We're not alike. - Nawel

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We are not alike

Skylar & Nawel

Nawel regretta d'en avoir tant dis sur la jeune fille, car cela semblait la chiffonner maintenant. La jeune blonde devait avoir vu juste dans ce qu'elle avait dit alors. Son sentiment d'aider la jeune fille devint alors plus fort encore, car ses paroles confirmèrent les idées de la jeune femme : elle avait besoin d'aide, de quelqu'un, d'une présence féminine même. Skylar l'avait dit elle même.

Nawel l'écouta un sourire tendre sur les lèvres quand elle parla de maquillage. Un vrai sujet de fille, et en parler avec une autre personne qu'un Eta la comblait. Elle semblait tant avoir à apprendre sur ce sujet là. Son anecdote sur le rouge à lèvre la fit rire. Elle avait aussi connus ça. Petite, elle c'était glissé dans la salle de bain de sa mère, et avait joué avec son maquillage. A la fin, elle ressemblait plus à une voiture volée qu'autre chose, mais elle n'avait que 7 ans. Imaginer Skylar seule devant une glace à tenter de mettre du rouge la fit vraiment rire finalement.

Je crois que c'est ton jour de chance Skylar ! Viens approche toi de moi deux secondes. Plus près, allé, je vais pas te manger, approche moi ta bouille là !

Une fois que la jeune fille se fut bien penché en avant, Nawel prit sa tête entre ses mains et l'examina un instant.

C'est bien ce que je pensais. Toutes les deux, on a plus ou moins le même type de peau, et de presque la même teinte. Tu dois vraiment pas souvent sortir pendre le soleil toi ? Je doute que tu t'étale d'écran totale à chaque fois que tu sors, donc je penche plutôt pour la super activité intérieur. Bon, c'est un gros avantage, parce que tu vas avoir droit au même maquillage que moi.

Nawel lui fit un dernier sourire avant de la relâcher. Pendant que Skylar s'enfonçait de nouveau dans son siège, Nawel sortis son sac à main et le plaça sur une chaise à coté d'elle. Après l'avoir ouvert, elle se mit à farfouiller dedans et en sortis une grosse trousse qui fermait à peine tellement elle était pleine. Elle tenta alors de l'ouvrir, galérant quelque peu avec la fermeture éclair. Elle en sortis alors tout un tas de produits différents. Une fois qu'elle eu tout sortis, elle en fis le trie, en mettant certains de côté et rangeant les autres. Quand elle eu terminé, elle rangea la trousse dans son sac, qu'elle remis à ses pieds. Elle regarda alors Skylar, les produits étalé devant elle. Il y avait un mascara, un rouge à lèvre, un gloss, un eye-liner liquide à pointe feutre dans son capuchon, un anti-cerne, un fond de teint mousse avec son éponge, un kapouki, un miroir et un blush.

Tiens Sky ! Voilà la base du maquillage. Je n'utilise presque jamais tout, mais bon, je vais quand même tout t'expliquer. Avec à peu près tout ça, on peut quasi tout faire ! Tout en gardant un aspect assez naturel quand c'est plus ou moins bien fait. Bon, tu connais au moins le rouge à lèvre. Celui là, c'est une de mes teintes préférés, car il est assez discret et il donne un petit air romantique. Même si tu ne me crois pas, je crois que ce vieux rose t'irais bien. Bon après, on a là un mascara noir. Basique, simple, et indispensable. Ca va bien avec un joli trait d'eye-liner. Je te montrerais comment faire, mais t'inquiète, tout le monde galère à mort au début. J'ai mis plusieurs mois avant de réussis à me trouver celui qui fallait et tout. Arès, je pense que ça et ça vont devenir tes deux nouveaux meilleurs amis ! Je te présente l'anti-cerne et le fond de tein ! TADAM ! Ils sont un peu trop clair pour moi maintenant, mais ils seront PARFAIT pour toi ! Avec, adieu sommeil de 100 ans. Bon pour le reste, je t'expliquerais plus tard. C'est juste pour renforcer l'effet bonne mine.

Le regard de Skylar amusait Nawel. Quand elle avait sortis la première fois la trousse de maquillage et qu'elle avait tiré tous les produits, les yeux de la jeune fille étaient devenus aussi gros que des soucoupes. Ils semblaient dire :' comment peut-on avoir autant de maquillage et à quoi ça sert tout ça ?! '. Nawel la comprenait. Si ce qu'elle avait dit était vrai, qu'elle n'avait vécu presque qu'avec des mecs depuis ses 12 ans, ça avait du être assez dur pour elle. Pendant qu'elle regardait les produits, elle lui demanda alors si elle avait des passions dans la vie.

Oui, j'en ai. Même plusieurs. Mais si on devait les résumés à quelques une, ça serait l'équitation, le dessin, la lecture et l'écriture. Mais aussi passer de longs moments dehors à glander, à juste regarder la nature autour de moi. Et toi ? Tu aimes faire quoi ?

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I am a good motherfucker and its judgment day !

Je souris de bon cœur, la gêne que je ressentais au début de ce rendez-vous a totalement disparu. Il ne reste plus que deux jeunes filles discutant et riant, apprenant à se connaître petit à petit. La bonne humeur règne dans le café, et Nawel y est pour quelque chose. J’ai beau ne pas la connaître, je sais déjà qu’elle illuminera ma vie d’une certaine façon. C’est en la voyant prise d’un fou-rire incontrôlable que je me rends compte que toutes ces années passées sans amies ne m’ont pas été bénéfiques. Je n’ai toujours été entourée que d’hommes, je n’ai jamais eu la chance de me lier avec une fille. Si, une fois. Mais elle a disparu quelques semaines après notre rencontre, et je n’ai plus jamais entendu parler d’elle. Mais elle n’avait pas grand-chose d’une fille, c’était un garçon manqué qui passait sa vie à boire des bières les jambes écartées. Pas un exemple éblouissant de féminité. Mais Nawel est tout ce que je recherchais. Je lève un sourcil lorsqu’elle déclare que je suis adorable. On m’a toujours qualifiée de beaucoup d’adjectifs, mais adorable n’en a jamais fait partie. « Wow, c’est la première fois qu’on me dit que je suis adorable. Je sais pas encore si ça me fait plaisir ou non » dis-je en souriant. C’est évident que ça me fait plaisir. J’ai simplement l’impression que ce n’est pas de moi qu’on parle. Qu’il s’agit d’une autre Skylar, dans une autre dimension. Mais je ne m’attarde pas plus sur ce problème d’identité, et me reconcentre sur les paroles de Nawel.

« Bon ! C'est vrai qu'au premier abord je peux faire nièvre, naïve et ressembler à gros bisounourse, mais, je ressemble plus à ce que tu as dis dans ta seconde partie : une personne plus ou moins généreuse, qui aide les gens, gentille, calme et posée. Mais j'ai aussi mon côté de folie comme tout le monde et je sais comment me lacher quand il faut, mais aussi quand il ne faut pas. Faut juste apprendre à me connaître pour vraiment savoir qui je suis. Mais bon, ça, c'est pareil pour tout le monde... Mais assez parlé de moi ! »Je souris une fois de plus, appréciant de plus en plus l’Eta Iota et sa simplicité. La facilité avec laquelle je me détends en sa présence est impressionnante. Je n’ai pas l’habitude d’être aussi à l’aise avec les gens. « C'est à toi de maintenant d'être sous le feu des projecteurs ! ». Je grimace, jamais très portée sur e fait de parler de moi. Mais je savais à quoi m’attendre en me lançant dans ce jeu avec elle. Et même si c’est dur, par simple respect pour la blonde, je me dois d’accepter ce qu’elle me dit et de ne pas faire de scandale. Faire fuir la jeune fille est la dernière chose dont j’ai envie. « Euh, voyons ... Ma première impression à ton sujet ... Je dirais que tu semblais complètement perdue. Quand je t'ai vu dans le bureau tout capitonné du directeur, tu ressemblais à une petite chose complètement déboussolée qui ne semblait pas savoir où se mettre. Puis, y'avais aussi des sentiments contraires comme quoi tu paraissais forte, dure, désespérée et mystérieuse. En gros, au début, j'avais prévu d'accepter ce que le directeur allait me proposer avant que je ne te rencontre, mais quand je t'ai vu dans ce bureau, ça m'a fait quelques choses de bizarre. Et comment dire, jusqu'à ce que tu arrives tout à l'heure, je ne savais même plus pourquoi j'avais accepter. Et puis, maintenant, je sais : j'ai accepter pour t'aider, car tu sembles vraiment avoir besoin de quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais je veux bien t'aider à trouver, si cela peut t'aider dans ta nouvelle vie ici. Je dis ça, car tu sembles vouloir vraiment tout recommencer. La façon dont tu m'as rapidement parlé de ton ancienne vie, enfin celle d'avant ici, m'a fait penser que tu semblais un peu mieux ici. Donc, tu veux bien que je t'aide ?

Mon sourire s’est un peu effacé à mesure qu’elle me décrivait la façon dont elle m’a perçu la première fois. Mais je ne peux pas lui en vouloir, je ne sais pas ce que j’aurai pensé de moi si je me voyais de l’extérieur. Mais plus que le fait qu’elle ait cette image de moi, c’est le fait que cette image soit vraie qui me chiffonne vraiment. Comme si elle lisait en moi. C’est donc si facile de me comprendre ? « Je veux bien que tu m’aides. Je suis venue pour ça. Je ne sais pas vraiment de quoi j’ai besoin, mais je sais que je ne peux pas continuer toute seule, ou je risquerai de repartie en Afrique. Et je ne peux pas, je n’en ai pas le droit. Je suis venue ici dans un but très précis, et si je ne l’atteins pas, autant me trouver une montagne où me planquer pour le reste de ma vie. » Je m’arrête de parler, étonnée d’en avoir déjà dit autant. Je me confie trop facilement à cette fille. Je dois me reprendre, rester méfiante. Comme je l’ai toujours été, et comme je le serai toujours. C’est comme ça qu’on survit dans un environnement hostile, en étant méfiante. Et Miami m’est définitivement hostile, peu importe le nombre de personnes incroyables que j’y rencontre. Je réoriente la conversation vers mes problèmes de maquillage. C’est un terrain plus sûr, c’est plus prudent d’y rester.

« Wow, j’ai presque rien compris ! » dis-je dans un sourire. « Je n’ai jamais eu de grande sœur, ou de femme dans ma vie qui puisse m’expliquer comment me maquiller. Une fois j’ai mis du rouge à lèvre, je ressemblais au Joker dans Batman. Je suppose que je voudrais, genre… Cacher mes cernes ? Ma peau dégueulasse, aussi. Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Avoir moins l’air de sortir d’un sommeil de cent ans. » Je bois quelques gorgées de ma bière, et souris en repensant à ce qu’elle m’a dit quelques minutes avant. « Mais ça me rassure de savoir que même les princesses des Eta ont une tête affreuse le matin. Je me sens moins seule ! » Je m’arrête quelques minutes, soudainement consciente de ce dont j’ai besoin. « Tu sais, ce qui me manque en fait, ce dont j’ai besoin, c’est d’une présence féminine. Je n’ai jamais eu ça. Pas de sœur, pas vraiment de mère, pas d’amies. Je suis entourée de mecs depuis que j’ai 12 ans, et j’aurai bien besoin d’une fille dans mon entourage. Autre que ma cousine ». Je me tais encore une fois, avec l’impression d’être une gamine de maternelle demandant à la première fille qu’elle croise de devenir son amie. Un peu immature, mais c’est comme ça que je me sens. Comme une enfant. Et ce n’est pas prêt de s’améliorer si je ne trouve pas d’aide. Dans un vain espoir de la connaître mieux, je lui pose la question fatidique, celle qui peut tuer une conversation ou l’alimenter pendant des heures. « Tu as des passions, dans la vie ? ». C’est quitte ou double.

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We are not alike

Skylar & Nawel

Nawel ne s'attendais pas à un tel enthousiasme de la part de Skylar. Elle c'était plutôt préparé à ce qu'elle remonte en mayonnaise et pique une petite crise. Mais c'était tout le contraire. Sa réaction fut positive, et un grand sourire s'était dessiné sur son visage, illuminant sa tête qui paraissait si pâle, faisant briller une petite étincelle dans ses yeux.

Quel dommage qu'elle ne prenne pas vraiment soin d'elle. Je suis sure qu'elle pourrait vraiment être mignone si elle soignait son apparence. Mais après tout, c'est peut-être un choix pour elle.

La surprise alla à son comble quand la jeune fille lui proposa de commencer leur petit jeu. Elle chercha un petit moment ses mots, mais quand elle ouvrit la bouche et se racla la gorge, Nawel lui accorda toute son attention :

« Ok. Quand le prof m’a dit que tu m’aiderais, j’ai été un peu sceptique. Quand on te voit pour la première fois, on a l’impression que tu es une petite fille à qui la vie a toujours sourit. Qui n’a jamais eu à se battre pour quoique ce soit. En plus, tu es chez les Eta, et avant de te revoir, je t’imaginais comme un bisounours géant, rose, pleins de poils tout doux et parlant avec des arcs-en-ciel. Et ce que j’avais entendu dire de toi m’as pas vraiment fait changer d’avis. Les gens disent que tu es une éternelle naïve, que tu vois la vie et rose et que c’est assez insupportable."

Skylar toussa. La bière peut-être faisait quelques remontés, ou alors, elle semblait comme gênée. Elle marqua tout de même une petite pause, et Nawel se pencha en avant, pour mieux écouter ce que la jeune femme avait à lui dire.

« Personnellement, sans prêter attention à ce que les gens disent, je te vois comme une personne calme, posée. Réfléchie. Qui ne fait rien sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir sur les autres. Je te vois comme une fille généreuse, qui aime aider les gens. Et tu sais quoi ? Même si tu es naïve et que tu vois la vie en rose, je m’en fous. J’en serai contente pour toi. Ça prouve que tu n’as pas perdu toute ton innocence, et je pense que c’est quelque chose d’important. Je crois bien que tu pourrais m’apporter beaucoup de choses, à commencer par la douceur dont j’ai besoin dans ma vie."

Nawel attendis qu'elle eu finis pour rire de bon coeur. Les révélations que venait de lui dire Skylar et la façon dont elle les avaient imagé étaient trop comique pour que la jeune blonde ne se laisse aller.

" "Un bisounours géant, rose, pleins de poils tout doux et parlant avec des arcs-en-ciel." Halala Skylar, tu viens de me donner une bonne raison de rire pour très longtemps. Sérieusement, tu me voyais vraiment comme une espèce de gros bisounours qui prendrait la main de tout le monde et ferait une ronde en chantant que le monde est beau ? Halala. Désolé de rire comme ça, mais je vois trop une espèce de gros nounourse tout rose et tout doux, et je ne peux m'en empêcher. Tu es adorable tu sais !

Nawel essaya tant bien que mal de reprendre son sérieux, secouant ses grandes mains devant elle, soufflant lentement et faisant des petites mimiques qui n'appartenaient qu'à elle. Quand elle fut enfin calmer, libérée de son fou rire, elle passa ses mains dans ses cheveux, relogeant des mèches rebelles derrières ses oreilles et repris la parole.

Bon ! C'est vrai qu'au premier abord je peux faire nièvre, naïve et ressembler à gros bisounourse, mais, je ressemble plus à ce que tu as dis dans ta seconde partie : une personne plus ou moins généreuse, qui aide les gens, gentille, calme et posée. Mais j'ai aussi mon côté de folie comme tout le monde et je sais comment me lacher quand il faut, mais aussi quand il ne faut pas. Faut juste apprendre à me connaître pour vraiment savoir qui je suis. Mais bon, ça, c'est pareil pour tout le monde... Mais assez parlé de moi ! C'est à toi de maintenant d'être sous le feu des projecteurs ! Euh, voyons ... Ma première impression à ton sujet ... Je dirais que tu semblais complètement perdue. Quand je t'ai vu dans le bureau tout capitonné du directeur, tu ressemblais à une petite chose complètement déboussolée qui ne semblait pas savoir où se mettre. Puis, y'avais aussi des sentiments contraires comme quoi tu paraissais forte, dure, désespérée et mystérieuse. En gros, au début, j'avais prévu d'accepter ce que le directeur allait me proposer avant que je ne te rencontre, mais quand je t'ai vu dans ce bureau, ça m'a fait quelques choses de bizarre. Et comment dire, jusqu'à ce que tu arrives tout à l'heure, je ne savais même plus pourquoi j'avais accepter. Et puis, maintenant, je sais : j'ai accepter pour t'aider, car tu sembles vraiment avoir besoin de quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais je veux bien t'aider à trouver, si cela peut t'aider dans ta nouvelle vie ici. Je dis ça, car tu sembles vouloir vraiment tout recommencer. La façon dont tu m'as rapidement parlé de ton ancienne vie, enfin celle d'avant ici, m'a fait penser que tu semblais un peu mieux ici. Donc, tu veux bien que je t'aide ?

A peine la jeune irlandaise eu finis que Skylar se pencha par dessus la table et lui dit doucement, dans un rapide murmure :

" Vu que tu es chez les Eta… j’espère que tu pourras m’apprendre à me maquiller, parce que je ressemble à un zombie. Je ne sais même pas me mettre du mascara ! "

Nawel souris en entendant ce que Skylar venait de lui murmurait.

Alors comme ça, elle voudrait changer ? Compte sur moi pour te métamorphoser petite chose

" Mais ça serait avec plaisir même. Je serais ravie de t'aider même. Je sais que c'est pas toujours facile de se maquiller au début, et si ma soeur ne m'avait pas gentiment tout expliqué, je ne sais pas comment j'aurais fait. Donc tu veux que je t'explique les bases ... Bon, je vais pas te transformer en pot de peinture de suite. Hum, les bases. Bon, faut que tu me dise ce que tu souhaites : te faire les yeux comme il faut, cacher quelques petites imperfections ou te donner une bonne mine ? Tu dis que tu ressembles à un zoombis, mais c'est pas vrai. Pour te dire, tu verrais certaines Eta le matin au réveil, sans maquillage, tu comprendrais le mot 'zoombi'. Il y en a qui font vraiment vraiment peur. Elles sont parfois même méconnaissable ! Si tu savais ! Pfffff !

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I am a good motherfucker and its judgment day !

Je souris doucement, désolée que Nawel ait mal compris ma phrase. J’ai beau essayer, je ne suis pas toujours claire quand je m’exprime. Les mots ont du mal à sortir, mes phrases n’ont pas beaucoup de sens. Ca a toujours été le cas en présence d’une personne que je ne connais pas. Je perds mes moyens, bafouille légèrement parfois, et dis n’importe quoi la plupart du temps. Je me redresse dans ma chaise, avale quelques gorgées de bière et regarde Nawel dans les yeux. « Je suis désolée si tu as cru que j’essayais de t’influencer en te parlant de ma cousine. Je suis passée du coq à l’âne, c’est tout. Je voulais juste t’expliquer pourquoi je suis venue à Wynwood. Ma cousine s’y trouve, c’est tout. Je ne voulais pas être désagréable ». J’essaie de rattraper mon erreur, car je sais que la jeune fille devant moi pourrait devenir une amie. Ou du moins une personne sur laquelle je peux compter, car je ne connais encore personne ici. Juste Kaylee. Mais ce n’est pas en passant mon temps avec ma cousine que je pourrais démarrer ma nouvelle vie. Il faut que j’apprenne à faire confiance aux gens, à m’entourer de nouvelles personnes, si je veux pouvoir être heureuse ici. Je mets donc ma méfiance et mes préjugés de côté, et décide d’apprendre à connaître Nawel. Elle n’a rien en commun avec les gens que je fréquente d’habitude, et c’est sûrement pour cette raison que je me sens bien avec elle, que j’ai envie de m’en faire une alliée.

« Tu as raison, je suis Skylar, pas Kaylee. Et j’apprécie vraiment que tu veuilles m’aider. Mais je n’ai pas l’habitude que ce soit le cas. Dans mon pays, j’avais plus d’ennemis que d’amis, et j’ai presque oublié la sensation de rencontrer de nouvelles personnes. Alors merci, vraiment ». Le sourire de la blonde m’inspire confiance. Il n’y a aucune raison que je ne me calme pas et discute avec elle comme les jeunes femmes civilisées que nous sommes. J’essaie de me persuader que je n’ai rien à craindre d’elle, qu’elle ne me veut pas de mal. Ce n’est pas évident, mais je me promets intérieurement de faire un effort. J’écoute Nawel me parler de sa vie, de ses proches décédés et de sa décision de s’opposer à sa mère. Je souris, presque étonnée. Je l’imagine assez mal s’opposer à qui que ce soit, et je ressens une certaine forme de fierté pour elle. Peut-être avons-nous plus en commun que ce qu’on pourrait croire. Je m’apprête à lui répondre, quand elle me coupe dans mon élan et propose quelque chose.

Je l’écoute, admirative. Avec tous ces déménagements, elle doit être habituée à rencontrer de nouvelles personnes. Elle met tout en place pour que notre rencontre ne soit pas banale, que je ne sois pas gênée de lui parler. Je n’écoute pas tellement ce que les gens disent dans les couloirs et je ne prête pas réellement attention à la Voix du lycée. Mais… « Ca me paraît être une très bonne idée. Je me redresse dans mon siège, croise les bras sur la poitrine et lui sourit. « Et je promets de ne pas m’énerver, de ne rien prendre mal. Juré.Mon sourire s’élargit et devient petit à petit sincère. « Je vais commencer, si ça ne te dérange pas.

Je l’observe quelques instants, réfléchissant à tout ce que j’ai pu entendre sur Nawel. A tout ce que j’ai pu penser d’elle, et ce que je pense encore. Il faut que je remette un peu d’ordre dans mes idées, si je veux être claire. Et il ne faut surtout pas qu’il y ait de nouveau un quiproquo. Je me racle la gorge et prend une grande inspiration.

« Ok. Quand le prof m’a dit que tu m’aiderais, j’ai été un peu sceptique. Quand on te voit pour la première fois, on a l’impression que tu es une petite fille à qui la vie a toujours sourit. Qui n’a jamais eu à se battre pour quoique ce soit. En plus, tu es chez les Eta, et avant de te revoir, je t’imaginais comme un bisounours géant, rose, pleins de poils tout doux et parlant avec des arcs-en-ciel. Et ce que j’avais entendu dire de toi m’as pas vraiment fait changer d’avis. Les gens disent que tu es une éternelle naïve, que tu vois la vie et rose et que c’est assez insupportable. Je toussote, gênée de lui parler de cette façon. « Personnellement, sans prêter attention à ce que les gens disent, je te vois comme une personne calme, posée. Réfléchie. Qui ne fait rien sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir sur les autres. Je te vois comme une fille généreuse, qui aime aider les gens. Et tu sais quoi ? Même si tu es naïve et que tu vois la vie en rose, je m’en fous. J’en serai contente pour toi. Ça prouve que tu n’as pas perdu toute ton innocence, et je pense que c’est quelque chose d’important. Je crois bien que tu pourrais m’apporter beaucoup de choses, à commencer par la douceur dont j’ai besoin dans ma vie.

Je souris, espérant qu’elle ne prendra rien en mal. Qu’elle me pardonnera si je l’ai vexée d’une façon ou d’une autre. Je me penche au-dessus de la table, comme pour partager un secret, et murmure quelques mots. « Et puis… vu que tu es chez les Eta… j’espère que tu pourras m’apprendre à me maquiller, parce que je ressemble à un zombie. Je ne sais même pas me mettre du mascara ! dis-je en rigolant. L’humour, ma façon d’enterrer la hache de guerre.

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Nawel eu comme un hoquet face à la réaction de Skylar : elle ne s'attendait pas à ce que la jeune fille réagisse comme cela, presque au quart de tour. Mais ce qui l'inquiéta le plus fut la lueur dans les yeux de la jeune fille. Enfin, ce qu'elle cru voir. Elle ne semblait pas décider à la regarder en face, fuyant son regard et gardant les yeux baissé.

L'irlandaise avait quand même eu le temps d'entendre ce que la jeune fille avait dit avant qu'elle ne la coupe :

« Ah oui ? Tu as bougé où ? J’aurai adoré voyager… »

Nawel n'eu même pas le temps d'essayer de s'excuser et de répondre gentiment que Skylar enchainait :

« Tu devrais faire attention quand tu t’adresses aux gens. Quelqu’un d’autre aurait pu mal le prendre. Miami est exactement ce qu’il me faut. Je suis venue d’Afrique du Sud, pour retrouver ma cousine. Elle est à Wynwood elle aussi, je ne sais pas si tu la connais. Kaylee Standford, chef des rebelles. »

Kayle. Kayle Standford. J'en ai vaguement entendu parler. Des bruits de couloirs, mais rien d'autre. Elle est peut-être comme les gens disent, mais tant que je ne l'aurais pas vu en face, et que je ne la connaîtrais pas mieux, autant ne pas juger

"Et alors ? Qu'est ce que ça peut me faire que tu sois la cousine de Kaylee ? Je ne la connais pas, et comment dire, j'ai pour habitude de ne pas juger les personnes sur ce que les rumeurs racontent, mais plutôt sur ce que je connais. Donc que tu sois sa cousine m'importe peu. A ce que je sache, tu es Skylar, pas Kaylee. Non ? "

Nawel avait essayé de parler d'une voix douce, pour montrer qu'elle ne recommencerait pas la même erreur que quelques minutes plus tôt. Skylar semblait quelques peu calmer et la jeune blonde en profita pour poursuivre :

"Tu sais, ce n'est pas ce que les gens disent qui font ce que nous sommes. Tu es à Wynwood, une nouvelle chance t'es offerte et si je suis là, c'est pour t'aider. Je ne suis pas ton ennemie tu sais.

La jeune femme souris, et devant le silence de Skylar, elle continua :

" Je n'ai pas vraiment voyagé. Jusqu'à mes 10 - 11 ans, je n'avais jamais quitté ma région natale, à pars pour quelques concours hippique et championnats nationaux. Pour tout dire, je vivais chez moi avec ma famille et j'avais des profs particuliers qui venaient nous faire la classe. Ce n'est qu'après le déces de mon père et de ma soeur dans un accident de voiture que ma mère à fait sa petite crise et que je suis partis à New-York avec elle et Tristan. J'y suis resté quelques temps, puis je suis partis ailleurs dans les USA. Je changeais presque de bahut tous les ans, et parfois c'était même pendant l'année. Sauf que j'ai dit STOP à ma mère cette année, et j'ai décide de me poser ici pour quelques temps. J'en ai besoin je crois. Mais assez parler de moi. Raconte moi quelques chose ! "

Nawel adressa alors à Skylar son plus tendre sourire, puis, se ressaisit d'un coup et dit :

" Attends, j'ai une meilleur idée. On va faire un truc si tu es d'accord. Mais par contre, ça veut dire qu'il faut pas trop s'énerver et monter en mayonnaise comme tu viens si bien de le faire il y a quelques minutes. Je te propose donc ça :"

La jeune blonde se pencha alors en avant et commença à expliquer à Skylar ce en quoi son idée consistait. Les deux jeunes filles devraient à tour de rôle parler librement, sans que l'autre n'intervienne ou ne prenne la parole. Durant leur petit monologue, elles devraient dire quelles images elles avaient de l'autre, les impressions qu'elles avaient ressentis, les apprioris qu'elles avaient pu et pouvaient encore éprouver vis-à-vis de l'autre, mais aussi ce qu'elles avaient penser face à ce qu'elles avaient très bien pu entendre dans les différents endroits de Wynwood. Les gens du coin étaient plutôt du genre bavard et surtout, ils ne rataient aucune occasion de casser du sucre sur le dos des gens dès qu'ils le pouvaient. Wynwood et ses cancans, un vrai bonheur pour les mégères et autres langues de bois, mais surtout, une vraie délectation pour la voix qui adorait plus que tout étaler sur la voie plublic ce que tout le monde dit tout bas.

Une fois sa brève explication finis, Nawel s'affala dans son fauteuil et observa Skylar, attendant sa réponse.

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I am a good motherfucker and its judgment day !

Ma bière semble étonner Nawel, mais je ne peux pas la blâmer pour ça. Encore une fois, je n’ai pas su agir de façon normale et j’ai cédé à mes pulsions. Peut-être devrais-je prendre un café, la prochaine fois. Je n’ai pas envie que l’Eta Iota me trouve trop étrange et décide de ne plus me prendre sous son aile. Après tout, elle n’a rien à gagner en faisant ça. Elle se fera bien voir par Cannon, mais j’ai l’impression que ce n’est pas tout ce qui l’intéresse. Qu’elle n’est pas une de ces jeunes filles sans cervelles qui aident volontiers, à condition que leur altruisme soit reconnu par tous. Je sens une réelle connexion entre elle et moi, comme si une amitié était possible malgré tout ce qui nous sépare. Peut-être cette fille donnera-t-elle une nouvelle dimension à ma vie. Une nouvelle direction, plus calme, plus sereine. Plus libre.

La gêne que Nawel ressent à l’évocation du serveur ne semble pas simulée, comme si elle était gênée d’admettre qu’elle pouvait plaire aux hommes. J’esquisse un sourire, amusée. Venant d’une Eta, je ne m’attendais pas à ce genre de réaction. Mais je dois être pleine de préjugés, après tout je ne suis pas non plus une Khi comme les autres. Peut-être suis-je destinée à rencontrer des gens différents, des personnes qui me réapprendraient à vivre. Nawel doit faire partie de ces personnes qui accomplissent des miracles avec un sourire. C’est comme si quelque chose la poussait à sourire sans arrêt à sourire. Sûrement la raison pour laquelle elle n’a pas l’air d’une Eta Iota stéréotypée. Un lourd secret, un passé difficile, quelque chose comme ça.

C’est un soulagement d’apprendre qu’elle n’est pas originaire de Miami. J’aurai certainement eu du mal à me lier avec une personne n’ayant toujours connu que la jeunesse dorée de la Floride, le soleil brillant et la vie rêvée de la côte Américaine. Mon sourire s’élargit un peu, je me détends légèrement. Je me cale au fond de mon fauteuil, jouant distraitement avec un fil dépassant de mon pull, plus pour m’occuper les mains qu’autre chose. Je n’ose toujours pas regarder la jeune fille dans les yeux. Pas assez en confiance.

« Ah oui ? Tu as bougé où ? J’aurai adoré voyager… » dis-je dans un soupir. Mes activités au sein du gang ne m’ont jamais permis de sortir du pays, à part pour me rendre ici. Et encore, c’est une mission pour eux. Ce n’est pas vraiment un voyage, ni une occasion de changer de vie. Je m’apprête à répondre quand Nawel me coupe la parole, presque agressive. J’ai un mouvement de recul, surprise par cette attitude. Il ne faut pas qu’elle continue dans cette voie-là. Pour le moment, je suis calme, mais dans mon état il m’en faut très peu pour sortir de mes gonds. Je la regarde sans ciller. Je suis plus à l’aise avec l’agressivité, la violence. Je sens l’adrénaline, cette légère chaleur qui monte dans tout mon corps, m’emplissant. Je suis extatique, bouillonnante. Pleine de colère contre cette jeune femme. Mais je tente tant bien que mal de me raisonner. Je dois garder mon calme, ne pas faire d’esclandres si je veux rester ici.
« Tu devrais faire attention quand tu t’adresses aux gens. Quelqu’un d’autre aurait pu mal le prendre. » dis-je, masquant tant bien que mal mes envies de meurtre. « Miami est exactement ce qu’il me faut. Je suis venue d’Afrique du Sud, pour retrouver ma cousine. Elle est à Wynwood elle aussi, je ne sais pas si tu la connais. Kaylee Standford, chef des rebelles. », j’esquisse un sourire en prononçant cette phrase. Nous ne sommes pas cousines pour rien. Je bois quelques gorgées de ma bière, me fichant à présent de l’avis de Nawel. Quand je suis énervée, je retrouve la Skylar de Soweto, la jeune fille capable de tuer pour sa « famille ». Je retrouve mon calme, la bière m’apaisant légèrement. Mais j’aurai besoin d’une clope. Ou de quelque chose de plus fort. J’adresse un sourire plus sympathique à Nawel, m’intéressant de nouveau à elle. « Et toi, pourquoi Wynwood ? Tu as beaucoup voyagé, il doit y avoir plus intéressant dans le monde que ce lycée. ». Mon attitude avait beau avoir légèrement changé, j’étais toujours reconnaissante à Nawel de m’aider, d’accepter de boire un verre avec moi et de discuter. Ca me faisait du bien de me changer les idées.

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Le choix de la commande de Skylar étonna tout d'abord Nawel, lui faisant hausser un sourcil.

Une biere ? Une bière ? 15h30 à peine et déjà de l'alcool. Cela ne veut peut-être rien dire mais bon. Elle sans doute une bonne raison. En tout cas, on ne juge pas trop. Je la connais à peine et ça serait dommage de déjà me faire des préjugés. La pauvre, elle est nouvelle et semble assez mal à l'aise. Je ne vais pas rajouter une couche ...

Se reprenant, Nawel se tourna vers le serveur. Il lui semblait qu'il s'appelait Edward. Elle n'en était pas sur, pourtant, c'était ce qu'elle semblait avoir entendu il y a eu quand le chef du café avait appelé ce dernier pour venir débarrasser le comptoir. En tout cas, le jeune connaissait son nom. Il l'avait même prononcé doucement, comme quand on veut savourer la douceur d'un mot après qu'elle le lui ai dit suite à sa demande. Sa douce voie la tira de ses réflexion quand il lui demanda gentiment si elle désirais reprendre quelques choses. Il avait déjà apporté la bière de Skylar qui se tenait déjà entre les mains de la blonde. Elle lui demanda alors de lui apporter un autre chocolat chaud ainsi qu'un croissant. Sa colocataire aimait quand la jeune irlandaise lui rapportait quelques chose de ses après-midi libre. En partant, le jeune homme effleura l'épaule de Nawel doucement. Surprise par ce contact, elle sursauta, et cela n'échappa pas à Skylar qui lui adressait alors un large sourire tout en lui disant :

« On dirait que tu plais au serveur. Tu viens souvent ici ? ».

Nawel l'en avait presque oublié tellement elle c'était focalisé sur le serveur. Il lui semblait qu'elle l'avait remercié d'avoir accepté de l'aider et qu'en retour elle lui aurait que ce n'est pas vraiment important. Elle avait même bafouiller comme quoi c'était important. La jeune irlandaise en était quand même pas mal retourné : qu'est ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'elle en oublie ce qu'elle avait dit quelques minutes plus tôt. Elle se redressa et se ressaisis, pour enfin répondre à la blonde en face d'elle :

" C'est assez gênant, mais oui, il semblerais que le serveur est un petit faible, mais chut ! "

Nawel c'était penché par dessus la table et avait presque murmuré la fin de sa phrase. Elle en devient rouge et se mit à rire, doucement, complétement gênée de la situtation. Mais déjà le serveur revenait avec ce qu'elle avait commandé. Il déposa doucement le chocolat et le croissant sur la table en face de Nawel et lui adressa un dernier sourire avant de repartir. La jeune blonde vira alors à l'écarlate, ne sachant plus ou se mettre, car sur l'assiete du chocolat chaud se trouvait un petit papier avec un numéro. Elle attrapa vite ce petit bout de papier et le rangea dans sa poche. Elle enleva alors sa veste en s'adressant à Skylar :

" Mon dieu quelle chaleur. Normalement, il ne fait jamais si chaud. Et oui, je viens assez souvent ici. C'est un peu mon lieu de rendez-vous avec une très bonne amie a moi. Après le shopping, on fait une petite pause ici avant de rentrer. Ca fait toujours du bien. "

Nawel adressa un sourire à Skylar. Elle était la spécialiste des sourires. Les gens la prennent pour une fille naïve car elle souris souvent, mais c'est juste pour faire hommage à sa soeur Kathleen, qui toujours, quand la jeune irlandaise n'était qu'une petite fille, lui répettait sans cesse : Mais SOURIS Nawel ! Ca va te tuer bon sang. Alors cheese ma louloute. En attendant, Skylar continua à parler, peut-être pour mieux connaître la blond en face d'elle.

Pitié, faîte qu'elle ne pense pas que je suis juste une Eta sans cervelle, une bimbo incapable de réflexion et que je fais ça juste pour que les autres ai une bonne image de moi comme quoi j'aide les p'tits nouveaux et que je la joue fayotte auprès du directeur pour effacer certaines choses. Pitié !

« J’espère que ça te dérange pas trop de m’aider. Je suis un peu perdue, ça ne fait pas longtemps que je suis ici. J’ai encore du mal à m’habituer au système américain. Le lycée n’est pas du tout pareil que de là où je viens ».

Alors comme ça, elle est pas d'ici et elle connait pas le fonctionnement américain ? YOUPI !!!! J'ai peut-être une chance ! Danse de la joie POWA !

Nawel observa alors la jeune fille en face d'elle : blonde, taille normale ... Mais ce qui sauta le plus au yeux de Nawel se fut sa silhouette. Elle n'était pas mince, mais limite maigre, décharnée ... Comme si elle se privait de nourriture ou qu'elle était sous l'emprise de quelques choses. Chose étrange, elle ne sentait pas la cigarette, ce qui permis à Nawel d'exclure la possibilité que Skylar pouvait être de ses gros fumeurs qui fument de tout et n'importe quoi. Non, c'était autre chose.

Nawel fut tiré de sa petite observation quand elle s'aperçut que Skylr venait de finir sa bière, et que, d'un geste de la main, elle en demandait une autre. Nawel se raidit légèrement jusqu'a que ce qu'elle ce rende compte que ce n'était pas le jeune serveur habituel. Elle soupira légèrement et se détendi en écoutant Skylar qui lui posait une autre série de questions :

« Ca fait longtemps que tu es à Wynwood ? Et a Miami ? »

" Ho, je ne suis a Wynwood que depuis la rentrée, et également à Miami. Je ne suis pas du coin, même pas du tout. Avant, j'étais ailleurs et encore avant à New-York. Je dois dire que j'ai pas mal bougé depuis quelques année. Et toi , d'où viens-tu ? D'après ce que j'ai compris, tu n'ai pas du tout du coin. Non ?

Nawel commença enfin à déguster son chocolat chaud. Elle n'aimait pas quand il était trop chaud. Elle le préférait tiède, voir un chouillat plus froid. Le chocolat avait alors plus de goût. Tout en savourant une grosse gorgée, elle observa Skylar. La jeune fille semblait s'être un peu détendu, mais il restait toujours comme une touche de crainte dans ses yeux, de mystère qu'elle n'arrivait pas à comprendre. La jeune fille voulait cacher quelques choses, et ça se voyait. Niveau discrétion, on avait fait mieux. Sa nervosité la trahissait. Nawel n'avait pu s'empêcher de remarquer la nervosité de la jeune fille et le fait qu'elle trifouillait ses manches régulièrement, comme si ça la torturait. Oui, la jeune fille cachait quelques choses, mais quoi ? Alors que Skylar allait répondre, Nawel lui coupa la parole en lui demandant :

" Qu'est ce que tu fiches à Wynwood ? "

De suite, Nawel regretta son ton trop sec et la façon dont elle avait pronocé cette phrase, mais elle à moitié. Le visage que lui montrait Skylar s'effondra légèrement. Pour se montrer plus douce, Nawel lui pris la main et s'excusa.

" Excuse moi de ma façon de m'exprimer, mais je voulais plutôt dire : pourquoi Wynwood ? Qu'est ce qui t'as poussé ici alors que ce n'est pas ce qu'il te faut à première vue. "

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I am a good motherfucker and its judgment day !

La jeune fille n’a pas l’air contrariée, tout juste me rappelle-t-elle un peu à l’ordre. J’essaie de ne pas prendre la mouche, de ne pas m’agacer parce qu’elle me parle comme une mère. En d’autres circonstances, je lui aurai jeté sa tasse au visage et serai partie comme une furie. Mais la gentillesse émane d’elle, son regard est doux et je n’ai d’autre choix que de lui sourire doucement, gênée. Je tire une chaise vers moi, mes jambes tremblent tellement, il faut que je m’affale sur cette chaise qui me tend les bras.

« T’as raison, excuse-moi. Tu.. tu prends de ton temps pour m’aider et j.. j’apprécie vrai-vraiment ça. ». Je n’ai pas fini ma phrase que le serveur est déjà près de nous, en pleine contemplation de ma camarade. J’ai un petit pincement au cœur, légèrement jalouse. Ca fait tellement longtemps qu’un garçon ne m’a pas regardée comme ça. Je me demande même si ça m’est déjà arrivé. Nawel est une jeune femme posée, jolie, intelligente. Je ne suis qu’intelligente. Mon corps se décharne de plus en plus, la drogue a modifié mon physique. Et je ne suis pas ce qu’on appelle une personne calme, mes crises d’hystérie sont plutôt légendaires. Rencontrer Nawel est peut-être une bonne façon de me changer, de devenir la fille que j’ai toujours voulu être. Adaptée à la bourgeoisie de Miami, et non aux ghettos de Johannesburg.

Sous l’incitation de la blondinette, je commande une bière. Bon, on repassera pour la fille distinguée. Mais j’aurai bien besoin des bulles et de la fraîcheur de cette boisson. Je souris encore une fois à Nawel, un peu effrayée qu’elle me prenne pour une rustre. J’admire la grâce qui s’échappe d’elle, je maudis mon attitude de bonhomme. « C’est gentil à toi de m’aider. Je sais que t’étais pas obligée, merci d’avoir accepté ». Le serveur revient avec nos boissons, déposant le tout sur la table en jetant encore un coup d’œil vers Nawel. Il me semble même voir sa main effleurer l’épaule de l’Eta Iota, discrètement. Je souris largement, amusée par la situation. « On dirait que tu plais au serveur. Tu viens souvent ici ? ».

La chaleur qui règne dans la salle et la fraîcheur de la bière descendant le long de ma trachée me permettent de reprendre un peu le contrôle. Je sens la descente s’amorcer, la meth’ ne fait plus d’effet, plus autant qu’en arrivant. Je suis dans cet état étrange, entre la défonce et l’état normal, où mon cerveau peut se relâcher totalement. Où je peux me laisser aller, sans craindre de faire ou de crise d’hystérie ou de crise de manque. Je profite de cet état pour tenter de mieux connaître ma guide. « J’espère que ça te dérange pas trop de m’aider. Je suis un peu perdue, ça ne fait pas longtemps que je suis ici. J’ai encore du mal à m’habituer au système américain. Le lycée n’est pas du tout pareil que de là où je viens ».

Je ne m’étends pas plus sur le sujet, encore trop gênée pour parler de moi. Je finis ma bière d’une gorgée, et fais signe au serveur de m’en donner une deuxième. Je me tourne de nouveau vers Nawel, tripotant mes manches, les relevant un peu. Il fait trop chaud ici, peu importe si mes bras sont à découvert. Je ne m’en rends même pas compte. « Ca fait longtemps que tu es à Wynwood ? Et a Miami ? ». Cette jeune fille a beau être ici pour m’aider, rien ne nous empêche de sympathiser ; malgré toutes nos différences.

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Le réveil sur la table de nuit de Nawel indiquait 13h30. La jeune irlandaise finis son sandwich et jeta l'emballage dans la poubelle avec un magistrale lancer, qui échoua rien que pour narguer la belle blonde, qui, se leva quand même pour jeter l'emballage. Elle n'aimait pas quand des choses trainait. Sa coloc' mettait déjà assez de souc pour sa. En attendant, il lui restait 2h avant son rendez-vous. Elle ne savait même plus pourquoi elle avait proposer à Skylar d'aller prendre un café avant de se lancer dans une visite de Winwood, qui de toute façon ne semblait même pas préocupper. Le directeur avait placer cette pauvre nouvelle sous son aile dans l'espoir qu'elle arriverait à bien l'intégrer à la classe et tout. C'était plus ou moins une cause perdue, mais bon, Nawel ferait un effort, pour au moins ne pas montrer à la jeune fille que cela l'ennuyait aussi. Au pire, elle passerait après en ville s'offrir une petite virée shopping avec Sateen. Elle devait d'ailleurs acheter sa robe ensemble pour la soirée bizutage des Eta. Rien de mieux qu'un peu de lèche vitrine pour se remonter le moral.

Nawel se planta devant le miroir, et s'approcha de la glace. Elle s'observa un moment, tirant sur sa peau, regardant avec horreur ses cernes. En ce moment, c'était pas vraiment la forme. Elle frappa ses poings sur sa coiffeuse et s'assit sur son tabouret rembourré. Elle ouvrit tous les tiroirs nerveusement et se mit à étaler ses affaires sur le plan de travail. Tant pis, elle rangerait plus tard. Elle se fit un chignon sur le haut de son crane pour dégager son minois. Elle commença par nettoyer, sa peau, appliqué une base et faire un maquillage discret, flirtant avec le nude, pour cacher sa fatigue. Elle brossa ses cheveux puis les natta negligément. Elle remis en place son petit chemiser bleu ciel dans son jean noir avant de se blottir dans son manteau-câpe marron. Elle attrapa son cabas sur son lit et s'enroula dans un immense châle bleu marine constellé de minuscules étoiles blanche. Elle se regarda une dernière fois dans la glace avant de sortir affronter le froid.

Sur le chemin jusqu'au café où elles avaient rendez-vous, Nawel se remémora leur rencontre, dans le bureau du directeur, il y a quelques jours. Elle avait été frappé alors par la jeune fille. Elle semblait cacher quelques choses. Comme tout le monde ici, sauf qu'elle, ça semblait plus fort. Ses premières impressions ont été : forte, dur, innacesible, désespéré et mystérieuse. La jeune fille ne semblait pas là par plaisir, à moins qu'elle n'était que dans un mauvais jour. Cela pouvait arriver. Mais cette impression rester toujours dans l'esprit de Nawel.

Ce jour là, le directeur lui avait donc demandé de prendre Skylar sous son aile, de lui permettre de faire bonne impression dans la jungle de Wynwood et de s'intégrer au reste de la classe. Il avait demandé cela à la jeune irlandaise car elle était agréable, pas vraiment de gens sur le dos, un jolie sourire et de bonnes notes. Un bon prototype de l'élève agréable. Cette pensée fit sourire Nawel. Oui, elle était le reflet de ce que pensais le directeur. Mais pas que. Elle était aussi capable de certaines choses qu'il n'était pas capable d'imaginer. Le minois d'ange cachait un petit démon au fond de son coeur. Une petite couverture agréable quand même.

Nawel finit par arriver devant le petit café qu'elle avait alors choisis comme lieu de rendez-vous après qu'elle fut sortis du bureau du directeur avec Skylar. Elle l'aimait bien ce café : il y faisait chaud, le serveur était plutôt mignon et semblait ne pas être insensible aux yeux bleu de la belle blonde. Et puis, elle avait passer de bons moments au chaud avec des filles de sa confrérie, dans le coin gauche, non loin de la cheminée. En entrant, une bouffée d'air chaud lui happa le visage et lui tira un doux sourire. Son petit serveur préféré arriva et l'installa dans son coin favoris. A peine installé, un énorme chocolat chaud avec une quantité énorme de chantilly soupoudrée de chocolat en poudre lui fut apporté. Elle addressa alors un clin d'oeil au serveur qui lui attribua un sourire en coin. Finalement, la journée n'était pas si pourrie que ça.

15:15. Il lui restait un quart d'heure avant que Skylar arrive. En attendant, elle sortis une revue de son sac et commença à la feuilletait. Au bout d'un moment, elle regarda de nouveau sa montre gousset qui pendait à son cou : 15:35. La jeune fille avait déjà 5 minutes de retard. Nawel soupira en refermant sa montre et se replongea dans sa lecture en espérant qu'elle ne tarderait plus. Enfin, si elle arrivait.

Nawel regarda encore plusieurs fois sa montre et commanda un autre chocolat chaud quand soudain le carrilon de la porte du café retentit dans la pièce quasi silencieuse. La jeune fille se tenait dans le cadre de la porte et avança doucement vers la table de Nawel.

– Na..Nawel ? Je suis dé..désolée du retard. Je.. j’avais des trucs à faire.

Nawel leva la tête et regarda droit dans les yeux la jeune fille avant de s'exprimer :

- Ne t'inquiète pas, ça arrive. Mais bon, la prochaine fois, tâche d'être à l'heure. La personne n'aura peut-être pas ma patience. En attendant, ne reste pas là, assied toi au moins.

La jeune irlandaise adressa un sourire amical à la jeune fille et leva la main pour attirer l'attention du serveur. Elle n'en au pas vraiment besoin car il la dévorer des yeux depuis qu'elle était attabler. Quand il s'approcha de la table, elle se tourna vers Skylar en lui demandant ce qu'elle désirait comme boisson ou comme patisserie.

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I am a good motherfucker and its judgment day !

Les cristaux sont alignés devant moi, ils forment une belle ligne droite qui me fait de l’œil. Je les regarde avec envie, j’essaie de me retenir mais je sais qu’ils finiront dans mes veines. Comme tous les autres avant eux. Un rapide coup d’œil vers mon horloge m’indique qu’il est déjà 14h30. J’ai rendez-vous avec Nawel dans 1h, je dois être partie d’ici 45minutes. C’est largement assez pour me faire un petit plaisir. Je ne devrais pas, mais je ne peux empêcher ma main de se tendre vers les cristaux, d’attraper une cuillère et de faire chauffer le tout. J’ai fait fondre 2 cristaux, c’est bien assez. Mon corps se soulève, je suis prise de spasmes à l’idée de m’injecter ça. Ca me fait le coup à chaque fois, mon corps est impatient de recevoir sa précieuse dose. Cuillère, seringue, veine. Soulagement. Je me laisse tomber en arrière, mon canapé défoncé amortissant la chute de mon corps mou. J’ai l’impression que je vole. Je me vois de haut, et pendant 5 minutes, je m’observe m’observer.

Finalement, les 5 minutes sont devenues 55. Je n’ai pas vu le temps passer, je ne le vois jamais. Je me lève précipitamment, enfile un pull et sort de chez moi presque en courant. Je ne suis pas encore descendue, j’ai sommeil, j’ai peur et j’ai froid. La meth’ fait encore effet. J’essaie de me concentrer, m’entraîner à paraître normale. Il ne faut pas que Nawel me voit comme ça. C’est une gentille fille, je ne veux pas qu’elle pense que je suis un déchet. Pas elle. Je ne la connais que depuis quelques jours, c’est le directeur qui me l’a présenté. Dans ma classe, bonne élève ; il a directement pensé à elle pour m’aider à m’intégrer dans le lycée. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons rendez-vous aujourd’hui. Elle a insisté pour que nous allions boire un café, alors que je ne voulais pas sortir. Je déteste être en public. Je hais le regard des gens sur moi, comme s’ils valaient mieux que moi parce que je me drogue et qu’ils ne le font pas.

Je cours presque dans les rues, mais j’arrive quand même avec une vingtaine de minutes de retard. Nawel est encore attablée, une tasse devant elle. Je m’approche doucement de la table, impressionnée par le calme qui se dégage de cette fille.

– Na..Nawel ? Je suis dé..désolée du retard. Je.. j’avais des trucs à faire.

En disant ça, je recouvre mes bras de mes manches pour ne pas qu’elle voie les marques. Il ne faut pas que Nawel se rende compte que je me suis envoyé un shoot avant de venir.

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