Rencontre Indésirée (Melody)

Cela devenait ridicule. Il était tard, Melody voulait aller se reposer après un dur entraînement, mais au lieu de ça, une espèce de demeurée essayait de la frapper au visage, assise sur elle. La jeune blonde se protégeait tant bien que mal des assauts répétés de son adversaire puis, lasse de voir une gamine sans cervelle s’acharner sur elle, elle bascula sur sa droite pour faire tomber Corey et se releva.
Etrangement, la position dans laquelle cette chute les avait mises était parfaitement favorable à Melody : elle s’était déjà relevée, tandis que Corey tentait à son tour de faire la même chose… Un mouvement de jambe, et son pied allait directement dans la tête de l’Êta Iota.
L’espace d’un instant, une espèce de spasme musculaire envahit la jambe droite de la Rho Kappa, l’envie de faire mal à son adversaire étant extrêmement forte.
Mais était-ce vraiment ce qu’elle voulait ? Melody connaissait Corey, et apparemment, ce soir, elle n’avait pas tellement eu l’intention de la chercher… C’était bel et bien elle qui l’avait cherchée et qui l’avait poussée à bout, elle qui avait lancé la première attaque… Si des soucis arrivaient, ce serait donc à elle de porter le chapeau… Corey en valait-elle réellement le coup ? La réponse était évidente : non.
Elle se ravisa donc, contrôlant cette pulsion qui avait envahie toute sa jambe. Elle détendit ses muscules, enleva son nœud de ses cheveux, secoua la tête pour les remettre plus ou moins en place et ramassa son sac de sports qu’elle remit à son épaule.
Corey, toujours par terre - Melody devait lui reconnaître le courage d’attendre son coup malgré tout - fixait la jeune blonde, qui la regardait avec un air de dégoût, sa position debout lui donnant un air de supériorité. Avec dédain, elle lui dit.

« Tu es vraiment pathétique. Tu es tellement limitée mentalement que tu ne peux faire autre chose que de te battre quand les mots te manquent. Est-ce donc ça, les Êta Iota ? Est-ce donc ça la mentalité de celles qui se disent élite de l’école ? Tu es minable. Vous êtes minables. »

Elle s’accroupit pour se mettre à la hauteur de Corey et continua son discours sur le même ton dédaigneux.

« Vous pensez être au dessus des autres et vous faites subir les pires horreurs aux autres filles des autres confréries. L’esclavage est mental, et modernisé. Vous nous marchez sur la gueule, vous nous méprisez. »

Elle se releva.

« T’étonnes pas si ce genre d’incident arrive… Peu importe qui s’est senti viser. Je sais de toutes manières que j’ai toute ta confrérie à dos depuis que j’ai osé m’en prendre à ta tronche, Corey. »

« Tu sais, je pensais réellement que tu étais une fille, mais apparemment, non. Tu n’es qu’un mec shooté aux œstrogènes… »

Un mec, hein? Alors celle qui s'habillait comme un gars et qui s'entrainait comme un gars, c'était elle la fille? Franchement, c'était bien beau s'en tenir aux mots, se sont les actes qui comptes! Et celui là, celui qui lui était rentré dans l'estomac comme un train, elle s'en rappellerait, c'est sure. Le soulagement de la voir s'effondrer à terre, à bout de souffle: C'était magnifique!

« Mais je pensais que tu serais assez maligne pour te rendre compte d’une chose. Tu sais où les joueuses de Tennis ont le plus de force, Corey ? »

Alors qu'elle descendit discrètement les yeux, elle vit le poing de Melody se serrer sur son sac. Bien sure... Celui là, elle aurait du le voir venir. Mais avant qu'elle n'ait pu esquiver, elle pris le sac de la blondasse en plein sur sa pommette gauche. Elle recula et s'accota après la rampe d'escalier derrière elle. Ouf, ça allait laisser une marque... Mais pour le moment, Corey n'y pensait pas: elle était folle de rage.

« Dans les bras. »

- Pétasse!

D'un coup sec, Corey rebondit de la rampe et aggripa Melody et la lanca au sol, son sac encore en main. Elle embarqua par dessus, en luttant contre les contres attaques de la blondasse.

- Dit moi, qui compte-tu impressionner en faisant ta merdeuse, hein? C'est inutile, tu vaux rien et tu le sais! Tu ne peux que te faire hair!

Corey tentait maintenant de la frapper au visage. Elle tenta tant bien que mal d'esquiver la défense de Melody et de rester en place. Mais elle était tellement en colère qu'elle n'arrivait pas à se concentrer, elle n'était même pas certaine qu'un de ses coups avait rentré.

« Wow... Tes phrases sont si bien dites, c'est qui qui te les a écrites, hein? Faudrait en prendre de toi même aussi, tes auteurs français ne seront pas toujours là pour te dire comment répliquer. »

Melody soupira une nouvelle fois, et son regard se transforma cette fois-ci en regard de pitié. Plus le temps passait, et plus Corey racontait des choses insensées : elle ne savait même pas différencer la répartie et la culture, et ne savait même pas que l’un ne va pas sans l’autre. Après tout, qui pourrait lui en vouloir, elle n’avait aucune répartie, et n’avait aucune culture… Pas étonnant que ses réponses ne dépassaient pas le niveau d’une huître.
Melody allait répondre, mais la suite se passa trop rapidement. Elle ouvrit la bouche pour répliquer, et sans comprendre pourquoi, elle se retrouva par terre, l’estomac en compote. Elle n’avait pas de suite compris ce qu’il s’était passé, jusqu’à ce qu’elle entende son adversaire dire d’une voix fière :

« Pfff... Tu la pas vu venir celle là, hein ? »

Qu’elle ne s’y attendait pas, c’était le moins que l’on puisse dire. Bien entendu, elle savait que Corey était submergée par ce que Melody lui disait, et qu’une Êta Iota n’aurait jamais l’étoffe de rivaliser avec elle en joute verbale. Mais de là à la frapper en plein dans l’estomac pour régler ses problèmes, comme les mecs le font lorsque leur discussion est arrivée au terme et que l’un d’entre eux ne savait plus quoi répondre, elle ne s’y attendait pas.
Elle n’aimait pas du tout Corey, elle connaissait son talent intellectuel inexistant, mais elle pensait que, en temps que fille, elle serait intelligente pour se cantonner aux attaques verbales. Apparemment non.
Melody finit tout de même par se relever. Elle regarda Corey qui affichait un sourire fier, et lui rendit son sourire.

« Tu sais, je pensais réellement que tu étais une fille, mais apparemment, non. Tu n’es qu’un mec shooté aux oestrogènes… »

Elle serra un peu plus son sac dans sa main et s’avança vers Corey.

« Mais je pensais que tu serais assez maligne pour te rendre compte d’une chose. Tu sais où les joueuses de Tennis ont le plus de force, Corey ? »

Alors, sans attendre, son sac dans la main, elle fit mine de donner un coup droit dans une balle de tennis, sauf que la raquette était son sac et la balle, la tête de Corey.

« Dans les bras. »

Le visage de Corey commençait à chauffer et la colère montait de plus en plus. Pourquoi est-ce qu'elle n'avait pas encore d'œil au beurre noire celle là? Elle aurait bien aimé lui crier au visage et la pousser en bas des escaliers, mais elle savait très bien qu'elle n'attendait que ça: Le moment ultime où elle craquerait. Et elle ne voulait pas piquer une crise sans qu'elle n'en vale la peine et que Melody le regrette amèrement.

« Tu sais, un auteur français a un jour dit que c’était une grande misère que de ne pas avoir assez d’esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Tu devrais méditer là-dessus, big Mama. »

Alors que Melody monta à sa hauteur, Corey soutenu son regard. Est-ce qu'elle s'en rendait compte qu'elle ne souhaitait que la petite arrogante de se lance en bas d'une fenêtre? Elle s'efforçait d'avoir le visage le plus paisible possible, déçu de ses arguments même.

«Tu peux y jouer toute la soirée, je suis au courant que tu ne seras jamais assez mature pour comprendre que mon but n’est pas de parler la dernière, Babar. Toujours est-il que tu n’as aucune logique, aucune répartie, aucun argument et que tu te contentes d’essayer bassement de m’attaquer en te fondant sur du vent. »

- Wow... Tes phrases sont si bien dites, c'est qui qui te les a écrites, hein? Faudrait en prendre de toi même aussi, tes auteurs français ne seront pas toujours là pour te dire comment répliquer.

Franchement, pour qui elle se prenait celle là, hein? Corey était d'habitude humble, mais là elle se disait bien qu'elle valait bien plus qu'une petite pouffiasse qui esperait se faire aimer en faisant suer le peuple.

« Et il faut vraiment se sentir mal dans sa peau pour imaginer de la beauté là où il n’y en a pas. »

Corey avait dit qu'elle se retiendrait de la frapper, hein? Eh bien tant pis... Corey pris sont élan et la frappa dans l'estomac avec force. Melody se replia sur elle même sous l'impact.

- Pfff... Tu la pas vu venir celle là, hein?

« Ma graisse, tu dis? Faut pas être bien dans sa peau pour imaginer de la graisse là où il n'y en a pas! Et après tu dit que j'ai pas le cerveau développé? Écoute bien la blondasse, je sais pas pour qui tu te prend, mais être une wanna be Serena Williams ne te fera pas paraitre mieux que les autres. Ton petit jeu, je pourrais y jouer toute la soirée, tu sais. »

Melody soupira, et fixa Corey d’un air de dépit - sincère, cette fois-ci. Décidément, elle ne comprenait rien. Le but de Melody n’était pas d’avoir le dernier mot, elle s’en fichait, mais de faire en sorte qu’à la fin de tout ça, Melody et Corey se quittent de manière à ce que cette dernière soit la plus énervée des deux. La jeune blonde savait garder son calme, au contraire de la jeune femme pulpeuse qui se trouvait en face d’elle… La Êta Iota semblait plus soupe-au-lait, plus susceptible et bien plus encline à réagir au quart de tour que la Rho Kappa, ce qui faisait sourire cette dernière. Après tout, le but était là : l’énerver. Et elle savait très bien que même si ce serait sans doute Corey qui aurait le dernier mot, elle partirait avec le sentiment du devoir accompli, car son adversaire serait bien plus énervée qu’elle.
Mais l’heure n’était pas à penser à partir : aux yeux de Melody, Corey était encore bien trop calme et trop posée. Une seule insulte ? Des petites remarques ? Ce n’était pas assez.

« Tu sais, un auteur français a un jour dit que c’était une grande misère que de ne pas avoir assez d’esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Tu devrais méditer là-dessus, big Mama. »

Puis sans attendre la réponse de Corey, elle remonta les marches pour se mettre à sa hauteur. Elle fixa la jeune fille dans les yeux pour déceler quelque chose montrant qu’elle était sur le point d’exploser, ce regard assassin qu’elle lui connaissait bien. Pour l’obtenir, Melody lui envoya l’un de ses propres regards, son propre regard glacial qui en avait fait taire plus d’un. Elle ne souriait plus, elle voulait montrer à Corey qu’en plus de n’avoir absolument pas peur d’elle, elle dominait la situation.

« Tu peux y jouer toute la soirée, je suis au courant que tu ne seras jamais assez mature pour comprendre que mon but n’est pas de parler la dernière, Babar. Toujours est-il que tu n’as aucune logique, aucune répartie, aucun argument et que tu te contentes d’essayer bassement de m’attaquer en te fondant sur du vent. »

Melody eut un petit sourire bref avant d’ajouter.

« Et il faut vraiment se sentir mal dans sa peau pour imaginer de la beauté là où il n’y en a pas. »

Mon dieu... C'est fou comme certaines sont de mauvaises actrices! Que sa soit de leur rire forcé qui leur font sonner comme des déficientes ou leurs air exagérés de Drag Queen, Corey se sentait de mieux en mieux à propos d'elle même à force que celle qui se tenait devant elle se renfonçait elle même dans le trou.

« Ma pauvre… Ce n’est pas que j’ai peur d’être trop grosse ni que les petits gars, comme tu les appelles, ne m’aiment plus… J’ai juste peur de finir par atteindre ta charge pondérale… »

Et un moment de silence pour qu'elle trouve quelque chose à dire. Pauvre petite blonde au cerveau lent, il faut lui laisser une chance!

« Mais non, je dis n’importe quoi. Même sans faire de sports, c’est humainement impossible de te rattraper… Et j’espère que tu ne parlais pas de toi quand tu disais que certains n’avaient pas besoin de sports. Je suis d’accord que tu n’aies rien à cacher, mais évite de nous montrer tous tes tissus adipeux… Ca veut dire ta graisse, en fait… J’avais oublié que tu étais aussi développée intellectuellement qu’un thon à la catalane. »

- Ma graisse, tu dis? Faut pas être bien dans sa peau pour imaginer de la graisse là où il n'y en a pas! Et après tu dit que j'ai pas le cerveau développé? Écoute bien la blondasse, je sais pas pour qui tu te prend, mais être une wanna be Serena Williams ne te fera pas paraitre mieux que les autres.

Avant que Melody ne lui balance encore des insultes qu'elle croyait utiles, elle préférait autant lui faire comprendre qu'elle n'aurait JAMAIS le dernier mot sur elle. Croyait t'elle vraiment que Corey allait craquer aussi facilement?

- Ton petit jeu, je pourrais y jouer toute la soirée, tu sais.

Elle écouta les paroles de Corey, ayant toujours un petit sourire affiché aux lèvres. Ce qu’elle disait n’avait vraiment aucun sens.

« Tu vois, pourquoi je rajouterais des vêtements en trop, hein? Je n'ai rien à cacher! C'est pas comme si j'essayais de cacher des petits complexes derrière une veste sale qui me faisait ressembler à un transsexuel, non ?
Tiens, tu t'ai entrainée ce soir? C'est quoi, ta peur d'être trop grosse et que les p'tits gars ne t'aime pas? C'est dommage alors que certaines n'en ai même pas besoin... »

Elle haussa les sourcils et éclata de rire, pendant plus de cinq secondes qui devaient sembler interminable à Corey. Elle finit tout de même par se calmer, commença à dévisager Corey et à la regarder de haut en bas. Elle finit par soupirer et arbora un air compatissant, hochant la tête de gauche à droite dans un air de dépit faussement bien joué.

« Ma pauvre… Ce n’est pas que j’ai peur d’être trop grosse ni que les petits gars, comme tu les appelles, ne m’aiment plus… J’ai juste peur de finir par atteindre ta charge pondérale… »

Puis elle fronça légèrement les sourcils, fit mine de réfléchir en baissant la tête et en frottant son menton, et claque des doigts, comme si elle venait d’avoir une idée plus que brillante.

« Mais non, je dis n’importe quoi. Même sans faire de sports, c’est humainement impossible de te rattraper… »

Elle lui offrit son meilleur sourire narquois et dévala les marches qui la séparait du sol du hall, avant de dire.

« Et j’espère que tu ne parlais pas de toi quand tu disais que certains n’avaient pas besoin de sports. Je suis d’accord que tu n’aies rien à cacher, mais évite de nous montrer tous tes tissus adipeux… Ca veut dire ta graisse, en fait… J’avais oublié que tu étais aussi développée intellectuellement qu’un thon à la catalane. »

Étrangement, toute la fatigue qui l’avait submergée un peu plus tôt s’était envolée. Corey avait ce don, ce talent à réveiller une Melody qui n’apparaissait pas souvent : à vrai dire, elle avait l’habitude de rester calme, lançant de temps à autre certains piques, mais très rarement elle se mettait gratuitement sur le dos de quelqu’un… Sauf envers elle. Sa présence la crispait, et elle se sentait obligée d’être très méchante avec, de faire en sorte d’énerver Corey jusqu’à ce qu’elle entre dans une colère noire. Et elle le savait : attaquer une Êta Iota sur son physique, c’était comme tuer un écureuils sous les yeux des écologistes…

« Dis moi, Corey… Si tu n’avais pas de pieds, tu ne mettrais pas de chaussures, n’est-ce pas ? »

En entendant la voix de Melody, Corey se retourna avec ses yeux les plus menaçants pour voir si elle allait retirer ses paroles. Mais à vue d'œil, elle ne semblait pas prête à se la fermer, mais à vrai dire Corey s'y attendait. Après tant d'années de haine, pourquoi est-ce qu'elles se sauteraient dans les bras en se croisant dans les escaliers?

« Alors pourquoi être aussi prompte à vouloir mettre un soutien-gorge ? D’ailleurs, je crois qu’il te manque des couches de vêtements… »

Et voila, elle cherchait la guerre! Corey avança d'un pas lourd et lent vers la petite blonde avec un sourire agacé sur son visage. arrivée à la hauteur de Melody, elle avait cette idée de la pousser de toute ses forces dans les escaliers. Mais elle n'avait pas trop envie de se retrouver encore dans le bureau du principal alors elle se contenta de lui lancer sèchement:

- Tu vois, pourquoi je rajouterais des vêtements en trop, hein? Je n'ai rien à cacher! C'est pas comme si j'essayais de cacher des petits complexes derrière une veste sale qui me faisait ressembler à un transsexuel, non?

Avait t'elle vraiment le droit de juger son style vestimentaire alors qu'elle ne faisait pratiquement aucun effort pour bien paraitre? Alors Corey baissa les yeux vers son sac de sport et un sourire lui monta aux lèvres. Elle redressa la tête et lui lanca:

- Tiens, tu t'ai entrainée ce soir? C'est quoi, ta peur d'être trop grosse et que les p'tits gars ne t'aime pas? C'est dommage alors que certaines n'en ai même pas besoin...

Alors elle la regarda dans le plus profond de ses yeux en attendant de voir comment elle allait réagir. Elle le jurait, un commentaire déplacé de trop et elle était faite!

« Melody, ton revers n’est pas assez percutant. »

Melody soupira, et s’assit par terre. Cela faisait près de deux heures qu’elle se trouvait sur le court de tennis, à s’entraîner aux côtés du professeur de sports du lycée. La nuit commençait à tomber, et le froid qui s’installait peu à peu la faisait frissonner, malgré les efforts répétés de la jeune blonde. Ses muscles, et notamment ceux de ses bras, faiblissaient à vu d’œil, et les remarques de son entraîneur n’aidait pas à son conditionnement mental.
Elle finit tout de même par se relever et à donner quelques derniers coups rageurs dans les balles, sous le regard satisfait de son tortionnaire qui finit, après quelques minutes, à stopper l’entraînement. Melody le remercia, et alla changer sa tenue de sports en vêtements plus normaux pour rentrer dans sa chambre.
Elle prit rapidement une douche dans les vestiaires déserts - vue l’heure, ce n’était pas étonnant - enfila un jean, un maillot, attacha ses cheveux, mit une longue veste noire, enfila son écharpe blanche, prit son sac et s’engouffra dans la nuit noire.

Elle ne mit pas plus de cinq minutes à arriver dans le bâtiment principal, où se trouvait les chambres. Comme elle l’avait deviné, comme dans la cour, personne ne se trouvait dans le hall non plus. Elle commença à monter les escaliers deux par deux pour atteindre sa chambre, puis fit soudainement volte-face pour se souvenir qu’elle avait oublié des affaires à elle dans les vestiaires de tennis. Elle souffla et se mit à redescendre les escalier qu’elle venait de monter, mais au lieu de retrouver un hall vide, elle se trouva face à Corey, une élève de sa classe qu’elle exècre au plus haut point depuis le tout début. Un vrai cauchemar, tant pour Melody que pour les autres, car ni l’une, ni l’autre (et surtout par Melody) ne pouvaient se contrôler : il fallait qu’elles s’enfoncent mutuellement pour exister. C’était important, pour elles.
Pourtant, la haine qu’elle éprouvait pour la jeune femme en face d’elle n’était pas d’origine concrète… A vrai dire, jamais elles ne s’étaient parlées sans s’insulter, donc elles ne se connaissaient même pas. Mais ni l’une, ni l’autre ne pouvaient se supporter… C’était une haine physique qui, avec le temps, s’est transformée en répulsion morale. Plusieurs fois, elles avaient été sanctionné, par l’administration pour leurs crêpages de chignon dans les couloirs, ou par les professeurs pendant les cours - car oui, être dans la même classe quand juste la vue d’un ongle d’une personne vous répugne est assez compliquée.

Mais ce soir, Melody était fatiguée, elle avait les muscles qui la tiraillaient… A vrai dire, elle n’avait pas le courage de se soucier des fantasques de Corey. Alors, elle sourit, et descendit les marches avec comme simple idée d’ignorer sa vis-à-vis… Mais au moment où elles se croisèrent - alors que la Êta Iota ne lui avait fait aucune remarque - Melody ne put s’en empêcher.

« Dis moi, Corey… Si tu n’avais pas de pieds, tu ne mettrais pas de chaussures, n’est-ce pas ? »

Bon, elle n’était pas fière d’elle. Corey avait sans doute eu la même idée que Melody : l’ignorer. Mais son cerveau et sa bouche ne devaient pas communiquer assez rapidement. Puis la bouche, cette fois-ci, sortait un pique assez courant… Bref, c’était faible.
Après sa première question, elle se retourna pour faire face à Corey, puis finit son attaque.

« Alors pourquoi être aussi prompte à vouloir mettre un soutien-gorge ? »

Melody sourit légèrement, puis ajouta :

« D’ailleurs, je crois qu’il te manque des couches de vêtements… »

Il commençait à se faire tard quand Corey revenait du centre ville. Elle était partie passer du bon temps: Bavarder avec des gens intéressants, lécher les vitrines, manger une bouchée. Mais toute bonne chose a une fin et elle devait bien retourner à l'école un jour ou l'autre. Ce soir là, la jeune femme était vêtue de jeans moulants, d'un chandail rayé blanc et gris décolté laissant légèrement dépasser son soutien-gorge mauve et s'était bouclés les cheveux au fer. Elle portait aussi de nombreux bijoux. Définitivement, elle paraissait bien!

En arrivant au Hall, il n'y avait pas âme qui vive. Les seuls élèves qui restaient se promenaient aux étages supérieurs. À première vue, personne qu'elle ne connaisse. Mais alors qu'elle arriva aux escaliers, elle leva la tête pour poser son regard sur la dernière fille qu'elle souhaitait voir: Melody. Elle ne savait pas trop qu'est-ce qu'il était arrivé mais depuis des années ses deux là ne se supportaient pas. Les insultes dans les couloirs et les regards noirs pendant les classes ne faisaient qu'augmenter. Elles étaient complètement opposés et sa voix ne faisait qu'irriter les nerfs de Corey. Alors elle continua à monter les marches en espérant que ça se passe sans trop de problèmes. C'est en arrivant à la hauteur de la blondinette que ça allait se décider: Une confrontation dans les escaliers ou est-ce que ça allait attendre pour une prochaine fois?