraiment savoir comment, je me retrouvais au dessus de Neil, dans le lit de l’infirmerie. Il m’avoua tous les sentiments qui l’avaient assailli quand Lexi m’avait embrassé devant lui. Je sentis des petites perles humides tomber dans mon cou. Neil pleurait-il ? J’en avais peur. Il souleva ma tête et je vis les larmes sur ses joues. Cependant, je n’eu pas le loisir de regarder plus longtemps ses larmes car il m’embrassa comme jamais.

Dans son baiser, il y avait cette fougue et cette sauvagerie des ultimes baisers. Neil m’embrassait comme si c’était la dernière fois que l’on serait ensemble. J’aimais ce baiser. J’aimais quand il m’embrassait comme ça. C’était dans de tels moments que j’admirais totalement Neil. Neil était mon modèle concernant l’acceptation de soi. Neil assumait son homosexualité et j’admirais son courage. Je voulais être à sa hauteur et apprendre à m’accepter comme j’étais. Au côté de Neil, j’aurais pu crier au monde « J’aime les hommes et les femmes. Je suis bi !!! ».

J’étais tellement plongé dans mes pensées que je me laissais faire quand Neil intervertis nos positions pour se retrouver au-dessus de moi. Avec soulagement, je vis un magnifique sourire sur son visage avant qu’il ne m’embrasse à nouveau. Mon cœur battait la chamade. Mes mains se posèrent sur la taille de Neil, sous son t-shirt. Je ne voulais pas détacher mes lèvres de celles de Neil. J’avais envie de lui, là, maintenant, tout de suite. Je voulais lui faire l’amour et je me fichais bien que l’on soit dans l’infirmerie. J’étais sûr que Neil sentait que j’étais en pleine érection sous lui. Mes mains glissèrent un peu plus sous son t-shirt. Mes lèvres quittèrent brièvement les lèvres de Neil pour que je puisse lui enlever son t-shirt. Je collais mon corps contre le sien. J’avais besoin de cette proximité physique avec cet homme que je désirais tant. Je descellais mes lèvres des siennes pour venir murmurer à son oreille :

-J’ai envie de toi… Je te veux… Maintenant… Ici… Et je m’en fous que quelqu’un puisse nous voir…

Mes lèvres allèrent ensuite se poser sur le torse de Neil que j’embrassais délicatement pendant de longues minutes. Durant tout ce temps, mon désir et mon excitation ne diminuaient pas, au contraire, il se multipliait à chaque seconde.

Sa voix bien que faible me fit l’effet d’un fouet. Il avait raison. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Il était honnête et sincère envers moi. Je déglutis avec difficulté. Oui, il pouvait avoir des doutes sur mes sentiments pour lui. Moi-même je ne savais pas vraiment où j’en étais le concernant. Certes, je l’aimais mais je ne l’aimais pas autant qu’il m’aimait mais j’aurais aimé l’aimer à sa façon.

-Neil… Je… Je ne sais pas vraiment où j’en suis. Mes sentiments sont totalement embrouillés. Je sais que tu as une place très importante dans mon cœur mais je crois que mon amour pour toi n’est pas la hauteur du tien pour moi. J’étais un salaud de me servir de toi pour rendre Lexi jalouse mais il n’y avait pas rien… Et quoiqu’il en soit, tu es et restera mon premier petit-ami, le premier homme avec lequel j’ai couché et grâce à toi je me suis libéré de ma peur des insultes et des brimades homophobes. Je voudrais que tu me laisse une chance de t’aimer comme tu m’aimes. Comprends-moi, j’ai perdu la fille que j’aimais et c’est dur de se remettre de ça. Je t’en supplie, reprends-moi…

Je voulais vraiment tout reprendre là où s’en était arrêté. Rien de ce que je venais de lui dire n’était un mensonge, tout était vrai. Tout était sincère. L’une de mes mains lâcha la sienne. Ma main libre se glissa sous le t-shirt de Neil, caressait la peau douce de son ventre. J’avais remarqué que Neil avait perdu l’appétit mais je n’avais jamais vraiment constaté les ravages de cette dépression sur le corps si agréable du jeune homme. Ca me faisait mal pour lui. Je l’embrassais une nouvelle fois sur les lèvres mais cette fois-ci une larme roula sur ma joue.

-Tu as tellement maigris… Je suis désolé de tout ce que je t’ai fais subir…

Je blottis alors ma tête dans le creux de son cou. Mon cœur se serrait dans ma poitrine. J’avais honte et mal de l’avoir fait tant souffrir.

J’allais mal. Toute ma vie foutait le camp. Ca avait commencé au mois d’Août avec la mort de Camillo et le départ de Valentin et ça avait continué quand Lexi était partie et je perdais Marissa jour après jour parce que j’étais un solitaire, un vrai ours quand je m’y mettais : dès que j’étais blessé, je me barrais et ne parlais à personne. Neil en pâtissait de ma connerie. Comment pouvait-il m’aimer ? En souffrant, je le faisais souffrir… Je suis un salaud. J’ai toujours été un salaud avec lui : j’étais sorti avec lui sans l’aimer, je l’avais quitté dès que Lexi m’avait dit oui et je m’apprêtais à le reprendre parce que j’avais perdu la fille que j’aimais. J’étais un salaud doublé d’un égoïste. Je ne m’aperçu pas que Neil avait du mal à courir au même rythme que moi. Je me retournais lorsqu’il me demanda d’attendre. Tout ce que je vis, ce fut Neil s’évanouir. Je m’arrêtais immédiatement et reparti dans le sens inverse. Je pris la main de Neil dans la mienne, mon autre main caressa son visage tandis que je murmurais :

-Merde… Neil… Neil…

Je compris rapidement qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de l’emmener à l’infirmerie. Je le pris, le jetais doucement sur mon épaule et quittais le terrain. Le coach me demanda ce que je faisais. Je lui répondis sur un ton agressif : « Je l’emmène à l’infirmerie et si ça ne vous va pas, vous pouvez me virer : j’en aurais rien à faire. Pour moi, il est plus important que cette équipe. Je l’aime. C’est clair ? Ouais, je suis amoureux d’un autre mec. ». La bisexualité et l’homosexualité restaient des choses tabous dans le sport et, sur le coup, je me suis sentis fort de faire mon coming-out sur le terrain de sport alors que toute l’équipe était là… J’avais déjà fait mon coming-out mais ce n’était pas à l’oral que là, j’avais osé avouer ce que j’étais sans flancher. J’avais quitté le terrain de sport et je me dirigeais d’un pas rapide vers l’infirmerie.

Dans l’infirmerie, j’allongeais Neil sur l’un des lits. Je pris une chaise, m’installais à côté du lit et pris la main de Neil entre les miennes entre priant pour qu’il se réveille rapidement. J’avais envie de pleurer. Je savais que Neil était aussi mal à cause de moi. Au fur et mesure que les minutes filaient, je baissais la tête. Mon front alla se poser contre la main de Neil. Après de longues minutes qui semblaient être des heures, je sentis la main de Neil bouger entre les miennes. Je relevais la tête, les yeux pleins de larmes. Dès que je vis Neil remuer un peu et ses yeux s’ouvrir, je me relevais et l’embrassais sur les lèvres, délicatement et tendrement comme jamais je ne l’avais été. Quand je me rassis, je pris une petite pause et dit :

-J’ai été un vrai connard avec toi. Pourquoi tu m’aimes ? Je ne le mérite pas. Bordel, tu m’as fait tellement peur ! Je… Je ne sais pas comment je pourrais réparer tout le mal que je t’ai fais…

Lexi m’avait quitté. Elle était partie sans autre explication que : « Je pars dans un centre spécialisé pour les personnes obèses ». Pour moi, Lexi n’avait jamais eu à maigrir. Ce choix m’avait fait souffrir mais le plus douloureux était simplement son absence. J’étais fou d’elle, je l’avais demandée en mariage et je n’aurais pas hésité à réellement me marier avec elle. J’avais insisté pour que Lexi garde la bague de ma mère. Malgré son absence et la souffrance que je ressentais, je ne pleurais pas. Comme à la mort de ma mère, je me sentais le devoir de ne pas montrer ma douleur et de ne pas pleurer. En fait, je faisais comme s’il n’y avait rien eu entre Lexi et moi. Le pire était quand j’allais en cours de science. C’était pendant ce cours que je m’étais rapproché de Lexi, que j’avais réussi à entrevoir la véritable Lexi.

Je n’avais même plus envie d’aller aux entraînements mais je me forçais. Je me forçais à tout faire comme avant. C’était donc du pas lourd et traînant d’un condamné à mort que je me rendais dans les vestiaires des Cannonballs. Je me changeais et allais sur le terrain. J’étais dans les premiers à arriver. Quelques temps plus tard, Neil arriva. J’avais été un vrai salaud avec lui. Il m’avait offert son cœur et je m’en étais servi pour rendre Lexi jalouse. Quand j’ai eu Lexi, j’ai rejeté Neil. Je regardai celui qui m’avait toujours aimé et aimait encore alors que je l’avais trahi. Lorsque le coach nous eu donné les instructions, Neil vint me voir. J’affichais un masque neutre. J’étais incapable d’afficher un autre air. Il demanda une chose, une seule et unique petite chose : il voulait que je lui donne une dernière chance. Je voulais lui dire « oui » mais j’en étais incapable. Je ne pouvais pas lui dire ça devant le coach et devant les autres gars de l’équipe. J’aurais voulu être capable de l’embrasser, là, tout de suite, devant tout le monde. J’en étais incapable. Tout ce que je pu faire fut de me rapprocher de lui, de lui poser une main sur l’épaule et de lui dire d’une voix grave et sévère :

-On en parlera plus si tu le veux bien, d’accord ?.

Rien sur mon visage ne pouvait faire deviner ce que je comptais lui dire quand on n’en reparlerait. En réalité, on pouvait plutôt lire sur mon visage que je lui dirai « non » alors que je comptais lui dire « Oui ». Je voulais réparer les erreurs que j’avais fait avec Neil.