Parce que c'est ce que le destin avait choisis pour nous deux. [ Elycia Girard ] [ FINIS ]

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En réponse à la question d’Elycia à propos des boîtes aux lettres de la poste, Nawel sortit une feuille blanche de son énorme trieur encore posé sur la table et commença à y tracer un plan pour trouver ces fameuses boîtes. Rapidement, elle plia la feuille et la tendis à la petite brune.

- Super, merci ! Avec ça je les trouverais sans problème !, s’exclama cette dernière avec enthousiasme.

Puis, lorsque la lambda la questionna sur sa famille, l’irlandaise lui répondit sur un ton triste qui laissait transparaître un sentiment douloureux.

- Ma famille ? En fait, je ne la vois presque jamais. J'ai décidé de mon plein grès de venir étudier ici, car, je ne supportais plus ma mère. Elle a énormément changé depuis quelques temps. Et puis, je ne vois plus trop mon frère. Il est militaire maintenant et les nouvelles se font rares. Pour l'instant, il est je ne sais où en Afrique car il n'a pas vraiment le droit de nous dire où est ce qu'il se trouve, et ma mère vit dans le fin fond de Wyoming pour essayer d'oublier ce qui s'est passé. Ça fait vraiment longtemps que je ne suis pas retournée chez moi, je veux dire, en Irlande. Depuis que ma sœur et mon père sont morts dans un accident de la route, ma mère ne veut plus en entendre parler et ne supporte pas l'idée d'y retourner. Ça peut aussi expliquer le fait qu'elle change souvent d'endroit et que j'ai pas mal déménagé durant une bonne paire d'années. Je suis désolée de t'importuner avec mes petits problèmes, mais bon, voilà, c'est dit. Il me manque un papa et une sœur que j'aimais énormément, et j'ai aussi un énorme trou dans le cœur car j'ai laissé énormément de choses en Irlande.

Un silence gêné s’installa entre les deux filles. Elycia était à la fois étonnée que la jeune fille lui fasse ce genre de révélation sur son passé alors qu’elles se connaissaient depuis peu et en même temps touchée par cette marque de confiance qu’elle lui accordait. Elle ne savait pas vraiment quoi dire. Elle aurait pu lui dire qu’elle comprenait ce qu’elle pouvait ressentir aurait été lui mentir. Comme Nawel, Elycia avait elle aussi perdue deux membres de sa famille : ses deux parents, également décédés dans un accident de voiture. Alors il était vrai que les deux jeunes filles partageaient bien plus que des passions communes, mais pour Elycia c’était bien différent de ce qu’avait vécu la jolie blonde au visage triste. Elle, elle n’avait pas connu ses parents et avait toujours été chérie par son oncle qu’elle aimait énormément. Bien sûr, il lui arrivait d’être triste de ne pas avoir pu connaître ses parents, mais elle n’avait pas eu à endurer l’épreuve de l’enterrement, du deuil et toute la peine et la tristesse qui vont avec. Alors non, elle ne pouvait vraiment pas dire à la jeune fille qu’elle comprenait. Et lui dire qu’elle était désolée pour elle paraissait vraiment dérisoire aux yeux de la française.

Elle préféra garder le silence et afficha un petit sourire réconfortant à sa nouvelle amie tout en déposant une main chaleureuse sur le bras de l’Eta Iota avant que celle-ci ne lui demande de changer de sujet.

Ainsi les deux jeunes filles se remirent à discuter un peu de dessins et de choses et d’autres à propos de l’école, des cours, des magasins en ville … Des bavardages de filles quoi. Mais les révélations de Nawel avaient laissé un léger malaise qu’elles essayaient, autant que faire ce peu, d’ignorer.

Au beau milieu de leur conversation, le téléphone portable de la blonde sonna dans son sac. Elycia regarda la jeune fille le chercher avec un certain acharnement, sortant sur la table, au fur et à mesure, une multitude d’affaires. Voir autant de choses dans un sac qui ne paraissait pourtant pas si énorme que cela fit sourire Elycia.

~ Et bah y’en a des choses dans son sac. ~

Malheureusement, quand la lycéenne mit la main sur son téléphone, ce dernier se tut à l’instant même où elle le sortit victorieusement de son sac. La jeune fille releva alors la tête vers Elycia :

- Excuse moi, mais c'est ma coloc ! La connaissant, elle a encore dû oublier ses clefs. C'est une sacrée tête en l'air et il faut que je la rappelle. Ca ne te dérange pas ?

-Non, non, je t’en prie ! Elle doit être comme moi : une vraie tête en l’air parfois ! s’exclama la Sophomore Year sur un ton amusé.

Aussitôt Nawel composa un numéro sur son téléphone et entama une conversation de quelques instants avant de raccrocher et de s’adresser de nouveau à la brune :

- Je suis désolé de devoir t'abandonner comme cela, mais ma coloc à bel et bien encore perdue ses clefs, sauf que là, elle a pas l'air super bien. Je crois que c'est pas la forme entre elle et son copain, et là, elle avait vraiment une voix bizarre. Je préfère aller voir ce qu'elle a, même si c'est une fausse urgence.

-Ah ! Pas de soucis, je comprends, de toute façon j’allais pas tarder non plus. J’espère juste que tout va s’arranger pour ta coloc’.

Pendant qu’elle prononçait ces quelques mots, Nawel avait ressortit un stylo de son sac et avait rajouté quelques mots au verso du plan qu’elle lui avait dessiné quelques minutes plus tôt et qui se trouvait encore sur la table.

Puis elle avait rapidement rangé toutes ses affaires et était sortie en hâte de la pièce. Avant de passer la porte, la jeune fille s’était retournée vers Elycia en lui faisant signe de l’appeler sur son téléphone rapidement avant de lui envoyer un bisou tout en refermant la porte.

Elycia eut à peine le temps de lui répondre par un acquiescement de la tête et un grand sourire avant que la jeune fille ne disparaisse de son champ de vision.

A présent seule dans la pièce commune, la petite brune posa les yeux sur son plan et pu y lire le petit mot laissé par Nawel :

305-625-2209
Nawel Norland
XoXo ♥

Un sourire sincère s’afficha sur son visage. La jeune française avait bel et bien l’impression qu’elle venait de se faire sa première amie, ici, à Wyndwood. Elle rangea précieusement le papier dans son sac avec son dessin, son plumier et sa pochette. Elle remit son écharpe, attrapa ses affaires et se dirigea vers la porte.

En quittant la pièce, elle éteignit les lumières puis referma la porte du foyer et se dirigea vers le bâtiment des lambdas où se propre colocataire avait dû enfin regagner leur chambre. Maintenant, elle devait penser un peu au travail, mais elle gardait en tête la ferme intention de rappeler au plus vite la jeune fille avec qui elle avait sympathisé pendant plus d’une heure.

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nous deux

Elycia & Nawel

Après avoir rendue son étreinte à Nawel, la jeune française lui confia à qui était destiné son dessin d'une voix enjouée.

- C’est pour mon oncle ! Plutôt qu’une photo ou qu’une carte postale, j’avais envie de lui envoyer une vue d’ici, mais qui viendrait de moi. Un truc un peu personnalisé. J’espère qu’il lui plaira ! Je vais pouvoir le poster dès demain ! Tu sais s’il y a une boîte aux lettres sur le campus, ou un service postal, ou bien est-ce qu’il faut que j’aille jusqu’en ville ?

- Je crois bien en avoir vu une pas loin de l'entré du lycée, tu sais, celle côté Nord, pas loin du bâtiment d'administration. Au pire, il y en à une juste à côté de l'arrêt de bus pour aller en ville. La relève est à 11:35 si ça t'intéresse.

Nawel attrapa alors une feuille simple dans son gros trieur et essaya de tracer une sorte de plan pour qu'Eycia trouve plus facilement les deux petites boites aux lettres. Une fois cela fait, elle plia le petit plan improvisé et le tendis à sa nouvelle amie avec un grand sourire sur les lèvres.

La jeune française sortis alors une bouteille d'eau de son sac, et après en avoir bu une gorgée, demanda à Nawel :

- Tu vois souvent ta famille ? Ils sont restés en Irlande où ils sont là, eux aussi, aux USA ?

Ma famille. Elle à tellement changer. Je ne vois plus ma mère et je n'ai des nouvelles de Tristan que très rarement. Comme j'aimerais remonter dans le temps, resserrer Kathleen et Papa dans mes bras. Vous me manquez vous deux. La vie n'est plus pareille sans vous.

Nawel pris une grande inspiration et tenta de maîtriser sa voix qui avait souvent tendance à trembler quand elle évoquait cet aspect de son passé.

Ma famille ? En fait, je ne la vois presque jamais. J'ai décidé de mon plein de venir étudier ici, car, je ne supportais plus ma mère. Elle a énormément changé depuis quelques temps. Et puis, je ne vois plus trop mon frère. Il est militaire maintenant et les nouvelles se font rare. Pour l'instant, il es je ne sais où en Afrique car il n'a pas vraiment le droit de nous dire où est ce qu'il se trouve, et ma mère vit dans le fin fond de Wyoming pour essayer d'oublier ce qui c'est passé. Ca fait vraiment longtemps que je ne suis pas retournée chez moi, je veux dire, en Irlande. Depuis que ma soeur et mon père sont mort dans un accident de la route, ma mère ne veut plus en entendre parler et ne supporte pas l'idée d'y retourner. Ca peut aussi expliquer le fait qu'elle change souvent d'endroit et que j'ai pas mal déménager durant une bonne paire d'années. Je suis désolée de t'importuner avec mes petits problèmes, mais bon, voilà, c'est dit. Il me manque un papa et une soeur que j'aimais énormément, et j'ai aussi un énorme trou dans le coeur car j'ai laissé énormément de choses en Irlande.

Après un silence gênée, Nawel demanda à Elycia si elles pouvaient changer de sujet. La jeune française acquiesça et doucement, elles continuèrent leur conversation tout en gardant une certaine gêne suite aux révélation de la jeune blonde.

Soudain, le téléphone portable de Nawel sonna dans son sac, et elle se mit à le chercher en farfouillant dans son immense sac, posant sur la table tout ce qu'il pouvait convenir jusqu'à ce qu'elle mette la main sur son portable. Comble de malchance, au moment où elle allait décroché, sa messagerie prie le relais et elle cru presque entendre sa propre voix qui disait : Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Nawel. Laissez moi un message et je vous rappellerai plus tard. C'est à VOUS !! Elle regarda alors le numéro, et voyant que c'était sa colocataire, se tourna vers Elycia.

- Excuse moi, mais c'est ma coloc ! La connaissant, elle a encore du oublier ses clefs. C'est une sacrée tête en l'air et il faut que je la rappelle. Ca ne te dérange pas ?

A peine la jeune française eut elle fait un signe de la tête que Nawel se mit à composer le numéro de téléphone de sa colocataire. Après un rapide échange, elle raccrocha et commença à ranger ses affaire tout en s'adressant à Elycia.

Je suis désolé de devoir t'abandonner comme cela, mais ma coloc à bel et bien encore perdue ses clefs, sauf que là, elle a pas l'air super bien. Je crois que c'est pas la forme entre elle et son copain, et là, elle avait vraiment une voix bizarre. Je préfère aller voir ce qu'elle a, même si c'est une fausse urgence

Voyant qu'Elycia n'avait pas encore rangé le plan que Nawel lui avait dessiné quelques minutes plus tôt, elle attrapa un style dans son sac et écrivit au verso :

305-625-2209
Nawel Norland
XoXo ♥

Avant de sortir du foyer, elle fit un grand signe à sa nouvelle amie, mettant sa main en forme de téléphone, lui demandant silencieusement de lui téléphoner quand elle aurait du temps, et, en refermant la porte, elle lui envoya un bisous d'un geste de la main.

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

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Après sa longue tirade, la jolie blonde c’était empressée de lui répondre :

- Ne t'en fais pas je comprends, même si moi je suis plutôt du genre à toujours me garder du temps où je peux glander tranquillement, à ne strictement rien faire ! Et aussi, ne t'inquiète pas quand tu dis que tu parles trop : tu as en face de toi la spécialiste du blabla inutile qui prends beaucoup beaucoup de place te fait soupirer les gens d'ennuis.

- Alors je crois qu’on va bien s’entendre, ajouta Elycia avec un sourire et un regard complice à l’intention de Nawel.

La jeune irlandaise s’était interrompue quelques instants, le temps de recoiffer sa frange, avant de reprendre avec entrain :

- Au fait, tu as bien fait d'aller chez les Lambdas. Comme tu l'as si bien dit, tu aimes trop des choses pour t'enfermer dans une confrérie où tu n'en ferais qu'une seule. Chez les lambdas, tu peux toutes les exprimer autant que tu le souhaites. Perso, je ne suis pas trop un bon exemple à suivre, car, je suis chez les Eta alors que j'adore lire, dessiner aussi, mais également bosser. Je suis un peu l'opposé total de certaines filles de ma confrérie, mais j'ai quand même quelques points communs avec elles : j'aime le shopping, rêver devant une belle paire d'escarpins, organiser une soirée où je porterais une belle robe qui attirerais les regards, draguer quelques mecs même si je ne suis pas ce genre de filles qui dressent un tableau de chasse de leurs conquêtes et tout. Pour certains, je suis un peu l'espèce d'exception qui confirme la règle. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais bon.

- Le shopping j’aime ça aussi ! Un peu comme toutes les filles d’ailleurs. Mais si on me propose une séance de sport et une séance de shopping, je crois que je prendrais le sport ! Enfin, ça dépendrait aussi du sport bien sûr !, finit-elle par conclure avec un petit rire.

Alors qu’elle tendait son dessin à Nawel, pour avoir son avis, celle-ci lâcha un petit cri de sursaut et ouvrit grands ses bras avant de lui sauter au coup et de s’exclamer à vive voix :

- Oh mais Elycia, c'est super beau ! Waow, je n'en reviens pas. Tout, les couleurs, ton tracé et puis le feuillage derrière. C'est magnifique ! Tu as fait du bon boulot. Mais dit, il est pour qui ce beau dessin ?

Appréciant cet élan de gentillesse la jeune fille entoura sa nouvelle amie de ses bras, un grand sourire aux lèvres. Depuis son arrivée, elle n’avait pas rencontré beaucoup de gens avec qui elle avait un bon feeling, mais elle sentait qu’avec l’Eta Iota le courant passait et cela laissait présager de bons moments en perspectives.

Elle relâcha son étreinte avant de répondre joyeusement à la question que la grande blonde venait de lui poser :

- C’est pour mon oncle ! Plutôt qu’une photo ou qu’une carte postale, j’avais envie de lui envoyer une vue d’ici, mais qui viendrait de moi. Un truc un peu personnalisé. J’espère qu’il lui plaira ! Je vais pouvoir le poster dès demain !, finit-elle sur un ton des plus enjoués. Tu sais s’il y a une boîte aux lettres sur le campus, ou un service postal, ou bien est-ce qu’il faut que j’aille jusqu’en ville ?

Elle fouilla dans son sac et en sortit une petite bouteille d’eau dont elle but quelques gorgées. Elle la rebouchonna et la posa sur la table avant de regard Nawel.

- Tu vois souvent ta famille ? Ils sont restés en Irlande où ils sont là, eux aussi, aux USA ?

Elycia jeta un coup d’œil par la fenêtre et y aperçut la fille avec qui elle partageait sa chambre, se diriger vers le bâtiment des lambdas. La petite brune allait bientôt pouvoir regagner sa chambre. Elle commença à y songer, son après-midi shopping avait été sympa et la petite heure passée en compagnie de Nawel encore plus, mais à présent il lui fallait penser un peu à ses devoirs.

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Elycia & Nawel

Nawel regarda la jeune française ranger soigneusement ses crayons ed couleurs dans leur étui d'origine. Elle semblait en prendre grand soin et s'appliqua à sa tâche tranquillement. Une fois cela accomplis elle rangea l'étui dans son sac et se tourna vers la jeune blonde pour lui répondre :

- Je dois t’avouer que c’est un peu ce que j’imaginais sur les Eta Iota, mais je suis bien contente de voir que je me suis trompée ! Moi je suis chez les lambdas. Je crois que je ne me sentais pas prête à intégrer une vraie confrérie où tous ses membres partages des points communs très proches. En plus, je n’ai pas trop l’habitude de ça, en France nous n’avons pas de principe de confrérie, c’est vraiment quelque chose propre aux USA je crois. Et puis je pense que même si j’avais voulu, je n’aurais pas réussi à me décider. J’aime aussi bien le dessin, la musique et la danse, que l’équitation, la lecture ou travailler à la bibliothèque !

Tu es bien comme tout le monde ma chère Ely, mais contrairement au reste de la populace, toi, tu reconnais que tu peux te tromper.

Nawel afficha un grand sourire à Elycia et mit un court instant à réaliser ce que la jeune fille venait de lui dire : elle était une lambda. Après réflexion, Nawel en conclua que c'était qui convenait le mieux à la jeune fille. Comme elle l'avait si bien dit, elle aimait trop de chose pour se couler dans une confrérie qui la bloquerais, l'empêcherais d'exprimer pleinement ses passions si diverses.

Le dessin et la musique pourrait très bien l'emmené dans une confrérie spécialisé dans l'art comme les Alpha Psy, la danse et l'équitation l'aurait directement mené chez les Rho Kappa, alors que la lecture et son plaisir de bosser à la bibliothèque lui aurait ouvert les portes de la confrérie des Khi Omikron. Tant de possibilité. Au pire, elle aurait pu faire comme moi : choisir une confrérie et bouleverser les clichés habituels en montrant qu'elle n'est pas comme tout le monde, qu'elle peut aimer autre chose que la chose qui la fait entrer dans la spécialité qu'elle a choisis.

- J’ai parfois l’impression d’aimer trop de choses pour pouvoir prétendre avoir réellement une passion. Enfin si ! Bien sûr, si je devais choisir, ça serait la danse avant tout. Mais pour le reste, je me dis que comparée aux gens qui ne s’intéresse qu’à une seule chose ou deux tout au plus, je ne crois pas pouvoir prétendre que ce sont réellement des passions, même si j’adore ça ! En fait j’adore essayer de nouvelles choses et puis j’aime bien avoir un emploi du temps bien occupé par pleins d’activités différentes. Je sais pas si tu vois vraiment ce que je veux dire. Enfin bref, excuse-moi, je parle trop !

- Ne t'en fais pas je comprends, même si moi je suis plutôt du genre à toujours me garder du temps où je peux glander tranquillement, à ne strictement rien faire ! Et aussi, ne t'inquiète pas quand tu dis que tu parles trop : tu as en face de toi la spécialiste du blabla inutile qui prends beaucoup beaucoup de place te fait soupirer les gens d'ennuis.

La jeune blonde marqua une petite pause et remis en place sa frange avant de poursuivre :

- Au fait, tu as bien fait d'aller chez les Lambdas. Comme tu l'as si bien dit, tu aimes trop des choses pour t'enfermer dans une confrérie où tu n'en ferais qu'une seule. Chez les lambdas, tu peux toutes les exprimer autant que tu le souhaites. Perso, je ne suis pas trop un bon exemple à suivre, car, je suis chez les Eta alors que j'adore lire, dessiner aussi, mais également bosser. Je suis un peu l'opposé total de certaines filles de ma confrérie, mais j'ai quand même quelques points communs avec elles : j'aime le shopping, rêver devant une belle paire d'escarpins, organiser une soirée où je porterais une belle robe qui attirerais les regards, draguer quelques mecs même si je ne suis pas ce genre de filles qui dressent un tableau de chasse de leurs conquêtes et tout. Pour certains, je suis un peu l'espèce d'exception qui confirme la règle. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais bon.

Pendant tout le temps où Nawel avait parler, Elycia avait finis sa sucette et c'était levée pour jeter le bâton. En se réinstallant sur sa chaise, elle en profita pour enlever son écharpe et la poser à côté de son sac. Après cela, elle attrapa son dessin qui trainait sur la table et avec un grand sourire le montra à la jeune irlandaise :

- Qu’est-ce que tu en penses ? C’est grâce à toi si j’ai pu le terminer ! Merci !

Surprise du rendu final, Nawel poussa un petit cris de sursaut et ouvrit grand les bras en V avant de prendre la jeune française dans ses bras.

- Oh mais Elycia, c'est super beau ! Waow, je n'en reviens pas. Tout, les couleurs, ton tracé et puis le feuillage derrière. C'est magnifique ! Tu as fait du bon boulot. Mais dit, il est pour qui ce beau dessin ?

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

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Elycia finit son coloriage pendant que la Nawel répondait à sa dernière question. Elle appliqua soigneusement les dernières couleurs avec la technique que lui avait montré sa camarade puis elle posa le dernier crayon qu'elle tenait dans sa main sur la table. Elle contempla avec ravissement son dessin à présent terminé. Le résultat était plutôt joli et si elle avait enfin pu le terminer c'était grâce à la sympathique irlandaise. Elle commença à ranger ses crayons qui étaient presque tous éparpillés sur la table, un par un dans leur emballage d'origine tout en écoutant la jeune fille lui parler de sa confrérie.

- Je fais partis de la confrérie des Eta Iota ! Et oui ! Une blonde comme moi, avec un côté barbie n'aurait pas trop eu sa place dans une autre confrérie. Mais attention ! Je suis pas comme les filles qui ont donné une sale image je dois dire de ma confrérie : c'est-à-dire, une image de bimbo sans cervelle qui ne pensent qu'au mec, à coucher, à faire les boutiques, qui n'ont pas un once de cervelle, et qui en dehors de la mode ne connaissent rien à rien ! Mon dieu, parfois, j'ai vraiment honte de ses filles. Elles renvoient une image tellement minable des Eta que ça me fout mal. Avec Sateen, on essaie de changer ça, mais cette image pourris nous colle à la peau. On essaie tout un tas de truc, comme des rubriques intéressantes dans le journal de Wynwood, mais ce n'est pas demain la vieille que les mentalités vont changer. De plus, y'a pas que les Eta qui ont des clichés : toutes les confréries en ont, même la tienne si ça se trouve. Alors, chez qui tu es toi ? Hein ?

Ainsi donc elle appartenait aux Eta Iota ? C'est vrai qu'elle en avait l'allure, mais surement pas le mental. Enfin comme venait très bien de l'expliquer Nawel, Elycia avait comme la plupart des gens ces fameux clichés en tête : pour elle une Eta Iota c'était bien une bimbo sans cervelle. Mais aujourd'hui l'irlandaise venait tout simplement de lui prouver le contraire et que les apparences étaient parfois, voire même bien souvent, trompeuses. Par contre, elle ne voyait pas vraiment quels clichés on pouvait bien attribuer aux lambdas, mais Nawel pourrait surement lui apprendre plus là-dessus.

Elle rangea ses crayons tous rangés dans leur étui dans son sac avant de répondre à sa nouvelle amie, enfin si on pouvait considérer qu'elles étaient amies. Après tout, elles avaient apparemment pleins de choses en commun et encore plus qu'elles ignoraient encore toutes les deux. Elle afficha un grand sourire amusé à l’encontre de Nawel.

- Je dois t’avouer que c’est un peu ce que j’imaginais sur les Eta Iota, mais je suis bien contente de voir que je me suis trompée ! Moi je suis chez les lambdas. Je crois que je ne me sentais pas prête à intégrer une vraie confrérie où tous ses membres partages des points communs très proches. En plus, je n’ai pas trop l’habitude de ça, en France nous n’avons pas de principe de confrérie, c’est vraiment quelque chose propre aux USA je crois. Et puis je pense que même si j’avais voulu, je n’aurais pas réussi à me décider. J’aime aussi bien le dessin, la musique et la danse, que l’équitation, la lecture ou travailler à la bibliothèque !

Avec cette dernière phrase, Elycia laissa échapper un petit rire amusé tandis que la jolie blonde appliquait du baume sur ses lèvres.

- J’ai parfois l’impression d’aimer trop de choses pour pouvoir prétendre avoir réellement une passion. Enfin si ! Bien sûr, si je devais choisir, ça serait la danse avant tout. Mais pour le reste, je me dis que comparée aux gens qui ne s’intéresse qu’à une seule chose ou deux tout au plus, je ne crois pas pouvoir prétendre que ce sont réellement des passions, même si j’adore ça ! En fait j’adore essayer de nouvelles choses et puis j’aime bien avoir un emploi du temps bien occupé par pleins d’activités différentes. Je sais pas si tu vois vraiment ce que je veux dire. Enfin bref, excuse-moi, je parle trop !

Elycia s’arrêta de parler avec un autre sourire un peu gênée. Il était rare qu’elle parle autant, et surtout de ce qu’elle ressentait, avec des gens qu’elle ne connaissait que depuis quelques minutes. Bon presque une heure maintenant, mais tout de même. Elle se leva pour aller jeter son bâton de sucette qu’elle avait terminée, dans la poubelle la plus proche avant de venir se rassoir près de Nawel. Elle enleva son écharpe qu’elle déposa à côté de son sac. Avait la chaleur ambiante, elle commençait à avoir trop chaud et puis ainsi elle pourrait remettre une couche de plus avant de ressortir. Elle regarda à nouveau son dessin terminé, toujours posé sur la table, avant de se tourner vers Nawel toute contente : elle allait pouvoir enfin l’envoyer à son oncle comme elle l’avait prévu dès le départ.

- Qu’est-ce que tu en penses ? C’est grâce à toi si j’ai pu le terminer ! Merci !

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Nawel regarda la jeune fille. Plus le temps passait, plus elle semblait à l'aise. Elle devait se sentir en confiance. Pour l'encourager dans cette voix-là, Nawel lui adressa un tendre sourire. Elle était de plus ravie que la jeune française ce soit pliée au jeu et qu'elle est aussi laissé à la jeune irlandaise en apprendre un peu plus d'elle même. Tout comme Nawel, elle ne semblait pas trop apprécier le fait de peindre. La blonde irlandaise ne détestait pas vraiment cela, elle avait juste beaucoup de mal à rester concentrer quand elle avait de la peinture entre les mains : impossible pour elle ne pas y tremper les doigts, d'étaler les pigments sur le papier de façon complètement abstraite et de laisser libre cours à son génie créatif assez farfelus. C'était seulement ce côté qu'elle aimait bien dans la peinture, mais cela s'arretait là. Elle préférais mille fois passer un temps fou à choisir les couleurs ou les tons de gris pour donner un peu de reliefs ou de couleurs à ses dessins. Peut-être qu'Elycia était comme elle. Qui sait.

Leur appréhension de la peinture ne semblait pas être leur seul point commun. Elles avaient, semblait-il, toutes les deux plus ou moins quitté leur foyer d'origine pour ne plus y retourner que périodiquement. Elles savaient donc toutes les deux ce que cela fait de quitter un lieu que l'on aime pour un autre totalement inconnus. Quitter son petit confort, ses habitudes, ses amis, laisser les souvenirs pour s'en faire de tout beau tout neuf. Mais, ce qui intriguait le plus la jeune irlandaise était le fait qu'Elycia avait parler du fait que c'était surtout son oncle qui lui manquait. Peut-être est-il quelqu'un de très important pour elle, comme un membre de sa famille unique, ou alors, peut-être que les deux jeunes filles avaient encore plus en commun : des parents manquants ... Nawel chassa aussi vite cette idée qu'elle était apparue dans son esprit. Elle ne connaissait la jeune fille que depuis quelques temps, même pas plusieurs heures, et elle ne se voyait pas encore aborder un sujet aussi sensible avec une quasi inconnus. Elle appréciait beaucoup la jeune fille, la trouvant adorable, mais voilà. Il restait encore cette petite gêne que Nawel pouvait ressentir face aux étrangers ou aux gens qu'elle ne connaissait pas vraiment.

Pendant que Nawel se perdait dans ses pensées, Elycia repris son coloriage. Au bout d'un bref instant, après qu'elle n'eu posé à peine quelques couleurs, elle reposa son crayon et se tourna vers Nawel en lui demandant :

- Et sinon tu appartiens à quelle confrérie ?

Nawel se retourna alors vers la jeune fille et lui dit en riant :

- Je fais partis de la confrérie des Eta Iota ! Et oui ! Une blonde comme moi, avec un côté barbie n'aurait pas trop eu sa place dans une autre confrérie. Mais attention ! Je suis pas comme les filles qui ont donné une sale image je dois dire de ma confrérie : c'est-à-dire, une image de bimbo sans cervelle qui ne pensent qu'au mec, à coucher, à faire les boutiques, qui n'ont pas un once de cervelle, et qui en dehors de la mode ne connaissent rien à rien ! Mon dieu, parfois, j'ai vraiment honte de ses filles. Elles renvoient une image tellement minable des Eta que ça me fout mal. Avec Sateen, on essaie de changer ça, mais cette image pourris nous colle à la peau. On essaie tout un tas de truc, comme des rubriques intéressantes dans le journal de Wynwood, mais ce n'est pas demain la vieille que les mentalités vont changer. De plus, y'a pas que les Eta qui ont des clichés : toutes les confréries en ont, même la tienne si ça se trouve. Alors, chez qui tu es toi ? Hein ?

Nawel décroisa ses longues pour les recroiser à l'inverse. Elle se mit à farfouiller dans son sac et en sortis une petite trousse bleu avec des chevaux beige brodés dessus. Elle en sortis un baume à lèvres et entrepris de s'en étaler de bout des doigts sur les lèvres. Elle avait horreur d'avoir les lèvres gercées, ou ne serait-ce que légèrement sèche. Elle adorait vraiment ses petites lèvres charnus légèrement foncé qui tranchaient à merveilles sur sa peau claire. C'étaient vrai quand même qu'elle avait plus ou moins tout de la Eta de base : belle, soignée, bimbo, qui faisait tourner les mecs quand cela lui plaisir, accro au shopping. Oui, c'est ça, c'est ce qu'elle était. Sauf qu'elle arrivait à se démarquer des autres filles en ayant une tête dont elle se servait plutôt bien : elle aimait lire, dessiner, passer du temps dehors seule à écouter les doux bruits de la nature, rêvasser, bosser aussi. Nawel était à elle seule la représentation même du cliché de base tout en le ratatinant. Bref, elle était Nawel. Et tout en savourant cette dernière pensée, elle referma rapidement sa petite trousse et la rangea dans son sac.

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Alors qu’elle s’apprêtait à colorier une des ailes de l’un des deux oiseaux, Elycia fut stoppée dans son geste par l’irlandaise car d’après elle, la couleur que la française avait sortie de sa boîte de crayons n’était pas la bonne. En essayant de se souvenir de ce qu’elle avait vu Elycia ne put qu’affirmer ce que lui disait Nawel. Bien que le dessin de cette dernière ne retransmettait pas du tout les nuances du plumage de ces oiseaux, les souvenirs de la jeune française lui permettaient de se rappeler ces nuances. Nawel lui montra ainsi comment faire apparaître ces nuances sur le papier. Elle appliqua ainsi deux couches de crayons de couleurs différentes, l’une sur l’autre, sur une feuille blanche, qu’elle estompa ensuite avec un mouchoir en papier. Elycia connaissait cette technique mais n’aurait jamais pensé à l’utiliser pour mélanger deux couleurs. La jeune fille qui adorait dessiner n’avait cependant jamais prit de cours de dessin et n’y connaissait pas grand-chose en techniques, outils, papiers … Du moment qu’elle avait un crayon noir, une gomme, quelques crayons de couleurs, des feutres et une feuille blanche, cela lui suffisait amplement. Mais elle fut ravie d’apprendre de nouvelles choses qui lui permettraient d’embellir et de rendre plus réels ses dessins.
La nouvelle couleur qu’obtint ainsi Nawel était une couleur plus douce mais un peu plus foncée que la couleur de base et qui affichait de jolis reflets qui allait rendre le plumage des oiseaux plus réaliste que si Elycia s’était contenté de le colorié d’une seule couleur. Elle écouta Nawel lui donner quelques conseils :

- Tu vois, c’est plus ça la vraie couleur. Et encore, c’est pas tout à fait ça. Y’a une petite touche de rouge que tu vas avoir du mal à représenter avec juste des crayons. Avec e la peinture, peut-être, mais là … Je sais pas. En tout cas, n’hésite pas à mélanger. Tu n’es pas prête de créer une nouvelle couleur, mais au moins, tu auras des couleurs uniques.

- Je ne fais jamais de peinture, je ne suis pas douée avec ça, mais merci beaucoup pour ces conseils, répondit la jeune française à sa nouvelle amie avec un sourire dans guise de remerciements, avant de retourner à son coloriage.
Après quelques longues minutes, et la question posée par Elycia, l’irlandaise lâcha un léger soupir qui attira l’attention d’Elycia. Cette dernière tourna alors la tête vers la jolie blonde qui s’eblait s’étirer et remettait ses cheveux en place avant de lui répondre.

- Oh, si tu savais, le froid n'est pas vraiment un problème. Franchement, c'est même pas du tout un problème. Dans ma bonne vieille lande irlandaise, quand le vent souffle, il fait encore plus froid. Le vent est tellement glacé que quand tu sors, il arrive même à te transpercer les os. Tu ne peux que frissonner, et du coup, tu as même encore plus froid. Du coup, tu te mets sous trente-six milles couches de laines, de bonnets, d'écharpe et tout pour sortir. Mais bon, il fait beau aussi là-bas. Quand le vent ne souffle pas, c'est très agréable. Mon dieu que ça me manque tout ça, tous ces moments que je passais derrière la fenêtre de ma chambre à regarder dehors, le déplacement des nuages, les reflets du soleil sous la pleine. Mon dieu, je veux retourner chez moi. Mais c'est pas possible. Un jour peut-être que j'y retournerais. Mais c'est pas avant longtemps. En attendant, je me plais bien quand même ici. C'est sympa. Bon, les gens ne sont pas pareils. Tout le monde semble se cacher derrière quelques choses, comme si tout le monde avait peur d'être qui ils sont vraiment. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? En attendant, Miami, c'est pas mal. Les boutiques sont cools, on trouve de tout : de l'art aux fringues, de la boutique osée au vieux bouquiniste tout miteux qui ne paye pas de mine. C'est ça qui est fantastique. C'est un peu le point commun à toutes les grandes villes, mais j'aime bien. J'ai passé toute mon enfance jusqu'à bien 12 ou 13 ans au fin fond de la lande sauvage, sans vraiment de liens avec la 'civilisation'. Donc voilà. Je me plais bien ici. Et toi ? Tu te plais ? La France ne te manque pas trop ?

Elycia avait écouté avec attention le long monologue de la jeune fille, ravie et curieuse d’en apprendre plus sur elle. Ainsi donc, elle était partie d’Irlande à l’âge de 12 ans ? C’était à peu près l’âge qu’avait Elycia lorsqu’elle avait commencée à voyager un peu partout dans le monde.
La jeune fille posa son crayon et attrapa le bâton de sa sucette qu’elle avait presque finie, pour la sortir de sa bouche avant de sourire à Nawel et de lui répondre.

- Il n’y a que quelques semaines que je suis là et en dehors du froid, ça peut aller. Je n’me sens pas encore tout à fait à ma place, j’ai parfois un peu de mal avec les habitudes américaines, mais je m’y fais petit à petit. Tu as raison, ce qui est vraiment cool c’est que la plus part des gens sont sympa ici et puis c’est vrai qu’au niveau boutiques, y’a pas mieux ! Pour ma part ça fais plusieurs années que je voyage un peu partout, alors même si je garde un pied à terre en France, je n’y suis plus très souvent. En fait, j’y retourne chaque année pour les fêtes de fin d’années et parfois j’y fais un saut pendant les vacances d’été mais c’est tout. Du coup ça ne me gêne pas trop d’être ici, j’ai un peu l’habitude, alors non, la France ne me manque pas trop. C’est plus mon oncle qui manque !, conclu Elycia en souriant à Nawel.

- Et sinon tu appartiens à quelle confrérie ?, rajouta-elle toujours plus intéressée d’en savoir plus sur Nawel.

En temps normal, Elycia ne se montrait pas aussi curieuse avec les gens qu’elle rencontrait pour la première fois, mais avec Nawel, la jeune fille se sentait bien. Elles avaient apparemment plus d’un point commun aussi bien d’un point de vue de leurs passions que de leur histoire puisqu’elle avait toutes les deux quitter leur pays natal à peu près aux mêmes âges. Jusqu’à maintenant, la petite française ne s’était pas encore fait d’amie, elle avait bien sûr croisé plusieurs personnes avec qui elle avait eu des discussions plus ou moins longues, mais ça s’était arrêté là. Alors que maintenant, Elycia parlait sans le moindre accent français : sa timidité avait presque disparue et elle espérait que sa camarade, elle aussi, avait envie de devenir son amie !

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Nawel vit un grand sourire se dessiner sur le visage de la jeune française. Elle devait avoir reconnu les oiseaux. Sinon, cela n'aurait pas été un sourire comme ça qui aurait illuminer son jolie minois. Elle retira sa sucette avant s'adresser à notre jeune irlandaise :

- Ça ne fait rien, ton petit dessin va déjà m’être d’une grande aide. Tu viens de sauver mon dessin ! Merci !

Elycia remis ensuite la sucette dans sa bouche et posa doucement le cours d'histoire de Nawel sur la table basse, juste à côté de son dessin. Elle se replongea alors dans son sac, qui comme celui de Nawel, semblait bien remplis.

Un vrai sac de fille. Et oui, un sac de fille, c'est souvent gros, lourd, remplie de bazar, de truc inutile pour les mecs mais tellement essentiel pour nous : brosse à cheveux, vernis, maquillage, mouchoirs, feuilles, stylo, foulard, miroir. Bref, tout le petit monde des filles. Sauf que quand on cherche un truc, ben là, c'est le drame. ais bon, on garderas toujours nos gros sacs bien lourds.

Nawel regarda alors amusé Elycia, qui plongé dans son sac, semblait peiner à trouver quelques choses. Mais, au bout d'un petit moment, elle finis par en sortir une boite de crayon qui semblait toute neuve. Elle l'avait sans doute achetée il y a peu car elle était encore enveloppée dans un film transparent. Elle sortis quelques crayons colorés et commença à mettre en couleurs les petits oiseaux de son dessin. Elle allait appliquer une couleur sur une des ailes d'un des oiseaux quand Nawel attrapa sa main en lui disant que ce n'était pas la bonne couleur. La jeune irlandaise prit alors une autre couleur dans la boite et sur une feuille de papier, commença à crayonner. Elle attrapa le crayon qu'Elycia tenais toujours dans sa main et crayonna de nouveau sur ce qu'elle venait de faire il y a quelques secondes. Une fois cela fait, elle fouilla dans son sac et en sortis un paquet de mouchoirs. Elle enveloppa un bout de son doigt dans l'un d'eux et estompa doucement les deux couleurs pour effectuer un mélange. Elle finis par obtenir une nouvelle couleur, toute douce, qui semblait plus foncé que celle de base, tout en ayant des reflets chatoyant. Nawel se tourna alors vers la jeune française:

Tu vois, c'est plus ça la vrai couleur. Et encore, c'est pas tout à fait ça. Y'a une petite touche rouge que tu vas avoir de mal à représenter avec juste de crayons. Avec de la peinture, peut-être, mais la ... Je sais pas. En tout cas, n'hésite pas à mélanger. Tu n'es pas prête de créer une nouvelle couleur, mais au moins, tu auras des couleurs uniques.

Nawel se tourna vers Elycia tendis qu'elle achevait sa phrase. Cette dernière repris son crayon et se remit à colorer son dessin. Un ange passa pendant quelques minutes où seul le bruit de la mine des crayons sur le grain du papier remplissait la pièce. La française décida de rompre ce silence en questionnant Nawel :

- Sinon tu te plais ici ? Malgré ce froid ?

Nawel lâcha un léger soupir, leva ses bras par dessus sa tête blonde, remit en place sa longue chevelure blonde et se lança dans son petit monologue improvisé :

Oh, si tu savais, le froid n'est pas vraiment un problème. Franchement, c'est même pas du tout un problème. Dans ma bonne vieille lande irlandaise, quand le vent souffle, il fait encore plus froid. Le vent est tellement glacé que quand tu sors, il arrive même à te transpercer les os. Tu ne peux que frissonner, et du coup, tu as même encore plus froid. Du coup, tu te met sous trente-six milles couches de laines, de bonnets, d'écharpe et tout pour sortir. Mais bon, il fait bau aussi là bas. Quand le vent ne souffle pas, c'est très agréable. Mon dieu que ça me manque tout ça, tout ces moments que je passais derrière la fenêtre de ma chambre à regarder dehors, le déplacement des nuages, les reflets du soleil sous la pleine. Mon dieu, je veux retourner chez moi. Mais c'est pas possible. Un jour peut-être que j'y retournerais. Mais c'est pas avant longtemps. En attendant, je me plais bien quand même ici. C'est sympas. Bon, les gens ne sont pas pareilles. Tout le monde semble se cacher derrière quelques choses, comme si tout le mode avait peur d'être qui ils sont vraiment. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? En attendant, Miami, c'est pas mal. Les boutiques sont cools, on trouve de tout : de l'art au fringues, de la boutique osée au vieux bouquiniste tout miteux qui ne paye pas de mine. C'est ça qui est fantastique. C'est un peu le point commun à toutes les grandes villes, mais j'aime bien. J'ai passé toute mon enfance jusqu'à bien 12 ou 13 ans au fin fond de la lande sauvage, sans vraiment de liens avec la 'civilisation'. Donc voila. Je me plais bien ici. Et toi ? Tu te plais ? La France ne te manque pas trop ?

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Elycia laissa son dessin glisser des mains lorsque Nawel l’attrapa et regarda la jeune fille avec curiosité se lever se diriger vers les fauteuils où elle attrapa son sac à main. En le voyant fouiller dedans, la petite française se dit que le sac de sa compagne devait être bien rempli, comme le sien. En tout cas il paraissait assez lourd. Lorsqu’elle vit Nawel en sortir un énorme trieur plein à craquer, elle comprit pourquoi le sac de la jeune fille semblait si lourd.

Alors que l’irlandaise revenait s’asseoir à ses côtés, Elycia put admirer la couverture du trieur recouvert d’un nombre incalculable de photos de toutes sortes. Parmi elles, elle remarqua tout de suite une photo d’une petite ponette.

~ C’est surement Tchouka ! Elle est trop mimi ! Et le dessin qu’en a fait Nawel est vraiment très ressemblant. ~

A cette pensée, un sourire s’afficha sur les lèvres d’Elycia qu’elle destina à sa voisine. Personnalisé ainsi, elle trouvait son trieur très sympa : au moins il reflétait vraiment la personnalité de sa propriétaire.

Elycia, quelques peu intriguée, regarda Nawel fouiller dans son trieur pendant un petit moment. Elle voyait défiler plusieurs matières et des tas et des tas de feuilles, avec de temps en temps, sur certaines pages, des petits dessins. Haaa les trieurs, toujours pleins à craquer des cours qui volent dans tous les sens et dont on fait le tri à peine deux fois par an. Elycia y connaissait bien quelque chose : elle-même c’était retrouvé dans cette situation et avait finalement abandonné le trieur pour passer à la pochette où elle ne mettait dedans que ses cours de la journée et stockait les autres bien rangés dans des classeurs dans sa chambre.

Alors qu’Elycia commençait à partir dans ses pensées à propos des trieurs, elle revint d’un coup à la réalité, surprise par un petit cri de joie poussé par Nawel qui brandissait victorieusement une feuille de cours le visage de la jeune Sophomore Year. Amusée de la réaction si enthousiaste de sa compagne, Elycia afficha un large sourire et attrapa doucement la page qu’elle contempla.

~ Tiens tiens, sympa le cours d’histoire ! Je vois que je ne suis pas seule à m’ennuyer à mourir dans cette matière ! ~

Tout en haut de la page, Elycia pouvait admirer une branche d’arbre dessinée sur toute la largeur de la feuille, qui recouvrait en partie le titre de la leçon et sur laquelle étaient posés deux oiseaux. Ces deux petits oiseaux ressemblaient comme deux gouttes à ceux qu’elle avait commencé à dessiner. Sauf que ceux-là étaient en couleurs. Bien sûr on voyait bien que Nawel n’avait pas forcement pu disposer de toutes les couleurs dont elle aurait eu besoin, ni du matériel adéquat mais la représentation été très réaliste et ce petit dessin allait donner un sacré coup de main à Elycia pour qu’elle puisse finir le sien. Tout en contemplant le dessin, la jeune fille écouta sa compagne lui donner quelques explications :

- Oui, je sais, c’est une feuille de cours, mais le cours d’histoire était juste super ennuyant, et vu que j’étais assise à côté de la fenêtre, je n’ai pas pu m’empêcher de rêvasser en regardant dehors. Et j’ai vu ça ! Alors, ce sont ses oiseaux là que tu as vu dans la forêt l’autre jour ? Si oui, c’est une espèce du coin. Ils se cachent souvent dans les arbres et sortent quand il n’y a pas trop de bruits ou de monde. Du coup, ils sont assez rares à voir. J’ai vraiment eu du bol de voir ce petit couple d’oiseau l’autre jour. Une fille de ma classe m’a dit comment ils s’appelaient, mais j’ai oublié. Zut.

Elycia tourna la tête vers son interlocutrice qui fronçait les sourcils et semblait se creuser sérieusement les méninges.

- Je suis désolée, mais je ne me souviens pas du tout. Mais bon, comme d’habitude, je paris que cela va me revenir ce soir quand je serais dans mon lit, toute tranquille.

Elycia gratifia Nawel d’un sourire ravie et retira la sucette de sa bouche avant de s'exprimer.

- Ça ne fait rien, ton petit dessin va déjà m’être d’une grande aide. Tu viens de sauver mon dessin ! Merci !

Elle remit sa sucette dans sa bouche avant de pauser la page de cours sur la table à côté de son dessin et fouilla encore une fois dans son sac d’où elle ressortit une boîte toute neuve de crayons de couleurs qu’elle venait d’acheter en ville dans une boutique spécialisée. Elle l’ouvrit et commença à appliquer quelques couleurs aux oiseaux en s’inspirant grandement du dessin de Nawel. Tout en dessinant, elle décida d’en apprendre un peu plus sur sa compagne qu’elle appréciait déjà beaucoup mais elle ne savait pas trop comment entamer une nouvelle discussion et commença par une question bateau :

- Sinon tu te plais ici ? Malgré ce froid ?, demanda-t-elle à l'irlandaise avec un sourire, avant de regarder à nouveau son dessin.

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Nawel regardait la jeune Elycia lui montrait ses derniers dessins. Ses esquisses n’avaient rien à voir avec les siennes. Elles étaient dans un style totalement différent du sien. Nawel avait tendance à plutôt dessiner de façon très réaliste. Elle passait énormément temps à faire de petits dessins préliminaires où elle mettait les premiers jets de son dessin : la posture de ses personnages ou les éléments du décor. Elle faisait auparavant une petite liste dans le coin de la feuille, comme un mini CV de son dessin : endroit, date, personnes, météo, habits personnes et etc. Tout ce qui pouvait l’aider à mieux réaliser son dessin. Elle passait souvent beaucoup de temps à cette étape de pré-croquis, qui était ensuite suivis de l’esquisse en elle-même, pour ensuite terminer par le dessin final, qui suivant l’humeur de Nawel serait coloré ou non. Elycia semblait faire autrement pour ses dessins. Une esquisse légère et hop, on passe au dessin ! Elle suivait ce que son cœur lui disait et laisser l’artiste en elle faire le reste. Cela n’était pas moche, au contraire. C’était juste différents, regorgeant d’art, de couleur et de peps.

Son dessin en question, encore inachevé, représenté des oiseaux perchés sur une branche avec pour des feuillages.

- J'ai commencé à dessiner ça l'autre jour, quand je suis allé me promener en forêt. Mais la nuit est vite tombée et je n'ai pas eu le temps de finir ni de prendre une photo. Maintenant je bloque sur la disposition des couleurs dans leurs plumages. Mais peut-être que tu en as déjà vu des oiseaux comme ça ?! Ils ne sont pas bien grands et ont un plumage très colorés. Je pense qu'il doit s'agir d'une sorte de perruches. Mais je n'en ai pas recroisé depuis.

Nawel attrapa le dessin en question et le regarda plus attentivement. Elle se leva, et toujours le dessin à la main, elle alla vers le fauteuil où elle était installée avant qu’Elycia ne rentre dans le foyer. Elle attrapa son sac à main et se mit à fouiller dedans. Elle attrapa un gros trieur noir dont on ne voyait plus vraiment la couleur à vrai dire. Il y avait des photos partout : des filles, des paysages, la ponette de Nawel Tchouka, des pubs de magazine. Bref, un trieur de fille. Elle retourna s’assoir vers Elycia et commença à fouiller dans son trieur.

Bon sang de bonsoir ! Mais où est ce que j'ai fichus ce fichus cours d'histoire ! Rapelle toi Nawel, allez, juste un petit effort ! Mais oui, je l'ai prêter l'autre jour à Anaely ! Elle m'a même fait un petit compliment pour mon couple d'oiseau. Normal, elle est à fond écolo ! Elle m'a même dit leurs nom, sauf que j'ai oublié ! Zut crotte flute ! Bon, on était en cours de mathématiques ! Donc go sur l'onglet math ! Allez, courage Nawel, tu y ai presque ! Sa y ai ! Je l'ai enfin ! Owi owi !

Au bout d’un petit moment, elle poussa un petit cri de joie en brandissant une feuille de cours devant le visage d’Elycia. Surprise, la jeune français la pris doucement et se mit à la regarder.

Oui, je sais, c’est une feuille de cours, mais le cours d’histoire était juste super ennuyant, et vu que j’étais assise à côté de la fenêtre, je n’ai pas pu m’empêcher de rêvasser en regardant dehors. Et j’ai vu ça !

Tout en parlant, elle pointa du doigt le haut de sa copie. Elle avait incrusté dans tout le haut de sa page de cours une branche d’arbres qui se mêlait à son titre de leçon. Et des oiseaux y étaient représentaient. C’était de petits oiseaux, légèrement plus gros que des moineaux, aux plumages chatoyant. Nawel avait essayé de représenter les couleurs des oiseaux avec les couleurs qu’elle avait trouvés dans sa trousse. Mais c’était déjà ça.

Alors, ce sont ses oiseaux là que tu as vu dans la forêt l’autre jour ? Si oui, c’est une espèce du coin. Ils se cachent souvent dans les arbres et sortent quand il n’y a pas trop de bruits ou de monde. Du coup, ils sont assez rare à voir. J’ai vraiment eu du bol de voir ce petit couple d’oiseau l’autre jour. Une fille de ma classe m'a dit comment ils s'appelaient, mais j'ai oublier. Zut

Nawel fronça les sourcils pour essayer de se souvenir. C'était pour elle une grande frustration que de ne pas se souvenir.

Je suis désolée, mais je ne me souviens pas du tout. Mais bon, comme d'habitude, je paris que cela va me revenir ce soir quand je serais dans mon lit, toute tranquille.

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Quand Nawel se leva pour se décaler et venir s'assoir normalement à côté d'elle, Elycia remarqua seulement à cet instant la grande taille de la jeune fille.

~ Houaa ! Elle est grande ! Raaaa lala, ce que j'aimerais bien lui piquer quelques centimètres !! ~

Elycia se concentra sur les dessins que lui montrait sa voisine et l'écouta attentivement parler de son projet en cours de réalisation. Face à elle, elle pouvait admirer les coups de crayon de la jeune irlandaise qui donnaient forme à des esquisses qui demandaient encore un peu de travail, mais qui étaient déjà magnifiques. On reconnaissait très nettement un joli paysage en pleine nature, trois cavaliers et leurs montures.

- Je sais que c'est pas top, mais c'est déjà ça pour l'instant. Mais ce n'est qu'un croquis. Et puis, c'est pas super facile de dessiner un souvenir. Y'a toujours un truc qui nous échappe, alors je prends mon temps. Là, c'est moi sur ma ponette Tchouka. Et la, ce sont mes parents. C'est un super souvenir pour moi : c'est la première ballade que j'ai faîtes avec mes parents. Aussi une des dernière. Tchouka me manque. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Je crois bien que je ne pourrais plus jamais remonter dessus comme je le faisais. Elle me manque vraiment.

Ainsi, c'était la représentation d'un souvenir ?! Elle comprenait parfaitement ce que Nawel voulait dire quand elle disait que les souvenirs étaient durs à dessiner. Elle-même avait toujours du mal a poser sur le papier, tout ce qu'elle avait en tête, que ça soit fictif ou réel et préférait souvent avoir un modèle, ne serait-ce qu'une photo.
Elycia remarqua la larme au coin de l'œil de sa compagne et au son de sa voix quelques instants plus tôt, la jeune fille comprenait que l'évocation de ce moment, et de sa jument la rendait triste. Elle devait vraiment lui manquer et elle pouvait comprendre ce sentiment car il lui arrivait parfois que son oncle lui manque terriblement.
Peut-être y avait-il aussi autre chose. C'est ce que supposait Elycia lorsque Nawel avait dit que ce dessin représentait une des premières et à la fois une des dernières ballades qu'elle avait fait avec ses parents. Il devait y avoir un évènement plutôt triste qui se cachait derrière cette phrase, mais la jeune Sophomore Year considéra qu'elle était loin de la connaître assez pour lui poser la moindre question indiscrète à propos de sa vie et puis ce n'était pas la peine non plus de remuer le couteau dans la plaie.

~ Aïe ! Je n'aime vraiment pas voir les gens tristes ! ~

Elycia décida de faire comme si elle n'avait rien vue, de toute façon, si Nawel avait essuyé cette larme c'est qu'elle ne voulait pas qu'on s’apitoie sur son sort. Elle décida donc de lui montrer à son tour ses dessins. En plus, sa voisine venait de le lui demander. Elle sortit donc son dernier dessin en cours de sa pochette et le lui présenta avec un grand sourire pour lui remonter le moral.

- J'ai commencé à dessiner ça l'autre jour, quand je suis allé me promener en forêt. Mais la nuit est vite tombée et je n'ai pas eu le temps de finir ni de prendre une photo. Maintenant je bloque sur la disposition des couleurs dans leurs plumages.

Sur la feuille blanche, on pouvait voir, dessiné au crayon noir, deux oiseaux perchés sur une branche, au milieu des bois. Le fond de la scène, composée principalement de feuillage avait déjà été plus ou moins mis en couleur mais les oiseaux, eux, étaient encore en noir et blanc.
Il vint tout à coup à l'esprit d'Elycia que Nawel pourrait peut-être l'aider pour ces fameuses couleurs si elle connaissait ce genre d'oiseau et elle s'empressa de questionner la jeune fille :

- Mais peut-être que tu en as déjà vu des oiseaux comme ça ?! Ils ne sont pas bien grands et ont un plumage très colorés. Je pense qu'il doit s'agir d'une sorte de perruches. Mais je n'en ai pas recroisé depuis.

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Nawel refusa tout d'abord la proposition de la jeune fille, mais, après réflexion, elle rattrapa le paquet de sucette, en prit une, souris à la fille en face d'elle et la fourra dans sa bouche. Parfum pomme, son préféré. Et dire qu'elle avait pris une sucette u hasard. Cela devait être son jour de chance. Elle répondit alors à la question que semblait lui avoir posé son interlocutrice, et elle essaya de paraître douce dans sa façon de lui expliquer qu'il fallait qu'elle soit un peu plus couverte si elle ne souhaitait pas tomber malade ou se choper un petit rhume, ce qui ne serait pas très pratique. Ok, il ne faisait pas méga froid, mais l'air se rafraîchissait quand même pas mal. C'était la petite saison dite 'fraiche' de Miami. Mais avant qu'elle n'eut le temps de lui répondre, la jeune fille se présentait :

Moi c'est Elycia ! Tu as un prénom peu commun, j'aime bien ! Je suis arrivée un peu après la rentrée. Je suis en Sophomore Year A. Je suis française, et très franchement, ce froid, c'était pas du tout l'idée que je me faisais d'un hiver à Miami, moi qui avais espéré passer noël en maillot de bain ! Et toi, tu viens d'où ? Parce que Nawel ça fait pas très américain, non ?!

Elycia ... Jolie prénom. Alors comme ça, elle est française. Interessant. Cela explique son style vestimentaie. La célèbre classe naturelle des français. Ou pas ! Il doit en y avoir plein qui sont habillé comme des sac, un peu comme partout. Des filles en jogg h24 ou alors pomponnées commes des barbies. Y'en a partout des filles comme ça. Mais elle, elle semble différentes. Somophore Year ? J'avais raison, elle est un an plus jeune que moi. Hehe, je suis une petite vieille. Elle doit vraiment me prendre pour une vieille n'empêche : je suis grande, je m'habille pas comme une gamine et j'ai ce petit truc qui me vieillit quand je le souhaite. Bref ... Elle fait quand même un peu gamine. Son jolis minoie à encore un cachet enfantin. Hum, enfin quelqu'un qui 'devine' que Nawel, sa fait tout sauf AMERICAIN ! Youpi ! Petite danse de la joie intérieur !

Oui, je ne suis pas originaire du coin moi aussi. Pour tout dire, je ne suis même pas américaine. Je viens d'Irlande, et je suis 100% irlandaise. Les gens ne me croient pas souvent, car pour eux, les irlandais sont toujours roux ! Mais pourquoi ? Je ne suis pas rousse, et je suis pourtant une irlandaise pure souche. Toute ma famille depuis des siècle est irlandaise.

Pendant que Nawel finissait de répondre, la jeune fille avait elle aussi prit une sucette et était partis jeter l'emballage à la poubelle alors que Nawel avait tout simplement mis le sien dans sa poche. Une petite feignasse qui n'avait pas eu envie de quitter la douce chaleur tiède du radiateur. Elle remarqua alors qu'Elycia, sur le retour, c'était arrêté et regardait son croquis. A son retour, elle fouilla dans son sac, qui semblait alors plutôt plein pour un sac de cette taille. Elle finit quand même par en sortir une pochette, un bloc de dessin ainsi qu'un plumier en métal où était gravé son prénom en une élégante caligraphie. Mais ce qui intrigua le plus Nawel fut les petits dessins sur les bords du plumier et la façon dont Elycia regardait ce plumier. Il devait avoir une importance capitale pour elle. Elle y semblait très attachée. Le petit cheval dessinait dessus, dans un coin, lui rappela un frisson, mais les chaussons de danses dans l'autre coin n'avaient aucune importance pour Nawel. Elle ne regardait que ce petit cheval. Une petite lueur d'espoir brilla dans ses yeux bleux. Enfin quelqu'un comme elle qui semblait aimer les chevaux. Elle fut tirer de ses pensées par Elycia qui confirma son fol espoir.

Elle redressa alors la tête et souris à Elycia :

Oui, je crois bien que nous avons une passion en commun. Plusieurs même. De merveilleuses passions que les chevaux et le dessin, non ?

Nawel en profita pour se lever, et elle alla chercher son calepin. Elle revient vers Elycia, prit sa chaise et cette fois s'assis à côté de la charmant française. Elle lui montra alors ce qu'elle était vraiment en train de dessiner et ce mit à lui expliquer.

Je sais que c'est pas top, ais c'est déjà ça pour l'instant. Mais ce n'est qu'un croquis. Et puis, c'est pas super facile de dessiner un souvenir. Y'a toujours un truc qui nous échappe, alors je prends mon temps. La, c'est moi sur ma ponette Tchouka. Et la, ce sont mes parents. C'est un super souvenir pour moi : c'est la première ballade que j'ai faîtes avec mes parents. Aussi une des dernière. Tchouka me manque. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Je crois bien que je ne pourrais plus jamais remonter dessus comme je le faisais. Elle me manque vraiment.

Nawel essuya une petite larme au coin de l'oeil avec la paume de sa main avant de se tourner vers Elycia et de lui demander ce qu'elle, elle allait dessiner, car, elle n'avait pas sortit tout ça pour ne rien faire.

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Elycia avait discrètement jeté un coup d'œil à la jeune fille quand elle était retournée dans les fauteuils pour dessiner. Par curiosité, elle avait essayé d'apercevoir ce qu'elle dessinait mais elle était mal placée pour distinguer quoi que ce soit. Juste après avoir parlé, elle quitta sa nouvelle compagne des yeux, attrapa son sac sur la table où il était posé et fouilla dedans. Elle ne s'aperçu pas qu'elle était observée mais entendit très clairement sa réponse. Quand elle releva la tête de son sac pour lui répondre à son tour, se fut pour se retrouver face à face avec sa camarade qui venait de prendre une chaise pour s'asseoir face à elle. La manière bien particulière que la jeune fille avait de s'asseoir fit sourire Elycia !

~ Un peu risqué cette façon de s'asseoir, mais pourquoi pas !~

Elycia n'avait même pas eu le temps de répondre, que son interlocutrice enchaînait déjà sur une nouvelle question. Ravie de cette approche plutôt sympathique, Elycia sortit les mains de son sac avec un paquet de sucettes qu'elle ouvrit et le tendit directement vers la jeune fille avec un grand sourire. Elle en profita en même temps pour la regarder d'un peu plus prêt. Elle appréciait beaucoup ses longs cheveux blonds ondulés dans lesquels on distinguait de jolis reflets châtains et ce qui la marqua le plus ce fut ses jolis yeux bleus très clairs. Ils étaient tout simplement sublimes ! Elle refusa poliment la veste que sa compagne lui proposait en la gratifiant d’un petit sourire. La chaleur du radiateur l’a réchauffait peu à peu, elle ne grelottait plus et commençait presque à avoir enfin un peu chaud.

~ Elle au moins, elle s'est couverte ! Elle est pas bête, elle ! ~

- Une sucette ?! On se demande ce qui te fait croire que je viens de débarquer ?!!

Elle accompagna sa réplique d'un petit éclat de rire avant de continuer :

- Moi c'est Elycia ! Tu as un prénom peu commun, j'aime bien ! Je suis arrivée un peu après la rentrée. Je suis en Sophomore Year A. Je suis française, et très franchement, ce froid, c'était pas du tout l'idée que je me faisais d'un hiver à Miami, moi qui avais espéré passer noël en maillot de bain ! Et toi, tu viens d'où ? Parce que Nawel ça fait pas très américain, non ?!

Elycia piocha dans son paquet de sucettes, qu’elle rangea ensuite dans son sac. Elle enleva le papier de sa sucette et la fourra dans sa bouche avant de se lever et d’aller jeter son papier dans la poubelle la plus proche. En passant, elle en profita pour jeter un coup d’œil au carnet à dessin de Nawel, resté ouvert sur le fauteuil.

~ Jolis croquis ! Elle aime les chevaux ! Je crois qu’on va s’entendre !! ~

Puis elle revint à se rassoir sur sa chaise et fouilla de nouveau dans son sac. Il faut dire qu’avec les quelques achats qu’elle avait fait en ville quelques heures plus tôt, il y avait pas mal de choses dedans. Elle finit, tant bien que mal, par en ressortit sa pochette, son bloc et son plumier rectangulaire en métal, sur lequel était gravé une tête de cheval à une extrémité, un joli frison, et à l’autre extrémité, se dessinait une paire de chaussons de danse classique. Entre les deux, son prénom était lui aussi gravé avec de jolies lettres attachées. Elle regarda son plumier à peine une seconde avec un brin de nostalgie avant de relever la tête vers sa nouvelle amie.

- Je crois qu’on a un point en commun !, s’exclama-t-elle d’une voie enjouée.

Invité

La jeune inconnue ne tarda guère à rentrer dans le foyer. En se faufilant dans la pièce, elle adressa un joli sourire à Nawel qui le lui rendit tout en la remerciant. Elle vit alors la pauvre fille se jeter son sac sur une des tables non loin, attraper une chaise et s’assoir sur une chaise à côté du radiateur en moins de temps qu’il n’en faut. Nawel retourna alors vers sa place, mais cette fois ce tourna vers la petite intrus. Elle reprit alors son calepin et essaya de reprendre son esquisse, mais elle était vraiment intrigué par cette fille. Elle détonnait par tout ce qu’elle avait pu voir à Wynwood auparavant. Ça c’est sûr, elle n’était pas d’ici, tout comme elle d’ailleurs. Souvent, cela se voyait par le fait que nos vêtements ne sont pas du tout accordés à la mode dite ‘locale’ ou même l’accent ou la façon de se comporter. Cette fille-là était l’élégance, la fragilité et la douceur incarnée dans une même personne. Elle semblait irréelle, comme pas de ce monde. Ce n’était pas une beauté fatale, mais sa beauté simple valait mieux que toutes les bimbos réunis. Le genre de beauté qu’appréciait Nawel. En plus, dans sa façon de s’habiller, elle détonnait. On ne pouvait pas la rater. Elle était habillée en bordeaux, qui est une couleur que l’on trouve rarement quand même. Mais elle avait au moins l’audace de la porter, et pour tout dire, elle illuminait sa peau et lui donner bonne mine.

Oh un petit pull ! Mais quelle sotte quand même ! Juste un pull et un petit chemisier –sympas la couleur au passage -, avec une jupe de surcroit. Mais elle veut se choper la crève ou elle le fait exprès. Hein ? Au moins, ça prouve qu’elle n’est pas du tout d’ici ! N’importe qui, ayant passé au moins quelques temps ici, ne serait-ce que deux mois où trois saurait que les hivers, ou en l’occurrence les débuts d’hiver peuvent être assez froids quand même. Elle se croit ou. LA ? Pff ! Bon, voyons le reste de la tenue : une jupe moyenne, des collants mignons, mais les chaussures … D’où est-ce qu’elles peuvent bien venir ? Elle a un look BCBG, mais on ne s’habille pas trop comme ça dans le coin. Elle n’est vraiment pas d’ici. Allez, on à assez patienter. C’est bien beau de garder le meilleur pour la fin, mais là, c’est énorme ! Le serre-tête ! So kitch ! Mais bon, il va bien avec le look. Oui, je dois dire que l’ensemble va plutôt bien … ensemble ^^ Et cela lui va plutôt …

Nawel fut tirée de ses pensées par cette fille d’ailleurs, qui d’une petite voix, s’adressait à elle :

- Je ne pensais vraiment pas qu'il puisse faire froid à Miami !

-Si tu savais, ce n’est que le début là. Ça doit faire à peu près deux trois semaines que la température à commencer à baisser, et elle en va pas s’arrêter là. Elle va encore descendre. Enfin, d’après ce que j’ai entendu dire. Je n’étais pas là l’hiver dernier. Je ne suis arrivée que cette année pour la rentrée. Toi aussi je suppose ? Sinon, tu n’aurais pas fait cette remarque.

Nawel adressa un nouveau sourire à son interlocutrice, et se décida à se lever. Elle prit une des chaises et s’approcha du radiateur. Nawel, étant ce qu’elle est, ne s’assit pas comme l’aurait fait toute personne normale. Elle mit la chaise en face de la jeune fille qui commençait enfin à ne plus grelotter, et au lieu de s’assoir correctement sur la chaise, elle s’assit sur le haut du dossier et mis ses pieds là ou normalement elle aurait dû mettre ses fesses et proposa sa veste à la jeune fille, ou cas ou si elle avait toujours froids. Tout en faisant cela, elle en profita pour se présenter :

-Euh, je m’appelle Nawel Norland. Et tout comme toi, c’est ma première année ici. Je suis en Junior Year B. Et toi ? Hum, excuse-moi de te poser cette question, mais d’où viens-tu ? Tu ne sembles vraiment pas d’ici, ni même de tous les coins des alentours, sinon, tu aurais su qu’il pouvait faire froid à Miami ou même aux USA tout court

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Elycia avait fini les cours très tôt ce vendredi-là, et avait profité de son après-midi de liberté pour aller faire un petit tour en ville histoire de faire quelques emplettes.

Elle était repassée par sa chambre pour soulager son dos de ses livres de cours et enfiler une paire de chaussures plus adaptée à la marche que ses jolies petites ballerines vernies à talon. Très féminine, elles s'accordaient très bien avec sa jolie jupe bordeaux, qui lui arrivait juste en-dessous des genoux, et avec son petit chemisier rose pâle, mais elles n’étaient pas des plus confortables pour aller se balader et faire un peu de shopping. Elle opta donc pour une paire de chaussures fermées noires, sans talon mais néanmoins très féminine aussi.

Avant de partir elle revêtit un petit pull bordeaux lui aussi, avec l'air que se rafraîchissait ses derniers temps, elle le supporterait très bien. Elle dénoua sa queue de cheval, passa un coup de brosse dans son épaisse chevelure châtain avant de tresser le tout et d'y ajouter un joli serre-tête rose, accordé à son chemisier. Elle attrapa une écharpe grise plutôt légère qu’elle enroula autour de son coup, prit son sac et y rangea son plumier avec quelques crayons, son bloc de feuilles blanches et sa pochette dans laquelle traînaient quelques dessins non finis. Elle récupéra son porte-monnaie dans le tiroir de sa table de nuit qu'elle glissa aussitôt dans son sac puis elle sortit avec hâte de la chambre, prête à la découverte de la ville. Mais dès que la porte se referma derrière elle, elle visualisa ses clés, posées sur le coin de son bureau.

~ Raaaa zut ! Mes clés ! Bon bein tempi, de toute façon ma colocataire sera sûrement rentrée avant que je rentre. ~

Elycia partit donc faire sa petite balade en ville dont elle revînt trois heures plus tard.
Elle traversa une partie du campus au pas de course en direction de sa chambre, située dans le bâtiment de sa confrérie Lambda.

~ C'est pas qu'il fait froid, mais presque ! J'aurais dû prendre une veste ! Vite, vite au chaud !! ~

Arrivée de nouveau devant la porte de sa chambre, elle frappa une fois.... deux fois.... trois fois....

~ Géniale ! Ma coloc' est pas rentrée et moi je suis gelée. Je fais quoi maintenant ? ~

Elycia se décida à faire demi-tour et à aller se trouver un endroit avec un peu de chaleur. Dans la pièce commune de la confrérie il y avait un peu trop de monde à son goût. Elle retourna donc dans les bâtiments communs à toutes les confréries et aperçue au loin les lumières du foyer allumées mais elle il ne lui semblait pas apercevoir qui que ce soit.
Elle s'y dirigea donc en trottinant et en se rapprochant elle finit par voir une blonde affalée dans un des canapés du foyer. Elle était de dos, Elycia ne pouvait voir ce qu'elle faisait ou qui elle était. Mais quelle importance, de toute façon pour le moment elle ne connaissait quasiment personne ici, et encore moins de blonde, donc cette fille était forcément une inconnue. Quant au reste de la pièce, elle était déserte. Au moins ça serait calme, peut-être un peu trop même ...
Elycia se décida quand même à rentrer et tenta d'actionner la poignée gelée de la porte qui refusa tout simplement de s'ouvrir. Elle frappa alors aux carreaux, espérant que la fille blonde viendrait peut-être lui ouvrir avant qu'elle ne finisse toute bleue !

~ Viteuuuuuh ! Fait frooooiiiiiiiid !!! ~

La blonde l'entendit frapper. Elle se redressa et tourna la tête vers elle. Elle la regarda quelques instants avant de comprendre qu'Elycia voulait rentrer dans le foyer. Elle finit par poser le carnet à dessin et le crayon qu'elle tenait sur la table basse près des fauteuils avant de se lever et de venir lui ouvrir.

~ Tiens ! Une dessinatrice ! ~

En pénétrant dans la pièce, Elycia se vit adresser un sourire, qu'elle rendit aussitôt à sa sauveuse sans qui elle aurait fini par geler sur place !
Enfin au chaud, Elycia jeta un coup d'œil discret à la jeune fille qui s'était écartée pour la laisser rentrer. Elle semblait légèrement plus vieille qu'elle, à peine un an ou deux peut-être. Par contre, elle n'avait pas l'air d'ici, mais d'où ? Bonne question. Elle posa en vitesse son sac ouvert sur une table et se frictionna les mains en soufflant sur ses doigts pour tenter de les réchauffer un peu.

- Merci de m'avoir ouvert ! C'est gentil !

Elle accompagna ses remerciements d'un second sourire adressé à cette jeune fille qui lui était encore inconnue. Puis elle attrapa une chaise qu'elle posa contre le seul radiateur allumé de la pièce, avant de s'y asseoir et de tenter de se réchauffer entièrement.

~Heureusement que j'avais quand même mis des collants !~

- Je ne pensais vraiment pas qu'il puisse faire froid à Miami ! ajouta-t-elle tout haut, à l'intention de l'autre fille.

Invité

Nawel regarda sa montre pour la énième fois du cours. 15h25.

Aller, plus que 5 minutes et FREEEDOM ! Au revoir Mr le prof super ennuyeux et bonjour le weekend ! Bon, faut que je m’occupe encore 5 minutes et après, adieu monde mortel de l’ennuie !
Bref, qu’est-ce que je vais faire ce week-end ? Il faut absolument que j’appelle Tristan ! Sa fait perpète que je n’ai pas eu de nouvelles, et je crois qu’il est en permission en ce moment. Je dois également passer à la bibliothèque rendre Raison et Sentiments et prendre Orgueil et Préjugé. Sacrée Jane Austen … Son style si unique et sa critique des mœurs sont tellement … tellement vraies. Enfin, elles semblent vraies, et c’est ce qu’il devait se passer à cette époque. Ensuite, je dois AB-SO-LU-MENT faire le croquis pour le cadeau d’anniv’ de Maman. J’avais complètement zappé ! Zut et crotte flute de zut ! Bon quand cette nouille de sonnerie sonne, je cours à ma chambre avant que la coloc’ rentre et fiche le souc partout !

En attendant la sonnerie, Nawel continua de noter sur un petit carnet en cuir rouge tout ce qu’elle devait faire. C’était son petit truc à elle ça : noter tout ce qui lui passer par l’esprit pour ne rien oublier. Tellement de choses se passer tous les jours qu’elle avait peur d’oublier ce qui était important. Le reste, piouff ! Elle l’oubliait. Pas important. Elle rangea son petit carnet dans sa poche et regarda encore une fois sa montre : 15h29.

Une minute ! Allé, tiens le coup Nawou ! 15 secondes … 14 secondes … 13 secondes … Allé, sonne petite horloge, sonne ! 8 secondes … 7 secondes … 6 secondes … Sonne bordel !! 3 secondes … 2 secondes … 1 secondes …

DIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING !

Enfin ! Freedom !

Nawel se leva d’un bond de sa chaise et fonça vers la porte de sortie en adressant un rapide au revoir, suivi d’un bon week-end à son professeur soporifique. Elle sortit aussi vite du bâtiment et un vent frais et sec l’accueilli dehors. Un petit vent souvenir de son Irlande, comme il en soufflait tous les jours sur les landes de sa terre natale. Elle s’emmitoufla dans son écharpe en laine grise et béni le ciel que ce matin, pourtant mal réveillé, elle est mise ce petit jean rose perle au lieu de sa petite jupe. Ce vilain vent se serait glisser dessous, et alors, il aurait été impossible de ne pas avoir froid. Personne n’était dehors à cette heure. Les autres lycéens rentraient chez eux ou restaient au chaud dans les bâtiments surchauffé de Wynwood. Il n’y avait qu’elle pour braver la petite bise.

Elle passa en courant d’air dans sa chambre, chopa son calepin, quelques crayons gras et une gomme de mie pour pouvoir faire l’esquisse préliminaire de son tableau. Elle attrapa aussi son porte-monnaie en croute de cuir qu’elle fourra dans son sac s’en faire attention. En sortant, elle arracha la note qu’elle avait laissée sur son bureau hier soir en vue de son passage en ville :

-Une toile de 150*100
-Peinture acrylique
-Fixateur en résine de pin
-Nouvelle boite de crayon aquarellable
-Nouveaux fusain

Elle fit d’abord le tour du par cet trouva un banc, sauf qu’au bout de quelques minutes, elle avait tellement froid aux mains qu’il lui était quasi impossible de tenir correctement son crayon à papier. Elle rangea alors ses affaires et se mit à déambuler dans Wynwood dans l’espoir de trouver un endroit calme, et au chaud !

Elle fit en vain le tour de plusieurs bâtiments, mais il y avait toujours des gêneurs qui faisaient un bruit d’ouf. N’ayant pas la force de hausser la voix, elle continua à déambuler jusqu’à tomber sur le foyer. Il semblait vide … La lumière était éteinte et quand Nawel tenta d’actionner la poignée, celle-ci refusa de se baisser. Usant d’un vieux tour que Tristan lui avait appris alors qu’elle avait 8 ans, elle s’aida de sa carte de crédit pour faire jouer le loquet de la serrure et entrer. En faisant cela, elle se rappela la touffe cuivré de son frère, son sourire espiègle quand ils avaient mainte et maintes fois fait sauter le verrou du placard à friandise de leur mère pendant sa sieste. A le bon vieux temps … Le temps où la famille Norland c’était un père, une mère ‘normale’, Tristan, Kathleen et Nawel. Le temps où tout ce beau monde vivait dans la lande sauvage. Le temps où elle était heureuse.

En rentrant dans le foyer, elle constata qu’il y faisait légèrement frais et partis à la recherche du pauvre petit radiateur de la pièce. Elle le régla sans mal, et au bout d’une dizaine de minutes, l’air se réchauffait un peu. Elle s’installa alors confortablement sur un des canapés. Elle laissa sa main alors dessiner librement sur le papier graminée. Très vite, son esquisse prit les courbes d’un souvenir. Celui où elle était partie pour la première fois en ballade avec ses parents sur Tchouka. Un des derniers souvenirs qu’elle avait.

Soudain, un toc toc sur la porte vitrée du foyer la tira de sa petite quiétude… Elle se redressa pour que la personne de l’autre côté de la porte la voie, mais cette silhouette toute fine ne semblait pas décider à entrer. Nawel posa son calepin sur la table basse à côté du canapé qu’elle occupait et se dirigea vers la porte. En s’en approchant, elle vit que la silhouette toute fine était celle d’une jeune fille, peut-être un peu plus jeune qu’elle. Elle avait en tout cas de beaux cheveux châtains. Nawel lui fit un signe de la main et lui ouvrit la porte. La pauvre jeune fille semblait greloter de froid dehors.

-« Tu peux entrer si tu veux. C’est pas censé être ouvert, mais bon, vient quand même. Il fait bon à l’intérieur, et à part moi, il n’y a personne d’autre. C’est comme tu veux »

Nawel lui adressa un tendre sourire et s’écarta de la porte pour la faire rentrer, dans l’espoir qu’elle ne l’avait pas trop choqué …