“No great mind has ever existed without a touch of madness.” - JSH.

☝Age : 18 ans
☝Date et lieu de naissance : 21 Janvier 1994, Londres.
☝Classe : Senior Year
☝Confrérie : Pi Sigma
☝Riche ou boursed'étude ? Riche

« Tout n’est qu’apparence, non ? »

Tes valises sont à tes pieds, la porte de l’appartement est grande ouverte, prête à te voir franchir son seuil ; mais toi, tu ne peux empêcher ton regard d’être attiré par ton reflet. Le grand miroir sur ta gauche est ta faiblesse, le garant ton apparence.
C’est ainsi que tu t’observes sans retenue, ton regard perçant détaillant le moindre détail de ta plastique. Tu es plutôt fier de ton allure sportive, grand, fin, musclé. Il n’y a rien qui dépasse, pas une once de graisse sur tes 1m86. Tes muscles ne sont pas exubérants, juste ce qu’il faut, et tu souris en imaginant tes abdos dessinés au couteau sous ta chemise rouge. Quand ton regard remonte jusqu’à ton visage, tu souris. De ce sourire mécanique qui fait frissonner ta mère, sans émotions, seules tes lèvres expriment quelque chose. Tes yeux sont froids, ils brillent de cette lueur de folie, qui vacille parfois et menace de s’écrouler. Tu as beau essayer, tes yeux ne sourient pas, et c’est un point que tu dois encore travailler. Tes lèvres épaisses se marient avec ton nez long et droit, et s’ouvrent sur une barrière de dents blanches. Il est hors de question pour toi que tout ne soit pas parfait, ton physique est ta carte de visite. Tu soupires en passant une main dans tes cheveux châtains coupés court ; le temps passe, tu vas être en retard. Alors tu vérifies ta tenue une dernière fois. Ta chemise rouge bordeaux rentrée dans ton pantalon noir, tes chaussures de cuir fin, une chaîne en or et ta sempiternelle montre hors de prix. Tu souris franchement cette fois. Tu es prêt pour ta nouvelle vie, définitivement.
Tu détournes ton regard, attrapes un de tes sacs et jette un dernier coup d’œil derrière toi. Tu n’as plus rien à faire ici, c’est fini. Tu passes la porte et la ferme sur l’appartement familial, vide, encore et toujours vide.

"On a arrêté de chercher le monstre sous notre lit quand on a réalisé qu'il était en nous."

A l’arrière de la voiture qui te conduit vers ta nouvelle vie, tu fais le bilan de tes actes passés, un repentir silencieux sur une banquette de cuir craquelé.
Qui es-tu ? Te connais-tu seulement ? Jeremiah Steven Hart, quel souvenir laisses-tu à ceux qui croisent ta route ?

Sûrement celui d’un jeune homme à qui la vie a tout donné, et qui pourtant en redemande. Un oisillon obèse qu’on gave de luxe jusqu’à en exploser d’indécence. Luxe durement acquis par le temps et les efforts, mais pas les tiens. Oh non, certainement pas les tiens. Toi, tu piétines ce que les autres ont fait, tu t’obstines à détruire pierre par pierre les forteresses érigées.
C’est ça, ton bonheur. Ta douce extase, ton péché mignon, ta folie amère. Celle que tu consumes, que tu brûles, jettes par les fenêtres comme cet argent dont tu t’abreuves. Infâme petit bâtard.

Ta vie tourne autour de la destruction, du massacre silencieux. Le génocide du moral de ton prochain. L’autre ? Mais l’autre, tu n’en as rien à foutre. Tu ne l’aimes pas, tu l’exècres, tu le vomis de toute ton ingratitude. Tu n’es même pas sûr de t’aimer, alors pourquoi aimer les autres ? Aucun intérêt.
Car oui, tu vis pour ton intérêt. Le moindre de tes actes, le moindre mot qui sort de ta bouche, vise ton intérêt. Ton égoïsme n’a d’égal que ton ignominie. Les gens sont des pions, des sujets de pari, des animaux. Il n’y a rien chez les autres que tu n’aimes, à part ton reflet dans leurs yeux. Monstre.

Et tout cela te plaît. Le paysage défile derrière les vitres, tu n’en peux plus d’attendre. Aujourd’hui, tu vas découvrir ton nouveau terrain de jeu. Un inconnu, un anonyme. Une tornade apocalyptique lancée à vive allure, avec pour objectif la soumission, la destruction. Es-tu seulement humain ?

« Chaque biographie est une histoire universelle. »


La portière claque derrière toi, te laissant seul sur le trottoir. Devant toi, l’entrée principale. Une nuée d’élèves qui virevolte autour de toi. Tu les chasses de ton esprit comme des moustiques. Ils sont au même niveau, de toutes façons.

Tu reprends le cours de tes pensées. Où en étais-tu ? Ah oui, ta monstruosité. D’où elle te vient, tu n’en as pas la moindre idée. Tout avait été prévu pour que ta vie soit parfaite, que tu deviennes un agneau. Quelque chose n’a pas fonctionné quelque part, un problème dans la matrice.
Tu es né un biberon d’argent dans la bouche, dans une famille riche à en crever. Une des cinq plus grosses fortunes de Londres, et tu n’as toujours côtoyé que tes semblables. Ton père, un riche homme d’affaire, n’était jamais chez toi. Toujours en voyage d’affaire, pendant lesquels il découvrait de nouveaux pays, où il découvrait en profondeur ses secrétaires. Un bel homme, ton père. Tu ne l’as jamais aimé, peut-être ne l’as-tu pas assez connu. C’est lui l’instigateur de ta haine, le déclencheur de ton infamie. Une fois que l’on arrive à haïr son géniteur, on peut haïr tout le monde. Y compris sa mère. La tienne, psychologue, ne t’a jamais aimé comme un fils. Elle t’aimait comme l’un de ses nombreux tableaux de collection, un trophée que l’on exhibe en public, mais que l’on regarde une fois par an. Tu es le symbole de la réussite de cette folle, pas son fils. Mais ta vie, excuse-moi de le dire, n’a aucun intérêt. Jusqu’à ce fameux jour, celui qui te mène ici aujourd’hui.

Tu étais sur ton canapé, dans le vague, une bouteille de champagne à la main. Et puis, Jared Jay est entré dans la pièce, un air de triomphe peint sur son visage. Il n’eut pas besoin d’ouvrir la bouche, tu avais compris dès son entrée dans la pièce. Il l’avait fait, il avait gagné le pari. Il avait couché avec ta mère, et gagné cinq mille livres. Le plus beau jour de ta vie. Et le pire.
Enfin, un moyen de pression sur cette dégénérée. Que pouvait-elle faire, maintenant ? Tout se retournait contre elle, elle ne pouvait plus rien contre toi. La psychologue de renommée internationale batifolant sauvagement avec son patient, le meilleur ami de son fils. Le seul et unique ami de la prunelle de ses yeux, passé entre ses jambes. Tu t’es levé lentement, et tu as donné son dû à Hope. Et la folle est entrée, éjectant de ta vie la seule personne pour qui tu avais de l’intérêt. Une baffe, une giclée d’acide en pleine gueule. Mais tu l’avais voulu, c’était l’ultime sacrifice, la dernière destruction. L’acte final de ta pièce de théâtre. Ta propre fin.

Pourtant, avoue le, c’était ta mère la fautive. Elle, la traînée qui écartait si bien les jambes, laissait passer des wagons entiers entre ses cuisses impures. C’est la raison de ta présence ici.
Retrouver ton ami, découvrir un nouveau parc d’attractions. Une nouvelle pièce de théâtre dont ton cerveau malade a le secret. Te faire une nouvelle vie, là où personne ne te connaît. Une renaissance.

Tu prends ton sac, monte quelque marche, et t’arrête devant la porte vitrée.
- Wynwood High School, me voilà.
Et ta voix grince en même temps que la porte de ton nouveau lycée.