Un départ précipité... (Diego & Molly)

Alors que mon pied s’impatientais sur la pédale d’accélération, j’essuyais mes joues d’un revers de manche, désormais j’étais déterminé, déterminé à la rejoindre, à faire tout mon possible pour l’aider du mieux que je pouvais, simplement, à ce stade les mots ne suffisent plus. J’ai besoin de son regard, j’ai besoin de prendre ses mains dans les miennes, de pouvoir la couvrir de baisers, et la serrer fort dans mes bras. L’entendre pleurer une nouvelle fois me déchirai un peu plus le cœur, je me doutais bien que de remuer tout ça lui ferais cet effet, mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas rester dans le silence, et attendre que tout se passe, devant mes yeux, et me sentir complètement inutile. Nous étions ensemble désormais, et je mettais juré d’être toujours là pour elle quoi qu’il arrive.

« Écoute… c’est pas grave que tu saches pas, tu sauras bientôt, et moi je serais là. D’accord ? Je me répète sans doute mais on va trouver une solution. La route commence à se dégager là, je vais pouvoir avancer, et… et je pourrais te prendre dans mes bras ok ? Je t’aime aussi, et ce n’est pas eux qui me feront changer d’avis. »

Mon pied s’écrasait toujours un peu plus sur l’accélérateur, je voulais faire aussi vite que possible pour la rejoindre, sans pour autant risquer de me planter. Une main sur le volant, une main sur mon téléphone, que je serais comme si c’était la dernière chose qui me reliait à elle. Ce qui était le cas, sans que je ne le sache moi-même.

« Je t’avais promis d’être là à tes côtés quoi qu’il arrive, je te laisserais pas tomber, je ne les laisserais pas nous séparer maintenant que nous nous sommes trouvés. Si tu savais combien de nuits j’ai passé à penser à nous, le jour où tu m’as embrassé, j’ai cru que mon cœur allait exploser de bonheur. Alors non, je ne les laisserais pas tout foutre en l’air. »

Et puis, à la fin de ma phrase, je n’entendais pas de réponse de sa part, juste une voix masculine au loin, que ce passait-il ? Des bruits de frottement sur le combiné, et la voix de ma jolie Molly, plus éloigné, qui semblait se débattre. OH ! C’est quoi ce bordel là ? Je donnais un coup de frein sec, et m’arrêtais comme ça, en plein milieu de la route, heureusement que la voiture de derrière eu le temps de freiner à temps.

« Molly ? Qu’est-ce qui se passe là ? … MOLLY ? »

Pas de réponse, toujours des phrases étouffés come je n’arrivais pas à distinguer. Et puis…

« Bip. Bip. Bip. Bip. »

Plus rien. Mes yeux écarquillais au fur et à mesure que j’entendais la tonalité du téléphone que l’on venait de raccrocher. Et plus je l’entendais, plus ma main se resserrais. Non…non ils n’ont pas fis ça tout de même ? J’ai bien mis quelques longues seconde avant de comprendre, de comprendre que je ne pouvais plus rien faire, que sa voix s’était coupée, me laissant seul, pleins de questions, et avec encore pleins de choses à lui dire. MERDE ! Je balançais mon téléphone au travers de la voiture, et repris la route, plus vite que jamais pour arriver devant le commissariat. Tremblant et totalement en panique, je m’engouffrais dans l’accueil, et demandais à la voir ce qu’ils me refusèrent bien entendu.

J’ai bien passé plus d’une heure à parlementer, négocié avec eux mais non, rien, un cœur de pierre, voilà ce qu’ils avaient. Je mettais même plus qu’agacé, et ils ont dû recourir à la force pour me dégager du commissariat, comme ça comme un malpropre. Je m’effondrais devant les marches, la tête dans mes mains, le cœur déchiré, et les yeux pleins de larmes.

La nuit commence à tomber, depuis combien de temps suis-je ici ? Aucune idée, mais je n’ai pas la force de partir.

J’étais toujours accroupi contre ce mur, je ne pleurais plus, du moins pas extérieurement. Maintenant c’était la colère qui prenait le dessus, l’énervement, et tout ce qui va avec, mes jambes tremblait sous moi, je fixais toujours ma voiture, mes pensées tournants à deux cent à l’heure, mais je me concentrais beaucoup plus sur ce que ma jolie Molly me disais, ‘Rejoint-moi’. Personne n’avait le droit de la traiter mal, quoi qu’elle ait fait. Il ne m’en fallu pas beaucoup plus pour me lever d’un bond, comme si d’un seul coup je reprenais du poil de la bête, courant à moitié pour rejoindre mon cabriolet, je tenais toujours fermement le téléphone ma décision était prise.

« Ne t’en fait pas, j’arrive, là je monte dans ma voiture, j’vais pas te laisser tomber comme ça ! Et je préfère que tu sois cette princesse-là, que la princesse de quelqu’un d’autre. On…on va trouver un truc, j’ai de bons avocats. Tu en a déjà un ? Quan... Putain de clefs ! Quand je serais là, je te donnerais la carte de mon avocat, il est très bon, je te promets. Je refuse qu’on soit séparé comme ça ! J’vais faire mon possible pour arranger ça. Attend une seconde. »

J’insérais mes clefs pour démarrer la voiture, m’efforçant de ne pas trop trembler, il ne manquerait plus que j’ai un accident maintenant, ce serait vraiment la cerise sur le gâteau. Téléphoner en conduisant était peut-être interdit, mais aujourd’hui, la loi n’a rien à me dire, ils m’ont déjà assez pourri la journée comme ça. En reprenant le téléphone j’entendais qu’elle parlait à quelqu’un d’autre, refusant de se faire enlever quelque chose.

« Je suis en route là. Qu’est-ce qui se… »

Passe. Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’elle me parlait très vite, sur un ton terrorisé, et ça ressemblait réellement à des au revoir cette fois.

« Non non non ! Tiens le coup, j’en ai pas pour longtemps je vais arriver ! MAIS BOUGE TA PUTAIN DE CAISSE TOI ! * Klaxon* Je t’aime aussi, mais on ne va pas se dire au revoir, pas comme ça, c’est hors de question ! J’ai besoin de savoir, ils t’ont dit quoi exactement ? Enfin… le tribunal tout ça ? Tu vas être transféré ? Je suis désolé de te demander tout ça mais j’ai besoin de savoir… »

Je mélangeais tout, je ne savais même plus où j’en étais. Devoir me concentrer sur ma route, sur le téléphone, calmer mon rythme cardiaque, j’avais tellement peur de la perdre, pour un truc aussi bête, parce que oui, dans mon esprit ca sonnais comme ça. Et ce connard devant moi qui n’avançait pas, comme si tout autour de moi, m’empêchait d’avancer, pour la rejoindre. Tout ça n'était pas un ridicule caprice d'adolescent, c'était primordiale, j'en avais besoin, la sortir de là, qu'elle soit heureuse, tout ça...

« Molly… Tu m’as appris à aimer, comme personne auparavant, et je te promets que ça, jamais je ne pourrais l’oublier, quoi qu’il se passe après tout ça, tu resteras dans ma tête. Te quiero Amor… Tu tiens le coup d’accord ? Pour moi, pour nous, s’il te plait. »

Je pleurais clairement, en silence, mettant à nu tous mes sentiments, et pour une fois, c’était le cadet de mes soucis. J’avais bien d’autres choses bien plus importantes auxquelles penser. Simplement, j’étais complètement paniqué, mes idées s’entremêlait, je ne savais pas quoi faire de mes mains, ni où marcher, alors je tournais en rond. Dans une autre situation, je l’aurais pris certainement d’une autre façon, mais non, pas aujourd’hui, pas comme ça. C’est au moment où vous vous y attendez le moins que le plus gros nuage noir vous atterri sur la tronche. Celui qui vous fait redescendre d’un seul coup, celui qui vous donne mal au ventre, à la tête, et au cœur. Surtout au cœur.

J’entendais sa respiration saccadée, je pouvais voir d’ici ses joues ruisselantes de larmes, ce qui ne faisait qu’accentuer les miens. Tout ceci ressemblait à des adieux, et en soi s’en était. Au téléphone, et sans aucuns moyens de se voir, ni de se toucher, rien de plus horrible. Ce n’est pas comme quand quelqu’un vous quitte, non, c’était bien pire, parce là, on nous séparait de force, sans nous demander notre avis, et nous n’avions même pas notre mots à dire finalement. Après un long silence, où j’essayais de reprendre mes esprits, mon calme lui, s’est enfuit bien loin, et il ne risque pas de revenir de sitôt, elle reprit la parole, bien entendu qu’elle se souvenait, comme moi je m’en souviendrais toujours. Elle me promettait que cette passion, celle qu’elle avait eu quand elle m’avait embrassé sur la page, resterais en elle à jamais.

« Je donnerais n’importe quoi pour que tu m’embrasse encore une fois… pour pouvoir te serrer dans mes bras au moins une dernière fois, et plonger mes yeux dans les tiens… J’aimerais être là, avec toi, pour sécher tes larmes, pour te dire que tout se passera bien, parce que je crois en toi, malgré tout ça, au fond tu es forte, et tu le sais aussi bien que moi. »

Elle me disait les choses clairement, sans détours, pas comme avant, et plus jamais je ne pourrais profiter de ça, de cette nouvelle Molly, pas l’usurpatrice non, celle qui s’assume. Et moi je divaguais complètement. Il fallait que je me fasse une raison, quelle justice laisserait passer une faute pareille ? Mais pour m’en convaincre, il me faudrait réellement être devant le fait accompli, pour le moment une partie de moi est assurée que oui, tout se passera bien. Alors que tout au fond, je sais pertinemment que ce ne sera pas le cas. Pour le moment, je ne pouvais que lui offrir des paroles rassurantes au bout d’un téléphone et rien de plus. Elle continuait à nouveau, avant de fondre en larme une nouvelle fois, qu’elle m’aimait, à un point que je ne pouvais imaginer, qu’elle aurait aimé être avec moi, aussi longtemps pour me le prouver. Pendant ce temps je serrais la mâchoire à m’en faire peter une molaire. Mais rien n’était plus douloureux que ce qu’il se passait.

« Moi aussi j’aurais préféré, mais tout ça je le sais amor, je ne doute ni de toi ni de tes sentiments. Et moi j’aurais préféré être avec toi aujourd’hui, et je… je comptais venir mais je n’en ai simplement pas eu le temps… si tu savais comme je m’en veux de ne pas avoir pu t’aider. Aujourd’hui comme avant. Je n’ai pas su te protéger comme j’aurais dû, et ça, je vais avoir du mal à me le pardonner. Cabron policía ! maldita justicia ! »

Je préférais rejeter la faute sur moi, je ne voulais pas qu’elle se sente coupable, jamais. J’avais toujours pour habitude de faire ça avec elle. Parce que son bonheur comptait plus que tout. Depuis que j’étais avec elle, je l’avais dit, je l’avais promis, les conneries c’était fini. Mais si elle n’était plus là, je risquait de dérailler un sacré drôle de coup, comme jamais auparavant sans doute. Et pour moi, dans mon esprit, les sentiments que j’avais, resteront toujours quelque part, caché ou non. Et son visage restera quelque part dans ma tête. Parce qu’elle était la première à avoir fait battre mon cœur de la sorte. J’étais maintenant accroupi, contre un mur, serrant mon téléphone aussi fort que je pouvais, respirant mal et regardant fixement, les yeux rougi, ma voiture garé un peu plus loin. Je n’avais qu’une envie, grimper dedans et rouler aussi vite que possible vers l’endroit où elle était retenue.

« Y'a pas moyen. MIERDA! Y'A-PAS-MOYEN !! Il faut que je te vois! J'vais venir, j'en ai rien à foutre de ce qu'ils pensent moi. J'ai besoin de te voir un point c'est tout. »

Ma voix était beaucoup plus claire, et aussi beaucoup plus grave maintenant.

Aujourd’hui, chaude journée et jour de la fête foraine. Je n’y suis pas allé pour diverses raisons, y compris des rendez-vous important, très important auxquels je devrais me rendre impérativement. J’avais fait preuve de responsabilité ce jour-là, parce que ‘aurais très bien pu laisser de côtés ce rendez-vous, pour elle, pour passer encore un peu plus de temps ensemble, oui ensemble puisque depuis peu c’est ce que nous étions. Mais nous avons la vie devant nous pour ça n’est-ce pas ?

J’avais terminé mes rendez-vous, et je pensais faire un tour à la fête, pour lui faire une petite surprise, sans qu’elle s’y attende. Et quand on pense à l’élue de son cœur, comme une connexion entre nos deux esprits, je sens mon téléphone vibrer au fond de ma poche, je le sort rapidement et voit clignoter un numéro inconnu. un large sourire s’accroche à mes lèvres, esperant que c'est bien elle , et je décroche immédiatement, et puis pourquoi pas me donner u peu de style en répondant en espagnol ? « Ola Amo… » Je n’ai pas le temps de finir, que j’entends s voix résonner dans le petit appareil, elle parle vite, elle m’a l’air paniqué, je crois qu’elle pleure aussi. J’aurais voulu lui dire de se calmer, mais elle ne m’en laisse pas le temps. Qu’a-t-il pu se passer de si grave pour la mettre dans un état pareil ? Ca y est je suis inquiet, alors j’écoute calmement son récit, et au fur et à mesure qu’elle me raconte, l’expression de mon visage se fait plus ferme, mes yeux se plisse, ma mâchoire se serre, les larmes me montent aux yeux.

« non... Pitié dit moi que c’est une blague… hein chérie… Ma molly, tu veux me faire peur et c’est une plaisanterie ? » Non cela n’en était pas une. « Molly PUTAIN ! Je m’en fous de ce que tu as pu faire ! Aussi conne puisse être cette idée ! Moi aussi je suis adopté, dans un sens je peux comprendre, et je te connais assez bien, mis à part ça, que tu n’es pas une mauvaise personne. Je suis sûr que tu aimais beaucoup cette vieille dame et que tu n’as jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. Depuis le premier jour ici je l’ai su, que tu étais celle qu’il me fallait. NON NON NON BORDEL ! Ils ne peuvent pas t’éloigner de moi ! Ils n’en ont pas le droit ! Depuis le temps qu’on cherche à être heureux tous les deux ! On va trouver une solution d’accord ? Hein ? Je te le promets. »

Je reprends un instant ma respiration, mon poing se serre au fur et à mesure, je ferme les yeux très fort, je sens que des larmes coulent sur mes joues, aux yeux de tous, mais je les emmerdes, tous autant qu’ils sont.

« C’est pas possible, c’est un cauchemar je vais me réveiller… » Poing qui s’écrase contre un mur. « S’il te plait dit moi qu’il y a une solution… il y en a toujours ! Je… je vais venir au commissariat, j’ai besoin de te voir, j’ai besoin de te toucher, de te parler autrement que dans un putain de téléphone ! Chérie, tu n’es peut-être pas parfaite mais moi non plus ! Moi aussi je t’ai caché quelque chose et Je m’en excuse, je ne veux pas te faire de mal, mais avec toi… c’était si… diffèrent. J'ai toujours eu peur de te faire du mal, que de savoir ça, t'aurais fait fuir, mais j’arrivais à oublier tout ça, je me sentais apaisé, tu m’es bénéfique, et si tu savais comme je… comme je… t’aime ! PUTAIN OUI ! Et personne n’y pourra rien ! On était enfin ensemble, comment peuvent-ils nous séparer ?! Pas maintenant ! J’vais te sortir de là, j’vais faire tout mon possible. »

Et puis je me souvins d’une chose. Alors je mis ma main sur mon cœur.

« Molly, souvient toi de la plage, de ce que je t’ai dit. ‘Et... Si un jour tu doutes, si tu te poses des questions. Souviens-toi de ça, de mon cœur qui bat aussi fort pour toi.’ Tout ça ne changera pas. Jamais. »